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Tout ce qui a été dit ci-dessus à propos des Prophètes (P) et des Imams (P) sur le pouvoir et son exercice dans l’Islam est confirmé très clairement par ce verset, et bien d’autres, du Saint Coran:

« O vous qui croyez! Obéissez à Dieu, au Prophète et à ceux d’entre vous qui détiennent le Commandement (ûlil-amr) ! Et si vous divergez au sujet d’une chose, renvoyez-la à Dieuet au Prophète; si vous croyez en Dieu et au jour dernier. C’est préférable et meilleur comme interprétation. » (An-Nisâ’, 4: 59)

D’après ce verset les détenteurs du pouvoir en Islam sont: Dieu Lui-même, Son Prophète et ceux qui détiennent le Commandement. Ainsi, obéir aux détenteurs du commandement (ulil-amr) c’est obéir à Dieu et au Prophète (P); il est alors inadmissible que de tels dirigeants puissent commettre ou faire commettre des erreurs encore moins être des dictateurs, des ignorants ou des pêcheurs sinon ... ils nous feraient désobéir à Dieu!

Il apparaît ainsi de façon évidente que l’Islam recommande vivement - sinon exige - que les détenteurs du Commandement soient des hommes infaillibles donc des Imams (P) ou alors des Khalifes qui sont alors assistés de façon très rapprochée et assidue par un Imam (p) qui les éloigne de l’erreur grâce à sa guidance de sorte que les deux Lignes du Khilafat et de l’Imamat restent toujours concomitantes.

L’histoire nous prouve que lorsque l’Imam (P) n’est pas Khalife surtout que le Khalife n’est dans ce cas jamais totalement soumis à l’Imam (P) alors on s’écarte de plus en plus du chemin de Dieu.

Un exemple simple dans notre environnement immédiat ou médiat pour illustrer la nécessité de l’infaillibilité - toutes proportions gardées! - pourrait être trouvé dans le cadre d’une entreprise ou d’un service donc une organisation hiérarchisée.

En effet un employé quelconque doit obéissance à son supérieur hiérarchique et au chef de l’organisation. Cependant s’il commet une faute en exécutant correctement un ordre provenant de son supérieur hiérarchique ou du chef, le droit positif prévoit de sanctionner selon leur degré de responsabilité aussi bien cet exécutant que son donneur d’ordre qui pourrait être le grand chef. Mais il arrive souvent que la preuve de la responsabilité du donneur d’ordre ne puisse être faite et alors c’est l’exécutant qui porte fort injustement l’entière responsabilité de sa faute. Voilà devant la justice des hommes un cas d’injustice flagrante et fréquente où la référence ultime en matière de justice et de commandement est elle-même injuste, alors qu’en Islam cette référence, infaillible, est Dieu et Son Prophète (p) à travers le gardien de la Révélation qu’est l’Imam (p).

Enfin nous allons raffermir notre conviction à travers ce hadith autour duquel l’unanimité s’est faite:

«Quiconque s’approprie une bonne tradition en détient du même coup tous les bienfaits au même titre que l’initiateur de cette tradition; inversement les méfaits seront proportionnels dans le cas d’une mauvaise tradition.»

I-2-2 LE CHOIX DU SUCCESSEUR DU PROPHETE (P))

L’histoire de la Lignée des Prophètes (P) nous montre que le successeur du Prophète était habituellement choisi - par Dieu - parmi les descendants ou proches du Messager nés dans sa maison et n’ayant connu d’autre éducation que la sienne. Bien avant l’avènement du Prophète Muhammad (P), Dieu a plusieurs fois choisi les successeurs de Ses messagers parmi leurs descendants:

«Nous avions envoyé Noé et Abraham et Nous avions établi, chez leurs descendants, la prophétie et le Livre.» (Hadîd, 57: 26 ).

«Nous lui avons donné Isaac et Jacob. Nous les avons tous deux dirigés. Nous avions auparavant dirigé Noé, et, parmi ses descendants: David, Salomon …» (An’âm, 6: 84 )

Ce qui est mis en exergue ici c’est la formation et l’éducation sans lesquelles la seule parenté au sens de Dieu n’a aucune valeur. La preuve est dans le verset suivant :

«Lorsque son Seigneur éprouva Abraham par certains ordres, et que celui-ci les eut accomplis, Dieu dit :“Je vais faire de toi un Imam pour les hommes.”

