Etant donné que - en fonction de « chaque jour Il est en une affaire » (Cor. 55.29) - la Sainte Essence de la Réalité divine toute-puissante et majes tueuse Se manifeste aux Coeurs des Prophètes et des Awliyâ' dans le vête ment des Noms et Attributs, que [par ailleurs] ces manifestations diffèrent en fonction de la diversité de leurs Coeurs, et [qu'enfin] les Livres qui descendent en leur Cceur en tant que révélations par l'intermédiaire de Gabriel, l'ange de la révélation, diffèrent en fonction de la diversité de ces manifestations et de la diversité des Noms divins qui en sont le principe - tout comme la diversité des Prophètes et de leurs Lois est encore due à la diversité des règnes des Noms divins -, par conséquent, tout Nom divin qui est plus compréhensif et plus synthétique aura un règne plus compréhensif, la Prophétie qui en dérive sera plus compréhensive, le Livre qui en descend sera plus compréhensif et synthétique, et [enfin] la Loi qui en dérive sera plus compréhensive et durable. Comme le Sceau de la Prophétie, le Noble Coran et la Loi révélée à ce sei gneur sont des lieux de manifestation et d'apparition ou [encore, suivant le point de vue envisagé,] des manifestations et apparitions du niveau synthéti que de l'Unité et de la Présence du Nom suprême Allâh, pour cette raison ils sont ce qu'il y a de plus compréhensif et de plus synthétique parmi les Pro phéties, les Livres et les Lois révélés, on ne peut rien concevoir de plus noble et de plus parfait qu'eux, et il ne descendra plus du monde métaphysique en la plaine du monde physique de connaissance supérieure ou semblable. Autre ment dit, c'est là l'ultime apparition de la parfaite connaissance se rapportant aux Lois révélées, plus que cela ne pouvant pas descendre dans le Royaumé de ce monde. Le Sceau des Envoyés, que Dieu prie sur lui et sa famille, est donc lui-même le plus noble des existants et le lieu d'apparition parfaite du Nom suprême ; sa Prophétie est la Prophétie la plus parfaite possible et elle est la forme du règne du Nom suprême, qui est sans commencement ni fin ; et le Livre qui a été révélé pour lui du niveau métaphysique l'a été par la manifestation du Nom suprême. Pour cette raison, ce Noble Livre possède l'unité de la synthèse et du détail [car le Nom suprême est, à l'un de ses degrés, la synthèse de tous les Noms et, à un autre, la réunion de leur multiplicité dé taillée] et il fait partie des "paroles synthétiques", comme en font partie d'ailleurs les propres propos de ce seigneur. Le fait, pour le Coran - ou pour les propos de ce seigneur - d'être des paroles synthétiques ne signifie pas qu'ils exposent des principes universels et des lois générales - même si les hadiths de ce seigneur sont aussi en ce sens synthétiques et généraux, comme on le voit dans le droit musulman - : son caractère synthétique signifie que, comme il est descendu pour toutes les catégories d'êtres humains dans tous les cycles de l’humanité et qu'il comble tous les besoins du genre [humain], et comme l'essence du genre [humain] est synthétique et possède tous les états depuis l'état inférieur du Royaume de ce monde jusqu'aux plus hauts degrés de spiritualité, de l'Empire [de l'autre monde] et [du monde purement spirituel et immatériel] de la Domination, que de ce fait les individus du genre [humain], en ce monde inférieur du Royaume [de la nature physique], ont la plus complète diversité - une diversité et variété telle qu'elle existe entre les i ndividus du genre [humain] ne se retrouvant chez aucun des existants : c'est le genre [humain] qui possède des malheureux au comble du malheur et des bienheureux au comble du bonheur, c'est dans le genre [humain] que certains individus sont plus vils que toutes les espèces animales tandis que d'autres sont plus nobles que tous les anges rapprochés -, bref, comme les individus du genre [humain] sont divers et variés sous le rapport de ce qu'ils compren nent et connaissent, le Coran est descendu de telle sorte que chacun en bénéficie en fonction de la perfection et de la faiblesse de sa compréhension et de ses connaissances et en fonction du degré de science qui est le sien.
Les conditions pour comprendre le Coran
S'il n'y a pas purification morale, il n'est pas possible d'enseigner le Livre de sagesse. II faut que les âmes soient purifiées de toutes les impuretés, dont la plus grande est l'impureté de l'ego et des passions qui sont les siennes. Tant que l'homme est dans le voile de l'ego, il ne peut saisir ce Coran qui, selon ses propres termes, est lumière. Des gens qui sont dans des voiles, derrière de nombreux voiles, ne peuvent saisir la lumière; ils s'imaginent qu'ils le peuvent, mais ils ne le peuvent pas. Tant que l'homme n'est pas sorti du voile particulièrement ténébreux de l'ego, tant qu'il est pris par les pas sions de l'âme, tant qu'il est pris par les égocentrismes, tant qu'il est pris par des choses qu'il a générées au fond de lui-même et qui sont « des ténèbres les unes ajoutées aux autres », l'homme ne trouvera pas qualité pour que cette lumière divine se reflète en son coeur. Ceux qui veulent comprendre le Coran, comprendre le contenu du Coran, pas sa modeste forme révélée, et être tels que plus ils le lisent, plus ils s'élèvent, que plus ils le lisent, plus ils se rap prochent du Principe de la lumière et Principe suprême, et bien ce ne sera possible que si les voiles sont retirés, or « tu es toi-même ton propre voile » : il te faut enlever ce voile afin de pouvoir saisir cette lumière telle qu'elle est et telle que l'homme a qualité pour la saisir. Un des mobiles [de la mission du Prophète] est donc que le Livre soit enseigné après purification morale et que la sagesse soit enseignée après purification morale]