On peut envisager le Coran sous différents angles, selon la perspective dans laquelle on se place. L'un d'entre eux pourrait concerner les aspects esthétiques et artistiques du Coran. De ce point de vue on ne considère que l'apparence du Coran, sa qualité formelle, et sa richesse littéraire au niveau de l'expression. Là, on constate que le saint Coran se particularise extraordinairement par sa beauté de style, sa grâce d'expression et la puissance de son langage. La forme est hautement poétique, mais sans être de la poésie qui est toujours mêlée d, hyperboles poétiques imaginaires. Par ailleurs, la majesté du texte coranique ne peut être considérée que purement paradisia, du fait que sa beauté sonore est le summum du lyrisme- lyrisme d'une natue d'attraction spirituelle, extralinguistique dont le ressentir ne se limite pas à la frontière conventionnelle d'aucune culture, d'aucune nationalité. C'est ainsi qu'un lecteur familier au langage coranique, s'enthousiasme profondément pour son charme et sa beauté sans exemple.
Mais ce qui nous intéresse actuellement et nous allons l'esquisser brièvement dans les pages qui suivent, c'est plutôt l'aspect scientifique du Coran. Il faut tout d'abord souligner que le Saint Coran n'a pas pour but de mettre en lumière les faits scientifiques en révélant tous les facteurs en jeu qui dominent la totalité phénoménale de notre monde et qui à leur tour, sont soumis à un système rigoureux de lois. Il ne faut pas non plus attendre qu'il suive l'étude détaillée des thèmes scientifiques dans ses diverses branches et qu'il analyse les points obscurs, jusqu'à l'heure inintelligibles à la pensée humaine.
De fait, l'homme porte en lui-même les dons divins: la raison et la pensée qui le rendent capable d'aller jusqu'à l'extrême de sa puissance intellectuelle, pour chercher, de s'efforcer de découvrir les moyens lui permettant la domination de toute force qui réside dans la nature et de l'utiliser dans l'intérêt de l'humanité. En effet, l'objectif suivi par le Coran consiste à rendre à l'homme toute sa noblesse et sa dignité, le fait élever comme l'individu responsable, le fait évoluer sous ses multiples dimensions, et encore épanouit à l'intérieur de lui-même toutes valeurs humaines et spirituelles. L'épanouissement d'un tel homme nécessite, d'une part, la transformation profonde de celui-ci, la négation totale de toute anti-valeur futile pouvant enchaîner l'esprit humain, et de l'autre, la substitution des valeurs constructives, d'où l'invitation du Coran avec l'insistance à la réflexion, à la contemplation, au réalisme, à la libération de l'esprit des jougs.
Voilà pourquoi, le
premier verset révélé à Mohammad fut un éloge quasi adoratif de la plume. De
même qu'on trouve dans le Coran à des appels fréquents et variés, en faveur de
la science et de la connaissance. L'allusion répétée du Coran à la nature comme
une source de connaissance, est d'ailleurs, tout à fait significative.
D'après les témoignages historiques, ce fut ce point de vue coranique qui
déclencha l'essor majestueux des mouvements scientifiques au sein de la
communauté musulmane, lesquels entraînèrent l'épanouissement de la civilisation
universelle. A ce sujet le grand penseur islamique Iqbal La houri a bien
illustré le fait 29."La naissance de l'Islam est la naissance de
l'intelligence inductive. Dans l'Islam, la prophétie atteint sa perfection
(...) ceci implique la fine compréhension que la vie ne peut être tenue à
jamais en lisière, qu'afin d'atteindre une pleine conscience de soi, l'homme
doit finalement être livré à ses propres ressources". L'appel constant
dans le Coran à la raison et à l'expérience, et l'importance qu'il attribue à
la nature et à l'histoire en tant que source de connaissance humaine,
constituent autant d'aspect divers de la même idée de finalité. Cette idée,
cependant, ne signifie pas que l'expérience mystique qui, qualitativement, ne
diffère pas de l'expérience du prophète, a maintenant cessé d'exister comme
fait vital. En réalité, le Coran considère à la fois "anfus" le soi,
et "afaq", le monde comme source de l'expérience, mais l'expérience
intime est seulement une des sources de la connaissance humaine. Selon le
Coran, il existe deux autres sources de connaissance: la nature et l'histoire
au sens large du terme. A vrai dire, toute tentative scientifique visant la
valorisation de la sagesse et de la connaissance qui aboutirait enfin, à
l'émancipation de l'esprit humain, du joug de servitudes ou de préjugés, est
strictement recommandée par l'Islam. En un mot, ce qui cherche le Coran, c'est
la mise en valeur, la libre initiative de la pensée. Alors que le Coran
comporte en lui-même le noyau de connaissances, en i fonction de tout ce qui
pourra servir comme une clé à l'enrichissement de connaissances; il révèle d'ailleurs,
certains mystères qui entourent notre monde visible. Il ne faut pas perdre de
vue que tout ce que le Coran apporte de science est revêtu de forme accessible
aux plus communes capacités intellectuelles du temps, afin que chaque
génération, en fonction des progrès scientifiques de l'époque, le comprenne.
