Au nom de Dieu le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Pour comprendre la raison de la révélation de cette sourate au Prophète Mohammad (saw), il nous semble important de décrire brièvement le contexte politico-religieux du monde Arabe de la période ante Hégire jusqu’à la sixième année de l’Hégire.
Tout commence par l’annonce aux plus proches parents de sa véritable Mission quatre ans après la première révélation dans la grotte de la montagne Hirâ. Au début, le Saint Prophète (saw) fut l’objet de moqueries et de railleries, de même considérer comme un sorcier par Abu Lahab. Malgré les traitements méprisables des mecquois envers l’Envoyé de Dieu, ce dernier ne recula face à aucune pression ni menace de la masse populaire, au contraire de nombreuses personnes se convertirent à l’Islam. Cette tournure subite qui résidait dans le rejet du polythéisme et l’acceptation du monothéisme en particulier de l’Islam suscita un moment de doute alarmiste au sein des Quraych, qui depuis longtemps préservaient une relation mesquine avec les Hashémites. Ces derniers commencèrent à réagir violemment face aux actions menées par le Prophète Mohammad (saw) et en conséquence décidèrent de le tuer grâce à Omar Ibn Al-Khattab, qui se convertira à l’Islam par la suite. Le complot tomba à l’eau.
Cependant, un autre personnage, Abu Sufiyan, Chef des Omeyyades et hostile aux agissements du Saint Prophète (saw) organisa un conciliabule avec les chefs des différentes familles afin de les élever contre ce dernier et les Hashémites. Tout contact fut coupé, les Hashémites étaient condamnés et excommuniés pendant trois ans. Différents évènements s’ensuivirent tels le décès de Abu Talib et de la Dame Khadijah mais aussi le Mirâj, et enfin l’installation d’une délégation de prêcheurs à Médine ce qui amènera un certain succès et moment de gloire à l’Islam. Le départ du Saint Prophète (saw) vers Médine [Date du début de l’Hégire] fut accéléré par l’intention des Quraych de l’assassiner. Six ans plus tard, le Saint Prophète (saw) retourna à la Mecque pour accomplir le pèlerinage, malheureusement bloqué par les Quraych qui s’étaient empressés de les accueillir à dix kilomètres de l’entrée de la ville. Une halte à Hodeibiya s’avéra obligatoire car le but n’étant pas de livrer bataille avec les Quraych.
Un traité fut signé (Traité de Hodeibiya) et très vite transgressé par les Quraych en raison d’une dispute entre les Banu Khoza’a alliés du Saint Prophète (saw) et les Banu Bakr partisans des Quraych. La violation du traité obligea le Saint Prophète (saw) à conquérir la Mecque et le Dix du mois de Ramadhan de l’an Huit de l’Hégire, une armée, sans doute la plus grande, de dix mille hommes quitta Médine pour se diriger vers la Mecque. La défaite des Quraych était inévitable, aussi Abu Sufiyan qui jouait le rôle d’intermédiaire entre eux et le Prophète Mohammad (saw) se rendit très vite compte de la situation. Finalement aucune bataille ne fut livrée et la Mecque fut libéré, particulièrement la Sainte Kabah où trois cents soixante idoles étaient exposées et très vite détruites par le Saint Prophète (saw).
Le rétablissement de la paix et l’abdication des Quraych permirent au Saint Prophète (saw) d’instaurer un ordre politique et religieux régi par les lois islamiques. Cette victoire contre le Mal n’aurait vu le jour sans l’aide de Dieu. Ce verset indique clairement que derrière tout conflit entre le Bien et le Mal se trouve un Protecteur, Gardien des principes véridiques, sans qui la garantie de la réussite dans la propagation des préceptes islamiques tiendrait de l’irréalisable.
Après la conquête de la Mecque, les convertis à l’Islam augmentaient exponentiellement. Le polythéisme n’a pas survécu car les gens étaient informés sur l’Unicité de Dieu ainsi que sur la véracité des messages promulgués par le Saint Prophète (saw). En un mot, le miracle divin s’était produit.
Pourquoi Dieu a-t-il ordonné au Saint Prophète (saw) le repentir ? En vérité, il n’en est pas ainsi. Chacun de nous témoigne de la pureté du Messager de Dieu, il lui est alors impossible de commettre un péché. Cependant, Dieu lui a ordonné le repentir, non le sien, mais un repentir au nom de tous les croyants, pour leurs erreurs (commises par ignorance ou volontairement).