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2- Si la sollicitude divine est ainsi, il n'est pas surprenant que celle du Prophète (SAW) soit de même. Lorsque son heure arriva et qu'il s'est senti proche de la mort, il décida, conformément à l'ordre divin, d'annoncer le commandement (wilâyat) de Ali au cours du grand Hajj devant une multitude de témoins, ne se contentant pas du texte d'Al-Dâr le jour de l'avertissement à la Mecque, ni des autres textes successifs que vous avez déjà entendus. Il annonça aux gens, avant même la saison, que son pèlerinage cette année sera celui de l'adieu; les gens affluèrent par tous les profonds défilés, et près de cent mille personnes ou plus sortirent de Médine. Lorsque ce fut le jour, de la tenue à Arafa, il proclama: "Ali est de moi et moi je suis de Ali, personne n'accomplit pour moi, mis à part Ali et moi-même". Il se mit en route avec ces milliers de personnes et ils atteignirent Wadi Khom. L'ange lui répéta alors le verset de la communication révélé par le Tout-Puissant. Le Prophète (SAW) fit une halte, ceux qui se trouvaient à l'arrière pressèrent le pas et ceux qui se trouvaient à l'avant rebroussèrent chemin. Réunis, ils firent la prière obligatoire et le Prophète fit un sermon où il leur déclara le texte concernant le commandement d'Ali. Vous en avez entendu des fragments, et ce que vous n'avez pas entendu est encore plus explicite et plus franc, mais contentons-nous de ce que vous avez entendu. L'ont rapporté du Prophète (SAW) tous ceux qui se trouvaient réunis dans cette assemblée qui comptait près de 100.000 personnes, venant de pays divers. La loi divine, invariable, rend obligatoire sa fréquence quels que soient les obstacles mis au travers de sa diffusion. Cependant, les Imams des Ahlul-Bait possèdent leurs propres moyens, empreints de sagesse, pour assurer sa diffusion et sa divulgation.

3- Considérons également ce qu'a fait le prince des croyants au cours de son califat. Il rassembla les gens à Al-Rahba et dit: "J'adjure au nom d'Allah tout musulman ayant entendu le Prophète (SAW) dire le jour de Ghadîr ce qu'il a dit, de se lever et de témoigner. Que ne se lève que celui qui l'a vu de ses yeux et l'a entendu de ses oreilles." Trente compagnons, dont 12 badrites (ceux qui participèrent à la bataille de Badr), se levèrent et témoignèrent que le Prophète lui avait pris la main et qu'il avait dit aux gens: "Savez-vous que je protège mieux les croyants qu'ils ne se protègent eux-mêmes?" Ils

