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C’est ainsi qu’il décida de transférer la capitale à Fez parce qu’il trouvait Zarhouni un peu trop isolée des grands axes caravaniers. Il dut pour cela racheter les cabanes trouvées sur place à Fez.

Il mit sur pied une véritable armée bien organisée, équipée et disciplinée, organisa le Trésor Public, construisit des écoles, et même une grande Université, celle de Fez, etc.

Parti vers l’Est il atteindra Tlemcen dans l’actuelle Algérie où il construira la deuxième mosquée africaine en dehors de l’Egypte et après celle de Khayrawân construite celle-là par Oghbatâ (Tunisie) qui était le Gouverneur Abbaside d’Egypte.

Il eut onze garçons qui ont tous été envoyés comme Gouverneurs dans les provinces. Ce fut le gouvernement des Idrissides (ceux de Idriss) qui régnèrent pendant trois siècles au Maghreb.

Des batailles contre les Umayyades, contre d’autres groupes islamiques mais aussi entre eux-mêmes finirent par avoir raison d’eux. La fin du règne des Idrissides survint vers l’an 400 A.H.

Moulay Muhammad alias Chérif Lak’hal (le Chérif noir), un des arrière petits-fils de Idriss en eut marre à un moment donné de toutes ces querelles familiales interarabes et décida d’émigrer vers un endroit où il n’aurait plus ces problèmes. Il alla vers l’Est et atteignit la ville de Chinguitti , dans l’actuelle Mauritanie, où il fut reçu par le chef de la tribu Laghlâl. Ce chef lui donna en mariage sa propre fille. Les descendants de cet arrière petit-fils du Prophète seront ainsi appelés plus tard Chourfat Laghlâl ou encore Ehl Chérif Lak’hal.

Chapitre IV :

Conséquences et enjeux

I – Le 'ISAMAH (INFAILLIBILITE) DU PROPHETE (P):

Nous allons aborder dans cette partie un aspect délicat de l’histoire mais aussi de l’actualité de notre religion. Il s’agit encore une fois de faits qui ne sont pas nouveaux et qui comme bien d’autres faits ou aspects signalés dans ce livre sont souvent lus et relus ou entendus dans d’autres livres ou discours mais ne font souvent pas l’objet d’une attention pourtant combien méritée.

Cet aspect c’est l’infaillibilité (qualité non négociable) du Prophète de l’Islam (P).

La plupart des, musulmans, soutiennent qu’il était infaillible seulement quand il s’agissait du Coran mais que dans d’autres domaines il a pu se tromper. Et de citer (plutôt interpréter, voire inventer) quelques cas où des compagnons l’auraient rectifié si ce n’est l’Archange Jibril, etc. Tout ceci se comprend (et encore!) dés lors qu’on veut justifier l’arrivée au pouvoir ou les mérites de tel ou tel (ex: Umayyades, Abbassides etc.)

Bien entendu, Dieu Lui-même dément formellement cette position comme nous l’avons déjà vu dans le chapitre sur l’Imamat, notamment sur les Prophètes.

Mais là où cela devient grave et pernicieux c’est lorsqu’on va jusqu’à douter de l’intégrité du Coran – et même découvrir des verset manquants!

Ce Coran là ne saurait et ne devrait être remis en cause par des musulmans sincères et réfléchis.

Surtout lorsqu’on sait que le Coran a toujours été clairement et distinctement prononcé («Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation:» Al Qiyâma 75: 16) par le Prophète avant d’être soigneusement transcrit et collecté de son vivant et à sa demande par des scribes. De plus le Coran était connu par cœur par plusieurs compagnons du Prophète qui s’appliquaient à le réciter avec clarté et le plus souvent possible. Il n’a jamais fait l’objet d’un quelconque doute même lorsque le Calife Usmân décida d’en authentifier un exemplaire et de brûler tous les autres que les gens gardaient par devers eux de peur certainement que des modifications n’interviennent. Et cela s’est passé du vivant de l’Imam ‘Ali (P) qui n’a jamais contesté l’authenticité ni la complétude du Coran tel qu’il avait été retenu et présenté. Non plus aucun des douze Imams, encore moins aucun des compagnons les plus proches du Prophète n’a jamais eu à contester l’authenticité et la complétude du Coran. Ceux qui étaient les plus proches du Prophète, de ses enseignements et de sa vie (les Ahlul Bayt et leur lignée) n’ont rien trouvé à redire de ce Livre. De même que les compagnons les plus connus et proches du Prophète n’ont en rien désapprouvé ce Livre. Tout ce monde atteste (même si parfois c’est de façon passive) que le Livre recueilli sous Usmân est conforme et identique à la Récitation faite par le Prophète (P) et apprise par eux, et rédigée par les scribes du vivant du Prophète (P).