Abraham dit :

“Et pour ma descendance aussi ?”

“Mon alliance ne concerne pas les injustes.”» (Baqara, 2: 124).

Donc il ne suffit pas d’être un fils de Prophète (P) ou un de ses proches pour être un Imam. C’est Dieu qui désigne qui Il veut et quand Il le veut.

Ainsi le Prophète de l’Islam (P) se devait-il de respecter cette coutume divine car Dieu affirme dans le Coran qu’Il ne change pas les coutumes qu’Il a établies entre Lui et Ses créatures:

«Allah ne prive un peuple de Ses Bénédictions que si ce peuple change lui-même ses nobles habitudes.» (Al-Anfâl, 8 : 53).

Citons quelques exemples qui illustrent cette tradition qui consiste chez les Prophètes à se faire succéder par un de leurs descendants ou un de leurs proches :

* Adam (P), le premier des bergers des âmes, a eu pour successeur Chi’th en disant de lui:

«Celui-là est le meilleur d’entre ceux qui me survivront.» [23]

* Nuh’ (P) trouva son successeur en Saam (P) sur ordre de Dieu.

* Dieu désigna Yusha’ (P) pour succéder à Mûssa (P).

* Assif Bune Barkhiya (P) poursuivit l’œuvre divine de Suleymane (P).

* Pour ‘Issa (P) le meilleur des hommes après lui fut Cham’une Al Safa (P).

* Le Prophète de l’Islam (P), lui, a dit de Ali (P) : «Celui dont je suis le maître, voici Ali qui sera son maître.», comme le rapportent les hadiths authentiques du Prophète (p) reconnus par tous les groupes de l’Islam.

Par ailleurs, la situation chronologique particulière du Prophète de l’Islam (p) dans la Lignée des Envoyés de Dieu et le "souci" de laisser à l’homme une Lignée de Guides après Son dernier Envoyé pourraient être, entre autres raisons que le Tout - Puissant est le Seul à détenir toutes, à l’origine de la place exceptionnelle faite par Dieu Lui-même à la Descendance de Muhammad (P) : Ahlul Bayt (Gens de la Maison) ou Ahlu Zikr (Gens du Discours ou du Rappel) ou Ahlul Kissa (Gens de la Couverture ou du Manteau de la Prophétie sous lequel le Prophète (P) a reçu une fois la Révélation de Dieu en compagnie de ‘Ali (P), Fatima (P), Hassan (P) et Hussein (P) [24]). C’est là l’objet du chapitre suivant.

II - LA DESCENDANCE PURIFIEE DU PROPHETE DE L’ISLAM (P) :

II-1 PRINCIPES GENERAUX

Tous les musulmans sont unanimes autour des points suivants :

* Le Coran est la Parole de Dieu, immuable et inimitable.

* On ne peut y ajouter ni en soustraire le moindre signe.

* Nous avons le devoir absolu de respecter les enseignements du Coran et d’observer étroitement les prescriptions divines qui nous y sont données.

* Le Coran a fait l’objet d’une interprétation par le Prophète (P) lui-même pour l’expliquer et en faciliter l’accès à sa communauté.

S’il y a divergence entre les musulmans c’est seulement dans la réponse à la question : vers qui faut-il se tourner pour avoir la bonne interprétation ?

Nous allons chercher la réponse à cette question dans le Saint Coran qui a, encore une fois comme dans bien d’autres domaines, clairement et définitivement tranché sur cette question.

Alors, peut-on au gré de quelques vils intérêts terrestres - on pourrait trouver d’autres motifs tout aussi inacceptables tels que l’ignorance et le refus "jahilien" du changement - peut-on donc tantôt croire tantôt ne pas croire au Coran pourtant reconnu comme Parole de Dieu donc Vérité Absolue? Assurément non! Que Dieu nous garde d’une telle turpitude!

Voyons à présent des preuves (Al’Adîla) irréfutables que nous donne la Parole de Dieu. Nous vous proposons douze citations du Coran que nous tenterons d’interpréter à la lumière de quelques hadiths reconnus comme véridiques par la presque totalité des musulmans, toutes tendances confondues. Ce sont des preuves qui attestent que Dieu nous a laissé pour nous guider dans le chemin qui mène à la perfection deux choses : le Coran et la descendance purifiée (Ahlul Bayt) de Muhammad (P); en particulier parmi cette descendance le premier Imam après lui, désigné par Dieu bien sûr, est Ali Ibn Abu Taalib (P).