dirent: Oui. Il (SAW) dit: "Pour qui je suis le dirigeant, celui-ci est le dirigeant. Allah est l'Ami de celui qui l'aime et repousse celui qui le repousse..." Vous reconnaissez que la raison ne peut admettre une complicité mensongère de trente compagnons. La fréquence du fait même de leur témoignage est donc formelle. Ce hadith a été donc rapporté par ceux qui se trouvaient à Al-Rahba. Ils le propagèrent après leur dispersion dans les pays et c'est ainsi qu'il fut diffusé. Comme nous le savons, le jour d'Al-Rahba se situe à l'époque du califat du prince des croyants. Il fut investi en l'an 35 (de l'hégire), et le jour d'Al-Ghadîr s'est déroulé pendant l'année du pèlerinage de l'adieu, c'est-à-dire en l'an 10. Entre les deux jours, 25 ans sont passés, au cours desquels a eu lieu la peste d'Amoas, les guerres de conquête et des annexions au temps des trois premiers califes. Cette période, l'équivalent d'un quart de siècle, par le seul fait de son étendue, de ses guerres, de ses raids et de la peste d'Amoas, a effacé un grand nombre des témoins du jour d'Al-Ghadir, les vieillards et les vieux compagnons, les jeunes qui se sont jetés dans le Jihâd à la rencontre d'Allah l'Exalté, ainsi que le Prophète (SAW), jusqu'à ne laisser que très peu de survivants qui s'étaient dispersés dans les différentes contrées de la terre. N'assistèrent donc au jour d'Al-Rahba que ceux qui se trouvaient avec le prince des croyants en Irak et les hommes seuls. Et malgré cela, trente compagnons se levèrent, dont douze badrites, pour témoigner du hadith d'Al Ghadîr tel qu'ils l'entendirent de la bouche même du Prophète (SAW). Combien d'entre eux, habités par la haine, demeurèrent assis, comme Anas b. Malek et d'autres. Ils furent atteints par l'invocation lancée par le prince des croyants contre eux. S'il avait pu réunir tous" les compagnons vivants, hommes et femmes pour les adjurer comme à Al-Rahba, le chiffre des témoins aurait été multiplié. Quel aurait été alors le nombre des témoins s'il avait pu les adjurer à Al-Hidjâz, avant que le temps ne se soit si longtemps écoulé depuis Al-Ghadîr? Examinez donc cette vérité et vous saurez qu'elle explique la fréquence du hadith al-Ghadîr. Vous pouvez consulter les faits du jour d'Al-Rahba dans les Sunan-s rapportés par l'Imam Ahmad, du hadith de Zayd Ibn Arqam à la page 370 du volume 4 de son Musnad, les propos de Abi Tufaïl, qui dit: "Ali rassembla les gens à Al-Rahba, puis il leur dit: "J'adjure tout Musulman ayant entendu le Prophète (SAW) dire le jour d'Al-Ghadîr Khom ce qu'il a entendu, de se lever. Trente personnes se levèrent, et Abu Naïm dit: Nombreux se levèrent et témoignèrent qu'il l'a pris par la main et a dit: "Savez-vous que je protège mieux les croyants qu'ils ne se protègent eux-mêmes?" Ils dirent: Oui, ô messager d'Allah. Il leur dit: "Celui pour qui je suis le dirigeant, celui-ci est son maître. Allah est l'Ami de qui l'aime, et repousse qui le repousse". Abu Tufaïl ajoute: Je suis sorti, le cœur serré - car la nation n'a pas agi conformément au hadith - je rencontrai Zayd Ibn Arqam et je lui dis: j'ai entendu Ali dire ceci et ceci. Zayd répondit: Le nies-tu? J'ai entendu le messager d'Allah (SAW) le lui dire. J'ajoute: Si vous ajoutez le témoignage de Zayd et la parole de Ali ce jour-là, les compagnons témoins ayant rapporté le hadith sont au nombre de 32. L'Imam Ahmad a rapporté le hadith de Ali à la page 119 du premier volume de son Musnad, les propos de Abdel Rahman Ibn Abi Layla, disant: Je vis Ali à Al-Rahba convoquer les gens et dire: "J'adjure par Allah que celui qui a entendu le Prophète (SAW) dire le jour de Ghadir Khom "pour qui je suis le dirigeant Ali est son dirigeant" de se lever pour témoigner. Ne se lève que celui qui l'a vu." Abdel Rahmân dit: 12 badrites se levèrent d un seul geste et dirent: nous témoignons avoir entendu le messager d'Allah (SAW) dire le jour de Ghâdir "Ne suis-je pas celui qui protège les croyants mieux qu'ils se protègent eux-mêmes? Mes femmes ne sont-elles pas leurs mères!" Nous répondîmes: Si, ô messager d'Allah. Il dit: "Pour qui je suis le dirigeant, Ali est son dirigeant, Allah est l'Ami de celui qui l'aime, et repousse qui le repousse". A partir d'une autre source, l'Imam Ahmad rapporte à la fin de la page citée, le hadith disant: "Allah est l'Ami de celui qui l'aime, repousse celui qui le repousse, aide celui qui l'aide, délaisse celui qui le délaisse". Il dit: Ils se levèrent, sauf trois. Ali invoqua contre eux, ils furent atteints par son invocation. Si vous ajoutez Ali et Zayd Ibn Arqam aux 12 cités dans le hadith, ils étaient donc 14 badrites. Qui considère les Sunan-s relatives à Al-Rahba réalise la perspicacité du prince des croyants dans la diffusion et la propagation du hadith d'Al-Ghadîr.

