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LES DIMENSIONS DE LA

RELATION CONJUGALE

L'homme représente cet être vivant qui se comporte à partir de ses instincts qui sont, à leur tour, à l'origine de son mouvement existentiel dans la direction de la réalisation de ses besoins. Il se comporte aussi à partir de sa dimension intellectuelle qui représente les visions constitutives de la conscience qu'il a de l'univers et de la vie. Si l'on considère la relation conjugale sous cet angle, on trouve que l'instinct y est essentiel pour deux raisons. La première est en rapport avec la satisfaction du besoin sexuel qui est aussi le principal moyen d'établir la chasteté dans la vie de l'homme. La seconde est en rapport avec la reproduction du genre humain. Cela signifie que la dimension instinctive constitue un élément essentiel dans le mariage. D'où le grand intérêt réservé par l'Islam aux qualifications en rapport avec la question sexuelle et son importance dans la relation entre l'homme et la femme.

Mais le mariage possède une dimension humaine qui s'ouvre à l'instinct pour lui donner le sens de l'amour et de la compassion, et ce pour que l'instinct cesse d'être quelque chose d'animal et de raide qui n'innerve pas les profondeurs des sentiments humains. Il existe beaucoup de Saintes Traditions Prophétiques qui attirent l'attention de l'homme sur la nécessité, pour lui, d'attendre et de faire en sorte que sa femme atteigne l'orgasme. En même temps, nous remarquons que l'enseignement islamique appelle l'homme à "se faire beau" pour sa femme, tout comme il appelle la femme à "se faire belle" pour son mari. C'est que les femmes aiment avoir des hommes ce que les hommes aiment avoir des femmes. Ainsi, l'Islam dirige l'état sentimental et humain qui anime l'interaction de l'homme et de la femme sur le plan de l'instinct et du désir…, le dirige de sorte à ce que l'homme ne soit pas égoïste sur le plan de la satisfaction de ses désirs. Il fait de même pour ce qui est de la femme dans le but d'unir l'homme et la femme et de les intégrer à travers les sentiments d'amour et de compassion qui font que chacun d'eux pense à l'autre et se comporte sur la base de diriger l'instinct et le désir dans le sens d'assurer le calme physique et la tranquillité spirituelle.

Il est à remarquer que, dans le but d'assurer cette tranquillité, l'Islam a institué des usages légaux et cultuels spécifiques de la relation sexuelle. Ces mœurs comportent des invocations et des formules à prononcer dont la fonction est de s'intérioriser la légalité de cette relation qui est consacrée par Dieu à travers les paroles divines qu'on adresse à la femme au moment de la conclusion du contrat de mariage.

Tout cela signifie que l'Islam s'intéresse à la dimension instinctive sexuelle qui constitue l'élément matériel et aux deux dimensions spirituelles et humaines, et ce pour que la relation conjugale ne soit pas un simple état occasionnel de la dimension physique de l'homme. Cette relation doit être un état multidimensionnel de la personnalité humaine capable d'activer l'amour et la compassion et d'assurer la présence de l'idée divine dans tous les aspects de cette question. A la lumière de toutes ces considérations, on peut dire que l'instinct sexuel est un instinct humain ayant une dimension spirituelle et une autre matérielle et possédant un caractère essentiel et non marginal dans le mariage.

