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1- La description des gens de la maison que nous allons te démontrer à travers les traditions authentiques et claires dont leurs noms ont été mentionnés d’une manière évidente l’un après l’autre te suffira.

2- Et il probable que l’envoyé de Dieu (pbsl) a été clair dans la désignation et la particularisation des gens de la maison que Dieu le Très-Haut a révélé dans le coran et a interdit l’utilisation du nom «Ahloul Bayt» (gens de la maison) sur d’autres personnes et a veillé afin que les autres ne soient pas associés avec eux.

Le Prophète (pbsl) les distingue des autres en citant leurs noms comme il est mentionné dans l’hadith rapporté par Abdullah ibn Djafar: «Il dit: Appelez-moi, appelez-moi» Safiya (l’une de ses épouses) dit: Qui? Il répondit: «Les gens de ma maison: Ali, Fatima, al Hassan et al Hussein», puis Il insista et pria: «Ô mon Dieu! Ceux-ci sont ma famille, que la paix soit sur Mohammad et sa famille» Ensuite Dieu révéla ce verset : «Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement».([60])

Et rien n’est caché dans cette parole: «Ceux-ci sont ma famille» qui est une preuve de leur désignation et l’exclusion d’autres personnes, pour celui qui connaît les styles de la linguistique arabe.

3- Pour éviter toute confusion dans leur désignation et particularisation, il les a enveloppé sous la couverture comme la rapporte Oumou Salma (Que Dieu lui soit miséricordieux): L’envoyé de Dieu (pbsl) appela Hassan, Hussein et Fatima, et les fit asseoir près de lui, il appela ensuite Ali et le fit asseoir derrière lui, enfin ils se sont enveloppés d’une couverture; puis le Prophète (pbsl) dit: «Ceux-ci sont les gens de ma maison, ô mon Dieu évite les de l’impureté et purifie les excellemment». ([61])

C’est le plus grand message de la désignation, c’est comme si le Prophète (pbsl) a voulu transcender en dépassant les arguments linguistiques, en les couvrant d’une couverture afin qu’il n’y ait aucune confusion et qu’il soit un argument irréfutable.

4- La mère des croyants Oumou Salma (Que Dieu lui soit miséricordieux) chez qui le verset fut révélé a voulu être parmi les gens de la maison lorsque le Prophète (pbsl) a rassemblé Ali, Fatima, al Hassan et Aa Hussein sous la couverture en disant: «Ô mon Dieu! Ceux-ci sont les gens de ma maison, évite les de l’impureté et purifie les excellemment».

Oumou Salma avait dit à l’envoyé de Dieu (pbsl): Suis-je avec eux, Ô l’envoyé de Dieu? Il lui répondit: «Tu as ta place, et tu es dans le bien».([62])

Il n’y a pas de doute que celle-ci, que Dieu la bénisse, est dans le bien, mais elle n’est pas parmi les gens de la maison alors qu’elle est la femme du Prophète (pbsl) et l’une des mères des croyants.

Après cela on ne trouve pas une véritable tradition authentique qui inclus les mères des croyants parmi les gens de la maison dans ce noble verset, et aussi en tenant compte du refus formel de l’envoyé de Dieu (pbsl) d’inclure Oumou Salma qui était parmi ses femmes et les mères des croyants.

5- Le Prophète (pbsl) a parlé clairement afin d’enlever toute équivoque après lui en disant: «Ce verset est révélé pour cinq personnes: Moi, Ali, Fatima, Hassan et Hussein». ([63])

Est-ce que quelqu’un peut encore avoir de doute après la désignation manifeste de l’envoyé de Dieu (pbsl) que les gens de la maison désignés lors de la révélation du noble verset, sont les cinq personnes précitées.

Est-ce que quelqu’un peut encore douter sur toutes les explications contenues dans ce verset et que lors de sa révélation il n’a pas englobé tout le monde sauf les cinq purifiés: L’envoyé de Dieu (pbsl), Ali, Fatima, al Hassan et al Hussein.

