L'Imam Hussein (A.S.)
est né à Médine le 3ème jour du mois lunaire de Cha'bane de l'an 4 de l'Hégire.
Il est le fils de Hazrat-é-Ali ibn-é Abu Talib et de Hazrat-é-Fatéma bint-é
Mohammad (S.W.A.), donc petit-fils de notre Saint Prophète Mohammad (S.A.W.).
Pour bien connaître la vraie personnalité de l'Iman Hussein (A.S.) il est
nécessaire de voir le milieu dans lequel ce saint enfant a vu le jour. Le
grand-père maternel de l'Imam Hussein (A.S.) qui est le Saint Prophète Mohammad
(S.A.W.) est bien connu de tous les musulmans. Il est envoyé de Dieu et le
propagateur de l'Islam. Il a sacrifié toute sa vie pour l'Islam dans le total
dévouement à Dieu. L'illustre père de l'Imam Hussein (A.S.), Hazrat-é Ali
(A.S.) est né à Beytullah à la Mecque. Possédant une très grande piété et un
courage inégalé, Hazrat-é-Ali (A.S.) donna sa vie dans le chemin d'Allah, avant
d'être assassiné à la Mosquée de Koufa. Hazrat-é-Fatéma (A.S.), la mère de
l'Imam Hussein (A.S.) est la fille unique et bien aimée de notre Saint Prophète
qui disait : "Fatéma est une partie de mon âme."
Ainsi l'Iman Hussein (A.S.), qui a reçu son nom de Mohammad (S.A.W.) est issu
de la Sainte Famille de notre Prophète dont le seul but sur cette terre était
d'apporter le message de Dieu qui est l'Islam. Le frère aîné de l'Imam Hussein
(A.S.) est l'Imam Hassan (A.S.) qui est le premier fils de Hazrat-é Ali (A.S.).
Par sa lignée, nul ne peut se comparer à la place de l'Imam Hussein (A.S.) dans
l'Islam. En effet, son grand-père paternel fut Abou Talib, le tuteur et le
protecteur du Saint Prophète (S.A.W.), son grand-père maternel fut le Saint
Prophète lui-même, son père fut le lion d'Allah, le héros incomparable de
l'Islam, Ali (A.S.), sa mère fut la Dame du Paradis Fatema Zahra (A.S.)
L'amour et l'affection interne que le Saint Prophète (S.A.W.) avait pour l'Imam
Hussein sont indescriptibles. Les historiens rapportent que quand l'Imam Hussein
était petit et qu'en jouant, s'il montait sur le dos du Saint Prophète en
pleine prière (Salât), Mohammad (S.A.W.) prolongeait ses prosternations pour
laisser l'Imam Hussein comme il l'entendait
Abou Huraira rapporte qu'un jour, il vit le Saint Prophète (S.A.W.) prendre les
deux mains de l'Imam Hussein (A.S.) tandis que ses pieds étaient sur ceux du
Saint Prophète. Ensuite l'Imam Hussein (A.S.) monta sur lui de sorte que ses
pieds étaient sur la poitrine de Hazrat-é Mohammad (S.A.W.). Il demanda ensuite
à son petit-fils d'ouvrir la bouche et l'embrassa. Par ailleurs, on peut voir
dans le Mishkat que l'Envoyé de Dieu disait souvent : "Hussein est de moi
et je suis de Hussein. Celui qui aime Hussein est à son tour aimé par Allah et
celui qui hait Hussein est à son tour haï par Allah."
Le Saint Prophète (S.A.W.) s'est occupé personnellement de montrer à l'Iman Hussein
(A.S.) à affronter tous les dangers pour la sauvegarde de l'Islam et il a donné
l'exemple au moment de "Moubahala" qui fut une sorte de confrontation
de l'Islam avec le Christianisme. Moubahala fut une épreuve pour
l'établissement de la vérité entre les musulmans et les chrétiens, dans la
mesure où il s'agissait de venir avec les enfants, les femmes et les membres de
la famille de chaque partie et d'invoquer la malédiction de Dieu sur ceux qui
n'étaient plus sur le droit chemin (citation du Coran). Le Saint Prophète y est
venu avec Hazrat-é Ali, Hazarat- Fatima, l'Imam Hassan et l'Imam Hussein, bénis
soient-ils, pour montrer au monde qu'il était prêt à risquer tout ce qui lui
était cher sur la terre pour l'Islam et que ces personnalités étaient celles
sur qui on pourrait compter pour sauver l'Islam contre tout danger.
