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Cette brochure est la traduction de l'ouvrage en langue Gujrati de JAAFARI
EDUCATION and WELFARE SOCIETY située à DANDUKA en INDE qui porte le titre
original de " MASS- ALAE NIFAQ , " rendu par " La question de
Nifâq ou l'Hypocrisie. "
Elle renferme un élément important de l'exposé tenu sur le TAWHID ou l'Unicité
de Dieu par le Professeur - Martyr et Ayatoullah Mortaza MOUTAHHARI, à
l'occasion des journées de deuil du Martyr de Kerbela, H° Imam HOUSSEIN A° ,
assassiné tragiquement , comme ses dizaines de compagnons , proches et membres
de famille , sous le regard de leurs femmes, mères et enfants ,dans le désert
portant ce nom, après avoir subi un calvaire douloureux et effectué un voyage
pénible d'environ deux mille kilomètres qui les a conduits de Médine (en
Arabie) à Kerbela (en Iraq) .
A l'aube de l'Islam, il n'existait que deux groupes à La Mecque : Les Kafirs
c'est-à-dire les païens, les infidèles ou les polythéistes et Les Moamines ou
les Croyants. Le troisième groupe appelé Les Mounaféquines dans le langage du
Saint Quran est né à Médine, après l'arrivée du Saint Prophète dans cette Cité
de Lumières et, surtout, lorsque l'Etat Islamique est établi. Le voile est levé
à la suite de la victoire des Musulmans à la Bataille de Badr.
Jusqu'ici, les Arabes avaient l'habitude de soumettre leurs problèmes à leurs
prêtres ou Chefs de tribu. A présent, ils les rangeaient sous l'autorité de H°
Mohammad savv, en sa qualité de Chef religieux et de Prophète d'Allah. Ses
jugements rendus avec équité et sans parti pris étaient toujours accueillis
favorablement par les groupes en conflit. Il réussit à réconcilier les tribus
des Aws et des Khazraj qui étaient des ennemis redoutables les uns des autres
et à rétablir la paix et l'ordre entre eux. Il était le Restaurateur de la Loi
et de la Justice à une époque où prévalaient la violence, la terreur et la
haine. La balance penchait du côté de l'Envoyé d'Allah et son Autorité était
reconnue par tous les habitants de Médine.
Abdullah Ibn Obay, un homme riche et puissant, qui trouvait un grand crédit
auprès des Khazrajs, l'une des deux tribus, comme celle des Aws, descendant des
Bani Qayla arabes, jalousait énormément H° Mohammad savv , le Messager d'Allah,
qui arriva à un moment où lui-même rêvait de se faire couronner roi de Médine.
Lui et ses nombreux partisans manifestaient un grand respect au Saint Prophète,
semblable au baiser de Judas mais, un feu de la convoitise couvait dans leurs
cœurs.
Ils ne pouvaient pas engager ouvertement une action funeste à son égard par
manque d'une opinion bien définie et d'une force suffisante. Ces derniers
étaient surnommés Mounaféquines ou Hypocrites.
Le Saint Coran a sévèrement critiqué les hypocrites. Il les a dénoncés en
trente-cinq occasions. L'hypocrite dit ce qu'il ne pense pas et feint d'être ce
qu'il n'est pas. En interprétant le jeu du caméléon, il constitue une grande
menace pour la société islamique. Ils répandent le mal et arrêtent la marche de
la vérité.
Ils n'hésitent nullement à exercer une pression économique sur les Croyants
afin de les démoraliser et les égarer du droit chemin.
L'hypocrisie signifie duplicité, double-jeu, double-personnalité qui traduit le
manque de personnalité ou de dignité humaine. Elle est une source de trouble et
témoigne de la noirceur d'âme, de l'éloignement d'Allah.
Les Hypocrites n'étaient pas propres à l'époque de H° Mohammad savv seulement
mais, ils ont existé de tout temps, dans chaque Communauté musulmane et notre
monde actuel n'en est pas exempt. Lorsque l'Islam, dont les fondements sont la
vérité et la justice, apporte la Révolution dans un pays, tous les tyrans, les
oppresseurs, les corrompus voient leurs intérêts menacés. Ils agissent de façon
à faire obstacle à celle-ci : la révolte, l'insurrection, l'insoumission, la
guerre civile, le boycottage économique, etc ...
Lorsque ces gens constatent que la Révolution s'avance à pas de géant et que
leurs actions perdent du terrain, ils changent vite leur manière d'agir, se
soumettent rapidement à la nouvelle politique mais, détruisent le fruit de
l'intérieur. Les Révolutionnaires ne les reconnaissent pas. Ils s'introduisent
partout et occupent souvent des postes élevés. Ils sont les premiers ennemis de
l'Islam et de sa Révolution.
Quant à la traduction, la primauté du fond sur la forme, de la clarté du texte
sur ses détails est prise en considération. Des erreurs pourraient être
glissées, cependant, à la réalisation de celle-ci, malgré tous les soins y
apportés, pour lesquelles je demande " Istighfar " à Allah, Le Très
Clément et Le Tout Miséricordieux, et présente toutes mes excuses auprès de mes
chers lecteurs qui voudront bien en attirer mon attention pour éviter de les
répéter dans l'avenir. Je vous en remercie du fond de cœur et vous souhaite une
bonne lecture.
