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Le verset de la purification

Mohammad Mahdi al Asefi

Au nom de Dieu le clément le miséricordieux

Préface de l'éditeur.

«Alif, Lam, Mim. C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux».

Dieu a mit dans (l’immensité du coran) les preuves illuminantes, la guidance, la lumière et la miséricorde pour les pieux.

Et le livre de Dieu accorde beaucoup d’importance sur ces preuves illuminantes, la guidance et la lumière pour la vie des hommes.

«Ô les croyants, répondez à Dieu et au prophète lorsqu’il vous appelleà ce qui vous donne la vie. Et sachez bien que Dieu intervient entre l’homme et son cœur vers lui vous serez rassemblés. ([1])

Les hommes ne se guident pas seulement de ces preuves illuminantes mais plutôtà travers ce que Dieu a révélé à son Prophète (pbsl).

Et ce livre est la lumière, la guidance et contient des preuves illuminantes venant de Dieu dans la vie des hommes.

«Ô les hommes, une preuve évidente vous est venue de votre seigneur.Nous avons fait descendre vers vous une lumière éclatante».([2])

«Ces sont des preuves illuminantes venant de votre seigneur, un guide et une miséricordeà l’intention de ceux qui croient».([3])

Cette lumière n’est pas à regarder mais plutôt elle est pour la vie, le mouvement de l’éthique, de la cohabitation et de la relation avec Dieu, les hommes, les choses et l’âme.

«Ô les croyants, soyez pieux envers Dieu et croyez en son prophète, Dieu vous donnera double part de sa miséricorde. Il vous assignera une lumière grâce à laquelle vous marcherez et vous pardonnera, car Dieu pardonne et il est le miséricordieux.»([4])

En bref, l’homme a besoin de cette lumière dans ses mouvements que sans elle, il marchera aveuglement et sera dans l’obscurité dans sa vie. Cette obscurité et ignorance ont aveuglé les civilisations ignares parmi les arabes et les occidentaux.

La raison, la science et la nature innée de l’homme sont nécessaires dans la vie de ce dernier et en aucun cas il peut en passer de cela, mais cela ne veut pas dire qu’il devenu mur sans la prévoyance de la révélation et de la guidance.

Si l’homme se sépare de la guidance, de la révélation, de la raison, de sa nature innée, la science ne lui suffit pas et n’échappera à l’embarras, l’inquiétude et l’aveuglement dans sa vie.

Quel est cet homme contemporain qui s’aveugle dans l’obscurité de l’ignorance, souffre de la perplexité, de l’inquiétude, de la séparation, de la rupture avec la guidance divine, de la joie, de l’épuisement de la nature innée, de la torture à cause de sa séparation avec la prévoyance de la révélation et de la lumière.

Dans cette chaîne des livres (Dans l’immensité du coran), le lecteur va découvrir des preuves évidentes dans le coran dans un nouveau style et théorie présentés par l’écrivain chercheur et penseur musulman, le cheikh Mohammad Mahdi Asefi (que Dieu le protége). Une présentation scientifique systématique réunissant la précision et les délicates investigations dans la pensée. Il est entré en détail tout en facilitant la compréhension en renouvelant l’attention dans le vif du sujet.

Dans cette chaîne le lecteur découvrira des nouveaux sujets sur le coran, des sujets qui ne lui ont jamais été présentés dans les enseignements coraniques contemporains et anciens. Ce résultat est le fruit de l’expérience d’une longue date que l’auteur a entrepris à peu près 40 ans dans la recherche et l’effort scientifique sur le livre de Dieu.

Et nous espérons que cette chaîne jouera un rôle important et portera des fruits dans l’enrichissement dela bibliothèque contemporaine.

Au nom de Dieu le clément le miséricordieux

«Certes, Dieu ne veut que vous débarrasser de toute souillure ô gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement».

Introduction

Le noble verset de la purification est la clé pour la compréhension de plusieurs sujets dans la pensée et la culture islamique. A travers ce noble verset nous pouvons parvenir à limiter et à déterminer la ligne de la pensée islamique sur la racine et les branches de la religion après la mort de l’envoyé de Dieu.

Tenant compte de l’importance de ce noble verset et son rôle dans l’éclaircissement de ce sensible et grave sujet dans l’islam, j’ai essayé de le particulariser dans la mesure du possible et de l’enseigner parfaitement d’une manière brève et concentrée. J’ai imploré Dieu le Très Haut de me guider dans la voie droite et que ce livre soit profitable dans l’accomplissement de cette obligation.

L’introduction du verset de la purification.

