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La preuve scientifique :

La preuve scientifique constitue une expérience, une expérience avec laquelle un groupe de gens a vécu durant soixante-dix ans ; c’est à dire la «petite occultation» à propos de laquelle il faut donner un peu d’explications :

La petite occultation fut le premier stade de l’Imâmat du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance. Au commencement, il y eut cette prescription faisant que l’Imâm, après avoir accédé à l’Imâmat, dû sans attendre être caché du commun des gens et s’éloigner en apparence de ce qui survient dans la communauté ; quoiqu’en réalité il percevait de près tous les événements. Or il faut considérer que si l’occultation était survenue en une fois, cela aurait causé un choc éprouvant à la communauté et aux partisans de l’Imâmat ; car les gens, avant cela avaient contact avec leur Imâm, ils se référaient à lui lorsqu’ils avaient des difficultés. Si l’Imâm, la Paix soit sur lui, avait disparu subitement, et si la communauté avait ressenti qu’elle ne pourrait plus atteindre son guide moral et spirituel, il aurait été possible que tout soit perdu et que cette communauté soit en butte à la dispersion.

Par conséquent, il était nécessaire de préparer le terrain de cette occultation afin que les gens s’y habituent petit à petit et se forment sur cette base. En réalité, avec la petite occultation, cette préparation prit forme. A cette époque, l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, était caché des regards, mais par l’intermédiaire de représentants, de mandataires et d’assistants sujets à la confiance qui étaient réunis autour de lui et qui étaient son lien avec les gens croyant en la voie imâmite, il était en contact avec ses chiites. Durant cette période, quatre des croyants les plus purs et les plus pieux étaient chargé de sa lieutenance et de son remplacement : il s’agissait dans l’ordre de :

1. ‘Othmân ibn Sa‘îd ‘Amrî

2. Mohammad ibn ‘Othmân ibn Sa‘îd ‘Amrî

3. Abû al-Qâsim Hosayn ibn Rûh

4. Abû al-Hasan Ali ibn Mohammad Samarrî

Ces quatre eurent dans l’ordre la charge de lieutenance (ou de délégation), et après le temps de chacun, le suivant était désigné en tant que son successeur, sur l’ordre de l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance.

Le nâ’ib (le substitut donc…) était en contact avec les chiites, transmettait leurs questions et leurs difficultés à l’Imâm, la Paix soit sur lui, et leur rapportait les réponses, parfois verbales et le plus souvent écrites. Par ce contact indirect, la masse du peuple qui était privée de la vue de l’Imâm, trouvait la tranquillité. Ils voyaient que toutes les lettres et les écrits qui leur parvenaient de l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, étaient d’un même style. Au cours de ces soixante-dix ans et de la délégation de ces quatre substituts, ils ne constatèrent aucun changement.

Samarrî, qui fut le dernier substitut donna la nouvelle de la fin de la petite occultation et du commencement de la grande occultation. Dans la grande occultation, il n’y avait plus d’individu dédié à la substitution et à la délégation de l’Imâm, la Paix soit sur lui. Durant la petite occultation, la préparation avait été faite afin que les gens s’habituent à la grande occultation et ne laissent pas la peur les atteindre. Ce fut à partir de là que les gens eurent le devoir de se tourner vers les délégués et les substituts ordinaires de l’Imâm, la Paix soit sur lui, c’est à dire les docteurs de la loi, justes et connaissants des affaires de la religion et du monde.

Vous pouvez, à partir de ce qui a été dit, estimer le sujet et comprendre clairement que le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, constituait une vérité extérieure avec laquelle un groupe de gens ont vécu. Les ambassadeurs du Mahdî furent durant soixante-dix ans les contacts entre les gens et lui, et personne n’a jamais vu ou entendu de tort de leur part, dans aucun domaine.

Par Dieu ! Pensez-vous qu’il soit possible qu’un mensonge ait une continuité de soixante-dix ans et que quatre personnes aient fomenté un plan avec un accord parfait et une seule voix?

C’est avec leur comportement sincère qu’ils ont suscité la confiance des gens de sortent qu’ils eurent foi en leurs paroles et en leurs actes.

Est-il possible que ces quatre personnes aient fomenté un plan de telle sorte que personne n’ait comprit la vérité, alors que ces individus n’avaient pas de relations particulières entre eux qui nous permettrait de dire que dans cette affaire ils aient comploté?

