Il est nécessaire d’avoir une intention sincère et un bon objectif et de s’occuper du Coran dans le seul but de complaire à Allah le Très Haut, d’accéder à Son paradis et de jouir de Son agrément.
Allah le Très Haut a dit : «Nous t’avons fait descendre le Livre en toute vérité. Adore donc Allah en Lui vouant un culte exclusif. » (Coran, 39 : 2).
Il a encore dit dans un hadith qudsi : « De tous les associés Je suis Celui qui se passe le mieux de l’association ; quiconque accomplit une œuvre et m’y associe à d’autres, je le laisse à celui qu’il m’associe ». Aussi aucune récompense ne sera accordée à celui qui lit le Coran ou le mémorise par ostentation.
Cette correction ne peut se faire que grâce à l’écoute d’un maître du Coran qui le maîtrise bien. Ce livre ne peut être appris que par l’initiation. Le Messager (bénédiction et salut soient sur lui) l’a reçu verbalement de Gabriel et les Compagnons du Messager (bénédiction et salut soient sur lui) l’ont reçu de lui verbalement et des générations de la Umma se le sont transmis de la même manière.
Celui qui veut mémoriser le Coran doit déterminer ce qu’il veut mémoriser d’un seul coup. Cela fait, on vérifie la prononciation puis on se met à répéter. Cette répétition peut se faire de façon mélodieuse. D’abord pour écarter l’ennui ensuite pour bien avoir le texte dans sa mémoire. Cela est dû au fait que la mélodie est agréable à l’oreille. C’est pourquoi elle aide à mémoriser et habitue la langue à un rythme déterminé. Ce qui permet à l’intéressé de détecter directement l’erreur quand il constate une lacune dans déroulement de la lecture. A cela s’ajoute le fait que le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Celui qui ne psalmodie pas le Coran n’est pas des nôtres ». (Rapporté par Boukhari).
Il n’est pas correct de passer à un nouveau quota ou portion avant de maîtriser ce qui le précède. Pour faciliter la mémorisation, l’intéressé doit en faire une préoccupation permanente nuit et jour, en récitant la partie à mémoriser dans sa prière effectuée à voix basse, s’il n’est pas imam ou à haute voix, s’il l’est. Il doit en faire de même au cours de ses prières surérogatoires et pendant les moments d’attente des prières. Cette méthode facilite la mémorisation et elle a l’avantage d’être à la portée de tout un chacun, même celui qui s’occupe d’autres choses.
Parmi les facteurs qui facilitent la mémorisation le fait de se choir un exemplaire du Coran et ne jamais le changer parce que l’on peut mémoriser grâce au regard comme on peut le faire grâce à l’écoute car l’image des versets et leur disposition dans le Coran s’impriment dans l’esprit au fur et à mesure qu’on regarde et lit. Si l’apprenant change son exemplaire du Coran, ou apprend dans plusieurs éditions du Coran avec différentes dispositions des versets, il peut être déconcentré et arrive difficilement à mémoriser.
Parmi les grands facteurs qui facilitent la mémorisation figure la compréhension des versets mémorisés et la connaissance des liens qui les unissent. C’est pourquoi l’apprenant doit lire le commentaire de certains versets et sourates qu’il a mémorisés. En plus, il doit se concentrer au moment de la lecture pour se faciliter la remémoration des versets. Mais il ne doit pas compter sur la seule compréhension pour pouvoir maîtriser, car il doit répéter fréquemment pour y parvenir.
Après l’achèvement d’une sourate du Coran, l’apprenant ne doit pas passer à une autre sourate avant la parfaite maîtrise de ce qui a précédé et la capacité de rattacher la fin au début et de la lire aisément et sans aucune difficulté dans la remémoration des versets. Bien plus, la mémorisation doit être facile et l’on ne doit jamais dépasser une partie avant d’en avoir la bonne maîtrise.