Après la foi en Dieu, en son Prophète (pbsl) et au jour de la résurrection, l’homme musulman ne trouve pas dans sa religion une question qui soit plus importante que la connaissance de la référence par laquelle il reçoit sa croyance et ses lois.

Certes Dieu a obligé ses adorateurs à respecter ses lois en mettant les principes et devoirs, tout en éclaircissant les licites et les interdits. Il n’a rien laissé, sur toutes choses il y a une loi bien déterminée soit une obligation, un interdit, un acte déconseillé, recommandé ou licite.

Un musulman doit obéir aux lois divines dans son adoration, ses transactions et les autres actes attachés à la religion comme l’éthique et la référence dont il a confiance et croit que cela émane de Dieu le Très Haut. Il ne peut en aucun cas attribuer à Dieu n’importe quelle loi parmi les lois soit disant provenant de lui, et toute chose qui n’est pas reconnue comme référence confiante parmi les références juridiques que Dieu a désigné pour ses adorateurs.

Et dans plusieurs cas, nous constatons qu’il y a des divergences entre les sectes et les opinions sur la jurisprudence et la croyance sur les différentes références dont les savants en ont confiance dans la connaissance de la religion de Dieu.

Certes il est à savoir que l’importance de la référence juridique vient après les sujets concernant l’unicité de Dieu et la prophétie et ensuite la responsabilité de l’homme musulman qui rendra compte et sera questionné sur toutes ses actions commises au nom de la religion, quelle loi a-t-il attribué à Dieu, sur toutes actions conformes et entreprises au nom de la religion sur la référence dont il avait confiance et certitude que c’est Dieu le Très Haut qui l’a désigné.

Tenant compte de la grande importance que détiennent les références juridiques, nous poursuivons nos enseignements en jetant un coup d’œil sur ce qui se déroula après la mort de l’envoyé de Dieu (pbsl).

La Tradition Prophétique.

Sans doute la première référence de la loi de Dieu entre tous les musulmans, sans exception, est le saint coran.

La deuxième référence sans doute aussi et avec le consentement de tous les musulmans, est la tradition prophétique; son action, sa parole, et son consentement. Donc la tradition du Saint Prophète (pbsl) vient en deuxième position après le livre de Dieu.

La tradition détaille les faits que le coran a généralisés; et explique les analogues et les lois qui n’y sont pas mentionnées.

Déjà dans l’histoire de l’islam, on trouvait une tendance qui appelait les gens à l’importance manifeste de la tradition prophétique comme référence juridique et l’effort (Ijtihad) personnel de l’envoyé de Dieu (pbsl). Mais celle-ci n’a pas duré malgré tout ce qu’elle a produit, sauf qu’un petit nombre de ses partisans persistent jusqu'aujourd’hui.

Et les musulmans ont continué sur cette trajectoire en considérant la tradition prophétique comme référence principale de la loi juridique et de la compréhension de l’islam.

A cet égard nous n’avons pas maintenant l’intention d’examiner ou de débattre ce sujet, puisque les musulmans ont accepté cette tendance dans leurs actions en ayant confiance et en l’admettant comme référence principale de l’islam.

Trois questions concernant la tradition prophétique.

Peut être à travers le don de la parole, nous pouvons dire que les musulmans ont rencontré beaucoup de difficultés sur la voie de la tradition prophétique. Certes la voie pour arriver à recevoir les hadiths et les traditions de l’envoyé de Dieu (pbsl) était jalonnée de plusieurs problèmes et difficultés entre les musulmans, et aussi pour rencontrer leur Prophète (pbsl) pour qu’ils puissent recevoir les enseignements et les lois de leur religion dans son ensemble et d’une manière détaillée, précise et complète.

Peut être ces difficultés étaient parmi les plus importantes problèmes que les savants musulmans, la culture islamique, la jurisprudence, la croyance, l’éthique et l’exégèse avaient endurés. Et si la voie de la tradition prophétique a été sans obstacle, il n’y aurait pas eu des sectes, des chemins divergents dans les racines et branches de la religion; beaucoup des déviations qui se sont déroulées le long de l’histoire islamique et aussi dans sa culture furent la cause de plusieurs difficultés pour les musulmans.

Dans ce qui suit, nous voulons poser trois questions concernant ce point principal.

Premièrement:

Quelles sont les causes qui ont fait que la réception de la tradition prophétique soit devenue une affaire difficile dans l’ensemble des cas?

Deuxièmement:

Comment est-ce que les savants musulmans et leurs jurisconsultes ont pu surmonter et traverser le long chemin menant à la loi juridique avec les difficultés qui subsistaient entre eux et la tradition prophétique?