L'Imam Hussein (A.S.) vivait de manière simple à l'exemple de son père Hazarat-
Ali (A.S.) et de son grand-père Mohammad (S.A.W.) et enseignait de manière
subtile les pratiques de l'Islam aux musulmans. Ainsi un jour, alors qu'il se
préparait à faire la prière (Salât), il a vu qu'un vieil homme a fait ses
ablutions (vozou) d'une manière erronée. Pour ne pas porter atteinte à
l'honneur de ce vieil homme et afin de pouvoir lui montrer que son
"vozou" n'était pas correct, il s'approcha de lui et lui demanda de
voir si son propre "vozou" était bon. Puis il se mit à le faire. Le
vieil homme, regardant comment l'Iman Hussein (A.S.) faisait le
"vozou" comprit de lui- même que le "vozou" de l'Imam était
correct, mais que le sien était faux.
Les exemples sont nombreux pour apprécier la philosophie profonde de l'Imam Hussein
(A.S.) en ce qui concerne le côté humanitaire dont il usait dans sa vie
courante le petit-fils du Saint Prophète de l'Islam était un homme très pieux,
que ce soit en actions, en pensées et en paroles.
Un jour, après une des guerres saintes, Hazarat Ali (A.S.) avait ramené les
prisonniers de guerre. Parmi ces prisonniers se trouvait un homme nommé Chimre.
Cet homme appela l'Imam Hussein (A.S.) et lui demanda de faire une intervention
auprès de son père Hazarat Ali (A.S.) en faveur de sa libération. Quand l'Imam Hussein
(A.S.) fit part de cette demande à son père, celui-ci lui demanda s'il
connaissait bien cet homme. L'Imam Hussein (A.S.) savait, grâce à sa sainteté
que Chimre était l'homme qui le tuera à Karbala. Néanmoins, il insista auprès
de son père pour obtenir la libération de Chimre.
L'Imam Hussein (A.S.) est le Saint qui a sauvé l'Islam de l'extermination par
son sacrifice.
Au cours des siècles, la religion de Dieu a toujours rencontré des difficultés
qui ont failli la faire disparaître. Pour comprendre le comment de
"l'Islam grâce à l'Imam Hussein (A.S.)", il faut remonter dans le
temps.
Le Prophète Adam (A.S.) affronta le premier ennemi de Dieu qui est Iblis (le Satan). Iblis désobéit à l'ordre de Dieu de se prosterner devant le Prophète Adam sous prétexte que lui-même a été créé du feu, et que le Prophète de la terre. Iblis, ennemi de Dieu, a depuis toujours continué sur la terre de détourner les hommes du chemin d'Allah.
Ainsi, à travers l'histoire des Prophètes de Dieu, on trouve Iblis sous d'autres formes, telles que Nemrod, contre le Prophète Ibrahim (A.S.) (Abraham), Pharaon contre le Prophète Moussa (A.S.) (Moïse), Judas contre le Prophète Issa (A.S.) (Jésus), Abou Soufian contre le Prophète Mohammad (S.A.W.) et on a encore retrouvé le même Iblis sous le manteau de Yazid contre le Saint Imam Hussein (A.S.)
Après la mort de Hazarat Ali (A.S.), les choses changèrent complètement, Moawiya devint calife et il transféra la capitale islamique de Médine à Damas. Avant sa mort, Moawiya, qui voulait perpétuer sa dynastie, nomma son fils Yazid comme son successeur. Cette action était le coup de grâce pour le principe islamique.
Yazid s'adonnait librement à toutes
sortes de vices et ne pratiquait aucun culte religieux. Il n'était nullement
apte à devenir un gouverneur ni à être le chef religieux de l'Islam.
