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Le verset 199 de la sourate 7 (al-A'raf), qui parle de "pratiquer la pitié", exprime le concept de la clémence et de la tolérance, principes fondamentaux de l'Islam. Examiner l'histoire islamique permet de comprendre clairement comment les musulmans ont établi ces valeurs morales coraniques dans leur vie sociale. Au fur et à mesure de leur conquête, les musulmans ont instauré un milieu libre et tolérant. Dans les domaines de la religion, de la langue et de la culture, ils ont permis aux gens de différentes nations de vivre sous le même toit en liberté et en paix, accordant ainsi à chacun les bienfaits de la connaissance, de la richesse et de la stabilité sociale. À cet égard, l'une des raisons les plus importantes pour laquelle le grand Empire Ottoman a pu assurer son existence pendant plusieurs siècles résidait dans la tolérance et l'ouverture d'esprit islamiques de l'État. À chaque époque, les musulmans se sont caractérisés par leur tolérance et leur miséricorde. Ils ont été les plus justes et les plus cléments parmi leurs contemporains. Tous les groupes ethniques au sein de cette communauté plurielle ont librement pratiqué leurs propres cultes et ont joui de conditions favorables pour vivre leurs propres cultures et adorer Dieu à leur manière.

Seule la tolérance propre aux musulmans, pratiquée telle que le Coran l'a recommandée, peut apporter la paix et le bien-être au monde entier. Le Coran rappelle cette tolérance en ces termes:

La bonne action et la mauvaise n'ont pas la même valeur. Repousse de la plus belle manière et voilà que celui avec qui tu étais en inimitié deviendra comme s'il était un ami chaleureux. (Fussilat, Ont été détaillés 41: 34)

Dieu a décrit dans les versets coraniques que le pardon est toujours une vertu et qu'Il a annoncé la bonne récompense pour une telle attitude:

La récompense d'une mauvaise action est une mauvaise action pareille. Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire revient alors à Dieu. Vraiment, Il n'aime pas les prévaricateurs! (ash-Shura, la Consultation 42: 40)

Les croyants sont décrits dans un autre verset:

Ceux qui dépensent dans la richesse et la pauvreté, qui refoulent leur colère et qui pardonnent aux gens. Et Dieu aime les gens de bien. (Ali-Imran, la Famille d'Imran 3: 134)

Dieu a indiqué dans le Coran qu'il est plus vertueux de pardonner même si l'autre partie a tort.

Tu ne cesseras pas de constater quelque trahison de leur part, sauf d'un petit nombre d'entre eux. Pardonne-leur donc et oublie. Oui, Dieu aime les bienfaiteurs. (al-Ma'idah, la Table Servie 5: 13)

Tout ceci prouve que l'enseignement moral offert à l'humanité par l'Islam est celui qui apportera la paix, le bonheur et la justice au monde. La barbarie qui a lieu dans le monde aujourd'hui sous le nom de "terrorisme islamique" est complètement détachée des valeurs morales du Coran; c'est l'affaire d'ignorants, de fanatiques et de criminels qui n'ont rien à voir avec la religion. Instruire selon le véritable enseignement moral de l'Islam constituera la clé pour contrecarrer ces individus et ces groupes qui essayent de commettre leurs actes de sauvagerie sous couvert de l'Islam. En d'autres termes, l'Islam et l'enseignement moral du Coran ne cautionnent aucunement le terrorisme. Au contraire, ils demeurent le remède par lequel le monde peut être sauvé de ce fléau.


LA GUERRE

DANS

LE CORAN

Selon le Coran, la guerre constitue une "obligation non désirée" qui doit être menée dans le respect des valeurs morales et humaines, et à laquelle il ne faut recourir qu'en dernière instance. Dans un verset, Dieu rapporte que ceux qui commencent les guerres qu'Il désapprouve, sont les incroyants:

… Toutes les fois qu'ils allument un feu pour la guerre, Dieu l'éteint. Et ils s'efforcent de semer le désordre sur la terre, alors que Dieu n'aime pas les semeurs de désordre. (al-Ma'idah, la Table Servie 5: 64)

Dans le cas d'un conflit, avant de s'engager dans une guerre, les croyants doivent attendre jusqu'à ce que le combat devienne obligatoire. Les croyants ont la permission de se combattre seulement quand l'autre partie attaque et qu'il ne reste plus d'autre alternative que la guerre:

S'ils cessent, Dieu est, certes, Pardonneur et Miséricordieux. (al-Baqarah, la Vache 2: 192)

Un examen attentif de la vie du Prophète Muhammad (pssl) montre que la guerre est un moyen de défense employé seulement dans des situations inéluctables. Le Coran fut révélé à notre Prophète (pssl) durant une période de 23 années. Pendant les 13 premières années de cette période, les musulmans, alors minoritaires, ont vécu à la Mecque sous une autorité païenne. Ils firent face à de nombreuses oppressions. Nombre d'entre eux furent harcelés, maltraités, torturés, et même assassinés, leurs maisons et leurs biens pillés. En dépit de cela, les musulmans ont mené leur vie sans recourir à la violence et ont toujours appelé les païens à la paix.

Quand l'oppression devint insupportable, les musulmans ont dû émigrer à Yathrib, rebaptisée plus tard Médine, où ils purent établir dans un environnement plus paisible et libre, leur propre ordre. L'établissement de leur propre système ne les a d'ailleurs jamais incités à prendre les armes contre les païens agressifs de la Mecque. C'est seulement après la révélation suivante que le Prophète (pssl) a commandé à son peuple de se préparer à la guerre:

Autorisation (de se défendre) est donnée à ceux qui sont attaqués - parce que vraiment ils sont lésés; et Dieu est certes capable de les secourir. Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, sans aucune juste raison, simplement parce qu'ils disaient: "Dieu est notre Seigneur." (al-Hajj, le Pèlerinage 22: 39-40)

Ainsi, il a été permis aux musulmans de faire la guerre seulement parce qu'ils étaient opprimés et soumis à la violence. Autrement dit, Dieu a accordé la permission de faire la guerre uniquement à des fins défensives. Dans d'autres versets, les musulmans sont mis en garde contre le recours inutile à la provocation ou à la violence:

Combattez dans le sentier de Dieu ceux qui vous combattent et ne transgressez pas. Certes. Dieu n'aime pas les agresseurs! (al-Baqarah, la Vache 2: 190)

Après les révélations de ces versets, des guerres ont eu lieu entre les musulmans et les Arabes païens. Jamais, cependant, les musulmans ne provoquèrent eux-mêmes ces conflits. Notons que notre Prophète (pssl) a établi un environnement social paisible pour les musulmans en signant un accord de paix (la trêve de Hudaybiya) avec les païens dont il accepta la plupart des requêtes. Pourtant, les païens violèrent l'accord, provoquant ainsi une nouvelle guerre. Néanmoins, les conversions à l'Islam se multipliant rapidement, l'armée islamique devint très puissante. Notre Prophète (pssl) conquit alors la Mecque sans violence et dans un esprit de tolérance. S'il avait voulu, notre Prophète (pssl) aurait pu se venger des leaders païens de la Mecque. Il n'en fit cependant rien. Il ne leur fit aucun mal, leur pardonna et les traita avec grande tolérance. Selon les mots de John Esposito, expert occidental en matière d'Islam, "évitant la vengeance et le pillage, le Prophète a à la place accepté un accord, accordant ainsi l'amnistie à ses ennemis plutôt que de manier l'épée."2

Les païens, qui se convertiront plus tard à l'Islam par leur propre volonté, ne purent qu'admirer le caractère noble du Prophète (pssl).

Non seulement pendant la conquête de la Mecque, mais également au cours de toutes les guerres et conquêtes menées au temps de notre Prophète (pssl), les droits des innocents et des faibles ont été défendus méticuleusement. Notre Prophète (pssl) rappela plusieurs fois ce sujet aux croyants, lui-même représentant un modèle parfait à suivre avec ses pratiques. En effet, Il ordonna aux croyants qui étaient sur le point d'aller faire la guerre:

Allez faire la guerre en adhésion avec la religion de Dieu. Ne touchez jamais les      vieillards, les femmes et les enfants. Améliorez toujours leur situation et montrez-vous bons envers eux. Dieu aime ceux qui sont sincères.3

Notre Prophète (pssl) expliqua également l'attitude que les musulmans doivent adopter même lorsqu'ils sont au milieu d'une guerre brûlante:

Ne tuez pas les enfants. Évitez de toucher les personnes qui se consacrent aux cultes dans les églises! N'assassinez jamais ni les femmes ni les vieillards. Ne brûlez pas les arbres, ne les abattez pas. Ne détruisez jamais les maisons!4

Les principes islamiques proclamés par Dieu dans le Coran expliquent cette politique paisible et empreinte de tempérance du Prophète Muhammad (pssl). Dans le Coran, Dieu commande aux croyants de traiter d'une manière juste et amène même ceux qui ne sont pas musulmans:

Dieu ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Dieu aime ceux qui sont justes. Dieu vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus à cause de la religion, qui vous ont chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes. (al-Mumtahanah, les Mises à l'Épreuve 60: 8-9)

Les versets ci-dessus indiquent l'attitude d'un musulman à l'égard des non-musulmans. Il doit traiter tous les non-musulmans gentiment et s'abstenir de se lier d'amitié avec seulement ceux qui font preuve d'hostilité contre l'Islam. Au cas où il y aurait des attaques violentes menaçant l'existence des musulmans, à savoir une guerre contre eux, alors les musulmans doivent répondre avec justice en considérant les dimensions humaines de la situation. L'Islam interdit toutes les formes de barbarisme, d'actes de violence inutiles et d'agressions injustes. Dans un autre verset, Dieu avertit les musulmans et rappelle que la rage éprouvée à l'égard des ennemis ne doit pas les conduire à l'injustice:

Ô croyants! Veillez avec loyauté et désintéressement à l'application de la loi et témoignez en toute justice. Et que la haine d'un peuple ne vous incite pas à ne pas être équitables. Soyez justes: cela est plus proche de la piété. Et craignez Dieu. Oui, Dieu est bien informé de ce que vous faites. (al-Ma'idah, La Table Servie 5: 8)

La signification du concept de "djihad"

Le concept de "djihad" mérite d'être clarifié, eu égard au thème de ce livre. La signification exacte de "djihad" est "l'effort". Autrement dit, en Islam, "accomplir le djihad" veut dire "faire des efforts, lutter". Notre Prophète (pssl) a expliqué que le plus grand djihad est celui "qu'une personne mène contre elle-même". Ce que l'on entend ici par "elle-même" ce sont les désirs et les ambitions égoïstes de chacun.

Lutter intellectuellement contre ceux qui oppriment les gens, qui les traitent injustement, qui les soumettent à des tortures et des cruautés et violent les droits de l'homme constitue également une forme de djihad, au sens fort du terme selon le point de vue coranique. Le but de cette lutte est d'apporter la justice, la paix et l'égalité.

Hormis ses significations idéologiques et spirituelles, la lutte dans le sens technique – la lutte armée – est également considérée comme un "djihad". Cependant, comme nous l'avons vu plus haut, cette lutte ne doit être menée qu'à des fins défensives. L'utilisation du concept de "djihad" pour des actes d'agression contre des innocents, en somme la terreur, est une grande déformation et une injustice.

Le Coran interdit le suicide

Une autre question importante qui occupe les esprits à la suite des assauts terroristes aux États-Unis d'Amérique concerne les attaques-suicides. Certaines personnes non informées au sujet de l'Islam ont fait des déclarations tout à fait erronées, prétendant que cette religion de paix permet ces attaques terroristes. Le meurtre des hommes et le suicide sont tous les deux interdits par l'Islam. Dieu a clairement rendu le suicide illicite par le verset suivant:

Et ne vous tuez pas vous-mêmes, Dieu est certes constamment miséricordieux avec vous. (an-Nisa, les Femmes 4: 29)

Quelle qu'en soit la raison, le suicide est contraire au Coran. Notre Prophète (pssl) indique que le suicide est illicite en Islam et que ceux qui commettent cet acte auront le feu comme récompense dans l'au-delà:

En effet, quiconque se tue (intentionnellement), sera puni certainement avec le feu de l'enfer, où il restera éternellement.5

Comme le rapporte ce hadith, se suicider et donc perpétrer des attaques suicides, tuant ainsi des dizaines voire des centaines d'innocents va à l'encontre de la moralité coranique. Dieu a rendu illicite le suicide dans le Coran. Il est donc impossible pour un croyant qui se comporte selon les versets du Coran de commettre un tel acte. Seules les personnes qui ont une conception erronée de la religion, qui ne connaissent pas la véritable morale coranique, qui ne se servent pas de leur raison et de leur conscience, sous l'influence des idéologies athées et des sentiments de haine et de rancune, ont recours à ce genre de méthodes auxquelles chaque homme devrait pourtant s'opposer.

