« [Commencer] par le Nom de Dieu le Tout- Miséricordieux, le Très-Miséricordieux.»
bismi-llah... : Formule inaugurale (Basmala) : Plusieurs traductions sont données. On peut traduire cette formule en : [Commencer] par le Nom de Dieu, le Tout-Bienfaiteur et le Très-Bienfaiteur.
Elle fait partie des sourates. Elle en constitue l'essence. Et dans la neuvième sourate, vu la « spécifié » de son commencement, elle n'apparaît pas.
Dans la vie quotidienne : elle est prononcée à de multiples reprises par les croyants comme consécration avant d'entreprendre tout acte conforme aux commandements divins. C'est une expression pieuse qui, ayant les qualités requises, assure la santé et l'hygiène de l'acte. Le Prophète s. a dit : « Tout acte entrepris sans bismi-llâh ..., sera imparfait ».
Panorama eschatologique : elle fait paraître l'aube du bonheur des « adorateurs », ouvre les fermetures, facilite les difficultés, apaise les cœurs, guérit les maux, dissipe les angoisses, amène ta joie et la Paix. Des trésoreries de l'Inconnu (monde Suprême), aucun don ne vient au monde [sensible], sinon pour accompagner la lumière de bismi-llàh.
Aucun vœu sollicité par l'homme ne sera exaucé, sinon par la somptuosité divine de bismi-llàh.
Personne ne saurait faire un pas, s'évertuant à contempler Dieu, sinon par les effets bénéfiques de bismi-llàh.
Dans les hauts paradis, on ne peut recevoir un verre pur de la Main de Dieu, ou de échanson de l'Unicité, sinon au moyen de bismi-llah…
1« K.H.Y.S.(kâ. hâ. yâ. cayn. Sâd)»
Chaque lettre a trait à un Nom ou Attribut de Dieu, expliquant le contenu de la sourate du Coran, révélation céleste adressée au Prophète([1])
2 « [ô Prophète ! Voici le] récit de la grâce du Seigneur envers son adorateur Zakariyyâ (Zacharie).»
Après la formule inaugurale, la relation entre Dieu et l'homme est mentionnée à la fois sous une forme très succincte, d'une manière « analytique », et d'une profondeur inégalable dont la synthèse se révèle dans les contenus des versets suivants.
3 «Quand il invoqua le Seigneur [lors] dune invocation Secrète [et sincère].»
4 «Il dit :Seigneur, mes os se sont affaiblis (mes forces ont décliné) et ma tète est allumée de blancheur (mes cheveux ont blanchi). Et jamais, Seigneur, en Te priant, je n'ai été sans réponse [favorable], »
5 «Je crains [les agissements de certains] de mes héritiers après [ma mort]. Et ma femme est stérile. Accorde-moi, de Ta part, un successeur [pieux]»
6 «qui soit mon héritier et l'héritier de la famille de Jacob. Et rends-le, Seigneur, [soumis à ta volonté, le bienvenu,] honnête [et conciliateur] ».
verset 2 à 6 :
Dans un premier plan est exposé comment est accordée la grâce divine à un Prophète (Zacharie) dont la femme([2]) est la sœur d'Anne (Hanna) mère de Marie.
Très âgé, les cheveux blanc, fortuné, Zacharie est reconnaissant à Dieu pour tous les biens qu'il lui a offerts. Il sait que toutes les richesses matérielles et spirituelles doivent être bien utilisées ; il souhaite un « héritier»([3]) un « successeur » doté des qualités plaisant à Dieu(radiyy verset. 6).
Parallèlement au travail, à une vie honnête et à la réflexion, l'Homme de Dieu rend compte de ses actes et de ses pensées à Dieu, et Lui expose directement ses difficultés personnelles [et sociales, et les problèmes des générations suivantes] (verset5)([4]), et il n'est jamais égoïste.
7« [Dieu révéla à Zacharie] :« O Zacharie, Nous t'annonçons une bonne nouvelle [la naissance prochaine] d'un garçon ; son nom sera Yahyâ (Jean), un nom que Nous n'avons donné à personne auparavant».
L'Homme de Dieu est guidé par Lui ; même le nom de l'enfant (pas encore né) peut être donné par le ciel([5]), ce nom aura alors une signification parfaite, expliquant non seulement le déroulement de la vie de l'homme dans ce monde, mais encore toutes les étapes de son existence (XIV/3) et son rôle dans l'histoire. Ici il s'agit du Jean (Yahyâ).
8 « [Zacharie, profondément joyeux] dit : « Seigneur, comment aurai-je un fils alors que ma femme est stérile? En effet j'ai atteint l'âge de la décrépitude. »
Quoique doué d'une connaissance intérieure profonde insufflée par Dieu, les Prophètes, en tant que l'homme, ont toujours suivi la voie «logique» (qui n'est autre que la loi de Création).
Le verset laisse entrevoir un fait, qui surpasse la marche naturelle des choses, un miracle !
N'est-ce pas la préparation de l'esprit de l'homme à autre miracle, celui de la naissance de Jésus, d'une mère et n'ayant pas de père?([6])
9 «Il dit ; « Ce sera ainsi ». Le Seigneur dit : « Cela M'est facile. Et avant cela, Je t'ai créé alors que tu n'existais pas ».
Le fait de «créer» (faire l'être ce qui n'existe pas) ne sied qu'à Dieu. Adam et Eve sont «créés» sans avoir de père ni de mère. Il arrive que le père soit très âgé, et la mère stérile, à qui Dieu accorde un enfant (ex. Abraham, Zacharie). Jésus est «créé» sans avoir de père. Vice-versa, combien d'hommes et de femmes étant jeunes et dans la meilleure condition physiques, n'ont pas pu avoir d'enfants ? Le fait de créer est dans les Mains de Dieu (LXVII/2).
10 «[Zachari ] dit : « Seigneur, envoie-moi un signe ... » Dieu dit : « Le signe sera que tu ne pourras parler aux hommes Pendant trois (jours et] nuits [tout en étant bien portant] ».
Afin de se rassurer [davantage], Zacharie implore Dieu pour qu'il envoie un signe. Son souhait est exaucé : il ne pourra pas parler avec les gens pendant trois jours de suite([7]), mais il continuera ses prières et ses invocations adressées à Dieu comme auparavant (d'ordinaire).
11« [Zacharie] sortit du sanctuaire, rejoignit son peuple et il leur fit signe de célébrer les louanges [du Seigneur] matin et soir.»
Étant donné qu'il s'agit de la future naissance du Prophète Jean (Yahya), tout le monde est concerné et doit rendre gloire à Dieu jour et nuit.
Réflexion sur les versets 7-11:
Si le Coran est l'expression de la Volonté de la Création, ses enseignements doivent exposer les cas réels.
Oui, il en est ainsi. Un Livre d'enseignement excellent qui, par les cas traités (ici Zacharie et Jean) comporte d'innombrables significations, dont nous citons quelques unes:
-la demande, la prière de Zacharie est exaucée et va être réalisée : vue la Bienveillance divine, toutes les demandes et prières de l'homme, remplissant certaines conditions, seront exaucées,
- tout se passe selon la prime nature «fitra(t) » de l'homme, c.à.d. des processus naturels, issus du ce beau monde matériel.