Un bref rappel historique sur leurs liens de parenté: le père de l’Imam Ali (P), Abou Taalib (P), est l’oncle paternel du Prophète (P) et a élevé le Prophète (P) de façon privilégiée par rapport à ses nombreux autres enfants. Ce dernier à son tour éduqua avec beaucoup d’amour son jeune cousin Ali (P) (ainsi donc ce dernier n’a jamais été jahilite [25]) à qui il donna en mariage sur ordre de Dieu sa fille préférée Fatima (P). L’Imam Ali (P) avait huit (8) ans lorsque le Message descendit pour la première fois sur le Prophète (P) à l’âge de quarante (40) ans la nuit d’un lundi. L’Imam Ali (P) l’a cru dés le lendemain et devint ainsi le premier musulman.

II-2 LES PREUVES (AL’ADILLA)

II-2-1 Concernant Ahlul Bayt

P1 «Demandez donc aux Gens du Rappel (Zikr) si vous ne savez pas.» (Nahl, 16: 43)

Ce verset tout bref qu’il est n’en donne pas moins une indication d’une importance capitale pour qui a lu au moins une fois le Saint Coran. En effet, on se rend compte très vite que le Livre de Dieu ne donne pas toujours les détails d’exécution des prescriptions mais bien souvent seulement les grands principes qui les régissent, en somme le fond mais pas la forme. Un peu de la même façon que la graine contient l’arbre sans en comporter, dans un état de développement définitif, les différents éléments constitutifs que sont les feuilles, les branches, le tronc et les racines.

Certes la Sunna du Prophète à travers les Hadiths, nous permet d’en comprendre l’essentiel mais il restera toujours des versets à propos desquels diverses interprétations contradictoires seront données et il en sera de même de quelques situations vécues avec l’évolution des hommes dans le temps qui nécessiteront la Lumière du Coran. De ce point de vue, la science de l’exégèse coranique (Tâfsir) est bien à propos.

Dieu, Qui n’omet jamais rien et Qui prévoit toujours tout, a désigné parmi et pour les hommes des privilégiés, les Gens du Rappel ou Ahlul Bayt (Gens de la Maison) ou encore Ahlul Kissa (Gens du Manteau) vers qui on doit se tourner lorsqu’on veut savoir. Ceux-là sont des «rassikhouna fil’îlmi» : ils ont totalement intégré les valeurs des connaissances qu’ils professent car c’est Dieu Lui-même qui les a dotés d’une telle Connaissance, au véritable sens du mot.

Pratiquement tout le monde musulman est d’accord sur l’identité des Ahlul Bayt ou Ahluz-zikr : il s’agit du Prophète (P), de Ali (P), Fatima (P), Al Hassan (P), Al Hussein (P). Les quelques rares personnes qui n’acceptent pas cette évidence - voir les commentaires du verset P2 ci dessous - ne mettent personne d’autre à la place de ces illustres personnes.

Cependant il est naturel et logique d’étendre cette appellation à toute la lignée de leurs descendants purifiés (c'est-à-dire les 9 imams de la lignée d’Al Hussein (P) Pour trois raisons, entre autres:

- Le Prophète (P) dit dans un Hadith rapporté par Tabari, une des grandes références, dans son «Tâfsir Al Qurân» - rapporté aussi par d’autres - que les descendants de Ali et Fatima sont encore des Purifiés.

- La vie du Prophète (P) n’étant pas suffisamment longue pour lui permettre d’éclairer la communauté sur tous les versets coraniques, Dieu a désigné les Imams (P) pour préserver et perpétuer Son Œuvre sur terre. Ces derniers se sont transmis ce divin Héritage depuis le Prophète jusqu’au Mahdi (P) en passant d’abord par Ali (P) puis Al Hassan (P), Al Hussein (P), etc. Cette chaîne de successions est annoncée dans le Coran et confirmée par des hadiths (voir I-1-2-3 sur les Imams et les versets cités ci-dessous).

Pour avoir été terriblement martyrisé et humilié - sa tête tranchée fut promenée à travers plusieurs contrées et 70 membres de sa famille et compagnons furent horriblement massacrés avec lui lors de la bataille de Karbala - Al Hussein (P) fut donc récompensé à travers trois bienfaits :

- Les neuf Imams qui l’ont suivi ont été choisis par Dieu parmi sa descendance.