Moulla Nissarhoussen RAJPAR
BHISMILLAHIR RAHMANIR RAHIM
Al hamdho lillahé Rabbhil alamine , bhariil khalayéké ajmayne , vassalato
vassalamo ala abhdhillahé va rassouléhi va habhibhéhi va shafiyéhi va hafézé
sirréhi va moubhalligué rissalatéhi, sayyadhana va nabhiyyéna va maoulana Abhil
Kassimé , Aléhittayyébhinat tahérina al Maassoumine .
Aouzo bhillahé minashshaytanir rajim
Bhismillahir Rahmanir Rahim
Al mounaféquouna val mounaféquato bha'azohoum mim bha'azine , ya'amorouna bhil
mounekaré va yanehawna anil ma'aroufé va yakbhézouna aydhéyahoum , nassoullah
fanesséyahoum , innal mounaféquina homoul fasséquoune .
(Sourate Al Tawbha, Le Désaveu, verset 67)
" Les hommes hypocrites et les femmes hypocrites sont bien les uns des
autres. Ils commandent le blâmable et interdisent le convenable et replient
leurs mains. Ils oublient Dieu, eh bien, Lui aussi les oublie. Oui, ce sont
eux, les hypocrites, qui sont les pervers. "
Pendant ces deux nuits successives, notre entretien se portera sur la question
de NIFAQ ou l'hypocrisie. Les érudits en matière du Saint Qurân doivent
pertinemment savoir que, dans le Livre Saint, le mot qui revient le plus
souvent devant la vue ou qui sonne fréquemment à l'ouïe est celui de MOUNAFIQ
ou l'hypocrite.
En effet, le point le plus délicat des sujets brûlants du Saint Qurân se
rapporte à la question de Mounafiq. Dans ce Livre d'Allah, deux termes
traduisent le contraire du mot MOAMENINE ou les Croyants :
1 / KAFIR (mécréant, infidèle, incroyant, païen) ou MOUSHRIK (idolâtre,
polythéiste) ;
2 / MOUNAFIQ (hypocrite, imposteur), comme il est cité dans la Sourate Al
Ahzabh (Les Coalisés) .
Ya ayyohan nabhiyyouttakillaha vala toteyl kaférina val monaféquine.
(Sourate Al Ahzabh, Les Coalisés, verset n°1)
" Oh le Prophète ! Crains Dieu et n'obéis ni aux mécréants, ni aux
hypocrites."
Lé yoazzébhallahoul monaféquina val monaféquate val moushréquina val
moushréquate va yatoubhallaho alal moaménina val moaménate ; va kanallaho
gafourar rahima .
(Sourate Al Ahzabh, verset 73)
" Afin que Dieu châtie les sournois et les sournoises (les hypocrites),
les faiseurs de dieux et les faiseuses de dieux (les idolâtres) et que Dieu
accueille le repentir des Croyants et des Croyantes ; et que cependant Allah
reste le Pardonneur, le Miséricordieux . "
En les détachant des incroyants et idolâtres, le Saint Qurân range les hypocrites
dans une catégorie distincte. En certains endroits du Saint Qurân, Allah, par
la flèche de son courroux, fait tirer les hypocrites d'une peine plus sévère
que celle des incroyants.
Le verset 145 de la Sourate Annissaa (Les Femmes) nous en fournit un exemple.
Innal mounaféquina fid dharquil assfalé ménannare
(Sourate Annissa, Les Femmes, verset 145)
" Oui, les hypocrites seront au plus bas du gouffre de feu. "
Il devient donc évident qu'au regard du Saint Qurân, les hypocrites s'annoncent
pires que les incroyants et les idolâtres et appartiennent à la dernière des
catégories.
Le Saint Qurân ne considère pas l'hypocrite individuellement séparé.
Val moaménouna val moaménato bhaazohoum awliyao bhaaz . yaamorouna bhil
maaroufé va yanehawna anil mounekare .
(Sourate Al Tawbha, verset 71)
" Les Croyants et les Croyantes sont amis les uns des autres. Ils
commandent le convenable et interdisent le blâmable. "
En face des hommes de foi, Allah, au lieu de décrire les mécréants, expose les
hypocrites. La force de l'union et du groupement, de même chez les hypocrites,
mérite considération. Bien qu' Allah ne se serve pas de la locution "
awliya " dans ce passage, Il déclare cependant :
Bhaazohoum mim bhaaz : les hommes hypocrites et les femmes hypocrites sont
fortement attachés les uns des autres .
En nombre, cette dernière valeur ne revêt pas une grandeur aussi considérable
que celle citée antérieurement : " bhaazohoum awliyao bhaaz ",
toutefois, elle ne peut être minimisée, parce que cette signification est
reprise par les autres versets du Saint Qurân. Ils sont liés d'une façon telle
qu'ils se ressemblent à une graine de lentille qui, lorsqu'elle se fend, donne
deux particules séparées !
