Back Index Next

Il mourut empoisonné le lundi 7 dhul-hijja de l’an 114 après l’Hégire, à l’âge de 57 ans et fut inhumé à Bâqia à Médine.»

II-3-7 QUI ETAIT JA’FAR ÇADIQ (P):

Le sixième Imam est Ja’far Çadiq, fils de Muhammad (P). Sa mère est Fatima (dont l’autre nom est Ummu Farwah).

L’Imam est né à Médine, le lundi 17 rabi’I, (le jour Anniversaire de la naissance du Prophète (p)) en l’an 83 après l’hégire. Il vécut environ 16 ans aux côtes de son grand-père Zein Al Abédine (P) qui lui fit faire ses premiers pas dans la voie de la Connaissance. Son père, l’Imam Al Bâqir (P) complétera durant 15 ans le reste de cette Sainte éducation héritée de leur grand-père le Prophète Muhammad (P).

Il possédait un grand savoir et des qualités supérieures. Il était un homme de sagesse, connaisseur de la chari’a et pieux. Il était sincère, juste; un homme de grandeur, de générosité et de valeur. Il était doté de beaucoup d’autres qualités.

Cheikh al-Mufîd raconte: «Les savants religieux acquirent de lui beaucoup plus qu’ils n’avaient appris de tout autre membre des Ahlul Bayt (p). Personne n’a été aussi prolifique que l’Imam Çadiq (P) quant à la propagation de la religion parmi les Ulémas de l’histoire religieuse et du Hadith.

En réalité le nombre de savants religieux (sérieux et appartenant à différentes écoles) ayant acquis des connaissances de lui, atteint quatre mille.

A commencer par Zeid le frère de l’Imam Çadiq (P) qui témoigna en ces mots pleins de sincérité et de sagesse en faveur de son frère:

«A chaque époque de notre histoire, Dieu choisit un parmi nous les Ahlul Bayt pour être le Pôle. Pour notre époque le Pôle est mon frère Ja’far Çadiq (P). Ne se perdra pas celui qui le suit. Se perdra celui qui ne le suit pas.»

Ce même Zeid fut tué a la suite d’une révolte qu’il mena contre les Ommeyades (par Icham fils de Abdoul Malik fils de Marwân) et fut considéré après sa mort par certains chiites comme le sixième Imam malgré le témoignage unanimement reconnu qu’il porta sur son frère. Cette branche des chiites est surnommée aujourd’hui Zeidiya.

Abu Hanifa, le chef de l’une des cinq écoles, était également un des disciples de l’Imam Çadiq (P). Il dit ceci de son maître:

«Si ce n’était pas ces deux années [que j’ai passées à étudier auprès de l’Imam Ja’far Çadiq], j’aurais péri dans la malédiction [d’avoir mal dirigé ma communauté]» [31]

Le chef Mansour convoqua un jour Abu Hanifa et lui demanda de préparer des questions des plus pointues qui soient afin d’arriver à embarrasser l’Imam Çadiq. Lorsque ce dernier fut amené à répondre aux 40 questions que lui avait préparées Abu Hanifa, quelle ne fut la surprise de ce dernier de voir avec quelle simplicité et quelle lumière l’Imam répondait sans hésiter à ce qu’il pensait être très complexe.

A la sortie de cet entretien Abu Hanifa tint ce jugement:

«Je n’ai jamais vu une personne qui maîtrisait autant que Ja’far Çadiq (P) les questions religieuses.» [32]

De même que Abu Hanifa l’Imam Malik tira bien des enseignements de ses multiples rencontres avec l’Imam Ja’far (P):

«J’ai rencontre à plusieurs reprises l’Imam Ja’far (P) mais cela se passait toujours dans l’une au moins des trois situations suivantes et rien que ces trois : il prie ou il jeûne ou il enseigne les matières islamiques. De notre époque nulle oreille n’a jamais entendu et nul œil n’a jamais vu une personne plus pieuse, plus savante et plus désintéressée des vanités terrestres que l’Imam Ja’far Çadiq.» [33]

Jâbir Ibn Hayyan (appelé Geber en Occident) le fondateur de la chimie moderne et de toute la science expérimentale était l’un de ses plus célèbres disciples. Il rédigea plus de cinq cents opuscules tous dictés par son maître l’imam Ja’far (p).Tous ses écrits commençaient par «mon maître l’imam Ja’far m’avait dit:…».