Or il n’existe aucun moment de l’histoire des musulmans où il a pu être indiqué un changement de quelque nature que ce soit sur le Coran: ni un retrait, ni un rajout n’a été fait au texte originel.

De ce fait cette Récitation connue du temps du Prophète (P) reste égale à la lettre et à l’accent près le Livre de Dieu que nous connaissons aujourd’hui. Ce Livre restera éternellement complet et immuable.

Vous en conviendrez avec nous qu’une telle mauvaise attitude de certaines écoles vis à vis du Coran, outre les éventuels méfaits dans la conscience de certains croyants qu’elle peut susciter, pourrait constituer un terreau fertile pour l’imagination débordante et maléfique des ennemis irréductibles de l’Islam.

Heureusement que l’inimitable et immuable Livre de Dieu, la Sunna du Prophète (P) enseignée par l’école des Ahlul Bayt, les faits historiques véritables tels que relatés par bien des historiens de toutes les tendances de même que les multiples études scientifiques et linguistiques sur le Coran démontrent suffisamment s’il en était encore besoin que:

1. Le Prophète de l’Islam était bel et bien infaillible.

2. Le Coran est complet, inimitable et immuable.

Le 'Ismah du Prophète (P):

«Ceci (le Coran) est la parole d'un noble Messager,

Doué d'une grande force, et ayant un rang élevé auprès du Maître du Trône,

Obéi, là-haut, et digne de confiance.

Votre compagnon (Muhammad) n'est nullement fou;» (At-Takwîr 81: 19, 20, 21, 22)

«Dis: "Je ne suis pas une innovation parmi les messagers; et je ne sais pas ce que l'on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m'est révélé; et je ne suis qu'un avertisseur clair".» (Al Ahqâf 46 : 9)

Ces deux versets suffisent à prouver que le Prophète (P) a été singulièrement choisi, fortifié par Dieu afin de pouvoir remplir la lourde mission à lui confiée par le Tout-Puissant. En tant qu’Envoyé de Dieu, Muhammad (P) bénéficie des prérogatives des envoyés. Pour cela nous vous renvoyons à la partie de ce livre consacrée aux Prophètes dans le chapitre sur l’Imamat.

Muhammad (P) est protégé de l’erreur. Car si à un simple musulman il est demandé de se réfugier en Dieu s’il est tenté par le diable, que ne ferait pas Dieu contre le diable qui est aussi Sa créature pour celui-là même qu’Il a fortifié pour lui confier Sa prestigieuse et importante Mission?! En effet Allah dit:

«Et si jamais le Diable t'incite à faire le mal, cherche refuge auprès d'Allah. Car Il entend, et sait tout.» (Al A’raf 7 : 200)

«Ceux qui pratiquent la piété, lorsqu'une suggestion du Diable les touche se rappellent (du châtiment d'Allah): et les voilà devenus clairvoyants.» (Al A’raf 7 : 201)

Versets Sataniques:

En arabe, la paire de mots Versets sataniques se traduit par ayâtoul chaytaniya. Mais dans la culture islamique cette paire a son parfait équivalent qui est ayâtoul Qarâniqh ou Versets des idoles. En effet «les versets sataniques» de Salman Rushdi n’ont été inspirés par rien moins que des traditions forgées.

De quoi s’agit-il?