Mais les réalités scientifiques que nous apporte le saint Coran sont tellement
profondes et éblouissantes que l'on ne peut pas les attribuer au bagages de
connaissances, du temps de la révolution du Coran, et on ne peut pas, non plus,
les considérer comme un fait du hasard. Car on constate que parallèlement à la
découverte scientifique et à l'élargissement du savoir humain, ces réalités
s'avèrent et se montrent plus justes que jadis. A l'heure actuelle, l'homme
bénéficie d'un riche patrimoine culturel et scientifique, issu de réflexions et
de nombreux grands savants qui, de génération en génération, ont consacré leur
vie à l'étude et à la recherche, s'efforçant ainsi de percer Les secrets de
l'être, du monde.
Mais, de toute évidence, à l'époque de la révélation .du Coran, renommé par son obscurantisme/La pensée humaine n'était pas en mesure de connaître le monceau de mystères entourant le cosmos et la nature. Appre, hender ces secrets, pénétrer au fond de cette contrée à la fois étendue et inconnue fut impossible. Pourtant, en ce qui concerne la cosmogonie, le Coran essaie de l'illustrer explicitement où il le faut, quant aux réalités dont la compréhension fut difficile pour l'esprit obtus et rude d'autrefois, il se contente d'allusion sous la forme de métaphore, toujours en conformité avec les conditions du cycle cosmique et humain, afin que les conditions antérieures favorisent la saisie de ces réalités, quand la maturité intellectuelle et l'évolution du savoir humain atteignent un degré suffisant.
C'est ainsi que les chercheurs et les grands penseurs islamiques sont parvenus à découvrir, de jour en jour, à la lumière de richesse de l'enseignement coranique, les diverses frontières nouvelles. Il est donc faux de croire qu'une telle richesse qui comble le Coran proviennent de pensée humaine. Le Dr. Vagliri, professeur à l'université de Naples a dit 30. "En plus de sujets variés qu'aborde le Coran, il prédit les événements à venir, de même qu'il raconte avec une clarté impressionnante, l'histoire jadis méconnue du monde. On observe, d'ailleurs, les multitudes de versets coraniques traitant les lois de la nature et scrutant les diverses branches scientifiques. L'exactitude et l'absence d'erreurs dans les sujets abordés sont tels que les hommes de sciences, les philosophes, et les politiciens sont obligés de s'agenouiller devant le Coran".
Il faut avoir présent à l'esprit que l'allusion du Coran aux faits scientifiques doit être considérée comme tout à fait accessoire. Le motif principal concerne d'autres objectifs nobles ayant rapport à la perfection de l'homme. Par conséquent, on ne peut le considérer comme un ouvrage technique et spécialisé dans le domaine de la science. Le Coran suggère certaines réalités relatives aux phénomènes qui touchent directement l'être, l'homme et ce qui l'entoure, sans en faire expressément une mention détaillée. Là, le but du Coran consiste à exposer les facteurs dont dépendent la vie matérielle et spirituelle de l'homme pouvant contribuer au juste équilibre entre les aspirations humaines, lui garantissant une existence saine, fertile, et une perfection sublime.