L’imam Sharafudîne a dit: Les gens de la Kibla parmi les sectes islamiques tous, se sont convenus et ont dit, lorsque le verset de la purification fut révélé: Il y avait ces deux petits fils, leur père et leur mère, puis il s’est couvert avec eux sous la couverture, les distinguant des autres enfants, hommes et femmes; il

les particularisa sous la couverture à jamais, ils se voilèrent sur les autres membres de la communauté dont le verset leur était parvenu, ils furent toujours sous la couverture, en vue d’éviter qu’un compagnon ou un membre de la communauté qui avait envie d’être parmi les gens de la maison de s’introduire sous la couverture; ils étaient isolés de tous lorsque leur interlocuteur leur avait dit: «Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement» Et lorsqu’il enleva la couverture, il dévoila le doute et le rideau des équivoques, accabla le déguisement par sa sagesse paroxysmale, répandit les rayons lumineux de sa sagesse évidente. Grâce à Dieu le Seigneur des mondes. ([64])

6- L’assiduité dans la désignation de cinq comme gens de la maison sur lesquels le verset a été révélé et l’exclusion des autres; et l’information à la communauté et aussi l’interprétation sur leur nombre pendant la période de la révélation du verset est une chose qui ne suscite pas de doute. Le Prophète (pbsl) récitait ce verset chaque jour en présence, au vue et à l’écoute de tous les musulmans, devant la porte de la maison de sa fille Fatima Zahra, qui abritait: Ali, Zahra, al Hassan et al Hussein.

Abou Barza a rapporté: Durant dix–sept mois, je priais avec le Messager de Dieu, et lorsqu’il sortait de sa maison et arrivait à la porte de la maison de Fatima, il disait: «Que la paix soit avec vous : «Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement». ([65])

Ibn Abbas a rapporté : Je voyais l’envoyé de Dieu (pbsl) pendant dix-neuf mois, chaque jour et cinq fois à chaque heure de la prière lorsqu’il arrivait devant la porte de la maison d’Ali Ibn Abi Talib, il disait : «Que la paix soit avec vous : «Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement».([66])

Malik ibn Annas a rapporté: Pendant dix-sept mois je priais avec l’envoyé de Dieu (pbsl), chaque jour cinq fois pendant les heures de la prière, au moment où il sortait de sa maison et arrivait à la porte de la maison de Fatima, il disait: «Que la paix soit avec vous : «Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement». ([67]).

C’est une étrange désignation que le Prophète (pbsl) de Dieu a mit en marche afin d’éviter toute confusion sur la symbiose existante entre les gens de la maison et le noble verset, il limita, restreignit d’une manière à écarter toute ambiguïté ou confusionpouvant inclure celui qui n’est pas parmi eux et écarter celui qui en a le droit.

Sans doute ce grand intérêt de la part de l’envoyé de Dieu (pbsl) pour informer et la limitation à cinq les gens de la maison, démontre la grande importance de ce sujet; Et le sens profond du noble verset a pris, après, plusieurs aspects et des profondes dimensions dans l’histoire de l’islam, dans leurs vies et dans leurs foi.

Si le problème du noble verset n’était pas plus important que l’honneur des gens de la maison dans leur relation avec l’envoyé de Dieu (pbsl), il n’y aurait pas eu tant d’intérêt, de confirmation et de concentration de la part de l’envoyé de Dieu (pbsl); et sa nomination et sa particularisation des gens de la maison de différentes façons, jusqu'à ce qu’il lui est arrivé à annoncer cela en présence des musulmans; et il répétait cela durant six mois, ou sept mois, ou huit mois ou neuf mois selon les différentes traditions, cinq fois par jour, pendant chaque heure de la prière, devant la porte de la maison de Fatima Zahra (paix sur elle) est une chose étrange et son importance est facile à comprendre.

Pour une raison ou une autre l’envoyé de Dieu (pbsl) a répété et éclaircit cette vérité par plusieurs manières appuyées aussi par des multiples actions.

Il appela les gens de la maison par leurs noms, les restreignit en disant: «Ô mon Dieu ceux-ci sont les gens de ma maison», et de fois il les rassemblait et les couvrait sous une couverture, tous sans une autre personne. Oumou Salma sa femme a voulu entrer avec eux sous la couverture, mais il l’a empêchée avec douceur.

Avec différentes traditions, de fois, il les appelait par leurs noms l’un après l’autre ensuite il annonçait à la communauté, d’une manière étonnante, la pureté des gens de sa maison, comme nous l’avons expliqué et éclaircit depuis un bon moment.