Cette idée peut nous conduire à une autre: nombreux sont ceux qui cherchent à séparer la dimension sexuelle de la dimension humaine, ou qui cherchent à considérer le sexuel comme marginal dans le contrat de mariage. Ceux-là partent d'une considération selon laquelle l'acte sexuel est une activité honteuse. Cela peut être en rapport avec les vues chrétiennes qui essayent d'établir, d'une manière inconsciente, une relation entre le péché et l'acte sexuel tout en présentant le mariage comme une affaire spirituelle n'ayant aucun rapport important avec le corps. Contrairement à cette attitude, l'Islam part d'une considération selon laquelle les besoins humains charnels sont en rapport avec des instincts bien déterminés et créés par Dieu et fixés dans le corps de l'être humain pour lui permettre de conduire le mouvement de son existence dans le sens de la construction de sa vie. L'Islam considère ce besoin comme étant tout à fait naturel au même titre que les autres besoins relatifs à la consommation de la nourriture et de l'eau. De même que l'être humain ne trouve aucune gêne à chercher la satisfaction des ses instincts en se nourrissant ou en buvant de l'eau, il n'est en rien problématique, ni gênant, pour l'Islam, d'encourager l'être humain à satisfaire son instinct sexuel en exprimant son besoin, en cherchent le moyen de le satisfaire et en parlant de la manière qui lui permet d'atteindre son but par les voies légales. La sexualité est un état très naturel dans l'existence de la personnalité humaine. Elle fait partie intégrante des profondeurs de son humanité et dans celles de l'étendue de son existence humaine. Pour cette raison, le fait de s'interdire la sexualité n'est pas considéré comme quelque chose de moral en Islam et c'est ce qui explique le refus islamique de la vie monacale et la considération, par l'Islam, du célibat comme contraire à la valeur après avoir été identifiée à la valeur même. Cela veut dire que l'instinct joue un rôle moral essentiel dans la personnalité de l'être humain et l'Islam ne veut pas que cet être humain frustre ou refoule ses instincts. Il veut qu'il les satisfasse dans le respect de la droiture que Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a ordonnée dans Sa Loi.

LES APPELS À LA LIMITATION DES NAISSANCES

La question de la limitation des naissances suit une ligne variable en fonction des différentes conditions des Musulmans. Il y a des situations où le monde islamique connaît une démographie galopante. La situation économique peut arriver, dans certaines conditions difficiles, à la limite de la chute. Il peut être nécessaire, dans ce genre de situations, de recourir à la planification de la reproduction comme solution faisant partie intégrante d'un plan pour l'organisation de l'économie ou des autres ressources qualitatives de la force dans la société islamique. Les Musulmans peuvent passer à d'autres situations où il leur est nécessaire d'être quantitativement nombreux lorsque, par exemple, ils se trouvent aux prises avec des défis qu'ils ne peuvent confronter qu'au moyen de la supériorité numérique. La limitation des naissances devient dans de pareilles situations le contraire de la valeur à respecter et la reproduction massive devient l'équivalent même de la valeur positive. C'est à partir de cette dernière situation qu'on peut comprendre les paroles du Prophète (P) disant:

"Mariez-vous et reproduisez: je me vanterai, au Jour de la Résurrection, de chacun d'entre vous et même de l'avorton".

Il évoque ici le besoin, pour les Musulmans, d'être nombreux pour pouvoir faire face, en tant que tels, aux autres nations à un moment où la multitude constituait un élément de force. Il va de soi que le Prophète n'appelle pas à s'intéresser au nombre et à la quantité aux dépens de la qualité, mais il est à signaler à ce propos l'importance de la question spirituelle dans les affaires de la foi… Lorsqu'il est question de planifier dans le but d'organiser la réalité vécue dans le monde musulman, on ne doit pas être matérialiste dans notre vision des choses c'est pour cette raison que Dieu dit:

"Ne tuez pas vos enfants par crainte de la pauvreté. C'est nous qui leur accordons leur subsistance et à vous aussi. Les tuer est une faute grave" Coran "al-Isra’" (le Voyage Nocturne), XVII 31.

Cela veut dire que l'homme doit prendre en considération la générosité de Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- et Sa miséricorde imprévisible dont parle le verset qui dit:

"… A celui qui craint Dieu, Dieu trouve une issue favorable. Il lui accorde des dons (qui arrivent) par où il n'e s'y attendait pas" Coran, "al-Talaq" (le Divorce) LXV 2-3.