L'Iman Hussein (A.S.) qui était alors à la tête de la Sainte Famille du
Prophète Mohammad (S.A.W.), remplissait toutes les conditions d'un chef
temporel et spirituel à l'image même du Saint Prophète de l'Islam comme son
successeur légal.
Comme Yazid n'avait pas les qualités nécessaires pour devenir Calife, il essaya
de renforcer sa position et de maintenir son autorité par la force et par la
brutalité.
Yazid savait que des mécontents existaient parmi les Musulmans quant à son
khalifat et que la seule façon de rétablir l'ordre était de faire l'Imam Hussein
(A.S.) lui jurer fidélité (bey'at). Une fois l'Imam Hussein (A.S.) aurait
offert le "bey'at" à sa personne, la position de Yazid deviendrait
sûre et légale.
Alors, il envoya une lettre à Walid qui était son gouverneur à Médine, lui ordonnant de demander la fidélité (bey'at) de l'Imam Hussein (A.S.), et en cas de refus de sa part lui trancher la tête. Cette obsession de Yazid pour obtenir la fidélité (bey'at) de l'Imam Hussein (A.S.) était due au fait que celui-ci représentait directement le Saint Prophète Mohammad (S.A.W.) à cette époque. Il portait avec lui tout l'héritage des prophètes précédents, en particulier celui du Saint Prophète Mohammad (S.A.W.), à savoir la responsabilité pour la protection, la sauvegarde et la préservation de la justice, le bien et la vertu dans les formes islamiques. En effet, l'Imam Hussein (A.S.) qui était alors l'aîné des descendants vivants du Saint Prophète à l'époque, avait l'obligation de prendre en charge ces responsabilités et il le fit comme l'aurait voulu le Saint Prophète.
L'Imam Hussein (A.S.) savait que jurer fidélité (bey'at) à Yazid signifiait la signature de la mort de l'Islam. En voulant cette fidélité, Yazid cherchait la carte blanche de la part de l'Imam Hussein (A.S.) comme chef suprême des affaires religieuses. Une fois cette carte obtenue, Yazid aurait pu effectuer tout changement ou transformation relatifs aux commandements, lois, principes et aux pratiques de l'Islam et de sa Shari'a.
L'Imam Hussein (A.S.), qui était venu au monde par l'Islam, comment pourrait-il signer la mort de cet Islam si cher à son grand-père le Saint Prophète Mohammad (S.A.W.) et à lui- même, en accordant le "bey'at" à Yazid.
L'Imam Hussein (A.S.) refusa donc de jurer fidélité à Yazid tout en sachant que celui-ci aura recours à la plus grande violence pour accomplir sa décision.
D'une part, l'Imam Hussein (A.S.) n'ignorait pas que le refus de
"bey'at" à Yazid risquait de dégénérer en lutte armée à Médine, ville
sainte de l'Islam. Il se décida donc à quitter Médine pour éviter une guerre
fratricide entre les Musulmans là où le Saint Prophète reposait.
L'objectif de l'Imam Hussein (A.S.) n'était pas de faire la guerre, car si
telle était son intention, il aurait levé une armée pour partir en expédition.
Il prit la direction de La Mecque avec 72 personnes composées de ses proches
parents, femmes et enfants, pour accomplir le pèlerinage et clarifier les
raisons de ses différents avec Yazid pour les habitants de la Mecque.
D'autre part, les habitants de Koufà savaient très bien que Yazid était indigne
de devenir le dirigeant des Musulmans. Ils demandèrent à l'Imam Hussein (A.S.)
d'accepter d'être leur chef suprême en lui envoyant des émissaires, des
représentants, des délégations et des centaines de lettres. L'Imam Hussein
(A.S.) consentit à leur demande, mais ne voulait nullement devenir un homme de
pouvoir politique. Son seul vœu était de vivre selon les principes islamiques.