En ce qui concerne la cosmogonie, l'hypothèse la plus célèbre est celle de Laplace. Selon cette hypothèse, le système solaire proviendrait d'une nébuleuse primitive entourant comme d'une atmosphère un noyau fortement condensé d'une température très élevée, et tournant d'une seule pièce autour d'un axe passant par son centre. Le refroidissement des couches extérieures, joint à la rotation de l'ensemble, aurait engendré dans le plan équatorial de la nébuleuse des anneaux successifs qui auraient donné les planètes et leurs satellites, tandis que le noyau central aurait formé le soleil, par condensation en un de ses points, la matière de chacun de ces anneaux aurait donné naissance à une planète qui, par le même processus, aurait engendré, à son tour, des satellites. Bien ;que certaines notions de cette hypothèse aient été contestées, à la suite d'autres découvertes et recherches, les savants sont d'accord pour dire que à l'origine de la genèse, la terre et les cieux composaient une masse unie à l'état gazeux, et se sont séparés à la suite d'un processus. Depuis des siècles, le saint Coran évoque cette idée:
"Il s'est établi ensuite vers la création du ciel qui était alors une fumée gazeuse"31.
Et encore,
"Les mécréants n'ont ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Nous les avons ensuite séparés, et nous avons créé, à partir de l'eau, toute chose vivante. Ne croient-ils pas?"32.
George Gamow, le célèbre
astrophysicien soulève ce point important: "Le soleil, cet astre
producteur et émetteur d'énergie est constitué de gaz condensables.
C'est le soleil qui a émis les gaz dont le refroidissement a donné naissance
aux planètes. Comment et par l'intervention de quelle main mystérieuse, cette
masse torride et éruptive s'est-elle formation? Qui a fourni les matières
nécessaires pour sa formation? Ces questions que l'on se pose, quant à la
formation de la lune et d'autres planètes de notre système solaire, constituent
la base fondamentale des hypothèses cosmogoniques. Ce sont des énigmes qui ont
préoccupé les savants et les astronomes.
Janse, le grand savant anglais, à son tour, a lancé l'hypothèse suivante 34: "Des milliards d'années auparavant, au cours du passage d'une "étoile" à proximité de notre soleil, une immense nébuleuse se répandit à l'intérieur de cette planète, à la suite de quoi une masse de matière se forma et se dégagea de notre soleil. Celle-ci prit ensuite la forme d'une longue cigarette, puis elle se divisa. Et enfin, au cours d'un processus, les parties les plus grandes donnèrent naissance aux planètes gigantesques, et d'autres parties aux plus petites. Référons, une autre fois, à la notion coranique concernant la cosmogonie où il fait allusion à la "fumée gazeuse", et au processus de la séparation des cieux et de la terre, mentionné plus haut. La révélation de ces mystères, à l'époque d'obscurantisme, et l'affirmation scientifique de données coraniques à nos jours, ne signifient-ils pas que le Coran a pris sa source de l'Omniscience divine?
Un des problèmes scientifiques les plus délicats qui a "d'ailleurs" préoccupé les astrophysiciens pendant longtemps et qui ne fut pas mis en lumière avant le vingtième siècle, c'est l'expansion permanente de l'univers. Quant au Coran, il a déjà remarqué ce phénomène ahurissant et nous a fourni ainsi une autre preuve cohérente de sa profondeur grandiose:
"Et le ciel, nous l'avons construit renforcé. Et c'est encore nous l'élargisseur" 35 dans le verset précédent, comme on le voit, fait allusion à une réalité, c'est-à-dire l'expansion de l'univers et la fuite de galaxies, que se voit confirmer onze siècles plus tard! A vrai dire, Edwin Hubble, dès 1924, observait que certaines régions de l'espace où la matière cosmique interstellaire est plus dense, et que l'on tenait généralement pour des nébuleuses gazeuses appartenant à la Voie lactée, étaient en réalité des galaxies entières, peuplées de milliards d'étoiles analogues à notre voie lactée et prodigieusement éloignées. D'après le " grand livre de Sciences", l'image que l'on peut se former de la création de l'univers serait la suivante 36: à l'origine, toute la matière qui constitue aujourd'hui l'univers était condensée en un gigantesque amas primordial qui explosa violemment. A un certain stade de température et de densité, la matière diffuse se serait condensée en galaxie, et celle-ci serait toujours en train de fuir, selon les évaluations les plus récentes, fondées sur l'observation des amas globulaires contenant de très anciennes étoiles, les galaxies se seraient formées, il y a environ 13 milliards d'années.
Gamow, lui aussi tient le raisonnement suivant 37: Si l'univers est en expansion permanente, lors qu'il a connu un état hyper condensé, on devrait pouvoir imaginer de remonter le cours du temps pour inverser le phénomène et suivre celui-ci en pensée jusqu'à "l'instant zéro". Compte tenu de la vitesse de l'expansion de l'univers telle qu'on peut la concevoir aujourd'hui "l'atome primitif" a dû littéralement exploser. Gamow a nommé cette explosion extraordinaire le "big-bang" ce qui veut dire "le gros boum"!