LES RELATIONS SEXUELLES ET LE MARIAGE

Il va de soi que la recherche du mariage, de la part de l'homme ou de la femme, répond à deux besoins: un besoin charnel, naturel, et un besoin spirituel, psychologique, social et vital dont l'objet est de constituer la première cellule sociale, de fonder la maison conjugale et de préparer l'atmosphère de la quiétude spirituelle et de la tranquillité assurées par la fusion de deux êtres humains d'une manière qui brise toutes les barrières. Il est ainsi naturel, pour l'homme dont le besoin sexuel ne trouve pas une satisfaction suffisante dans le mariage, de ne pas être à l'aise dans l'atmosphère de sa vie conjugale. Cela peut menacer la tranquillité dont parle le Coran en évoquant cette question de "sakan" qui signifie la quiétude et le calme spirituel, alors que la satisfaction sexuelle assure un état de tranquillité et d'apaisement des tensions corporelles qui peut conduire, à son tour, à la quiétude spirituelle. Nous ne prétendons pourtant pas que la réussite des relations sexuelles donne plus de chance de réussite au mariage. Car il existe, comme nous venons de le dire, d'autres besoins qui constituent des éléments essentiels pour la vitalité de la vie conjugale. Nous imaginons seulement que la dimension sexuelle est très importante dans la réussite ou l'échec de la vie conjugale, dans son évolution positive ou négative.

L'EXPÉRIENCE SEXUELLE: EST-ELLE NÉCESSAIRE?

En étudiant l'histoire de l'homme sous l'aspect relatif au mariage, nous trouvons que l'expérience sexuelle avant le mariage ne constitue pas un élément important pour la réussite de la relation. Nous voyons, au contraire, que la plupart des mariages se faisaient sans expérience sexuelle préalable. Nous remarquons, à ce propos, que l'homme acquiert son expérience, par la pratique directe, dans la question nutritive et les autres questions semblables puisque les domaines régis par la nature humaine possèdent, à l'intérieur de la personnalité humaine, des éléments vitaux qui, très rapidement, procurent l'expérience nécessaire à l'homme. On peut même dire que l'expérience sexuelle pré-maritale peut intervenir pour faire échouer la vie conjugale, car l'homme qui, dans le cadre de ses relations, vit une certaine expérience, dans des conditions particulières, peut ne pas trouver leur équivalent dans la relation conjugale.

Cela peut le "complexer" dans sa relation avec sa femme qui se trouve dans l'impossibilité de lui procurer tout ce qu'il avait connu dans ses relations antérieures. Ce phénomène peut être observé chez beaucoup de personnes parmi celles qui agissent à partir de leurs expériences avec les filles de joie, que ces expériences soient menées dans le cadre de la légalité ou non, ou avec certaines femmes parmi celles qui n'adoptent pas une attitude bien déterminée dans la gestion de la relation. Ces hommes peuvent se heurter à des réactions tout à fait naturelles de la part de leurs femmes qui ne possèdent un tel "art" dans la gestion de la relation, ce qui peut pousser l'homme à considérer sa femme d'une manière négative et faire sombrer la vie conjugale, dès ses premiers pas, dans les problèmes. Nous ne sous-estimons pas la valeur et l'importance de l'expérience dans le domaine sexuel, mais nous ne pensons pas que c'est l'expérience qui assure la connaissance nécessaire à la réussite. Nous ne pensons non plus que la connaissance elle-même possède un rôle important et fondamental sur ce plan.

 LA NÉCESSITÉ DE LA CULTURE SEXUELLE?

