Back Index Next

La réponse à toutes ces questions est dans la nature de l’homme, celle d’être faible.

Heureusement que l’immense majorité des disciples de ces grands saints et érudits ne versent pas dans ces excès et continuent de pratiquer, avec une sincère fidélité et un grand esprit d’ouverture aux autres, leurs zikrs et autres enseignements reçus de leurs maîtres.

En tout cas, nous voilà ainsi placés devant un grand dilemme: faut-il suivre un groupe ou non et, dans le cas affirmatif, surtout lequel?

En fait, nous dirons tout de suite que le choix ne s’impose pas car, à y voir de près, ce qui les différencie ne vient pas des vérités historiques connues ou des hadiths indiscutables, encore moins du Coran. Tout cela est en général la chose la mieux partagée à quelques exceptions près.

Leurs différences proviennent plutôt:

- de réalités spécifiques aux populations de la zone où est né ce groupe,

- de l’apparition d’un savant ou guide éclairé dont la lumière a tant fasciné que l’on a crû avoir affaire à un nouveau messager,

- de pratiques et enseignements corrects ou erronés au départ et transformés par la suite en bien ou en mal par les disciples qui eux-mêmes finiront par créer d’autres groupes,

- de mythes forgés de toutes pièces couvrant des desseins inavoués et/ou des intérêts individuels, familiaux ou tribaux.

Donc il faut rappeler que l’ijtihâd (la recherche personnelle de la connaissance) est un devoir pour tout musulman sincère. Dés lors on finira toujours par savoir de quel côté se trouve la vérité. Car les véritables critères d’appartenance au 73ième groupe, celui des rescapés semblent être: vivre l’essence de notre foi de musulman (le fameux duo: Coran et bonnes actions) et persévérer avec sincérité dans la recherche personnelle de la connaissance de l’Islam et de l’histoire de Ses premiers temps.

VIIÂCHURA (10 MOHARREM):

Le dixième jour du mois lunaire de Moharrem est une date mémorable dans l’histoire de l’Islam. Il est jour de réjouissances pour certains, de jeûne et de piété pour d’autres, de grande tristesse marquée par le deuil et le souvenir pour une tierce partie. Chacun y célèbre ce dont il veut bien se souvenir si ce n’est par simple mimétisme sans trop savoir les vrais motifs de cette célébration.

Les évènements supposés ayant marqué ce jour du 10 Moharrem seraient multiples. Pas moins d’une dizaine d’entre eux sont cités. Certains d’entre eux avant même l’arrivée du Prophète de l’Islam (P). Nous en citerons brièvement six.

Ce serait, par exemple, un 10 Moharrem que l’Arche bénie du Prophète Nuh (P) aurait touché la terre ferme après le Déluge. Sauvant ainsi d’une perte certaine les multiples espèces vivantes de la terre.

Deuxième exemple: les juifs auraient fêté [100] ce jour comme étant celui où Moussa (P) aurait réalisé un miracle pour sauver son peuple. Poursuivi par les hommes de Feraoun (Pharaon) et bloqué dans son avancée par la Mer Rouge, il fendit cette dernière en deux à l’aide de son bâton. Son peuple passa tandis que derrière lui les vagues se refermaient sur les hommes de Firâouna. Pour les juifs donc le 10 Moharrem est un jour de victoire.

Troisième exemple: Ce serait un 10 Moharrem que Yunus (P) fut libéré du ventre de la baleine qui l’avait avalé des mois voire des années durant. Il ne perdit jamais sa foi en Dieu pendant tout ce temps, ce qui le sauva d’une perte certaine.

Quatrième exemple: C’est encore un 10 Moharrem que la famille de Yûssuf (P) se retrouva pour sceller définitivement la paix et l’entente retrouvées après les vilains actes [101] posés par ses demi-frères de même père.