Certes, le besoin de la loi juridique est primordial dans la vie des musulmans et celle-ci doit être une référence, une preuve et un argument évident. Tout ce qu’un jurisconsulte n’a pas confiance comme référence juridique ou un argument péremptoire, il ne peut jamais le décréter comme une loi juridique. Si les jurisconsultesne trouvent pas une loi dans le saint coran ou dans la tradition prophétique (pbsl), comment doivent-ils se guider dans loi juridique? Où est-ce qu’ils peuvent les recevoir? Et autrement comment les jurisconsultes affrontaient ce problème pour arriver à décréter une loi juridique?

Troisièmement:

Après avoir jeté un coup d’œil sur le moyen dont les jurisconsultes s’appuyaient pour décréter une loi juridique, Quelle est la voie que l’islam a mise pour résoudre le problème dans des pareilles circonstances? Est-ce que l’islam a-t-il ouvert une voie aux jurisconsultes et connaisseurs pour recevoir la tradition prophétique durant cette longue période qui nous sépare à celle de l’envoyé de Dieu (pbsl)? Et ces difficultés qui mettent une barrière entre nous et la réception de la tradition de ce dernieront-elles été résolues ? Si cette voie existe où est-elle?

Nous essayerons de donner les réponses sur les trois questions principales que nous avons posées, et cela nous amènera à nous introduire dans les enseignements du noble verset de la purification.

Premièrement:

Les difficultés dans la voie de la tradition prophétique.

Pour recevoir la tradition prophétique (pbsl), il y a eu beaucoup des difficultés, mais nous allons essayer d’expliquer les plus importantes parmi elles afin d’éclaircir les multiples causes qui ont occasionné la souffrance des premières générations de musulmans qui ont vécu après l’avènement de l’islam et après la mort de l’envoyé de Dieu (pbsl).

Quelque soit notre doute sur les sujets que nous allons expliquer maintenant, nous serons dans l’incapacité de douter sur les solutions qui va en découdre. Cette difficulté de parcours vers la tradition prophétique a laissé passer un long moment parmi les hadiths reconnus péremptoires, reçus directement de l’envoyé de Dieu (pbsl). En vérité ce moment a été très long en ce qui concerne la tradition prophétique (pbsl).

Dans les lignes qui suivent nous allons démontrer certains de ces événements qui se sont déroulés entre les musulmans et la tradition de leur prophète (pbsl).

1- Manque d'importance de la part des compagnons pour la sauvegarde des hadiths.

Les compagnons n’ont pas mit beaucoup d’importance pour la sauvegarde des hadiths et des traditions de l’envoyé de Dieu (pbsl), et cela a causé la perte des plusieurs traditions du Saint Prophète (pbsl) après sa mort ou les divergences sur sa tradition concernant les choses qui étaient claires et précises pendant sa vie.([5])

Rien n’était caché pour eux, malgré une certaine importance qu’ils présentaient pendant la vie de ce dernier.

Il y a beaucoup des exemples semblables dans l’histoire des compagnons qui prouvent cela, par exemple Oumar Ibn Khattab avait oublié ce que le prophète de Dieu récitait pendant les deux fêtes(la fête de la fin du jeûne de ramadan et celle du mouton). Il demanda les versets coraniques dont il fallait réciter pendant ces événements.

Obeidollah a rapporté que: Oumar (qu’il plait à Dieu) sortit le jour de la fête et envoya quelqu’un vers Abi Wakas Laïs pour lui demander les versets que la Prophète (pbsl) récitait dans cette journée. Ce dernier lui répondit «Qaf et Iqtarabat».([6])

Mouslim, dans son Sahih, a rapporté d’Abdou Rahman Ibn Bazi et celui–ci a rapporté de son père que : Un homme est venu chez Oumar et lui dit: j’ai la grande impureté Djanaba) mais je n’ai pas trouvé de l’eau. Oumar Ibn Khattab lui dit: Ne prie pas. Et

Ammar qui était présent dit: ô commandant des croyants, ne te rappelles-tu pas lorsque nous étions dans l’escadron et avons eu la grande impureté mais nous n’avons pas trouvé de l’eau, toi tu n’as pas prié tandis que moi je me suis roulé sur la terre, ensuite j’ai prie; et après cela l’envoyé de Dieu (pbsl) m’a dit: «Il t’a suffit de frapper tes mains sur la terre, de souffler sur cette terre ensuite faire passer tes mains sur ton visage et sur tes mains». Oumar dit: Crains Dieu, ô Ammar. Et celui-ci lui répondu: Si tu veux j’ai n’en parlerais plus.([7])

Il y a eu beaucoup des circonstances pareilles, mais nous ne sommes pas maintenant sur la voie d’approfondir ce sujet. Malgré tout, cela montre sans doute la négligence des compagnons pour la mémorisation de ce qu’ils entendaient et voyaient de l’envoyé de Dieu (pbsl).Pendant cette période ils ne raisonnaient pas comment préparer la guidance des musulmans sur les références et les décrets de la loi religieuse après l’envoyé de Dieu (pbsl).