Cette union proclamée par " bhaazohoum mim bhaaz " fait ressortir un
sens plus profond que celui d'une assistance. Leurs pensées et comportements se
différencient entièrement de ceux des Croyants. Les hommes de foi se chargent
notamment d'ordonner le bien et interdire le mal aux autres, tandis que les
hypocrites, par contre, agissent dans le sens inverse. Leurs conseils, leurs
enseignements et réprimandes présentent un credo bien différent. En un autre
endroit dans le Qurâné Sharif, nous découvrons de cette manière :
Va minehoum mane âhadhallaha la in âtâna mine fazléhi la nas sadh dha qan na
vala nakou nanna mina ssouâléhine . Fa lamma âtâhoum mine fazléhi bhakhilou
bhéhi va tavallav vahoum mouarézoune . Fa aâqâbhahoum nifaqâne fi qoloubhéhim
ila yavmé yalqâvnahou bhima akhlafoullâha mâ vaadhohou va bhima kanou yakzébhoune.
(Sourate Al Tawbha, versets 75-77)
" Tel d'entre eux a passé contrat avec Dieu : - s'Il nous donne, de par Sa
grâce, très certainement nous ferons largesses et serons très certainement au
nombre des gens de bien -
Puis, lorsqu' Il leur donne, de par Sa grâce, ils en deviennent avares et
tournent le dos, indifférents.
Hypocrisie s'ensuit donc, en leurs cœurs, jusqu'au jour où ils Le rencontrent
pour avoir violé ce qu'ils avaient promis à Dieu et pour avoir pris l'habitude
de mentir ! "
(Sourate Al Munaafiqun, Les Hypocrites, Verset 7) : " C'est eux qui disent
: ne faites pas largesses à ceux qui sont auprès du Messager d'Allah, afin
qu'ils se dispersent….. "
Houmoullazina yaqouulouna la touneféquou alaa mane inedha Rassoulillahi hattaa
yanefazzou
Et ceux qui lient leurs mains et s'abstiennent de largesse, lorsqu'
apparaissent les bornes des œuvres et du comportement, ils reculent ; ainsi,
ils font une fausse manœuvre, nuisent à l'Islam par duperie et provoquent sa
ruine.)
Certes, les versets concernant les hypocrites abondent dans le Saint Qurân.
Cependant, mon objectif ne me conduit pas à produire ici chacun de ceux-ci,
étant donné que leur nombre est si élevé que je me trouverais dans
l'impossibilité de fournir une explication suffisante en l'espace de ces deux
nuits, malgré la concision de celle-ci.
Le Saint Qurân renferme un chapitre spécifique nommé Sourate Al Mounaféquoune
(Les Hypocrites) qui suit la Sourate de Vendredi .
Eza jaakal monaféquouna kalou nash hadho innaka la rassouloullahé. Vallaho
yaalamo innaka la rassoulohou. Vallaho yash hadho innal monaféquina
lakazébhoune .
(Sourate Al Mounaféquoune, Les Hypocrites, verset n°1)
" Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : - nous attestons que
tu es, certes, le Messager d'Allah - et Dieu sait que, oui, tu es, certes, Son
Messager. Et Dieu atteste que, les hypocrites sont, certes, des menteurs.
"
Ce verset met en relief l'existence d'un groupe qui mène sa vie loin du Saint
Prophète mais, feint de se montrer en parfait musulman et croyant, à chacune de
ses apparitions devant lui. Quoique dans le présent verset les mots : hommes
hypocrites ou femmes hypocrites ne soient pas spécifiquement évoqués, il
n'empêche que le Saint Qurân fait apparaître une série de versets relatifs à
ces faux jetons. Cette généralité ou l'extension de ce concept traduit la
pensée du Saint Qurân où le mot Croyant étant chaque fois perçu dans le sens
des Croyants et Croyantes sans distinction, de même, dans la présente parole,
les hommes hypocrites et les femmes hypocrites, sans faire de différence,
forment ensemble le noyau.
Quel pourrait être l'esprit du Saint Qurân à déployer en long et en large la
question de la sournoiserie et le vocable de hypocrite, sachant que rien
n'apparaît à ce sujet dans les Livres Célestes précédents ? Et, là où cela
existe, il se manifeste d'une façon très légère. Une des causes pourrait en
être cet état de réfugié de l'homme qui, ayant vécu au plus bas de l'échelle de
la vie, loin de la civilisation humaine, n'en réclame point de grands
éclaircissements. Et, ce qui est longtemps dissimulé au fond du cœur finit par
jaillir de la bouche.
Plus l'homme s'avance sur la voie du progrès, plus ses pensées, ses caractères,
ses bonnes et mauvaises habitudes, sa bienfaisance, sa colère, son honnêteté,
etc.. , se dessinent. Toutes ces capacités ne s'appuient que sur de
l'imitation. C'est aussi un aspect de l'hypocrisie.
Bref, si nous comparons notre époque à celle des Compagnons du Saint prophète,
nous serions en mesure de constater que l'intensité de la force de notre
hypocrisie est plus puissante que celle des gens ayant vécu au temps du
Messager d'Allah.
De fil à aiguille, si nous baptisons notre époque comme étant celle du progrès,
nous serions amenés à conclure qu'elle est aussi, sans nul doute, l'ère de
l'hypocrisie.
