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D'après Abdallah b. 'Umrou, le prophète a dit, au cours de sa maladie: "Faites venir mon frère", Abu Bakr vint, il l'écarta et dit: "faites venir mon frère", Othmân vint, il l'écarta et Ali fut appelé, il l'enveloppa de sa cape et se pencha sur lui. Lorsqu'Ali sortit, on lui demanda: que t'a-t-il dit? Il dit: "il m'a appris qu'il y a mille portes et que chacune d'elles ouvre mille autres portes".

Vous savez bien que c'est ce qui convient aux prophètes tandis que l'autre situation ne convient qu'à l'homme galant, ou bien au berger qui meurt, la tête penchée entre la gorge et la poitrine de sa femme, ou même sur sa poitrine, ou sur ses cuisses, sans prendre le soin de confier son troupeau. Il aurait été celui qui dilapide, qu'Allah pardonne à la mère des croyants. Elle aurait dû, en voulant écarter cette faveur d'Ali, l'accorder à son père, cela aurait été plus digne que la situation où elle a voulu mettre le prophète. Cependant, son père se trouvait ce jour-là avec ceux que le messager d'Allah a mobilisés personnellement dans l'armée d'Oussama. Il était stationné à Al-Jaraf. Et en tout cas, dire qu'il est mort entre ses bras ne s'appuie que sur elle, mais dire qu'il est mort - par mon père et ma mère - sur la poitrine de Ali, est appuyé par Ali, Ibn Abbas, Umm Salma, Abdallah b. 'Umrou, Al-Sha'bî, Ali b. Al-Hussein et les autres Imams des Ahlul-Bait; le support devient donc plus probable et le récit est plus digne du Messager d'Allah. 4. Si le récit d'Aïcha n'était contredit que par celui d'Umm Salma, ce dernier aurait eu l'avantage, pour plusieurs raisons autres que celles déjà exposées. Saluts. SH.

Correspondance 77

20 Safar 1330

La raison de la préférence du hadith d'Umm Salma.

Vous ne vous contentez pas, qu'Allah vous garde, de préférer le hadith d'Umm Salma à celui de Aïcha, qu'Allah soit satisfait d'elles- mais vous ajoutez que plusieurs autres raisons vous font dire cela. Qu'Allah vous accorde Sa miséricorde, livrez-les nous, ne les gardez pas pour vous. La séance est celle la recherche et de l'utilité. Saluts. S.

Correspondance 78

22 Safar 1330

Les raisons qui nous font préférer le hadith d'Umm Salma.