La compassion, la tolérance et l'humanité

dans l'histoire de l'Islam

Pour résumer ce que nous avons expliqué jusqu'ici, nous pouvons dire que la "doctrine politique islamique" (c'est-à-dire, les principes et les décrets islamiques sur des questions politiques) est très pacifique et modérée. Nombre d'historiens et de théologiens non-musulmans le confirment. L'historienne britannique Karen Armstrong, ancienne nonne et célèbre experte en histoire de l'Orient, fait le commentaire suivant, dans son livre Holy War (La Guerre Sainte) qui traite de l'histoire des trois grandes religions:

... Le mot Islam vient de la même racine arabe que le mot paix et le Coran réprouve la guerre comme un événement anormal contraire à la volonté de Dieu… L'Islam ne justifie pas la guerre ou l'extermination agressive… L'Islam déclare que la guerre est inévitable et parfois une obligation positive pour mettre fin à l'oppression et à la souffrance. Le Coran enseigne que la guerre doit être limitée et conduite de la façon la plus humaine possible. Mohammed a dû combattre non seulement les habitants de la Mecque mais également les tribus juives de la région et des tribus chrétiennes de Syrie qui, alliées aux juifs, planifiaient une attaque contre lui. Pourtant ceci n'a pas poussé Mohammed à dénoncer les Gens du Livre. Ses musulmans ont été forcés de se défendre mais ils n'ont pas livré une guerre sainte contre la religion de leurs ennemis. Quand Mohammed a envoyé Zaid contre les chrétiens à la tête d'une armée musulmane, il leur a dit de combattre pour la cause de Dieu bravement mais d'une manière humaine. Ils ne devaient pas molester les prêtres ni les moines ni les nonnes ni les personnes faibles et impuissantes qui ne pouvaient pas combattre. Il ne devait y avoir aucun massacre de civils. Les musulmans ne devaient abattre aucun arbre ni démolir un seul bâtiment. C'était très différent des guerres de Josué.6

Après la mort de notre Prophète (pssl), les califes qui lui succédèrent furent très sensibles en exerçant la justice. Dans les territoires conquis, les peuples indigènes et les gens nouveaux-venus ont vécu dans la paix et la sécurité. Le premier calife Abu Bakr ordonna à son peuple d'adopter des attitudes justes et tolérantes dans ces pays, conformément aux valeurs morales coraniques. Abu Bakr donna la directive suivante à son armée avant l'expédition syrienne:

Arrêtez-vous, ô gens, que je vous donne dix ordres à suivre par cœur: ne trahissez pas et ne vous égarez pas de la voie droite. Ne massacrez pas un enfant, une femme ou un vieillard. Ne détruisez pas les dattiers en les brûlant et n'abattez aucun arbre fruitier. Ne tuez pas les troupeaux, les bandes ou les chameaux, sauf pour votre subsistance… Vous pouvez rencontrer des personnes qui se sont dévouées aux services monastiques; laissez-les faire ce à quoi elles ont consacré leur vie. Vous pouvez rencontrer, de même, des personnes qui vous offriront diverses nourritures. Vous pouvez les manger mais n'oubliez jamais d'évoquer le nom de Dieu.7

Umar ibn al-Khattab, qui a succédé à Abu Bakr, fut célèbre pour sa justice et pour les contrats qu'il a conclus avec les peuples indigènes des terres conquises. Chacun de ces contrats fut un exemple de tolérance et de justice. Par exemple, dans sa déclaration accordant la protection aux chrétiens qui vivaient à Jérusalem et à Lod, il assura que les églises ne seraient pas détruites et que les musulmans ne feraient pas leurs prières en groupe dans ces églises. Umar accorda les mêmes conditions aux chrétiens de Bethléem. Durant la conquête de Médine, la déclaration de protection présentée au patriarche nestorien Yeshuyab III (650-660 après J.C.) garantit de même que les églises ne seraient jamais démolies et qu'aucun bâtiment ne serait transformé en une mosquée ou en une maison. La lettre écrite par le patriarche à l'évêque de la Perse après la conquête est très frappante car elle dépeint par les mots d'un chrétien la compassion et la tolérance des gouverneurs musulmans envers les Gens du Livre:

Les Arabes à qui Dieu a accordé à cette époque le règne du monde ne persécutent pas la religion chrétienne. En effet, ils honorent notre foi, respectent nos prêtres et nos saints et subventionnent les églises et les monastères.8

Dieu ordonne dans un verset:

Dieu vous commande, en vérité, de rendre aux gens leurs dépôts, et quand vous jugez entre les gens, de juger avec équité. Oui ce à quoi Dieu vous exhorte est vraiment meilleur. Dieu demeure, en vérité, Celui qui entend, qui voit. (an-Nisa, les Femmes 4: 58)

Canon Taylor, l'un des chefs de mission à l'Église Anglicane, exprime les beautés apportées par la morale islamique dans l'un des ses discours:

Il (l'Islam) a révélé les dogmes fondamentaux de la religion – l'unité et la grandeur de Dieu, Ses attributs de miséricorde et de justice, la soumission à Sa volonté, la résignation et la foi. Il a spécifié la responsabilité de l'homme, la vie future, le jour du jugement et la punition sévère qui attend les mécréants. Il a condamné les vertus artificielles, les fraudes et les folies religieuses, les pseudo-valeurs morales perverties et les subtilités verbales des disputes théologiques… Il a apporté de l'espoir à l'esclave, de la fraternité à l'humanité et a reconnu les principaux traits de la nature humaine.9

La fausse assertion qui prétend que les musulmans furent convertis à l'Islam par menace dans les pays conquis a été aussi réfutée par des chercheurs occidentaux. L'attitude juste et tolérante des musulmans furent confirmées par L. Browne, chercheur occidental:

Incidemment ces faits bien établis dissipent une idée très répandue dans les sources chrétiennes, selon laquelle les musulmans ont forcé les gens à accepter l'Islam par la menace de l'épée.10

Dans son livre The Prospects of Islam, Browne écrit que la motivation des conquêtes des musulmans fut la fraternité de l'Islam. La majorité des gouverneurs musulmans qui régnèrent sur de vastes territoires à travers l'histoire ont traité les adeptes des autres religions avec respect et tolérance. Dans les états islamiques, les juifs et les chrétiens vécurent en sûreté et jouirent de la liberté.

