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LE MARIAGE TEMPORAIRE
Si l'on se réfère à l'histoire de la législation islamique, nous trouvons que les Musulmans s'accordent sur le fait que le Prophète (P) ait institué le mariage temporaire dans des conditions particulières. Mais certains Musulmans pensent que ce mariage ait été abrogé ce qui signifie que ce qui été considéré comme licite est devenu illicite. Certains autres Musulmans pensent que ce mariage a été permis deux fois et abrogé deux fois. Mais les sources islamiques chi'ites affirment, en se basant sur des rapports traditionnels, que ce mariage n'a pas été abrogé. Elle soumettent, en même temps, les rapports affirmant l'abrogation de ce mariage, à un examen minutieux, tout en présentant des Traditions affirmant que la prohibition était du genre administratif émanant du deuxième calife 'Umar Ibn al-Khattab qui aurait dit: "Il y avait, au temps du Prophète, deux jouissances qu'il avait permises. Quant à moi, je les défends et je punirai ceux qui s'y adonneront".
Et comme on sait que personne ne pourra interdire ce qui a été permis par le Messager de Dieu (P), on ne peut que comprendre la prohibition en question en tant que prohibition administrative dictée par un intérêt limité à un moment bien déterminé.
Quoi qu'il en soit, la jurisprudence islamique chi'ite part d'une considération selon laquelle la législation concernant ce mariage n'a pas été changée, alors que la jurisprudence islamique sunnite part d'une considération selon laquelle cette législation a été abrogée à partir de l'abrogation de la permission émanant du Prophète (P).
Les jurisconsultes chi'ites citent une Tradition émanant de l'Iman 'Ali qui dit: "Si 'Umar n'avait pas prohibé (le mariage de) la jouissance, personne en dehors des malheureux n'aurait commis l'adultère", ou selon, une autre version, "très peu de gens auraient commis l'adultère".
C'est donc sous cet angle qu'on peut discuter cette question qui constitue un objet de controverse entre les Musulmans et, peut-être aussi, entre les non musulmans. C'est ce que nous avons remarqué lorsque ash-Shaykh Rafsanjani (président de la République Islamique de l'Iran) avait posé la question dans l'un des Discours du Vendredi. Les agences de presse étrangères se sont alors pressées, dans leurs titres et dans leurs analyses, à parler de ce qu'elles ont considéré comme un appel à la libération ou même au libertinage sexuel. Ainsi, l'idée qu'on peut se faire de ce mariage l'identifie à des simples états de licence sur le plan sexuel, licence qui pourrait arriver, dans l'imagination de beaucoup de gens, à la limite de l'anarchie totale. On peut aussi croire que ce mariage entraîne beaucoup de problèmes sociaux dans la mesure où il constitue une affaire particulière et limitée aux deux personnes concernées. Cela peut entraîner maintes problèmes de nature sociale en liaison avec ce que représente les termes de la "libération" ou du "libertinage" sexuels auxquels il pourrait s'identifier au niveau des conséquences et des faits, sans qu'il en soit ainsi sur le plan juridique.
Nous pouvons étudier la question, après l'avoir fondée et justifiée, du point de vue légal, par la référence aux discussions jurisprudentielles compétentes. Il n'est point besoin de dire qu'il ne s'agit pas ici d'une approche jurisprudentielle qui traiterait la question du point de vue de sa valeur positive ou négative… Il s'agit seulement d'envisager la question du point de vue social et de s'interroger: le mariage temporaire constitue-t-il ou non un besoin social nécessaire pour trouver une solution au problème sexuel? Cette question est fondée, bien sûr, sur le fait que le mariage permanent peut constituer une solution à ce problème en raison de ses conséquences positives au niveau de la vie sociale.
Il est nécessaire, pour répondre à cette question, de l'étudier d'un point de vue historique. On constate, à cet effet, que le mariage permanent constitue une institution connue depuis toujours. Mais il allait toujours de pair avec les relations illégales qui ont constitué, elles aussi, un phénomène humain dominant tout comme le mariage permanent, et ce en dépit de la disproportion quantitative relative à l'étendue de chacun de ces deux phénomènes.
La question qui se pose, à ce sujet, est la suivante: pourquoi l'homme a-t-il eu besoin de l'adultère ou des relations illégales tant que les relations légales étaient en vigueur surtout dans les vieilles sociétés où la polygamie constituait un phénomène ordinaire dans la mesure où la monogamie n'est devenue –que tardivement- l'institution légale de la législation civile occidentale influencée par la législation chrétienne dans ce domaine?
Pourquoi ce phénomène a-t-il pris cet aspect?