Maintenant, nous allons, tout d'abord, définir le mot NIFAQ pour, ensuite,
discuter de ses vices et vertus, de ses avantages et désavantages. Dans ce cas,
lorsque nous aurons saisi la cruauté de l'hypocrisie, il nous sera aisé de
comprendre que, pour parer à ce danger, quelle voie devrions-nous suivre. Si Le
Créateur des Univers me donne la force nécessaire, je commenterais, InchaAllah,
sur l'ensemble des moyens et motifs servis sur la terre de Kerbela et qui ont
donné naissance aux évènements douloureux du temps, à la Tragédie de Kerbela.
Non seulement cela, mais aussi, à quel point, dans le cours de cette époque,
son influence et son importance revêtaient d'enseignements.
Enfin, en se servant du dictionnaire, essayons, d'ores et déjà, de disséquer le
mot NIFAQ.
Fa inista touata ane tabhtaghéya nafaquane fil arzé av soullamane fissamaaé
(Sourate Al Ane aame , Les Bestiaux, verset 35)
" Et qu'ensuite, il te serait possible de chercher un tunnel à travers la
terre ou une échelle pour le ciel. "
Avec l'aide de ce verset du Saint Qurân, nous nous efforcerons de descendre
dans les profondeurs du glossaire.
En cette matière, suivant l'avis de ceux qui ont conçu le dictionnaire, NAFAQ
signifie un chemin secret et invisible.
Le sens de NAFEQA est, dans cet ouvrage, déterminé par "un rat du désert
" qui creuse son trou dans le sable pour s'échapper de ses ennemis lors
d'un malheur. Cette cavité souterraine lui permet de sortir comme d'y pénétrer
facilement. Il prépare aussi d'autres couloirs plus profonds sous le sable qui
communiquent avec l'extérieur, à travers un rideau de terre, sans se faire
apparaître. Ceci est construit pour protéger la rate, en cas d'une attaque
éventuelle par des animaux féroces, dûe à ses entrées et sorties répétées et,
aussi, pour permettre au rat du désert de se diriger vers l'endroit sain par
cette voie cachée.
De cette façon, lorsqu'un animal envahit le trou visible de la loge du rat,
celui-ci peut rompre ce mince rideau de terre en la poussant de sa tête et
sauver sa vie en danger.
Les Arabes donnent à cette sorte de voie le nom de Nafeqâ c'est-à-dire un
conduit tout à fait protégé et invisible.
En prévoyant l'avenir, le rat, par ses propres moyens et procédés, ainsi que
pour se protéger de ses ennemis et pour lui permettre de s'échapper, crée un
autre chemin qui lui donne facilement accès à sa fuite. Dans le dictionnaire,
cette méthode est qualifiée comme dérivant de mounafiq.
Ce qui amène à traduire que l'hypocrite ou le Mounafiq est celui qui bâtit ou
détient pour lui deux loges ou deux portes : l'une est la porte d'entrée par
laquelle il pénètre dans l'Islam et l'autre secrète pour disparaître
discrètement.
De même, dans ce monde matérialiste ou en cette ère atomique, les hypocrites
vivent aussi bien que les Croyants et les Infidèles.
1 / Le concept du Croyant peut se présenter comme suit : il se convertit
volontiers à la religion de l'Islam ; par dessus le marché, ses paroles et ses
actes sont également conformes aux préceptes de l'Islam. En un mot, son âme,
son esprit et ses actes traduisent sa foi.
2 / L'infidèle est le contraire du Croyant. Le païen ne croit ni en Dieu et son
Prophète, ni au Saint Qurân. Il nie, de par sa langue et son cœur, le Dieu de
l'espérance, le Prophète et le Saint Qurân Précités. Il choisit une direction à
laquelle il se cramponne fortement.
3 / L'hypocrite est celui qui exprime ses pensées d'une façon toute différente.
Ses sentiments et ses croyances se confondent dans une même source mais,
apparemment, il se présente sous une autre figure.
Certes, l'hypocrite accepte le Tawhid (l'Unicité de Dieu), par contre, son cœur
est dépourvu de l'esprit de cette croyance. Il demeure le plus grand ennemi du
Saint Prophète, cependant, il ne cesse de chanter ses louanges en public. De
même, l'hypocrite se moque des principes religieux du Saint Qurân, pourtant, il
fait figure d'un grand adorateur. Il hait H° ALI A° alors qu'en apparence, il
loue l'éclat de ses grandeurs.
Il se pourvoit des mêmes rapports avec les autres personnes célèbres de
l'Islam. L'hypocrite se dissimule toujours derrière le voile qu'il jette sur
son visage d'infidèle. Ce moyen lui permet donc de cacher son jeu et de taire
son incroyance.
H° ALI A° avait notifié, dans ce sens, un Hadith du Saint Prophète, à Mohammad
Ibné Aboubakr, qui figure dans " La Voie de l'Eloquence " ou "
Nahjul Bhalagah."
Cette lettre était rédigée au moment où il fut nommé Gouverneur de l'Egypte par
l'Imam. Ce Hadith est comme suit :
Le Saint Prophète de l'Islam avait témoigné ses soucis par un attachement à sa
future Communauté :
" Les hypocrites me causent une douleur profonde. "
Il ne se déclara être affligé ni par les païens, ni par les non-musulmans qui
proclamaient ne vouloir adhérer à l'Islam. Toutefois, Le Messager d'Allah
s'inquiétait pour ceux qui ont bu de l'eau à la source de l'Islam par attitude
ostentatoire alors qu'en réalité, ils apparaissaient ses adversaires et
n'avaient véritablement pas accédé à la Religion d'Allah.