John L. Esposito, professeur en matière de Religion et de Relations Internationales à l'Université de Georgetown, décrit comment les juifs et les chrétiens qui sont entrés sous l'administration des états musulmans ont profité d'une grande tolérance:

Les musulmans se sont avérés être des conquérants formidables et des gouverneurs efficaces, constructeurs plutôt que destructeurs. Ils ont remplacé les gouverneurs et les armées indigènes des terres conquises mais ils ont préservé les principaux aspects de leur gouvernement, de leur bureaucratie et de leur culture. Pour plusieurs territoires conquis, cela n'était rien d'autre qu'un changement de gouverneurs, qui a apporté la paix aux peuples démoralisés et opprimés par les pertes et la lourde taxation résultant des années de guerre byzantino-perse. Les communautés locales furent libres de continuer leurs manières de faire dans les affaires internes, domestiques. Sous plusieurs aspects, les populations locales trouvèrent le règne musulman plus flexible et tolérant que celui des Byzantins et des Perses. Les communautés religieuses purent pratiquer leur foi et leur culte et elles furent gouvernées par leurs chefs, selon leurs propres lois religieuses, dans des domaines tels que le mariage, le divorce et l'héritage. En retour, elles durent payer un tribut, une capitation (jizya) qui leur assurait la protection musulmane contre l'agression extérieure et qui les exemptait du service militaire. Ils furent donc appelés "les protégés" (dhimmmi). En effet, cela signifiait souvent des impôts inférieurs, une plus grande autonomie locale, une obéissance à des dirigeants sémites avec des liens linguistiques et culturels plus proches qu'avec les élites hellénisées, gréco-romaines de Byzance, et une plus grande liberté religieuse pour les juifs et les chrétiens indigènes. La plupart des églises chrétiennes, telles les Nestoriens, les Monophysites, les Jacobites et les Coptes, avaient été persécutées comme des hérétiques et des schismatiques par l'orthodoxie chrétienne. Pour ces raisons, certaines communautés juives et chrétiennes ont aidé les armées d'invasion, les considérant moins oppressantes que leurs maîtres impériaux. Dans plusieurs domaines, la conquête a apporté une pax islamica (paix islamique) aux territoires conquis.11

L'Islam a également apporté la pax islamica aux femmes, abusées dans les temps préislamiques. Professeur Bernard Lewis, l'un des plus grands experts occidentaux sur le Moyen-Orient, fait le commentaire suivant:

En général, la venue de l'Islam a apporté une énorme amélioration à la position des femmes en ancienne Arabie, les dotant de biens et leur accordant certains autres droits et des mesures de protection contre les mauvais traitements de leurs maris ou de leurs maîtres. Le meurtre des filles, non sanctionné par les coutumes en Arabie païenne, était proscrit par l'Islam. Or la position de la femme resta pauvre et s'aggrava même quand, dans cela comme dans plusieurs autres domaines également, le message original de l'Islam perdit de sa force et fut modifié sous l'influence des attitudes et des coutumes préexistantes.12

Les époques correspondant au règne des Turcs Seljukides et de l'Empire Ottoman furent également marquées par la tolérance et la justice de l'Islam. Dans son livre The Spread of Islam in the World (L'Expansion de l'Islam dans le Monde), le chercheur britannique Sir Thomas Arnold explique la raison pour laquelle les chrétiens ont accepté de passer sous le règne seljukide:

Ce même sentiment de sécurité de la vie religieuse sous le règne musulman mena aussi plusieurs chrétiens de l'Asie Mineure à accepter les Turcs Seljukides comme leurs sauveurs… Durant le règne de Michel VIII (1261-1282), les Turcs étaient souvent invités à prendre possession des plus petites villes à l'intérieur de l'Asie Mineure par les habitants afin qu'ils puissent fuir la tyrannie de l'empire; les riches et les pauvres émigraient souvent vers les régions régies par les Turcs.13

Malik Shah, gouverneur de l'Empire Seljukide à son époque la plus brillante, a traité les peuples des terres conquises avec grande tolérance et compassion et, de ce fait, sa mémoire fut honorée par eux. Tous les historiens objectifs se réfèrent à la justice et la tolérance de Malik Shah dans leurs ouvrages. Son attitude a également engendré une sympathie à son égard dans le cœur des Gens du Livre. Pour cette raison, plusieurs villes ont accepté de se placer sous l'autorité de Malik Shah de par leur propre volonté, d'une manière sans précédente dans l'histoire. Sir Thomas Arnold mentionne également Odo de Diogilo, un moine de St. Denis, qui a participé à la deuxième Croisade en tant qu'aumônier particulier de Louis VII, et qui fait référence dans ses mémoires à la justice des musulmans, quelle que soit l'affiliation religieuse des sujets. Se basant sur les chroniques d'Odo de Diogilo, Sir Thomas Arnold écrit:

La situation des survivants aurait été tout à fait sans espoir, si leur misère n'avait pas touché les cœurs des mouhammédiens. Ils ont soigné les malades et ont généreusement soulagé les pauvres et les affamés. Certains ont même racheté l'argent français que les Byzantins avaient saisi sur les pèlerins par voie de force ou de ruse, et l'ont charitablement distribué aux indigents. Tellement grand fut le contraste entre le bon traitement que les pèlerins ont reçu de la part des musulmans et la cruauté de leurs frères chrétiens, les Byzantins, qui leur ont imposé le bagne, les ont battus et leur ont volé le peu qu'ils avaient laissé, que plusieurs d'entre eux ont volontairement embrassé la foi de leurs sauveurs. Comme le dit le vieux chroniqueur Odo de Diogilo: Évitant leurs coreligionnaires qui avaient été si cruels contre eux, ils sont partis en sûreté vers les infidèles qui ont montré de la compassion envers eux et, comme nous l'avons entendu, plus de trois mille ont se sont joints aux Turcs quand ces derniers se sont retirés.14

Ces déclarations des historiens révèlent que les gouverneurs musulmans qui ont adopté la morale islamique ont toujours régné avec tolérance, compassion et justice. Également, l'histoire de l'Empire Ottoman qui a gouverné des terres dans trois continents durant des siècles, abonde d'exemples de tolérance.