L’école Ja’farite est l’une des cinq écoles de l’islam, également appelée l’école des Ahlul Bayt (P) et c’est la première des écoles de l’islam car étant antérieure à toutes les autres. Cette école, bien que portant le nom de l’imam Çadiq (P) qui était l’un des successeurs du Prophète (P) désignés par Allah, est la seule école qui existait du vivant même du Prophète (P). Les autres écoles étant toutes nées plus de cent ans après le rappel à Dieu du seigneur des envoyés (p). La raison de cette appellation est que l’imam Çadiq (P) plus que tout autre imam (p) a eu l’opportunité d’enseigner aux musulmans en grand nombre la bonne interprétation du coran et la vraie Sunna de son grand père (P), car son imamat a coïncidé avec la lutte pour le pouvoir entre omeyyades et abbassides.

L’imam Ja’far se nourrissait de vinaigre et d’huile et mettait des vêtements rudes. Parfois ceux-ci étaient très rapiécés.

Il avait l’habitude de travailler son jardin lui-même. Il perdait souvent connaissance en se rappelant Allah.

Une nuit, le Calife Abbasside de l’époque fit convoquer l’Imam par un messager. Celui-ci raconte: «Je suis allé chez l’Imam et je l’ai trouvé dans sa chambre privée. L’Imam avait les joues couvertes de poussière, et suppliait Allah dans la plus grande humilité, les mains levées vers les cieux, les mains et le visage poussiéreux».

C’était un homme charitable et de disposition aimable. Il parlait avec tendresse et se montrait très coopératif. On avait plaisir à travailler avec lui.

Un jour l’Imam appela son domestique, Mussadif et lui donna mille dinars pour se préparer à un voyage d’affaires, en Egypte, car le nombre de sa suite avait augmenté et il était nécessaire de rechercher davantage de moyens de subsistance.

Moussadif acheta des marchandises et partit pour la Syrie avec un groupe de commerçants. Lorsqu’ils approchèrent de l’Egypte, ils rencontrèrent un autre groupe de commerçants revenant de ce pays. Ils dirent à ceux-ci qu’ils possédaient telle sorte de marchandises et qu’ils voulaient savoir si elles étaient disponibles en Egypte. Leurs interlocuteurs répondirent par la négative. Les marchands prêtèrent alors serment de ne pas revendre leurs marchandises à moins de cent pour cent de bénéfice. Ce qui fut fait. Après quoi ils retournèrent à Médine.

Mussadif rentra chez l’Imam avec deux sacs contenant chacun mille dinars. Il lui dit que l’un des deux sacs contenait le capital, l’autre, les bénéfices.

L’Imam lui fit remarquer que les bénéfices étaient excessifs et lui demanda ce qu’il avait fait des marchandises. Moussadif lui expliqua ce qu’il avait fait et le serment qu’il avait prêté (de ne pas revendre à moins de 100% de profit). L’Imam s’étonna qu’il ait juré de ne pas revendre des articles à des musulmans à moins de 100% de bénéfice!

Puis l’Imam prit l’un des deux sacs et dit: «Celui-ci contient mon capital, et nous ne touchons pas les bénéfices». Et d’ajouter: «Ô Moussadif! Il est plus facile de combattre avec une épée que de gagner sa vie légalement (halâl)!».

Il mourut empoisonné le 25 Chawwâl, 148 A.H., à l’âge de 65 ans et fut enterré au cimetière de Bâqia à Médine.