C'est une occasion pour que :
a - l'homme se perfectionne, utilise ses potentialités,
b - l'homme fasse connaissance plus profondément, plus sincèrement avec Dieu, vive Sa Beauté. Autrement dit, le Coran offre l'occasion à l'esprit emprisonné de l'homme de se délivrer, de voler vers la Source, le But.
12 «O Yahyâ (Jean), tiens ferme le Livre. Et Nous lui donnâmes la sagesse dès l'enfance»
13 «et de la tendresse et la pureté [par une grâce] venant de Nous. Il était pieux,»
14 «Bon pour son père et [sa] mère et il n'était ni violent (vaniteux) ni désobéissant [aux enseignements célestes].»
15 «Salam (Paix) sur lui le jour où il naquit, le jour où il est décédé et le jour qu'il sera ressuscité [et sera, de nouveau,] vivant. »
verset 12-15 :
Yahyâ - Voilà Jean arrivé à l'âge requis, il doit s'occuper du Livre (Torah([8]) ) très sérieusement, c.à.d. accomplir les commandements divins et apprendre aux hommes à le faire.
Les bases nécessaires lui sont déjà acquises :
1: Dieu lui adonné la sagesse([9]) (verset12),
2 : chaque fois Jean s'adresse à Dieu, il obtient la réponse hanânan (v. 13),
3: il a purifié son âme malveillante, il l'a éduquée et perfectionnée (verset .13 et LXXXVII/14, XCI/9, ...),
4: il est pieux et vertueux (taqyy) (verset.13),
5: il est respectueux et bon envers son père et sa mère (verset. 14),
6 : il n'est pas vaniteux ni violent([10]) (v.14),
7 : il est obéissant et sympathique avec les gens (v.14),
8 : avec les qualités susmentionnées([11]) il est préparé au salut dans sa vie dès son enfance([12]) jusqu'à sa mort([13]) et lors de sa résurrection([14]) (v. 15) ; salut de Dieu.
16 « [ô Prophète !] Rappelle Marie dans le Livre (le Coran). Elle s'écarta de sa famille pour [aller rendre culte absolu à Dieu, dans] un lieu situé à l'orient [à l'est du Temple].»
wa-dhkur, II ne s'agit pas d'un phénomène subit, mais d'un long processus qui reflète autant de beautés et de sagesse et qui nous amène à méditer([15]) .
O Prophète ! Contemple la vie de Sainte Marie ! Considère attentivement ses démarches sur le chemin de Dieu, ses patiences, .,. [Tu auras, dans ta vie, des démarches encore plus majestueuses. Sans ces efforts et ces dévotions personne ne s'approchera de Nous !]([16]) fi-lkitàbi maryam : Pourrait-on dire le « livre » de Marie dans le Livre (le Coran)([17]) ? En effet, les versets 16 à 40 concernent Sainte Marie et Jésus Crist.
Sainte Marie « s'écarte » de son « milieu social » pendant un certain temps ; cela fait partie intégrante du programme de tous les Hommes de Dieu, afin qu'ils se détachent du monde contingent et qu'ils se retrouvent en contact sincère avec Dieu (XIV/5)([18])
17 «Elle tendit un voile (elle mit une certaine distance) entre eux et elle. Nous lui envoyâmes Notre ange (Gabriel) qui lui apparut sous la forme d'un être humain parfait.»
Le précieux doit être « enveloppé », « voilé » des autres. L'ange descend([19]), mais ne le voit et ne l'entend que la Personne concernée, l'Homme de Dieu, ici Sainte Marie.
18 «Elle dît : « Je [n'adore que Dieu Unique et] me réfugie, contre toi, auprès de [Lui] le Tout Miséricordieux, [je sais très] bien que tu es [parfaitement] pieux ».
Elle déclare « Je me réfugie auprès de Dieu ». Elle en est fière et heureuse. Elle donne une leçon à toutes les jeunes filles et femmes.
19 « [Lange] dit : Oui, je suis un envoyé du Seigneur, [venu] te faire présent (annoncer la naissance) d'un garçon pur [beau et vertueux]».
Il va de soi que le dialogue entre l'ange et Sainte Marie est d'une pureté et d'une beauté absolue. Elle est digne de recevoir la bonne nouvelle, l'annonce qu'elle va avoir un enfant pur, pour ainsi dire « idéal ».
20«Elle dit : - Comment aurais-je un garçon alors qu'aucun homme ne m'a touchée et que je n'ai point mené de vie dissolue.».
Sainte Marie, s'adressant à l'ange, déclare sa chasteté céleste et donne un exemple à toutes les autres filles [et femmes] d'éviter absolument les relations prophibées([20]).
21« [Lange] dit : Le Seigneur a dit : il en sera ainsi ! Cela M'est facile. Et Nous ferons de lui un signe (un exemple) pour les hommes et une grâce [émanant] de Nous. [Par Notre volonté et Notre sagesse,] l'Ordre est déjà prononcé. »,
linajalahu- 'âya(t)an llinnasi : c.à.d. destiné à exprimer un signe aux hommes, une manifestation de la Miséricorde divine.
22 « [Par ta Volonté du Seigneur, sans aucun contact,] elle devint enceinte [de l'enfant] et s'écarta (se retira) avec [l'enfant au sein] dans un lieu éloigné.»
N'allons pas pour l'instant rechercher la modalité de la conception de Jésus sans avoir un père (voir verset.9). Les cœurs purs, les hommes de Dieu ne doutent nullement. Cela ne pose aucun problème ni angoisse pour les croyants, ni pour Sainte Marie ; bien au contraire, tous les processus célestes et divins engendrent une certitude, une tranquillité, une sérénité, voire une joie intérieure conséquente.([21])
23 «Les douleurs [de l'enfantement] la firent venir près d'un palmier [sec et s'y adosser]. [Et pensant que les gens n'ont pas la capacité de l'accueillir,] elle [se] dit [un moment] :, Que ne suis-je morte avant cet instant et oubliée d'un grand oubli ! »
Voilà l'épreuve la plus difficile qu'une femme ait à supporter. Sainte Marie ressent les douleurs intenses de l'enfantement([22]). Bien que doué d'espérance et faisant des efforts religieux, l'homme de Dieu ne connaît pas parfaitement tout ce qui va se passer, c'est pourquoi, momentanément, il peut se sentir dépassé.
24 « [Le bébé] à ses pieds, l'appela : « Ne t'afflige pas ! Le Seigneur a fait jaillir une source [d'eau] à tes pieds. »
25 «Secoue le palmier, il fera tomber sur toi des dattes toutes fraîches.»
verset 24-25 : Le "destin" céleste visant à mettre Jésus au monde est réalisé. Sainte Marie est soulagée, allâtahzany (ne t'afflige pas !). Des faits surnaturels authentiques et réels viendront l'aider, la fortifier de façon naturelle et adéquate.