La culture sexuelle liée à la connaissance des débuts de la question sexuelle ainsi que ses conséquences et l'anatomie de l'appareil sexuel et sa physiologie, chez l'homme et la femme, est une question très importante pour l'ouverture des deux époux aux divers horizons susceptibles de mettre la relation conjugale à l'abri de beaucoup de problèmes physiques et physiques et notamment ceux dont peut souffrir l'enfant qui est le fruit de la relation sexuelle. On remarque, à ce sujet, que l'Islam évoque, clairement et franchement, la question sexuelle et les organes sexuels, dans les textes du Coran et de la Sunna, ce qui signifie que l'usage du vocabulaire sexuel n'est pas une chose avilissante ou abjecte dans la culture islamique. Parlant du contrat de mariage, l'Islam arrive même à utiliser le terme de "nikah" (coït ou copulation) qui désigne plutôt l'acte sexuel sous son aspect pratique. Ainsi, nous ne refusons pas la culture sexuelle. Mais nous disons que cette culture doit s'éloigner de l'atmosphère de l'excitation par l'adoption de la terminologie scientifique et non des films pornographiques et des autres méthodes d'excitation courantes.

Il est, pour cette raison, nécessaire que les jeunes soient prudents quant aux publications destinées à l'excitation et non pas à servir les causes culturelles et humaines. Et si certaines personnes profitent de ces publications pour réanimer certaines de leurs fonctions corporelles engourdies, elles perdent, en échange, beaucoup de leur immunité spirituelle et morale ainsi que de leur équilibre psychologique, ce qui les met en contact avec le monde à travers ses aspects sales et non à travers ses aspects propres. Mais l'Islam veut que, dans son matériel culturel, et même dans ce dont il a besoin parmi les éléments d'excitation, l'être humain utilise les moyens qui peuvent satisfaire le désir sans, pour autant, détruire la spiritualité, la moralité et la psychologie saine.

LEs TROIS CHOSES DE VOTRE VIE…

Nous trouvons beaucoup de Nobles Traditions Prophétiques allant dans le sens que nous venons d'évoquer. Parmi ces Traditions, on note celle qui dit:

"Dieu –Qu'Il Soit exalté et glorifié- m'a fait aimer trois parmi les choses de votre vie: le parfum, les femmes et celle qui procure la plus grande satisfaction, la prière"

Le Messager de Dieu (P) nous montre, avec ces paroles, qu'il est naturellement ouvert à ce besoin charnel. Il veut même nous dire qu'il est un homme ordinaire, comme les autres. Qu'il a comme nous des désirs dans la mesure où tout homme a des besoins, des espérances et des souhaits qu'il aime voir se réaliser. Le Prophète (P) voulait ainsi exprimer l'état naturel de son humanité semblable à celle de tous les autres hommes et signaler que sa prophétie ne l'empêche pas de s'ouvrir positivement à ses besoins physiques tout comme il le fait vis-à-vis de ses besoins spirituels. Ces derniers besoins sont représentés par la prière qui est supérieure aux deux autres dans la mesure où elle constitue sa plus grande satisfaction et son ascension spirituelle vers Dieu ainsi que l'un des moments privilégiés de sa rencontre avec Dieu.

Mais nous trouvons, en même temps, d'autres Traditions qui appellent à ne pas se laisser entraîner par l'amour des femmes ou par la sexualité. Ces Traditions ressemblent aux autres Traditions qui invitent l'homme à ne pas exagérer en mangeant ou en buvant au point de se voir asservi par ces besoins qui peuvent devenir comme des drogues dont il ne pourra plus se débarrasser au moment où ses engagements et ses responsabilités l'inviteront à s'en libérer. Ces Traditions évoquent l'équilibre qu'il faut respecter dans les domaines mentionnés, alors que la Première Tradition évoque l'attitude naturelle et normale vis-à-vis de ces questions.