Les anciens avaient dit : la corde du mensonge est courte (le mensonge ne dure pas longtemps). La logique également statue qu’il n’est pas possible qu’un mensonge puisse s’insérer dans la continuité et que durant tout ce temps, avec tous les échanges et les différentes relations l’objet ne soit pas découvert et que tous y croient vraiment.

De cette manière, nous déduisons que le phénomène de la petite occultation peut, en tant que donnée scientifique, constituer la preuve de la réalité extérieure d’une situation qui se trouve être l’existence, la vie, puis l’occultation de l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance. Cet Imâm, après la petite occultation, à lui-même annoncé qu’il allait se voiler de la grande occultation, être caché des regards et que personne ne le verrait.

Sixième discussion 

Pourquoi Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, n’a-t-il toujours pas fait son Apparition?

Lorsque cet Imâm, la Paix soit sur lui, s’est préparé et formé pour un changement de la société, quelle est l’obstacle qui l’a empêché, à l’époque de la petite occultation ou lors des années qui ont suivi, d’entrer en scène et d’interrompre la durée de son occultation ; considérant le fait qu’à cette époque, la situation et les conditions pour des actions sociales et réformatrices étaient beaucoup moins problématiques?

Cet Imâm, la Paix soit sur lui, par le biais des contacts directs qu’il avait avec les gens lors de la petite occultation, et qui influaient sur son organisation, disposait de la possibilité de réunir ses compagnons et de débuter son action avec force. Les forces gouvernantes de cette époque n’étaient pas non plus parvenues à ce niveau de capacité et de puissance effrayante que l’homme d’aujourd’hui a obtenu par l’effet du progrès scientifique et industriel.

La réponse est que toute action destinée au remaniement de l’édifice social vient en son temps ; son succès dépend d’une suite de conditions et de fondements extérieurs, et tant que toutes ces conditions ne sont pas complètement réalisées, il n’est pas possible d’atteindre l’objectif.

Bien entendu, ces changements sociaux qui ont une origine divine du point de vue du message, ne sont pas liés à des facteurs extérieurs ; car le message qui constitue le fond de ces changements est divin et céleste, les conditions extérieures n’ont pas d’effet sur lui, or leur mise en œuvre se base sur les conditions extérieures. Leur réussite et le moment d’accomplir ces changements dépendent de ces conditions extérieures, et c’est bien pour cette raison que le ciel était resté dans l’Attente jusqu’à ce que cinq siècles d’ignorance se soient succédés et qu’à ce moment il envoie son dernier Message par l’intermédiaire du Prophète Mohammad, Dieu le bénisse lui et les siens. Malgré le fait que le monde, à l’époque de la transition avait un grand besoin de prophète, cependant, du fait de la dépendance de la mise en œuvre vis-à-vis des conditions extérieures, cela fut ajourné. Ces facteurs extérieurs dont l’accomplissement des réformes a besoin, pour certains, demandent un contexte favorable, un climat populaire propice à ces changements dont il est question, et pour d’autres sont des éléments qui demandent un mouvement révolutionnaire dans leurs circonvolutions étroites.

Pour exemple, la révolution que Lénine a guidé avec succès en Russie dépendait de facteurs importants comme la première guerre mondiale et l’affaiblissement des bases de l’empire du Tsar, qui contribuèrent à la mise en œuvre d’un contexte favorable à la révolution. D’autres facteurs limités et de moindre importance y ont également contribué, tels le fait que Lénine puisse entrer en Russie en bonne santé et guider la révolution, car si un incident avait retardé son entrée dans le pays ; il fut probable qu’il ne puisse pas faire triompher la révolution aussi rapidement.

En effet, la tradition divine immuable fait que la mise en œuvre et l’accomplissement des changements correcteurs sont liés aux facteurs extérieurs, au contexte favorable et au climat populaire. Ce fut pour cette même raison que l’Islam a fait son apparition après une longue époque et le passage de plusieurs siècles.