- Le lieu, plus particulièrement le mausolée, où il a été humilié est devenu un lieu saint et béni de Dieu où toute prière saine est acceptée.

- Le sol qui a bu son sang est béni de Dieu et permet de soigner bien des maladies.

Enfin, nous allons citer un Hadith dit des deux poids (Hadith-ul thaqalayni) qui renforce s’il en est besoin le verset P1:

«Je vous lègue deux poids: le premier c’est le Livre de Dieu dans lequel sont votre Guidance et votre Lumière. Puisez dans ce Livre et accrochez-vous à ce Livre et à ma descendance (Ahl-ul-Beyt), ma descendance, ma descendance.», D’après Sahih Muslim de Muslim, Tome II à la page 238.

Imam Ahmad a rapporté ce Hadith sous une autre forme avec toutefois le même fond dans ses Musnad tome V pages 182 et 189 ainsi que dans le tome III pages 17 et 26 :

«Je vous lègue deux poids: le premier est le Livre de Dieu, le deuxième c’est ma descendance. Le Livre de Dieu et ma descendance c’est une corde tendue entre le ciel et la terre. Al Latifoul Khabirou (Dieu) m’a dit que ces deux ne se sépareront jamais jusqu’à la fontaine de Kawçar.»

Tabarâni rapporte également ce hadith dans Al Kanz page 44 tome I. De même que Hâkim dans le Volume III de son Mustadrak page 148. Egalement Tabarî, Ibn Khaldun, Abul Fidâh, entre autres.

De tout ce qui précède nous concluons simplement qu’à la question «vers qui se diriger pour avoir la bonne interprétation du Coran», Dieu nous répond:« vers la descendance purifiée du Prophète».

P2«Dieu ne veut autre chose, en vérité, que faire partir de vous la souillure, gens de la maison, et vous purifier de purification parfaite.» (Ahzab, 33: 33)

Pour bien comprendre ce verset plus connu sous le nom de verset de la purification, il est nécessaire et peut-être suffisant de rappeler les circonstances de sa révélation.

En effet, le Prophète (P) se trouvait au moment de sa révélation chez son épouse Umm Salama, Mère des Croyants connue pour sa piété et ses vertus. Umm Salama dit d’après un Hadith tiré de Yanâbi al Mawada (page 125) de Al Ghanduzi :

«C’est chez moi que fut descendu le verset de la purification. Un jour, Fatima était venue avec une marmite contenant une soupe de viande. Le Prophète lui dit: "Appelle ton mari, ainsi que (tes enfants) Hassan et Hossein." Elle les fit venir. Ils étaient en train de manger quand fut révélé le verset. Puis le Prophète les recouvrit avec un manteau de Khaybar qu’il portait sur lui, et dit:"Mon Dieu, ceux-là sont les Gens de ma Maison, et mes protégés; éloigne d’eux la souillure et purifie-les complètement!" »

‘Umar Ibn Abi Salama, beau-fils du Prophète (P), confirme les paroles de sa mère dans les mêmes termes en y ajoutant qu’à la suite Umm Salama demanda : «Suis-je avec eux, O Prophète de Dieu ?». Le Prophète lui répondit: «Tu as ton rang, et tu es pour le mieux.»

Bien des savants sunnites professent que ce verset a été révélé à l’endroit du Prophète et des quatre autres personnes citées précédemment. Donnons quelques références: Al Ghanduzi dans Yanâbi al Mawada, page 126; Al Suyûti dans Al-Durr Al-Mansûr, Tome V, page199; Ahmad Ibn Hanbal dans Moussnad Tome I, page 331; Fakhr Râzi dans Tâfsir, tome I, page 783; Ibn Hajar dans Sawâiq, page 85; etc.

D’ailleurs Al Ghanduzi rajoute à la même page précitée :

«Cette tradition est bonne, et sa chaîne de transmetteurs est authentique, de sorte qu’elle est la meilleure tradition, dans ce sujet.»

Egalement dans Sahih de Muslim, Aïcha, la Mère des Croyants, confirme:

«Le Prophète portant un manteau de poils de chameau, allait sortir très tôt le matin, quand Hassan arriva. Il le fit entrer sous le manteau. Hussein arriva à son tour, il le fit entrer aussi; puis Fatima, puis Ali. Le Prophète récita alors le verset de la purification.»