Pour le Coran, le cœur d'Umm Salma n'a pas fléchi, Allah ne lui a pas été intimé l'ordre de se repentir([156]). Des versets n'ont pas été révélés pour exposer sa vantardise devant le prophète comme elle ne s'est pas vantée plus tard devant son légataire; Allah n'a pas accouru pour soutenir le prophète contre elle, ni Gabriel, ni le meilleur des croyants ni les anges([157]), Il ne l'a pas menacée par le divorce, ni de la remplacer par une meilleure([158]). Il ne lui a donné en exemple les femmes de Noé et de Loth. Elle n'essaya pas d'interdire au Prophète ce qu'Allah lui a rendu licite. Le Prophète ne s'est pas levé sur sa chaire, au cours d'un sermon, indiquant sa maison et disant: "c'est là que gît la sédition, (3 fois), c'est là où se montre la corne du diable". Sa bienséance était telle qu'elle ne tendait pas les jambes au travers de la qibla du prophète, pendant la prière, par respect pour lui et pour sa prière, comme l'a fait Aïcha, qui ne l'enlevait du lieu de sa prosternation qu'après un signe du prophète, amendant son clin d'œil pour la relever, la tendant de nouveau lorsqu'il se remettait debout. Umm Salma fut ainsi, elle ne chercha pas à semer la discorde avec Othmân, excitant les gens contre lui, l'insultant et le traitant d'hyène, elle n'a pas dit: "tuez l'hyène qui a mécru". Elle ne sortit pas de sa maison où Allah l'Exalté lui avait ordonné de demeurer, elle ne monta pas la chamelle Al-'Askar, par monts et par vaux, jusqu'à faire aboyer les chiens, alors que le Prophète l'en avait averti. Quant à Aïcha, elle ne s'en est pas abstenue et n'a pas renoncé à guider sa puissante armée pour combattre l'Imam. Sa parole: le prophète est mort, appuyé sur ma poitrine, équivaut à d'autres paroles du genre: "le Messager d'Allah a vu des Noirs jouer dans sa mosquée avec leurs boucliers et leurs lances. Il lui dit (à Aïcha): aimerais-tu les voir? Elle dit: oui, elle dit: il me plaça derrière lui, joue contre joue, et il disait: continuez à jouer, mes enfants, pour que la dame soit contente. Elle dit: lorsque je m'en suis lassée, il me demanda: cela suffit? Je lui dis: oui, il dit: alors, va-t-en". Si vous voulez, ajoutez également ceci: "le Prophète entra chez moi alors que deux esclaves chantaient des chansons inconvenantes. Il s'allongea sur le lit. Abu Bakr entra et me réprimanda, disant: (tu as introduit) la flûte du diable chez le messager d'Allah? Elle poursuivit: le messager d'Allah lui dit: laisse-les." Ajoutez également: "Je fis la course avec le prophète, je le dépassai, nous continuâmes jusqu'à épuisement de mes forces. Nous fîmes la course, il me dépassa, et dit: "une pour une". Ou bien encore: je jouai à la poupée, mes amies venaient et partageaient mes jeux. Le prophète entrait et jouait avec nous." Ou bien encore: "Je possède sept particularités que personne ne partage, mis à part ce qu'Allah a accordé à Mariam b. 'Omrân: l'ange est descendu à mon image, j'étais encore vierge lorsque le prophète se maria avec moi, il ne m'a partagée avec personne, il fut inspiré alors que je me trouvais avec lui sous la même couverture, j'étais sa femme préférée, des versets du Coran qui ont failli faire périr la nation furent révélés sur moi, je fus la seule femme à voir Gabriel et puis, le prophète est mort dans ma maison, n'ayant pour distraction que moi et l'ange" ainsi que d'autres particularités de ce genre qu'elle aimait à répandre. Quant à Umm Salma, elle a fait allégeance à son commandant et au légataire de son prophète, elle était connue pour son avis juste, sa raison judicieuse et, sa religion ferme. Son conseil au prophète le jour d'Al Hudayba montre l'intégrité de sa raison, l'exactitude de son opinion et la noblesse de sa situation. Qu'Allah lui accorde Sa miséricorde et Sa grâce. Saluts. SH.

Correspondance 79

23 Safar 1330

L'unanimité confirme la validité de la succession d'Al-Siddiq.

Après nous avoir exposé les textes relatifs au testament et à la succession, qui semblent évidents, que faites-vous alors de l'unanimité (Ijmâ') de la nation concernant la nomination d'Al-Siddiq? Son unanimité est un argument formel car il (SAW) a dit: "Ma nation ne se rassemble pas dans l'erreur". Il (SAW) a également dit: "Elle ne se rassemble pas dans l'égarement". Qu'en dites-vous? S.

Correspondance 80

25 Safar 1330

Il n'y a pas eu d'unanimité.