On peut dire, tout d'abord, que le mariage permanent n'a pas résolu le problème sexuel, car l'homme peut avoir besoin, dans beaucoup de situations, d'aller au-delà du mariage permanent, et ce lorsque ce mariage ne lui permet pas (par exemple, lorsqu'il est en voyage ou dans n'importe quelle autre situation exceptionnelle) de varier ou de renouveler ses relations sexuelles.
On peut donc constater que les relations illégales étaient en vigueur dans les conditions où les possibilités du mariage permanent faisaient défaut, où lorsque certains penchants ou besoins imposaient le recours à des relations en dehors du cadre de ce mariage.
D'où, on peut signaler que la législation, toute législation, doit –lorsqu'elle étudie l'intérêt de l'être humain à travers la confrontation qu'il fait avec ses problèmes- fermer toutes les brèches qui pourraient alimenter ces problèmes et les nourrir. Et si l'on s'accorde sur le fait que l'Islam considère la dimension sexuelle de la vie de l'homme comme un besoin naturel instinctif qui s'ajoute à ses autres besoins naturels sans ornements, sans sacralités, sans sentiments d'infériorité pour ce besoin et sans préjugés le considérant comme sale ou souillé car il est un besoin naturel tout simplement… si l'on s'accorde sur tous ces faits, nous trouvons qu'il n'est en rien nuisible ou humiliant pour la femme et pour l'homme de chercher à satisfaire ce besoin dans le cadre de la Loi.
La relation sexuelle est très naturelle du point de vue islamique. Mais comme elle est en rapport avec la question des rapports relatifs, et des autres relations de ce genre, l'Islam cherche à situer cette relation à l'intérieur d'un cadre bien limité.
On peut penser que l'Islam prend en considération le besoin qu'a cette relation sexuelle d'être stable. Cela est indispensable pour assurer la stabilité des responsabilités de la maison conjugale, sur le plan de la distribution des responsabilités et des droits de chacun de l'époux et de l'épouse. Le mariage permanent est ainsi institué pour répondre à ce genre de considérations.
D'autres part, ce mariage peut ne pas être une solution dans certaines circonstances. Il y a des hommes et des femmes qui ne présentent pas, pour des raisons bien déterminées, le profil nécessaire pour le mariage permanent. Ainsi, et comme la question sexuelle est un besoin naturel de l'homme et de la femme, le mariage temporaire intervient, dans ces circonstances, pour constituer la solution qui leur donne le moyen d'organiser une relation temporaire, dans le cadre de la Légalité.
Cela veut dire que l'Islam leur donne le moyen d'établir une relation sur la base d'un contrat, d'une dot et de certains autres engagements, comme ceux en rapport avec les conséquences et les fruits de ce mariage où l'enfant né de ce mariage est légitime à cent pour cent, sans différence aucune avec l'enfant né du mariage permanent. Cela fait de la relation sexuelle temporaire une relation conjugale où certaines responsabilités comme celles relatives à la pension et aux autres dépenses sont nettement inférieures dans la mesure où la nature de cette relation est différente de celle du mariage permanent dont les problèmes ne sont pas tout à fait les mêmes.
Les paroles de l'Imam 'Ali (P) disant: "Si Umar n'avait pas prohibé (le mariage de) la jouissance, personne en dehors des malheureux n'aurait commis l'adultère" nous font comprendre que l'adultère constituait un besoin dans la mesure où le mariage permanent ne satisfait pas tout ce besoin. Pour cette raison, il était nécessaire d'instituer un autre mariage pour compléter la satisfaction de ce besoin. Ce mariage est le mariage temporaire.
On peut, d'une manière générale, comprendre et justifier la législation de ce mariage qui est, à notre avis, encore en vigueur, du point de vue de l'opinion qui lui est favorable. On peut dire aussi que ce mariage est intervenu pour proposer une solution du problème sexuel dans la vie humaine.