Comme le raconte Ibn Hazin, à Médine les compagnons du Prophète (pbsl) ne s’occupaient que de leur gagne pain suite aux difficultés du pouvoir d’achat qui régnaient pendant cette période dans la péninsule, alors que l’envoyé de Dieu (pbsl) était en train de décréter des lois et donner des recommandations, seulement, à celui qui se présentait parmi les compagnons, et il était recommandé aux absents de recourir auprès de ces derniers, mais ces gens n’étaient qu’une ou deux personnes seulement. ([8])

Les compagnons n’avaient pas l’habitude de poser des questions sur les affaires de leur religion à l’envoyé de Dieu (pbsl) comme il fallait. Il y avait parmi eux ceux qui attendaient l’arrivé des bédouins qui venaient de la campagne afin de profiter de cette occasion pour écouter les hadiths de l’envoyé de Dieu (pbsl).

L’imam Ali Ibn Abi Talib a dit : Ce n’est pas tous les compagnons de l’envoyé de Dieu (pbsl) qui lui posaient des questions, certains parmi eux comprenaient les réponses de leurs questions tandis que les autres ne les comprenaient pas, il y avait aussi parmi eux, ceux qui attendaient l’arrivé des bédouins ou l’inattendu afin qu’ils profitent de cette occasion pour écouter les réponses de l’envoyé de Dieu (pbsl) sur les questions posées.([9])

Déjà les compagnons de l’envoyé de Dieu (pbsl) étaient très embarrassés et ne cachaient pas leurs gènes, ils posaient des questions sur les choses qui ne se sont pas encore produits ou sur des sujets non opportuns. Oumar Ibn Khattab disait sur la chaire: Je me sens gêné devant Dieu si quelqu’un me pose une question sur une chose qui n’existe pas, Dieu déjà a éclaircit tout ce qui existe. Et il a encore dit: Il n’est pas permis à une personne de questionner sur ce qui n’existe pas, car Dieu a prédit tout ce qui existe.

Le fils d’Oumar a dit: J’ai entendu Oumar Ibn Khattab maudire celui qui questionnait sur des choses qui n’existent pas.

Ce n’était pas un problème si les hommes demandaient aux compagnons de l’envoyé de Dieu (pbsl) sur sa tradition et ses hadiths concernant les choses ou les événements qui peuvent se dérouler dans l’avenir, même si les besoins n’étaient pas urgents, et cela afin que les générations qui viennent mémorisent la tradition et les hadiths du Saint Prophète (pbsl) pour que cela devienne une mode de travail dans leurs vies.

Certes cela n’était pas un problème mais la grande calamité était que les compagnons ne se sont pas occupés à recevoir, à sauvegarder, à préparer et à porter le grand héritage des hadiths du Prophète (pbsl) et à le transmettre aux générations futures, malgré que l’envoyé de Dieu (pbsl) n’a pas négligé la préparation de celui qui va prendre l’hériter sa tradition après lui. Et par l’ordre de Dieu, il le préparait minutieusement.

2- Abstention d'écrire la tradition de l’envoyé de Dieu (pbsl).

Si les musulmans se sont rendus comptes de leurs erreurs sur la négligence et le manque d’attention concernant la tradition de l’envoyé de Dieu (pbsl) pendant sa vie, et ont compris cela après sa mort en rédigeant sa tradition qui était entre leurs mains, et ont parvenu à protéger pour nous une grande partie de celle-ci que nous avons perdu et gaspillé, beaucoup des choses auraient été faciles. Suivant les hadiths prophétiques, il y avait à Médine en particulier et dans l’entendu du territoire islamique en générale, un grand nombre des justes parmi les compagnons qui étaient reconnus comme véridiques et honnêtes parmi les musulmans.

Mais c’est avec un grand regret que nous constatons qu’un grand nombre parmi les grands compagnons et pour les causes qui nous sont inconnus jusqu'aujourd’hui détestaient qu’on écrive la tradition de l’envoyé de Dieu (pbsl). Ils s’opposaient et quelques fois l’interdisaient d’une manière publique et officielle.

