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Il répétait souvent que :
" Le Messager d'Allah fut contraint de combattre pour la Révélation et
moi, je serai astreint à défendre son Interprétation par les armes. " Sa
tâche s'annonçait dès lors difficile.
Le vénérable Prophète d'Allah combattait pour la Révélation. Que signifie cette
expression ? Lorsque Le Saint Envoyé d'Allah se trouvait en friction avec ses
adversaires ou se préparait pour une bataille, un verset se révélait pour
éclairer le chemin et les musulmans se contentaient de consentir à cette parole
divine communiquée pour un événement déterminé. C'est pourquoi, les musulmans,
considérant que cette circonstance définissait leur noble exploit,
acquiesçaient, sans hésitation, aux combats et ne tombaient jamais dans les méandres
du doute.
Venons à comprendre maintenant le sens de cette locution : H° ALI A° combattait
pour l'interprétation. Le verset du Qurân demeure la Parole du Qurân. Mais, le
verset concerné fut révélé où, quand, pourquoi, pour quelle raison, ce temps était
déjà révolu.
Nul verset ne sera communiqué en cette occasion périlleuse. Si tel était le
cas, il incombait à H° ALI A° de dénicher un chemin, à partir des Saintes
Paroles du Qurân, par leur exégète et interprétation herméneutique.
D'une manière appropriée, il était du devoir de H° ALI A° d'extraire le sens
obscur des textes du Saint Qurân et de se jeter sur le champ de bataille dès
que le combat s'avérait nécessaire.
En faisant référence aux propos tenus par H° ALI A°, suivant lesquels, après
avoir examiné le Texte, je dois prendre les armes, cela signifie que la
situation du moment écoulé et celle dans laquelle je m'apprête à combattre
l'ennemi ne se ressemblent pas par leur aspect extérieur, cependant, leur
esprit, leur sens des mots, et leurs modèles ont des traits communs. Ce qui se
présente à la vue n'est qu'à l'exemple du Saint Qurân. La description de la
scène visible n'est que celle des saints versets du Qurân.
Néanmoins, leur esprit, le mystère de leur esprit, tout son corps et ses
membres bâtissent le Koufr ou l'infidélité.
H° ALI A° veut spécifier par ce moyen que je dois affronter le Nifâq ou
l'hypocrisie et que la pierre d'achoppement de ma tâche sublime et de mon
devoir sacré survient de l'hypocrisie et du conflit direct ou indirect avec les
hypocrites.
Lorsque
l'homme vit sa vie à l'intérieur d'une sphère ou au milieu d'une société
distinctes, possédant leurs propres statuts qui doivent être respectés, il ne
plaisante pas à les désobéir puisqu'il sait très bien qu'il en sera exclu dès
qu'il violera ses règlements. Il adhère volontiers à la constitution de
l'Association.
Néanmoins, la communauté veille à ce qu'il ne soit pas surpris dans son
sommeil.
Nous venons de découvrir, d'une part, que Le Saint Prophète de l'Islam,
profondément affecté par l'atrocité de l'hypocrisie, exprime ses souffrances
tandis que, d'autre part, l'ignorance de son peuple et l'incapacité de celui-ci
à trouver une véritable solution adéquate à son problème le préoccupent
énormément.
Il accuse ses profondes craintes et inquiétudes à propos de deux questions : la
sournoiserie des hypocrites et le manque de savoir et de compréhension de sa
communauté à laquelle il s'adresse par ces mots en poussant d'intenses soupirs
:
Inni la akhafo ala oummati moaménane vala moushrékane vala kinna akhafo alaïkum
koulla monafékine al janane alémilissane :
" Je n'éprouve pas de la peine pour ma communauté de la part des fidèles
et des polythéistes, en revanche, le langage, la technique et les manières des
hypocrites ne me laissent pas sans ennuis. "
En un autre endroit, les perles de son affection pour son peuple ignare se
répandent comme suit :
Inni la akhafo ala oummatil fakar vala kinna akhafo alaïhim saouti tadhbhir :
" Je ne redoute pas la famine et la pauvreté de ma communauté mais, à quel
moment s'effaceront les ténèbres de son ignorance, cette pensée me rend
anxieux. "
Mon peuple vit sous le seuil de la pauvreté. Je ne m'en soucie pas,
c'est-à-dire, le fil de la vie de mon peuple ne sera pas cassé à cause de la
misère, mais, ce qui me suscite un grand chagrin est la pauvreté originelle. Il
s'agit de faire naître la compréhension. Si l'argent le charme, on le lui
donnera. Mais, que dire, dans le cas où il n'a plus la mainmise sur ses
ressources naturelles ou bien celles-ci sont disséminées ? Par exemple, les
Etats Musulmans actuels possèdent d'immenses réserves en pétrole qu'ils
exploitent abondamment dans leurs pays. Mais, qu'en sera-t-il, du moment où les
stocks de ces richesses seront épuisés ?