Enfin Al-Souyoûti dans Al-Durr Al-Mansûr rapporte le discours de Ibn Abbas transmis par Tarofa : «Nous avons vu l’Envoyé de Dieu venir pendant neuf mois consécutifs devant la maison de Ali Ibn Abi Tâlib, au moment des prières et dire : «Que la paix, la bénédiction et la clémence de Dieu soient avec vous, O Gens de la Maison» et puis réciter le verset de la purification.». Ce Hadith a été aussi rapporté selon Abu al-Hamrâ par Tabarâni, par Ibn Jarir et par Ibn Mardawyh.

Une fois les circonstances de la révélation éclaircies, nous pouvons à présent contrarier facilement et avec de simples arguments sémantique et grammatical ceux qui ont tenté de donner une autre interprétation à ce verset.

Ces détracteurs soutiennent l’idée que ce verset s’adresse aux femmes du Prophète (P) ou encore que la souillure dont il s’agit n’est que d’ordre physique. Or du début de ce verset:

«Tenez vous dignes...»

Jusqu’à:

«...obéissez à Dieu et à son Messager.»,

Dieu s’adresse à des femmes au vu de la marque du féminin pluriel «na» à la fin des mots. Et sitôt après Dieu s’adresse aux Ahlul Bayt au masculin pluriel, les mots se terminant par «koumou». A supposer même que les femmes du Prophète en fassent parties, alors faudrait-il oser soutenir et démontrer qu’elles sont aussi purifiées que les Gens de la Maison alors que le Prophète leur demande de garder leur rang à elles.

Quant au mot rijsa utilisé dans le verset et qui est traduit par le mot souillure, il est clair qu’il signifie aussi bien la souillure physique que celle plus subtile d’ordre spirituel. En effet les boissons fermentées, le jeu de hasard, les stèles, les flèches divinatoires sont rijsa (Al Ma’ida, 5: 90), la viande de porc, le sang sont rijsa (Al-An’âm, 6: 145), la mécréance est rijsa (Al Tawba, 9: 125). Egalement lorsqu’on est en situation d’impureté (souillure physique) et qu’on n’a pas d’eau pour faire ses ablutions Dieu nous autorise à nous purifier à travers une simple pierre; ce qui traduit que la purification exigée pour prier est d’abord et surtout spirituelle alors qu’elle a une apparence bien physique. On voit bien qu’il est difficile voire erroné de détacher le physique du spirituel en matière de souillure d’autant plus que la souillure externe chez un purifié pourrait être dépolarisée c’est à dire vécue en bien.

Nous pouvons ainsi déduire de ces quelques lignes que le verset de la purification nous assure de la pureté parfaite des Ahlul Bayt qui sont la descendance du Prophète de l’Islam (p).

P3«Ensuite nous fîmes hériter du Livre ceux de Nos adorateurs que Nous avons purifiés.» (Fâtir, 35: 33)

Dieu nous confirme dans ce verset ce que nous venons de commenter pour le verset de la purification: après les avoir purifiés ( le même mot : al Mutaharuna dans les deux versets) Dieu a fait hériter les Ahlul Bayt du Savoir Suprême, la Connaissance du Coran, Source de Guidance pour la Umma.

Citons à ce propos le Hadithou’Safîna (tradition de l’Arche) rapporté par Al Hâkim, d’après Abi Dharr page 151 du Volume 3 d’Al Mustadrak :

«Mes Ahlul Bayt sont parmi vous comme l’Arche de Nuh’; qui y monte est sauvé et qui s’en détache se noie et périt.»

Al Tabarâni, dans Al Awsat d’après Abî Sa’ïd, ajoute ceci: «Mes Ahlul Bayt sont parmi vous comme la porte de la rémission des enfants d’Israël, qui y rentreest pardonné» et aussidans Al Sawa’îkh page 89: «Que soient mes Ahlul Bayt pour vous, ce qu’est la tête pour le corps, les yeux pour la tête qui ne trouve son chemin que par eux.» .

Dans une autre tradition rapportée par Ibn Hadjar dans Al Sawa’ikh al Muhrikha aux pages 148 et 226 le Prophète (P) dit : «Ne les devancez pas, vous périrez, ne vous en éloignez pas, vous périrez, et ne leur donnez pas de leçons, ils sont plus savants que vous.» Al Ganduzi confirme ce Hadith dans Yanabî’ al Mawwadda aux pages 41 et 355.