En bref, l'observation scientifique nous montre que les corps célestes se fuiraient l'un l'autre à l'infini, à une vitesse relative d'autant plus élevée que leur distance serait plus grande. L'univers serait donc en expansion, et ce phénomène se poursuivrait.
Le saint Coran attire l'attention de l'homme dont l'intelligence n'est pas rétrécie, à la règle et à la discipline grandiose qui gouverne la création de l'univers et sa recréation, afin que celui-ci embrasse la foi. Par cela, il veut rappeler à l'homme qu'il s'agit là d'un signe de l'Omnipuissance divine. On lit dans la troisième sourate (la famille d'Amran) du Coran 38:
"Oui, dans la création des Cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a vraiment des signes pour les doués d'intelligence, qui assis, debout, couchés, se souviennent de Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre: "Seigneur! Tu n'as pas créé cela en vain - pureté à Toi! Garde nous donc du châtiment du Feu".
Le Coran a mis en lumière le mouvement des planètes sur leurs propres orbites, et mentionna sous la forme de paraboles, la gravitation universelle. On sait que Isaac Newton, le célèbre savant, conquit son grand titre de gloire, en 1687, en formulant les lois de la gravitation universelle qui régissent l'univers. Ces lois allaient apporter une meilleure connaissance de la mécanique céleste jusqu'alors inconnue 39. Il fut d'ailleurs le premier qui parvint à établir les lois mécaniques qui, en terme de forces, de masse, de vitesse de distances rendaient compréhensibles les mouvements des astres et leur équilibre respectif. Les conceptions newtoniennes semblèrent bien constituer un édifice inattaquable. Elles imposaient de considérer l'univers comme un ensemble d'objets plus ou moins massifs (satellites, planètes, étoiles) équilibrés les uns par les autres, selon les lois de la gravitation, et dont on pouvait caractériser les mouvements par rapport à un espace euclidien et infini. Le Coran fait allusion à cette réalité mille ans avant Newton:
"Dieu, c'est lui qui a élevé bien haut les cieux. Sans pilier que vous puissiez voir. Il s'est ensuite installé sur le trône Et il a assujetti le; soleil et la lune, chacun coulant vers un terme dénommé. Il administre le commandement, détaillant signes. Peut-être croiriez-vous avec certitude en la rencontre de votre Seigneur?" 40.
Dans ce verset coranique, la notion d'attraction universelle se concrétise sous la forme d'expression métaphorique, à savoir "les piliers invisibles", et cela pour que la majorité des hommes, à toute époque, en saisissent la conception la plus proche. Le huitième Imam chi'ite a dit à un de ses disciples, en termes de réponse: "N'a t'il pas dit dans le Coran, le Dieu: "Sans que vous voyiez les piliers" il répond que oui. Imam ajoute: "Donc, il y a des piliers qui restent invisibles" 41.
Le Coran réfute catégoriquement la thèse matérialiste selon laquelle l'homme est, par son essence et sa nature, en définitive, l'objet d'évanescence et d'anéantissement. Au contraire, il valorise l'idée du mouvement évolutionnaire à tous les niveaux de l'existence:
"Ne regardent-ils (les mécréants) donc pas le ciel, au dessus d'eux. Comme nous l'avons bâti et l'avons embelli, et qu'il est sans fissures? Comme nous l'avons étalée! Et nous y avons lancé des montagnes et y avons fait croître de tout couple joli". Quoi? Sommes nous donc épuisés par la première création? Assurément, c'est eux qui sont illusionnés par une nouvelle création. Et très certainement, nous avons crée l'homme et nous savons que son âme lui suggère. Nous sommes cependant plus près de lui que sa veine jugulaire"42.
Les versets précédents
méritent un commentaire. Il s'agit d'une illusion de l'immobilité du monde
faite par les gens à l'esprit obtus, en négligeant la mobilité continuelle de
tout, y compris, d'eux-mêmes, essentiellement et accidentellement au sens
philosophique des termes.