II-3-8 QUI ETAIT MOUSSA AL-KÂZIM (P) [34]:

Le septième Imam est Moussâ al-Kâzim, fils de Ja’far. Sa mère est Hamida al-Mussaffat. L’Imam est né à Abwa (entre la Mecque et Médine), le dimanche 7 Çafar de l’an 128 A.H.

Il mourut en prison, empoisonné par le Calife Haroun Rachid, le 25 Rajab 183 A.H., après avoir passé 14 ans d’emprisonnement pendant lesquels il a subi d’indicibles souffrances et oppressions. Ses funérailles furent conduites par son fils Ali Ridha. Il fut inhumé à Kazimayn au Sud de Bagdad où se trouve son mausolée aujourd’hui.

Il fut le plus grand érudit de son temps. Il fut également le meilleur, le plus généreux, le plus courageux, le plus aimable et le plus correct de son temps. Sa grandeur était connue de tous. Son savoir fut inégalable, son engouement pour l’adoration ne saurait être dépassé. C’est parce qu’il contenait toujours sa colère qu’il fut surnommé «al-Kâzim» (celui qui contient sa colère). Pour son intégrité, on le surnomma également «al-‘Abdu Çâlih» (le bon serviteur d’Allah).

Ses connaissances furent révélées en diverses occasions, et elles éblouirent les gens. Son dialogue avec Buraiha est bien connu. A la suite de ce dialogue l’Imam convainquit en effet son interlocuteur chrétien de se convertir à l’Islam.

Un jour, un homme dans le besoin mendia cent dinars de l’Imam. Celui-ci lui posa quelques questions pour sonder ses connaissances religieuses et lui donna deux mille dirhams.

L’Imam avait une belle voix en récitant le Coran. On rapporte qu’il restait quatre heures debout pour accomplir des actes cultuels, et qu’il récitait le Coran et se prosternait pendant longtemps. Il pleurait souvent par amour d’Allah. Il mourut alors qu’il était en prosternation.

Le calife Haroun convoqua l’imam un jour et lui tena ce discours: «pourquoi vous a-t-on préféré sur nous alors que nous sommes les descendants d’Al ‘Abbas l’oncle du prophète et que vous aussi vous êtes les descendants d’Abu Tâlib l’oncle du Prophète (P)»?

L’imam (P) répondit: «Nous sommes plus proches du Prophète (p) car Abu Talib et ‘Abdullah sont de même père et mère tandis qu’Al ‘Abbas n’était leur frère que du côté du père».

Haroun lui posa une autre question: «pourquoi vous appelle t on les enfants du messager alors que vous les enfants d’’Ali (P)»?

L’imam répondit: «si le messager était ressuscité pouvez vous le marier avec l’une de vos filles»?

Haroun: «cela serait une source d’orgueil pour moi devant arabes et non arabes».

L’imam: «Quant à nous il lui est interdit de demander nos filles en mariage car il nous a mis au monde et pas vous»

Un jour, Abou Hamza, voyant l’Imam al-Kâzim en train de travailler dans son jardin alors que la sueur perlait de sa tête jusqu’à ses pieds, lui demanda où étaient ses serviteurs. L’Imam lui répondit qu’il y avait quelqu’un de meilleur que l’Imam et son père, qui travaillait lui-même de ses propres mains. Lorsque Abu Hamza lui demanda qui était cet homme, l’Imam répondit que c’était le Prophète d’Allah, Mohammad (P), ainsi que Amir Al-Mouminin ‘Ali (P), et que tous ses ancêtres travaillaient de leurs propres mains. Tel fut donc la Sunna (la Tradition) des Prophètes, des Délégués d’Allah et des gens droits.

II-3-9 QUI ETAIT ALI RIDHA (P):

Le huitième Imam est Ali Ridha, fils de Moussâ. Sa mère est la Dame Najma.

L’Imam est né le 11 dhulqa’dah de l’an 148 A.H. à Médine. Il est mort empoisonné le dernier jour du mois de Safar, 203 A.H. Ses funérailles furent conduites par son fils, l’Imam Muhammad Taqi Jawad et il fut inhumé à Machhad (Iran) où se trouve son mausolée aujourd’hui.