5. Le maître des martyrs, Abu 'Abdallah Ai-Hussein (a.s.) a également eu un geste, du temps de Muawiya, dans lequel s'est manifestée la vérité, tout comme le geste du prince des croyants à Al-Rahba. Il rassembla les gens, à la saison de Arafa, il adjura, citant son grand-père, son père, sa mère et son frère, personne n'avait encore entendu une éloquence et une sagesse aussi prononcées, subjuguant l'ouïe, la vue et le cœur. Il concentra, dans son discours, et instruisit, il suivit et approfondit, et acquitta au jour de Ghadîr son droit, il lui donna son dû. Ce geste sublime joua également un rôle important dans la diffusion et la propagation du hadith d'Al- Ghadîr.

6. Les neuf Imams, ses heureux enfants ont, eux-aussi, utilisé des voies pour diffuser et propager ce hadith. Ils ont institué que le 18 dhul hijja de chaque année serait une fête. C'était un jour d'allégresse et de gaîté où ils se félicitaient mutuellement; ils se rapprochaient d'Allah l'Exalté en jeûnant, en priant et en récitant les invocations. Ils se consacraient aux actes bienfaisants et charitables, remerciant Allah pour la grâce qu'il leur a accordé ce jour-même en investissant Ali au califat et en lui confiant l'Imamat. Ils faisaient le bien envers leurs proches, comblaient de faveurs leurs enfants, visitaient leurs frères, protégeaient leurs voisins et ordonnaient à leurs fidèles d'agir ainsi.