Ils avançaient des raisons dont jusqu’aujourd’hui nous doutons sur leurs causes et leurs véracités, sans que nous portions des doutes sur leurs intentions. Ils justifiaient cette interdiction soit disant qu’écrire ou prendre en considération la tradition prophétique amènerait au renoncement du livre de Dieu ou au mélange avec une autre chose comme cela s’était passé dans les anciennes communautés. Mais nous avons constaté qu’après eux avec un grand retard les musulmans ont eu l’initiative d’écrire les restes de la tradition prophétique qui était encore gardé, sans que cela suscite une opposition ou un mélange quelconque avec le coran.

Quoiqu’il en soit, les répugnances de certains grands compagnons pour écrire les hadiths prophétiques resteront gravées solidement dans l’histoire, il y a rien à débattre dessus puisque cela est mentionné et confirmé par l’histoire et les références des hadiths. Et les dommages et pertes que cela amena à la pensée et culture islamique furent la cause principale de la perte d’une grande partie de la tradition prophétique. Cette situation est tellement claire et fine qu’il est impossible de la contredire ou de la débattre.

Nous ne sommes pas là pour douter sur les intentions réelles des compagnons qui avaient cette opinion (c’est-à-dire l’interdiction d’écrire les hadiths de l’envoyé de Dieu), même si nous nous permettons de débattre les raisons réelles dont ils avaient avancées.

Cette aversion et abstention se manifestaient aussi directement parmi les compagnons après la mort de l’envoyé de Dieu (pbsl). Et cette abstention avait pris la forme d’une interdiction religieuse et continua jusqu’au début du deuxième siècle de l’hégire. Comme nous allons voir dans les lignes qui suivent, les musulmans ont commencé à écrire, à classifier et à réunir les hadiths de l’envoyé de Dieu (pbsl), un travail scientifique et ordonné malgré que l’entourage islamique n’était pas encore, pendant cette période, libéré d’un certain nombre des compagnons et Tabiyins(les musulmans qui ne virent pas le Prophète (pbsl) mais vécurent avec ses compagnons) qui n’étaient pas content de ce travail. Ils ont réuni pour nous ce qu’ils ont pu trouver parmi les hadiths qui ont été perdus, et Dieu Seul connaît leurs nombres, quelle frappe les musulmans a encaissé et la perte que la culture islamique a subit pendant cette période.

Nous allons essayer de rappeler quelques événements historiques sur ce sujet et la situation officielle des hadiths et de la tradition de l’envoyé de Dieu (pbsl).

Hakim dans son Mousnad a rapporté d’Aïsha qui a dit: Mon père rassemblait les hadiths du Prophète (pbsl), leurs nombres furent cinq cents hadiths. Une nuit, il dormit et s’agita sur son lit. Aïcha continue: Cela m’affligea beaucoup et je me suis demandé: S’agite t-il à cause d’une doléance ou il a entendu quelque chose? Et le matin il dit (Abou Bakr): ô ma fille amène–moi tous les hadiths qui se trouvent chez toi.

Aïcha: Je les ai amenés. Et il les brûla en disant: Je crains de mourir et que cela se trouve chez toi, et qu’il y ait des hadiths d’une personne dont j’ai été fidèle et confiant, et cela ne soit pas comme ilm’a raconté, et ça sera comme si je l’ai imité.

Oumar Ibn Khattab interdisait les compagnons de rapporter les hadiths du Prophète (pbsl).

Hakim a rapporté de Karzua Ibn Ka’b qui dit: Nous étions sortis pour aller en Irak, Oumar Ibn Khattab marcha avec nous jusqu’à Suarar, il a fait l’ablution et dit: Vous savez pourquoi je vous ai accompagné? Ils dirent: Oui, parce que nous sommes les compagnons du Prophète (pbsl). Il répliqua: Vous partez vers les gens de la campagne, faites bourdonner le coran comme bourdonnent les abeilles, ne leur parlez pas des hadiths, ils vont vous préoccuper, éclaircissez le coran et ne parlez pas beaucoup des hadiths. ([10])

Dans son Mousnad, Hakim a aussi rapporté de Saïd ibn Ibrahim qui, lui aussi, a rapporté de son père qui a dit: Certes Oumar Ibn Khattab a dit à Ibn Massoud, à Abou Darda-i et à Abou Zar(qui avaient rapporté un hadith) : Quel est Ce hadithde l’envoyé de Dieu (pbsl)? Il statua sur Ce hadith et ensuite les emprisonna à Médine jusqu’à ce qu’il mourût.([11])

Tabari a rapporté d’Ibrahim ibn Abdou Rahman qu'Oumar avait emprisonné trois compagnons: Ibn Massoud, Abou Darda-i et Abou Massoud Ansari. Il leur avait dit: Vous rapportez beaucoup du Prophète (pbsl), il les emprisonna à Médine jusqu’à ce qu’il tomba en martyr.([12])

Abou Houraira a dit: Il ne nous était pas permis de dire: Le Prophète (pbsl) a dit… (Ceci cela) jusqu’à ce que Oumar mourût.([13])

Les compagnons de l’envoyé de Dieu (pbsl) avaient l’initiative d’écrire les hadiths, mais Oumar Ibn Khattab leur avait interdit.