Nous disons: le prophète a voulu signifier par cette parole: 'Elle ne se rassemble pas dans l'erreur", ni dans l'égarement, lue la nation évitera l'erreur et l'égarement dans les affaires à propos desquelles elle est consultée; elle décide en choisissant ce qui est conforme aux différentes opinions. C'est seulement ainsi que nous pouvons comprendre cette parole. Mais lorsqu'un groupe de la nation accomplit un acte et se permet ensuite d'obliger les hommes de confiance à entériner sa décision, aucune preuve ne confirme sa justesse. La nomination d'Al Saqîfa ne fut pas une consultation, mais elle a été conclue par le deuxième calife, Abu 'Obeyda et d'autres. Ce faisant, ils surprirent les gens de confiance. Cependant, les conditions leur étaient favorables. Même Abu Bakr affirma que sa nomination ne fut réalisée ni par consultation, ni dans le calme, et, dans un sermon du début de son califat, il s'excusa, disant: "ma nomination fut une erreur, Allah évita son mal, et je craignis la sédition."([159]) Omar témoigne également, devant témoins, dans un sermon qu'il fit un vendredi sur la chaire du prophète, à la fin de son califat. Ce célèbre sermon est rapporté par Al-Bukhârî dans son Sahîh. Il dit en toutes lettres: "J'ai appris que l'un d'entre vous([160]) a dit: "Par Allah, si Omar meurt, je nomme un tel. Ne soyez pas surpris si l'on vous dit que la nomination d'Abu Bakr fut une erreur, car elle le fut, mais Allah évita son mal". (Puis il dit): "Celui qui nomme quelqu'un sans consultation, risque, lui et celui qu'il a nommé, d'être tués". Il dit encore: "Certains rappellent que lorsque le prophète (SAW) est mort, les Ançars étaient en désaccord avec nous, qu'ils s'étaient tous réunis dans la tribune de Bani Sa'ida, et qu'étaient absents de notre assemblée Ali, Al-Zubayr et d'autres."([161]) Il poursuit en rappelant les désaccords et les disputes qui se déroulèrent à Al-Saqifa, menaçant l'intégrité de l'Islam. Omar se trouva obligé, à ce moment-là, de nommer Abu Bakr.

Il est notoirement connu que les membres de la famille du prophète, creuset du message, n'ont pas assisté à la nomination. Ils étaient réunis dans la maison de Ali, en présence de Salmân, Abu Dhirr, Al-Miqdâd, Ammâr, Khouzayma b. Thâbet, Abiy b. Ka'b, Farwa b. Omrou, Daqat al-Ansâri, Al-Barrâ' b. 'Azeb, Khaled b. Sa'ïd b. Al-'Ass al-Amawi, ainsi que d'autres. Comment peut-on parler d'unanimité avec l'absence de tous ceux-là, et notamment des membres de la famille de Mohammed qui sont, pour la nation, ce qu'est la tête pour le corps, les yeux pour le visage, la chose précieuse et la confidence du prophète, l'équivalent du Livre, l'arche du salut de la nation et la porte de sa rémission, sa sécurité contre l'égarement dans la religion, le phare de sa guidance, comme nous l'avons montré plus haut. Leur situation n'a pas à être démontrée car la conscience en témoigne.

Al-Bukhâri et Muslim ont confirmé dans leurs Sahîhs, de même que d'autres auteurs et traditionnistes, l'absence d'Ali à cette investiture. Ils notent également qu'il ne s'était pas réconcilié avec ceux qui y participèrent avant le décès de Fatima (a.s.), soit six mois après la nomination, contraint à se réconcilier et à faire la paix pour sauvegarder l'intérêt musulman général dans ces conditions difficiles. Le hadith qui mentionne ce fait est rapporté par Aïsha qui dit: Al-Zahrâ' avait abandonné Abu Bakr, elle ne lui adressait plus la parole après la mort du prophète, jusqu'à sa mort"([162]). Ali non plus ne se réconcilia pas avec eux, les accusant d'avoir accaparé sa part du califat. Dans ce hadith, on ne décèle aucune trace d'approbation de leur nomination lors de la réconciliation, mais quelle éloquence dans son argumentation lorsqu'il dit à Abu Bakr:

Si tu l'étais par la parenté, comme tu l'as prétendu à tes rivaux, d'autres que toi sont plus méritants et plus proches du prophète

Si tu as été calife par la consultation, comment cela peut-il être alors que les consultés étaient absents?([163])

Al-'Abbas b. Abdel Muttaleb protesta à ce propos contre Abu Bakr, lui disant dans une discussion: Si tu l'avais demandé en tant que membre de la famille du prophète, tu as pris notre droit, et si tu l'as demandé en tant que croyant, nous en faisons également partie et avons le dessus, et si cela était, que ce soit alors en tant que croyant, mais cela ne peut se faire en nous y contraignant"([164])

Où trouvez-vous donc l'unanimité dans les déclarations de l'oncle du prophète (SAW) et du frère de son père? de son cousin et frère? de toute sa famille et de ses proches? SH.