26 « Mange [de ces dattes] et bois [de l'eau de la source], rends à ton œil la fraîcheur. Si tu vois quelqu'un des humains, dis : « j'ai fait vœu de jeûne pour le Tout Miséricordieux ; donc aujourd'hui je ne puis parler à personne.»
On lui dicte, on lui « indique » et elle découvre ce qu'elle doit faire dans la vie en ce monde.([23])
27 «Elle se rendit auprès de son peuple {des siens) en portant (l'enfant). [Les incrédules lui] dirent :, O Marie, en effet, tu as fait quelque chose prodigieuse ! »
Sainte Marie, pieuse, qui recevait naguère les mets du ciel (111/37), exemple de pureté, revient auprès des siens, le Messie dans les bras. Mais apparemment la fête tourne au cauchemar : les cœurs sinon impurs, faibles et incrédules la blâment, c'est partie du programme de la vie.
28 «O sœur de Haroun (Aaron), ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une femme dissolue. »
Les incrédules iront loin et soulèveront des polémiques, murmureront des surnoms grossiers et vulgaires, insultants.
29 «Elle [leur] fît signe [demander] à lui (à l'enfant). Ils dirent : Comment parlerions-nous à un bébé [qui est] au berceau ? »
Toutefois Sainte Marie est inébranlable (LXIII, 8). Par la grâce de Dieu, elle peut gérer la situation. Elle montre Jésus en signalant : « demandez-lui la vérité des faits ! ». Les impies à dire : « Comment dialoguer avec un petit bébé ? »
30« [Mais, l'enfant] s'adresse [à eux] : « Je suis le serviteur et adorateur de Dieu, II m'a donné l'Écriture et m'a élu Prophète. »
Le Messie leur annonce : « Je suis le serviteur dévoué, l'adorateur de Dieu, ... ». Tous les Prophètes se sont expliqués et ils ont éclairé les points et les faits obscurs.
31 «II m'a rendu béni, où que je sois (où que j'aille) et Il m'a ordonné la Prière et l'Aumône pendant toute ma vie,»
Les Prophètes en particulier, et les hommes de Dieu et les croyants en général, sont en liaison directe avec Dieu. S'ils implorent Dieu pour quelqu'un, pour un group ou une nation, avec les conditions requises, leur prière sera exaucée. [N'oubliions pas que leur présence en un lieu, leur parole, leur vœu, leur prière, ..., sont en corrélation avec la Création, avec la Volonté divine]. Ils n'égarent jamais les hommes. Au contraire, ils sont les étoiles qui les guident.
Accomplir la Prière rituelle et donner l'Aumône [aux pauvres, etc., au sens très vaste des mots,] sont des moyens indispensables pour assurer la liaison avec Dieu.
32 «et la bonté envers ma mère. Il n'a fait de moi ni violent [ni] malheureux.»
1- La mère est toujours chère (XIV/41), et Sainte Marie l'est davantage à Jésus.([24])
2 2 - Ce sont les faibles, petits, besogneux et les malades qui abusent des droits d'autrui, qui sont violents. Les Prophètes, les Hommes de Dieu (donc les bons croyants) sont « forts » et « grands », ils ne commettent pas d'injustice.
Une femme (Ummi Salama) vient chez le Prophète 5. et dit : « tous les actes dignes d'honneur sont dans les mains des hommes, quelle est la part des femme ? » Le Prophète s. dit : « Les femmes effectuent des actes très honorables : porter l'enfant sainement pendant des mois équivaut à jeûner, l'accouchement bel et bien vaut des récompenses inégalables, veiller les nuits pour garder l'enfant et s'occuper de son bonne éducation égale le combat dans le chemin de Dieu ; chaque fois qu'elle allaite son enfant, chaque tétée embellie par bonne intention équivaut à libérer un esclave ; à la fin de l'allaitement la mère est d'une dignité inimaginable, elle est toute pure (voire douée de sainteté).
33 «Salam (Paix) sur moi le jour où je naquis, le jour où je serai rappelé et le jour où je serais ressuscité,»
Ces trois jours (naissance([25]), mort([26]) et résurrection([27])), d'habitude irréversibles, constituent les frontières de l'existence de l'homme. Il y a une translation, une interaction asymptotique. Les virtualités seront communiquées d'une étape à une autre. Chaque étape représente la précédente. En d'autres termes, la résurrection est une présentation complète et parfaite des étapes précédentes. Le verset permet de penser au « contenu », à la modalité et à la valeur de ces processus. Jésus-Christ demande à Dieu : la Paix en chacune et en l'ensemble desdits étapes. Ces trois jours sont salvateurs pour les Prophètes.
Tout appartenant à Dieu, la clé de la réussite, du succès, du progrès et du bonheur réside en «fa-cbudhu wa-stabir », connais-Le et adore-Le et sois persévérant dans Sa voie, tu contempleras la Beauté Sublime.
Connais-tu un être pareil à Lui (Créateur qui élève, nourrit, donne la vie et la mort, ..., Omniscient, Omnipuissant, Juste, Sage) ?
34 «Voilà Jésus, fils de Marie. [C'est cela] une parole vraie dont [ceux qui ne connaissent pas les réalités célestes] doutent encore.»
Les trois saluts (v.33), des degrés différents, font partie intégrante de l'existence des Hommes de Dieu. Les Prophètes en bénéficieront au maximum. Ici il s'agit de Jésus (Paix sur lui !). Mais les cœurs impurs seront atteints d'un « doute cruel » face aux vérités réalités, contagion qui sévira pendant des générations, et les initiatives impures en porteront la responsabilité !
35«II ne convient nullement à Dieu d'avoir un fils, gloire [et transcendance] à Lui ! Quand II décide [créer] une chose, Il ordonne : - Sois! », et c'est, (Sa Volonté fait être).»
Il ne sied à Dieu d'avoir un enfant (ou un fils, ...). Il est Pur (Transcendant)([28]). Dieu le Très-Haut ne saurait avoir aucune dimension physique ou métaphysique (ILIII/11). Comment restreindre une « non-dimension » aux limites des dimensions physiques et Lui attribué (imputer) un « enfant » physique ou spirituel ? [Cela impliquerait qu'on ne connaît pas (c. à. d. qu'on ignore) Dieu]. Subhâna: Gloire [à Dieu] !
Idhâ qadâ amran... C'est Lui le Sage qui crée (à partir du néant) toute créature qu'il Veut.
36 « [Jésus dit :] « Dieu est mon Seigneur et le vôtre. Adorez-Le. Voilà la Voie droite ».
Jésus définit la structure générale de ia croyance : 'Allah (Dieu) est mon Rabb([29]) et le vôtre, nous sommes et devons être son cabd ([30]), et c'est !a voie du Salut.
37 « [Après,] des partis (des clans) [se sont formés] parmi eux [et] se sont opposés. Malheur aux impies (injustes, etc.) quand ils assisteront à un Grand Jour (Résurrection où ils verront le vrai résultat de leurs actes)»
Quiconque a connu Dieu, connaîtra le bonheur ; tandis que les autres qui n'ont pas cru en Lui, seront perdus dans les ténèbres, ce qui concorde à la parole du Prophète s. où il dit : « L'homme est ennemi à ce qu'il ne connaît pas ».
