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Le Coran n'interdit pas l'amour des parents, des enfants, des frères, des sœurs, des conjoints, de la tribu etc. tant qu'ils ne sont pas hostiles à Allah et à Son Prophète. Il n'interdit pas non plus l'amour des biens, du commerce, des maisons etc. tant qu'ils ne sont pas illégaux, puisqu'Allah dit:

«On a enjolivé aux gens l'amour des choses qu'ils désirent: femmes, enfants, trésors thésaurisés d'or et d'argent, chevaux marqués, bétail et champs».(77)

Ce qu'il interdit, c'est que cet amour soit plus fort que l'amour d'Allah, de Son Prophète et du combat sur Son Chemin. Le Coran dit encore:

«Certains hommes prennent des associés en dehors d'Allah; mais les croyants sont les plus zélés dans l'amour d'Allah».(78)

Ce troisième verset complète le premier, pour insister sur le fait que l'amour d'Allah doit l'emporter sur tout autre amour, puisque dans le premier verset Allah condamne ceux qui aiment quelqu'un d'autre plus que Lui, et dans le troisième, Il fustige ceux qui aiment quelqu'un d'autre que Lui autant que Lui.

Selon l'Imam al-Sâdiq (p): «On n'aura pas une foi pure et sincère en Allah, tant qu'on ne L'aura pas aimé plus que soi-même, son père, sa mère, ses enfants, sa famille, ses biens et tout le monde».(79)

L'emprise de l'amour divin sur le cœur du croyant n'est pas une question théorique, dissociée de l'ensemble des activités de sa vie, de sa conduite et de ses relations. L'amour divin a ses exigences, ses nécessités et ses conséquences: s'il en est dissocié, ce ne serait pas un amour sincère. En d'autres termes, il ne suffit pas de dire ou de croire que l'amour d'Allah habite dans nos cœurs; il faut que nos actes le démontrent. Le Coran dit:

«Dis: "Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors...».(80)

Lorsqu'un autre amour habite le cœur du croyant et que les exigences et les impératifs de cet amour s'opposent à ceux de l'amour d'Allah, c'est l'amour d'Allah qui doit l'emporter, avoir le dernier mot et être le plus agissant. Là seulement, le croyant peut croire à la sincérité de son amour d'Allah.

Les textes islamiques abondent en ce sens et insistent sur la nécessité de la prééminence de l'amour divin dans le cœur du croyant. Ainsi, le Prophète(P) dit:

«Ô mon Dieu! Je sollicite auprès de Toi Ton amour et l'amour de ceux qui T'aiment, et le moyen (l'action) qui me guide vers Ton amour. Ô mon Dieu! Fais que Ton amour soit plus aimé de moi que moi-même et ma famille».(81)

Et:

«Ô mon Dieu! Fais que je T'aime plus que toute autre chose, et que je Te craigne plus que toute autre chose! Coupe de moi les besoins de ce monde par le désir de Ta rencontre! Si Tu as consolé les gens attachés à ce monde avec ce qu'ils en désirent, console-moi avec Ton adoration!».(82)

2- Le gouvernement de l'amour d'Allah

Il faut que l'amour d'Allah gouverne la vie du croyant, ses relations et ses inclinations, de telle sorte qu'il devienne le gouverneur de son cœur, le moteur et le régulateur de ses sentiments et de ses sensations: il supprime dans le cœur du croyant tous sentiments d'amour et de haine qui ne concordent pas avec lui, et y fait naître et développer des types de sentiments d'amour et de haine qu'Allah approuve. Car comme il a été déjà dit: il n'est pas interdit que le croyant aime et déteste, et qu'il éprouve toutes sortes d'autres sentiments, mais il se doit d'orienter ses sentiments d'amour, de haine, de mécontentement et de satisfaction vers les endroits voulus ou agréés par Allah. Ainsi, un sentiment d'amour qui s'inscrit dans le prolongement de l'amour d'Allah, Allah la commande, et un sentiment d'amour qu'Allah n'interdit pas, l'Islam l'approuve. Le sentiment de haine envers les ennemis d'Allah, par exemple, Allah nous ordonne de le développer.