Cinquième exemple: Le Prophète (P) avait l’habitude d’être très triste dés que ce jour du 10 Moharrem arrivait. Lorsqu’on lui demandait la raison d’un tel comportement, il répondait qu’on le saura après sa mort à travers un grand malheur qui frappera sa sainte descendance. Par ailleurs, il embrassait souvent ses petits-fils Al Hassan (P) sur la bouche et Al Hussein (P) sur la nuque. Chacun sur la partie à travers laquelle il recevra plus tard l’arme fatale: le poison pour Al Hassan, le sabre qui lui trancha la tête pour Al Hussein.

Sixième exemple: Yazid, le fils de Mu’âwiyah, qui lui succéda au trône, fut le bourreau de Al Hussein Ibn Ali Ibn Abi Talib, le petit-fils du Prophète. Al Hussein et de nombreux autres membres de la famille du Prophète (P) ainsi que des compagnons de ce dernier furent massacrés comme on vous l’a déjà décrit. Ce jour-là, Yazid fit un beau poème à la gloire de ses ancêtres. Pour lui c’était là la preuve qu’il n’y eut point de révélation. Il décréta ce 10 Moharrem jour de gloire et de réjouissances.

Alors de toutes ces raisons, et d’autres, laquelle doit-on retenir pour commémorer le 10 Moharrem? Très certainement celle du Prophète (P) car celui-ci est le modèle pour tout musulman. On ne saurait en retenir non plus une autre pour deux motifs:

- D’abord les autres raisons sont souvent incompatibles avec celle unique pour laquelle le Prophète (P) a célébré le 10 Moharrem et qui est le triste massacre de sa descendance, notamment de son petit-fils Al Hussein (P).

- Ensuite, aucune tradition du Prophète ne nous a appris que l’Envoyé de Dieu célébrait cette date pour une raison autre que celle évoquée.

D’où nous vient alors cette idée de fêter, nous disons bien fêter, le 10 Moharrem? En effet, ce jour est, chez la plupart des musulmans de l’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs, un jour où l’on demande aux gens de se nourrir le plus possible lors du dîner car ils seront pesés et les plus légers n’iront pas au paradis (?!). Et même, la nuit arrivée, des festivités ressemblant fort curieusement en certains points à la fête américaine de Halloween [102], se déroulent. Au Sénégal, cela s’appelle le Tâjabone en woloff. En Côte d’Ivoire, même si la fête est différente dans sa forme, elle est appelée fâssou en Djoula.

Il est temps que de telles incongruités cessent. Car on ne saurait commémorer le 10 Moharrem comme le faisait Yazid l’ivrogne, le prédateur de la sainte famille du Prophète. Souvenons-nous de ce jour comme d’un jour de tristesse et de deuil donc de recueillement et de piété, suivant en cela l’exemple du Prophète.

VIII: LA ZAKÂT ET LE KHOMS:

«Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Allah, au messager, à ses proches parents, aux orphelins, aux pauvres, et aux voyageurs (en détresse), si vous croyez en Allah et en ce que Nous avons fait descendre sur Notre serviteur, le jour du Discernement: le jour où les deux groupes s'étaient rencontrés, et Allah est Omnipotent.» (Al Anfâl 5: 41)

«Et accomplissez la Salât, et acquittez la Zakât, et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent.» (Al Baqara, 2: 43)

«Et (rappelle-toi), lorsque Nous avons pris l'engagement des enfants d'Israël de n'adorer qu'Allah, de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents, les orphelins et les nécessiteux, d'avoir de bonnes paroles avec les gens; d'accomplir régulièrement la Salât et d'acquitter la Zakât - Mais à l'exception d'un petit nombre de vous, vous manquiez à vos engagements en vous détournant de Nos commandements.» (Al Baqara, 2: 83)

«Et accomplissez la Salât et acquittez la Zakât. Et tout ce que vous avancez de bien pour vous-mêmes, vous le retrouverez auprès d'Allah, car Allah voit parfaitement ce que vous faites.» (Al Baqara, 2: 110)

Vingt neuf (29) autres versets du Saint Coran, soit 32 au total, enjoignent au musulman de s’acquitter de la Zakât.

L'Islam a bien déterminé les moyens légaux de satisfaire les besoins d'un individu, d'une société ou d'un Etat.

