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Le petit torrent qui serpente entre les rochers dans les montagnes fait plus de bruit, à lui seul, que tous les grands fleuves. Mais les grands hommes, sont en revanche comme les grands fleuves qui coulent sans bruit ni vacarme sur les plaines.»

La nature rétive et indomptable requiert une volonté inébranlable et constante, faute de quoi elle imposerait sa tyrannie, se rebellerait et conduirait l’homme à des états de tension dans lesquels il perdrait le contrôle de soi, et commettrait l’irréparable.

Les conséquences funestes de la colère:

La colère est un état psychique dans lequel l’homme est littéralement hors de soi. Quand elle s’empare de lui, elle détruit toute retenue, lui impose son diktat. Elle supplante la volonté et le libre arbitre, causant de graves dommages.

La colère tombe comme un voile qui neutralise la faculté d’intelligence. Dans le cas extrême, sous le coup d’une colère violente, on finit par subir une transformation des traits du visage qui mous fait ressembler à un animal, dépourvu de toute intelligence, perdant contact avec la réalité, et commettant des actes et des crimes effroyables pouvant nous conduire à une perdition irrémédiables. Et l’on s’en rendrait compte qu’après coup.

Cette passion, blâmable entre toutes, n’engendre rien d’autre que le regret. Car un accès de colère ne s’assagit qu’après avoir fait subir à sa victime les affres de l’âme concupiscente.

Reprenant conscience, l’homme est pris d’un remords profond et d’un sentiment d’indignité au spectacle des séquelles de son emportement.

Et ces dommages ne sont pas causés seulement à l’âme, le corps aussi n’en est pas épargné.

Au moment de la colère, le sang afflue vers le cœur, s’y concentre et fait gonfler ses veines. Le visage s’empourpre, et le corps frissonne, pendant que les membres s’agitent, prêts pour la riposte. La colère peut causer une inflammation des nerfs, des hémorragies internes, et la tuberculose.

La consommation des boissons alcoolisées et des cigarettes, et des autres intoxiquant du sang sont grandement responsables des éclats de colère.

N’omettons pas de dire que l’existence de la colère, en tant que force naturelle latente et modérée, pourrait être signe de courage et de noblesse de caractère, dans les cas où elle pousse l’homme à se révolter contre l’injustice, et à défendre ses droits.

Un caractère vindicatif engendre toujours l’injustice, et sème la zizanie entre les gens. Si nous devions réparer par la vengeance toutes les atteintes grandes ou petites que nous subissons, nous devrions gaspiller notre temps en querelles interminables, et accepter d’avilir notre âme.

Tout homme est sujet à l’erreur et à l’omission. Quand quelqu’un se met en colère par notre faute, le mieux à faire pour gagner son pardon est de reconnaître notre tort.

Dale Carnégie écrit:

«Quand nous savons que nous méritons une punition, ne vaut-il pas mieux prendre les devants courageusement et faire notre mea culpa? Le blâme que nous infligeons à nous-mêmes n’est-il pas plus doux à nos oreilles que l’accusation lancée par une bouche étrangère?

Hâtez-vous de dire de vous-même toutes les choses déplaisantes que l’autre personne allait exprimer-dites-les avant elle, et vous la désarmerez. Il y a quatre-vingt-dix-neuf chances sur cent pour qu’elle adopte alors une attitude généreuse et clémente, et qu’elle ferme les yeux sur vos fautes...

Le premier sot venu peut essayer de justifier ses erreurs –c’est d’ailleurs ce que font tous les sots. Mais l’homme qui reconnaît ses fautes s’élève au-dessus de la masse, il connaît une joie noble et rare...