Le Hadith du Saint Prophète de l'Islam se présente de la façon suivante :
Inni la akhafo ala oummati moaménane vala moushrékane ammal moaméno fa yamna
ohoullaho bhé imanéhi va ammal moushréko fa yakmao houllaho bhé shirkéhi vala
kinni akhafo alaykum koullé mounafékil jinane alé mil lissane yakouloma
taaréfouna va yaf al ma tounekeroune.
(Nahjul Bhalagah, sermon n° 27)
" Je ne crains pour ma nation ni un croyant ni un polythéiste. Le croyant,
Dieu le protègera par sa propre foi, quant au polythéiste, il sera puni par son
polythéisme.
Mais je crains pour vous tout hypocrite expert en paroles, qui proclame ce que
vous savez et qui exécute ce que vous détestez. "
Les hypocrites se servent pour l'Islam d'une langue aux paroles mielleuses.
Pourquoi la langue seule ? En effet, chacune de leurs actions est, en
apparence, islamique, mais de par leurs pensées, leurs promesses et leurs
œuvres, ils s'orientent vers une autre direction.
La question de Nifâq constitue un problème très délicat pour l'humanité. Vous
auriez certainement appris que lorsque les savants au savoir éminent, les
philosophes à l'esprit éclairé et les psychologues à la pensée ingénieuse
comparent l'homme à un animal, ils suggèrent pour modèle ses hautes qualités.
Pour en citer un exemple, ils affirment que l'homme est un animal doué de la
parole. Il peut donc converser, tandis que les autres mammifères et animaux ne
bénéficient pas de cette faculté du langage ou peuvent seulement émettre un
son. Mais, ils ne savent jamais, comme nous, échanger des mots par la voix.
On dit aussi que l'être humain a un caractère extraordinaire. Au moment où il
perçoit les sons, l'homme manifeste son étonnement. A maintes reprises, on
constate encore que, pour résoudre une situation embarrassante, il lui arrive
de se situer entre le marteau et l'enclume. Néanmoins, il est communément admis
que les mammifères, les animaux ne s'étonnent jamais.
Lorsque l'homme se trouve perdu dans les nues de malheur, il souffre d'affreux
tourments. Il perd pied et est à flot. Dans ses moments pénibles, on lui
témoigne sa sympathie. Pourtant, personne n'a jamais rapporté qu'on agit de la
même manière avec le règne animal.
L'être humain peut donner libre cours à sa joie et au rire. C'est l'une des
caractéristiques propres à sa nature. Nombre de personnes ont noté l'action de
rire chez les bestiaux mais, ce témoignage est mal fondé.
Bref, ceci ne concerne pas le sujet de notre entretien. En tout cas, je ne
voulais que vous faire seulement remarquer que certains caractères dominants,
propres à l'homme, sont innés et conçoivent l'essence même de sa nature. Ils
n'entretiennent aucun rapport avec les traits distinctifs de l'être animal et
si une infime ressemblance y existe, ils ne bénéficient nullement des mêmes
conditions, ni en nombre, ni en valeur.
Je fais uniquement observer que le Nifâq subsiste chez les bêtes mais, tout
juste de nom. L'animal, de par sa nature, est le même intérieurement comme de
l'extérieur. Lorsqu'il écume de colère, l'ensemble de son corps s'aperçoit
irrité.
A titre d'exemple, l'amour du chien pour son maître ne se manifeste pas sans
les ébats de tout son corps et de son museau. Il n'est pas dans sa nature
d'exécuter des gestes contraires à ce que dicte son instinct.
Pourtant, cette tendance est tissée dans la personnalité et la nature humaine.
Notre vie de tous les jours nous apprend que, souvent, lorsqu'une personne,
éprouvant de la colère ou de la haine pour son prochain, désire , en revanche,
lui jouer un sale tour, alimentera donc avec lui des relations pleines
d'amitié, de bienveillance, de tendresse et de belles paroles pour que son
interlocuteur vive dans l'obscurité de sa malveillance.
" Je vous suis entièrement dévoué ", lui témoignera-t-elle, avec un
visage souriant et des lèvres à la forme de pétales de roses qui viennent de
s'éclore. Elle se comportera d'une façon telle que celui-ci ne sentira point
l'odeur de sa haine.
Dès lors, nous nous entendrons bien pour dire que l'homme est capable
d'entretenir une amitié fallacieuse avec son adversaire et le rendre dupe. Si
son ami est en proie à une vive irritation, il peut l'enjôler par des paroles
mielleuses. Dans un objet digne d'estime, l'hypocrite y cherchera un vice.
Etudions également, à présent, l'autre face de l'hypocrite.
L'homme sournois sait
dissimuler une chose ou un fait et taire ses intentions. Il ne serait pas
inutile de préciser ici qu'un tel acte ne porte pas toujours préjudice à
l'homme. Pour autant, ces faculté et caractère mêmes de l'homme lui méritent
les éloges. Il peut, de la sorte, se couvrir le visage du masque de l'amour-propre,
parce que ce sentiment ne vaut pas, sans cesse, pour les autres, un motif de
médisance et ne s'inscrit nullement sur le tableau de l'hypocrisie.