La systématique de la Loi, des Livres célestes et des Prophètes, y compris de Jésus Christ, surpasse la superficialité [voire le mépris] de l'homme païen, ce qui laisse ce dernier se précipiter facilement vers le désarroi, vers le sectarisme divergents du But précis et de la Volonté divine et cela leur coûtera très cher : car dans la Création, l'homme n'est pas du tout abandonné à lui-même, s'il le veut ou non, il sera récompensé pour sa croyance, il constatera ses actes lors du Grand Jour de la Résurrection (voir les critères définissant l'impie au v. XIV/3).
38 «Le Jour où ils viendront à Nous, ils entendront et ils verront bien [les vérités]. Mais les injustes sont aujourd'hui (ici-bas) dans un profond égarement.»
L'homme comprendra, sentira, entendra et verra les conséquences de l'ensemble de ses actes. La Création repousse l'injustice (voir n. XIV/42et43, «Zulm»).
39 «[ô Prophète!] Avertis-les du Jour([31]) des regrets, quand tout sera réglé. Mais [à cause de leurs injustices obstinées et de leurs péchés] ils [en] sont insouciants et ils ne croient pas.»
Un homme sensé révisant ses propres actes se sent parfois mécontent. Pourtant tout acte est commis selon son propre désir et volontairement. D'où vient ce mécontentement?
Les sages sont d'avis qu'au fond de l'homme, parmi tant de forces, il y'en a une qui ordonne les mauvais actes, elle s'appelle « nature » ou l'âme malveillante (nafs ammâraft), voir XII/53) antonyme de la raison positive [divine].
L'on est censé dompter ladite nafs, en dépouiller l'intelligence, et transformer son aspect malveillant en un aspect bienveillant. Afin que l'homme retrouve son essence pure et forte et qu'il arrive aux éminents degrés de bonheur. Or, ceux qui s'attachent à leur état « naturel », et s'y contentent au prix d'abandonner leur esprit, rencontreront un « Jour », une malaise inouïe de n'avoir pas bénéficié de leur du, ce sera le « regret ».
Les Prophètes préviennent que, le Jour du jugement dernier, l'homme n'aura plus la possibilité de se racheter, et que ce sera le Jour du bilan. Ils sont venus aider l'homme orgueilleux, négligeant (ghafil), ivre des possibilités et des pouvoirs dont il est investi, l'homme ingrat et incrédule (lâyu'minûna) qui, lorsqu'il verra les portées et les conséquences de ses actes à vraie échelle (dans leurs dimensions réelles), sera plein de regret d'avoir offensé les enseignements des Prophètes et ne pas profiter d'un très grand avantage à ses portées de mains.
40 «En vérité, c'est Nous qui hériterons de la Terre et de tous ceux qui y vivent. Et c'est Nous que [tous] rejoindront [et ils seront jugés].»
Tous les biens, pouvoirs, possibilités, ..., tous les êtres vivants, tous les hommes et ... dans ce monde, appartiennent à Dieu. Tous y sont « venus » (créés) par Lui, tous retourneront vers Lui et Il Sait les interactions des hommes et comment les hommes ont utilisé les biens, etc. et ils seront jugés et récompensés sur leurs actes.
41 «Et rappelle [aussi] Abraham dans le Livre (le Coran). Il était un juste [et] un Prophète.»
Voici l'exemple du Prophète Abraham([32]) qualifié de siddyq([33]) (juste, franc, ...), et l'entretient avec son père (son oncle) exposé dans une demi-douzaine de versets suivants dont vous trouverez les notes ci-dessous.
42 «Lorsqu'il interroge son père (son oncle): « O Père (Oncle), pourquoi adores-tu ce qui n'entend pas, ne voit pas et ne te sert à rien» ?
43 «O Père (Oncle), il m'est venu (donné) un savoir que tu n'as pas reçu. Alors, suis-moi ! Je te guiderai sur la bonne Voie.»
44 «O Père (Onde), n'adore (n'obéis) pas Satan. Satan, en vérité, a désobéi au [Dieu] Miséricordieux.»
45 «O père (Oncle), [si tu obéis au Satan] je crains qu'un châtiment ne te soit infligé par le [Dieu] Miséricordieux, [et] que tu ne deviennes un client de Satan. »
verset 42-45 :
Du point de vue de la Création, l'oncle et tous les hommes sont chers et respectables dans la mesure où ils obéissent et sont soumis [et ne s'opposent pas] aux commandements de Dieu.
Les Prophètes (et les hommes de Dieu) feront de leur mieux pour communiquer les réalités divines à tous ceux pour qui cela s'avère nécessaire, que ce soit l'oncle [d'Abraham] le fils [de Noé], les proches parents, ou les autres.
Les Prophètes et ensuite les Imâms ont démontré, au long de leur vie, tous les cas qui pouvaient arriver à l'individu ou à collectivité.
On déduit des quatre versets que, pour jouer bien son rôle, le croyant doit être doué :
- d'une science « appliquée », un sens d'analyse impeccable (verset 42),
- d'une science accompagnée de piété et de foi en Dieu (v.43),
- d'une faculté de « diagnostique » et d'une prescription irréprochable :
« N'obéit pas Satan, car Satan fut rebelle aux commandements du Miséricordieux » (v. 44),
- - connaître l'avenir et le devenir des choses. Quiconque obéit au Diable([34]), sera son esclave et deviendra un être diabolique.
46« [L'oncle] dit : « Est-ce que tu te détournes de mes dieux, ô Abraham ? Si tu ne cesses pas, je te lapiderai. Éloigne-toi de moi pour bien longtemps.»
47 « [Abraham] dit: « Paix sur toi ! Bientôt, j'implorerai pour toi le pardon du Seigneur, II a été toujours bienveillant envers moi ;»
Verset 46-47 : Dans le monde, tout acte entraîne des conséquences. Le croyant doit (v.46) tout en étant poli, de bonne moralité (humeur) (47) et habile, savoir continuer et mener à bien l'affaire entreprise en obéissant absolument à Dieu. Il n'aura ni peur ni faiblesse ; il aura de la bienveillance vis à vis des « déroutés ».
48 «Et je me sépare de vous et des divinités autres que Dieu que vous invoquez et j'invoquerai le Seigneur. J'espère que je ne serai pas sans réponse [favorable] dans l'invocation que j'adresse au Seigneur. »
II faut abandonner les êtres diaboliques et se tourner vers Dieu. C'est justement là la force de l'homme et de la femme et leur bonheur. Dieu ne refuse jamais les prières faites de bon cœurs([35]).
49 «Après s'être séparé d'eux et des divinités autres que Dieu qu'ils adoraient, Nous lui donnâmes Isaac et Jacob et les choisîmes chacun Prophète.»
Toutes les démarches faites dans la voie de Dieu, et les difficultés([36]) rencontrées sont salutaires, sont récompensées dans ce monde et dans l'au-delà. Les fruits peuvent être de bons enfants, la richesse salutaire, la santé, la vraie renommée, des descendants, ..., conformes à la Volonté divine.
50 «Nous les gratifiâmes d'une miséricorde émanant de Nous et les dotâmes du sublime langage de la vérité.»