En bref, nous avons insisté jusqu'ici sur un premier point qui caractérise l'amour sincère d'Allah, à savoir que le croyant peut aimer pour lui-même, c'est-à-dire éprouver un amour qui n'est pas lié à l'amour d'Allah, mais à condition, que cet amour ne soit pas plus fort que son amour d'Allah. Le second point caractéristique de l'amour d'Allah sur lequel nous attirons l'attention ici, est que le croyant peut aimer ce qu'il veut, mais à condition que cet amour ne soit en opposition ou en contradiction avec l'amour d'Allah. Le Coran dit à ce propos:

«Ô vous qui croyez! Ne prenez pas pour amis vos pères et vos frères, s'ils préfèrent la mécréance à la Foi. Ceux d'entre vous qui les prendraient pour amis, seraient injustes».(83)

Ici, le Coran ne reproche pas à cette catégorie de croyants d'aimer leurs pères et frères plus qu'Allah, mais de les aimer malgré leur mécréance. Aussi Allah les a-t-Il mis en garde contre cet amour et cette amitié injustes, car comment peut-on aimer à la fois Allah et Ses ennemis, les mécréants!? Notons au passage, pour mieux saisir le sens de ce verset, qu'il a été révélé à propos de "Hâtib Ibn Balta'ah"(84) qui avait fait parvenir à son peuple mécréant une information faisant état de la marche du Prophète (P) sur leur région. Il ne fait pas de doute que ce personnage était un croyant, et que son amour des siens n'était pas plus fort que son amour d'Allah, mais il les aimait quand même, malgré leur hostilité affichée à Allah et à Son Messager (P).

Le cœur du croyant sincère ne saurait vibrer (palpiter) en même temps pour deux bien-aimés opposés: Allah et Ses ennemis. C'est seulement lorsque son cœur se sera dévoué à Allah et qu'il soumettra tous ses sentiments et toute son affectivité au contrôle d'Allah, qu'il sera libre d'aimer et de détester ce qu'il veut, mais toujours dans les limites des critères des enseignements islamiques.

Ainsi, si le croyant est sincère dans son amour d'Allah, il n'a pas à donner libre cours à ses sentiments, les débrider, et se laisser traîner par eux. Il ne doit pas non plus nouer des relations et des liens avec n'importe qui et n'importe comment. C'est l'amour d'Allah qui doit déterminer scrupuleusement ses relations et ses penchants. Les premiers Musulmans, n'hésitaient pas, lorsque le cas l'exigeait, à tuer leurs pères, leurs frères et leurs oncles mécréants qui menaçaient les adeptes de l'Islam. L'Imam 'Ali (p) dit à ce propos:

«Nous tuions, avec le Messager d'Allah, nos pères, nos fils, nos frères et nos oncles... Ceci ne faisait qu'augmenter notre Foi et notre soumission à Allah, notre détermination à poursuivre la route, notre endurance de la brûlure de la douleur, notre sérieux dans le combat contre l'ennemi (...). Et lorsqu'Allah a vu notre sincérité, Il a apporté l'humiliation à l'ennemi, et la victoire à nous, et ce jusqu'à ce que l'Islam fût établi».(85)

Ce hadith appelle deux commentaires:

1- La parole de l'Imam: «Ceci ne faisait qu'augmenter notre Foi et notre soumission à Allah», sous-tend une loi divine, à savoir "le rapport direct entre le sacrifice d'une part, la foi et l'amour de l'autre", ou en d'autres termes plus il y a souffrances et épreuves, plus la Foi et l'amour d'Allah se renforcent. Or, peu de gens sont au fait de cette loi, car la plupart d'entre eux croient généralement que c'est le contraire qui est vrai, c'est-à-dire qu'ils conçoivent un rapport inverse entre les deux termes de la proposition: les souffrances et les épreuves viennent à bout de la résistance et de la patience de l'homme et finissent par entamer sa foi et son amour d'Allah.

2- La corrélation étroite entre l'amour et l'amitié sincères d'une part, la victoire de l'autre: «Et lorsqu'Allah a vu notre sincérité, Il a apporté l'humiliation à l'ennemi, et la victoire à nous». C'est dire que la victoire n'est accordée que lorsqu'il y a sincérité dans l'adhésion du combattant à sa cause et à son combat. Or, ce qui vaut pour le champ de bataille vaut aussi pour le cœur: la sincérité et le dévouement dans l'amour qu'éprouve le croyant envers son Créateur. Le croyant ne sera sincère dans son amour d'Allah que lorsqu'il aura été capable de soumettre tous ses sentiments et ses relations au contrôle de son amour du Miséricordieux.

La carte de l'amour et de la haine

L'amour d'Allah dessine au croyant une carte très précise de ses relations, de ses connaissances, de ses ennemis et de ses amis. A partir de cette carte le croyant peut distinguer avec une parfaite précision ses amis de ses ennemis, les siens des étrangers.