Celui qui a mémorisé le Coran ne doit pas se fier à son propre jugement en se contentant de le lire à soi-même. Il doit plutôt se faire écouter par une personne ayant la maîtrise du Coran ou quelqu’un qui regarde dans le Coran tandis que l’apprenant récite. Dans ce cas, le maître ou celui qui regarde dans le Coran doit maîtriser la bonne lecture pour pouvoir attirer l’attention du lecteur sur les erreurs éventuelles dues à la prononciation, à la vocalisation ou à l’oubli. En effet, il arrive souvent à l’un de nous de commettre une faute dans la mémorisation d’une sourate et d’y demeurer inattentif même quand il regarde le Coran, car il arrive souvent que la lecture précède le regard. De sorte que l’apprenant regarde dans le Coran mais ne s’aperçoit pas de la faute qu’il a commise dans sa lecture. C’est pourquoi on considère que le fait de se faire écouter par quelqu’un est un bon moyen de rattraper les fautes.
Le Coran diffère quant à sa mémorisation, de tout autre texte à mémoriser, qu’il s’agisse d’un poème ou de la prose, car le Coran échappe très vite à la mémoire. A ce propos, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « Au nom de celui qui tient mon âme en Sa main, le Coran est plus prompt à échapper que le chameau qui se défait de ses attaches » (rapporté dans les deux Sahih. Pour peu que l’apprenant s’en détourne, le Coran lui échappe et il l’oublie vite. D’où la nécessité d’un suivi permanent et d’un contrôle continu de ce qui est mémorisé. A ce propos, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « Celui qui s’occupe du Coran est comme le propriétaire de chameaux ; s’il veille sur ses bêtes il les conserve. Autrement, il les perd » (rapporté dans les Deux Sahih). Ceci signifie que celui qui a mémorisé le Coran doit en lire quotidiennement une 30ème au moins à défaut de pouvoir lire le tiers, compte tenu des propos du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) : « Quiconque lit le Coran en moins de trois jours n’en comprendra rien ». (Rapporté dans les Deux Sahih. Le suivi permanent maintient le texte mémorisé de façon durable.
Le Saint Coran contient des passages qui se ressemblent aussi bien dans leur sens que dans leurs mots. A ce propos, le Très Haut dit : « Allah a fait descendre le plus beau des récits, un Livre dont (certains versets) se ressemblent et se répètent. Les peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent (à l’entendre); puis leurs peaux et leurs cœurs s'apaisent au rappel d'Allah. Voilà le (Livre) guide d'Allah par lequel Il guide qui Il veut. Mais quiconque Allah égare n'a point de guide. » (Coran, 39 :23). C’est pourquoi le bon lecteur du Coran doit prendre soin particulièrement des passages qui se ressemblent. Nous entendons par là ressemblance des mots. Car l’intérêt que l’on porte à cet aspect détermine la qualité de la mémorisation.
Le vrai assisté est celui qu’Allah le Très Haut a assisté à profiter de son âge d’or pour la mémorisation. C’est-à-dire l’âge qui se situe approximativement entre 5 et 23 ans. A cet âge la mémoire est très bonne. Avant, il l’est moins. Après la courbe indicative de la capacité de mémoriser entame une descente tandis que la courbe indicative de la capacité de comprendre prend le sens inverse. C’est pourquoi les jeunes compris dans cette tranche d’âge doivent en profiter pour mémoriser le livre d’Allah le Très Haut, étant donné leur rapide et grande capacité de mémoriser et leur grande résistance à l’oubli, à la différence de leur état après cette tranche d’âge. Celui qui a dit : « Mémoriser pendant l’enfance est comme écrire sur une pierre tandis que mémoriser pendant la vieillesse est comme écrire sur de l’eau » a dit vrai.
Cela étant, nous sommes redevables au Livre d’Allah de bien le mémoriser, de suivre ses directives, d’en faire la constitution de notre vie, la source de la lumière de notre cœur, le printemps de nos poitrines.
Nous espérons que les règles ci-dessus indiquées constituent un bon fondement pour celui qui désire bien maîtriser le Livre d’Allah le Très Haut avec sincérité. Allah le Très Haut le sait mieux.