Quand nous sommes sûrs d’avoir raison, efforçons-nous avec tact et douceur de faire partager notre opinion. Mais quand nous sommes dans notre tort- ce qui se produit avec une fréquence étonnante si nous avons la franchise de l’admettre-, reconnaissons notre erreur promptement et de bon cœur. Non seulement nous constaterons des résultats surprenants, mais encore ce sera beaucoup plus amusant que d’essayer de nous défendre.»146

La clémence suscite une joie authentique dans le cœur, et le remplit de sentiments élevés. Par elle, nous pouvons même faire plier l’adversaire et obtenir sa reddition. Elle suscite assurance et confiance en soi, et fait régner l’entente et la cordialité.

L’acquisition du savoir et de l’expérience contribue à amoindrir la virulence des impulsions, et à adoucir le caractère.

Quand la culture s’élargit, des perspectives nouvelles s’offrent à l’esprit. C’est pourquoi les hommes d’expérience et les savants font preuve de plus de résistance devant les tentations de l’âme, de plus d’abnégation, et d’une façon générale de plus de mansuétude envers les faux-pas de leurs prochains que les autres hommes.

Sur les traces des Saints:

Pour traiter cette grave maladie de l’âme, aucun remède n’est aussi salutaire que celui que nous enseignent les prophètes et les hommes saints. Les résultats auxquels a donné lieu la recherche médicale et psychologique moderne, bien que non dépourvus d’intérêt, ne sont pas définitifs. Nos chefs religieux ont par des phrases percutantes, attiré notre attention sur les conséquences et les dangers que présente la colère, et sur l’avantage qu’il y a à maîtriser ses emportements.

L’Imam Sadeq -que la paix soit sur lui- a dit:

«Abstenez-vous de vous mettre en colère, car cet état vous infligera l’humiliation de vous excuser.»147

Le Dr. Marden dit:

«L’homme qui se met en colère, pour quelque raison que ce soit, en découvre la futilité dès qu’Il retrouve son calme. C’est pourquoi s’il juge avec bon sens, il devrait au lendemain de sa colère, présenter ses excuses à la personne injustement incriminée la veille. Si l’on prend l’habitude de faire ce jugement du lendemain le jour-même, les méfaits de la colère seront ramenés à leur minimum.»

L’Imam Sadeq dit encore:

«La colère prive le cœur du sage de sa lumière; quiconque n’est pas maître de sa colère, n’est pas maître de son intelligence.»148

De l’avis des médecins, la colère a des effets dangereux, et peut même quand elle est violente, entraîner la mort subite.

Le Commandeur des Croyants, Ali, dit:

«Quiconque lâche la bride à son irritation hâte la fin de ses jours.»149

Le Dr. Marden fait encore les observations suivantes:

«Les gens souffrant de faiblesse cardiaques savent-elles que leurs emportements pourraient leur coûter la vie? Si elles ignorent cette menace, qu’elles sachent au moins que même des hommes en bonne santé ont été victimes de leurs impulsions. On a vu souvent des accès de colère se terminer par des crises cardiaques ou par la mort.

La colère détruit l’appétit, complique la digestion, et perturbe l’équilibre organique et nerveux pendant des heures voire des jours. Elle dérange tous les mécanismes corporels, et par voie de conséquence, toutes les facultés intellectuels et psychiques. La colère de la femme qui allaite peut intoxiquer dangereusement son lait.»150

Le Dr. Mann apporte aussi le témoignage qui suit:

«Les recherches sur les effets psychologiques des émotions, montrent que celles-ci mettent en branle tout l’organisme.

Les battements du cœur, les veines, le système digestif, le cerveau et les glandes endocrines sont tous affectés après une crise de colère.

La sécrétion de l’adrénaline est particulièrement remarquable, car elle entraîne une plus grande activité du foie qui met du sucre supplémentaire à la disposition de l’organisme.»

Les recommandations de l’Emir des Croyants, méritent d’être rappelées:

«Garde-toi de la colère, elle commence par la folie et finit par le remord.»