Ses connaissances, sa gentillesse, sa générosité, ses dispositions à la bonté et sa piété sont universellement connues et n’ont pas besoin d’être relatées ici.

Le Calife Mamoun voulut désigner l’Imam comme héritier présomptif. L’Imam déclina son offre, car il prévoyait la ruse du Calife. Toutefois Mamoun le força à accepter le titre de successeur. Mais l’Imam n’accepta cette offre forcée qu’à condition de ne prendre aucune part à l’administration du gouvernement.

La large connaissance de l’Imam en matière de religions et écoles juridiques diverses se révéla au cours de différents débats organisés par Mamoun. Même des voyageurs retournant à leurs pays respectifs auraient relaté les larges connaissances de l’Imam.

A l’époque Nichapour était une grande ville universitaire et lorsque l’imam Ridha y passa, des centaines de savants l’accueillirent plumes et papiers à la main pour inscrire tout ce que l’imam allait dire. Ils insistèrent pour que l’imam leur récite quelques hadiths du prophète (p). L’’imam leur dit alorsd’écrire:

«J’ai entendu mon père Moussa (p) , qui a entendu de son père Ja’far (p), qui a entendu de son père Muhammad (p) , qui a entendu de son père ‘Ali (p), qui a entendu de son père Al Hussein (p), qui a entendu de son père ‘Ali Ibn Abi Talib (p) , qui a entendu le Prophète (P) dire: j’ai entendu l’ange Jibril (p) dire: J’ai entendu Allah ,qu’Il soit exalté, dire:«‘’il n y a d’autres Dieu que Dieu ‘’

Est mon bastion; et quiconque entre dans mon bastion est protégé de mon châtiment».

Puis l’imam Ridha (P) ajouta «et moi (l’imam) je suis l’une de ses (il n y a d’autre Dieu que Dieu) conditions». Le nombre de ceux qui ont écrits ce hadith appelé «la chaîne d’or» en raison de la sainteté de ses transmetteurs, est estimée à vingt milles.

S’adressant un jour à un de ses frères de même père nommé Zaid Ibn Moussa qui avait fait une révolte sanguinaire en commettant des actes interdits par l’islam, l’imam lui dit:

«Malheur à toi pourquoi as-tu versé le sang et couper des routes. Crois-tu à la prétention des gens de Kûfa selon laquelle les descendants de Fatima (P) sont immunisés contre l’enfer? Prends garde car cette immunité n’est ni pour toi ni pour moi et ne concernait que Al Hassan (P) et Al Hussein (P)! Par Dieu même eux ne l’avaient que grâce à leur soumission inconditionnelle à Dieu. Alors si tu estime que tu peux désobéir à Dieu et ensuite aller au paradis alors cela veut dire que tu t’estime plus proche de Dieu qu’Al Hassan (P) et Al Hussein (P), ainsi que le Prophète (P), moi ou ton père Moussa Ibn Ja’far (P)…. Par Dieu personne ne peut avoir ce qui est chez Dieu que par la soumission et l’obéissance à Lui»

On raconte que l’Imam aurait veillé toute la nuit en priant et qu’il aurait terminé la lecture de tout le Coran en trois jours. Il aurait prié pendant des heures d’affilées et accompli mille rak’ah en une journée et une nuit. Il se serait prosterné pendant plusieurs heures. Il avait l’habitude de jeûner souvent.

Il n’aurait jamais interrompu quelqu’un pendant qu’il parlait, ni abusé de quiconque. Il ne se serait jamais étendu en présence de quelqu’un, ni n’aurait jamais ri aux éclats, ni craché devant quelqu’un.

Il s’asseyait avec tous ses proches, femmes et serviteurs et partageait ses repas avec eux.

