L'allongement : ÇáãÏ Sens du mot :
l'accroissement. Définition technique : prolongation du son en prononçant les
voyelles longues ou les consonnes diphtonguées lorsqu'elles sont suivies par un
hamza( Á )ou
une lettre surmontée d'un soukoûn. Les voyelles longues sont les trois lettres
suivantes : le 'alif( Ç ),
le wâw( æ ),
et le yâ'( í ).
Il est indispensable que le wâw soit précédé d'une lettre surmontée d'un damma
et que le yâ' soit précédé d'une lettre accompagnée d'un kasra ; quant au 'alif,
il ne peut que être précédé d'une lettre surmontée d'un fatha . Si le wâw et le
yâ' sont surmontés d'un soukoûn et précédés d'une lettre surmontée d'un fatha,
elles ne se sont plus considérées comme des voyelles longues, mais elles sont
dénommées ''consonnes diphtonguées''.
L'allongement naturel (originel)
: ÇáãÏ ÇáØÈíÚí ÇáÃÕáí
C'est celui qui n'est suivi ni par un hamza, ni par une lettre surmontée d'un
soukoûn. Il a été dénommé ''naturel'' parce que celui qui lit correctement le
Coran le fait naturellement sans l'augmenter ni le diminuer. Sa durée est de
deux mouvements (un mouvement = la flexion ou l'extension d'un doigt).
Si la prononciation de la voyelle longue est la même à l'arrêt et lorsque la
lecture est poursuivie, alors, dans ces deux cas, la voyelle longue est
allongée, qu'elle soit située au milieu (ex. : íæÕíßã ãÇáß ), ou à la fin d'un mot (ex. : ÇáÔãÓ æÖÍÇåÇ ) Attention ! Dans ce
type d'allongement, la voyelle longue n'est jamais suivie d'un hamza ou d'une
lettre surmontée d'un soukoûn.
L'allongement naturel ou originel
qui a lieu seulement dans le cas de la poursuite de la lecture concerne le
pronom personnel masculin de la troisième personne du singulier lorsqu'il est
situé entre deux lettres accompagnées d'une voyelle brève à condition que la
deuxième lettre ne soit pas un hamza. Cet allongement a lieu lorsqu'il y a une
liaison minimale qui est : - soit un petit wâw, dessiné après le pronom
personnel hâ'( å
)surmonté d'un damma (ex. : Åäå
æåæ ), - soit un petit yâ', dessiné après le pronom personnel hâ'( å )accompagné d'un kasra
(ex. : Èå ÈÕíÑÇ ).
Dans chacun de ces cas, on allonge pour une durée de deux mouvements : - le
damma de manière à ce qu'il apparaisse comme la voyelle longue wâw( æ ).
- le kasra de manière à ce qu'il apparaisse comme la voyelle longue yâ'( í ).
L'allongement naturel ou originel
qui a lieu dans le cas de l'arrêt seulement est dénommé ''l'allongement de
substitution''( ãÏ ÇáÚæÖ ).
Cet allongement concerne le 'alif orthographique qui accompagne le tanwîn -an
(tanwîn formé de deux fatha) quand on s'arrête sur ce dernier. Exemple :( ÚáíãÇ ÍßíãÇ ).
Lorsqu'on s'arrête sur( ÍßíãÇ ),
on prononce le 'alif( Ç
)orthographique et non le noûn du tanwîn. Cet 'alif n'est prononcé qu'en cas
d'arrêt sur lui.
L'allongement dérivé : ÇáãÏ ÇáÝÑÚí C'est la prolongation du temps de l'allongement naturel pour une certaine raison. Cette prolongation a pour cause la présence d'un hamza, ou bien d'un soukoûn.
L'allongement lié : ÇáãÏ ÇáãÊÕá On le fait quand la voyelle longue est située à cáté d'un hamza faisant partie du même mot. Cet allongement est dénommé ainsi à cause du lien direct de voisinage entre la voyelle et le hamza qui la suit au sein du même mot. L'allongement lié est un allongement impératif d'une durée de 4 ou 5 mouvements. Si le hamza est situé à la fin d'un mot et que l'on s'arrête sur ce dernier, la durée de cet allongement est de 6 mouvements.