Souyouti dans son livreTanwir al Hawalik a rapporté de Zahari qui a dit: Arwatou Ibn Zoubaïr m’a informe que Oumar Ibn Khattab a voulu écrire la tradition, il demanda conseil aux compagnons dont la majorité acceptèrent, il resta tout un mois en train de consulter Dieu sur ce sujet dont il doutait. Un bon matin quand il se réveilla, Dieu a déjà résolu ce problème pour lui. Et ensuite Oumar dit: En vérité, je vous ai déjà parlé concernant la possibilité de rédiger les hadiths de l’envoyé de Dieu (pbsl), mais je me suis rappelé qu’il y avait parmi les gens du livre avant vous ceux qui ont écrit le livre de Dieu avec les autres livres, après ils se sont adonnés aux autres livres en abandonnant le livre de Dieu. En conséquent, par Dieu, je ne veux pas confondre le livre de Dieu avec une autre chose. Et il abandonna l’initiative d’écrire les hadiths prophétiques.([14])

L’importance d’écrire la tradition de l’envoyé de Dieu (pbsl) a commencé à la fin du règne de Oumar Ibn Abdoul Aziz.([15])

Souyouti a dit: Al Hawi a rapporté de Yahya Ibn Saïd qui, rapporta d’Abdullah Ibn Dinar qui a dit: Les compagnons et les Tabiyins n’écrivaient pas les hadiths, ils les mémorisaient et les rapportaient oralement sauf le livre de Sadakati ou et quelques mots que le chercheur écrivait après une étude approfondi afin qu’il ne les perde pas. Après la mort de plusieurs savants, le commandant des croyants Oumar Ibn Abdoul Aziz ordonna à Abou Bakr al Hazimi de voir et d’écrire la tradition et les hadiths de Oumar qu’il lui a envoyé. ([16])

Dans son livre Mouwatuat, Malik a rapporté de Mohammad ibn al Hassan qui a dit : Yahya ibn Saïd nous a informés qu'Oumar ibn Abdoul Aziz avait écrit à Abou Bakr ibn Mohammad ibn Oumar et Ibn Hazim en ces termes: Regardez ce qu’il y a parmi les hadiths ou les traditions de l’envoyé de Dieu (pbsl) ou les hadiths d'Oumar, ou quelque chose d'autre, écrivez-les pour moi puisque je crains la perte de la science et des savants. Ce hadith est aussi rapporté par Bouhari dans son Sahih, ainsi que Abou Na’im dans son livreTarikh Asbahan sous le titre«la lettre de Oumar ibn Abdoul Aziz aux réveillés»qui a écrit :Rassemblez les hadiths de l’envoyé de Dieu (pbsl).([17])

Abdoul al Bari a écrit dans son livre al Tam Hid rapporte d’ibn Wahab qui a dit: J’ai entendu Malik dire: Oumar ibn Abdoul Aziz écrivait aux métropolitains pour leur enseigner la tradition et la jurisprudence, il écrivait aussi à Médine pour leur demander ce qui se passa, et qu’ils lui enseignent ceux qu’ils possédaient comme science, ensuite il recommanda à Abou Bakr ibn Oumar ibn Hazim de rassembler les hadiths et de les lui envoyer. Ce dernier mourut avant que Hazim lui ait envoyé ces hadiths.

Hafiz ibn Hadjar, dans son commentaire de Sahih Bouhari, a écrit: Par cela nous avons compris le début de la rédaction des hadiths prophétiques et la première personne qui les a écrit sous l’ordre de Oumar ibn Abdoul Aziz ibn Shahab al Zahari.([18])

Ibn Hadjar al Anskalani a dit: Il y avait deux causes principales pendant la période des compagnons et des Tabiyins qui ont amené que les souvenirs du Prophète (pbsl) ne soient passubstantivement et chronologiquement écrits. Premièrement: Au début, il leur était interdit de les écrire comme cela est confirmé dans Sahih Mouslim, en craignant qu’ils pouvaient les mélanger avec le majestueux coran. Deuxièmement: La capacité des uns, d’une part, et l’incapacité des autres pour la mémorisation, d’autre part. Il y avait aussi la question d’analphabétisme.