II-3-10 QUI ETAIT MUHAMMAD TAQI JAWAD (P):

Le neuvième Imam est Muhammad Taqi Jawad (P). Sa mère était une Dame noire du nom de Sabika.

Il naquit, le 10 Rajab 195 A.H., à Médine et mourut empoisonné à Bagdad le 5 zoulqa’da 220 A.H.

Il fut inhumé derrière le mausolée de son grand-père, l’Imam Moussâ al-Kâzim, à Kâzimiyya où se trouve aujourd’hui également son propre mausolée.

L’Imam fut le plus grand érudit de son temps, le plus généreux et le meilleur bienfaiteur. Il fut très coopératif, gentil, de bonne disposition, et très éloquent.

Il avait l’habitude de monter sur son cheval pour apporter de l’argent et des aliments aux nécessiteux.

Son savoir fut célèbre parmi les gens. Une fois quatre-vingts de ses disciples se réunirent chez lui à son retour du Hajj et lui posèrent diverses questions. L’Imam répondit à tout ce qu’on avait demandé et satisfait tout le monde.

Un jour plusieurs personnes se rassemblèrent autour de lui à la Mecque et lui posèrent des milliers de questions en une séance. L’Imam répondit à toutes les questions sans hésitation ni fausse note. A l’époque il n’avait que neuf ans. Mais un tel phénomène (miraculeux) n’est pas inhabituel chez les Ahlul Bayt (p).

Pendant l’une de ces réunions scientifiques un savant du nom de Yahya Ibn Ektham réputé intraitable en matière de polémique, interpella l’imam en ces terme: «Ô Abu Ja’far que dis tu à propos d’un homme vêtu de l’habit rituel du pèlerinage (ihram, qui se porte pendant les rites du Hajj et qui rend illicite certains actes), et qui aurait tué un gibier»?

L’imam répondit: « cela dépend: l’a-t-il tué exprès ou par accident? Le chasseur était-il libre ou esclave? Mineur ou majeur? Le gibier était-il de la volaille ou autre? Était-il petit ou grand? Le chasseur a-t-il regretté son acte ou pas? Le gibier était-il tué le jour en liberté ou la nuit dans son nid? L’habit rituel était-il porté pour le petit pèlerinage (‘omra) ou pour le grand (Hajj)?».Ensuite l’imam répondit lui-même à tous les embranchements de la question et Ibn Ektham qui n’avait pas prévu tous ces détails à sa propre question se sentit très ridicule et avili.

Le Calife Mamoun donna la main de sa fille à l’Imam après l’avoir soumis à une épreuve très difficile; cet événement est bien connu dans l’histoire.

II-3-11 QUI ETAIT ALI NAQI AL-HÂDI (P):

Le dixième Imam est Ali Naqi, Al Hâdi, fils de Muhammad (P). Sa mère était une femme magrébine du nom de Dame Samana.

L’Imam est né à Médine, le 5 Rajab, 214 A.H.

Il fut le meilleur homme de son temps, un grand érudit et la quintessence de la grandeur, de la générosité et de la douceur.

Il vivait dans une chambre très simple et passait la majeure partie de son temps à la lecture du saint Coran. Il est le dixième successeur du Prophète de l’Islam (P) et avait pour charge la protection de l’Islam de toute déviation et falsification. C’est pour cela que le calife sanguinaire de l’époque le garda toute sa vie en résidence surveillée dans un camp militaire (askar).Ainsi les contacts entre lui et ses adeptes étaient très réduits. A Médine l’imam Al Hâdi (P) était une référence incontestable pour les musulmans et c’est pour cela que le calife Al Moutawwakil le fit venir en Irak à Samarra. Mais la lumière de la guidance de l’imam était si forte que le calife ne pouvait l’éteindre. Il mourut empoisonné à Samarra, le lundi 3 Rajab, 245 A.H à l’âge de 42 ans. Il fut inhumé à Samarra où se trouve son mausolée.