L'allongement séparé : ÇáãÏ ÇáãäÝÕá On le fait quand la voyelle longue est séparée du hamza( Á )parce que celui-ci est situé au début du mot suivant. Il a été dénommé ainsi à cause de la séparation existant entre la voyelle longue et le hamza situé au début du mot suivant. Durée de l'allongement séparé : il est permis soit de le limiter à 2 mouvements, soit de le prolonger pour 4 ou 5 mouvements d'après la lecture de Hafs. L'allongement de liaison maximale( ãÏ ÇáÕáÉ ÇáßÈÑì )entre dans la catégorie de l'allongement séparé. Ceci a lieu lorsqu'un hamza, placé au début d'un mot, est situé après : - soit un petit wâw dessiné après le pronom personnel hâ'( å )surmonté d'un damma, - soit un petit yâ' dessiné après le pronom personnel hâ' accompagné d'un kasra. La règle à appliquer ici est celle de l'allongement séparé seulement quand on poursuit la lecture. Par contre, on ne fait pas d'allongement si on s'arrête sur le mot à la fin duquel le pronom personnel est situé.
L'allongement circonstanciel : ÇáãÏ ÇáÚÇÑÖ ááÓßæä Il
a lieu quand la voyelle longue ou la consonne diphtonguée est suivie d'une
lettre sur laquelle on s'arrête et qui, de ce fait, perd sa voyelle brève. Il a
été dénommé ''circonstanciel'' car lorsque la lecture est poursuivie,
l'allongement est naturel, alors qu'en cas d'arrêt, l'allongement est dû au
soukoûn qui surmonte la lettre sur laquelle on s'arrête. Règle à appliquer ici
: il existe trois possibilités - soit on le limite à une durée de 2 mouvements,
- soit on l'allonge au maximum en le faisant durer 6 mouvements, - soit on
choisit la durée intermédiaire de 4 mouvements. Exemple : ÇáÍãÏ ááå ÑÈ ÇáÚÇáãíä . L'allongement des
consonnes diphtonguées : Il obéit aux règles générales de l'allongement
circonstanciel. Il a lieu lorsque l'on s'arrête sur un mot dont
l'avant-dernière lettre est un wâw ( æ )ou un yâ'( í )surmonté d'un soukoûn
et précédé d'une lettre surmontée d'un fatha. Il a été dénommé en arabe ''madd
al-lîn'' (allongement doux) car, en le faisant, la prononciation est douce et
facile. Exemple :( ÝáíÚÈÏæÇ
ÑÈ åÐÇ ÇáÈíÊ ).
L'allongement de remplacement : ãÏ ÇáÈÏá On fait cet allongement lorsque, dans un mot, un
hamza est placé avant une voyelle longue qui n'est suivie ni par un hamza ni
par une lettre surmontée d'un soukoûn. Il a été dénommé ainsi car cette voyelle
longue remplace généralement un hamza. En effet, le mot comportait à l'origine
une juxtaposition de deux hamza dont le premier Était surmonté d'une
voyelle brève et le deuxième d'un soukoûn. Alors, afin d'alléger la
prononciation, le deuxième hamza est remplacé par une voyelle longue correspondant
à la voyelle brève située sur le premier hamza : - Si le premier hamza est
surmonté d'un fatha, le deuxième est remplacé par un 'alif comme dans( ÂãäæÇ )dont la forme primitive
est ( ÁÂãäæÇ ).
- Si le premier hamza est accompagné d'un kasra, le deuxième est remplacé par
un yâ' comme dans( ÅíãÇä
)dont la forme primitive est ( ÅÆãÇäÇ ).
- Si le premier hamza est surmonté d'un damma, le deuxième est remplacé par un
wâw comme dans( ÃæÊæÇ
)dont la forme primitive est ( ̀澂 ).
Règle à appliquer ici : La durée de cet allongement est de 2 mouvements, comme
l'allongement naturel.
L'allongement obligatoire : ÇáãÏ ÇááÇÒã Il a lieu quand la voyelle longue est suivie par une lettre toujours surmontée d'un soukoûn, que l'on fasse un arrêt sur elle ou que l'on continue la lecture. Il peut avoir lieu dans un mot ou dans une lettre. Il a Été dénommé obligatoire pour deux raisons : 1- Il est obligatoire de l'allonger pour une durée de 6 mouvements et on ne peut déroger à cette obligation. 2- La cause de cet allongement est toujours présente : c'est un soukoûn qui est présent aussi bien à l'arrêt que lorsque la lecture est poursuivie.
L'allongement obligatoire et
lourd dans une lettre : ÇáãÏ
ÇáÍÑÝí ÇááÇÒã
ÇáãËÞá Il a lieu si, dans le nom d'une lettre, la dernière lettre,
surmontée d'un soukoûn originel et précédée d'une voyelle longue, est assimilée
à la première lettre du nom de la lettre suivante. Exemple :( áÇã ãíã ) 1-( ãíã )est le nom de la
lettre( ã ).
2-( áÇã
)est le nom de la lettre( á ).