C'est précisément une des qualités qui justifie la personnalité du Prophète dont les actions bénéfiques ne se démentent pas tout au long des siècles.
Dans une vie débordante d'activités, le repos c'est faire « autre chose » : aller chercher la tranquillité de l'âme dans la Bienveillance divine, patiente aventure dans laquelle on laisse toujours un peu de soi. Dieu accorde Sa Grâce, «wahabnâ lahum min rahmatinâ ... », ou «débutant» ou «expert», chacun recevra selon son style, sa personnalité et ses envies du moment, les bontés et la Grâce, qui développent le sens inné de la créativité de l'homme. Wa Jacalnâ lisâna sidqin calyyan ; bonne renommée, bon souvenir dans l'histoire.
51 «Et rappelle Moïse dans le Livre (le Coran) ; en vérité, il était sincère (dévoué) et un Prophète, un Envoyé [de Dieu].»
52 « Nous l'avons appelé du côté droit du Mont [sinaï], et Nous l'avons fait « approcher » [de Nous] pour un „ entretien » [confidentiel].
53 « Par Notre grâce, Nous lui avons donné Haroun (Aaron), son frère, [comme aide] avec qualité de Prophète.»
Voilà une autre perspective, Moïse (voir XIV/5-8) dans le Coran :
- il fut mukhlas (exclusivement dévoué, doué d'abnégation, ...) à Dieu, c.à.d. il n'agit que pour la cause de Dieu ; il promulgua toutes ses intentions, il accomplit toutes ses actions et ses réflexions en essayant d'être totalement conforme à la Volonté et à l'agrément de Dieu.
C'est par ikhlâs (dévotion et sincérité exclusives à Dieu) qu'on peut vaincre Satan (III VIII/82,23),
-il fut élu par Dieu comme Prophète Messager, il est l'un des cinq grands Prophètes.
L'humanité tout entière en général, et les croyants en particuliers, sont redevables à tous les Prophètes, car les Prophètes sont les «précurseurs», les «pionniers», Ses «dévoués»... qui transportent, voire transcendent l'humanité, la mènent vers des horizons célestes.
54 «Et rappelle Ismaël dans le Livre (le Coran). Il était fidèle à ses promesses et qui était un Prophète [et] un Envoyé [de Dieu].»
55 «Il ordonnait à sa famille [d'accomplir] la Prière et [de donner] l'Aumône. Et il était agréé par le Seigneur.»
Verset 54 et 55 :
Parmi les qualités du Prophète Ismaël, sont mentionnées :
- la fidélité([37]) parfaite à ses promesses (54),
- la prescription à sa famille de faire la Prière et de payer l'Aumône (55),
- l'accomplissement de son devoir, et la communication du message divin aux hommes ; donc il a l'agrément (rida([38])) de Dieu (55), ...
56 «Et rappelle Idrîs([39]) (Enoch) dans le Livre (le Coran). Il était un juste [qui disait parfaitement vrai et il était] un Envoyé,»
57 «et Nous l'avons élevé à un rang sublime»
58 «Voilà ceux que Dieu a comblés de Ses bienfaits : parmi les Prophètes de la postérité d'Adam et parmi ceux que Nous avons fait montés avec Noé [dans l'Arche] et parmi la postérité d'Abraham et d'Israël (Jacob) et parmi ceux que Nous avons guidés et que Nous avons élus. Quand les versets de [Dieu] Miséricordieux leur étaient récités, ils se jetaient à terre, se prosternaient [en glorifiant Dieu]et en pleurant (en vénérant Dieu) »
Une récapitulation : « idhâ tutlà calayhim 'ayàtu-rrahmani ...» précise la pureté inhérente à ces cœurs admirables, qui se prosternent devant le Seigneur, versent des larmes [de joie et/ou Lui demandant pardon] et laisse entendre ce que l'on doit attendre des adeptes et des croyants.
59 «Puis leur succédèrent des générations [dont les impies, etc.] délaissèrent la Prière et suivirent leurs désirs [et tentations] illicites ; ils vont rencontrer malheur et perdition,»
60 «mais ceux qui se repentiront et feront le bien (travailleront bien) [utile à eux-mêmes, à la société humaine et pour la cause de Dieu], ceux-ci auront accès au Paradis et ne seront lésés en rien;»
La défaite n'est pas définitive. Très souvent l'homme et la femme peuvent réparer les fautes qu'ils auront commises. Se tourner vers Dieu, faire preuve de la foi et faire le bien n'est jamais impossible.
Se repentir, accomplir de bonnes actions en ayant foi en Dieu est la solution d'échapper aux stress et revenir au calme, à la joie, à la quiétude, au Paradis.
L'Imam Ali (as)' dit : «Le monde matériel est utile pour deux groupes de gens :
Ceux qui font le bien et augmentent leurs bonnes œuvres, ceux qui réparent les fautes qu'eux-mêmes ont commises.
61 « [c.à.d. les bons auront les] jardins d'Éden [éternels] que le [Dieu] Miséricordieux a promis à Ses serviteurs pieux, dans le suprasensible (sans qu'ils les eussent vus). Évidemment, Sa promesse se réalisera ;»
La description du Paradis : Ce sont des « jardins- florissants- liés -à- l'éternité([40]) » qui ne sont pas limités par le temps et l'espace.
wacada-rrahmanu : les reflets des Rayons de la Miséricorde divine, réservés à tous ceux (les ibâd) qui L'adorent et par là même se soumettent à Sa loi et accomplissent, aisément et agréablement, Ses commandements.
Bi-lghayb : les dons, les Grâces, les indications et enseignements, ou tes anges, arrivent aux ibâd par la voie suprasensible ; les hommes ordinaires ne les sentent pas, et les Hommes de Dieu s'en sont contents.
62 « [les bons] n'y entendront aucune vaine parole ; [ils n'entendront] que : « Salam (vivre la Paix) ! » Et ils y recevront leur subsistance [céleste] matin et soir.»
Aucune malversation, délire, débauche, corruption ou crise de valeurs; nul aspect «négatif» ou «futile» (laghw), ... ne saurait exister dans le Paradis. Au contraire, tout y est « salut », « positif », toujours nouveau, agréable, transcendant. Les motivations mêmes y sont « nourrissante » (rizq), à «l'aube », à « l'issue » (bukratan) du « rayonnement » de la grâce divine, du souffle éternel, jusqu'à l'autre bout de la « boucle » (cachiyyan)([41]).
63 « [ô Prophète !] Tel est le Paradis que Nous ferons hériter à ceux de Nos serviteurs qui ont été pieux.»
Dieu offre comme « héritage »([42]) tous les biens et les bonheurs (Jannat) à tous ceux qui auront accompli les prescriptions de la Loi divine et se seront abstenus de commettre des actions proscrites par la religion.
64 «Nous [les anges] ne descendons [des cieux] que sur ordre du Seigneur. A lui [appartient tout] ce qui est devant nous (l'avenir), ce qui est derrière nous (le passé) et ce qui est entre les deux (présent); et le Seigneur n'oublie jamais rien»
Tout se déroule absolument sous l'Ordre du Créateur.