LE PROBLÈME DU CÉLIBAT PROLONGÉ

Le célibat prolongé peut être une conséquence des conditions difficiles que pose la femme à l'homme prétendant au mariage. Une telle attitude de la femme peut être issue de certaines situations qui la pousse à des pareilles conditions en se disant par exemple: "Cet homme est moins cultivé que moi; il ne représente pas l'homme qui me convient des points de vue de sa taille, de sa personnalité ou de sa beauté; cet homme est issu d'une famille inférieure à la nôtre… et ainsi de suite. Le célibat prolongé peut aussi être la conséquence d'une situation où la femme vit des complications qui l'incitent à refuser tous ceux qui se présentent pour la demander en mariage prétextant qu'ils n'ont pas le profil de l'homme de ses rêves, profil qui peut souvent être plus proche de l'imaginaire que du réel. Les choses peuvent donc commencer de la sorte et continuer par la suite de la même manière… Mais nous savons que lorsque la femme atteint un certain âge, les coutumes sociales font de son âge une barrière qui empêche les hommes de vouloir se marier avec elle.

La difficulté peut aussi provenir des coutumes des parents qui demandent une énorme dot que le prétendant ne peut payer ou qui posent des conditions exorbitantes comme lorsqu'ils exigent qu'il leur plaise plus qu'il ne plaise à leur fille, ou qu'il ait une situation sociale équivalente à la leur. Et il existe d'autres considérations où le tempérament des parents ou les coutumes sociales interviennent pour marquer la conscience des parents, ce qui peut compliquer l'affaire en les poussant à refuser le premier, le deuxième et le troisième prétendant jusqu'à finir par précipiter leur fille dans la gouffre du célibat prolongé.

Le phénomène peut être aussi en rapport avec des conditions sociales particulières, comme lorsque la fille vit dans une ambiance où personne, de ceux qui pourraient se marier avec elle, ne peut faire sa connaissance… ou lorsque d'autres conditions externes ou internes interviennent pour aboutir au même résultat.

Il est naturel de penser, lorsqu'on se trouve face à des situations de ce genre, à l'attitude de l'Islam qui s'efforce de faciliter les affaires du mariage. La Sainte Tradition Prophétique dit à ce propos:

"Si un homme, parmi ceux dont la piété et le bon caractère sont acceptables, se présentait pour vous demandez votre fille en mariage, répondez positivement à sa demande. Sinon la discorde et la grande corruption s'installeront sur terre".

Cela veut dire que le bon caractère et la piété sont fondamentaux pour la relation conjugale. La candidate au mariage ainsi que ses parents ne doivent pas refuser le candidat présentant ces deux caractéristiques, sous prétexte d'une situation sociale prétendument négative en raison de l'appartenance du candidat à une classe sociale inférieure. L'Islam considère la dot exorbitante comme quelque chose de funeste pour la femme. Il considère également que la complication de la vie conjugale à cause de la situation économique comme répréhensible. Cette attitude de l'Islam se dégage du Noble Verset coranique suivant:

"Mariez les célibataires qui sont parmi vous, ainsi que les honnêtes parmi vos esclaves, hommes et femmes. S'ils sont pauvres, Dieu les enrichira par sa faveur" Coran, "an-Nour" (la lumière), XXIV 32.

Le verset veut dire que l'argent n'est pas pris en considération en tant que condition en rapport avec la date du mariage dans la mesure où Dieu- qu'Il soit exalté et glorifié- peut leur accorder des richesses comme Il le fait avec les autres.

Il est maintenant devenu nécessaire de changer d'attitude vis-à-vis de cette question. Il faut apaiser les conditions et les entraves du mariage et essayer de donner à la jeune fille et au jeune homme la liberté de se marier et de vivre ensemble à leur guise. Ils pourraient opter pour la location d'une chambre pour y vivre avant de finir leurs études, par exemple, et sous des conditions bien déterminées.

Ils pourraient, par exemple, vivre chez leurs parents dans le cas où ces derniers l'acceptent. Ils pourraient se contenter de tout endroit qui correspondrait à leurs possibilités. De la sorte, et en allégeant les conditions de la vie conjugale, en améliorant les traditions liées au mariage, en apaisant les exigences peu réalistes et peu humaines qu'on impose au candidat accepté par la fille, le mariage pourrait devenir beaucoup plus facile et beaucoup plus aisé.