Le mouvement de l'univers et celui de l'essence humaine vont de pair instant
par instant, bien qu'ils ne soient guère perceptibles par le sujet. Ce
mouvement se renouvelle perpétuellement jusqu'à l'éternité, ce qui signifie
explicitement même, après la mort de l'homme. L'allusion à "nouvelle
création" doit être compris, d'après les exégètes du Coran comme le
renouvellement de la création à chaque instant 43". Car il n'y a pas
d'intervalle temporel entre l'anéantissement et la manifestation, en sorte
qu'on ne perçoit pas d'interruption entre deux créations analogues et
successives et l'existence paraît dès lors homogène, dit un des commentateurs
du Coran".
Sous la forme d'une parabole, on peut comparer l'existence à la flamme d'une bougie, d'une lampe qui, tout en paraissant identique, ne cesse de se renouveler à chaque instant, en sorte que cette flamme n'est en réalité pas la même. La mise en lumière d'une telle réalité scientifique, sans se contenter, d'ailleurs, seulement d'un aspect purement philosophique, par une personne Ummi (illettré), dans un, milieu géographique ignorant, vide de savoir est assez significative. Par là, il essaie d'aborder la question de la subsistance et de l'immortalité de l'âme, pour rappeler à l'homme sa responsabilité et l'existence de la résurrection.
Il y a quatre siècles, Galilée prenait partie en faveur de la réalité du mouvement de la terre, détruisant ainsi définitivement la conception traditionnelle selon laquelle la terre était à la fois le centre l'univers et immobile. Il lui substitua le schéma d'un univers unitaire, mobile soumis à la discipline rigoureuse de la physique et des mathématiques. La destruction galiléenne du moule traditionnel représente dans l'histoire du savoir un événement sans précédent et peut-être sans second. L'apparition de l'intelligibilité mécaniste ne modifie pas seulement telle ou telle mode de voir, il impose une nouvelle pensée de la pensée. Ce qui change, ce n'est pas le système du monde, mais le monde comme système, et la place de l'homme dans le monde. Et le rapport de l'homme avec le monde, avec lui-même et avec Dieu. Son initiative provoqua une vague de colère. De violence conte lui, il a dû payer le prix: il fut condamné par le saint office en 1633. Il est curieux de savoir qu'en plein dix-huitième siècle, on enseignait encore à la Sorbonne que le mouvement de la terre autour du soleil n'était qu'une hypothèse!
Mais le Coran, dix siècles avant Galilée, souligna cette réalité, ainsi que d'autres questions compliquées concernant ses mystères. Là, il ne s'agissait pas seulement du mouvement de la terre dans l'espace, non plus encore de son mouvement rotatoire, mais aussi d'une sorte de mouvement à l'intérieur d'elle-même, à savoir celui des montagnes, de leur émergence et de leur avancée.
"N'avons nous pas désigné la terre comme berceau, et les montagnes pour piquets de tente?" 44.
"Il a crée les cieux sans piliers que vous puissiez voir, et il a crée les montagnes dans la terre, sans quoi elle bougerait, et vous avec. Il a propagé des animaux de toutes espèces. Et du ciel, nous avons fait descendre l'eau, puis nous y avons fait pousser de nobles couples de toutes espèces"45
"C'est lui qui vous a assigné la terre, la terre comme asservie 46 (comme un chameau docile). "Et tu verras les montagnes, tu les compteras pour figées, pour immobiles, alors qu'elles marcheront de la démarche du nuage. C'est une oeuvre de Dieu, lequel perfectionne toute chose. Il est parfaitement informé d ce que vous faites".
Il faut dire que l'allusion du Coran au mouvement de la terre remonte à l'époque où la thèse ptoléméenne, considérant la terre plate immobile et au centre de l'univers, fut attestée et dominante, pendant quinze siècles, dans le milieu scientifique d'alors. Ce ne fut que ce livre divin, mille ans avant Galilée, qui réfuta cette façon de pensée trop idéaliste. Là, il ne s'agit pas seulement du mouvement de la terre dans l'espace, autour d'elle-même, mais aussi d'une sorte de mouvement particulier à l'intérieur de la terre et par rapport à ses éléments constitutifs, à savoir le mouvement des montagnes. En renvoyant au dernier verset, le Coran révèle que les montagnes ne sont pas aussi solides que nous le croyons, en effet, elles sont constamment en mouvement.
Le Coran spécifie aussi la question concernant la sphéricité de la Terre. Dans la Sourate LXX - verset 40, nous lisons: "J'en jure par le Seigneur des Orients et des Occidents". De toute évidence, la pluralité d'Orients et d'Occidents et la multiplicité de points de lever et de coucher du soleil implique la sphéricité de la terre, car un point déterminé se situant sur la terre sera pour certains l'Est et pour d'autres l'Ouest.