Comment imaginer une créature intrinsèquement indépendante?
65 « [il est le] Seigneur des cieux et de la terre et de tout ce qui est entre les deux (Créateur de : leur être, les lois qui y règnent, leurs sciences, leur commencement et leur fin). Adore-Le. Et persévère dans Son adoration. Lui connais-tu un homonyme (un «pareil », un « égal »)?
66 «L'homme [impie, incrédule, etc.] dit : « Une fois mort [et enterré], ni'[en] fera-t-on sortir vivant ?»
Après avoir montré certains aspects de la vie et le message des prophètes, les versets suivants dessinent une autre perspective de la Résurrection :
La cause capitale du malheur de l'homme est formulée : il ne croit pas à la résurrection après la mort (IIIVI/77-79).
67 «Est-ce que l'homme ne se rappelle pas que Nous l'avons créé une première fois, alors qu'il n'existait pas ?»
Le passé et l'avenir sont conditionnés l'un par l'autre. Si l'homme ne croit pas à avenir, il doit quand même se rappeler de son passé : au début il n'était rien et c'est Dieu qui î'a créé.
68 «Par le Seigneur ! Nous les rassemblerons, [les impies, idolâtres, incrédules, injustes, etc.] et les démons [avec eux]. Nous les ferons comparaître, agenouillés, autour [du feu] de l'Enfer. »
Après la mort, l'homme ne saurait être abandonné à lui-même ; un Jour, il sera ressuscité. ... Les impies, coupables, injustes, tyrans, etc. se trouveront réunis en Enfer (lieu de rencontre pour voir la totalité des actions abominables. XIV/16-18).
69 «Ensuite, de chaque groupe, Nous séparerons ceux qui étaient les plus rebelles envers [les enseignements du Dieu] Miséricordieux. »
Les leaders « diabolisés » et diaboliques, les plus hautains rebelles envers la Beauté Suprême, seront « soustraits » du groupe de leurs compagnons (amis, camarades, ...). Chacun sera jugé et rétribué, justement, selon les péchés et injustices qu'il a commis.
70«Puis, Nous savons ceux qui méritent le plus d'y être brûlés (vivre le résultat de leurs actes).»
Rien n'échappe à la Science divine. Toute justice rendue, les plus coupable (parmi les leaders et leurs adeptes, les tyrans etc. dans tous les domaines) seront damnée à l'Enfer.
71 «II n'y a personne de vous qui ne passe [par] là (tout le monde sera parfaitement jugé). C'est un arrêt irrévocable de la part du Seigneur.»
Le chemin à parcourir et la Voie droite (la voie juste, sirât) passent au dessus de l'Enfer. Tous les hommes [y compris les Prophètes, Paix sur eux ! les Saints, les Hommes de Dieu, les Hommes parfaits, les croyants, etc.) ne peuvent faire autrement que de le suivre. C'est le décret divin irrévocable.
72 «Ensuite Nous sauverons ceux qui ont vécu dans la piété, et Nous y laisserons les injustes à genoux [état et conséquence justes de leur propre injustice et de leur impiété].»
C'est ainsi que les pieux et les vertueux seront sauvés. Ils réussiront à suivre «la Voie». Le chemin sera long et difficile pour faire renaître l'espoir chez les injustes (n. XIV/43) s'ils ne s'arrêtent pas en route ou s'ils ne se sont pas dirigés vers l'Enfer (c.à.d. le cumul de résultats de leurs actes trépidants).
73 « [car,] lorsque Nos versets leur sont lus, les incrédules [et les gens hautains] disent aux croyants : « Lequel de deux groupes (croyant ou incrédule) a-t-il [ici-bas] meilleure position [clinquant] et plus belle coterie ? »
Un véritable cri d'avertissement pour la plupart de nos « familles et sociétés » ! À quoi bon le « luxe illicite » et les apparences trompeuses si on a une personnalité lamentable ?
74 «Et Combien de générations [et personnes injustes, impies, despotes etc.] avant eux, qui les surpassaient en fortune et [fausse] attirance [et que à cause de leurs injustices et de leur corruption] avons nous Nous fait périr?»
75 « [ô Prophète !] Dis [-leur] : « Ceux qui sont dans le fourvoiement [obstiné], le [Dieu] Miséricordieux prolonge leur délai (vie) jusqu'à ce qu'ils voient ce qui leur a été promis, soit le châtiment [ici-bas] soit [celui de] l'Heure (de l'au-delà). Ils sauront qui a la plus mauvaise place (situation) et la troupe la plus faible (chétive coterie)».
76 «Et Dieu guidera, de plus en plus, ceux qui suivent le bon chemin. Et les bons travaux durables [utiles à soi-même, à la société humaine et pour la cause de Dieu] méritent, auprès du Seigneur, une meilleure récompense et un meilleur retour (une meilleure fin).»
73-76 : Les versets 66 à 72 inclus, s'attribuaient surtout à miâd() (la résurrection), l'un des principes essentiels de la Création.
Maintenant on a affaire à autre principe : nubuwwat() (la prophétie), débutant par le terme : tutla calayhim...
Dans le verset73 les non-croyants posent franchement la question aux croyants : « Lequel ...
Le verset74 répond nettement : « Regardez les actes et ce qui s'est passé et ce qui se passe toujours pour toute personne et il laisse sous-entendre : les biens ne doivent pas être gaspillés.
De plus le verset75 avance une nouvelle idée et déclare : « man kâna ...» c. à. d. celui qui va exprès vers l'égarement, il ne sera pas tout de suite arrêté ; bien au contraire, on le laissera faire ce que lui-même veut obstinément, jusqu'à ce qu'il s'approche (qu'il voit) le danger et qu'il comprenne (fa saycflamûnd) la faiblesse et la malignité de ses propres démarches.
Le v.76 permet d'entrevoir, une aide, une guidance en plus pour tous ceux qui sont honnêtes, qui essayent de respecter les enseignements divins, et pour clore le débat, proclame d'une façon précise: «wa-lbàqyâtu-ssalihàtu...» qui reflète la bienveiliance
[1]- Vingt-neuf sourates sont couronnées par des sigles. Voir l'explication d'A.L.M. au début de la deuxième sourate.
[2]- La femme de Zacharie (donc Hanna aussi) étaient de la ligné du Prophète
Salomon (Sulaymân) filsde David (Dàwûd). Zacharie était riche et l'héritage de sa
femme s'y ajoutait.
La femme de Zacharie et Hanna étaient stériles. Dieu a bien voulu leur donner respectivement Jean (Yahyâ) et Marie {Maryam). La mère de Marie avait fait le vœu qu'au cas où elle avait un enfant, elle le dédierait à Dieu.
[3]- L'héritage est de trois catégories :
A - Patrimoine matériel laissé par une personne décédée et transmis par succession [lorsque le, premier groupe d'héritiers sont vivants, le deuxième groupe n'hérite rien, ..., voir le fiqh, la jurisprudence islamique].
B - Au sens d'hérédité : transmission des caractères et attributs d'une personne à ses descendants. Le Prophète s. a dit : « Les enfants bons et saints sont le meilleur héritage ».