Ensuite, malgré le fait que Dieu L’Immense possède la capacité d’aplanir toute les difficultés afin de faire parvenir le Message céleste, en utilisant notamment le miracle pour mettre en œuvre un contexte favorable, Il n’a pas choisi cette méthode ; car l’épreuve, le fait d’être atteint, la souffrance, qui sont le ferment de la complétude de l’homme, se réalisent dans le cas où l’évolution est naturelle et conforme aux conditions extérieures. Bien entendu, cela n’empêche pas que Dieu intervienne à propos de certains éléments, des éléments qui n’affectent pas le fondement d’un contexte favorable, mais qui parfois sont nécessaires à la mise en œuvre du mouvement ; comme les aides et les faveurs que Dieu accorde à Ses amis, lors des moments sensibles et particulièrement difficiles, en faisant par exemple du feu de Nemrod un jardin pour Ibrahim, que la Paix soit sur lui, ou lorsqu’Il arrête l’épée que ce juif briseur de pacte leva au-dessus de la tête du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, ou lorsqu’Il leva la tempête qui arracha du sol les tentes des incroyants et des associationnistes, lorsqu’au cours de la bataille du Fossé, ils faisaient le siège de Madina (Médine), semant la peur et l’effroi dans leurs cœurs.

Mais ces «coups de main» ne vont pas plus loin. Au moment où la situation et les conditions des changements généraux sont parfaitement propices, les aides d’urgence prennent un cours naturel et se conforment à la réalité extérieure.

Nous analysons la situation de l’Imâm du Temps, que Dieu hâte sa noble Délivrance, avec cette vision, afin de comprendre que sa révolution, sur le plan de la mise en œuvre, dépend, comme toutes les révolutions, de conditions objectives et extérieures. Il faut qu’il existe un contexte favorable. Ainsi, il est naturel que nous soyons dans l’attente de ces conditions. Tout le monde sait que le fait de l’Imâm Mahdî, la Paix soit sur lui, n’est pas limité à une région et à une partie du monde. La mission que Dieu L’Immense lui a confié est mondiale ; il doit guider l’humanité entière, des ténèbres de l’oppression à la clarté de la justice. Pour l’accomplissement d’un changement d’une telle importance, l’existence du Guide compétent ne suffit pas, sinon, cette condition prévalait déjà à l’époque du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens. Ce changement d’importance réclame un contexte favorable planétaire qui présente toutes les conditions extérieures nécessaires à la révolution universelle.

Le facteur fondamental dans la mise en œuvre du contexte favorable et dans l’acceptation par les gens du nouveau message de justice est cette même sensation de vide et d’insignifiance que les hommes ressentiront alors. L’origine de cette sensation provient des différentes expériences humaines à propos de la civilisation ; une civilisation dont les aspects négatifs fait courber l’échine et la mène à comprendre qu’elle a grandement besoin d’aide. Depuis les profondeurs de l’âme, elle inclinera son attention vers le monde invisible et la source inconnue.

Cependant, du point de vue des progrès matériels, nous pouvons dire que dans l’avenir, les conditions permettant de faire parvenir un message au monde son meilleures que par le passé ; car les différentes parties du monde se rapprochent les unes des autres, les gens peuvent établir des relations entre eux, et les outils dont une organisation centrale a besoin afin d’informer les peuples à propos du nouveau message sont disponibles.

Ceci dit, en ce qui concerne ce qui a été exposé dans la question, à savoir le fait que plus l’Apparition de l’Imâm, que la Paix soit sur lui, sera retardée, plus les instruments guerriers seront perfectionnés, cela est juste, mais que peuvent tirer de ces outils matériels ceux qui ont perdu leur esprit et sont corrompus de l’intérieur?

Combien de fois au cours de l’histoire, l’édifice d’une civilisation s’est-il écroulé dès la première chiquenaude et pourquoi? Parce que cet édifice était en réalité déjà écroulé et ne disposait d’aucune sorte de couverture et d’appui.

Septième discussion 

Un individu peut-il modifier le cours du destin de l’humanité?

A la suite des questions déjà passées, nous en arrivons à la question suivante, qui consiste en ceci : un individu – quel que soit sa grandeur – peut-il réaliser la partie principale de ce projet immense? Ce personnage est-il un membre de cette humanité qui s’est acquitté de ses facteurs et de ses conditions extérieures afin de se préparer à réaliser l’établissement du mouvement conforme à ses conditions? (Autrement dit : a-t-il réalisé pleinement sa condition humaine l’inscrivant dans ce que doit être le devenir de l’humanité?)

La source, l’origine de cette question provient d’un point de vue particulier qui commente l’histoire de cette façon : l’homme est un facteur secondaire et accessoire du cours de l’histoire ; le facteur principal étant les forces matérielles et extérieures qui environnent l’homme ! En conséquence, un individu, dans le meilleur des cas est le commentateur analysant les causes de ce facteur principal, et rien d’autre.