Par suite de ce qui précède, je porterais à votre attention quelques exemples
remarquables. On entend souvent dire qu'un tel individu est bienveillant,
compatissant et généreux alors qu'à y regarder de près, il ne paraît qu'un
indigène. Il ne souhaite jamais que sa misère et les jours sombres de sa vie
soient connus de ses prochains. Ce qui revient à dire que son amour-propre a
gravi le sommet de la modération. De cette manière, il prend soin de ne laisser
exhaler aucune puanteur de sa pauvreté et de sa faim. Il est, en réalité, le
cœur d'or des nécessiteux. Cependant, il désire qu'aucun étranger ne vienne à découvrir
son secret. C'est pourquoi, il reste dorénavant très discret. Par conséquent,
les autres ne doivent pas du tout s'efforcer à lui faire rompre son silence et
briser les coulisses de son existence. S'il veut garder cachées ses intentions,
ceci ne signifie nullement qu'il a agi avec les gens en abusant de leur
confiance.
Le Saint Qurân illustre ces vertus dans un langage glorieux :
Yah' - sabho homoul jahélo aghnéyaa ménat taaffou f
(Sourate Al Bakr, La Vache, verset 273)
" …que l'ignorant les croit prospères car ils évitent de mendier. "
Les ambitions sont leurs servantes. Ces gens forment un immense trésor de la
force spirituelle. Quand l'homme, cet être faible, les croise, il imagine que
ceux-ci sont pourvus d'une grande richesse, quand bien même ces adorateurs de
l'amour-propre passent les jours de leur vie dans une situation très
rigoureuse, sans toutefois ne rien communiquer à l'oreille de leur voisin.
Pour ces personnes honorables, ces hommes pétris d'amour-propre, cette forme de
vie secrète ne signifie pas de faire le bon apôtre, mais, ce sentiment de
dignité de soi mérite, plutôt, les éloges de notre part.
Il arrive, de temps à autre, à l'homme de se laisser aller à la colère et c'est
un caractère dominant de sa nature. Lorsqu'il ira, dans cet état emporté,
rejoindre le cercle de ses camarades, chacun d'eux posera la même question :
" qu'a-t-il eu aujourd'hui ? Il semble que monsieur est irrité. "
En revanche, s'il a, auparavant, apaisé sa colère avant de revenir, d'un air
souriant, vers ses amis, il n'en fera montre d'aucun indice.
Le Hadith du Saint Prophète traduit les mêmes propos :
" La vie heureuse d'un Croyant et ses grands désirs ne peuvent exister
sans s'éclore sur sa figure joviale tandis que le malheur et les souffrances se
limitent à sa propre personne. "
Par sa résignation et sa patience démesurée, le Croyant veut frapper la société
de son modèle. Malgré ses conditions d'un homme sans argent, sans soutien, ni
secours, il doit, par tous les moyens, prendre soin de son amour-propre.
De la même manière, lorsqu'il s'emporte comme une soupe au lait, il ne doit pas
laisser percer sa fureur afin d'éviter aux autres la souffrance de sa conduite.
Cette citation est justifiée :
Af sourdhah dhil af sourdhah kounadh anjoumané rà
" Un cœur malheureux peut rendre toute l'assemblée malheureuse ou bien un
cœur meurtri peut transformer le printemps en automne. "
Parfois, nous façonnons notre attitude contrairement à notre nature. Si nous
faisons mine de devenir honnêtes, cette vertu de qualité d'un homme honorable
ne s'empêchera pas de se dégager à travers les traits de notre visage. Nous
faisons luire notre faciès si agréablement que nous sommes accueillis, dans la
société, en hommes d'honneur.
Nonobstant, malgré tout ceci, il serait possible que notre cœur se soit vidé de
la crainte d'Allah, que la fin du monde et le Jour du Jugement dernier ne nous
inquiètent point, que les péchés ne produisent aucun remords en nous et que
rien ne nous affecte quant aux fruits que nous feront goûter nos actes le Jour
de la Rétribution. Or, en nous couvrant le visage du fard de la pureté, il nous
faudra, avant tout, montrer la grande probité. Notre comportement nous conduira
maintenant à ne plus plaisanter devant les gens. Les linéaments de notre
visage, en forme d'arcs du globe terrestre, devront briller comme la première
lueur de l'aube.
Le manque de cette faculté ne se remarque pas chez l'homme d'aujourd'hui,
c'est-à-dire, l'être humain sait naviguer en toutes circonstances, bonnes ou
mauvaises, qui se présentent à lui. Bref, ce point forme l'une des
caractéristiques de la nature humaine.
L'exemple de l'homme peut se comparer à une phrase. Vous auriez certainement
apprécié les vocables, les phrases et les poètes. Nombre de mots et locutions,
parmi ceux-ci, fournissent une signification distincte et suffisante,
c'est-à-dire, leur explication et interprétation sont claires et nettes.
Lorsque l'homme lit ces termes et paroles, il saisit vite ce qu'ils veulent
dire. Quantité de mots et sentences dénotent un sens profond.