Les sources sont multiples. Citons quelqu'une des plus "illustres": Al Tabari, Suyûti (dans Dur Mansour), Râzi (dans Tâfsir al Kabir).

Ces auteurs et grandes références racontent que lorsque le Prophète (P) constata la profonde inimitié que lui vouaient les Quraychites de la Mecque, il pria Dieu de faire descendre un verset qui puisse le rapprocher de ceux-ci. C’est ainsi qu’un jour arriva où pendant la prière le Prophète récita la sourate An Najm (sourate 53, l’étoile). Arrivé au verset 19, Satan lui aurait fait dire:

«Til kal Qarâniqh al oûla mine ha chafâatou tourja

Ce qui signifie:

«De ces grandes idoles nous pouvons espérer une intercession»

Lorsque les Quraych entendirent ces prétendues paroles du Prophète (p), ils furent évidemment tout heureux de l’entendre dire du bien de leurs idoles pour une toute première fois et se prosternèrent dans la joie avec leur ennemi juré.

Quelques moments plus tard, l’Ange Jibril (P) serait venu reprocher avec fermeté au Prophète (P) cet écart inadmissible de la Révélation. Et même que le fautif en aurait été inquiet, pendant un bon moment de la journée, de perdre le privilège de recevoir la Révélation.

Evidemment tout ceci est simplement en flagrante contradiction avec le Coran et la logique. Dieu dit dans la sourate Al Hâqqa 69 Versets 40 et 52:

«Que ceci (le Coran) est la parole d'un noble Messager,

et que ce n'est pas la parole d'un poète; mais vous ne croyez que très peu,

ni la parole d'un devin, mais vous vous rappelez bien peu.

C'est une révélation du Seigneur de l'Univers.

Et s'il avait forgé quelques paroles qu'ils Nous avaient attribuées,

Nous l'aurions saisi de la main droite,

ensuite, Nous lui aurions tranché l'aorte.

Et nul d'entre vous n'aurait pu lui servir de rempart.

C'est en vérité un rappel pour les pieux.

Et Nous savons qu'il y a parmi vous qui le traitent de menteur;

mais en vérité, ce sera un sujet de regret pour les mécréants,

c'est là la véritable certitude.

Glorifie donc le nom de ton Seigneur, le Très Grand! (Al Hâqqa 69: 40 à 52)

Mais encore:

«Son rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter.» (Al Qiyâma 75: 17)

La contradiction vient de ce que dans la prière il n’est permis de réciter que des versets de Coran pendant la station debout et après la sourate Fatihâ. Or si le Prophète (P) avait récité autre chose que de véritables versets du Coran il aurait dû subir cette punition que Dieu lui réservait dans ce cas. Ce qui n’a pas été le cas. Ceci prouve logiquement (démonstration par l’absurde, disent les mathématiciens) que cette histoire est fausse et qu’elle a été inventée de toute pièce à moins que l’on mette en doute le Coran...! Qu’Allah nous en préserve.

Or la logique nous apprend que lorsqu’une hypothèse d’une théorie est fausse alors toute la théorie est remise en cause. D’où la théorie des versets manquants est fausse. De l’autre côté le Coran, tel que nous le connaissons, reste cohérent, entier et inattaquable donc vrai.

Mais encore d’autres versets nous permettent de montrer que cette anecdote est totalement fausse:

«Ce ne sont que des noms que vous avez, inventés, vous et vos ancêtres. Allah n'a fait descendre aucune preuve à leur sujet. Ils ne suivent que la conjecture et les passions de (leurs) âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur.» (An Najm 53 : 23)

«Nous te ferons réciter (le Coran), de sorte que tu n'oublieras

que ce qu'Allah veut. Car, Il connaît ce qui paraît au grand jour ainsi que ce qui est caché.» (Al A’Alâ 5 : 6, 7)

«Par l'étoile à son déclin!

Votre compagnon ne s'est pas égaré et n'a pas été induit en erreur

et il ne prononce rien sous l'effet de la passion;

ce n'est rien d'autre qu'une révélation inspiré.