Correspondance 81

28 Safar 1330

L'Ijmâ' se réalisa après le retour au calme.

Les Sunnites ne nient pas que la nomination a été réalisée sans consultation ni qu'elle s'est faite très rapidement; ils admettent qu'elle a été subite et improvisée, ils ne mettent pas en doute le désaccord des Ançars ni leur alignement aux côtés de Sa'ed, ni celui de Banî Hâshim et de leurs amis, muhâjirîn et Ançars, qui se sont ralliés à l'Imam, mais ils disent cependant: la question de la succession s'est finalement fixée sur Abu Bakr, et l'ayant accepté en tant qu'Imam, le conflit s'est affaibli, le désaccord s'est totalement dissipé, et tous ont consenti à soutenir al-Saddiq, à le conseiller discrètement et publiquement. Ils ont participé à ses guerres, ont fait ses paix, exécuté ses ordres et ses interdictions sans que personne ne s'y oppose. Ainsi, l'unanimité fut faite et le contrat fut légitime. Louanges d'Allah sur l'union de leur parole après sa désunion et la réunion des cœurs après leur dissension. Saluts. S.

Correspondance 82

30 Safar 1330

II n'y eut pas d'unanimité et le conflit ne se dissipa guère.

Soutenir et conseiller As-Siddiq discrètement et publiquement est une chose, et légitimer le contrat de la succession en sa faveur par l'unanimité en est une autre. Ils ne sont pas équivalents, ni rationnellement ni légalement. Ali et ses enfants, les Imams infaillibles, ont adopté une voie connue pour son soutien au pouvoir islamique, et c'est celle à laquelle nous nous sommes soumis envers Allah. Je vous rappelle qu'à leur avis, la nation islamique ne peut être glorieuse qu'en fondant un Etat qui rassemble les gens, qui colmate les brèches, qui protège ses frontières et qui surveille ses affaires. Cet Etat ne pourrait survivre qu'avec des sujets qui le soutiennent en donnant de leurs personnes et de leurs biens. S'il peut être entre les mains de son détenteur légal, - qui représente véritablement et d'une manière juste le Prophète (SAW) - ce sera uniquement celui qui a été nommé, sinon, si un autre s'approprie le pouvoir sur les Musulmans, la nation doit le soutenir dans toute affaire mettant en cause la grandeur et la puissance de l'Islam, la défense de ses frontières et la protection de son territoire. Il n'est pas permis de diviser les Musulmans, ni de disperser leurs rangs en s'opposant à lui; au contraire, la nation se doit de le traiter, même s'il n'est qu'un serviteur incapable, comme un calife de droit, lui remettant les impôts de la terre et les taxes, les aumônes légales et les autres, les prélèvements sur les transactions commerciales et toutes les opérations de transferts, comme les présents; les dons etc. En d'autres termes, la conscience de celui qui remet ces contributions doit être tranquille comme s'il les remettait à l'Imam vrai, au calife de droit. C'est cela que professe l'école d'Ali et de ses fils, les Imams purifiés. Le prophète (SAW) a dit([165]): "Après moi, séviront l'égoïsme et des choses inacceptables". Ils demandèrent: ô prophète, qu'ordonnes-tu à celui qui réalise cela? Il dit: "Faites le vrai que vous devez et réclamez à Allah ce qui vous revient". Abu Dhirr Al-Ghafâri([166]) (qu'Allah soit satisfait de lui) disait: "Mon ami le prophète (SAW) m'a recommandé d'écouter et d'obéir, même s'il s'agit d'un serviteur incapable (aux membres coupés).". Salma al-Ja'fî demanda: ô prophète d'Allah, si des princes nous réclament leur dû mais refusent de nous donner le nôtre, que nous ordonnes-tu? Il (SAW) dit: "Ecoutez et obéissez, ils sont responsables de leur attitude, et vous de la vôtre". Il (SAW) dit dans un hadith de Hodhayfa b. Al-Yamân (qu'Allah soit satisfait de lui): "Viendront après moi des Imâms qui ne suivent pas ma guidance ni mon chemin. Viendront des gens aux cœurs diaboliques portés par des corps humains". Hodhayfa([167]) demanda: Que ferai-je, ô messager d'Allah, si je le réalise? Il dit: "Ecoute et obéis au prince, même s'il te frappe et prend ta fortune, écoute et obéis". De même, il dit dans un hadith d'Umm Salma([168]): "Vous aurez des gouvernants, vous saurez et refuserez, celui qui le sait sera innocenté, celui qui refusera sera sauvé". Ils dirent: ne les combattrons-nous pas? Il dit: "Non, tant qu'ils accomplissent la prière". Les hadiths authentiques sont nombreux à ce propos, et notamment à partir de la descendance purifiée. C'est pour cette raison qu'ils furent patients, ravalant l'affront et gardant l'amertume à la gorge; ils ont respecté