Lorsque vous goûtez les œuvres et poèmes de Sheik SAADI, la construction des
vocables et phrases qui les façonnent en dégage une explication lucide.
Cependant, il arrive souvent que, pour extraire le sens exact de ses poèmes
débordant de l'éloquence, nous perdions les pédales. Certains de ses œuvres se
présentent tels qu'ils ne sont pas du ressort du commun des mortels. Nombreux
mots et vers font émerger plusieurs significations. Lorsque nous commençons à
apprécier leurs qualités, ils n'offrent, à première vue, qu'un seul sens, alors
qu'en les parcourant du regard à plusieurs reprises, des flots de
significations en découlent devant nous.
L'exemple de l'humanitaire qui éclaire les lanternes de la personne humaine
coïncide aussi à celui des mots et phrases. Cette disposition réelle de l'homme
ordonne les mots et leurs sens de par son idéal. Nous serions donc en état de
déclarer, en toute confiance, que le mot NIFAQ admet pour contraires :
clairvoyance et honnêteté. L'Islam réclame la clairvoyance, l'intrépidité et
l'honnêteté de la part d'un vrai musulman. Aucune puanteur de l'hypocrisie ne
doit se dégager des poèmes relatifs aux invocations, aux récits sincères et à
l'authenticité de l'Islam.
Chaque parole doit rayonner par son style limpide car toute sorte d'hypocrisie
contient une espèce de fourberie et d'amalgame. Nous nous servons généralement
d'un langage équivoque - nous jouons sur les mots - à la place des propos creux
de vérité. Cependant, l'hypocrisie et la tartufferie paraissent, de temps à
autre, sculptées dans le choix des mots ou bien, par les comportements et
relations , ressemblent , d'ordinaire, au paon qui criaille pendant qu'il fait
la roue.
L'homme, dans la réalité de sa vie quotidienne, se distingue de son ombre qu'il
s'évertue de grossir. Il acquiert l'estime de tous au sein de la société et
s'affiche comme un personnage de l'âme noble, mais, il n'est ni l'homme du
monde, ni le grand homme, en revanche, c'est un homme de pur fantasme. Un
célèbre proverbe circule chez nous : " êtes-vous le même que ce que vous
dites ? "
Examinons maintenant l'action violente du NIFAQ. Nous n'avons nullement
l'intention de démontrer l'inexactitude du caractère rigoureux de l'incroyance
et de l'hypocrisie pour conclure, par la suite, que la véhémence du NIFAQ est
plus forte que celle du KOUFR.
Nous ne pouvons jamais faire l'unanimité sur ces deux points car l'incroyance a
donné naissance à l'hypocrisie et l'hypocrisie forme une épée à double
tranchant de l'incroyance.
Notre vénérable tâche, en ce moment, nous conduira à briser l'idole de
l'incroyance et à exhiber devant le monde la vraie figure de la mère de
l'hypocrisie : " regardez et sachez que : combien sont les personnes dont
elle a ébranlé le minaret de foi et combien sont les individus qu'elle a
propulsés dans les ténèbres de l'ignorance ? "
Les avis ne divergent pas au sujet de H° ALI A° qui incarne le parfait modèle
et le fidèle compagnon du Saint Prophète de l'Islam. H° ALI A° est le portrait
vivant des comportements et de la Sunna du Saint Prophète de l'Islam.
Cependant, lorsque nous portons notre regard sur la vie sacrée du Saint
Prophète, nous découvrons dans quelle mesure le Messager d'Allah fit progresser
de manière rapide son idéal islamique et réduisit ses ennemis un à un au pied
du mur de l'Islam.
En revanche, quand H° ALI A° dut faire front à ses ennemis farouches, il eut à
souffrir le martyr car ce sont les mêmes serpents qu'il avait chauffés en son
sein qui lui crachèrent le venin. Le Saint Prophète de l'Islam les combattit
comme il écrasa aussi, dès qu'ils poussaient, tous les propagateurs d'idées
hypocrites de son époque ou bien ils passaient eux-mêmes dans l'autre monde.
Alors que, dès l'aube de son Califat officiel, H° ALI A° se trouva en lutte,
d'une manière directe ou indirecte, contre les Mounaféquines. Le Messager
d'Allah et Abou Soufiyan dirigeaient les combats face à face.
Quel Abou Soufiyan ? Il est le premier infidèle déclaré. Son incroyance brûlait
comme le soleil de midi. Il s'opposait ouvertement à la profession de foi
formulée par LA ILAHA ILLALLAH. Par ailleurs, il ne cessait de lancer, à cor et
à cri, entre ciel et terre, les appels de " vive Ouloul et Houboul !
" C'est une vérité toute nue qu'Abou Soufiyan s'est avéré incapable de
démolir cette déclaration de foi exprimée par " La ilaha Illallah,"
malgré sa vie passée auprès de Ouloul et Houboul (ces idoles en terre) : quel
extraordinaire attrait rempli de la grâce du salut de
" La ilaha Illallah " et quelle sale doctrine d'Abou Soufiyan !