7. C'est ainsi que le 18 dhul Hijja de chaque année devint une fête pour les Shiites, en tout lieu et en tout temps. Ils se réfugient dans leurs mosquées pour les prières obligatoires et surérogatoires, pour la récitation du Saint Coran et des invocations transmises, remerciant Allah le Très-Haut d'avoir parachevé la religion, conclu la grâce par l'investiture du prince des croyants à l'Imamat. Puis ils se rendent visite, se font mutuellement le bien, dans la joie et l'allégresse, se rapprochant d'Allah le Très-Haut en faisant des actes bienfaisants et charitables, en introduisant la gaîté dans les familles et chez les voisins. Ce jour-là, ils rendent également visite au Machhad du prince des croyants, où les visiteurs de son tombeau, venus de toutes parts, dépassent les cent mille personnes. Ils adorent Allah comme le faisaient ce jour-là leurs Imams bienheureux, en priant, en jeûnant et en se repentissent à Lui, en se rapprochant de leur Seigneur par les actes charitables et bienfaisants. Ces gens ne se dispersaient qu'après avoir regardé la tombe sacrée. Ils déclamaient un sermon transmis par leurs Imams, rappelant les nobles gestes de l'Imam, ses faits admirables, ses soins à installer les fondements de la religion, à servir le maître des prophètes et des messagers, ainsi que toutes ses vertus et ses particularités, y compris le pacte fait par le Prophète, le texte d'Al-Ghadîr. C'est la coutume annuelle des Shiites. Leurs orateurs continuèrent à exalter ce hadith en tout lieu et en tout temps, et leurs poètes prirent l'habitude de le louer. Sa fréquence chez les Ahlul-Bait et leurs partisans ne peut être mise en doute. Les mobiles pour le retenir par cœur, le soin pour le protéger, le diffuser et le propager ont atteint les degrés les plus extrêmes. Vous le trouverez également dans les quatre ouvrages de base des Shiites qui exposent ses chaînes sûres et reliées, remontant jusqu'au Prophète. Qui les examine s'aperçoit que la fréquence de ce hadith fut assurée par leurs précieux soins. 8. Il n'y a nul doute sur sa fréquence dans les sources sunnites, du fait même des lois naturelles comme vous l'avez entendu: "Pas de changement en la création de Dieu: voilà la religion correcte; mais la plupart des gens ne savent pas."([122]) Malgré son obstination, l'auteur des Fatawas al-Hamidiya avoue la fréquence du hadith dans sa lettre abrégée agrémentée des magnifiques prières citées dans les fréquents hadiths. De même, As-Soyouti et ses semblables l'indiquent, sans compter Mohammed b. Jarir al-Tabari, l'auteur des célèbres Tafsir et Tarikh, Ahmad Ibn Mohammed Ibn Saïd b. Aqda, Mohammed b. Ahmad b. Othmân al-Dahabi qui ont, tous les deux, abordé ses sources, écrivant même un livre à son propos. Ibn Jarîr l'a rapporté à partir de 75 transmetteurs et Ibn Aqda cite dans son livre, 105 transmetteurs. Du fait de sa rigueur, Al-Dhahabî a authentifié un bon nombre de transmetteurs et cite, dans le chapitre 16 de Ghayat al-Marâm 89 hadiths de transmetteurs sunnites du texte d'Al-Ghadir, sans reprendre ce qu'ont cité Al-Tarmadhi, Al-Nisâ'i, Al-Tabarani, Ai-Bazar, Abi Ya'la ni d'autres rapporteurs du hadith. As-Soyouti reprend le hadith dans "Ahwal Ali" du livre d'Al-Tarmadhi, Histoire des califes, puis il dit: "Il a été rapporté par Ahmad à partir de Ali, Abi Ayoub al-Ansâri, Zayd b. Arqam, Omar, Dhi Mur, et par Abu Ya'la à partir de Abi Harîra, par Al-Tabarani à partir de Ibn Omar, Malek Ibn al-Houwayreth, Habchi Ibn Janada, Jarîr, Sa'ed Ibn Abi Waqas, Abi Saïd al-Khoudari et Inas, et par Al-Bazâr à partir de Ibn Abbas, Amara et Bourayda. Ce qui montre la propagation et la diffusion de ce hadith. Citons ce que rapporte l'Imam Ahmad dans son Musnad à partir de Riyah Ibn Al-Hareth qui cite deux sources: "Un groupe d'individus s'approchèrent de Ali et lui dirent: As-salâmu 'alayka, notre maître. Il demanda: "qui êtes-vous?" Ils répondirent: "Vos sujets, ô prince des croyants". Il dit: "Comment suis-je votre maître alors que vous êtes des bédouins?" Ils dirent: "Nous avons entendu le Messager d'Allah (SAW) dire le jour de Ghadîr Khom: "Celui pour qui je suis le maître, celui-ci est son maître". Riyah ajoute: Lorsqu'ils partirent, je les suivis et demandai: qui sont ces gens? Ils dirent: "un groupe des Ansars, parmi lesquels se trouve Abu Ayoub Al-Ançarî". Indiquant également sa fréquence, Abou Ishâq al-Tha'labî rapporte dans son commentaire de la sourate "Al-Ma'ârej", à partir de deux sources de foi: "le jour de Ghadîr Khom, le Prophète (SAW) appela les gens à se réunir. Il prit la main d'Ali et dit: "Pour qui je suis le dirigeant, Ali est son dirigeant". Cette parole se propagea dans le pays et parvint jusqu'à Hareth b. al-No'mân al-Fahri. Il vint voir le Prophète (SAW) à dos de chameau, il s'abaissa, descendit et dit: ô Mohammed, tu nous as ordonné de témoigner qu'il n'y a de dieu qu'Allah, que tu es le Messager d'Allah, nous l'avons accepté, tu nous as ordonné de prier cinq fois, nous l'avons accepté, tu nous as ordonné de faire l'aumône, nous l'avons accepté, tu nous as ordonné de jeûner le mois de Ramadan, nous l'avons accepté, tu nous as ordonné de faire le pèlerinage, nous l'avons accepté. Mais cela ne t'a pas satisfait, tu as élevé le statut de ton cousin, le préférant à nous et tu as dit: "pour qui le suis le maître, Ali est son maître", cela vient-il de toi ou d'Allah? Le Prophète (SAW) lui répondit: "Par Allah, qui est l'Unique, cela vient d'Allah l'Exalté". Al-Hareth se prépara à partir en disant: "Par Allah, si ce que dit Mohammed est vrai, faites pleuvoir des pierres du ciel ou bien faites-nous affreusement souffrir". A peine se hissa-t-il sur sa monture qu'Allah le Tout-Puissant fit pleuvoir des pierres sur son chameau qu'il en tomba raide. Allah le Très-Haut révéla alors: "Un demandeur a demandé un châtiment échéant. Pour les mécréants, il n'est personne pour l'empêcher de Dieu le Maître des escaliers"([123]) Ainsi finit le hadith tout entier, et plusieurs auteurs sunnites l'admettent volontiers. SH.