Après avoir cité ces hadiths Ibn Hadjar explique: «Les comparer à l’Arche de Nuh’ signifie que ceux qui les aiment et les glorifient en signe de remerciements pour la grâce de Celui qui les a honorés, et qui trouvent leur voie en suivant leurs Imams, sont sauvés des ténèbres de la discorde, mais ceux qui s’en écartent se noieront dans la mer de l’ingratitude et périront dans les antres de l’injustice.»

Ce verset confirmé et étayé par ces quelques Hadiths du Prophète (P), nous désignent sans aucune ambiguïté les véritables et uniques Héritiers de la Connaissance des Ma’aânis (le sens profond) du Coran: les purifiés que sont les Ahlul Bayt (P).

P4 «C’est ce dont Dieu fait bonne annonce à ceux de Ses esclaves qui croient et font bonne œuvre! - Dis: "Je ne vous en demande de salaire qu’un amour pour mes proches."» (Chûra, 42: 23).

L’Annonce que Dieu fait ici à Ses pieux adorateurs est la religion de la Soumission (l’Islam). Le Tout-Puissant n’en demande de salaire pour le Prophète (P) qui est Son Envoyé, c’est-à-dire celui-là même qui a accompli l’Œuvre de Dieu sur terre et qui mérite les marques de reconnaissance de sa communauté, qu’un amour pour ses proches (khurba) c’est-à-dire sa descendance.

A présent donnons quelques Hadiths du Saint Prophète (P) relatifs à ce verset et rapportés par des savants de très grande notoriété:

D’après Al Tabarâni dans Al Awçat repris par Al Suyûti dans Ihya’al Mayyit, le Prophète (P) dit: «Conservez votre affection pour Ahlul Bayt. Qui retrouve Allah en nous aimant, entrera au Paradis par notre intercession. Par Celui qui tient mon âme entre Ses mains, l’acte du serviteur ne sera reconnu que s’il connaît notre droit.»

« La reconnaissance de la Famille de Muhammad disculpe du feu. L’amour de la Famille de Muhammadpermet d’accéder au chemin, la soumission à la Famille de Muhammad est un refuge contre la souffrance.» Cité par le juge Aya’d dans un chapitre de Al Shifâ’ au début de la page 40 de la deuxième partie.

« Au jour dernier, les pas du serviteur ne passeront pas avant qu’il ne soit questionné à propos de quatre: son âge et comment il le consacra, son corps et comment il l’usa, sa fortune et comment il la dépensa et d’où il la tira, et son amour pour nous, les Ahlul Bayt.» rapporté par Al Tabarâni d’après Ibn Abbas, cité par Al Souyoûti.

«Qui passe son temps à la Mecque, prie et jeûne mais déteste la Famille de Muhammad, ira au feu.» rapporté par Al Tabarâni et par Hâkim.

«Moi, mes délicieux enfants et ma descendance bienveillante sommes les plus cléments d’entre les enfants et les plus savants d’entre les adultes, c’est en nous qu’Allah renie le mensonge, qu’Il arrache les canines des chiens, c’est par nous qu’Il délie vos chaînes, qu’Il dénoue le nœud autour de vos cous, c’est par nous qu’Il ouvre et qu’Il ferme.» cité dans Kanz al Ummal volume 6 page 396.

«Les aimer c’est croire, les détester c’est mécroire, s’en rapprocher constitue le Salut et le Refuge. Si l’on compte qui sont les pieux, ce sont leurs Imams ou sil’on demande qui sont les meilleurs de la terre, il sera répondu: eux.» Dit Al Farazdaq à leur propos.

L’Imam Al Chafî’ un des quatre Imams des grandes Écoles sunnites dit dans un très beau poème:

«O Famille du Prophète, vous aimer est un ordre donné par Allah et révélé par le Coran. Il suffit, qu’en signe du grand honneur qui vous est dû, que la prière de celui qui ne vous salue pas devienne nulle.»

Bien d’autres versets du Coran nous font obligation de les aimer - mais aussi et surtout de suivre leurs enseignements comme on l’a montré dans les commentaires du verset P3 - ainsi que de multiples autres Hadiths et poèmes faits par des savants qui font autorité dans le monde musulman.

Il est dés lors clair que tout musulman sincère se doit:

* D’avoir pour guides les Ahlul Bayt et la lignée d’Imams issue d’eux.

* D’aimer et de vénérer la descendance du Prophète Muhammad (P).