Si ces deux obligations (Zakât et Khoms) seules, avaient été acquittées, i1 n'y aurait plus aucun pauvre, aucun nécessiteux dans la société islamique, la cause de l'Islam n'aurait jamais souffert, et toutes les questions de bien-être public auraient été réglées; comme cela se passait à l'époque où les Musulmans pratiquaient sincèrement les dogmes de l'Islam.

Et si ces deux obligations ne s'avéraient pas suffisantes pour le bien-être de l'Islam et le progrès des Musulmans, l'Etat Islamique devrait faire appel à d'autres sources de revenus, telles que l'agriculture et les mines. Il est illégal pour les musulmans de s'emparer de la propriété des autres, comme l'a bien précisé le Coran :

«Et ne dévorez pas mutuellement et illicitement vos biens; et ne vous en servez pas pour corrompre des juges pour vous permettre de dévorer une partie des biens des gens, injustement et sciemment.» (Al Baqara, 2: 188)

C’est là d’ailleurs le fondement du droit musulman. On ne saurait appliquer la rigueur de la chari’ah à un fauteur lorsque celui-ci est exposé à la faute par le fait de la non application des règles élémentaires de partage en Islam. L’Islam est un tout entrelacé et l’on ne peut en tirer un fil sans tirer le reste.

Cependant, si la Zakât semble être bien connue des musulmans, il n’en est pas du tout de même du Khoms. En effet peu de membres de la Umma connaissent et pratiquent cette prescription d’Allah. Le fait de ne pas vivre dans un Etat islamique ne saurait constituer une excuse à ce manquement car le Khoms, tout comme la Zakât, est un élément clé de l’équilibre spirituel et économique donc social, juridique et culturel de la société musulmane.

Rappelons d’abord les règles de pratique de la Zakât:

La Zakât est obligatoire pour neuf articles:

1. les dattes

2. les raisins / les vignes

3. le blé

4. l’orge

5. les chameaux

6. les chèvres et les moutons

7. le bétail (vaches et buffles)

8. la monnaie en or

9. la monnaie en argent

Il est aussi recommandé de payer la Zakât sur le capital de travail, ainsi que sur les bénéfices réalisés dans les affaires. Une telle aide favorise l’augmentation de la richesse de la personne qui l’offre.

Il est obligatoire de formuler l’intention en donnant la Zakât. L’intention est formulée comme suit:

«Je donne la Zakât pour m’approcher d’Allah».

La Zakât est redistribuée comme suit:

1. pour les nécessiteux

2. pour les pauvres

3. pour le salaire de ceux qui collectent la Zakât,

4. pour ceux qui parmi les non-croyants dont le Prophète, l’Imam ou leur Représentant pensent qu’ils seraient susceptibles de sympathiser avec l’Islam et les musulmans en recevant l’aide de la Zakât.

5. pour émanciper ceux qui ont été asservis

6. pour payer les dettes de ceux qui sont incapables de s’acquitter eux-mêmes de leurs dettes

7. pour subventionner les affaires religieuses: aider les moudjahidine dans leur djihad, construire des Madrasa (école), etc.

8. pour aider le voyageur à court d’argent, même s’il s’agit de quelqu’un qui est riche dans son pays.

Il existe également une Zakât spéciale appelée Zakât al-Fitr. Il est obligatoire pour toute personne saine d’esprit et adulte (à partir de l’âge de la puberté) de payer la Zakât al-Fitr, le jour de la fête de l’Aïd el fitr (1er Chawwâl, lendemain de la fin du mois de jeûne ou encore Korité en Afrique de l’Ouest). Elle doit être donnée par le chef de famille pour lui-même et pour sa famille, à raison de 3 Kg d’aliments par personne.

Il est préférable de donner du blé, des dattes, des raisins, du riz ou tout autre aliment de base consommé habituellement par le donneur ou les gens de la région. Il est permis d’offrir l’équivalent de ces portions prescrites d’alimentation en argent.

Cette Zakât doit être offerte à un croyant nécessiteux qui ne possède pas de moyens de subsistance pour un an.