Que lui a enseigné (l'Ange Gabriel) à la force prodigieuse,

doué de sagacité; c'est alors qu'il se montra sous sa forme réelle (angélique),» (An Najm 53: 1 à 4)

Et enfin comme nous l’avons déjà dit haut (sur l’Assama du Prophète), il est encore d’autant plus faux de raconter de telles inepties sur le Prophète (P) de l’Islam que Dieu lui demande et même demande à tout (simple) musulman de se réfugier auprès de Lui en cas de tentation du diable. A plus forte raison quand il est question du meilleur des hommes, l’Elu, le Protégé de l’erreur, celui-là même qui détient un rang élevé auprès du Maître du Trône, et qui n’a aucune crainte à déplaire à ses mécréants d’ennemis, Al Mustapha (P) le Sceau des Prophètes. Allah nous dit en effet:

«Accepte ce qu'on t'offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants. (Al A’raf 7 : 199)

«Et si jamais le Diable t'incite à faire le mal, cherche refuge auprès d'Allah. Car Il entend, et sait tout.» (Al A’raf 7 : 200)

«Ceux qui pratiquent la piété, lorsqu'une suggestion du Diable les touche se rappellent (du châtiment d'Allah): et les voilà devenus clairvoyants.» (Al A’raf 7 : 201)

«Quand tu ne leur apportes pas de miracle, ils disent: "Pourquoi ne l'inventes- tu pas?" Dis: "Je ne fais que suivre ce qui m'est révélé de mon Seigneur. Ces (versets coraniques) sont des preuves illuminantes venant de votre Seigneur, un guide et une grâce pour des gens qui croient.» (Al A’raf 7 : 203)

En conclusion sur l’Assama du Prophète (P), nous pouvons remarquer qu’il n’y a malgré toutes ces velléités de remettre en cause le Coran ou l’infaillibilité du Prophète (P), aucun musulman ne prétend détenir un livre différent du Coran à la place de celui que nous possédons. Tous les musulmans du monde entier lisent et pratiquent les préceptes et enseignements du même Coran.

II - L’ESCLAVAGE ET L’ISLAM:

S’il est un thème qui a été l’objet de bien de confusions et même d’une certaine gêne dans l’esprit de beaucoup de musulmans a fortiori de personnes d’autres religions et croyances, c’est bel et bien celui de l’esclavage.

Disons-le tout de suite: ce n’est point l’Islam qui est en cause comme d’ailleurs dans bien d’autres domaines ainsi que nous l’avons vu dans toute l’histoire de la Succession, mais plutôt une faute d’interprétation et surtout de comportement des premiers «successeurs» du Prophète qui n’ont pas suivi la voie que leur avait tracée le Saint des Saints, Al Mustapha (P) l’Elu et le Bien-Aimé de Son Seigneur.

Quels sont les enseignements et la position de l’Islam vis-à-vis de cette ignominie qu’est l’esclavage?

La réponse est triviale. Mais pour une fois, dans ce cas, le pourquoi est plus évident que le comment. C’est pourquoi nous vous proposons d’abord de faire le point de la situation de la pratique de l’esclavage à «l’aube» de l’Islam.

En effet lorsque la Révélation Coranique descendit sur le Prophète (P) de l’Islam, l’esclavage était une pratique très courante chez les arabes, et ailleurs également.

Acheter un esclave c’était faire un placement; c’est comme de nos jours acheter une action d’une société ou faire une épargne bancaire ou encore en milieu paysan acheter des bœufs, des ânes ou des chevaux.

En avoir était donc et aussi un signe extérieur de richesse comme aujourd’hui posséder une voiture, une maison, etc.

Dés lors l’interdire de but en blanc aurait été pour des peuples ayant une longue pratique de ce commerce une raison facile pour refuser d’adhérer à la religion du Prophète (P); ce d’autant plus que cette interdiction totale et brutale aurait signifié la ruine de la plupart des possesseurs d’esclaves.

