L'une des règles spirituelles de la lecture du Coran est la présence du coeur [...], Une autre de ses règles importantes est la réflexion. Ce que nous voulons dire ici par réflexion, c'est de rechercher l'objectif et le propos des nobles versets. Comme l'objectif du Coran, ainsi que le dit ce Noble Livre, est de guider sur les voies du salut, de faire sortir de tous les degrés de ténébres vers le monde de la lumière et de guider sur la voie droite, l'on doit trouver, par la réflexion dans les nobles versets, les divers degrés de salut, du degré inférieur, qui se rapporte aux facultés du monde physique, jusqu'au degré ultime, qui est la réalité essentielle du « coeur intact» (Cor. 26.89) - en vertu du commentaire donné par les Gens de la Demeure comme quoi il s'agit de rencontrer la Réalité divine le coeur vide d'autre qu'Elle. II faut que le salut de ses facultés matérielles et inunatérielles soit l'objectif auquel aspire celui qui lit du Coran, objectif qui se trouve dans ce Livre révélé et d'où il lui faut l'extraire par la réflexion. Lorsque les facultés de l'homme sont sauves des agissements sataniques, qu'il a trouvé la voie du salut et l'a mise en pratique, à chaque niveau de salut réalisé, il est délivré d'un état téné breux et, nécessairement, une éclatante lumière divine se manufeste en lui, jusqu'au point où - s'il est dégagé de toutes les sortes de ténèbres, dont les premières sont celles du monde de la nature physique et de tout ce qu'il con tient et dont la dernière est l'attention portée à la multiplicité sous toutes ses formes - la Lumière absolue se manifeste en son coeur et le guide sur la voie droite de l'humanité, qui est à ce niveau la voie du Seigneur: « Mon Sei gneur est sur une voie droite » (Cor. 11.56).
Dans le Coran, les appels à la réflexion ainsi que son éloge et son apolo gie, sont fréquents. Dieu le Très-Haut dit: « Nous t'avons révélé le Rappel afin que tu explicites aux gens ce qui leur a été révélé, peut-être, bien qu'ils réfléchiront» (Cor. 16.44). II y a dans ce verset un profond éloge de la réflexion, puisqu'il a été fait de la probabilité d'une réflexion la finalité de la révélation de ce grand et vénérable Livre céleste et lumineux : c'est en raison du grand cas qui est fait [de la réflexion] que sa simple probabilité impli que une si immense grâce. Dans un autre verset, II dit: « Raconte le récit, peut-être bien qu'ils réfléchiront» (Cor. 7.176), et il y a bien des versets de cet ordre ou approchants, et les hadiths concernant la réflexion sont égale ment nombreuses. II est rapporté que, lorsque fut révélé le noble verset « il y a certes dans la création des cieux et de la terre et dans l'alternance du jour et de la nuit des signes [ pour ceux qui sont doués d’intelligence, ceux qui se rappellent de Dieu qu’ils soient debout, assis ou allongés, et qui réfléchissent sur la création des cieux et de la terre…] » ( Coran. 2 :190 et suivant ), Sa Seigneurie le Sceau des Prophètes, que Dieu prie sur lui et sa famille, déclara : « Malheur à qui lit cela et n’y réfléchit pas »
L’essentiel, à ce propos, c’est de comprendre quelle est la réflexion louable, car le fait même que la réflexion sur le Coran et les hadiths soit louable ne fait aucun doute. La meilleure expression de cela est celle de Khwdje Abd Allah Ansari : « Sache que la réflexion est la recherche de la clairvoyance- qui est le regard du cœur – pour atteindre l’objectif visé est le bonheur total, qui s’obtient par la perfection sous le rapport du savoir et de la pratique : l’on doit donc trouver, dans les nobles versets du Livre Divin et dans ses récits et anecdotes, l’objetif et la finalité de l’état humain, à savoir le bonheur. Et comme le bonheur consiste à parvenir au salut complet, au monde de la lumière et à la voie droite, l’on doit rechercher à partir du Noble Coran les voies du salut, la source de la lumière absolue et la voie droite, ainsi que cela a été indiqué dans le verset cité auparavant. Lorsque celui qui lit [ le Coran] a trouvé l’objectif, il devient claivoyant pour ce qui est de le réaliser : la voie pour bénéficier du Noble Coran s’ouvre devant lui et les portes de la Miséricorde sont pour lui grandes ouvertes, il ne gaspille pas sa précieuse et courte vie et son capital pour l’acquisition du bonheur en des choses qui ne sont pas visées par la Mission prophétique, et il se garde bien de discutailler à propos d’une chose aussi importante. Après avoir un certain temps fixé son regard sur cet objectif et renoncé aux autres choses, l’œil du cœur se fait clairvoyant et aigu, la réflexion sur le Coran devient coutumière à l’âme, les voies pour en bénéficier s’ouvrent ainsi que des portes qui jusque là ne l’étaient pas et [ le lecteur ] retire du Coran des thèmes et des connaissances qu’il ne retirait absolument pas jusque là. Alors il comprend en quoi le Coran est « guérison » pour les maladies du cœur et saisit le sens du noble verset « et Nous faisons descendre comme Coran ce qui est guérison et miséricorde pour les fidèles et ne fait qu’augmenter la perdition des injustes » ( Cor. 17.82 ) et les ens du propos du Commandeur des Fidèles, que les Prières de Dieu soient sur lui, « apprenez le Coran, car il est le printemps des cœurs, et gérisez-vous par sa lumière, car il est guérison des cœur » . Du Noble Coran, il ne recherche pas seulement la guérison des maladies physiques, mais fait de la guérison des maladies spirituelles, qui est l’objet du Coran, son objectif principal. Le Coran n’a pas été révélé pour la guérison des maladies phyques, même s’il se produit bien des guérisons de maladies physiques par le Coran, de même que les Prophètes, que la Paix soit avec, ne sont pas venus pour guérir les corps, même s’ils opéraient des guérisons : ils sont les médecins des âmes et les guérisseurs des cœurs .