C'est une carte étonnante: elle rapproche le lointain et éloigne le prochain, elle fait entrer un étranger dans une famille et en expulse un membre. Ainsi le fils de Noé est écarté de la famille de Noé et devient étranger à son père. Allah interdit à Noé de s'enquérir auprès de Lui du sort de son fils: «Noé invoqua son Seigneur en disant: "Mon Seigneur! Mon fils appartient à ma famille. Ta promesse est sûrement la Vérité; Tu es le plus juste des juges". Il répondit: "Ô Noé! Celui-là n'appartient pas à ta famille, car il a commis un acte infâme. Ne Me demande pas ce que tu ne connais pas»(86), alors que Salmân, le Persan entre dans la Famille du Prophète et devient Salmân, le Mohammadien, dont le Messager d'Allah dit: «Salmân fait partie de nous, les Ahl-ul-Bayt».(87)

À ce sujet al-Cheikh al-Mufîd rapporte le hadith suivant: «Un jour on évoqua les mérites de Salmân et de Ja'far al-Tayyâr (le frère de l'Imam 'Ali) en présence de l'Imam Ja'afar al-Sâdiq (p), qui était assis, adossé. Certains, parmi l'assistance, ont exprimé leur préférence pour le second (Ja'far al-Tayyâr) en rappelant que le premier (Salmân) avait été zoroastrien (adorateur du feu), converti à l'Islam. L'Imam Sâdiq redressa le buste et dit sur un ton de colère, à l'adresse de son compagnon Abû Baçîr: "Ô Abû Baçîr! Allah en a fait un Alawîte après qu'il eut été zoroastrien, et un Quraichite (la tribu du Prophète) après qu'il eut été persan. Que les prières d'Allah soient donc sur Salmân. Quant à Ja'far (al-Tayyâr), il occupe une haute position auprès d'Allah: il volera avec les Anges au Paradis"».(88)

Cette carte de l'amour et de la haine, des amis et des ennemis est différente de celles que les gens connaissent habituellement. Elle répartit et classe les gens dans deux fronts distincts: le front des amis, des partisans et des amoureux d'Allah, et le front des ennemis d'Allah, abstraction faite de la différence du degré respectif de l'amour ou de l'hostilité qui existe entre les gens de chacun des deux fronts.

Aimer pour Allah et détester pour Allah

Le croyant n'a pas une liberté absolue dans le choix de son amour et de ses inclinations. Il doit suivre minutieusement les lignes vertes et les lignes rouges de cette carte, dans ses sentiments, ses inclinations et ses relations, en aimant ce qu'Allah aime et lui ordonne d'aimer, et en désapprouvant ce qu'Allah désapprouve et lui demande de désapprouver. Il n'atteindra à l'essence de la Foi et ne sera pas sincère dans sa foi sans cet amour envers les amis et les amoureux d'Allah, et cette désapprobation des ennemis d'Allah. Il faut qu'il aime tous ceux qu'Allah aime, et qu'il déteste tous ceux qu'Allah déteste. Même le Noble Prophète (P), il ne doit l'aimer que par amour pour Allah et que parce qu'Allah l'aime. C'est ce que le Messager d'Allah, lui-même nous ordonne de faire: «Aimez Allah pour les bienfaits qu'Il vous prodigue, puis aimez-moi par amour pour Allah, et aimez mes Ahl-ul-Bayt (les Membres de ma Famille) par amour pour moi».(89)

De cette façon s'enchaîne, s'étend et se ramifie l'amour pour Allah pour comprendre et inclure tous les saints de l'Islam, tous les serviteurs pieux et tous les amis d'Allah, et de la même façon s'enchaîne le sentiment de haine, d'hostilité et de détestation envers les ennemis d'Allah, pour comprendre tous ceux qui font preuve d'inimitié envers Allah et Son Prophète, et tous ceux qu'Allah et Son Prophète détestent ou qui détestent Allah et Son Prophète.