O mon Dieu! Nous témoignons que votre messager n’a pas fait tout cela sans but ni sagesse; certes il a annoncé tout ce que vous l’avez ordonné; il a accomplit tout ce que vous lui avait recommandé et n’a donné aucune opportunité ou n’a laissé aucune occasion de doute ou de suspicion ou d’interprétation.

O mon Dieu! Écris-nous parmi les témoins et Assiste-nous dans tout ce que Tu nous as ordonné.

Les traditions contradictoires

Il y a des traditions concernant l’exégèse de ce noble verset qui contredisent ce que nous avons rapporté de l’envoyé de Dieu (pbsl) sur la limitation du nombre des gens de la maison à cinq purifiés, lors sa révélation.

Ces différentes traditions sont faibles et réfutés selon les chaînes de leurs narrateurs; il nous suffit de citer Ibn Hadjar al Hisham qui est parmi le plus exigeant sur l’orientation du noble verset a avoué ce qui suit, suivant les indications de ces traditions: Certes la majorité des exégètes disent que le verset est révélé sur Ali, Fatima, al Hassan et al Hussein.([68]) Malgré cela la probité de la recherche nous oblige de présenter ces traditions afin de les débattre selon leurs arguments et chaînes de narrations.

Ces traditions sont divisées en deux parties: Les unes sont très extrémistes interprétant le verset soit disant qu’il a été révélé seulement pour les femmes du Prophète (pbsl), et même Ibn Kathir qui est reconnu pour ses tendances négatives sur ce sujet ne les a pas acceptés. ([69]) Et les autres englobent les femmes du Prophète (pbsl), sa famille y compris la famille d’Anquil, d’Abbas, de Djaffar et des autres.

Enfin nous vous présentons ces fameuses traditions et les mettons à découvert.

1- La tradition d'Akrama et Moukatil.

Akrama est unique et peut être Moukatil([70]) ;aussi qui, parmi tous les exégètes, ont monopolisé le verset uniquement en faveur des femmes du Prophète (pbsl); Akrama criait cela dans les marchés.([71]) C’est une parole étrange, très étonnante pour lui en ayant l’audace de crier cela dans les marchés; c’est une affaire qui suscite beaucoup de doute dans l’esprit.

Et ce qui nous est très étonnant, les deux suspects sont reconnus comme des menteurs par les narrateurs, et leurs traditions sont déconsidérées.

Premièrement: Ce qui attire notre attention sur la tradition de Akrama, c’est son audace de crier dans les marchés tout en dégainant son épée alors qu’il était étranger. ([72]) Nadjad Hurrury était venu chez lui et resta six mois avec lui, et Akrama rapportait les traditions selon les opinions de ce dernier (Nadjad Hurrury).

Ibn Lahian a dit: Akrama était l’innovateur de la pensée du l’inexistentialisme au Maroc.

Yakub ibn Yousouf a dit: J’ai entendu ibn Bakir dire: Akrama est parti en Egypte lorsqu’il voulait le Maroc, il laissa cette maison et sorti vers le Maroc; les Khawaridji du Maroc ont appris cette pensée de lui. ([73])

C’est en tenant compte de tout cela que Malik ibn Anas n’a pas rapporté de lui. ([74])

Il est rapporté de Khalid ibn Abi Imrane: Akrama l’africain entra chez nous pendant la fête et dit: J’étais content le jour de la fête; j’avais un couteau entre mes mains par lequel je frappais de gauche à droite. Ensuite il enrichit: Qui est l’homme refusé par les africains. ([75])

Cela suffit pour attirer notre attention et notre étonnement sur la tradition de Akrama, son affaire ne se limite pas sur ce que nous avons rappelé ci haut; il était l’esclave de Ibn Abbas jusqu'à la mort de ce dernier.([76]) Lorsque Ibn Abbas est mort, il profita de sa relation avec lui pour mentir en son nom; il mentait beaucoup au nom de son maître jusqu’à tel point que les gens le citaient comme exemple.