«La colère est un feu qui couve. Quiconque la retient l’éteint, et quiconque la relâche se brûle en premier.»151

«Préservez-vous de l’accès de colère. Préparez-vous à le combattre par le silence et la mansuétude.»152

«La maîtrise de soi au moment de la colère prémunit contre les coups mortels du sort.»153

L’Imam Baqer -que la paix soit sur lui- a dit:

«Y a-t-il chose plus grave que la colère? Quand l’homme est sous son emprise, il n’hésite pas à tuer son prochain, ce que Dieu a interdit.»154

Jean Markowitz écrit:

«Les personnes de tempérament nerveux sont également de celles chez qui l’idée de meurtre se déroule dans le cerveau à la vitesse d’un film. Cette violence et ce déchainement figurent parmi les caractéristiques propres à ce groupe. De telles personnes envisagent instantanément le meurtre, et se mettent immédiatement à l’œuvre perdant provisoirement toute faculté de discernement.»155

Le noble Prophète de l’Islam- que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille -nous fait une recommandation judicieuse.

«...Et quand vous ressentez en vous quelque chose de cela (de la colère), asseyez-vous si vous étiez debout; et allongez-vous si vous étiez assis; si vous la ressentez encore, faites vos ablutions avec de l’eau froide, ou encore prenez un bain, car le feu on ne l’éteint qu’avec de l’eau.»156

Le Docteur Victor Pouchet écrit dans son livre "la voie du bonheur":

«Si l’enfant s’irrite beaucoup sans que vous ayez été dur envers lui par la parole, vous pouvez calmer sa colère en lui faisant prendre une douche froide, ou en le couvrant d’une serviette imbibée d’eau.»

Le Dr. Gilbert Robin apporte ce témoignage:

«La propreté corporelle revêt une grande importance dans l’éducation morale. Se laver matin et soir à l’eau tiède et prendre une douche à la fin d’un travail nettoient le corps et le reposent, le débarrassent des mauvaises humeurs et lui redonnent agilité, et calment l’irritation. Nous pouvons par conséquent affirmer que les avantages du bain sont également corporels et moraux.»157

Les vies des hommes de piété éclairent en réalité la voie à suivre pour l’acquisition des vertus morales.

A travers leurs comportements qui nous servent de modèles, nous saisissons l’ampleur de la longanimité et de la maîtrise de soi, ainsi que la générosité d’âme envers les ennemis. Nous allons en citer ici un exemple:

Ibn Chahrachoub rapporte dans son ouvrage intitulé "Al Managhib" un évènement illustrant la grandeur d’âme de l’Imam Hassan, fils de l’Imam Ali ibn Abi Taleb -que le salut soit sur eux tous-:

«Al Moubarred et Ibn Aicha ont rapporté qu’un syrien rencontrant l’Imam Hassan sur sa monture se mit à le maudire. L’Imam ne lui répondait pas. Quand le syrien cessa ses imprécations, l’Imam s’avança vers lui, le salua et lui dit en souriant:

- Ô vieil homme, je te trouve étrange. Je crois que tu t’es trompé de personne. Si tu le désires, je saurais te satisfaire. Si tu es dans le besoin, nous te donnerons de nos biens; si tu es dans l’égarement, nous saurons t’orienter; si tu veux de l’aide pour transporter tes affaires, nous sommes prêts à te la fournir. Aurais-tu faim? Nous te rassasierons; serais-tu dans le dénuement, nous te vêtirons. Serais-tu pauvre nous t’enrichirons; si tu es fugitif, nous te fournirons asile. Si tu as un désir quelconque, nous te le réaliserons.

Pourquoi ne te joindrais-tu pas à notre caravane pour y être notre hôte quelque temps. Dieu –qu’Il soit exalté- nous a accordé assez de Ses faveurs pour tenir promesse.»

Le syrien, touché par tant de tendresse prouvant la noblesse d’âme de l’Imam, ne put contenir son émotion, fondit en larmes et dit:

-Je prends Dieu à témoin que tu es Son vicaire sur la terre. Dieu sait mieux à qui confier son message. Vous étiez toi et ton père les plus détestables pour moi. A présent, vous m’êtes les plus chers.