P5« Si quelqu’un te contredit après ce que tu as reçu en fait de science, dis:Venez! Appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes nous ferons alors une exécration réciproque en appelant une malédiction de Dieu sur les menteurs.» (Al-îmran, 3 : 61)

Ce verset, connu sous le nom de Aya-al-Moubahala (Verset de l’exécration) a été révélé au Saint Prophète (P) à la suite d’une lettre adressée aux chrétiens de Najrân les appelant à sa Foi. En réponse ils sélectionnèrent parmi eux quatorze hommes - des Évêques et des Prêtres - pour aller à Médine s’informer tant de la religion que des mérites du Prophète (P); leur véritable dessein étant bien sûr d’arriver à faire prévaloir leur religion devant celle des musulmans et pouvoir ainsi rester dans leur Foi.

Devant le refus du Prophète (P) de les recevoir ‘Ali (P) leur conseilla d’ôter leurs vêtements de soie et leurs bagues en or. Ils s’exécutèrent et furent alors aimablement reçus par le Prophète. Lors d’une discussion sur Jésus (P), le Prophète leur expliqua que Jésus (P) n’était qu’un Prophète.

Après cette rencontre, les versets suivants furent révélés au Prophète (P) :

«En effet, il en est de Jésus comme d’Adam auprès de Dieu : Dieu l’a créé de terre, puis Il lui a dit : «sois», et il fut.

La vérité est de ton Seigneur. Ne sois donc pas du nombre des sceptiques.

Si quelqu’un te contredit après ce que tu as reçu en fait de science, dis : «Venez ! Appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes : nous ferons alors une exécration réciproque en appelant une malédiction de Dieu sur les menteurs.»» (Al-îmran, 3: 59 à 61)

De retour de leur congé à la recherche d’arguments, les chrétiens délégués furent alors informés du Décret de Dieu et l’acceptèrent comme un moyen de mettre fin à la discussion, respectant en cela une vieille tradition arabe de cette époque, la Mubahala (épreuve de mutuelle malédiction ou encore une sorte d’ordalie).

Le jour du rendez-vous, le Prophète (P) en se rendant au lieu choisi pour l’épreuve, tenait Al Hassan (P) d’une main et Al Hussein (P) de l’autre, représentant «nos fils».Sa fille Fatima (P), représentant «nos femmes», marchait derrière lui suivi de ‘Ali (P) assimilé à la propre personne du Prophète (P), en d’autre terme son alter - ego, dans l’expression «nous-mêmes» [26]. Ce point de vue sur ce que représentait chaque personne présente autour du Prophète (P) n’est pas sujet de discussion car l’unanimité s’est faite autour de cette interprétation.

Avant de se rendre au lieu susdit, l’Archevêque aurait conseillé à ses hommes de ne pas accepter de jurer au cas où le Prophète (P) ne se serait entouré que des membres de sa Famille. Dans le cas contraire, il leur aurait recommandé de ne pas hésiter à aller jusqu’au bout.

A la vue d’une aussi sainte constellation, l’Archevêque et ses hommes craignant alors pour leur sort, renoncèrent à subir l’épreuve de Mubahala. Ils trouvèrent leur salut dans la promesse de payer un tribut annuel d’environ quatre vingt mille dirhams.

Nous devons retenir là que le Prophète (P), en se faisant entourer de ‘Ali (P), Fatima (P), Al Hassan (P) et Al Hussein (P), a voulu démontrer aux yeux du monde et en prenant Dieu pour Témoin que seuls ceux-là étaient en mesure de tenir un tel défi en faisant exaucer son Vœu grâce à leur pureté parfaite (Voir le verset de la purification P2 ).

P6 « Mais non! Je jure par les couchers d’étoiles! - Et vraiment c’est un serment énorme, si vous saviez! - que ceci est certes oui une noble lecture, dans un Livre codé que seuls les purifiés touchent.» (Wâqi’a, 56: 75 à 79)

Note:

[23] Rapporté par Salman Al Fârissi un Compagnon du Prophète cité par Gandu’zi dans Yannabi Ul Mawâda.
[24] Voir preuve P2 ci-après.
[25] Pour de plus amples informations voir plus loin l’histoire de la vie de l’Imam Ali.
[26] Quelques références à ce propos: a) Muslim dans son Sahih, cite Sa’d Ibn Abî Waqâs (voir «Suyûti’s His. of Cal.de Major Jarrett, page 173. b) Zamakhshari, I-193. c) Tabari, III-300. d) Râzi, VIII-82 à 88.
 
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