Yahya al Bouka a rapporté de Ibn Oumar qui a dit à Nafi: Crains Dieu et parle, ne mens pas en mon nom comme Akrama mentait au nom de Abbas([77])

Saïd ibn al Masib disait à son esclave (Bardou): Ô Bardou ne mens pas en mon nom comme Akrama mentait au nom de Ibn Abbas.([78])

Abdullah ibn Hârith a dit: Je suis entré chez Ali ibn Abdullah ibn Abbas et j’ai vu Akrama lié à la porte de l’enclos et je lui ai demandé: C’est comme ça que vous faites à vos esclaves? Il me répondit: Celui-ci ment au nom de mon père.([79]) Il s’est rendu célèbre par les mensonges. Antua al Khorassani a dit: J’avais dit à Saïd ibn al Masib qu'Akrama prétend que l’envoyé de Dieu (pbsl) s’est marié avec Maïmoune en état d’ihrâm (Tenue de pèlerins) lorsdu pèlerinage. Il répondit: Le méchant a menti.([80]) Yahya ibn Saïd Ansâri a dit à son propos: En vérité il était menteur.([81]) Malik ne le considérait pas comme un véridique et recommandait aux gens de ne pas rapporter ses hadiths. ([82])

Abou Abdullah ou Ahmad ibn Hanbal a dit: Les hadiths d'Akrama sont agités. Ayoub a raconté que Akrama n’était pas intelligent;([83]) Il est mort à Médine et personne n’a transporté son corps (c'est-à-dire personne n’a assisté à ses obsèques), sauf quatre personnes seulement étaient chargés de cela.([84])

Les autres médinois ont rapportéque ses obsèques (d'Akrama) ont coïncidé avec celles de Kathir Anza le poète de la porte de la mosquée. Personne n’a assisté à ses obsèques, tous ont assisté à celles du poète en abandonnant les siennes.([85])

Et tout cela n’est qu’une partie des paroles des véridiques parmi les témoins, les amendateurs et tant d’autres, qui suffit à déconsidérer son hadith et de le lui retourner; sur ce ne perdons plus notre temps sur ce débat.

En ce qui concerne Moukatil ibn Souleymane l’exégète, la parole de Bouhari dans sa traduction du livre Tarikh al Kabir: « Certes il n’y a rien pour lui»([86]) nous suffit comme preuve.

Abbas ibn Mas Anbou al Marwizia dit : Moukatil était un mémorisateur des exégèses,mais il ne vérifiait pas leurs chaînes des transmissions.([87]) Il prétendait avoir entendu et écrit les exégèses de Duahakou ibn Mazahim mais les gens ont refusé cette prétention, comme ibn Anyina, Djouyubar et Ibrahim al- Harabi qui disait: Duahakou est mort quatre ans avant la naissance de Moukatil.([88])

Abou Hanifa l’accusant qu’il était de sa secte; deux opinions délétères nous sont parvenues de l’est: Celle de Djaham Moantuil etde Moukatil Moushabah.([89])

Ishaq ibn Ibrahim al Hanazu a dit: Il y a eu trois personnes de Khorassani que personne n’égalait sur les innovations et les mensonges: Djaham, Moukatil et Oumar ibn Suabah. ([90])

Kharidja ibn Mas Anbou a rapporté: Pour nous, Djaham et Moukatil étaient des égarés et des adultères. ([91])Kharidja disait: Lorsque le sang des juifs était devenu licite et non celui de l’homme de bon voisinage, si j’avais trouvé Moukatil ibn Souleymane dans un endroit où personne ne pouvait me voir, je l’aurais tué.([92])

Abdousuamad ibn Abdou al Waris a raconté: Moukatil ibn Souleymane nous approcha, nous parla de Antuaha, puis nous raconta la fameuse histoire de Duahakou, ensuite il enrichit la même histoire mais par la narration de Oumar ibn Shayib, nous lui dîmes: Qui t’a raconté Ce hadith? Il dit: Je l’ai appris d’eux; puis il ajouta: Au nom de Dieu, je ne sais pas qui me l’a rapporté.([93])

Wakioun a dit: Nous avons voulu partir chez Moukatil mais nous nous sommes rencontrés avec lui mais après nous nous sommes rendu comptes qu’il était un menteur et nous n’avons rien écrit de ses hadiths. ([94])

Il rapportait expressément des fausses traditions du Prophète (pbsl) en faveur des califes ou des gouvernants. Abou Abdullah le ministre de Mahdi a dit: Mahdi m’a dit: N’entends tu pas ce que celui-ci me dit? (C’est-à-dire Moukatil); Il dit: Si tu veux, je vais innover les traditions d’Abbas pour toi. ([95])

Il était reconnu pour son hostilité envers le commandant des croyants Ali Ibn Abi Talib à tel point qu’il a voulu minimiser la valeur de la parole d’Ali «Demandez-moi avant que vous me perdiez», il a dit: (Demandez-moi sauf ce qui concerne le trône afin que je vous l’informe), Yousouf Asamati lui questionna: Qui est la première personne qui a coiffé les cheveux d’Adam lorsqu’il a fait le pèlerinage? Il répondit: Je ne sais pas. ([96])

Ibrahim ibn Yakub al Djouzdjani a dit: Moukatil ibn Souleymane était charlatan et insolent.