A l’époque de l’imam Al Hâdi la chirurgie n’était pas bien connue. Un des musulmans avait un fils qui était malade et le médecin lui conseilla la chirurgie. Ce qui fut fait mais l’enfant succomba à la maladie et la famille blâma le père d’avoir accepté l’opération.

L’homme alla voir l’imam et lui raconta ce qui était arrivé. L’imam le rassura en lui disant qu’il n’avait fait que son devoir. Cet incident eu pour effet la réhabilitation de la chirurgie qui à l’époque ne se pratiquait que dans le monde musulman.

Les faux dévots sévissaient beaucoup à l’époque de l’imam. Et sous prétexte d’ascétisme, ils prétendaient que la beauté de la nature peut dévier les musulmans de la voie de l’adoration de Dieu. Quant à l’imam recevant un jour une fleur d’un jeune garçon , il la baisa puis la posa sur ses yeux et dit: «Quiconque reçoit une fleur , puis la pose sur ses lèvres et sur ses yeux et dit ‘’allahoumma salli ‘ala Muhammad wa ali Muhammad (mon Dieu salue et béni Muhammad et la famille de Muhammad)’’ , alors Dieu lui écrit autant de bonnes actions qu’il y a de graines de sable dans le désert de Alej et efface pour lui autant de mauvaises œuvres»

II-3-12 QUI ETAIT AL-HASSAN AL-‘ASKARI (P) [35]:

Le onzième Imam est Hassan al-‘Askari, fils de Ali (P). Sa mère est la Dame Haditha.

L’Imam est né le lundi 8 Rabi’II, 232 A.H. Il mourut empoisonné le vendredi 7 Rabi’I, 260 A.H. Ses funérailles furent conduites par l’Imam Hujjat Al-Mahdi (P). Il fut inhumé près de son père à Sâmarrâ.

Sa générosité, sa bienfaisance, sa dévotion et son humilité sont connues de tout le monde.

Il était bien bâti physiquement et avait de beaux traits. Il était vénéré malgré son jeune âge. Il ressemblait au Prophète (P) par son caractère. Il était l’homme le plus savant de son temps. On dit que le nombre de personnes qui bénéficièrent de ses lumières scientifiques atteignit dix huit milles. Parmi eux on peut noter le célèbre philosophe Al Kindi (le professeur d’Al Farabi) qui brûla un de ses manuscrits après avoir reçu les remarques de l’imam (P).

On rapporte d’Ismaël Ibn Muhammad le témoignage suivant:

«Un jour j’attendais Abou Muhammad (p) (l’Imam Al-Askari). Lorsqu’il arriva à ma hauteur, je le conjurai de soulager ma détresse. Je jurai que je n’avais plus un dirham, et que je n’avais pas eu de petit-déjeuner ni de dîner. L’Imam me dit que je faisais un serment de parjure au nom d’Allah et me reprocha à bon droit d’avoir caché cent dinars dans le sol. Il ajouta qu’il ne me dit pas cela pour trouver une raison de ne rien me donner. Puis il donna l’ordre à son serviteur de me verser cent dinars.»

Un homme ayant entendu parler de la générosité de l’Imam, alla le voir. Il avait besoin de cinq cent dirhams. L’Imam lui donna les cinq cent dirhams dont il avait besoin, ainsi que trois cents autres dirhams en plus.

Un jour à Samarra pendant une période de sécheresse alors que l’imam était en prison, les musulmans comme de coutume allèrent faire la prière pour obtenir la pluie mais en vain. Alors les chrétiens se réunirent et à la surprise générale la pluie se mit à tomber. Ce fut la confusion générale. Certains s’apprêtaient à se convertir au christianisme, doutant de la véracité de l’islam. C’est alors que le calife fit appel à l’imam Al Askari (P) qui leur dit de saisir ce qui se trouvait dans la main de l’évêque. L’ordre fut exécuté et l’on y trouva un os noirci. L’imam le prit et s’adressant aux chrétiens leur demanda de prier encore pour la pluie. Mais cette fois les nuages se dissipèrent rapidement. L’imam s’adressant alors au calife lui dit que ce prêtre avait passé par le tombeau d’un prophète (P) et avait déterré un de ses os bénis et que chaque fois qu’un os de prophète (P) est mis à découvert , il pleut immédiatement.

