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Sa dot, son trousseau et la cérémonie de mariage 

Les cérémonies du mariage, la dot et le trousseau ont, de tout temps, été source de grands problèmes pour les familles, problèmes qui dominent parfois toute la durée du mariage et dont les conséquences néfastes persistent jusqu'à la fin de la vie des deux conjoints.

Donc le mariage de la fille du grand Prophète de l'Islam, devait être, à tous points de vue, parfait en son genre car il allait être le modèle à suivre pour tous les temps et pour toutes les époques.

Sa dot :

Sa dot fut très modeste. Moins de la somme que les pauvres de l’époque payaient pour prendre épouse.

Le Prophète (pslf), s'adressant à l'Émir des croyants, ‘Ali (psl) dit :

« As-tu quelque chose à offrir en dot à ta femme ?»

Celui-ci répondit :

« Mon père et ma mère soient sacrifiés pour toi. Tu connais ma vie aussi bien que moi et tu sais que je n'ai rien d'autre que mon sabre, mon bouclier et mon chameau!»

Le Prophète poursuivit :

« C'est exact ! Ton sabre t'est utile à l'instant du combat contre les ennemis de l'Islam; avec ton chameau, il te faut arroser la palmeraie et de plus, tu en as besoin pour te déplacer. Donc, tu ne peux offrir que ton bouclier en dot à ta femme et je te donne ma fille Fatima (pse) en mariage devant ce même bouclier." »

Le Prophète ordonna de vendre le bouclier et de lui apporter le fruit de la vente qui fut d'environ cinq cent dirhams. Le Prophète divisa la somme en trois. Il remit une part à Bilâl afin qu’il préparât un bon parfum bien odorant et impartit les deux autres parts à la préparation des moyens de vie des époux et à l'achat du linge.

Il est évident qu'avec une si petite somme d'argent tout ce qu'il était possible d'acheter ne pouvait être que simple et bon marché.

De plus, dans un hadith il est cité que Fatima demanda à son père de racheter avec cette dot le pardon des pécheurs de son peuple au jour de la Résurrection. Cette requête fut acceptée et l'ange Gabriel descendit du ciel en donner l'ordre au Prophète.

Son Trousseau

Il a été rapporté qu'avec cet argent, un trousseau de dix huit pièces fut préparé pour Fatima (pse) dont voici les plus importantes :

• Un foulard à quatre dirhams.

•Une chemise à sept dirhams.

• Un lit fabriqué avec du bois et des feuilles de dattier.

• Quatre oreillers en peau de mouton, remplis avec des joncs odoriférants.

• Un rideau en laine.

• Une petite natte.

• Un petit moulin à main.

• Une outre en cuire.

• Une cuvette en cuivre.

• Une grande casserole pour cuire le lait.

• Une cruche verte en terre.

• ... et quelques autres petites choses de maison du même genre.

Oui, voici donc tout ce que contenait le trousseau de la Dame des femmes du monde !

La cérémonie de mariage  

Le Prophète de l'Islâm (pslf) organisa la fête devant célébrer cette union pour créer une famille, famille qui s’avèrera être à l'origine d'une partie importante de l'histoire de l’Islâm et aussi à l’origine de la postérité du Messager de Dieu.

Dans un hadith le Saint Prophète dit:

« ‘Ali et moi, nous étions une seule et même Lumière avant la création de ‘Adam.

 Cette lumière se transmit de personne en personne parmi les proches amis de Dieu jusqu'à Abdoul Mouttâlib. De là Elle prit deux directions : celle qui mène à Abdallah et l'autre qui aboutit à Abou Tâlib. La première continue à travers moi tandis que la seconde poursuit son chemin à travers ‘Ali. Ces deux flux se rencontrent à nouveau chez Fâtimah qui a engendré ma descendance avec sa lignée d'Imâms. »

La fête fut toute simple mais remplie de spiritualité. La simplicité de la fête sans cérémonial d’aucune sorte peut nous surprendre aujourd'hui.

L’Émir des croyants ‘Ali (psl) raconta :

« le Prophète avait remis au préalable à Oumm Salâmah une part du fruit de la vente du bouclier qu'il avait vendu pour qu'elle la lui gardât. Au moment de préparer la noce, il lui demanda donc de lui remettre la somme, dix dirhams, qu'il me donna en disant: "Va avec cet argent que voici acheter un peu d'huile, des dattes et du lait caillé." Je suis allé acheter tout cela, puis, lorsque je les ai apportés au Prophète il a retroussé ses manches et a demandé qu'on lui apporte une nappe propre. Il a mélangé le tout de ses propres mains et a préparé ainsi un repas. C'est ce même repas qu'il a servi au cours de la réception. »

« … J'eus honte du nombre d'invités pour la petite quantité de repas. »

« Dès que le Prophète en fut informé il me dit: "Ne sois pas triste! Je vais prier pour que Dieu donne l'abondance à ce repas."