La façon dont les juifs se sont installés sur les terres ottomanes pendant la période du Sultan Bayezid II – après avoir été soumis aux massacres et exilés dans les royaumes catholiques de l'Espagne et du Portugal – constitue un bon exemple de la tolérance que la morale islamique apporte. Les monarques catholiques qui gouvernaient à l'époque une grande partie de l'Espagne ont exercé une pression extrême sur les juifs qui avaient autrefois vécu dans la paix sous le règne musulman en Andalousie. Tandis que les musulmans, les chrétiens et les juifs vivaient ensemble en harmonie dans la région, les monarques catholiques ont forcé tout le pays à se convertir au Christianisme et déclaré la guerre contre les musulmans tout en opprimant les juifs. Ainsi, le dernier gouverneur musulman dans la région de Grenade en Espagne du sud a-t-il été renversé en 1492. Les musulmans furent massacrés et les juifs qui refusèrent de changer de religion envoyés en exil.

Un groupe parmi ces juifs sans patrie s'est réfugié dans l'Empire Ottoman et l'État leur a permis de le faire. La flotte ottomane sous le commandement de Kemal Reis a transporté vers la terre ottomane les juifs exilés et les musulmans qui avaient survécu au massacre.

Le Sultan Bayezid II, connu dans l'histoire comme un croyant très pieux, a installé au printemps de 1492 les juifs torturés qui avaient été expulsés de l'Espagne dans certaines parties de son Empire, aux alentours d'Edirne et de Thessalonique dans la Grèce d'aujourd'hui. La plupart des 25.000 juifs turcs habitant en Turquie sont aujourd'hui les descendants de ces juifs espagnols. Ils ont adapté la religion et les coutumes que leurs aïeux ont apportées de l'Espagne il y a environ 500 ans, selon les conditions de la Turquie, et continuent à vivre très confortablement avec leurs propres écoles, hôpitaux, maisons de retraite, journaux et associations culturelles. Outre des commerçants et des hommes d'affaires, il y a parmi eux des représentants de nombreuses professions, de la technique jusqu'à la publicité, formant des cercles intellectuels qui se développent de plus en plus. Alors que les communautés juives dans beaucoup de pays Européens furent exposées pendant des siècles à des attaques racistes antisémites, celles en Turquie ont vécu dans la paix et la sécurité. Cet exemple unique suffit à démontrer la tolérance et la justice de l'Islam.

La compassion et la tolérance dont fit preuve Sultan Bayezid II se sont manifestées chez tous les sultans ottomans. Quand le Sultan Mehmed le Conquérant s'empara de Constantinople, il permit aux chrétiens et aux juifs d'y vivre librement. André Miquel, célèbre pour ses ouvrages de haut niveau au sujet des pratiques justes et tolérantes des musulmans et du monde islamique, dit:

Les chrétiens ont été gouvernés par un état très bien géré, quelque chose qui n'existait pas alors dans l'Empire Byzantin ou dans la souveraineté Latine. Ils n'ont jamais été soumis à une oppression systématisée. Au contraire, l'empire, et tout d'abord Constantinople, est devenu un refuge pour les juifs espagnols torturés. Ils n'ont jamais été forcés à accepter l'Islam. 15

Les musulmans n'ont à aucun moment de l'histoire été oppressifs. Ils ont au contraire apporté la paix et la sécurité à toutes les nations, quelle que soit leur croyance, partout où ils sont allés. Ils ont agi en bien envers tous les gens et se sont conformés au verset coranique qui ordonne:

Adorez Dieu et ne Lui associez rien. De la bonté envers vos parents, vos proches, les orphelins, les pauvres, le voisin apparenté et le voisin étranger, le proche compagnon et le voyageur et quiconque est esclave entre vos mains! Dieu n'aime pas, en vérité, l'incorrigible présomptueux, plein de vanité. (an-Nisa, les Femmes 4: 36)

En bref, l'amitié, la fraternité, la paix et l'amour sont les fondements de la morale coranique, et les musulmans essayent d'adhérer à ces vertus supérieures.


LE VRAI

VISAGE DE CEUX

QUI AGISSENT AU

NOM DE LA RELIGION

T ous ces exemples révèlent encore une fois que les actes terroristes perpétrés contre les gens innocents sont contraires à l'essence de l'Islam; il est donc impossible qu'un musulman s'engage dans un tel crime. Au contraire, il est du devoir des musulmans d'arrêter ces malfaiteurs, d'effacer la corruption sur terre et d'apporter la paix et la sécurité à tous les hommes dans le monde.

Il n'est pas possible de parler de la terreur chrétienne, juive ou islamique. Quand nous examinons le caractère des auteurs de ces crimes, nous voyons clairement que le terrorisme n'est pas un acte encouragé par la religion mais un phénomène social.

Les Croisés: des barbares qui ont foulé

leur religion aux pieds

Le vrai message d'une religion ou d'un système de croyance peut être parfois altéré par ses pseudo-adhérents. Les Croisés, dont les agissements constituent un épisode obscur dans l'histoire chrétienne, sont un bon exemple de ce type d'altération.

Les Croisés étaient des chrétiens européens qui firent des expéditions à partir de la fin du 11ème siècle pour reprendre aux musulmans la Terre Sainte (la Palestine et ses alentours). Ils se sont établis un but soi-disant religieux, pourtant ils ont dévasté tous les territoires où ils sont entrés et y ont semé la crainte. Comme nous en parlerons plus en détail dans les pages suivantes, ils ont soumis des civils sur leur route à des exécutions de masse et pillé beaucoup de villages et de villes. Leur conquête de Jérusalem, où les musulmans, les juifs et les chrétiens vivaient en harmonie sous le règne islamique, est devenue le théâtre d'un immense carnage. Ils ont impitoyablement massacré tous les musulmans et les juifs.