Nissâ-i a dit: Les menteurs reconnus parmi les faussaires des traditions sont quatre: Ibn Abi Yahya à Médine, al Kadi à Bagdad, Moukatil ibn Souleymane à Khorassani et Mohammad ibn Saïd en Syrie. ([97])

Anskalani a dit: Moukatil ibn Souleymanea été désavoué, expulsé et rejeté avec humiliation. ([98])

Voila en grosso modo l’état de Akrama et Moukatil, je n’ai plus besoin de beaucoup m’étendre sur ces deux hommes ainsi que leurs traditions et leurs exégèses sur le noble verset, tout cela nous suffit et entamons les autres traditions.

La tradition d'Ibn Abbas.

Al Wahid a rapporté cette tradition selon la cause de la révélation du verset: Aboul Qasim Abdou Rahman ibn Mohammad Saradji a dit: Mohammad ibn Yakub nous a rapporté un récit transmis par une chaîne de transmetteurs en commençant par al Hassan ibn Ali ibn Affane, Abou Yahya al Hamani, Sualih ibn Moussa al Farashi, Khasuifa et Saïd ibn Khabir qui a entendu Ibn Abbas dire: Ce verset a été révélé pour les femmes du Prophète (pbsl): «Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement».([99])

Cette tradition a beaucoup d’erreurs dans sa chaîne de transmission, certains narrateurs sont inconnus et ne sont pas mentionnés dans les livres des narrateurs, les uns sont accusés de manquements graves et falsifications tandis que d’autres des mensonges.

Abou Yahya al Hamani qui est connu sous le nom de Abdoulhamid ibn Abdou Rahman ibn Hamid est accusé de la probabilité et des erreurs([100]); il a été dit que c’est lui l’innovateur de la pensé de la probabilité.([101]) Nissâ-i a dit à son propos: Il n’est pas compétent en matière d’hadith. ([102]) Ibn Saïd et Ahmad l’ont qualifié en ces mots: Il est faible en matière d’hadith. Al Madjili a dit: Il est de Koufa, ses hadiths de la probabilité sont réfutables. Ibn Mouin a encore dit: Il était véridique mais moins intelligent. ([103])

Et Al Khassuifa rapporte l’hadith de Saïd ibn Djâbirqui a dit que : Ahmad ibn Hanbal l’a qualifié de faux narrateur en disant: Il n’est pas considéré et n’est pas fort en matière d’hadith. Abou Hatim Sualeh a dit: Il mélange les hadiths et parle selon sa fausse mémorisation; Ibn Al Madayni a rapportéque: Yahya ibn Saïd disait qu’il était un faux narrateur. Abou Talib a dit: On a demandé à Ahmad à propos de Antab ibn Bashir, il répondit: Je crois qu’il n’y a rien de bon pour lui, il a rapporté des hadiths détestés et tancés, et je vois qu’il est de même acabit avec Khassuifa. Ibn Mouin a dit: Nous évitions ses hadiths. Ibn Khazima a racontéque : Ses hadiths n’ont pas des valeurs. Abou Ahmad Hakim a dit: Il n’est pas fort en matière d’hadith. Ibn Haban a dit: La majorité de nos imams l’ont abandonné etc.([104]) Et toujours à propos de lui, Zahabi a dit: Ahmad a qualifié Khassuifa ibn Abdourahman, d’esclave des omeyyades, véridique et amnésique de faux narrateur.([105])

Nous ne voulons pas beaucoup nous atteler sur le débat de la chaîne de transmission de cette tradition, mais tout ce que nous avons débattu concernant les défauts et les amendements qui environnent cette tradition, nous pouvons sans peur et sans ambages la contester.