La akhafo ala oummatil fakar vala kinna akhafo alaïhim saouti tadhbhir
Lorsque ces deux dangers sont jetés sur le tapis c'est-à-dire que, d'un côté,
l'hypocrite et l'infidèle se distinguent par la finesse de leur esprit, les
charmes extérieurs et la duperie et que, de l'autre côté, s'offre le peuple
sans science et sans savoir, dans une telle situation, que ces hypocrites rusés
ne fassent donc pas de ces fidèles sans instruction leur cible ! Ce double nœud
a donné naissance aux évènements déchirants de Kerbela.
Le peuple était inculte et inintelligent, c'est pourquoi, il est devenu la
proie d'affreux malheurs de la part d'Ibné Ziad et de sa horde. H° Imam Houssen
A° et nos autres Saints Imams A° ont déclaré non sans raison que : " je
jure par Allah ! Qu'un enseignement doit être tiré de ce récit moralisateur. Si
nos convictions nous dictent que ceux qui ont tué H° I° Houssen A° à Kerbela
avaient la foi en TAWHID ou l'Unicité de Dieu, cette opinion est erronée. Je
jure par Le Maître de la Kaaba qu'ils n'avaient pas confiance en Dieu, qu'ils
ne croyaient pas au Saint Prophète de l'Islam et qu'ils ne se fiaient nullement
au Saint Qurân. Ils n'étaient que des païens et des impies. "
Je traite de la force de leur union. Je ne fais pas allusion à un seul individu.
Nous serions en défaut si nous n'en examinons qu'une seule face. Ainsi, nous
serions pris dans l'engrenage des ténèbres de l'ignorance et ne pourrions
acquérir aucune leçon de ces évènements et circonstances évoqués. Si un doute
venait à se former dans notre pensée à propos de la nature d'être païen de
l'Imam ALI A° et de sa descendance, ceci ne dénonce donc que le désastre de
notre esprit.
Si les gens de Damas se trouvaient en face, il se peut que ces évènements ne
fussent pas arrivés car les habitants de cette Cité témoignaient de la
confiance envers Dieu et Son Messager (Rassoul), par contre, ils ignoraient H°
ALI A° et ses Descendants. Les Koufis connaissaient pratiquement ces derniers
parce qu'ils avaient témoigné, par ces paroles, au sujet de l'Imam Houssen A° :
" Lorsque Janabé Mouslim, le Représentant de l'Imam Houssen A°, fut
accueilli à Koufa et que celui-ci lut solennellement la lettre de l'Imam
Houssen A°, ses habitants se mirent à pleurer à chaudes larmes comme si une
averse se déversait du ciel. Les Koufis continuaient à répandre des pleurs
tandis qu'ils déclaraient en même temps que ce courrier vient de notre Chef et
Maître, l'Imam Houssen A°. Il est le message de l'Imam. "
L'armée des hypocrites qui mena un combat acharné contre l'Imam Houssen A° à
Kerbela était composée de ceux qui avaient auparavant versé des larmes de
crocodile pendant la lecture du texte de l'Imam Houssen A°.