Puis, il se joignit à lui, il fut son hôte et demeura toujours fidèle à son serment.»

La déloyauté

* Les diverses responsabilités.
* La valeur de l’engagement et la gravité de sa violation.
* L’Islam stigmatise la déloyauté.

Comme les hommes peuvent grâce à leur intelligence, entrevoir les vérités afférentes aux diverses questions, ils sont capables d’appréhender les nombreuses responsabilités qu’ils doivent assumer à chacune des étapes de leur vie.

Ils doivent en accepter les contraintes, et se plier à certaines conventions immuables dont dépendent leur perfection et leur bonheur. En un mot, ils devront aussi adapter leur comportement aux besoins réels de l’esprit et du corps. L’acceptation de cette responsabilité est alors nécessaire dans tous les domaines.

Et cette nécessité est proclamée par la raison et la conscience qui convient à œuvrer ardûment dans la réalisation de ce qui est le garant le plus sûr du progrès de la société, et font abhorrer tous les agents déséquilibrant l’ordre de la vie et causant la destruction de la personnalité.

Le sens de la responsabilité dans la promotion des valeurs morales et l’acquisition d’un caractère exceptionnel conduit l’homme à la liberté authentique, et lui trace une voie conforme au juste ordre des choses.

Cette responsabilité s’étend jusqu’au terme final de la vie, et prend différents aspects selon les domaines variés de l’existence.

Quand on a les moyens d’accomplir ses devoirs, on devra en rendre compte et supporter les conséquences qui résulteraient d’un manquement de notre part.

Ignorer sa responsabilité, et dépasser les limites du permis, revient en fait à ignorer les règles principales de la vie, et à se condamner à la déception.

Il n’y a pas d’erreur plus grave que de méconnaître ses responsabilités, et de rompre ses engagements, croyant exercer sa liberté individuelle. La perte du sens du devoir nuit à la société car il engendre les antagonismes et les dissensions.

Il faut protéger les devoirs des menaces que font peser sur eux les déchaînements des passions individuelles. Car ceux qui sont entièrement préoccupés par leurs impulsions égoïstes sont prêts à sacrifier les responsabilités collectives à l’autel de leurs désirs et intérêts malsains. De tels individus ne graviront jamais l’échelle de la perfection humaine.

Le docteur Alexis Carrel écrivait:

«Un homme qui se croirait libre de toute contrainte ne ressemble pas à un aigle volant dans l’espace infini mais plutôt à un chien ayant fusion maître, et que le hasard aurait conduit dans une rue animée, errant ça et là parmi les automobiles. Un tel homme pourrait aussi être comme ce chien, agissant à sa guise et allant où bon lui semble, mais il est plus égaré que le chien, car il ne sait pas où il va, et ne sait comment conjurer les dangers qui l’entourent.

Nous savons que la nature obéit à des lois, et que la vie de l’homme est aussi commandée par des principes. Mais nous nous croyons pourtant libre à l’égard de la nature, et nous aimons agir à notre guise. Nous refusons de comprendre que la conduite de la vie comme celle d’une automobile, le respect de certaines règles. Nous agissons aujourd’hui comme si le destin réel de l’homme ne consiste qu’à boire et à manger, à dormir, à se marier, à posséder une voiture, une radio, à aller au cinéma, à la danse et à s’enrichir. Chacun fuit la réalité, au milieu de la fumée des cigarettes ou dans l’ivresse que lui procurent la nonchalance et l’alcool.»

Il est vital que chacun apporte sa contribution à l’ordre de la société, et cela est impossible sans une obéissance stricte à certains codes. Celui qui s’appuie sur sa force et sa volonté, verra les réalités de la vie avec intelligence et logique et se préparera à l’accomplissement.