les ordres saints et d'autres que le prophète leur avait particulièrement confiés. Il leur a conseillé d'être patients face au mal, de ravaler l'affront, afin de protéger la nation et de sauvegarder sa puissance. Ils expliquaient aux gens leurs affaires en rappelant le texte, tout en étant plus amers que la coloquinte du fait de la perte de leur droit. Ils exploraient, pour aider les gens, les voies de la raison, tout en ressentant une douleur plus vive que l'incision de la lame, du fait de leur éloignement du pouvoir qui leur est dû; ils ont voulu tenir leur promesse, être fidèles au serment et accomplir le devoir, défini par la loi et la raison, de mettre en avant le plus important, en cas de contradiction avec l'important. C'est pour cette raison que le prince des croyants prodigua ses conseils aux trois califes et fit de son mieux lorsqu'ils le consultèrent. Qui examine sa vie au cours de leur règne sait que, complètement désespéré d'obtenir son droit à la succession du Prophète (SAW), il se fraya le chemin de la paix, préférant l'entente, avec les responsables. Il vit que son trône promis se trouvait entre leurs mains, il ne les combattit pas pour cela et ne les en éloigna pas, pour sauvegarder la nation et protéger la religion, pour épargner la foi, préférant le futur à l'ici-bas. Il fut éprouvé comme aucun ne le fut, car il portait sur ses épaules deux affaires accablantes, d'une part, la succession et les textes du serment, qui l'interpelaient et le provoquaient d'une voix qui fend le cœur et d'une plainte qui déchire l'âme, et d'autre part, les séditions ourdies qui le mettaient en garde contre le soulèvement de l'Arabie, la rébellion des Arabes, l'invasion de la terre de l'Islam, la menace des hypocrites de Médine, qui s'adonnent au mensonge ainsi que celle des tribus environnantes, qui sont taxées d'hypocrisie dans le Livre, elles sont même les plus mécréantes et les plus hypocrites, ne voulant pas admettre les révélations faites au Prophète. Tous ceux-ci se sont vus puissants à la mort du prophète (SAW), les Musulmans n'étant plus qu'un troupeau trempé dans les nuits pluvieuses, pris entre les loups agressifs et les bêtes maléfiques, comme Musaylima le menteur, Tolayha b. Khouayled l'hypocrite, Sajjaj b. al-Harith la faussaire et leurs amis qui se préparaient à anéantir l'Islam et à liquider les Musulmans. Ils s'activaient alors qu'au même moment, les Romains, les Perses et d'autres pointaient leurs flèches, aidés par des éléments puissants que la rage contre Mohammed, sa famille et ses compagnons étouffait. Ils portaient la haine et la rancune à l'Islam, ils voulaient détruire sa base, extirper ses racines. Ils furent actifs et empressés, voulant profiter de l'occasion qui s'offrait à eux avec le départ du prophète vers son Grand Ami. Ils ont voulu mettre le moment à profit, saisir l'occasion d'anarchie avant que l'Islam ne reprenne ses esprits, sa force et sa régularité. Le prince des croyants se trouvait entre ces deux dangers. Il était normal qu'il offre en sacrifice son droit pour la vie de l'Islam, mettant en avant l'intérêt général. Il mit fin au conflit et leva le différend qui l'opposait à Abu Bakr, rien que parce qu'il craignait pour le cœur de l'Islam et compatissait avec les Musulmans; il patienta, lui et toute sa famille, ainsi que l'ensemble de ses fidèles, Muhâjirîn et Ançars, ravalant sa douleur et son amertume. Ses paroles exprimèrent clairement son attitude, longtemps après la mort du prophète (SAW), et les récits de la descendance purifiée sont fréquents à ce propos. Mais le chef des Ançars, Sa'd b. 'Oubada ne se réconcilia jamais avec les deux califes, il ne participa à aucun rassemblement en leur présence, que ce soit lors des fêtes ou des prières, il ne leur adressait pas la parole, ne suivait pas leurs ordres ou leurs interdictions, jusqu'à ce qu'il fût tué par trahison à Hourân, au temps du deuxième calife. Ils prétendirent que les djinns le tuèrent. Il parla du jour d'Al-Saqifa et de ceux qui suivirent, et nul besoin de le rappeler ici. Quant à ses compagnons Ançars, tels Habab b. al-Munzir et d'autres, ils furent soumis par la force et se sont assujettis à la puissance. Agir par crainte de l'épée ou de l'échafaud signifie-t-il avoir foi dans la nomination? Est-ce un critère de l'unanimité dont le prophète (SAW) parle: "ma nation ne peut être unanimement dans l'erreur?" Eclairez-nous par votre savoir et vous serez récompensé. Saluts. SH.