Correspondance 57

25 Muharram 1330

1. Interprétation du hadith d'AI-Ghadîr.

2. Les indices indiquant cette interprétation.

Pour les compagnons, l'authenticité du hadith, fréquent ou pas, est rattachée à son interprétation. Les Sunnites ont dit que le terme "Mawla" est utilisé dans des sens différents, tous présents dans le Coran. Il peut signifier "al-Awla" (prioritaire), comme dans la Parole divine s'adressant aux mécréants: "Votre asile est le Feu: c'est bien lui votre (mawlâkum) refuge"([124]), c'est-à-dire qu'il vous est réservé en priorité, et parfois, le sens de "al-nâser" (soutien) comme Sa Parole, que Son nom soit Elevé, "C'est que Dieu vraiment, est le soutien (mawla) de ceux qui croient; tandis que pour les mécréants, non, pas de soutien" (Mohammed, 11), ou dans le sens de "héritier", comme Il le dit, Exalté Soit-Il, "A chacun Nous avons assigné des (mawâlî) héritiers parmi ce que laissent père et mère et proches parents.."([125]); Dans le sens de parenté, comme par exemple Sa Parole: "Je crains les (mawâli) frères d'adoption après moi"([126]); dans le sens d'ami: "jour où pas un (mawlâ) ami ne mettra son ami à l'abri en quoi que ce soit…"([127]) Le terme "walî" signifie également "régent", comme par exemple: "celui-ci est le régent du mineur" ou bien "le partisan" ou "l'aimé". Ils ont dit: le sens du hadith veut probablement dire: celui de qui je suis soutenu ou l'ami, ou l'aimé, Ali est de même. Cette interprétation préserve la dignité des ancêtres vénérables ainsi que celle de l'Imamat des trois califes qu'Allah leur accorde Sa satisfaction. 2. Ce qui a poussé les gens à comprendre ainsi le hadith, vient du fait que ceux qui accompagnèrent Ali au Yémen ont trouvé sa piété rigoureuse. Ils le critiquèrent et l'accusèrent au/Prophète. Ce qui obligea le Prophète (SAW) à le louer le jour de Ghadîr, à glorifier ses bienfaits par souci d'élever son statut, ripostant ainsi aux dénigrements dont il a fait l'objet. Il insista dans son sermon à l'élever, disant: "celui de qui je suis l'ami (walî) Ali est son ami," et ses Ahlul-Bait en général disant: "Je laisse parmi vous les deux choses précieuses, le Livre d'Allah et ma descendance, mes Ahlul-Bait".Ce fut comme un testament concernant Ali en particulier et ses Ahlul-Bait en général. Ils concluent: ceci n'est pas une promesse de succession, ni une preuve d'Imamat. Saluts. S.