Le Prophète (P), comme en toute chose que Dieu recommandait, ne manquait jamais l’occasion de prendre exemple sur lui-même. C’est ainsi qu’ayant reçu de Khadija son épouse l’esclave Zaid comme présent, il l’adopta et l’affranchit aussitôt. Et pour prouver qu’un esclave est un homme comme tout autre et que devant Dieu seule comptait la foi, il décida d’offrir en mariage à Zaid une de ses propres cousines du nom de Zeynab. Le mariage fut célébré et consommé. Mais le couple ne cessait de subir des railleries et autres médisances sur la condition d’esclave du mari. Le mariage ne baignait pas dans le bonheur et ils jugèrent meilleur de se séparer à l’amiable; ainsi le divorce fut prononcé.

Or chez les arabes de cette époque, une femme qui s’était compromise avec un esclave ne pouvait pas trouver un mari noble. C’est ainsi que le Prophète (P) proposa à Zeynab, par compassion et pour récompense de son obéissance, de la donner en mariage au meilleur des hommes, c’est-à-dire lui-même.

C’est là que Salman Rushdi parle d’inceste dans son livre «les versets sataniques». C’est ne rien comprendre ni à l’Islam ni à la logique. De toute façon une telle attitude ne saurait surprendre de la part de quelqu’un comme Rushdi qui n’a d’autre intention que de nuire.

En effet, il faut d’abord signaler que Zaid est un fils adoptif du Prophète (P) et non un fils biologique. Dieu dit à propos de l’adoption:

«Appelez- les du nom de leurs pères: c'est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez- les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux.» (Al Ahzâb, 33: 5)

Ce qui veut dire qu’un fils adoptif ne doit pas pour autant porter le nom de son père adoptif mais bien celui de son père biologique qui restera toujours comme tel. Les occidentaux n’ont pas le même point de vue, eux qui détruisent ainsi l’identité des personnes adoptées en faisant disparaître leur nom d’origine.

Dieu précise même cela davantage en insistant:

«Muhammad n'a jamais été le père de l'un de vos hommes, mais le messager d'Allah et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient.» (Al Ahzâb, 33: 4)

Mais alors pourquoi le Prophète (P) n’aurait-il pas le droit d’épouser sa cousine Zeynab qui avait divorcé d’un homme qui n’était pas son fils biologique à lui?

De quel inceste peut-on parler ici, si ce n’est de la médisance et un mensonge éhonté?

Al Mustapha (P), l’Elu et le Bien-Aimé venait encore de donner là une leçon de sagesse, de justice et d’équité à toute la Umma.

Il était certes difficile dans cette aube de l’Islam de se séparer de ses esclaves d’un coup comme nous l’avons déjà dit plus haut mais aussi Dieu ne nous impose jamais l’impossible:

«Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. […]» (Baqara, 2: 286)

Cependant puisque cette pratique est dégradante pour l’homme mais aussi pour la société car c’est un facteur d’inégalité indéniable et insupportable, Dieu a donné dans le Coran des méthodes sûres et efficaces d’éradiquer ce fléau.

Ces méthodes de lutte contre l’esclavage peuvent être analysées dans la ligne de mire de deux objectifs bien définis:

- favoriser la libération progressive des esclaves à travers les multiples cas où pour expier sa faute il faut libérer un esclave.

- Supprimer les inégalités sociales tant sur le plan économique donc matériel que sur le plan des castes et autres catégorisations sociales; notamment lorsque ces inégalités touchent les esclaves.

Nous voyons là que l’Islam s’attaque au mal mais aussi et surtout à sa source.

Citons pour étayer ces propos (libération et réhabilitation de l’esclave) quelques versets du Saint Coran:

«Et n'épousez pas les femmes associatrices tant qu'elles n'auront pas la foi, et certes, une esclave croyante vaut mieux qu'une associatrice même si elle vous enchante. Et ne donnez pas d'épouses aux associateurs tant qu’ils n'auront pas la foi, et certes, un esclave croyant vaut mieux qu'un associateur même s'il vous enchante. Car ceux-là (les associateurs) invitent au Feu; tandis qu'Allah invite, de par Sa Grâce, au Paradis et au pardon Et Il expose aux gens Ses enseignements afin qu'ils se souviennent!» (Al Baqara, 2 : 221)