Ce sont des enseignements de l'histoire. Je vais livrer à votre attention un
Hadith relatif à l'Imam Houssen A° qui vous rendra sans doute ébahi. Le Hadith
de l'Imam A° relate :
H° Imam Zaïnoul Abédine A° déclare qu'un jour, j'ai rencontré Abdullah Ibné
Abbas. Abdullah est le fils glorieux de H° Abbas A°, le Porte-Etendard
(Alamdhar). Les rapporteurs de Hadith ont noté ce récit de cette manière :
Une fois, le regard sacré de l'Imam se porta sur cet enfant. Il fit revivre à
H° Sayyadhé Sajjad A° les atrocités de Kerbela, la journée du deuil cruel
d'Achoura, ainsi que la grande probité de son oncle, H° Abbas A° et les
vénérables yeux de sa Sainteté se mirent à fondre en larmes qui déchirèrent le
cœur. L'imam s'exprima en ces termes : " quelques évènements très
douloureux étaient survenus du vivant du Saint Prophète de l'Islam. En premier
lieu vient la tragédie d'OHOD où l'oncle de l'Envoyé de Dieu, H° HAMZA, devint
martyr. La deuxième occasion est celle où le fils de son oncle fut tué.
Ensuite, dit-il….Mais, quel autre jour put être le plus malheureux qui perça
profondément le cœur du Saint Prophète de l'Islam, à l'exception de l'Achoura
de l'Imam Houssen Ibné Ali A° ? L'Imam A° continua : trente mille soldats se
réunirent pour tuer le vénérable fils du Saint Prophète.
Trente mille guerriers se rassemblèrent pour assassiner l'auguste héritier du
Saint Prophète et ils sortirent satisfaits en faisant souffrir le martyr à
l'Imam A°. Chacun voulait acquérir la joie d'Allah et s'approcher de Lui en
tuant H° Imam Houssen A°. Ce témoignage émane de l'Imam Sayyadé Sajjad A°. Si
cette conspiration n'était pas fécondée auparavant, le rejeton de Saad n'aurait
jamais crié de cette manière pour soulever ses combattants le jour d'Achoura :
Ya khaïlillahir kabhi va bhil jannati abh shari
" ô l'armée d'Allah, levez-vous et embarquez-vous ! Le Paradis est votre
récompense ! "
Lorsque l'homme devient stupide, il se replie de cette manière. Un groupuscule
d'hypocrites s'empara d'une multitude de musulmans. Et, ces Musulmans qui
furent dissuadés par celui-ci étaient des ignorants. Alors, les hypocrites, en
faisant tendre un guêpier à cette armée de Musulmans, lui ont donné l'ordre de
sortir le glaive contre le digne fils adoré du Saint Prophète de l'Islam.
De chaque mot et de chaque phrase de l'hypocrite découle la bave de la
sournoiserie qui réussit à souiller et à profaner les corps des masses
ordinaires.
Abdullah Ibné Ziad, en se tournant vers Janabé Mouslim, (à Dieu ne plaise !)
lui tint un discours aux propos très amers : " ô l'incrédule et le
libertin ! Je sais fort bien et, de plus, j'ai appris, en m'informant que vous
êtes ce même Mouslim qui s'adonnait aux boissons alcooliques à Médina ! "
Faute de la sève de l'éthique, pas un seul Koufi ne s'est levé pour répliquer :
" ô Abdullah ! Cette calomnie de soûlerie que tu colles sur ce saint
homme, ne sens-tu pas des épines piquer ta langue ? Par quel argument le
couvres-tu de cette accusation injuste ? En as-tu réellement des témoins ? On
doit t'appliquer la loi selon le Code de l'Islam, parce que tu es en train de
proférer des obscénités envers cet auguste personne qu'est Janabé Mouslim A° !
"
Nonobstant, ce tyran franchit la barre de l'éthique religieuse en articulant
ces mots : " ô le mécréant ! Tu étais venu ici pour disséminer la force de
l'union des musulmans, n'est-ce pas ? Tu étais donc venu pour mettre en
morceaux l'harmonie des musulmans ! "
Janabé Mouslim a riposté en lui rivant son clou : " ô l'apostat ! Tu es
toi-même le libertin. Nous sommes à coup sûr venus pour instaurer l'union entre
les musulmans alors que tu exploites le narcissisme de ces musulmans. Tu fais
périr les innocents et ne cesse de piller les finances publiques des musulmans.