Avant de partir pour Koufà (Iraq) l'Imam Hussein (A.S.) envoya son cousin
Hazarat Mouslim (A.S.) en émissaire pour étudier la situation sur place. Peu de
temps après son départ, ce dernier lui envoya un rapport très favorable.
Pour que l'Imam Hussein (A.S.) ne
puisse parvenir à Koufà, Yazid envoya ses agents pour le tuer secrètement à la
Mecque même. Celui-ci apprenant cette intention de Yazid, et pour ne pas
souiller de sang l'enceinte sacrée de la Mecque, précipita son départ vers
Koufà.
Entre temps, Yazid envoya un gouverneur nommé Obeidollah Ben Ziad à Koufà, y
vit renverser la situation contre l'Imam Hussein (A.S.) et fit assassiner son
cousin Hazarat Mouslim (A.S.). Cette dernière situation était encore méconnue
par l'Imam Hussein (A.S.) qui était en route pour Koufà suite au rapport
favorable de Hazarat Mouslim (A.S.)
La petite expédition familiale de
l'Imam Hussein (A.S.) composée de 72 personnes était encore en route vers Koufa
lorsque toute une armée comprenant 30.000 hommes envoyée par Obeidollah sur
l'ordre de Yazid et sous le commandement d'un certain officier Hour força
l'Imam Hussein (A.S.) et ses compagnons à camper dans le désert brûlant de
Karbala. L'armée ennemie campa près du fleuve Euphrate (Fourate). Obeidollah
Ben Ziad envoya un autre contingent, recueilli de Koufà, à Karbala sous le
commandement d'Omar Saad qui augmenta le nombre de l'armée ennemie à environ
100.000 hommes.
Pour éviter l'effusion de sang, l'Imam Hussein (A.S.) négocia avec le chef de
l'armée de Yazid pour lui permettre de quitter la Mésopotamie et même l'Arabie
pour pouvoir vivre suivant les principes islamiques soit aux Indes, soit
ailleurs. Cela montrait qu'il désapprouvait le gouvernement de Yazid, mais
Obeidollah Ben Ziad refusa en disant que l'Imam Hussein (A.S.) devait
reconnaître Yazid comme Khalife de l'Islam à titre temporel ou bien il devait
être mis à mort.
Comme l'Imam Hussein (A.S.) refusait à tout prix d'accepter Yazid comme Khalife de l'Islam, Omar Saad commença à appliquer la violence qui débuta avec le blocage du fleuve Euphrate. A partir du 7ème jour du mois de Moharram, l'Imam Hussein (A.S.) et ses compagnons n'avaient plus aucune goutte d'eau, et Omar Saad espérait que sous l'atroce effet de la soif l'Imam Hussein (A.S.) changerait d'avis.
L'Imam Hussein (A.S.) ne craignait point le sort de sa propre personne, mais il se souciait du massacre des femmes et des enfants qui l'accompagnaient. Devait-il se soumettre aux exigences de l’ennemi ? Mais alors, ce serait accepter Yazid comme guide de l'Islam face au Saint Prophète.
Un Saint homme comme l'Imam Hussein (A.S.) pourrait-il vendre l'Islam, religion d'Allah contre sa vie et celle de ses compagnons ? Penser que l'Imam Hussein (A.S) abdiquera en faveur de Yazid, ce serait mal le connaître. Par ailleurs, il faut comprendre que l'Imam Hussein (A.S.) a voulu négocier avec Yazid, non pas parce qu'il cherchait un moyen quelconque pour sauver sa vie, mais qu'il a voulu laisser le temps de réfléchir à ses ennemis qui prétendaient être Musulmans et admettaient que le Saint Prophète Mohammad était l'envoyé de Dieu, mais qui feignaient d'ignorer que l'Imam Hussein (A.S.) était le vrai successeur du Saint Prophète.
Celui qui penserait que l'Imam Hussein (A.S.) était allé vers le suicide collectif à Karbala, se trompe lourdement dans la mesure où l'Imam avait usé de tous les moyens pour éviter cet affrontement que désormais Yazid lui imposait pour pouvoir maintenir son pouvoir politique dont il n'avait pas les capacités intellectuelles et religieuses.