Les quelques hadiths suivants montrent que les textes islamiques relatifs à l'amour d'Allah et la haine de ses ennemis, répartissent le champ de l'humanité en deux fronts symétriques: le front des amis et des intimes d'Allah, quel que soit le degré de leur amitié et de leur amour, d'une part, le front des ennemis d'Allah, quel que soit le degré de leur hostilité et de leur inimitié, de l'autre:

1- Le Messager d'Allah (P) dit à l'un de ses Compagnons: «Ô 'Abdullah! Aime pour Allah et déteste pour Allah, soit l'ami des amis d'Allah et l'ennemi des ennemis d'Allah, car on n'atteindra à l'amitié d'Allah que de cette façon; et sans cela personne ne goûtera la saveur de la foi, quel que soit le grand nombre de ses prières et de ses jours de jeûne».(90)

2- Al-Barqî rapporte dans "al-Mahâsin" le hadith suivant relaté par Abû Baçîr: «J'ai entendu Abû 'Abdullâh (l'Imam al-Sâdiq) dire: "Ceux qui s'aiment par amour pour Allah seront assis, le Jour du Jugement, sur des chaires de lumière. La lumière de leurs corps et de leurs chaires illuminent tellement tout autour d'eux, qu'on les reconnaît à ce signe et qu'on en dit: Voilà les gens qui s'aiment par amour pour Allah"».(91)

3- L'Imam al-Sâdiq (p) dit: «La plus solide des anses de la Foi consiste à aimer pour Allah, détester pour Allah, donner pour Allah, et se retenir pour Allah - le Très-Haut».(92)

4- Selon l'Imam al-Sâdiq (p): «Quiconque aime un mécréant, aura détesté Allah, et quiconque déteste un mécréant aura aimé Allah. (...) En fait, par Allah, l'ami de l'ennemi d'Allah est l'ennemi d'Allah».(93)

5- Selon l'Imam Abû Ja'far (p): «Allah a révélé à un Prophète: "Pour ce qui concerne ton ascétisme dans ce monde, il hâte pour toi le repos, et quant à ton attachement exclusif à Moi, il consolide ton lien avec Moi. Mais as-tu fait montre d'hostilité envers un ennemi à Moi, ou d'amitié envers un ami à Moi?"».(94)

6- Selon l'Imam al-Sâdiq (p): «Celui qui aime pour Allah, déteste pour Allah, donne par amour pour Allah, et se retient pour Allah, aura complété sa Foi».(95)

7- Selon l'Imam al-Sâdiq (p): «Le Messager d'Allah (P) demanda un jour à ses Compagnons: "Quelle est l'anse la plus solide de la Foi?". "Allah et Son Prophète le savent mieux que nous", répondirent certains. D'autres énumérèrent respectivement: la Prière, la Zakât, le Jeûne, le Hajj et la 'Omrah (Pèlerinage mineur), le Jihâd. Le Prophète (P) dit alors: "Tout ce que vous avez énuméré a ses mérites, mais ce n'est cela (la réponse). La plus solide anse de la Foi consiste à aimer pour Allah, détester pour Allah, être l'ami des amis d'Allah et rejeter et désapprouver les ennemis d'Allah».(96)

9- Selon l'Imam 'Ali Ibn al-Hussain al-Sajjâd (p): «Lorsqu'Allah rassemblera les premiers et les derniers (hommes de l'Humanité), un crieur se mettra à crier: "Où sont les combattants d'Allah?" Une partie des gens se lèveront, et il leur dira: "Allez au Paradis sans compte (jugement)". Lorsqu'ils se dirigeront vers le Paradis et qu'ils rencontreront les Anges, ceux-ci leur demanderont: "Où allez-vous?" Ils répondront: "Au Paradis, sans compte". "Et quelle sorte de gens êtes-vous?", leur demanderont encore les Anges. "Nous sommes les combattants d'Allah", diront-ils. "Et quelle a été votre action?", les interrogeront les Anges. "Nous aimions pour Allah et nous détestions pour Allah", affirmeront-ils. "Belle récompense pour une bonne action!", diront les Anges"».(97)

10- Selon l'Imam Abû Ja'far (p): «Si tu voulais savoir si tu es quelqu'un de bien, scrute alors ton cœur; s'il aime les gens qui obéissent à Allah et déteste les gens qui Lui désobéissent, sache que tu es quelqu'un de bien et qu'Allah t'aime, mais si tu constates qu'il déteste les gens obéissant à Allah et qu'il aime ceux qui Lui sont désobéissants, sache alors, qu'il n'y a rien de bien en toi et qu'Allah te déteste, car l'homme sera réuni avec celui qu'il aime».(98)

11- Selon l'Imam al-Sâdiq (p): «Quiconque ne suis pas (les enseignements de) la Religion dans l'amour et la haine, n'a pas de Religion».(99)

12- Le Prophète (P) dit: «Si deux serviteurs, l'un à l'est, l'autre à l'ouest, s'aimaient pour Allah, Il les réunira le Jour de la Résurrection».(100)

Et:

«La meilleure des bonnes actions consiste à aimer pour Allah et détester pour Allah».