Un historien rapporte: "Ils ont tué tous les Sarrasins et Turcs qu'ils ont trouvés... sans discerner homme ni femme."16 L'un des Croisés, Raymond d'Aguiles, se vante de cette violence:

Il y avait des spectacles merveilleux à voir. Certains de nos hommes ont découpé les têtes de leurs ennemis (et cela était plus clément); d'autres leur ont tiré des flèches, de sorte qu'elles sont tombées des tours; d'autres les ont torturés plus longtemps en les jetant dans les flammes. Des piles de têtes, de mains et de pieds étaient exposés dans les rues. Il fallait passer au-dessus des corps d'hommes et de chevaux. Mais tout cela n'est rien comparé à ce qui est arrivé au temple de Salomon, un endroit où les services religieux sont normalement psalmodiés… Dans le temple et le portique de Salomon, les hommes ont avancé dans le sang jusqu'aux genoux et aux rênes de leurs destriers.17

En deux jours, l'armée des Croisés a massacré environ 40.000 musulmans par des moyens barbares décrits ci-dessus.18

La barbarie des Croisés était si excessive que, pendant la quatrième croisade, ils ont pillé Constantinople (aujourd'hui Istanbul), ville chrétienne à l'époque et volé les objets en or dans les églises.

Sans doute, cette barbarie allait à l'encontre de la doctrine chrétienne. Le Christianisme est, selon les mots de la Bible, un message d'amour. Dans l'Évangile selon Mathieu, il est rapporté que Jésus a dit à ses compagnons: "Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent" (Mathieu, 5/44). Dans l'Évangile selon Luc, Jésus a dit: "Si quelqu'un vous frappe sur une joue, tournez-lui l'autre aussi" (Luc, 6/29). Nulle part dans l'Évangile, il n'y a de référence à la légitimité de la violence; le meurtre des personnes innocentes est donc inimaginable. Vous pouvez trouver le concept de tuer l'innocent dans la Bible seulement dans la tentative cruelle du roi juif Hérode qui essaya d'assassiner Jésus quand il était un bébé.

Puisque le Christianisme est une religion fondée sur l'amour et qu'il n'abrite aucune forme de violence, comment peut-on alors expliquer que les Croisés chrétiens aient commis les actes les plus violents de l'histoire? La principale raison réside dans le fait que les Croisés se composaient principalement de personnes ignorantes que l'on pouvait définir comme étant une "populace". Ces masses, qui ne connaissaient presque rien au sujet de leur religion, qui n'avaient jamais lu ou même vu la Bible dans leur vie, et qui étaient donc complètement ignorantes des valeurs morales bibliques, ont été conduites à la barbarie sous le conditionnement des slogans de Croisés qui ont présenté cette violence comme "la volonté de Dieu". Par cette méthode frauduleuse, nombreux furent ceux qui ont perpétré des actes strictement interdits par la religion.

Il est à noter qu'à l'époque, les chrétiens orientaux – le peuple byzantin, par exemple – qui étaient culturellement plus avancés que les chrétiens occidentaux, avaient davantage épousé les valeurs humaines. Avant et après les conquêtes des Croisés, les chrétiens Orthodoxes ont su vivre ensemble avec les musulmans. Selon Terry Jones, le commentateur de la BBC, avec le retrait des Croisés du Moyen-Orient, "la vie civilisée a repris cours et les adeptes des trois religions monothéistes sont retournés à la coexistence paisible".19

L'exemple des Croisés est révélateur d'un phénomène général: plus les adhérents d'une idéologie sont sauvages, intellectuellement sous-développés et ignorants, plus ils peuvent recourir à la violence. Cela est également valable pour les idéologies qui n'ont aucun lien avec la religion. Tous les mouvements communistes autour du monde sont enclins à la violence. Pourtant les plus sauvages et les plus sanguinaires parmi eux furent les Khmers Rouges au Cambodge car ils étaient les plus ignorants.

Le caractère du bédouin dans le Coran

À l'époque de notre Prophète (pssl), il existait deux structures sociales fondamentales en Arabie: les citadins et les bédouins (les Arabes du désert). Une culture évoluée régnait dans les villes arabes. Les relations commerciales reliaient les villes au monde extérieur, ce qui a contribué à la formation de "bonnes manières" parmi les Arabes habitant les villes. Ces gens-là avaient des valeurs esthétiques raffinées, appréciaient la littérature et particulièrement la poésie. Les bédouins, d'autre part, se constituaient de tribus nomades vivant dans le désert et avaient une culture très brutale. Ignorant les arts et la littérature, ils avaient développé un caractère fruste.

L'Islam s'est épanoui parmi les habitants de la Mecque, la ville la plus importante de la Péninsule. Ensuite, avec l'expansion de l'Islam, toutes les autres tribus en Arabie ont embrassé cette religion. Parmi ces tribus les Arabes du désert posaient problème: leur pauvre formation intellectuelle et culturelle les empêchait de saisir la profondeur et l'esprit noble de l'Islam. Dieu énonce les mots suivants dans un verset à ce propos:

Les Bédouins sont les plus forts en incroyance et en hypocrisie, les plus propres aussi à méconnaître les prescriptions que Dieu a révélées à Son messager. Et Dieu est Savant et Sage. (at-Tawbah, le Repentir 9: 97)

Les Arabes du désert, à savoir les groupes sociaux endurcis dans leur impiété et dans leur hypocrisie, et enclins à ignorer les commandements de Dieu, ont choisi l'Islam à l'époque du Prophète (pssl). Cependant, ils furent par la suite une source d'ennui pour le monde islamique. La secte appelée "Kharidjites" (les rebelles), qui s'est développée parmi les bédouins, en est un exemple. La caractéristique la plus distinctive de cette secte perverse car elle s'était considérablement égarée des pratiques sunnites, était leur nature sauvage et fanatique. Les Kharidjites, qui connaissaient peu l'essence de l'Islam ou les vertus et valeurs du Coran, ont déclaré la guerre à tous les autres musulmans, basant cette lutte sur quelques versets coraniques au sujet desquels ils ont fait des interprétations erronées. En outre, ils ont commis des actes de terrorisme. Ali, l'un des compagnons les plus proches du Prophète (pssl) et décrit comme "la porte de la ville de connaissance", fut assassiné par un Kharijite.