Le 9ème jour de Moharram, Obeidollah
Ben Ziad envoya un ultimatum à l'Imam Hussein (A.S.) pour réclamer le bey'at avec
Yazid et mettre un terme aux négociations.
Voyant le refus inconditionnel de l'Imam Hussein (A.S.), Omar Saad ordonna une
attaque immédiate, en réponse à laquelle l'Imam Hussein (A.S.) envoya son frère
Hazrat-é Abbas pour demander une nuit de repos, l'Imam voulait ainsi procurer
une occasion à ses compagnons qui voudraient éventuellement le quitter et une
chance aux hommes de l'armée ennemie de réfléchir une dernière fois
et peut-être de vouloir venir de son côté. Il voulait aussi passer cette
nuit en offrant des prières et invocations à son Créateur pour la gloire duquel
il se trouvait dans cette situation. Il faut remarquer que l'Imam Hussein
(A.S.) n'a oublié aucun détail pour qu'après cette historique journée
d'Achoura, le 10ème jour de Moharram de l'an 61 de l'Hégire, on ne puisse
l'accuser de n'avoir pas essayé telle ou telle situation pour sortir de la
crise, sauf bien entendu celle de vendre l'Islam.
Après l'aube de 10ème jour de Moharram (Achourà) pour accomplir son dernier
devoir, avant l'éventuel engagement des deux armées largement
disproportionnées, l'Imam Hussein (A.S.) monta sur son chameau, considéré comme
un animal de paix contrairement au cheval, pour venir devant les rangs ennemis
et délivra un long sermon dans lequel il clarifia sa position sur sa
personnalité en tant que le petit-fils du Saint Prophète (S.A.W.) qu'il
représentait, le dernier membre vivant des "cinq purifiés"
(Pandjatan) et les raisons pour lesquels il avait refusé le "bey'at"
à Yazid. Ainsi, aucun des hommes de l'armée ennemie ne pourrait dire qu'il ne
savait pas la raison exacte de cet affrontement. L'Imam Hussein (A.S.) rentra
ensuite à son camp.
Hour, l'un des commandants de l'armée ennemie, qui avait intercepté l'Imam
Hussein (A.S.) sur sa route vers koufà, réalisa que l'Imam Hussein (A.S.) était
le vrai chef de l'Islam. Il quitta aussitôt l'armée de Yazid, vint demander
pardon à l'Imam Hussein (A.S.), se convertit à son idéal et rejoignit son camp
avec son fils et son esclave. Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Omar
Saad tira la première flèche vers le camp de l'Imam Hussein (A.S.) déclarant
ainsi le commencement de la bataille. Malgré la soif et la fain de trois jours,
imposées par l'armée de Yazid, la petite formation de l'Imam Hussein (A.S.)
s'installa dans la position défensive.
Les premiers qui furent volontaires pour engager les combats, étaient les amis
de l'Imam Hussein (A.S.), notamment Hour qui partit le premier vers le champ de
bataille et qui inscrit courageusement son nom sur la liste des Martyrs de
Karbala. Ce fut ensuite le tour des autres amis comme Zubair Ibn Quain, Mouslim
Ibn Awsadja, Habib Ibn Mazahire, ainsi que les autres volontaires qui ont donné
leur âme au bénéfice de l'Islam et qui ne voulaient qu'aucun membre de la
Sainte Famille du Prophète aille combattre tant qu'ils seraient vivants.
Lorsque tous les amis furent tués, Onne et Mohammad, deux fils de Djanab-é
Zaynab (A.S.) et neveux de l'Imam Hussein (A.S.) demandèrent l'autorisation
d'aller combattre. L'Imam Hussein (A.S.) fut obligé de leur accorder son
consentement suite à l'insistance de Djanab-é Zaynab (A.S.), sa sœur, qui
voulait aussi prendre part à la souffrance de Karbala. Onne et Mohammad
partirent donc au combat et furent tués héroïquement. L'Imam Hassan (A.S.),
frère aîné de l'Imam Hussein (A.S.), marqua sa présence à Karbala par son fils
Djanab-é Kassim (A.S.) qui fut tué après avoir mené une lutte acharnée contre
les ennemis.