Quant à savoir pourquoi la plupart des gens refusent ce mariage et pourquoi il existe tant de controverses à son sujet, la réponse est qu'il est considéré, par beaucoup de Musulmans, comme une relation illégale. Ainsi, ils le refusent comme ils le font à l'égard de toute autre relation illégale. Ce mariage n'est même pas familier dans les milieux islamiques chi'ites bien qu'ils le considèrent comme légal. Il est naturel pour les sociétés d'envisager beaucoup d'affaires peu familières comme elles le font avec les affaires illégales. Ainsi, les gens, même dans certaines sociétés chi'ites considèrent le mariage temporaire (le mariage de la jouissance) d'une manière plus dangereuse que celle avec laquelle ils considèrent l'adultère. Ils peuvent prendre une attitude mécontente vis-à-vis de l'adultère, alors que, vis-à-vis du mariage temporaire, ils prennent une attitude violente. C'est ce que nous avons remarqué dans les mass medias au début de l'avènement, dans le milieu chi'ite, du mouvement islamique engagé qu'on présente sous le nom de "fondamentaliste" (usuliyya). Les mass médias ont alors longuement évoqué ce mariage et son ampleur. Beaucoup de discours attaquaient le mouvement islamique à travers ce phénomène qui n'était même pas un phénomène, mais plutôt des cas individuels. Nous signalons que ceux qui attaquaient ce phénomène représenté par le mariage temporaire, n'avaient pourtant rien à reprocher aux relations illégales qui se font au nom de la liberté sexuelle. Le mariage temporaire, ou de "jouissance" est une affaire peu commune. Pour cette raison, les gens prennent à son égard la même attitude qu'ils prennent à l'égard de tout autre chose peu commune et peu familière. Mais on y ajoute aussi la part des mass médias qui cherchent, avec leur jeu de l'information-consommation, à marquer des points noirs sur le compte de tel ou tel mouvement ou orientation.
LES LIMITES DU MARIAGE TEMPORAIRE
Il existe un désaccord jurisprudentiel au sujet du mariage en général. Ce désaccord est présent chez les Sunnites et les Chi'ites à la fois et il se situe au niveau de la réponse à la question suivante: la femme vierge, pubère et adulte a-t-elle besoin de l'autorisation de son tuteur, son père ou son grand père paternel, pour valider son mariage, ou bien est-elle, tout comme l'homme pubère et adulte, dispensée d'une telle autorisation dans la mesure où la puberté et l'âge adulte font d'elle un être humain parfait et indépendant pour ce qui est de sa volonté et de ses décisions, ce qui lui donne la liberté de s'autodéterminer, de diriger ses affaires commerciales et ses engagements personnels?
Il existe, chez les Sunnites et chez les Chi'ites, une tendance qui admet l'indépendance de la femme pubère et adulte au sujet de son mariage, tout comme c'est le cas de l'homme pubère et adulte. Cette tendance est fondée sur une considération voulant que la puberté et l'âge adulte confèrent à la personne concernée une personnalité juridiquement légale et entièrement indépendante sur laquelle personne n'a aucun droit de regard ou d'autorité.
Mais il existe aussi une autre tendance pour laquelle personne n'a aucun droit de regard ou d'autorité.
Mais il existe aussi une autre tendance pour laquelle la femme pubère et adulte doit demander l'autorisation de son père ou de son grand-père paternel. Une troisième tendance, extrémiste, donne au tuteur le droit de marier la femme, même sans son consentement.
Toutes ces opinions ont un caractère jurisprudentiel et elles portent toutes sur la question de l'indépendance de la femme pubère et adulte quant à la décision au sujet de son mariage, abstraction faite de la nature de ce mariage.
Il existe, en ce qui concerne cette question, deux avis différents dans la jurisprudence chi'ite: La première admet l'indépendance de la femme pubère et adulte quant à la décision du mariage. La seconde prévoit la nécessité de l'autorisation du père ou du grand-père paternel.
Sur la base de ces deux avis, la qualification relative au mariage temporaire est la même que celle relative au mariage permanent. L'avis prévoyant l'indépendance de la femme, au sujet de sa liberté personnelle, lui donne généralement le droit de se marier après l'étude de la question, et ce qu'elle soit vierge ou non.
Ceux qui ne prévoient pas l'indépendance de la femme font dépendre l'affaire de l'autorisation du père ou du grand-père paternel. Mais il est naturellement difficile pour le père ou le grand-père paternel d'admettre cette affaire, ce qui fait d'elle une affaire peu réaliste dans le mouvement de la législation.
A partir des considérations que nous venons d'évoquer, on peut dire que la question n'est pas problématique dans ce domaine. Elle dépend de la volonté de la femme qui étudie ce mariage du point de vue de son intérêt tout comme elle le fait vis-à-vis du mariage permanent.
Nous remarquons par exemple qu'il existe des femmes qui avancent dans l'âge et qui restent ainsi sans mariage, comme c'est les cas des femmes en état de célibat prolongé et qui ne trouvent pas l'occasion de se marier conformément au mariage permanent en raison de tel ou tel empêchement. Ces femmes peuvent sur la base de ces réserves, pratiquer le mariage temporaire dès lors qu'elles trouvent qu'elles ont intérêt à le faire.