Nonobstant, le Gouverneur de Damas représente le cliché (l'épreuve négative) de
l'image d'Abou Soufiyan. Il est le produit des vœux d'Abou Soufiyan. Il
s'efforce d'acquérir la confiance des gens en s'offrant à leur vue comme le
modèle et le disciple du Saint Qurân. Pris d'une sorte de délire causé par
l'ivresse de l'orgueil, il se fit valoir, en une certaine occasion, d'être le
protecteur de TAWHID ou l'Unicité de Dieu, le sauveur de " La ilaha
Illallah " ainsi que le défenseur de l'Islam et du Saint Qurân. C'est
pourquoi, peut-être, lorsqu'il livra bataille contre H° ALI A°, il prit La
Parole du Saint Qurân pour son cri de guerre :
Va mane kotéla mazloumane fakadh ja alena lé valiyéhi soultanane fala yous rif
fil katlé , innahou kana manessoura
(Sourate Bani Israïl , Le Voyage Nocturne, verset 33)
" …Quiconque est tué injustement, alors Nous donnons autorité à son
représentant ; - que celui-ci ne commette donc pas d'excès dans le meurtre !-
certes, il sera secouru. "
A l'intérieur du petit morceau formé par va mane kotéla mazloumane du verset
précité sur lequel Le Gouverneur de Damas s'est appuyé, il faudra un regard
d'aigle et non un esprit obstiné pour y percer le sens masqué de " Ouloul
et Houboul ". La preuve en demeure très apparente et,ce, au moment où Le
Saint Qurân fut porté haut sur le bout piquant et aigu de la lance.
Vous n'auriez jamais entendu dire qu'Abou Soufiyane ait accroché le Saint Qurân
sur la pointe de la sagaie ? c'est-à-dire que cette forme de vilain jeu et de
sale idéal n'avait pas surgi, à l'époque, pour obstruer la voie du Saint
Prophète et que personne n'avait fait grimper Le Saint Qurân sur le sommet du
dard et crié devant sa Sainte Autorité : venez ! Le Qurân s'installe au milieu,
entre vous et nous .
Tout ceci figure en noir sur blanc sur les pages de l'histoire. Lorsque notre
Maître, Mawla H° ALI Ibné Abitalib A° envoya un message dans sa correspondance
à Moaviyah :
" Nous sommes aussi des Musulmans et, autant, vous êtes des Musulmans.
Pourquoi donc ces deux groupes ont-ils la soif du sang ? Le Livre d'Allah
existe parmi nous comme il l'est aussi au centre de vous. Venez ! pourquoi ne
cherchons-nous pas notre chemin à la lumière du Saint Qurân et ne
soumettons-nous pas à ce que nous affirme Le Saint Qurân ? "
Le Gouverneur de Damas foula pourtant aux pieds ces nobles vœux de H° ALI A°.
Il appert donc, de par son attitude, qu'il n'avait aucun rapport avec Le Saint
Qurân. Mais, lorsqu'il sentit venir la défaite, il constata vite que la
bataille va brusquement prendre une mauvaise tournure. Il changea de couleur
comme un serpent qui se mue et fit accrocher le Saint Quran sur les pointes des
lances.
Jaydan écrit (dans sa note) que le nombre de Qurân qui furent haussés sur les
sommets des lances, s'élevait à cinq cents car, à l'ère des Compagnons du Saint
Prophète, Le Qurân s'écrivait à la main, cette pratique étant courante dans la
tradition de l'époque.
Finalement, cette astuce du Dirigeant de Damas tourna en sa faveur. Lorsque les
hommes de l'armée de H° ALI A° virent Les Qurâné Majid sur les pics des dards,
ils déposèrent leurs armes et déclarèrent ouvertement : nous ne nous battrons
pas contre Le Qurân !
Il vous revient, donc, d'en tirer la conclusion que, dans des circonstances
pareilles, la foi et la finesse d'esprit ne sont-elles pas nécessaires ?
Au moment où cette supercherie était en train d'être mise au point par le
Maître de Damas, H° ALI A° s'adressa aux hommes de ses forces : " Ces gens
qui ont élevé le Quran sur la pointe de la lance se tiennent debout en face de
vous ; combattez-les (tuez-les), car cette démonstration du Qurân va elle-même
à l'encontre du Qurân ! "
- ô ALI ! répondirent-ils, voulez-vous que nous allions lutter contre Le Qurân
par vos dires ? Réfléchissez-vous ! Nous ne prendrons jamais les armes contre
Le Qurân. Jusqu'à maintenant, nous nous sommes battus sur la voie du Qurân,
mais, comme Le Qurân lui-même s'installe aujourd'hui en face de nous, il nous
devient complètement impossible de déclarer la guerre au Qurân. Cette bataille
demeure sans cesse interdite ( Haram ) .
- Eh bien, vous ne désirez pas que le combat soit engagé mais, pour la moindre
des choses, n'empêchez pas ceux qui sont convaincus à se battre ! déclara H°
ALI A°.
Malgré cela, ils transgressèrent l'ordre de H° ALI A° et se mirent à chanter
l'unique chanson : "le combat s'avère à présent absolument Harâm pour
nous, sa continuation devient d'ores et déjà Harâm. Ordonnez à Maliké Achtar
d'arrêter les combats et de rentrer sur-le-champ. "
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