Dans le camp de l'Imam Hussein (A.S.), de nombreux enfants en bas âge, notamment
Bibi Sakina, étaient présents pendant cet affrontement et ils ne pouvaient plus
supporter l'effet de la faim et de la soif qui duraient depuis trois jours.
Hazrat-é Abbas (A.S.), frère et bras droit de l'Imam Hussein (A.S.) était
réputé pour sa bravoure, son courage et sa résistance devant les pires
situations.
Il demanda à l'Imam la permission
d'aller combattre et d'anéantir l'ennemi pour pouvoir apporter de l'eau du
fleuve Euphrate (Fourate) pour les enfants. Le but de l'Imam Hussein (A.S.)
n'était pas de gagner la guerre, mais de sauver l'Islam. Il autorisa Hazrat-é
Abba (A.S.) à partir, mais uniquement pour aller chercher de l'eau et prit le
chemin du retour. A ce moment, l'ennemi reçut l'ordre de tuer coûte que coûte
Hazrat-é Abbas (A.S.) pour que l'eau ne parvienne pas jusqu'au camp de l'Imam Hussein
(A.S.). Hazrat-é Abbas (A.S.) a dû se défendre durement à son tour, mais les
ennemis étaient trop nombreux et ils ont pu lui trancher successivement les
deux bras. Hazrat-é Abbas (A.S.) continuait sa route en sauvant l'outre d'eau,
quand il reçut une flèche frontale qui traversa l'outre tenue par ses dents et
qui le tua. La perte de Hazrat-é Abbas (A.S.) fut ressentie très cruellement
par l'Imam Hussein (A.S.).
Ali Akbar (A.S.), le premier fils de l'Imam Hussein (A.S.), se prépara à partir
pour le combat. Il était âgé de 18 ans seulement et ressemblait tellement au
Saint Prophète Mohammad (S.A.W.) que les hommes de l'armée ont cru voir la
présence du Saint Prophète au milieu de ce brûlant champ de bataille de
Karbala. Malgré cet effet visuel et psychologique, les adversaires en nombre se
sont regroupés et rués sur Ali Akbar (A.S.) dont le courage fut exemplaire, et
l'ont tué.
Après la mort de ses compagnons,
l'Imam Hussein (A.S.) était maintenant le seul qui pourrait aller combattre
l'ennemi. Il refusa la permission d'aller lutter à son fils Hazrat-é Zaynal-
Abédine (A.S.) qui était tellement souffrant qu'il ne pouvait pas monter à
cheval. D'autre part, il considérait Zaynal-Abédine (A.S.) comme successeur
garant de l'Islam après sa mort.
L'Imam Hussein (A.S.) prit alors son fils âge de 6 mois nommé Ali Asghar (A.S.)
et vint devant les rangs ennemis. Il leur dit que cet enfant n'avait rien fait
contre eux et qu'ils pourraient au moins accorder un peu d'eau à ce bébé qui
meurt de soif. Devant cette scène, exprimant la plus grande injustice à son
égard, les hommes de Yazid furent atteints d'émotion. Omar Saad, craignant un
renversement de la situation en faveur de l'Imam Hussein (A.S.) donna l'ordre
de tuer sur le champ ce Saint enfant. Aussitôt, une flèche tirée par Harmalla
arriva en plein cou de l'enfant qui fut ainsi tué pour l'Islam. L'Imam Hussein
(A.S.) regagna son camp. Il était maintenant seul contre tous. Même le soleil
semblait tester la force morale de l'Imam qui n'avait pas arrêté d'essuyer les
coups les plus durs depuis le matin. La cruauté des ennemis dépassait
l'imagination. Le spectacle autour de lui était désolant. Sur le sable brûlant
jonchaient les corps inertes des siens, dans les tentes, les femmes et les
enfants pleuraient. Mais l'Imam Hussein (A.S.) avait avec lui, sain et sauf,
l'Islam. Dans cette situation qui démoraliserait n'importe quel être humain,
l'Imam Hussein (A.S.) garda une présence d'esprit inégalée. Il se prépara pour
la dernière du combat, pris congé des siens et partit vers le champ de
bataille. Il a conduit un combat exemplaire et sans merci face à l'ennemi qui,
malgré la supériorité numérique, ne parvenait pas à sa fin dans un combat
légal. Les ennemis décidèrent alors de s'y mettre tous, lâchement. Malgré une
résistance inexprimable, l'Imam Hussein (A.S.) subit un assaut désordonné et
tomba de son cheval, épuisé. Chimre, celui que l'Imam Hussein (A.S.) avait fait
libérer de la prison, s'approcha de lui pour accomplir l'abominable acte.