Sur qui et comment prélever le Khoms? à qui est-il destiné?

Nous allons essayer d’y répondre de façon succincte car bien des développements ont être faits à ce propos, que l’on pourra trouver dans d’autres ouvrages.

Le Khoms signifie le cinquième. Il doit être prélevé sur sept sortes d'articles :

1. les butins de guerre que l'on acquiert à la suite d'une guerre légale contre les infidèles.

2. les minéraux: tels que l'or, l'argent, le pétrole, le fer, le sel, etc.

3. les trésors enterrés: quiconque exhume un trésor enterré, par ses propres moyens, est obligé d'en payer le Khoms.

4. la richesse extraite de la mer, telle que les perles.

5. si un homme honnête acquiert légalement une richesse mélangée à une richesse illégale dont le propriétaire et le montant sont inconnus, l'acquéreur doit payer en Khoms le cinquième de la richesse acquise, pour que le reste devienne légal pour lui.

6. tout bénéfice réalisé dans les affaires, l'agriculture, l'industrie, le loyer de la propriété, ou sur toutes autres sources de revenu ‑ après déduction des dépenses annuelles pour soi-même et sa famille.

7. les parcelles de terrains achetés par un Kafir Dimmi (un non musulman vivant dans un Etat islamique sous la Protection du Gouvernement, conformément à la Chari'ah islamique) à un Musulman.

Il n'est pas obligatoire de payer le Khoms sur la dot (mahr)qu'une femme obtient de son mari, ni sur le bien qu'un mari obtient de sa femme à titre d'indemnité de divorce (khula’h) demandé par la femme, et la même règle s'applique aux biens dont on hérite. Si on hérite un bien d'un parent dont on n'attendait pas un héritage, on devrait, par précaution obligatoire, payer le Khoms sur l'excédent du bien ainsi hérité.

Le Khoms se divise en deux parties:

1. La moitié revient à l’Imâm infaillible et, en son absence, à notre époque par exemple, elle doit être confiée à un Mujtahid hautement qualifié ou utilisée pour la promotion de l’Islam.

2. Les fidèles Seyyed (les descendants du noble Prophète (p)) sont attitrés pour recevoir l’autre moitié, qui doit être offerte à ceux d'entre eux qui sont indigents ou orphelins, ou qui sont à court de moyens de subsistance pendant le voyage.

IX: COMPORTEMENTS ET TRAITS CULTURELS:

La prédestination et le libre-arbitre:

«Où que vous soyez, la mort vous atteindra, fussiez-vous dans des tours fortifiées. Qu’un bien les atteigne, ils disent: «c’est de la part de Dieu». Qu’un mal les atteigne, ils disent: «c’est de ta part à toi». Dis: «tout est de Dieu». Mais qu’ont-ils, ces gens, à comprendre à peine un mot» (An Nisâ’, 4: 78)

«En quelque situation que tu te trouves, et quelque Lecture que tu récites de ceci, et quelque œuvre que vous oeuvriez, Nous sommes témoin sur vous quand vous vous y lancez. Ni sur terre ni dans le ciel n’échappe à ton Seigneur chose du poids d’un atome. Et, de plus petit ni de plus grand, rien qui ne soit dans un livre évident.» (Jonas, 10: 61)

«Quiconque fait un bien, fût-ce du poids d’un atome, le verra,

et quiconque fait un mal, fût-ce du poids d’un atome, le verra.» (La secousse, 99: 7 et 8)

«Et au cou de chaque homme nous avons attaché son œuvre. Et au jour de la Résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu’il trouvera déroulé:

«Lis ton écrit. Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre comptable».

Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même; et quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment. Et nul ne portera le fardeau d’autrui. Et nous n’avons jamais puni (un peuple) avant de (lui) avoir envoyé un Messager.