LES DÉPENSES DANS LE MARIAGE TEMPORAIRE
Le mariage temporaire constituait une solution aux problèmes qui pourraient accabler l'homme dans le mariage permanent. Parmi ces problèmes, on peut signaler celui des dépenses et des responsabilités financières représentées par la préparation de la maison conjugale, l'achat des meubles et la satisfaction des demandes de l'épouse. Si ce genre de responsabilités était présent dans le mariage temporaire, il serait alors semblable, pour ce qui est des charges financières, au mariage permanent. L'homme ne pourrait alors plus résoudre le problème représenté sous certains de ses aspects, par son incapacité d'entretenir le ménage.
CONFUSION DISSIPÉE
Certains émettent une confusion au sujet d'une prétendue anarchie qui frapperait la filiation de la progéniture dans le mariage temporaire. Pour leur répondre, nous disons qu'il n'ont pas étudié la question du mariage temporaire ou "de jouissance" du point de vue jurisprudentiel. Pour des raisons ayant trait à la grossesse, la femme qui pratique ce mariage ne peut légalement avoir des contacts avec un homme qu'après deux menstruations consécutives au dernier contact avec l'homme du mariage précédent. Ainsi, le mariage temporaire n'entraîne pas le mélange des semences et ne conduit nullement à l'anarchie de la filiation.
La nécessité d'une durée bien déterminée séparant deux mariages temporaires est essentielle pour ce genre de mariage ainsi que pour le mariage permanent.
LES DEUX AVIS DU MARTYR MUTAHHARI ET DE AS-SAYYID MUHAMMAD TAQI AL-HAKIM
Nous sommes d'accord avec les points de vue qui prônent la normalisation du contrat du mariage dit "de jouissance". On pourrait ainsi le célébrer comme c'est le cas dans les noces du mariage permanent: en tant que Musulmans, nous croyons à la légalité et à la validité de ce mariage et nous le considérons aussi licite que le mariage permanent. Il nous est indispensable de le libérer et de lui donner libre cours dans la société pour résoudre un problème réel, d'une part, et pour en finir avec son statut comme "complexe" dans la mentalité des gens, d'autre part. Cela est nécessaire dans la mesure où toute législation qui ne se voit pas assez encouragée pour devenir un phénomène social risque d'être vécue comme un tabou par la mentalité sociale. On le voit bien actuellement dans la campagne menée systématiquement par certains contre la polygamie qui a commencé à être envisagée, dans certaines sociétés, comme un gros problème, comme quelque chose d'illicite: l'homme qui se marie une deuxième ou une troisième fois peut encourir un sévère refus de la part de la société qui le traite comme s'il entretenait une relation illégale. Toute la question doit se poser ainsi: ce mariage temporaire est-il ou non un mariage légal? S'il est légal et si sa légalité sert certains intérêts sociaux, on est obligé de le promouvoir en phénomène social, en l'enregistrant administrativement pour garantir les droits de la progéniture et en le célébrant comme on le fait lors du contrat du mariage permanent…
L'INFLUENCE DU MARIAGE TEMPORAIRE SUR LA VIE FAMILIALE
Le mariage de jouissance pose certains problèmes au niveau de la vie familiale, surtout au moment où on met la première femme au courant de l'affaire. On peut facilement comprendre les réactions de celle-ci, mais le besoin s'impose de partir d'une vision générale qui prend en compte le fait que toute législation ne peut être positive sous tous ses aspects, ni négative sous tous ses aspects. Toute législation possède ses aspects positifs et ses aspects négatifs et elle peut être illicite lorsque ses aspects négatifs sont plus sensibles que ses aspects négatifs. On trouve un exemple sur cette question dans les paroles de Dieu –qu'Il soit glorifié et exalté- prononcées au sujet du vin et des jeux de hasard: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: "ils comprennent un grand péché et des avantages pour les gens. Mais le péché qu'ils comprennent est plus grand que leurs avantages". Coran, "al-Baqara" (la Vache), Il, 219.
Mais si les aspects positifs d'une législation sont plus sensibles que ses aspects positifs, elle peut aller dans le sens de la permission ou même de l'obligation.
Pour cette raison, il est nécessaire de poser la question de la manière suivante: "Comment l'homme qui a besoin, d'une manière ou d'une autre, dans une condition ou dans une autre, de se marier temporairement... comment pourrait-il faire face à ce besoin? Devrait-il le refouler? Mais le refoulement peut conduire à des complexes psychiques. Devrait-il lui faire face en cherchant un moyen illégal pour le satisfaire? Mais cela nuit à la vie conjugale et souille la pureté de l'homme au point de le pousser à abandonner totalement sa vie conjugale.