Correspondance 58

27 Muharram 1330

1. Le hadith n'Al-Ghadîr ne peut être interprété.

2. Les indices de cette interprétation sont une duperie.

1- Je sais que votre cœur n'est pas soulagé par de telles explications et que vous ne comptez pas vous y appuyer car vous estimez la profonde sagesse, l'infaillibilité nécessaire et la prophétie finale du Prophète (SAW). Vous savez qu'il est le sceau des Prophètes: "Et il ne parle pas non plus d'impulsion: ce n'est là que révélation révélée. Un fort en fait de puissance l'a enseigné…"([128]) Si des philosophes étrangers vous questionnaient à propos de Ghadîr Khom, vous demandant pourquoi le prophète a-t-il empêché des milliers de gens à poursuivre leur route, pourquoi les a-t-il réunis dans ces terrains sous la chaleur de midi, pourquoi s'est-il soucié de rappeler ceux qui l'avaient devancé et d'attendre les retardataires, pourquoi les a-t-il placés dans cet espace désertique? Puis, pourquoi se mit-il à les sermonner sur Allah l'Exalté dans cet endroit d'où ils se disperseraient, pour que le présent témoigne à l'absent. Que signifie le fait d'annoncer sa propre mort au début de son sermon, disant: "Il est probable que le messager de mon Maître se présente, et je répondrai, je suis responsable, vous êtes responsables"; à propos de quel objet de transmission sera-t-il questionné? Au sujet de quelle obéissance les gens devront-ils rendre compte? Pourquoi leur demanda-t-il: "n'êtes-vous pas témoins qu'il n'y a de dieu qu'Allah, que Mohammed est Son serviteur et Son messager, que Son paradis est vrai, que Son feu est vrai, que la mort est vraie et que la résurrection est également vraie, que l'heure arrive inexorablement, qu'Allah ressuscite les morts". Ils dirent: si, nous témoignons. Pourquoi a-t-il pris alors immédiatement la main d'Ali, l'élevant assez pour qu'apparaisse le creux de son aisselle, disant: "ô vous les gens, Allah est mon Maître, et je suis le maître des croyants." Pourquoi a-t-il expliqué sa parole "je suis le maître des croyants" par: "Je les protège mieux qu'ils ne se protègent eux mêmes" et pourquoi a-t-il ajouté après son explication: "pour qui je suis le dirigeant (mawla), celui-ci est le dirigeant" ou "pour qui je suis son responsable (walî), celui-ci est son responsable, Allah soutient celui qui le soutient, repousse qui le repousse, aide qui l'aide, abandonne qui l'abandonne". Pourquoi lui a-t-il réservé ces invocations qui ne conviennent qu'aux Imams du vrai, aux successeurs honnêtes et pourquoi leur a-t-il demandé de témoigner auparavant, leur disant: "Ne suis-je pas celui qui vous protège mieux que vous ne vous protégez vous-mêmes?" ils dirent: si. Il leur dit: "pour qui je suis le dirigeant (mawlâ), celui-ci est le dirigeant" ou "pour qui je suis son responsable (walî), celui-ci est son responsable". Par ailleurs, pourquoi a-t-il lié la descendance au Livre? Pourquoi en a-t-il fait l'exemple à suivre pour les gens sincères jusqu'au Jour dernier? Pourquoi toute cette sollicitude de la part du Prophète sage? Quelle mission a exigé toutes ces prémisses? Quel objectif cherchait-il à atteindre par cette attitude mémorable? Quelle est cette chose qu'Allah le Très-Haut lui a demandé de transmettre sinon: "O messager, communique ce qui a été descendu vers toi de la part de ton Seigneur; -si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Dieu te protègera des gens." ([129])

Note:

[122]Al-Roum, 30.
[123]Al-Ma'arej, 1.
[124]Al-Hadîd, 15
[125]Al-Nisâ', 33
[126]Mariam, 5
[127]Al-Dukhân, 41.
[128]An-Nagm, 3-5.
[129]Al-Ma'ida, 67
 
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