Et quand Nous voulons détruire une cité, nous ordonnons à ses gens opulents (d’obéir à nos prescriptions), mais (au contraire) ils se livrent à la perversité. Alors la Parole prononcée contre elle se réalise, et nous la détruisons entièrement.» (Al-Isrâ’, le voyage nocturne, 17: 13, 14, 15, 16)

«Ne lui a-t-on pas annoncé ce qu’il y avait dans les feuilles de Moïse

et celles d’Abraham qui a tenu parfaitement (sa promesse de transmettre)

qu’aucune (âme) ne portera le fardeau (de pêché) d’autrui,

et qu’en vérité, l’homme n’obtient que le fruit de ses efforts;

et que son effort, en vérité, lui sera présenté (le jour du Jugement).

Ensuite il en sera récompensé pleinement

Et que tout aboutit, en vérité, vers ton Seigneur,

Et que c’est Lui qui a fait rire et qui a fait pleurer,

Et que c’est Lui qui a fait mourir et qui a ramené à la vie.» (An-Najm, l’étoile, 53: 36 à 44)

«En vérité, Allah n’est point injuste à l’égard des gens mais ce sont les gens qui font du tort à eux-mêmes.» (Jonas, 10: 44)

«Cependant, vous ne saurez vouloir qu’à moins que Dieu veuille. Dieu demeure savant, vraiment, sage.» (Les envoyés, 76: 30)

«Dis: «O Dieu, maître de royauté, Tu donnes la royauté à qui Tu veux, et Tu arraches la royauté de qui Tu veux; et Tu donnes puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux, Le bien est en Ta main. Oui, Tu es capable de tout.» (La famille d’Imrân, 3: 26)

«(…) – Mais Allah égare qui Il veut, et guide qui Il veut. (…)» (Le créateur ou les anges, 35: 8)

«Et si Dieu fait qu’un mal te touche, il n’est personne alors pour repousser Sa grâce. Il fait qu’elle atteigne qui Il veut parmi Ses esclaves. Et c’est Lui le pardonneur, le miséricordieux.» (Jonas, 10: 107)

«Et de chaque chose Nous avons créé un couple. Peut-être vous rappelleriez-vous?» (Qui éparpillent, 51: 49)

«Ne lui avons-Nous pas assigné deux yeux

et une langue et deux lèvres?

et Nous l’avons guidé aux deux voies (du bien et du mal) (La cité, 90: 8, 9, 10)

«Eh bien, rappelle! Tu n’es qu’un rappeleur.

Et tu n’es pas un dominateur sur eux,

(…)

Ensuite c’est à Nous de leur demander compte.» (l’enveloppante, 88: 21, 22 et 26)

On pourrait encore citer une multitude de versets qui se rapportent au double sujet du libre-arbitre et de la prédestination.

Cependant, il apparaît clairement à la lecture attentive des versets ci-dessus que ce thème que nous désirons aborder ici et qui reste infiniment vaste, révèle les certitudes coraniques suivantes:

1. le bien et le mal sont d’origine divine tout comme de toute chose Dieu a créé un couple (positif-négatif, bien-mal, mâle-femelle, chaud-froid, etc),

2. le libre-arbitre est un privilège que Dieu laisse aux hommes; Il demande même au Prophète (P) de rappeler sans dominer les croyants car c’est à Lui Seul qu’ils auront à rendre compte. Cependant cette liberté accordée à l’homme a une contrepartie: son entière responsabilité le Jour du Jugement dernier pour tous les actes qu’il pose (du plus petit au plus grand),

3. Allah prédétermine le destin de tout être à l’instar de celui de la Création entière: Il est et reste le décideur ultime pour toute chose; Il fait rire ou pleurer, détruit la cité qu’Il veut, fait vouloir qui Il veut, donne la royauté, la puissance, la guidance, la vie, la mort, ou l’humiliation à qui Il veut.

Nous voyons donc là une coexistence de deux voies parallèles et disjointes qui tantôt se fondent dans une symbiose génératrice d’espoir et de liberté sans limite pour l’homme, tantôt s’opposent dans un face-à-face reflétant à l’homme une image d’objet insignifiant devant la grandeur de la création, d’éternel résigné devant le changeant qui l’englobe sans aucune chance d’échapper à la fatalité de son destin.