Nous pensons que les problèmes que peut susciter le mariage temporaire, notamment chez les époux modérés du point du vue de leurs pulsions instinctives, ne sont pas à même de saper les fondements de la vie familiale. Mais ils peuvent causer des ennuis. C'est normal. Le mariage permanent lui-même peut causer des ennuis.
On peut aussi ajouter que, dans la société non islamique, les Musulmans ont besoin d'être immunisés contre la dissolution représentée par l'importance des relations illégales…
Nous pensons que la pratique du mariage temporaire peut être plus urgente dans la société non islamique qu'elle ne l'est dans la société islamique.
LES ASPECTS NÉGATIFS DU MARIAGE TEMPORAIRE. COMMENT LES RÉSOUDRE?
Pour savoir si nous sommes capables de résoudre les problèmes ou non, il nous est nécessaire d'étudier chaque problème à part, il nous est aussi nécessaire d'étudier les vraies possibilités pour l'Islam de pénétrer dans le réel et de le transformer en fonction de ses besoins. Il en est ainsi car la solution des problèmes peut ne pas être fondée sur la législation, mais sur le fait que la législation peut ne pas posséder les moyens réels de s'imposer sur la vie sociale.
Ainsi, nous pensons qu'en instituant le mariage permanent, l'Islam ou toute autre loi peuvent ne pas avoir besoin d'avoir recours à la pression pour pouvoir résoudre tel ou tel problème lié à ce mariage et ce du fait qu'ils ne possèdent pas les moyens réels, ayant ou non trait au pouvoir, indispensables pour apporter une solution.
Il est donc nécessaire d'étudier chaque problème à part dans le but de les connaître et d'identifier les moyens disponibles de les résoudre.
COMMENT RÉSOUDRE LE CONFLIT AU SUJET DES ENFANTS NÉS DU MARIAGE TEMPORAIRE?
Il est possible, en cas de désaccord à ce sujet, que l'homme et la femme mettent l'affaire devant la justice. La femme doit alors prouver qu'elle était mariée à l'homme présumé être le père de l'enfant. Si elle ne possède pas une preuve, c'est à l'homme de jurer qu'il n'est pas le père. Il sera ainsi possible de rejeter l'accusation de la femme à partir des données apparentes de l'affaire. Ce genre de discorde n'est pas propre au mariage temporaire. Il peut aussi se rencontrer dans les mariages permanents non enregistrés officiellement.
Nous savons qu'en Islam, la légitimité de l'enfant ne dépend pas de son enregistrement dans un tribunal. Il existe deux avis au sujet de la légalité du contrat de mariage. Le premier est celui adopté par l'école sunnite prévoyant la validation du mariage par deux témoins et le second, adopté par la jurisprudence chi'ite pour laquelle il est nécessaire d'avoir deux témoins pour valider le divorce et non le mariage.
Ainsi, et dans le cas où le mariage permanent se fait sans deux témoins, où en la présence de deux témoins peu crédibles aux yeux de la justice, il est naturel que l'affaire soit portée devant le tribunal qui doit chercher à savoir si le mariage a été contracté ou non et si l'enfant est le fruit de ce mariage ou non. Toutes ces questions ont leurs réponses légales dans la jurisprudence islamique.
Que dire si l'on trouve que les inconvénients du mariage temporaire sont plus sensibles que ses avantages?
Une telle supposition n'est pas réaliste car on ne trouve pas dans la pratique, dans le réel, des cas où les inconvénients sont plus sensibles que les avantages. On peut trouver des cas où ce mariage est mal vécu, ou mal pratiqué, ce qui peut être aussi présent au niveau du mariage permanent. On doit donc penser aux moyens qui garantissent la bonne ou la meilleure pratique de ce mariage au lieu de le supprimer entièrement et entrer, par conséquent, dans une situation encore plus difficile.
Il y a eu certaines controverses qui nous ont été présentées et nous avons pu les résoudre à la lumière de la Loi.
PRUDENCE ET CONSCIENCE
Nous devons dire à toutes nos générations que la question sexuelle n'est pas une simple affaire d'un instinct que l'homme cherche à satisfaire. Mais c'est une affaire qui est en rapport avec l'être humain, c'est-à-dire avec l'homme et la femme. Il est donc nécessaire, pour ceux qui se proposent de se marier temporairement ou même d'une manière permanente, de respecter l'humanité de l'homme et de la femme dans ce domaine et ce en s'efforçant de ne pas porter atteinte à l'humanité de l'être humain, surtout pour ce qui est de la femme qui est généralement la partie faible de la société. Il est indispensable donc de la respecter et de respecter son humanité et ses aspirations dans ce domaine.
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