Plus tard, un autre groupe brutal se forma, les Hashashis, composé de militants ignorants et fanatiques dépourvus d'une compréhension profonde de l'essence de l'Islam et qui pouvaient donc être facilement influencés par des slogans et de simples promesses.

En d'autres termes, tout comme les Croisés ont altéré et mal interprété le Christianisme en le présentant comme un enseignement de brutalité, certains groupes pervertis au sein du monde islamique ont mal interprété l'Islam et ont recouru à la brutalité. Le point commun de cette secte et des Croisés était leur nature bédouine: il s'agissait de personnes ignorantes, peu raffinées et incultes, privées d'une compréhension véridique de leur religion. La violence à laquelle ils ont recouru a résulté de cette structure sociale, plutôt que de la religion à laquelle ils ont prétendu adhérer.

L'une des sources du terrorisme:

le fanatisme du Tiers-monde

Ces exemples de l'histoire peuvent nous aider à mieux comprendre le phénomène actuel, le prétendu terrorisme islamique, qui est à l'ordre du jour partout dans le monde car ceux qui commettent des actes terroristes au nom de l'Islam ou qui les soutiennent – ces personnes représentent sans doute une minorité au sein du monde islamique – possèdent "le caractère propre aux Bédouins", non pas celui de l'Islam. Inconscientes de l'essence de l'Islam, qui est en vérité une religion de paix et de justice, elles essayent d'en faire un outil de barbarisme, à cause de leur structure sociale et culturelle. L'origine de ce barbarisme, qui peut être appelé aussi "le fanatisme du Tiers-monde", est l'initiative stupide des personnes qui n'aiment pas les êtres humains.

Il est vrai que, durant les derniers siècles, les musulmans aux quatre coins du monde islamique furent soumis à la violence par des forces occidentales et de leurs alliés. Les états européens colonialistes, les régimes locaux oppressifs ou les colonialistes soutenus par l'Occident (Israël, par exemple) ont infligé une grande souffrance aux musulmans. Cependant, pour les musulmans, c'est une situation à laquelle il faut répondre avec une position purement coranique.

Nulle part dans le Coran, Dieu n'ordonne aux croyants de répondre à la violence par la violence. Au contraire, Il commande aux musulmans de répondre au mal avec le bien:

La bonne action et la mauvaise n'ont pas la même valeur. Repousse de la plus belle manière et voilà que celui avec lequel tu étais en inimitié deviendra comme s'il était un ami chaleureux. (Fussilat, Ont été détaillés 41: 34)

Il est sans doute un droit légitime pour les musulmans de réagir contre cette cruauté. Cependant, ces réactions ne devraient jamais se transformer en une haine aveugle, une hostilité injuste. Dieu avertit dans le verset suivant:

Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. (al-Ma'idah, La Table Servie 2: 5)

Par conséquent, commettre des actes terroristes contre les personnes innocentes d'autres nations sous prétexte de "représenter les nations innocentes dans le monde", n'est nullement compatible avec l'Islam.

Il ne faut pas oublier ici que toutes les nations occidentales ne peuvent pas être jugées responsables de la violence et de l'oppression mentionnées ci-dessus contre les musulmans. En fait, les philosophies et idéologies athées, matérialistes, qui ont régné au 19ème siècle sont les responsables principaux de ces tristes actes. Le colonialisme Européen ne prend pas sa source dans le Christianisme. Au contraire, ce sont les mouvements antireligieux opposés aux valeurs chrétiennes qui ont conduit au colonialisme. Dans les racines des plus grandes brutalités du 19ème siècle se trouve l'idéologie darwiniste sociale. Dans le monde occidental actuel, il y a aussi bien des facteurs cruels, malfaisants et opposés qu'une culture dominée par les éléments paisibles et justes ayant leurs racines dans le Christianisme          . En fait, le désaccord principal n'est pas entre l'Occident et l'Islam. Contrairement à l'opinion générale, il a lieu entre les personnes pieuses de l'Occident et du monde musulman d'une part, et d'autre part les personnes opposées à la religion (les matérialistes, les athées, les darwinistes etc.).

Un autre point qui indique que le fanatisme du Tiers-monde n'a rien à voir avec l'Islam est que ce fanatisme fut identifié, jusqu'à une période récente, avec l'idéologie communiste. Comme c'est un fait bien connu, des actes terroristes anti-occidentaux semblables furent perpétrés dans les années 60 et 70 par des groupes communistes soutenus par l'Union Soviétique. Comme l'impact de l'idéologie communiste a disparu, certaines des structures sociales qui ont donné naissance aux organisations communistes ont tourné leur attention vers l'Islam. Cette brutalité, présentée sous le manteau de la religion qui est formulée par l'incorporation de certains concepts et symboles islamiques dans l'ancienne littérature communiste, va entièrement à l'encontre des valeurs morales constituant l'essence de l'Islam.

Une dernière remarque à ce sujet montre que l'Islam n'est pas réservé à une nation ou à un espace géographique particulier. Contrairement à l'idée occidentale dominante, l'Islam n'est pas une culture orientale. L'Islam est la dernière religion révélée pour être un guide vers le droit chemin, recommandé à toute l'humanité. Les musulmans ont la responsabilité de communiquer la vraie religion à laquelle ils croient à tous les gens de toutes les nations et cultures, et de les faire se rapprocher de l'Islam.

Il y a donc une seule solution pour les personnes et les groupes qui, au nom de l'Islam, recourent à la terreur, établissent des régimes oppressifs et transforment ce monde en un endroit redoutable au lieu de l'embellir: communiquer la vraie nature de l'Islam pour que les masses puissent le comprendre et vivre selon ses règles.

L'erreur du radicalisme

Il y a une autre idée que nous devons examiner avec celle du terrorisme; à savoir le phénomène du radicalisme.

Le radicalisme se définit notamment d'une part par un soutien à tout changement révolutionnaire, d'autre part par l'application d'une stricte politique sans concession en vue de réaliser ce changement. En outre, les radicaux se caractérisent par leur dureté et parfois par l'attitude agressive qu'ils adoptent.