Les chrétiens aussi attestent que l’Imam était comme le Messie (Jésus) par ses bienfaits, ses connaissances et sa faculté d’accomplir des miracles.

Il était un adorateur dévot, et on dit qu’il faisait des prières pendant la plus grande partie de la nuit.

II-3-13 QUI EST AL MAHDI (P):

L’idée de l’avènement d’un messie [36], est antérieure à la naissance de l’Islam. Elle est une aspiration à laquelle l’humanité a souscrit dans ses différentes religions et doctrines. Même le matérialisme dialectique qui explique l’histoire par les contradictions et croit à l’avènement d’un jour promis où elle disparaîtra pour laisser la place à la société idéale (la société communiste), y souscrit.

Cette idée fait l’objet, bien entendu, de la croyance unanime de toutes les écoles juridiques islamiques.

Les musulmans sont unanimes sur la vérité d’Al-Mahdi (P):

-sur le fait qu’il est de la famille du Prophète (P),

-que Dieu le réformera en un jour ou en une nuit,

-qu’il fera régner la justice et l’équité sur terre en un moment où celle-ci aura été remplie d’injustice et d’iniquité,

-qu’il gouvernera sur la terre pendant sept ou neuf ans – selon les différents hadiths,

-qu’il conduira l’humanité au bonheur alors qu’elle aura été assombrie dans la misère,

-qu’il accueillera Issa Ibn Mariam (P), à sa descente,

-que ce dernier priera derrière lui,

-ainsi que bien d’autres indications mentionnées dans environ 339 hadiths de sources variées.

Parmi ces sources, nous citerons Al-Majlissi et Al-Toùssi parmi les jafarites, Al-Safarini parmi les hanbalites, Al-Choukani parmi les Zaydites, ainsi que Siddiq Hassan Khan et Muhammad Ibn Al-Husseyn Al-Abiri. Tout ce que ceux-ci ont rapporté sur Al-Mahdi appartient aux conclusions des Imams [37] des huit écoles de jurisprudence, et notamment les cinq les plus adoptées d’entre elles, celles de l’Imam Jaffar Çâdiq (Jafarite), de ses deux disciples Mâlik (Malikite) et Abû Hanîfa (Hanifite), d’Al-Chafi’i (Chafi’ite), d’Ibn Hanbal (Hanbalite). Quant aux fondateurs des trois autres écoles (Al-Imam Zayd (Zaydite), Abâdh (Abâdhite) et Daoud Al-Zahir (Zahirite)), ils n’ont jamais pris, à notre connaissance, le contre-pied de cette vérité sur Al-Mahdi (P).

Selon les enseignements de la sainte famille des Ahlul Bayt (P), il est le douzième et dernier Imam de la lignée des guides de la Umma choisis par Dieu, le Khutbou Zâmân (Pôle) de notre époque et devra réapparaître le moment venu pour accomplir sa mission comme décrite dans les hadiths.

Le différend entre les croyants, rappelons-le, ne concerne pas l’essentiel, à savoir la venue d’un homme qui réformera la Oumma après une longue période d’injustice, de souffrance et de persécution. L’aspect prodigieux réside plutôt dans ce dernier aspect et non pas dans la longévité, il est vrai, exceptionnelle (1300 ans pour le moment) d’Al Mahdi (P).

Il ressort après analyse que la doctrine des Ahlul Bayt (P) quoique plus immatérialiste et donc apparemment moins apte à passer l’expérience de la démonstration mathématique, est cependant plus cohérente et non moins défendable.