L’espoir se présente à l’homme lorsqu’il se dit que ce qu’il fait ne lui est pas ordonné par Dieu. Il se sent alors protégé par sa prétendue totale liberté d’action dans le mal comme dans le bien qu’il fait. Cette position est injuste car Dieu dit que nous sommes entièrement responsables de tous les actes que nous posons mais qu’Il fait vouloir et pouvoir qui Il veut..

La résignation ou le fatalisme est également une attitude injuste car le destin de l’homme n’appartient pas uniquement à Dieu sinon nous n’aurions pas eu le libre-arbitre, c’est-à-dire la liberté de choisir entre le bien et le mal, tout en sachant que c’est le bien qui nous est fermement recommandé.

Le destin est donc le fruit d’une synthèse entre la prédestination à laquelle Dieu nous a préparés et le bilan de nos actions mais également de celles des autres qui arrivent à influer sur notre vie.

C’est comme si, pour utiliser un langage familier aux utilisateurs de l’ordinateur, devant chaque acte que nous posons, nous sommes en face d’une boîte de dialogue où plusieurs options nous sont offertes mais l’option choisie «par défaut» (ou encore prédéfinie, c’est-à-dire avant tout choix) par Dieu Maître d’œuvre de ce grand programme est la meilleure. Malheureusement, nous ne connaissons pas forcément cette meilleure option que Lui seul connaît. Avant, pendant et après l’acte, Dieu nous suit et connaît tout ce qui se déroule mais nous sommes seuls maîtres et responsables du résultat de l’acte que nous posons et nous serons par conséquent sanctionnés (en bien ou en mal) pour cet acte.

Cette comparaison a des limites: dans un programme informatique les options sont limitées et les erreurs de programme restent toujours possibles, cependant que chez Dieu, les options sont infinies et pourtant les résultats restent tous prévisibles et connus d’avance. Cela n’enlève en rien à l’homme la liberté de choix (le libre-arbitre) avec pour conséquence l’obligation d’assumer ce choix, quoique Dieu aie tracé «par défaut» pour chacun d’entre nous une feuille de route (la prédestination) que nous modifierons par nos actions et celles des autres pour en faire notre destin.

Quelle est finalement la juste attitude pour le croyant? Eh bien, elle consiste à toujours aborder les difficultés avec une méthodologie basée sur la foi sincère et la logique:

1. Commencer par identifier clairement le ou les problèmes que vous souhaitez résoudre;

2. Recenser toutes les solutions pratiques envisageables selon votre niveau de connaissances, la période de l’année, du mois ou du jour, vos relations, vos moyens matériels et financiers, vos capacités intellectuelles, morales et physiques, vos compétences professionnelles, votre culture, les moyens juridiques, économiques et sociaux que l’Etat met à votre disposition, etc.

3. Agir en conséquence avec la foi et la conviction nécessaires pour résoudre votre (vos) problème (s) en utilisant les solutions susdites.

Le temps aidant, essayez à nouveau les solutions les meilleures en gardant foi en Dieu et surtout en priant, en faisant des offrandes, en pratiquant le jeûne et les sacrifices ou en vous faisant aider et assister par un guide spirituel, afin qu’Allah vous soutienne dans l’obtention du résultat souhaité. Le destin, en effet, n’est pas entièrement absolu. Il comporte des parties fixes et des parties variables. Il s’agit là d’influencer les parties variables en se gardant de dépasser leurs limites.

Alors si le résultat escompté n’est pas obtenu, il vous est permis, mais seulement après cette démarche, de conclure que ce problème relève du destin. Dés lors sa résolution viendra du bon vouloir de Dieu.