«Il n'appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n'est par erreur. Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n'y renonce par charité. Mais si (le tué) appartenait à un peuple ennemi à vous et qu' il soit croyant, qu'on affranchisse alors un esclave croyant. S'il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu'on verse alors à sa famille le prix du sang et qu'on affranchisse un esclave croyant. Celui qui n'en trouve pas les moyens, qu’il jeûne deux mois d'affilée pour être pardonné par Allah. Allah est Omniscient et Sage.» (An-Nisâ’ 4 : 92)

«Allah ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l'intention d'exécuter. L'expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez normalement vos familles ou de les habiller, ou de libérer un esclave. Quiconque n'en trouve pas les moyens devra jeûner trois jours. Voilà l'expiation pour vos serments, lorsque vous avez juré. Et tenez à vos serments. Ainsi Allah vous explique Ses versets, afin que vous soyez reconnaissants!» (Al Mâ’ida, 5 : 89)

«Allah propose en parabole un esclave appartenant (à son maître), dépourvu de tout pouvoir, et un homme à qui Nous avons accordé de Notre part une bonne attribution dont il dépense en secret et en public. (Ces deux hommes) sont- ils égaux? Louange à Allah! Mais la plupart d'entre eux ne savent pas.» (An-Nahl 16 : 75)

«Ceux qui comparent leurs femmes au dos de leurs mères puis reviennent sur ce qu'ils ont dit, doivent affranchir un esclave avant d'avoir aucun contact (conjugal) avec leur femme. C'est ce dont on vous exhorte. Et Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites» (Al-Moujâdala 58: 3)

«Et qui te dira ce qu'est la voie difficile? C'est délier un joug (affranchir un esclave),…» (Al Balad 40: 12 et 13)

«Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n'aime pas, en vérité, le présomptueux, l'arrogant,» (An-Nisâ’ 4: 36)

«Cela (le châtiment), pour ce que vos mains ont accompli." Et Allah n'est point injuste envers les esclaves(Al Anfâl 8 : 51)

«Allah a favorisé les uns d'entre vous par rapport aux autres dans (la répartition) de Ses dons. Ceux qui ont été favorisés ne sont nullement disposés à donner leur portion à ceux qu'ils possèdent de plein droit (esclaves) au point qu'ils y deviennent associés à part égale. Nieront-ils les bienfaits d'Allah?» (An Nahl 16 : 71)

«Il vous a cité une parabole de vous-mêmes: Avez-vous associé vos esclaves à ce que Nous vous avons attribué en sorte que vous soyez tous égaux (en droit de propriété) et que vous les craignez (autant) que vous vous craignez mutuellement? C'est ainsi que Nous exposons Nos versets pour des gens qui raisonnent.» (Ar Roûm 30: 28)

«Et que ceux qui n'ont pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes jusqu'à ce qu'Allah les enrichisse par Sa grâce. Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d' affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux; et donnez- leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés. Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente, ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes. Si on les y contraint, Allah leur accorde après qu'elles aient été contraintes, Son pardon et Sa miséricorde.» (An Noûr 24 : 33)

III - LES DEUX MUT’A [86] : MARIAGE TEMPORAIRE ET PÈLERINAGE DOUBLE

A- Le mariage temporaire:

M1.«Et, parmi les femmes, les Dames, - sauf si de vos mains vous les avez obtenues comme esclaves en toute propriété. Prescription de Dieu sur vous! Hors de cela, il vous est permis de les rechercher, à vos dépens; - en hommes qui concluent mariage, non en débauchés. Puis, de même que vous jouissez d’elles, donnez-leur leurs salaires d’honneur, comme une chose due. Nul grief contre vous à ce que vous consentiez l’un à l’autre après cet arrêté. Dieu demeure savant, sage, vraiment!» (Les femmes, 4: 24 d’après une traduction de Muhammad Hamidullah).