Sur ce point, comme dans chaque domaine de la vie, le guide des musulmans est le Coran. Quand nous considérons le radicalisme à la lumière du Coran, nous voyons qu'il n'a rien à voir avec l'attitude recommandée par Dieu à Ses croyants. Quand Dieu décrit un croyant dans le Coran, Il le dépeint comme une personne affectueuse et douce, évitant les conflits et les polémiques, côtoyant chaleureusement et amicalement même les personnes les plus hostiles. L'ordre donné par Dieu à Moïse et à Aaron d'aller auprès de Pharaon et de lui parler doucement est un exemple qui nous éclairera sur ce point:

Allez tous deux vers Pharaon: il s'est rebellé, vraiment! Puis adressez-lui, tous deux, une douce parole. Peut-être se rappellera-t-il ou craindra-t-il? (Ta Ha, 20: 43-44)

Pharaon était l'un des mécréants les plus cruels et des plus rebelles de son temps. Cet homme fut un despote qui niait Dieu et adorait les idoles; d'ailleurs, il fit subir aux croyants (les juifs de l'époque) des tortures d'une cruauté redoutable. Malgré tout, Dieu commanda à Ses Prophètes de rencontrer cet homme si hostile et de lui parler avec douceur. Il est à noter que la voie conseillée par Dieu était celle du dialogue amical, et non la voie du conflit et des mots acerbes, des discours de colère et des protestations tourmentées.

Il y a quelques autres exemples dans le dialogue entre Chuaïb et les négateurs pour montrer aux musulmans la façon d'agir. Ce dialogue se présente ainsi dans le Coran:

Et vers les Madian (Nous envoyâmes) leur frère Chuaib. Il dit: "Ô mon peuple, adorez Dieu. Pas de dieu, pour vous, que Lui. Et ne rognez pas la mesure et le poids. Je vous vois heureux, et vraiment je crains pour vous le châtiment d'un jour qui vous enveloppera de toutes parts. "Ô mon peuple, remplissez équitablement la mesure et le poids, ne faites pas perdre aux gens leurs biens et ne répandez pas le désordre sur terre comme des fauteurs de désordre. Ce qui reste auprès de Dieu est meilleur pour vous, si vous êtes croyants, et je ne suis pas un gardien sur vous." Ils dirent: "Ô Chu'aib! Abandonner ce qu'adoraient nos ancêtres ou ne plus faire de nos biens ce que nous voulons, est-ce ta religion qui te le demande, ô toi qui est le patient, le bien dirigé?" Il dit: "Ô mon peuple! Que diriez-vous si je vous disais que je me fonde sur une preuve de la part de mon Seigneur et qu'Il m'attribue une belle donation? … Je ne veux pas aller faire le contraire de ce que je vous interdis: je ne veux que la réforme, autant que je le puis. Et je n'ai de réussite que par Dieu. En Lui je place ma confiance, et c'est vers Lui que je reviens repentant. (Houd, 11: 84-88)

À la lecture de ces versets, nous voyons que Chuaïb a invité son peuple à croire en Dieu et à adopter de nobles principes moraux. Il s'employa à cet égard avec amitié et humilité. Nous pouvons expliquer certaines des raisons derrière les mots qui se trouvent dans ces versets:

* Quand Chuaïb dit: "Je ne suis pas un gardien sur vous" à son peuple, il ne veut pas les dominer. Sa seule intention est de les avertir de la vérité que Dieu a révélée.

* "Toi qui est le patient, le bien dirigé": Ces mots des mécréants à Chuaïb montrent son caractère tempéré, doux et courtois, particulièrement apprécié par les mécréants.

* "Ô mon peuple! Que diriez-vous si…": Cette expression employée par Chuaïb prouve qu'il invite les mécréants à utiliser leur intelligence et leur conscience. En d'autres termes, il n'use pas d'une constante pression, mais remet en question leurs idées, sous un angle différent, les invitant ainsi à réfléchir et à tirer une conclusion en leur âme et conscience.

* "Je ne veux pas aller faire le contraire de ce que je vous interdis": Il n'est pas véritablement question ici d'une interdiction. Chuaïb explique que certains actes sont pervers et invite son peuple à les abandonner. D'ailleurs, quand il dit: "Je ne veux pas aller faire le contraire de ce que je vous interdis", son but n'est guère de polémiquer. Il ne désire ni embarrasser son peuple ni l'amener à la querelle. Il veut seulement l'appeler à la foi et à la pratique des valeurs morales approuvées par Dieu.

Si nous lisons attentivement le Coran, nous verrons qu'une humeur tempérée, douce et tolérante caractérise tous les Prophètes. Dieu décrit Abraham comme "plein de sollicitude et d'indulgence" (at-Tawbah, le Repentir 9: 114) et le verset suivant décrit les principes moraux du Prophète Muhammad (pssl):

C'est par un effet de la grâce de Dieu que tu te montras doux envers eux. Mais si tu étais un rustre au cœur dur, ils se seraient dispersés loin de toi. Pardonne-leur donc et implore pour eux l'absolution. Et consulte-les dans toute décision; puis une fois que ta décision est prise, remets t'en à Dieu. Dieu aime, en vérité, ceux qui s'en remettent à Lui. (Ali-Imran, la Famille d'Imran 3: 159)

La colère est une caractéristique évidente du radicalisme. On la perçoit avec clarté dans les discours, les écrits ou encore les manifestations des radicaux. Cependant, la colère n'est pas une qualité islamique. Dieu décrit les croyants dans le Coran tels des personnes:

Ceux qui dépensent dans la richesse et la pauvreté, qui refoulent leur colère et qui pardonnent aux gens. Et Dieu aime les gens de bien. (Ali-Imran, la Famille d'Imran, 3: 134)

Le musulman ne connaît aucune situation dans laquelle il se laisserait aller à la colère. Il invite les autres à croire en Dieu et à vivre selon les principes moraux coraniques, mais cela n'est possible que par la grâce de Dieu. Quoique nous fassions, pour expliquer la vérité aux gens, les cœurs sont dans les mains de Dieu. Il rappelle aux musulmans ce fait primordial par le verset suivant:

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