Il est étonnant que cette fausse tradition se termine à Ibn Abbas, il y a plusieurs traditions authentiques qui sont rapportées en son nom, dans les livres des traditions reconnus qui déclarent clairement que le verset de la purification a étérévélé seulement sur les cinq nobles: L’envoyé de Dieu (pbsl), Ali ibn Abi Talib, Fatima, al Hassan et al Hussein, et non pas sur quelqu’un d’autre. C’est étonnant si quelqu’un veut nier cela en rapportant une fausse tradition contre celle qui est authentique et claire.

3- Le récit de Wâssilat ibn al Asqa

Ibn Djarir Tabari a rapporté un récit d'une chaîne des transmetteurs en commençant par Abdul Karim, Ibn Abi Omayr, al Walid ibn Mouslim, Abou Ammar qui avait entendu Wâssilat ibn al Asqa dire : J'étais allé chercher Ali chez lui, et Fatima me dit : Il est parti, il va revenir avec l’envoyé de Dieu (pbsl) (psbl). Lorsque l’envoyé de Dieu (pbsl) arriva, je suis entré dans la maison. Il fit asseoir Fatima à sa droite; Ali à sa gauche; Hassan et Hussein entre ses mains. Il les couvrit ensuite de son habit et dit : «Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement), ô mon Dieu, ceci est ma famille, ô mon Dieu ma famille a plus des droits». Wâssilat raconte qu'il avait dit à côté de la maison : Et moi aussi je fais parti de ta famille, ô envoyé de Dieu ? Le Prophète (pbsl) lui répondit : «Et toi aussi, tu fais parti de ma famille».Wâssilat conclu que:

«Ceci est la chose que je souhaitais de plus».([106])

Dans une autre version, Ibn Djarir a rapporté un récit, d'une chaîne des transmetteurs commençant de Abdul Anla ibn Wâssil, al Fadlu ibn Dakine, Abdou Salam ibn Harb, Koulthoum al Mouhârib, Abou Ammar qui a rapporté que : J'étais assis chez Wâssilat ibn Asqa lorsqu'un groupe des gens parlait de Ali, ils l’insultaient. Et lorsqu'ils étaient partis, Wâssilat me dit : Assois-toi afin que je t'informe pourquoi ils l'ont insulté. Je me trouvais chez l’envoyé de Dieu (pbsl) lorsqu'Ali, Fatima, Hassan et Hussein étaient venus. L’envoyé de Dieu (pbsl) les avait couverts d'un manteau et avait dit ensuite : «ô mon Dieu, ceux-ci sont les gens de ma maison. Ô mon Dieu, purifie-les pleinement de toute souillure». J'avais dit : Et moi aussi, ô envoyé de Dieu ? Il me répondit : «Et toi aussi». Par Dieu! C'était la chose la plus rassurante pour moi. ([107])

Arrêtons-nous sur ce récit de Wâssilat ibn al Asqa et voyons comment lui-même a rapporté ce dernier sans retrancher quelque chose. Ibn Kathir rapporte que : L'imam avait aussi dit : Mohammad ibn Ma'ab nous a rapporté de al Awzâin; Shidâd ibn Ammar qui a dit : J'étais entré chez Wâssilat ibn al Asqa, et il y avait un groupe des gens dans la maison, ces derniers parlaient de Ali, ils l'insultaient moi aussi je l'ai insulté. Wâssilat me dit (après que ces gens étaient partis) : Puis-je te parler de ce que j'ai vu de l’envoyé de Dieu (pbsl) ? Je répondis : Oui. Il continua sa parole en disant : Je suis allé chercher Ali chez Fatima (Que Dieu soit satisfait d’elle), elle m'a dit : Il est parti chez l’envoyé de Dieu (pbsl). J'étais assis pour l’attendre. Après l’envoyé de Dieu (pbsl) était venu accompagner de Ali, Hassan et Hussein, il les tenait par ses mains. Lorsqu'ils étaient entrés dans la maison, l’envoyé de Dieu (pbsl) fit asseoir Hassan et Hussein à son sein et les couvrit d'un manteau, il récita ensuite ce verset : «Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement», et dit enfin : «ô mon Dieu, ceux-ci sont les gens de la maison, les gens de ma maison ont plus des droits». ([108])

Al Hâkim a rapporté un récit pareil qu'il a reçu de Bachir ibn Bakr, le récit de ce dernier ne montre pas que Wâssilat faisait partir des gens de maison du Prophète (pbsl) ([109]) . Le premier et le deuxième récit introduisent Wâssilat parmi les gens de la maison, par contre le troisième ne le considère pas comme étant membre de cette famille purifiée.