Cohérente par rapport à la position de Pôle de notre époque qu’occupe Al Mahdi (PSL) avec la fonction de supervision de la Umma que cela induit. Le meilleur des superviseurs dans ce cas est celui qui connaît les réalités de ceux qu’il supervise mais aussi et surtout celui qui s’est abreuvé à la source de la connaissance Prophétique auprès des Imams gardiens de la pureté des enseignements du Prophète. Imam parmi les douze et ayant vécu toutes les déviations de la Umma, il pourrait être le mieux indiqué pour la sauver et la guider sur la voie de la perfection exécutant en cela un Ordre Miséricordieux de Dieu.

Cette transformation du mystère futuriste en une réalité (l’existence effective du sauveur qui aspire au jour promis avec nous et parmi nous sans se manifester en public ni dévoiler sa vie aux autres) ramène l’idée d’Al-Mahdi (P) de l’avenir au présent.

Non moins défendable et même démontrable si on se réfère à la solide et brillante démonstration scientifique qu’en a donné Sayyed Baqer Sadr dans sa célèbre préface au livre de son disciple et proche parent Sayyed Muhammad Al-Sadr sur l’Imam Al Mahdi (P).

Nous allons tenter – avec tous les risques que comporte une telle action – de vous en résumer les principaux points.

Il note tout d’abord que l’incarnation de l’idée d’Al Mahdi (P) dans la personne de l’Imam Muhammad Al-Mahdi (P) soulève une série d’interrogations et un certain scepticisme chez beaucoup de musulmans. Ensuite il regroupe ces interrogations dans un ensemble de sept questions principales auxquelles il s’applique à répondre avec une méthodologie scientifique qu’aucun esprit rationnel ne saurait contester. Démontrant ainsi que ce qui semble d’ordinaire inconcevable – la longévité plus que millénaire d’Al-Mahdi (P) – est scientifiquement possible et logiquement plausible à la suite d’une analyse scientifique et d’un examen minutieux du prodige.

Pour montrer, par exemple, le comment de la longévité exceptionnelle du Mahdi (P), il commence par expliquer que la sphère de la possibilité logique (ou philosophique) contient celle de la possibilité scientifique qui, à son tour contient celle de la possibilité pratique.

Exemple 1: il est impossible de diviser 3 oranges en 2 parties égales et sans fraction. Puisque 3 est impair et ne saurait donc être en même temps pair (divisible par 2) alors cette situation de division est une contradiction or la contradiction est logiquement impossible.

Exemple 2: il n’est pas impossible, selon la logique de traverser le feu et ou monter au soleil sans se faire brûler par la chaleur car la chaleur peut passer logiquement du corps le plus froid vers le corps le plus chaud ou vice-versa. Cependant la réalité scientifique est que c’est seul le sens chaud vers froid jusqu’à l’équilibre des températures qui est possible. Voilà donc une réalité logiquement possible (monter au soleil) mais scientifiquement impossible. Car il est impossible de concevoir une cuirasse assez solide pour atteindre la chaleur suprême du soleil.

Exemple 3: aller sur Vénus (nettement plus éloignée de la Terre que la Lune et proche du Soleil) est par contre logiquement et scientifiquement possible mais sans l’être au plan pratique à ce jour.

Alors Baqer Sadr trouve qu’une longévité exceptionnelle, de plus de 1140 ans déjà, est logiquement concevable car la vie, en tant que concept, ne comporte pas une mort rapide, ce qui est indiscutable.

Ensuite, il affirme qu’une telle longévité quoique impossible sur le plan pratique et au plan des moyens scientifiques actuels, reste possible et envisageable en théorie sur le plan scientifique. En effet, sur le phénomène de la sénilité et de la vieillesse chez l’homme deux points de vue existent: ce serait une loi naturelle inhérente aux cellules et aux tissus vivants qui porteraient le germe de leur mort inévitable qui passe par la vieillesse et la sénilité pour finir dans la mort. Autre point de vue: le phénomène résulterait de la lutte entre le corps et des facteurs extérieurs tels que les microbes ou l’empoisonnement, conséquences d’une nutrition excessive, d’un travail excessif ou d’autres facteurs.

 
Back Index Next