Et (cité par Anas):

«Aimer pour Allah est une obligation tout comme détester pour Allah est une obligation».(101)

13- On rapporte qu'Allah demanda au Prophète Mûsâ (Moïse) (p):

«As-tu accompli une action pour Moi?

- Oui! J'ai prié pour Toi, j'ai jeûné pour Toi, j'ai fait l'aumône pour Toi, et j'ai fait les invocations pour Toi!

Allah - Il est Sublime - lui dit:

- Ta Prière est la preuve de ta soumission (à Allah), ton jeûne te conduira au Paradis, ton aumône te servira d'ombre, et tes invocations, de lumière! Alors, qu'est-ce que tu as fait pour Moi?

Mûsâ (p) demanda:

- Indique-moi une action qui serait pour Toi!

Allah lui dit:

- As-tu noué d'amitié avec un ami à Moi? T'es-tu jamais montré hostile à un ennemi à Moi?

Mûsâ (p) comprit alors que la meilleure des actions consiste à aimer pour Allah et détester pour Allah».(102)

3- Le gouvernement de l'amour pour Allah

Le croyant doit soumettre à l'autorité du principe de "l'amour pour Allah" tous ses liens, ses relations et les penchants de son cœur, exactement comme il les a soumis à l'autorité du principe de "l'amour d'Allah". Car là aussi, il n'est pas interdit en Islam à ce que le Musulman aime pour lui ce qu'il veut et désire (bien que le programme de l'éducation islamique tend et s'emploie à faire de "l'amour d'Allah" la source de tout amour dans la vie du croyant, au point de consacrer son cœur exclusivement à l'amour à Allah), mais à la condition que son amour personnel ne soit pas plus fort que l'amour d'Allah, d'une part, et qu'il s'abstienne d'aimer ce qu'Allah déteste et de détester ce qu'Allah aime, d'autre part. En outre, et c'est la troisième condition ou restriction, il doit s'abstenir de faire de son amour personnel (l'amour de soi) le critère ou l'arbitre de ses sentiments d'amour et de haine, en dehors des règles légales de l'amour et de la haine, et en opposition avec le principe de l'autorité de "l'amour pour Allah" qui doit être le juge des sentiments d'amour et de haine dans la vie du croyant. En bref, tout ce qui est "amour pour Allah" gouverne sur toutes les relations du croyant, et tout ce qui est "amour de soi" doit être gouverné par les règles de l'amour et de la haine en Islam.

Notes:

77.Sourate Âle 'Imran, 3: 14.
78.Sourate al-Baqarah, 2: 165.
79."Bihâr al-Anwâr", 70/24-25.
80.Sourate Âle 'Imran, 3: 31.
81."Kanz al-'Ummâl", 2/209, h 3794.
82."Kanz al-'Ummâl", 2/182.
83.Sourate al-Tawbah, 9: 23.
84."Tafsîr Nour al-Thaqalayn", Tom 2, p. 195.
85."Nahj-ul-Balâghah", op. cit., 1/91-92, h. 52.
86.Sourate Hûd, 11: 45-46.
87." 'UyûnAkhbâr al-Redhâ", 224.
88."Al-Ikhtiçâç", d'al-Cheikh al-Mufîd, 341
89.Cité avec de petites nuances dans: "Bihâr al-Anwâr", 70/14; "Suan al-Tarmithî", 13/201; "Mustadrak al-Hâkim", 3/193; "Ta'rîkh Baghdâd", 4/160 etc...
90."Al-Amâlî", d'al-Sâdûq", p. 8 ; "Uçûl al-Kâfî", 2/125.
91."Bihâr al-Anwâr", 74/399.
92."Al-Amâlî", d'al-Sâdûq", p. 345.
93."Al-Amâlî", d'al-Sâdûq", p. 360.
94."Tuhaf al-'Uqûl", 479.
95."Al-Mahâsin", p. 263.
96."Uçûl al-Kâfî", 2/125
97."Uçûl al-Kâfî", 2/126.
98."Uçûl al-Kâfî", 2/126.
99."Uçûl al-Kâfî", 2/127.
100."Jâmi' al-Akhbâr", p. 194.
101.C'est-à-dire la preuve et le signe indicateur de ton islam.
102."Bihâr al-Anwâr", 96/252-253.
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