L'Imam Hussein (A.S.), ensanglanté, demanda à Chimre de lui donner un peu d'eau
avant de le tuer, mais celui-ci refusa impitoyablement. L'Imam Hussein (A.S.)
demanda alors de lui permettre d'accomplir la prière (Salât) ce que le bourreau
accepta. Mais Chimre n'a pas laissé à l'Imam Hussein (A.S.) le temps de finir
complètement sa prière et le frappa, en position de prosternation, sur la nuque
avec un sabre mal aiguisé. L'atrocité cruelle de l'ennemi ne s'arrêta pas là.
Après avoir été décapité, la tête tranchée de l'Imam Hussein (A.S.) fut montée
sur une lance et son corps foulé aux pieds des chevaux des ennemis dans le but
volontaire de le déshonorer.
Après le Martyre de l'Imam Hussein (A.S.), les tentes où se trouvaient les
femmes et
les enfants dans le camp de l'Imam furent mises à feu par les ennemis qui ont
pillé et maltraité la Sainte Famille, et enlevèrent le tchàdar des femmes,
avant de les envoyer, les mains liées au cou, sur les chameaux sans palanquin,
ainsi que les têtes tranchées montées sur les lances à Damas auprès de Yazid
pour y subir le déshonneur le plus extrême et se faire prisonnières pendant
plus de douze mois.
A travers ce bref résumé biographique de l'Imam Hussein (A.S.) et en
particulier le sacrifice qu'il a effectué sur l'autel de l'Islam, il faut bien
dire que l'Imam Hussein (A.S.) a donné sa vie pour la cause de la vérité et
pour les principes de l'Islam. Si l'Imam Hussein (A.S.) avait accepté le
"bey'at" à Yazid, l'Islam aurait été de passage sur la terre. Grâce
donc à l'Imam Hussein (A.S.), l'Islam put subsister pour prendre ensuite de
l'ampleur sur notre planète.
Les bases du soulèvement "Je ne me suis pas soulevé par l'orgueil,
corruption et iniquité. En vérité, je me suis soulevé pour réformer l'Ummat de
mon grand-père. Je veux ordonner le recommandable, interdire le blâmable et
agir comme mon père et mon grand-père."
(Extrait du testament de l'Imam Hussein, béni soit-il, à Mohammad
Hanifa-Moghtel Khwarazmi)
Le tracé du destin "La mort est pour le fils d'Adam, comme un collier à l'instar de la parure portée par les jeunes filles. J'aime avec ardeur mes ancêtres comme Jacob a aimé Joseph. Ils ont choisi l'endroit où ils me tueront et je me rendrai à ce rendez-vous. Je vois mon corps déchiqueté que les loups du désert déchirent entre Karbala et Navaviss, et dont ils rassasient leurs ventres affamés. Point de recours contre ce que la plume du destin a tracé pour cette journée. Dieu est satisfait de notre soumission, nous, les membres de la famille du Prophète. Nous nous résignons aux maux décrétés par Lui car Il nous accordera la récompense accordée aux résignés." (Extrait dus discours prononcé par l'Imam Hussein, béni soit-il, avant de quitter la Mecque pour l'Irak, Maghtal al-Hussein).
Ecrit par : Goulamabasse H. RAZAHOUSSEN et Rossanjamil Ismaèl DAYA