En accusant injustement les gens, vous les massacrez. "
En somme, Janabé Mouslim devint victime de l'ignorance de ces soi-disant nobles
Koufis et, dans l'atmosphère perfide de Koufa, fut contraint de descendre sur
le champ de bataille de ce peuple ignare. Lorsqu'il fut encerclé et ramené
devant le palais résidentiel, son regard d'un homme assoiffé se tourna vers un
vase plein d'eau : " donnez-moi ce récipient, dit-il.
- Mouslim veut boire de l'eau, demanda l'un d'eux.
- O Mouslim ! que vous servira-t-il de vous humecter le gosier maintenant ?
Dans peu de temps, vous goûterez à la coupe de la mort. (A Dieu ne plaise !)
vous allez bientôt imbiber vos lèvres de l'eau de l'enfer car vous avez ourdi
un complot contre votre imam du temps, vous avez tramé une subversion contre
les recommandations divines et les lois révélées par Allah ! "
Ces mots étaient, pour Janabé Mouslim, plus insupportables que des coups de
hache.
Bref, l'Imam Houssen A° est bien au courant de ce que je viens d'affirmer et y
prête l'oreille pour entendre.
L'Imam Houssen A° a gravé, le jour d'Achoura, une parole mémorable faisant
l'époque dont la lecture, cent mille fois répétée, ne fatigue jamais. En
réfléchissant et méditant sur cette sentence, mon âme devient le phare de la
révolution.
Tabh bha lakoum ayyohal jama até va tar hà
" Que périsse votre communauté et qu'elle tombe en ruine ! "
A la fin, l'Imam prononça les derniers mots : " ô les Koufis ! Nous sommes
venus ici suite à votre invitation. " Et, ajouta-t-il ensuite : "
vous avez enflammé ce feu contre nous, celui que nous avions allumé pour nos
ennemis et les vôtres. De même, les épées que nous avions posées dans vos mains
ne sont autres que celles par lesquelles vous vous réjouissez de nous tuer,
" c'est-à-dire, vous désirez m'assassiner par le glaive de l'Islam.
Sans nul doute, lorsque l'homme contemple ces écrits dorés, il devient clair
comme le jour que les coups atroces qui pleuvaient sur le corps saint de Abu
Abdillah-Al-Houssein étaient très profonds et ne pouvaient jamais être
cicatrisés. Il était Zohar (l'heure de midi). Les évènements tragiques
d'Achoura n'étaient, en grande partie, débutés qu'après le Salat du Zohar (la
Prière de midi) et la majeure partie des Compagnons fut tuée après Zohar. Il va
sans dire que leur déclenchement était déjà entamé au début du Zohar.
Les vaillants soldats de Kerbela qui furent les premiers à se rendre sur le
champ de bataille pendant la première attaque burent à la coupe du martyr tout
au début du Zohar. Il se peut que leur nombre ne soit pas élevé comme il a été
cité auparavant. Cependant, il est une vérité irréfutable que certains des
Compagnons, les enfants de Bani Hachim et H° Imam Houssein A° ne se couvrirent
de la couronne du martyr qu'après Zohar et développeront la splendeur du
Paradis jusqu'à la fin du temps.
Vous auriez, de nombreuses fois, entendu qu'un des Compagnons de l'Imam
Houssein A° se présenta devant l'Imam et demanda respectueusement :
" Maître, l'heure du Namazé Zohar (du Salat du midi) a sonné. Notre désir
est d'accomplir notre Prière derrière notre Imam. "
L'Imam se réjouit en écoutant ces mots qui sortaient de la bouche de son
Compagnon et lui dit :
" Qu'Allah vous compte parmi ceux qui font le Salat ! "
Lorsque les préparatifs de la Prière de Zohar eurent lieu, des mots pleins de
fiel plurent comme des flèches en provenance de l'armée ennemie :
" Ce Salat ne vous rapportera rien. Ledit votre Salat ne sera pas agréé.