Il sera sincère et juste, et accueillera à cœur ouvert toutes les tâches qui lui seront imposées.

Sûr de lui, et sachant que son échec éventuel ne proviendra pas d’une négligence de sa part, il restera digne en toute circonstance.

C’est dans la joie authentique qu’il faut rechercher le bonheur et la tranquillité d’âme. Les hommes qui répondent à l’appel de leur conscience se révèlent endurants lors des épreuves.

La satisfaction intérieure est la juste récompense de ceux qui œuvrent conformément à leur sens du devoir, et inversement ce sentiment dispensateur de joie procède lui-même du sens du devoir.

La valeur des engagements et la gravité de leur violation:

Faire honneur à ses engagements est une des responsabilités les plus graves qui incombent à l’homme. A quelque religion qu’il adhère, voire quand il se déclare sans confession, il reconnaît en son tréfonds le caractère abominable de la félonie, et celui admirable de la loyauté, que ce soit en matière individuelle ou sociale.

Car c’est de par sa nature première et innée que l’homme perçoit la nécessité de respecter sa parole, pour asseoir son bonheur.

Le patrimoine moral que l’on inculque à l’homme dès son enfance et qui lui sert de référence tout au long de sa vie, joue un rôle déterminant dans le choix de ce qu’il devra faire ou éviter. C’est pour cela que l’éducation juste et rationnelle garante de la santé morale, mérite une attention particulière.

L’éthique commande le respect de tout engagement verbal de la part des deux parties, même quand il est dépourvu de garantie officielle ou légale. Le violer revient en réalité à prendre ses distances à l’égard de toutes les obligations de l’honneur et de la noblesse d’âme, et à accepter l’infamie.

Selon le dire de Bozorgmehr (158):

«L’homme noble est loin de violer sa promesse. Plusieurs lieues le séparent de la félonie.»

L’homme qui s’écarte du droit chemin et enfreint ses engagements sans hésitation, ne fait que semer les graines du ressentiment et de la haine, avant de récolter à son tour honte et humiliation. Il se défendra ensuite en essayant de justifier son acte par des motifs contradictoires, mais il ne fera que prouver davantage l’hypocrisie et l’absence de rectitude dans sa personnalité.

La violation des engagements est l’agent le plus dangereux de la désintégration sociale. Elle cause affaiblissement et dégradation, et relâche les liens d’amitié entre les gens. Sans nul doute, une société où régneraient la division et la méfiance mutuelle perdrait son équilibre.

A notre époque agitée par l’immoralisme, la trahison et la perfidie sont très répandues, et la fourberie prend des proportions effarantes.

Il est des gens, qui non seulement n’éprouvent, aucun remords à manquer avec désinvolture à leur parole, mais aussi considèrent cela comme une malice qui les fera devancer les autres.

En revanche, la loyauté est un agent de cohésion, une des colonnes de l’édifice du bonheur social. Son impact est grand dans toutes les étapes de la vie, et c’est sur elle que reposent le progrès et le succès.

Un groupe de Kharédjites(*) fut un jour appréhendé et conduit devant Hadjadj Ibn Youssef, l’exécuteur des basses œuvres des Omeyyades. Hadjadj interrogea les prisonniers, quand arriva le tour du dernier d’entre eux, l’appel du muezzin s’éleva du minaret, et Hadjadj leva la séance pour aller faire sa prière. Il confia le prisonnier à un homme lui disant de le ramener le lendemain pour le juger. L’homme sortit du Palais, accompagné du prisonnier.

Dès qu’ils se furent éloignés un peu, le prisonnier dit:

- Je ne suis pas un kharidjite. J’espère que Dieu, dans Sa grâce et Sa bonté, me délivrera de cette accusation. J’ai été innocemment arrêté. Je te prie de me laisser passer la nuit chez moi, auprès de ma femme et de mes enfants, pour leur faire mes dernières recommandations. Je te promets d’être chez toi demain matin.

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