Note:

[156]Faisant référence à la Parole divine: "Si vous vous repentez à Allah, c'est que vos cœurs ont fléchi" (Al-Tahrîm, 4).
[157]"Si vous vous soutenez l'une l'autre contre le Prophète, alors son patron à lui, c'est Dieu; oui, et aussi Gabriel et les gens de bien d'entre les croyants, et après cela les anges, seront un soutien" (At-Tahrîm, 4)
[158]"Il se peut ques'il divorce d'avec vous, son Seigneur vous remplace pour lui par des épouses meilleures que vous, Soumises à Dieu, croyantes, dévouées..." (At-Tahrîm, 5).
[159]Rapporté par Abu Bakr Ahmad b. Abdel Aziz Al-Gawharî, dans le livre Al Saqîfa.Il reprend le hadith cité dans Ibn Abi Hadîd, à la page 132 du premier volume de Sharh Al-Nahg.
[160]Il s'agit d'Ibn Al-Zubayr qui avait dit: "Par Allah, si Omar meurt, je nomme Ali. La nomination d'Abu Bakr fut une erreur." Omar se fâcha et fit ce sermon. Voir le commentaire de ce hadith dans Al-Qastalânî, p. 352 du volume 11.
[161]Bukhârî, Sahîh, vol. 8; Ibn Abi Hadîd, Sharh Nahg al-Balâghah, vol. 1 (Edition Beyrouth, offset); Ibn Hishâm, Sîra, vol. 4 (éd. Dâr Al-Gîl).
[162]Bukhârî, Sahîh, livre "Al-Maghâzî", chap. Bataille de Khaybar, vol. 5 (éd. Dâr Al-Fikr).
[163]Nahg al-Balâghah. Ibn Abu Hadîd rapporte, dans son Sharh, qu'il s'adresse à Abu Bakr.
[164]Ibn Qutayba, Al-Imamat wal Siyassa, p. 15 (Ed. Mustapha Mohammad, Egypte). Al-Ya'qûbî, Târikh, vol.
[165]Rapporté par Muslim p. 118 du volume 2 du Sahîh
[166]Rapporté par Muslim dans le volume 2 de son Sahîh.
[167]Idem.
[168]Rapporté par Muslim p. 120 du volume 2 du Sahîh
 
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