Et, pourquoi donc l'accomplissez-vous ? (A Dieu ne plaise !) De toute façon,
vous méritez l'enfer ! "
Sur ces entrefaites, l'un des Compagnons de l'Imam répliqua :
" Soubh hanallah ! Si la Prière du fils du Saint Prophète et de notre
Imam, plus cher que notre âme, sera rejetée, est- ce-que la vôtre sera-t-elle
acceptée ? Est- ce-que vos Prières, celles du fils de Zyad, de Yazid le fils
indigne de Moaviyah, des soûlards, des favoris de chiens, des valets,
seront-elles acceptées ? "
Allaho Akbar ! (Allah est Le Plus Grand !) Combien et avec quelle audace l'Imam
Houssein A° et ses Compagnons ont-ils exécuté la Prière de KHAUF dans le désert
de Kerbela ?
Le Salat Al Khauf ou La Prière du Danger est ainsi appelé par sa méthode. Dans
cette pratique, le Namaz accompli au moment de la bataille se nomme le Namazé
Khauf. Même le voyageur, dans les moments forts de la guerre, doit remplir les
deux seuls Rakates de la Prière.
A cet endroit, l'Imam aussi se charge d'une responsabilité. L'Imam est censé
observer une légère patience dans une Rakate. Des fois, cette prorogation peut
durer jusqu'à une heure car, au moment où une partie des soldats se dressent
pour former la muraille contre les tirs provenant de l'armée adverse, l'autre
partie accomplit la Prière. La première fraction qui effectua le Salat derrière
l'Imam terminera rapidement sa seconde Rakate après la Rakate préliminaire de
l'Imam pour pouvoir aller succéder à ses camarades de garde. Pendant ce laps de
temps, l'Imam devra prolonger la durée de sa Prière afin de permettre à l'autre
tranche qui s'était constituée, pour ces adorateurs, comme une forteresse
contre l'armée des ennemis, de venir achever leur Salat.
L'Imam Houssein A° paracheva le Salat de cette manière. Une courte distance
séparait seulement le lieu de la Prière de l'Imam du champ de bataille. Je
dirai même que l'Imam Houssein A° s'acquitta de la Prière sur le champ
d'honneur. Seuls deux ou trois Compagnons de l'Imam A° vinrent et se dressèrent
devant lui comme un rempart.
Effectivement, une grande distance devait s'étaler entre les campements des
soldats et le terrain des combats, un espace de 2 à 3 km environ. Le soldat
traversait donc le chemin qui menait du lieu des combats jusqu'à son campement
où, après avoir accompli le Salat, revenait sur le champ de bataille.
C'est une organisation préconisée par l'Islam. Le Salat et le Jihad constituent
les points capitaux de l'Islam. Cependant, l'écart entre le lieu de la Prière
de l'Imam Houssein A° et celui où se livrait la bataille n'était pas énorme.
L'Imam Houssein A° ne possédait pas plus de trente à quarante hommes et ils
étaient, en outre, tous retenus à lutter contre les ennemis, comme si chacun
des soldats se tenant debout et alignés sur le champ de bataille ressemblait, à
lui seul, à un mur fortifié. Dans cette situation, ils ne souhaitaient pas non
plus de manquer à leur devoir d'accomplir la Prière. Pourtant, l'ennemi clamait
à leur sujet (à Dieu ne plaise !) que : " votre Salat n'est pas reconnu !
"
L'Imam Houssein A° était en train de procéder à sa Prière. Et, pendant tout ce
moment d'adoration, les ennemis tiraient en masse leurs arcs en direction de
l'Imam. Deux ou trois partisans de l'Imam A° formaient, de par leurs corps, une
muraille protectrice devant l'Imam et accueillaient sur leur poitrine la pluie
torrentielle des flèches qui se déversait en provenance de l'armée ennemie. Non
seulement sur leur poitrine, mais, parfois, ils les retenaient aussi sur leurs
bras ou, quelquefois, ils livraient leurs propres têtes à ces armes.