La contradiction qu'on trouve dans ces récits n'est pas de Wâssilat, on avait ajouté d'autres paroles sur le récit qu’il avait rapporté.

Wâsilat ibn al Asqa

Wâsilat ibn al Asqa fut l’un des disciples de l’envoyé de Dieu (pbsl), après la mort de celui-ci, il émigra en Syrie où il passa le reste de sa vie. Wâsilat quitta ce monde à l’époque de khalife Abdoul Malik à l’âge de cent cinquante ans. On rapporte qu’il fut le dernier des compagnons de l’envoyé de Dieu (pbsl) qui mourut à Damas.([110])

Nous ne pouvons pas ignorer que la dynastie ommeyade avait profité de la présence de Wâsilat à Damas pour réaliser certains de ses objectifs.

On a écrit plusieurs récits rapportés par Wâsilat concernant les vertus de Moawiya ibn Abi Soufiane. Les révisionnistes et les modificateurs de la tradition prophétique se sont entendus pour affirmer que ces récits étaient authentiques, provenant de l’envoyé de Dieu (pbsl).

Ibn Ansâkir (et certains traditionnistes) a rapporté de Wâsilat que l’envoyé de Dieu avait dit: «En vérité Dieu avait confié sa révélation à l’ange Gabriel, à Moi (Le Prophète) et à Moawiya. Il a voulu désigner Moawiya comme Prophète à cause de son savoir et de sa confiance à la parole de son Seigneur. Dieu a pardonné tous les péchés de Moawiya, Il lui avait enseigné la science du livre, Il lui avait guidé et désigné comme guide et une voie pour la guidance».([111])

Al Hakim avait dit ce qui suit: «On avait demandé à Ahmad ibn Omar al Demeshqi qui fut connaissait les problèmes de Damas concernant l’authenticité de ce récit. Ce dernier l’avait nié avec force». ([112])

On a rapporté également de Wâsilat que le saint Prophète (pbsl) avait dit: « Il n’y a que trois personnes qui sont dignes de confiances devant Dieu: Moi, Gabriel et Moawiya ». ([113])

Al Nissâ-i et ibn Hayan ont dit que: «Ce récit n’est pas vrai, il est modifié». ([114])

Souyouti avait écrit plusieurs récits de Wâsilat ibn al Asqa sous différentes façons, mais les révisionnistes et les modificateurs de la tradition prophétique ont dit que ces récits étaient authentiques même s’ils sont contradictoires.

Le récit de Souyouti indique qu'un groupe de gens étaient venus chez Wâssilat, ils insultaient Ali (psl). Wâssilat n'avait rien dit pour cela, mais lorsque ces gens sont partis, il blâma Shidâd pour avoir insulté Ali avec eux, il lui expliqua ensuite que le verset de la purification fut révélé sur Ali, Zahra, Hassan et Hussein.([115])

Shiddâd (Abou Ammâr)

Il fut serviteur de Moawiya ibn Abi Soufiane([116]) et avait rapporté deux récits attribué à Wâsilat ibn al Asqa. Shiddâd fut le premier de ceux qui défiaient les vertus des Ahloul Bayt (paix et bénédiction sur eux) dans leurs récits. Al Bouhari avait rapporté cela et s’était méfié de lui en disant: «Pendant son voyage (Shiddâd), il priait sur son chameau». ([117])

Shiddâd avait rapporté un récit d’Abou Hourayra et d’Awf ibn Mâlik. Mais Salih ibn Mohammad avait dit pour cela: «Il n’avait pas (Shiddâd) entendu cela ni d’Abou Hourayra, ni d’Awf ibn Mâlik». ([118]) Malgré sa dénégation, il est de même avis que Saleh ibn Mohammad Sadouq!

Nous l’avons déjà signalé avant que ce dernier fait partir de ceux qui insultaient Ali ibn Abi Talib (psl). Il avait dit: «Ils l’avaient insulté, et moi aussi je l’avais insulté ». ([119])

Comment peut-on croire en un hadith qui est rapporté par quelqu’un qui faisait partir de ceux qui avaient insulté Ali (psl)? On ne peut jamais imaginer que Shiddâd ne connaissait pas Ali ibn Abi Talib (psl) lorsqu’il l'avait insulté en présence de Wâsilat ibn al Asqa.