Le Coran énonce l'origine des constituants du lait, et d'une façon explicite la modalité de sa formation qui s'accordent parfaitement avec les données expérimentales et la science moderne. A ce propos, la parole divine, se concrétise ainsi dans le Coran:
"Vous trouverez un enseignement dans vos troupeaux. Nous vous abreuvons de ce qui, dans leurs entrailles, tient le milieu entre le chyme et le sang: un lait pur, délicieux à boire"48
Le Dr. Bucaille a écrit 49. "Du point de vue scientifique, il faut faire appel à des notions de physiologie pour saisir le sens de verset. Les substances essentielles qui assurent la nutrition de l'organisme, en général, proviennent de transformations chimiques, qui s'opèrent tout au long du tube digestif, proviennent d'éléments présents dans le contenu de l'intestin. Lorsque dans l'intestin, elles arrivent au stade voulu de transformation chimique, elles passent à travers la paroi de celui-ci vers la circulation générale. Ce passage se fait de deux façons: ou bien directement par ce qu'on appelle Les vaisseaux Lymphatiques ou bien indirectement par la circulation, porte qui les conduit d'abord dans le foie où elles subissent des modifications, elles en émergent pour rejoindre enfin la circulation générale. De cette manière, tout transite finalement par la circulation sanguine.
Les constituants du lait sont secrétés par les glandes mammaires. Celles-ci se nourrissent, si l'on peut dire, des produits de la digestion des aliments qui leur sont apportés par le sang circulant, le sang joue donc un rôle de collecteur et de transporteur de matériaux extraits des aliments pour apporter la nutrition aux glandes mammaires productrices de lait, comme n'importe quel autre organe.
Ici, tout procède au départ d'une mise en présence du contenu intestinal du sang au niveau même de la paroi intestinale. Cette notion précise révèle des acquisitions de la chimie et de la physiologie de la gestion. Elle était rigoureusement inconnue du temps du Prophète Mohammad: sa connaissance remonte à la période moderne. Quant à la découverte de la circulation du sang, elle est l'oeuvre de Harvey et se situe dix siècles environ après la révélation coranique.
Je pense que l'existence dans le Coran du verset qui fait allusion à ces notions ne peut avoir d'explication humaine, en raison de l'époque où elles ont été formulées".
Il n'y a pas longtemps que les chercheurs ont réussi à découvrir le problème concernant la fécondation verge, tale: (insémination des végétaux). Ce fut à partir de cette découverte que l'on a pris conscience de ce que la multiplication de tout être vivant provient de l'insémination de cellules mâles et femelles.
Avant l'invention du microscope qui favorisa sensiblement l'accès au monde micro organique, l'homme n'eut aucune connaissance réelle des processus et des interactions des cellules mâles et femelles.
Ultérieurement, les diverses expérimentations et les recherches, dans ce domaine, mirent en lumière que la reproduction n'est possible que par le processus de la fécondation, à l'exception de certains végétaux dont la multiplication se fait par le processus de divisions cellulaires. Le premier savant qui mit en lumière ce fait scientifique fut un suédois nommé Carl vont Linné. D'après lui, la reproduction végétale est généralement basée sur la fécondation à partir des micro-organismes reproductifs dont "l'assemblage" s'assure par les insectes et d'autres phénomènes naturels, y compris le vent. Le Coran révèle, sans aucune ambiguïté, les notions fondamentales concernant l'hologamie, et l'existence de cellules productrices mâles et femelles à l'époque où la botanique fut un domaine inexploré et inconnu.
"NE VOIENT ILS pas la terre, combien de chaque noble couple nous y avons fait pousser?".50
"...Il a fait descendre du ciel de l'eau. Puis par elle, nous avons fait sortir par couple différentes plantes"51
"Gloire à celui qui a créé, parmi ce que la terre fait pousser, ainsi que parmi eux-mêmes, et aussi parmi ce qu'ils ne savent pas, des couples de toutes sortes"52
"En vérité, Il a crée le couple mâle et femelle"53
Après avoir exprimé la notion de couple, désigné au premier stade, l'espèce opposée et complémentaire de l'homme, d'animaux et de végétaux, il étend ensuite le champ d'application et de validité de cette notion, pour en généraliser à tous les êtres, voire à tous les éléments qui le constituent.