C - L'héritage spirituel : Ceci n'est limité à aucun groupe, aucune personne [aucun lien familial]. Tout homme honnête, juste, ayant bon cœur et esprit, peut être l'héritier spirituel.
Le v. 6 mentionne yahyà (Jean) qui sera à la fois l'héritier des biens [de Zacharie], l'héritier de l'ensemble de bons caractères [de Jacob, de ses successeurs et de Zacharie] et leur héritier spirituel.
La Terre et les Cieux appartiennent absolument à Dieu [car c'est Lui le Créateur] (III/180). Les Prophètes sont les « reflets de Dieu », et les Successeurs [tous, Hommes Parfaits ] sont leurs héritiers.
[4]- A i'exemple des Prophètes, il faut que le croyant, en se référant
aux
commandements divins, pense à sa vie, à aprèssa vie et aux générations futures.
* L'Homme Parfait, le Saint, est celui qui, grâce à Dieu, acquiert et réunit toutes les qualités concevables. Tout homme ou toute femme peut devenir Homme Parfait.
[5]- Cela peut arriver de tous les temps pour les personnes de bon cœur, en relation
avec Dieu, à des degrés différents.
[6]- Dans le v. 20 on lira exactement la même expression (comment pourrais-je avoir un enfant...).
[7]- Parmi les pratiques religieuses recommandées, on peut effectuer itikâf (retraite pieuse). C'est-à-dire que l'on se retire do monde pendant trois jours [ou quelques temps] pour faire un bilan, renouveler l'âme, adresser des prières à Dieu [en faveur de tout le monde, voire toutes les créatures] et se tourner davantage vers Lui.
[8]- Ou un Livre céleste
[9]- Dès son enfance, peut-être pour préparer l'opinion de la masse à la
venue de
Jésus (qui fut Prophète dès sa naissance) ; ilétait juste et honnête.
[10]- jabbâr a deux significations :
L'une concerne à l'homme, et signifie le tyran, le violent, l'impitoyable, le bourreau,
L'autre concerne Dieu, c. à.d. Réconciliateur, Pacificateur, Réparateur [des cœurs brisés], ...
[11]- Chaque personne
qui se « munit » des qualités 3 à 7 incluses, bénéficiera du triple
salut (v.15), sine qua non.
[12]- Par exemple, i! sera allaité de façon pure (il y a des mères qui en plus
d'avoir un
lait pur (halât), fontdes ablutions (voir fiqh) pour allaiter leur enfant etc.) ;
évidemment, cela est,apparemment, indépendant de la volonté du bébé,...).
[13]- La mort n'est pas
une épreuve tellement facile ! Cela vaut la peine de s'y préparer
(XIX/33, ...) pour obtenir sinon le saluttotal, au moins le salut relatif.
[14]- On a signalé à
plusieurs reprises que les adeptes des Prophètes aspirant au salut
doivent faire preuve d'un minimum deressemblance par la foi, le comportement et la
vie, à leur Prophètes {... Abraham, Moïse,Jésus, Muhammad. Que la Paix soit avec
eux !)
[15]- LA PREMIÈRE ÉMIGRATION DES MUSULMANS :
Dans les premières années de l'ère islamique, contraints par la méchanceté des impies de Quraïch (ou,Quraïsh), un groupe de musulmans s'est rendu à Abyssinie (Ethiopie). Mais les complots desdits Quraychites les ont poursuivis en créant des calomnies chez le roi (Nadjâchf) d'Abyssinie contre les musulmans... Ummi Salama, l'épouse du Prophète s. dit : « ... Nadjûchi demande aux musulmans émigrés « Qu'est donc votre religion qui vous a séparé de votre tribu, vous êtes venus dans mon pays et vous n'êtes pas entrés dans notre religion ? »
Un des musulmans (M'far bin abûtâlib) répond : « Ô roi ! Nous étions dans le paganisme et l'ignorance, nous adorions les idoles, mangions n'importe quelle viande (chaire), commettions des actions répréhensibles, étions injustes envers nos parents, proches et voisins, nous étions malheureux, les oppresseurs détruisaient les faibles et ...
Dieu a envoyé le Prophète s. Nous connaissons sa brillante génération ; il dit la vérité, il est juste et pur ; il nous a invité à prier Dieu l'Unique. Il nous a interdit le mensonge ; il a prescrit de faire le bien, d'être propre, d'acquérir des qualités morales et la justice ; il a proscrit le mal, le complot, l'abus des biens et des droits d'autruî, la calomnie, le mensonge, l'adultère, la paresse, le vol, les boissons enivrantes, toutes les injustices,...
Le roi dit : « pouvez-vous me réciter quelques phrases du Livre (le Coran) ? ».
Ja'far bin abûtâlib récite les premiers versets de la sourate Maryam (Marie). Le roi à entendre les versets proclame : « Par Dieu, tout ce qui Jésus a communiqué aux hommes est de la même source de lumière que ces versets [que vous venez de réciter], restez et vivez tranquillement dans mon pays ... » a-sSyra d'ibn Hichâm T.I, p.356.
[16]- L'enseignement est adressé au Prophète s, mais c'est un rappel pour tout le monde, en particulier pour tous ceux [femme ou homme] qui marchent sur le chemin de Dieu.
[17]- En terme mathématique ce « livre » est un « sous ensemble » de «
l'Ensemble »
(Coran). Il en serait demême pour les autres versets (41, 51, 54, 56, ...). Cf. ** ci-
dessus.
[18]- Cette « retraite » peut être longue ou courte.
[19]- la « tonne», la « présentation»,..., l'apparition des anges [ou, d'autres êtres par ex. du djinn. Diable, etc.] annoncent des significations [à divers sens], ils sont porteurs de messages. Cela va de même, sur un autre plan, pour les rêves et les songes. Pareillement pour qâlib mithâiy [chaque être humain a une apparence physique et un « corps », une « forme » épi physique (ou, métaphysique) qui s'appelle justement qâlib mithâiy].
[20]- l'homme et la femme (ou la jeune fille) ne peuvent avoir des relations sexuelles qu'après la conclusion du contrat de mariage (voir la jurisprudence islamique, fiqh). Toute relation prohibée {harâm) ayant des conséquences nocives et dangereuses sur le pian physique, moral et social.
[21]- sinon l'homme ne saurait les supporter et plus encore, ne parviendrait pas à l'élévation de son âme.
[22]- C'est précisément dans des états dits « critiques » et « intenses » positifs que l'on peut faire des progrès considérables (XC/4).
[23]- I! ne s'agit pas seulement d'« ordonnances» mentionnées. Croyante, croyant, homme de Dieu sont guidés, au jour le jour dans leur vie. Ils sont guidés vers ce qu'ils doivent faire et ce qu'ils ne doivent pas faire. Ravis, ils se sentent en harmonie avec la Création.
[24]- Le Prophète s. a dit : « al-jannatu tahta aqdâmi ummahâtikum » (Le Paradis se trouve au-dessous de pieds des mères. C.à.d. pour parvenir au Paradis, il faut être tout à fait bon envers la mère). Cela montre ia haute personnalité des femmes et plus particulièrement des mères du point du vue de l'Islam.