Alors que nous avons clairement expliqué dans nos autres livres que les fondements de l’histoire reposent sur deux pivots : l’un est l’homme, et l’autre les facteurs matériels qui environnent l’homme ; de la même manière que les facteurs matériels, les instruments produits et la nature affectent l’homme, l’homme également affecte son environnement et les autres facteurs extérieurs. Il n’existe aucune justification disant que le mouvement part de la matière et s’achève en l’homme ; sauf si nous en admettons également le contraire, à savoir qu’il est possible que le mouvement parte de l’homme et s’achève en la matière ; car l’homme et la matière s’affectent l’un l’autre au cours du temps.

En tenant compte de cela, un individu peut vis-à-vis du cours de l’histoire être supérieur à un perroquet ; spécialement lorsqu’il s’agit de la personne qui forme le lien entre la terre et le ciel et qui est lui-même semblable à une force qui met l’histoire en mouvement. Ceci est ce que les prophètes ont prouvé dans l’histoire, en particulier dans l’histoire du sceau des Prophètes, Dieu le bénisse lui et les siens.

Le Prophète de l’Islam, Mohammad, Dieu le bénisse lui et les siens, afin de réaliser son Message céleste, celui de son époque, prit en main le cours de l’histoire et mit en œuvre une voie durable de culture et d’éducation qu’aucun facteur matériel n’aurait jamais pu prendre en charge – ainsi que nous avons expliqué cela dans la deuxième introduction du livre Al-Fatawa al-Wadiha. Or ce qui fut réalisable par l’intermédiaire du Noble Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, l’est également par celui de l’Imâm Attendu, que Dieu hâte sa noble Délivrance ; un Imâm qui provient de la Demeure Prophétique, dont le Noble Prophète de l’Islam a exposé le plan grandiose et donné la bonne nouvelle de son existence.

Huitième discussion 

Lors du Jour Promis, par quel moyen le changement prendra-t-il forme?

Enfin, nous en arrivons à la dernière question. Ils demandent :

Quel est ce moyen probable par lequel un tel personnage puisse offrir la victoire définitive à la justice et anéantir les tenants de la tyrannie et de l’oppression?

La réponse précise à cette question dépend de la connaissance de l’époque et de la phase dans laquelle le Mahdî, que la Paix soit sur lui, va entrer en scène. Si l’on peut déterminer avec précision les particularités, les conditions et l’état des choses à cette époque ; il est possible de dessiner, à la lumière de cela, le tableau des circonstances des opérations et des mouvements de cette révolution, or jusqu’ici nous ne savons rien de cette époque, ni des conditions et des réalités extérieures de celle-ci. L’on ne peut pas donner une réponse scientifique à propos de ce qui se passera dans ces jours ; quoiqu’il soit possible de conjecturer et de supposer, cela aussi sera probablement basé sur la subjectivité et non sur des réalités objectives et matérielles.

Ici, il existe une supposition juste qu’il est possible d’accepter. Cette supposition se base sur un hadith qui a été révélé à propos de cette problématique, en même temps qu’elle se base sur l’expérience tirée des grandes révolutions de l’histoire.

L’on suppose que l’Apparition de l’Imâm Mahdî, que la Paix soit sur lui, suivra un grand vide qui sera le résultat de la corruption et de la crise de la civilisation. Ce vide ouvrira la voie de l’avancement du nouveau message et préparera les esprits à l’acceptation de l’appel. Cette crise des esprits ne sera pas un accident qui surviendra subitement dans l’histoire de la civilisation humaine, car elle sera au contraire la conséquence naturelle des contradictions de l’histoire, de l’histoire qui se passe de Dieu ; et qui à la fin ne trouvera aucun moyen de corriger ces contradictions.

C’est alors que le feu s’allumera ; un feu qui n’épargnera rien et que rien n’épargnera.

C’est à ce moment que cette clarté apparaîtra afin d’éteindre le feu et afin de fonder la justice céleste sur toute l’étendue de la terre.

«æÇáãÍãÏ ááå ÑÈ ÇáÚÇáãíä æ ÇáÕáÇÉ æ ÇáÓáÇã Úáí ãÍãÏ æ Âáå ÇáØÇåÑíä»

Louange à Dieu Seigneur des mondes et que la Paix soit sur Mohammad et sur les siens, les Purs.

L’écriture de ces pages commença le treizième jour du mois de Jamadi ol-Thânî de l’année mille trois cent soixante dix neuf de l’hégire (14 décembre 1959) et fut achevée le dix-septième jour du même mois (18 décembre 1959).

La grâce en provient de Dieu.

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