Lorsqu'à présent, Mawla (notre Maître) venait d'achever sa Prière de deux
Rakates, le corps de l'un de ses deux disciples appelé SA?D Ibné ABDULLAH était
déjà criblé de flèches et il s'écroula. L'Imam s'approcha de lui et Saïd fixa
son regard sur le visage sacré de l'Imam, puis, dit-il :
" ô mon Maître ! Ai-je rempli mes fonctions avec fidélité ? Ai-je
satisfait à mes obligations de manière correcte ? "
Un historien a souligné qu'effectivement, le Salat que l'Imam Houssein A° avait
accompli, le jour d'Achoura, était d'une solennité et d'une dévotion telles que
celui-ci ne signifiait pas le Salat mais, une recherche de l'Ascension. A cette
heure, dire seulement une fois " Allaho Akbar " était meilleur que
toutes les Prières du monde ! Prononcer " Soubhanallah " valait un
Roukou (la génuflexion) ; le Sajda (la prosternation) et le Tashahoud (les deux
attestations) reflétaient dans la seule expression de " Iyyakà na'
abhoudhou va iyyakà nassetaïne . "
Tous ces actes de dévotion hissaient à l'extrême limite des connaissances.
Toutefois, savez-vous combien de Roukous l'Imam A° a-t-il encore exécutés, le
jour d'Achoura, en plus des Prières ? Et, aussi, combien de Sajdas a-t-il
réalisés ? L'ultime Prière de l'Imam A° laissera sur les pages de l'histoire un
souvenir indélébile.
A ce moment très triste, où lorsque du haut de son cheval l'Imam A° vint sur le
sol, son front ne touchait pas le sable mais, sa joue droite qui y était posée.
A cette occasion, sa langue sacrée ne récitait pas " Soubh hana rabbhéyal
aala va bhé hamdhéhi " mais, l'Imam psalmodiait :
Bhismillhé va bhillahé va ala millaté rassouloullah s.a.v.v. va aléhittahérine
" ô Allah ! Fais-nous comprendre la foi authentique de la sainte religion
de l'Islam et le salut de ses pratiques ! Forme-nous des véritables fidèles de
l'Islam ! ô Dieu ! Eloigne-nous de toute sorte d'hypocrisie et caractères à
double jeu ! Donne-nous un esprit clairvoyant qui nous fournit la force
nécessaire pour nous protéger de tous genres d'hypocrisie et de la double
personne ! ô Allah ! Affermis chaque musulman où qu'il vive dans ce monde !
Précipite ses ennemis dans l'abîme du déshonneur ! Pardonne tous nos morts et
accorde-nous le salut ! "
ALHAMDHOULILLAHI RABBHIL AALAMINE
" ô gens ! Je vous encourage à la piété et je vous mets en garde contre les hypocrites qui son égarés et qui égarent les autres. Leur voie est fausse et trompeuse. A chaque moment, ils portent une nouvelle couleur et changent d'apparence. Ils vous exploitent à leur propre avantage. Ils vous attaquent toujours par surprise. Leurs cœurs sont malades, bien que leur apparence extérieure soit enchanteresse. Leur approche est subreptice. Ils envient la fortune des autres et leur créent des troubles. Ils détruisent les espoirs, et, c'est à cause d'eux, que beaucoup de gens sont ruinés. Ils prétendent être les amis des autres et versent les larmes de crocodile sur leurs malheurs. Ils font l'éloge des autres dans l'espoir d'être complimentés en retour par eux. S'ils sollicitent quelque chose, ils insistent pour l'avoir. S'ils cherchent querelle à quelqu'un, ils le calomnient. Ils prononcent un mauvais jugement, inventent des mensonges pour aller à l'encontre de toute vérité et posent des pièges sur le chemin de tout investigateur. Ils ont désigné un bourreau pour chaque homme vivant. Pour atteindre leurs fins vicieuses, ils ont fait des clés pour ouvrir toute porte et des lampes pour allumer une lumière dans toute nuit noire, afin de pouvoir désorganiser les plans des autres et gagner une popularité à leur propre bénéfice. Lorsqu'ils parlent, ils trompent. Lorsqu'ils expliquent, ils stupéfient. Ils tendent un piège aux gens pour les faire coopérer avec eux et, ensuite, ils leur ferment toute porte de sortie
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