Il existe aussi quelque chose admis par l'Islam mais que la société ne peut tolérer. L'Islam donne à la fille le droit de chercher et d'agir pour trouver son mari. Il lui donne le droit de demander à un homme de se marier avec elle, tout comme le fait l'homme en demandant à une femme de se marier avec lui. Nous devons changer les mœurs pour que le fait, pour une fille de demander un homme en mariage, ne soit pas considéré comme une atteinte à sa personnalité ou à son honneur ou comme rupture avec sa timidité ou sa retenue naturelle. Le mariage est un besoin pour la femme comme il l'est pour l'homme. Il peut même être, étant donné certaines conditions qu'elle peut confronter dans sa vie, un besoin pour la femme plus qu'il ne l'est pour l'homme. Cette considération peut être inspirée de l'histoire de cette femme qui s'est présentée devant le Prophète (P) assis avec ses compagnons pour lui dire: "O Messager de Dieu, fais-moi marier!. Le Prophète (P) et ses compagnons ne se sont pas scandalisés de cette demande et, de la façon la plus naturelle, le Prophète (P) demanda que l'un de ses compagnons la prenne en mariage. Et comme le seul homme qui a répondu positivement à la demande ne possédait rien à lui donner à titre de dot, le Prophète (P) lui demande: "Connais-tu quelques versets du Coran?". –"Oui, répondit-il!". "Je te la donne en mariage, dit le Prophète (P), contre les versets que tu connais", c'est-à-dire contre l'apprentissage, comme seule dot, de ces versets à la femme.

Cette histoire qu'on trouve dans la Sunna Prophétique nous apprend la nécessité de changer nos vues et nos conceptions.

Beaucoup de vieilles filles ont sombré dans le célibat à cause d'un complexe en relation avec le profil imaginaire du conjoint, à cause d'idées peu réalistes sur ce qu'il pourrait faire et réaliser, ou à cause de concepts inhumains et non islamiques parmi ceux qui font le contenu de la mentalité sociale. Il est donc nécessaire de se révolter contre tous ces complexes, contre tous ces concepts, et ce pour pouvoir en finir avec le célibat prolongé en tant que phénomène social. Mais on sait bien que la solution d'un tel problème ne peut pas réussir à cent pour cent.

Dans ce genre de situations, la femme doit comprendre que le mariage n'est pas tout dans sa vie. Le mariage est un besoin naturel avec lequel la femme sent qu'elle entre dans une relation de complémentarité avec l'homme. Il est donc naturel qu'elle sente un certain vide tant que le mari n'est pas trouvé. C'est ce fait qui est exprimé par le noble verset qui dit:

"Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un habillement pour elles" Coran, "al-Baqara" (la vache), II 187.

De même qu'on se sent nu, lorsqu'on ne met pas un vêtement, la femme et l'homme se sentent nus et vivent l'expérience de manque lorsqu'ils ne se rejoignent pas pour vivre ensemble.

Mais la femme doit considérer qu'il ne lui est pas nécessaire de penser que, dans la vie, le bonheur consiste à obtenir tout ce que nous aimons. Car il y a des choses que nous aimons et que nous n'arrivons pas à réaliser. La femme non encore mariée doit considérer les autres femmes mariées qui, peut-être, connaissent des problèmes plus graves que ceux de celles qui souffrent du célibat prolongé.

Cette femme ne doit pas considérer son célibat comme un châtiment divin et éternel. Elle doit, tout en continuant à chercher les moyens de dépasser sa situation, se consacrer au développement de sa personnalité par les activités culturelles et sociales. Elle doit déployer ses efforts pour mettre en valeur les éléments fondamentaux de sa personnalité, ce qui peut faire d'elle un être humain dont la société reconnaît l'importance et la nécessité plus que ne le fait l'homme.

Pour cette raison, cette femme ne doit pas se soumettre aux sensations négatives et étouffantes. Elle doit s'ouvrir à la vie d'une manière plus ample, car les possibilités de la vie sont immenses et ses horizons considérablement larges.

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