Et c'est exactement ce qui se passa: les nombreux invités mangèrent de ce menu repas et furent tous rassasiés. »

A la fin de la fête, lorsque tous les invités s’en allèrent, le Prophète (pslf) fit asseoir Fatima (pse) à sa gauche et l’Émir des croyants ‘Ali (psl) à sa droite puis il versa de l'eau qu'il avait bénite lui-même, un peu sur le corps de sa fille et un peu sur le corps de l'Émir des croyants. Il pria pour eux et dit:

« "Ô Dieu, ils sont de moi et moi, je suis d’eux. Ô Dieu, de la même façon que tu as éloigné de moi toute sorte d'abominations et de méchancetés, éloigne-les d'eux aussi et rend-les purs."

Puis, il ajouta : " Levez-vous et allez chez vous. Que Dieu vous donne le bonheur!" »

La simplicité du mariage des personnes que Dieu a Lui-même élu est une leçon de modestie d’humilité et de spiritualité.

« Un ange s'est présenté à moi de la part de Dieu et m'a dit : " Dieu te salue et te fait dire que Moi J’ai uni ta fille Fatima à ‘Ali ibn Abou Tâleb dans les cieux alors, toi aussi, donne la lui en mariage sur la terre. »

« Si ‘Alî n'avait pas existé, la personne qui aurait mérité d’être l’époux de Fâtimah n'aurait pas existé non plus! »

Cette union fut une réussite totale ici-bas. Ce fut une union commencée dans les Cieux et pour l’Eternité.

Fatima l’épouse fidèle de Commandant des Croyants 

Malgré sa courte vie, Fatima Az-Zahra (pse) eut une vie très active et pleine de leçons pour la femme musulmane.

Elle était la fille modèle, l'épouse idéale et la mère exemplaire.

C'est par son comportement irréprochable sur tous les plans qu'elle mérita d'être nommée la Dame des Femmes des Mondes.

L’environnement de sa maison conjugale était un exemple d’harmonie, de paix, de tranquilité et de modestie. Elle aidait son mari dans les affaires religieuses et les affaires du monde. Elle le soutenait dans l’accomplissement de sa grande et noble mission.

L’Imâm ‘Alî (psl) a dit:

« Par Allah, je n’ai jamais été en colère contre Fâtimah (pse) ni ne l’ai forcé à faire quoi que ce soit. Elle n’aimait pas se fâcher et ne le fit jamais jusqu’à sa mort. De plus jamais elle ne m’a désobéi. En fait à chaque fois que je la regardais toute la tension et la tristesse qui se trouvaient en moi disparaissaient. » (Bihâr de Manâqib)

L’Imâm al Bâqir (psl) dit:

« Fatima se vouait aux tâches de la maison, moulait le blé, cuisait le pain et nettoyait la maison. Son époux lui, pour l’aider, ramenait le bois et les provisions. » (de Ayashi dans son commentaire du coran)

Elle consacra sa vie entre les travaux ménagers, qu’elle partageait à tour de rôle avec sa servante la pieuse Fidha, l’éducation de ses enfants et l’adoration nocturne.

Elle proposait souvent des solutions aux problèmes des femmes et aidait les nécessiteux.

Elle était très instruite ayant été élevée par le Prophète (pslf), la Cité du Savoir. Les lumières du Saint Coran et les enseignements de l’Islâm lui étaient très familières.

Elle ne refusait jamais de répondre aux questions des femmes à qui elle dit :

« Posez toutes les questions qui vous viennent à l’esprit… Ma récompense à chaque réponse est aussi vaste qu’un espace rempli de perles entre ciel et terre. »

De plus sa servante avait tellement bien appris avec elle qu’elle ne s’exprimait que par des versets du Coran.

Elle était soucieuse et très assidue dans la préservation de la Sounna de son père dont elle écrivait les paroles sur une peau qu’elle gardait jalousement. Un jour n’ayant pas retrouvé un de ses précieux objets elle affirma à sa servante que ces écrits lui étaient aussi précieux qu’Al Hassan (psl) et Al Hosseyn (psl).

Elle eut cinq enfants :

- al Hassan

- Al Hosseyn

- Zaynab

- Oumm Koulthoum

- Mohsen qui fut tué dans son ventre par les ennemis de l’Islâm cherchant à entrer de force dans sa maison pour exiger le serment d’allégeance à Abou Bakr.