Note:

[60]L’hadith de Hakim dans Moustadrak anla Sahihayni.
[61] - L’hadith de Tabari; d’ibn Kathir dans leurs exégèses, Tirmizi dans son Sahih, Atuawahi dans Moushkila Asar.
[62] - Souyouti l’a mentionné dans son livre Dour al Manssour le rapportant d’ibn Saïd comme vous le lirez dans cette lettre
[63]Tabari l’a rapporté dans son exégèse, al Mahabatou Tabari dans Zakhâiri al Ounqba d’Abou Saïd que Dieu lui soit miséricordieux; comme il est écrit dans cette lettre; Ibn Kathir aussi l’a rapporté dans son exégèse, volume 3: 485.
[64]Al Kalimatou al Gharâ-i fi Tafsuil Azahra de l’imam Sharafudîne, imprimé avec le livre Al Fousoul al Mouhima, page 204-205.
[65]Il l’a rapporté dans Madjma Azawahidou comme il est écrit dans cette lettre.
[66]Souyouti l’a rapporté dans Dourou al Manssour comme il écrit dans cette lettre.
[67]Tirmizi l’a rapporté dans son Sahih, Ahmad dans al mousnad; Tuayasi dans son Mousnad, Hakim dans Moustadrak anla Sahihayni, Ibn Kathir dans Ousoud al Ghaba; Tabari, ibn Kathir et Souyouti dans leurs exégèses comme il écrit est dans cette lettre.
[68] Sawâiqou al Mouhriqa, page 143.
[69] Tasfir ibn Kathir, volume 3: 483
[70]Dalâilou al Suidq, volume 2: 65.
[71]Asbabou Nouzoul de Wahidi, page 240; d’ibn Kathir, volume 3: 483 et Djama al Bayan de Tabari, volume 22: 7.
[72]Al Kâshifou de Zahabi, volume 2: 276.
[73]Tahzib atahzib, volume 7: 267.
[74]Même référence.
[75] Même référence.
[76]Suahwat Asuahwa, volume 2: 103.
[77] Tahzib atahzib, volume 7: 267.
[78] Même référence
[79] - Wifâyatou al Inyâne, volume 2: 428, Tahzib atahzib, volume 7: 268
[80] Tahzib atahzib, volume 7: 268.
[81] Même référence
[82] Même référence
[83] Même référence
[84] Même référence
[85] Même référence
[86]Tarikh al Kabîr de Boukhari, volume 8: 14.
[87]Tahzib atahzib, volume 10: 280.
[88] Tahzib atahzib, volume 10: 281
[89]Même référence.
[90]Même référence.
[91]Même référence.
[92]Même référence.
[93]Même référence.
[94]Même référence.
[95]Même référence.
[96]Même référence.
[97]Wifayatoul al Inyâl, volume 4: 342.
[98]Takrib Atahzib d’Anskalani, volume 2: 272.
[99]Asbâbou Nouzoul (al Wâhidi) : 239
[100]Takribou al Tahzib, volume 1 : 469
[101]Al Kâshifou (Zahabi), volume 2 : 152
[102]Tahzib al Tahzib, volume 6 : 120
[103]Même référence
[104]Tahzibu al Tahzib, volume 3 : 143-144
[105]Al Kashifou, volume 1: 280
[106]Djamiun al Bayane (Tabari), volume 22 : 6
[107]Djamiun al Bayane (Tabari), volume 22 : 6
[108]Tafsir Ibn Kathir, volume 3 : 483
[109]Moustadrak Sahihayni, volume 3 : 147
[110]Tahzibu al Tahzib, volume 1 : 101
[111]Al Ghadir, volume 5 : 308 (Deuxième édition); Allâilu al Masnou-an, volume 1 : 419
[112]Al Ghadir, volume 5 : 308
[113]Allâilu al Masnou-an, volume 1 : 417
[114]Allâilu al Masnou-an, volume 1 : 417
[115]Tafsir Ibn Kathir, volume 3 : 483
[116]Tarikh Kabir (al Boukhari), volume 4 : 226
[117]Tarikh Kabir (al Boukhari), volume 4 : 226
[118]Tahzibu al Tahzib, volume 4 : 317
[119]Tafsir Ibn Kathir, volume 3 : 483
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