[25]- Les trousseaux de
la naissance dépend, en général, des ascendants, du père et de
la mère, ici de Sainte Marie ; d'oùl'importance d'une génération saine et pure ;
après viennent un milieu social sain,une bonne nourriture, une bonne éducation
jusqu'à l'âge d'adolescence.
[26]- La modalité de
la frontière de la mort dépend de la foi et des actes de l'homme
au cours de sa vie en cemonde, d'où l'importance d'être croyant, pieux, honnête,
vertueux, etc.
[27]- Et la résurrection dépendra des étapes précédentes y compris tout ce qui
se
passera entre la mort et!a résurrection selon les initiatives de l'homme et les effets
posthumes et les retentissements de sesactions opérées lors de sa vie terrestre.
[28]- subhôn infinitif ou infinitif
nominal, transcender, transcendant; il dénote le
tanzyh (sanctification de toute anthropomorphisme ;
exempter de toute « faiblesse »).
subhâna-UUh: Gloireà Dieu (formule d'admiration). Cette expression a plusieurs
significations, en l'occurrence :
subhâna-Iliih veut dire : tous les atomes de l'Univers, tous les « êtres », foncièrement, glorifient Dieu, le Créateur le Très-Haut, ils sont Ses créatures scrupuleusement soumis à Ses lois, à Ses commandements, à Sa Volonté (LXII/t)> subhàna-U&h prononcé par une personne croyante, émanant des esprits déjà purifiés et perfectionnés, et harmonisés avec le but de la Création, orientés vers la direction Ultime ; c'est une « chanson » de beaux cœurs, en « présence » de la Beauté Absolue [Rendons Gloire à Lui Dieu !].
Un musulman' récitera cette formule (ou d'analogues") dans les prières quotidiennes, debout, incliné, assis ou prosterné.
* Un musulman n'est musulman s'il n'obéit pas aux commandements de Dieu (voir n. XIX/16,*). ** Le «chapelet» de Fâtimac, très recommandé à réciter après les Prières, est
composé de 100 formules :
34 'Allùhu 'akbar (Grandeur et Magnificence appartiennent exclusivement à Dieu),
33 'alhamdu ii-llah (Louange à Dieu !),
33 subhâna-llàh (Gloire à Dieu !).
[29]- Rabb : éduquer, éducation, Éducateur ; Possesseur ; Maître ; Celui qui élève ;...
[30]- abd : l'être créé soumis à Dieu (adorateur, serviteur) ; dévoué ; ...
[31]- yawm : le jour où ; à l'époque où; quand ; au moment où ; au cas où ; lorsque,
etc.
Alyawma : aujourd'hui ; en ce cas ; à ce moment-là ;
Ainsi le sens de ce mot, comme presque la totalité des termes coraniques, ne se limite pas à une seule signification. Ici par exemple, pourrait-on le traduire aussi bien en rapport avec le Jour du jugement dernier que pour chaque cas de la vie quotidienne de chacun, de chaque société, etc.
[32]- voir XIV/35
[33]- Sidq. Authentique, droiture, sincérité, véracité, disant la vérité, justesse,…
[34]- L'Imâm Sajjâd (as) dit : « Ô Seigneur ! Si mon cœur va devenir la proie de Satan, raccourcis ma vie et appelle-moi vers Toi ». asSahyfata-sSajjadiyya.
[35]- L'Imâm Jacfar (sâdiq) a dit : « La Miséricorde de Dieu atteint celui qui implore, du fond de cœur, la réalisation de ses vœux, et qui continue à implorer ; que son vœux soit réalisé ou non réalisé ». a-ttafsyr al~Jami , Tombe: IV, p.256.
[36]- Les urafâ (sing. cârif, celui qui connaît la Vérité) disent parfois: « Pour obtenir le parfum naturel, on fait « bouillir et infuser les fleurs ». c.à.d. pour réussir i] faut surmonter les difficultés salutaires des épreuves. [arif est celui qui, pratiquant les enseignements divins, s'est purifié de tous les vices (takhiiyà), et qui s'est embelli par toutes les bonnes qualités {tahlia) et qui, grâce à Dieu, a l'éclat supérieur (tajlia) ; enfin , dévoué à Dieu, s'attachant au Coran et au Prophète s, il est au service de l'humanité, des cœurs , etc.].
[37]- Le Prophète s. a dit: «Celui qui ne tient pas ses promesses, n'a pas de religion»
al-Bihâr Tombe16 page 144.
L'Imam Ali (as) écrit à Mâlik : « être fidèle à ses promesses » est une prescription divine adressée à tous les hommes malgré leur divergence. Les idolâtres du temps de paganisme respectaient, eux aussi, les promesses, car ils avaient compris les conséquences douloureuses du manquement à leur promesse ». Nahjul balâgha, Lettre 53.
L'Imam Sadiq (as): "Dieu n'a permis à personne de s'opposer à:
- tenir ses promesses vis-à-vis de toute personne, que celle-ci soit honnête ou malhonnête,
- bienfaisance à l'égard du père et de la mère, que ceux –ci soient bons ou mauvais.
(al Uçil Kafi Tombe 2 page 166)
[38]- mardiyy, rida : Ici c. à. d. l'agrément de Dieu.
[39]- Idrîs (peut-être Ijkhmûkh de Torah), père de l'Aïeul de Noé selon les exégètes. Il fut le premier à écrire avec une plume ; il connaissait l'astronomie et mathématiques ; il fut la première personne qui apprit à coudre et confectionner des vêtements, ...
[40]- Là on est réellement heureux, prospère, riche (physiquement, moralement et spirituellement), ne serait-ce que pour un cas (une bonne action), même étant en ce monde (ici-bas).
[41]- Ce sont les « beautés » qui se déploient et les croyants et croyantes (cibâd) sont témoins (portent témoignage) que l'au-delà est magnifique.
Par définition le croyant est celui qui, ayant la foi en Dieu, accomplit Ses commandements, donc il n'aura dans sa vie (ici-bas) aucune angoisse, maladie, ..., causées par les «illicites» (vol, usure, ivresse, calomnie, adultère, mensonge, injustice), inquiétudes de la vie, etc. Il a un esprit serein, tranquille, gai. On dirait qu'il a une vie édénique, et son l'au-delà sera similaire et meilleure encore.
[42]- Le Prophète s. a dit: « Pour toute personne il y a une demeure dans le Paradis et une demeure en Enfer. L'impie s'approprie la demeure infernale du croyant, et le croyant s'approprie la demeure paradisiaque de l'impie. Al-Nûra-thtkaqalayn. Tombe II. Page 31.
Pourrait-on déduire de la parole du Prophète s. encore une signification : chaque bien, occasion etc. qui se présente aux hommes, peut être utilisé de deux façons : Ceux qui s'en servent de façon correcte (avec patience, piété, chasteté, etc. et d'après
les enseignements venants de Dieu), peuvent aller au Paradis.
Au contraire, ceux qui en abusent, seront corrompus et doivent attendre à aller en Enfer.