Elle se contenta d’une vie de privations, donnant parfois, aux nécessiteux, la nourriture destinée à sa famille. Un jour que le Prophète lui apporta un morceau de pain, les ayant trouvés deux jours sans manger, un mendiant tapa à sa porte et elle lui remit ce pain.

De même elle offrit la nouvelle robe offerte par son père pour la fête de son mariage à un pauvre venu demander un vieil habit. Elle s’était rappelée le verset du Coran qui disait que pour atteindre la droiture il fallait savoir se priver de ce qu’on aime.

Elle pensait toujours aux autres d’abord pour ne rechercher que l’agrément de Dieu.

Quand il arrivait à ses enfants d’être malade elle se satisfaisait des prières que son père lui donnait pour leur guérison tellement sa foi était immense.

Son degré de renoncement de ce bas monde, d’ascétisme n’avait d’égal que celui du Prophète et celui de l’Emir des Croyants (pse).

Comme elle a été éduquée par son père, le Prophète de Dieu (pslf), comme elle éduqua ses enfants. A la Perfection !

Fâtimah (pse) était une épouse et mère noble, fidèle, dévouée, instruite, pieuse et bienfaisante au caractère tendre et très agréable. Une vraie Sainte qui avait une forte personnalité.

Après le décès de son père

"Après la mort du Prophète, elle se couvrait toujours la tête d'une écharpe de deuil. Elle avait toujours les larmes aux yeux et le coeur brûlant."

La tendre période de la vie de la Dame de l'Islâm, Fatima az Zahrâ (pse) s'acheva avec le décès du Prophète (pslf), bien qu'il soit difficile de trouver une période facile dans sa vie.

Les pressions continuelles, les guerres et les complots des ennemis contre l'Islâm et contre le Prophète lui avaient fait perdre sa tranquillité d’esprit.

Et avec le décès du Prophète, de nouvelles tempêtes surgit. La rancune et la haine qui ont suivi les grandes guerres furent ciblées contre elle et toute sa famille.

Elle souffrit de la séparation douloureuse d'avec son père et fut affligée devant la situation d'opprimé de son époux, l'Émir des croyants ‘Ali (psl) qui se vit usurpé la Succession du Prophète. Les complots fomentés par les ennemis de l'Islâm reprirent de plus belle.

De plus elle se faisait beaucoup d’inquiétude pour l'avenir des musulmans et la conservation de l’intégrité du Saint Coran.

Le poids de ses soucis l’amenait souvent sur la tombe de son père à qui elle se confiait et se plaignait ne voulant pas déranger son époux qui était déjà la cible des ennemis.

Là elle disait :

« Après toi, cher père, je me suis retrouvée seule. Je me suis sentie errante et dépourvue. Ma voix s'est éteinte, mon dos s'est brisé et l'agréable goût de la vie est devenu amer dans ma bouche. »

Parfois, elle disait aussi :

« Quelqu'un qui a reçu l'odeur de la terre purifiée du Prophète ne pourra jamais plus sentir l'odeur d'aucun autre parfum, jusqu'à la fin de sa vie. »

« Après toi, Ô père, tellement de malheurs me sont arrivés que s'ils devaient recouvrir les jours heureux ceux-ci deviendraient obscurs et noirs comme la nuit. »

Oumm Salâmah dit :

"Quand, après la mort du prophète, je suis allée rendre visite à Fatima je lui ai demandé comment elle allait, elle me répondit :

 « Ô Oumm Salâmah ! Que me demandes-tu alors que je suis submergée par la tristesse et la douleur. Il y a, d’une part, le décès de mon père et, d'autre part, je vois de mes propres yeux que son successeur, ‘Ali ibn Abou Taleb subit la pire des injustices.

Je jure devant Dieu qu'ils ont déchiré le voile du respect qui lui est dû…

Je sais aussi que ce n’est que le fruit de la rancune de Badr, et le désir de se venger d’Ohod. Voilà ce qui était caché dans le coeur des hypocrites. »

Après la disparition du Prophète (pslf), son immense douleur et sa profonde tristesse ne furent un secret pour personne. Elle ne survécut pas longtemps à son père. Deux à trois mois tout au plus.

Malgré son chagrin, elle resta elle-même, se dévouant à défendre la cause de son époux et à défendre l'Islam sans oublier ses autres obligations familiales.

« Que la paix de Dieu soit sur toi, Ô fille du Prophète de Dieu. Que la bénédiction de Dieu soit sur toi !»

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