3- le 'alif( Ç )au
milieu du nom de la lettre lâm est une voyelle longue. 4- le mîm( ã )situé à la fin du nom
de la lettre lâm est surmonté d'un soukoûn, il est donc assimilé au mîm
suivant. Il a Été désigné par ''dans une lettre'' car c'est dans une
lettre et non dans un mot que la lettre surmontée d'un soukoûn suit une voyelle
longue. Il a Été qualifié de ''lourd'' car la prononciation de la lettre
surmontée d'un soukoûn est alourdie à cause de son assimilation à la lettre qui
le suit, assimilation qui a conduit à une intensification et à une nasalisation
de la lettre située après l'allongement. Règle à appliquer ici : il faut
l'allonger pour une durée de 6 mouvements. Exemple : le lâm( á )dans( Çáã ).
L'allongement obligatoire et
léger dans une lettre : ÇáãÏ
ÇááÇÒã ÇáÍÑÝí
ÇáãÎÝÝ Il a lieu si, dans le nom d'une lettre, la dernière lettre
surmontée d'un soukoûn originel et précédée d'une voyelle longue, n'est pas
assimilée à la lettre qui la suit. Il a Été qualifié de ''léger'' car la
prononciation de la lettre surmontée d'un soukoûn est légère du fait qu'elle ne
soit ni assimilée ni nasalisée. Exemple : le mîm( ã )dans( Çáã ).
Remarque importante : Les lettres de l'alphabet situées au début de certaines
sourates sont au nombre de 14, rassemblées dans les mots de la phrase suivante
: ( Õáå ÓÍíÑÇ ãä ÞØÚß ).
Elles sont réparties en quatre groupes : Premier groupe : celles dont le nom
est composé de trois lettres, la lettre du milieu Étant une voyelle
longue. Ces lettres sont au nombre de 7, rassemblées dans la phrase( äÞÕ ÚÓáßã )dont il faut
áter le `ayn. Les lettres de ce groupe sont allongées pour une durée de
6 mouvements. Deuxième groupe : celles dont le nom est composé de trois lettres,
la lettre du milieu étant une consonne diphtonguée. Il s'agit de la lettre
`ayn. On peut l'allonger pour une durée maximale de 6 mouvements ou bien pour
une durée médiane de 4 mouvements. Troisième groupe : celles dont le nom est
composé de deux lettres, dont la deuxième Étant une voyelle longue. Ces
lettres sont au nombre de 5, rassemblées dans les mots suivants( Íí ØåÑ ).
Les lettres de ce groupe sont allongées pour une durée de 2 mouvements, comme
l'allongement naturel. Quatrième groupe : celles dont le nom est formé de trois
consonnes. Il s'agit d'une seule lettre,
le 'alif( Ç ).
En effet, dans cette lettre, il n'y a aucun allongement.
L'allongement obligatoire et
lourd dans un mot : ÇáãÏ
ÇááÇÒã Çáßáãí ÇáãËÞá Il
a lieu si, dans un mot, une lettre redoublée (surmontée d'un chadda) suit une
voyelle longue. Règle à appliquer ici : Il faut l'allonger pour une durée de 6
mouvements. Il a Été dénommé ''lourd'' car la lettre surmontée d'un
chadda est, à l'origine, formée de deux lettres dont la première est surmontée
d'un soukoûn et assimilée à la deuxième qui est surmontée d'une voyelle brève :
ainsi, la prononciation de la première de ces deux lettres est devenue lourde.
Exemple : le 'alif( Ç
)dans le mot( ÇáÖÇáíä
)dans le verset suivant : ( ÛíÑ
ÇáãÛÖæÈ Úáíåã æáÇ ÇáÖÇáíä ).
L'allongement obligatoire et léger dans un mot : ÇáãÏ ÇááÇÒã Çáßáãí ÇáãÎÝÝ Il a lieu si, dans un
mot, une lettre surmontée d'un soukoûn (et non pas d'un chadda) suit une
voyelle longue. Règle à appliquer ici : Il faut l'allonger pour une durée de 6
mouvements. Il a Été désigné par ''dans un mot'' parce que c'est dans un
mot que la lettre surmontée d'un soukoûn originel suit la voyelle longue. Il a
Été qualifié de ''léger'' car sa prononciation est légère puisque la
lettre surmontée d'un soukoûn n'est ni redoublée, ni nasalisée. Exemple : le
mot( ÃÇáÂä
)qui se trouve à deux reprises dans la sourate ''Yoûnous'', versets 51 et 91.
Ce mot ne se trouve nulle part ailleurs dans le Coran.