C’est au dernier moment de l’époque des Tabiyins qu’ils ont commencé à écrire les souvenirs, à classifier les nouvelles qui étaient répandues entre les savants dans le territoire, ainsi que des multiples innovations des Kharidjites, des Rawafids et ceux qui refusent le destin. Rabbin de Shabih et Saïd ibn Abi Ounrouba et les autres furent les premiers à les rassembler, et à les écrire chapitre par chapitre jusqu'à la fin.

Et ensuite les experts de la troisième génération compilèrent les lois, l’imam Malik écrit al Mowatuat, poursuivit son but avec perfection en compilant les hadiths des gens de la péninsule; et les opinions des certains imams étaient qu’il avait écrit seulement deux cents hadiths de l’envoyé de Dieu (pbsl). ([19]) ;

De ce qui précède il est clair que:

A- Les compagnons n’ont pas rassemblé les hadiths prophétiques dans un livre, en d’autre terme nous n’avons pas hérité d’un livre quelconque de la part des compagnons.

B- Le besoin de rassembler et d’écrire les hadiths se manifesta pendant la période d’Oumar Ibn Khattab, mais celui-ci n’était pas content et refusa que les musulmans les rassemblent et les compilent, en avançant comme argument qu’ils pouvaient les mélanger ou s’en intéresser plus que le livre de Dieu.

C- La négligence de l’autorité officielle pour la compilation des hadiths de l’envoyé de Dieu (pbsl) était la cause principale qui a donné le feu vert aux innovateurs des hadiths de profiter et de propager leurs innovations entre les musulmans.

D- Suites aux incessantes guerres que les musulmans ont fait contre l’Iran, la Syrie, l’Irak et contre d’autres, un grand nombre des savants parmi les compagnons sont tombés en martyrs, cela a causé la perte de plusieurs hadithset il ne restait qu’un laps de temps nous aurions perdu l’héritage de la science prophétique.

E- Oumar ibn Abdoul Aziz, le calife des omeyyades avait eu l’initiative de résoudre la situation en protégeant les hadiths qui étaient restés encore entre les mains des Tabi yins. Ce fut au début du deuxième siècle puisqu’il a pris le pouvoir en l’an 99 de l’hégire et décéda en l’an 101. Il écrit à Abou Bakr ibn Hazim de rassembler les hadiths et la tradition du Prophète (pbsl), mais il mourut avant que Abou Bakr ibn Hazim termine d’écrire ce livre.

F- après sa mort le projet aussi se termina, il reprit de nouveau avec Mohammad ibn Mouslim ibn Shahab al Zahari sous l’ordre d’Hisham ibn Abdoul Aziz([20])

Après cela, d’une manière générale, la génération d’après Zahari continua à écrire les hadiths, mais il est à signaler que la première véritable compilation des hadiths fut entre l’an 120 et 150 de l’hégire. ([21])

Maintenant nous demandons à notre cher lecteur d’imaginer combien des hadiths prophétiques ont disparu et perdu durant cette longue période jusqu’au début du deuxième siècle de l’hégire.


Note:

[1]Chapitre le Butin : 24
[2] Chapitre les Femmes: 174
[3] Chapitre al Anraf : 203
[4]4- Chapitre le Fer: 28
[5]Le Prophète de Dieu (pbsl) recommandait ses compagnons d'écrire les traditions et les hadiths et de les transmettre à ceux qui n’étaient pas présents; dans son célèbre sermon de la mosquée de Khifaoù il avait dit: «Dieu aide le croyant qui écoute ma parole, la comprenne et la transmette à celui qui ne l’a pas entendue,peut être le rapporteur de la science n’est pas savant, ou le rapporteur qui annonce la science à celui qui est plus savant que lui». (Moustadrak al Hakim, volume 1: 87.
L’envoyé de Dieu (pbsl) avait dit: Vous écoutez et ils vous écoutent, et ils écoutent de celui qui vous a écouté (Moustadrak al Hakim, volume 1: 95
Abdullah ibn Oumar écrivait les paroles du Prophète (pbsl) et il avait dit: O l’envoyé de Dieu, j’écris tes paroles, il répondit: «Bien», et j’ai enrichit: Pendant la colère ou la joie? Il répondit : «Oui, puisque je ne dis que la vérité». (Moustadrak al Hakim, volume 1: 105
Les Quraychites avaient interdit Abdullah ibn Oumar d’écrire les paroles de l’envoyé de Dieu, il l’interrompu, il dit: J’avais explique cela à l’envoyé de Dieu, il m’avait dit: «Ecris, je jure au nom de celui qui tient mon âme que tout ce qui vient d’elle est vraie». Et il montra son doigt sur vers sa bouge. (Moustadrak al Hakim, volume 1: 106
[6]Al Ghadir volume 6: 320 et rapporté de Sahih al Mouslim, volume 1: 232, Sounan Abou Daoud, volume 2: 280; Mouwat de Malik, volume 1: 147; Sounan Ibn Mandja, volume 1: 188; Sahih Tirmizi, volume 1: 106; Sounan Nissâ-i, volume 3: 184; Sounan al Baïhaqi, volume 3: 294 et la parole d’Ibn Mandja.
[7]Sahih al Mouslim, volume 1: 193, Ce hadithest aussi rapporté dans le livre «Al Ghadir, volume 6: 83»; Sounan Abou Daoud (V1/53), Sounan Ibn Mandja (V1/P200),Mousnad Ahmad (V3/P265), Sounan al Nissâ-i, volume 1: 59-61 et Sounan al Baïhaqi, volume 1 : 209
[8]Al Oussoul Amali Fiqh al al Moukarana, page 172, rapporté du livre Tamhid litarik falsafa islamiya page 123.
[9]Al Ghadir, volume 6: 92, rapporté du livre Sounan Darami, volume 1: 50 et ceux qui sont rapportés après.
[10]Moustadrak Sahihayni, volume 1: 102
[11] Moustadrak Sahihayni, volume 1: 110
[12]Al Ghadir, volume 6: 294 rapporté du livre Tazakourat al Hifazua, volume 1: 7; Madjma Azawahid, volume 1: 149
[13]Al Ghadir, volume 6: 294 rapporté du livre Tarikh ibn Kathir, volume 8: 107
[14]Tanwir al Ahwal de Souyouti, volume 1: 4
[15]- Etonnant ! Dans plusieurs circonstances l’envoyé de Dieu insistait beaucoup afin qu’il ne puisse pas avoir une confusion entre le livre de Dieu et sa parole, c’est à dire prendre plus en considération sa parole que lecoran. Hakim a rapporté dans son Mousnad, volume 1: 108 un récit de Obaïdoulahi ibn abi Rafan, qui rapporta de son père qui avait entendu de l’envoyé de Dieu qui disait : «J’interdis l’un parmi vous qui sera assis sur son trône, et qui recommandera ou interdira mes lois comme je l’ai faitet qui dira : Je ne sais pas, nous allons pratiquer seulement ce que nous avons trouvé dans le livre de Dieu».
Hakim a aussi rapporté, volume 1: 109 de Obaïdoulahi ibn Abi Rafan que l’envoyé de Dieu a dit: «En vérité, je sais qu’un homme sera assis sur son trône et recommandera et interdira mes lois, il dira: Nous ne savons pas ses lois,ça c’est le livre de Dieu, et il n’y a pas cela dedans». Et du même rapporteur, volume 1: 109; le messager de Dieu, entouré des hommes, avait dit: «Certes je vous le dis: L’un parmi vous ordonnera ou interdira les ordres que j’ai déjà ordonné, assis sur son trône il dira: Nous allons pratiquer seulement ce qui se trouve dans le livre de Dieu, sans cela nous ne le pratiquerons pas».
C’est toujours Hakim qui rapporte, volume 1: 109 rapporte de Moukadam ibn Mand qui se chagrine pour les compagnons du Prophète (pbsl) en disant:
Le messager de Dieu avait interdit des choses à ses disciples le jour de Khaybar, parmi ces choses: L’âne domestique et tant d’autres. L’envoyé de Dieu (pbs) avait dit: «L’un parmi vous s’assiéra sur son trône, il parlera de mes paroles, il dira: Il y a seulement le livre de Dieu entre vous et moi, tout ce que nous avons trouvé licite, nous l’avons annoncé ainsi de même tout ce que nous avons trouvé interdit, nous l’avons interdit. Certes l’interdit du messager est l’interdit de Dieu.
[16]Tanwir al Ahwal, volume 1 : 4-5
[17]Tanwir al Ahwal, volume 1: 5
[18] Tanwir al Ahwal.
[19]L’introduction du livre Fat-hou al Bari de Souyouti, page 5
[20] Spécialiste de l’Arabie Saoudite et de la Syrie, décédé en l’an 123 de l’hégire.
[21]Tamhid Litarik Falsafa islamiya, page 195-198, rapporté du livre Al Duawatou de ibn Riyah, page 226
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