Cependant, il ne faut surtout pas oublier que lorsqu’une porte nous est fermée, bien d’autres portes nous restent ouvertes. Demandons à Dieu dans nos prières ce qui est meilleur pour nous parmi toutes les choses que nous désirons sans persister dans ce qui pourrait nous nuire à force d’insister. Un Rappel:

«(…) il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas» (La vache, 2: 216)

Il est donc important de savoir laisser à Dieu ce qui Lui appartient exclusivement, tout en agissant de votre côté de la façon la plus efficace qui soit pour ce qui relève de vous. Si Dieu le veut Il peut changer, par votre simple influence résultant de vos actions, le cours de votre destin. C’est cela le lien entre la prédestination et le libre-arbitre: Faisons de notre mieux et Dieu fera le reste et alors rien de mal ne saura nous arriver, inch’Allah.

Droits et devoirs du musulman vis-à-vis de son environnement humain et naturel:

Allah nous a fait l’honneur de responsabiliser tout homme à travers un certain nombre de droits mais aussi de devoirs vis-à-vis de son environnement tant humain que naturel.

Le Prophète de l’Islam (P) nous a légué l’enseignement suivant:

«Est maudit celui qui rejette tout sur les autres».

Il s’agit de celui qui ne fait rien de ce qu’il veut que les autres fassent et qui ne voit que ses droits sans s’occuper de ses devoirs.

Le père a des droits et des devoirs sur son fils et réciproquement. Par exemple, le père est en droit d’attendre de son enfant une parfaite obéissance et un total respect. De la même façon qu’il est en devoir d’élever et de donner à cet enfant la meilleure éducation et les meilleurs soins de santé qu’il puisse lui offrir en rapport avec ses moyens.

Des situations similaires existent entre le mari et son épouse, le maître et son élève, les voisins entre eux.

L’Amir Al Moû’minîne Ali Ibn Abi Talib a dit [103]:

«Craignez le Seigneur à travers Ses créatures vivantes et Ses terres puisque vous êtes responsables des animaux et de la terre qui vous entoure. Le cercle du devoir s’étend au-delà des êtres, de la patrie, des animaux et de tout l’environnement terrestre. Tout ce qui existe appartient à l’homme à condition qu’il en tire un réel intérêt.»

Dieu dit dans le Saint Coran:

«Certes, Nous vous avons donné du pouvoir sur terre et Nous vous y avons assigné subsistance. (Mais) vous êtes très peu reconnaissants!» (Al-‘Arâf,: 1)

Chacun a besoin de l’autre, quelque soit son rôle dans la vie, grand ou petit. Le Saint Créateur a dit:

«Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété, et ne vous entraidez pas dans le pêché et la transgression.» (Al Mâ’îda, 5: 2)

Il existe des gens qui se croient supérieurs aux autres. Les premiers pensent non seulement ne pas être en devoir d’aider les seconds mais encore estiment pouvoir toujours se passer de leur aide. En faisant cela, ils oublient ou ignorent que l’Islam est la religion par excellence de la solidarité qui conseille la consultation en toute chose particulièrement dans le domaine du travail social. Dieu dit:

«Et pour ceux qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la salât, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que nous leur attribuons.» (Achûra, la consultation, 42: 38)

Même le Prophète de Dieu, Al Mustapha le Bien-Aimé, est soumis à cette règle de la consultation malgré son statut inégalable. Toutefois, il faut comprendre que le Prophète avait un autre objectif, voire un devoir, à travers cette consultation. Il s’agissait pour lui de donner l’exemple, d’éduquer son peuple dans le respect de cette attitude afin de la garder comme une bonne tradition.

L’Imam Ali dit dans Nahjul Balâgha:

«Il est une obligation pour Ses créatures, parmi les droits d’Allah sur Ses esclaves, que ces derniers se consultent entre eux pour ce qui est de l’intérêt commun.

Les hommes doivent s’entraider pour restaurer la vérité.»

Et enfin, un grand érudit musulman africain disait:

«On peut être non encore utilisé mais jamais inutile». Pour dire tout simplement qu’il ne faut pas croire qu’on n’aura jamais besoin de plus petit que soit.

X: COUPER LA MAIN DU VOLEUR:

Dans bien des pays musulmans où la charia est appliquée aujourd’hui, on punit les voleurs en leur tranchant la main au niveau du poignet, conformément, pense-t-on, à la Parole de Dieu. Allah dit cecià ce propos:

 
Back Index Next