Ou encore en plus clair:

«[Il est illicite pour vous d’avoir des rapports sexuels] avec des femmes mariées, exception faite des captives. [Voilà] ce que Dieu vous prescrit. Hormis les cas énumérés, il est licite pour vous de rechercher [des épouses], en y employant vos biens, en hommes désirant se marier honnêtement, non en débauchés. A celles dont vous avez tiré jouissance remettez le don qui leur est obligatoirement dû. Il n’y a aucun inconvénient à ce que vous vous fassiez des concessions mutuelles après [détermination] de la dot obligatoire. Dieu est, en vérité, omniscient et sage.» (Les femmes, 4: 24 d’après une traduction de Cheikh Si Hamza Boubakeur)

M2.«Dieu veut [ainsi] vous faciliter [les choses], car Il sait que l’homme est faible par nature.» (Les femmes, 4: 28)

M3.«O Prophète! Pourquoi interdis-tu ce que Dieu a rendu licite en cherchant à satisfaire tes épouses? Et Dieu est Celui Qui pardonne. Il est Clément.» (At Tahrîm ou L’interdiction, 66: 1)

Dieu le Tout-Puissant permet aux hommes de façon claire et nette, à travers le verset ci-dessus désigné M1, de conclure un contrat de mariage à durée limitée avec une femme consentante et selon des conditions de compensation fixées de commun accord par les deux parties contractantes. Ce qui est plus simplement connu sous le nom de mariage temporaire; ou encore en arabe, Mut’â tun nîssa.

En effet, Dieu Qui connaît la faiblesse de Ses créatures (verset M2 ci-dessus cité) leur a précisé dans un premier temps les femmes qu’ils ne sont à jamais autorisés à épouser dans les versets 22 et 23 de la sourate IV (Les femmes).

Dans une seconde étape, le Tout Miséricordieux permet dans le verset 24 à ceux d’entre nous qui n’ont pas le privilège d’être mariés de pouvoir éviter de pêcher par fornication et surtout de respecter la femme dans ce qu’elle a de plus sensible et intime: son honorabilité sexuelle.

Il est évident dans ce verset qu’il ne peut s’agir du mariage classique sans terme prédéterminé. Dieu nous parle d’abord des Dames c’est-à-dire les femmes mariées (muhsanât, du verbe hasuna qui signifie être fortifiées, chastes, inaccessibles, vertueuses en somme protégées contre tout rapport sexuel illicite en raison de leur qualité d’épouses ou autre); celles d’entre ces Dames avec qui nous sommes autorisés à avoir des rapports sexuels sont les seules captives prises au cours d’une guerre. même si elles sont mariées.

Ensuite le verset en question prévient sinon avertit: «...en hommes qui concluent mariage, non en débauchés.»; cette comparaison ne se justifierait pas s’il s’agissait du mariage sans terme prédéterminé.

Il est bon ici de préciser l’aspect sacré qui couvre ce type de mariage qui, malgré son caractère temporaire doit se dérouler dans un cadre réglementaire précis, respectueux des droits de la femme et de l’enfant et de la morale islamique. C’est cet esprit qui doit guider toute personne liée par un tel contrat.

L’avertissement susdit suffit dés lors aux musulmans pieux - Dieu guide ses esclaves et non les autres - pour situer les limites d’une telle pratique qui, de par sa nature, est exceptionnelle donc doit être:

* non répétitive à souhait,

*et surtout dans le total et mutuel respect des conjoints.

Enfin dans la phrase «A celles dont vous avez tiré jouissance remettez le don qui leur est obligatoirement dû.», le verbe istamta’â qui est traduit par «tiré jouissance» est directement lié au mariage temporaire (nikâh-l-mut’â) largement pratiqué en Arabie Ancienne. D’ailleurs le verset 26 suivant achève de nous convaincre lorsqu’il dit:«Dieu veut vous éclairer en vous indiquant les traditions de ceux qui vous ont précédés. Il agrée votre repentir, car Il est omniscient et tout sage.»; Confirmant ainsi une tradition qu’Il veut perpétuer en nous mettant, dans ce domaine, sur la voie suivie par ceux qui nous ont précédés.

 
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