"Et de chaque chose, nous avons crée un couple"54
Il n'y a pas longtemps et grâce aux progrès prodigieux réalisés pendant notre âge que la science a apporté sa contribution pour éclairer cette notion. Nous sommes alors en mesure de dire que La dernière analyse de matière quelconque, d'une extrême petitesse, c'est dire le fragment de matière la plus petite qui puisse exister, nous donnera l'atome. Ce dernier, à son tour, est un couple, il est formé d'un noyau et d'électrons, et encore, il contient des particules, des charges négatives et des charges positives!
Prodigieux est également le choix du mot couple qui recouvre la même conception à toute époque. Car le champ d'application du terme est aussi juste pour les phénomènes primitifs que pour le dire d'un physicien de notre époque tel que Marx Blanc qui a écrit: " chaque élément matériel est composé d'électrons et de protons"55.
Le Coran met au point le rôle prépondérant d'un phénomène naturel à savoir le vent en tant que facteur de fécondation du nuage:
"Et nous envoyons les vents comme des fécondateurs, puis nous faisons descendre du ciel de la pluie"56
Là, on est en présence
d'une révélation merveilleuse, à une époque obscure dont la justesse vient
d'être prouvée à notre temps et cela à la lumière des études scientifiques des
phénomènes atmosphériques: la météorologie. Selon les météorologistes
l'existence de deux conditions, c'est-à-dire la vapeur et sa saturation,
d'ailleurs essentielle, ne sont pas suffisantes pour la formation des nuages
fertiles et par conséquent, susceptible de déclencher la pluie. Il faut un
troisième facteur, à savoir: le processus de la fécondation. C'est ainsi que
pour déclencher la pluie artificielle, les expériences menées, il y a quelques
années, ont constitué à introduire dans les nuages, soit des noyaux de
condensations hygroscopiques (sel marin ou chlorure de calcium anhydre) ou de
l'eau pulvérisée, lorsque la température est positive, soit des noyaux de
congélation (neige carbonique, iodure d'argent) lorsque la température est
négative. Dans le premier cas, on favorise à la fois, la condensation et la
coalescence des gouttelettes, dans le second, on fait cesser la surfusion et
l'on provoque la croissance de cristaux de glace qui se transforment par fusion
en gouttes d'eau.
Le vent, à lui-même seul, entraîne le processus déjà cité!
En terme de conclusion à ce qui précède dans ce chapitre, nous jugeons utile de donner la parole au Dr. M. Bucaille, 57 l'éminent chercheur Français, en citant deux passages tirés de son ouvrage: "la Bible, le coran, la science": "Alors que l'on trouve dans la Bible, de monumentales erreurs scientifiques, ici je n'en découvrirais aucune. Ce qui m'obligeait à m'interroger: si un homme était l'auteur du Coran, comment aurait-il pu au septième siècle de l'ère chrétienne, écrire ce qui s'avère aujourd'hui conforme aux connaissances scientifiques modernes. Quelle explication humaine donner à cette constations? A mon avis, il n'en est aucune, car il n'y a pas de raison particulière de penser qu'un habitant de la péninsule arabique pût, au temps où, en France, régnait le Roi Dagobert, posséder une culture scientifique qui aurait dû, pour certains sujets, être en avance d'une dizaine de Siècles sur la nôtre".
Ces aspects scientifiques très particuliers du Coran m'ont initialement profondément étonné, car je n'avais jamais cru possible jusqu'alors qu'on puisse découvrir dans un texte rédigé, il y a plus de treize siècles, tant d'affirmations relatives à des sujets extrêmement variés, absolument conformes aux connaissances scientifiques modernes. Je n'avais au départ aucune foi en Islam. J'abordais cet examen des textes avec un esprit libre de tout préjugé, avec une objectivité entière. Si une influence avait pu s'exercer sur moi, c'est celle des enseignements reçus dans ma jeunesse, où on ne parlait pas de musulmans, mais de mahométans, pour bien marquer qu'il s'agissait d'une religion fondée par un homme et qui ne pouvait, par conséquent, avoir aucune espèce de valeur vis-à-vis de Dieu. Comme beaucoup en Occident, j'aurais pu conserver sur l'Islam les mêmes idées fausses tellement répandues de nos jours que je suis toujours étonné de rencontrer en dehors des spécialistes chez des interlocuteurs éclairés sur ce point, j'avoue donc qu'avant que m'eût été donnée une image de l'Islam différente de celle reçue en Occident, j'étais moi-même ignorant.