I. A la Mecque Qouraych et Hachim
Qouraych est le nom d'une tribu vivant dans la région du Hijaz, c'est-à-dire à
l'ouest de la Péninsule Arabe; cette tribu était la plus célèbre et la plus
prestigieuse de toutes les tribus arabes.
Le prestige de la tribu de Qouraych revenait déjà au quatrième grand père de
notre Prophètes Mohammad SAW,Qauçaye fils de Kilèb qui
avait l'honneur de gérer des affaires de la demeure divine : la Kaâbe autour de
la laquelle la ville de la Mecque était bâtie.
La tribu de Qouraych était constituée de plusieurs grandes familles dont la
plus honorables était celle des enfants de Hachem à laquelle appartient le
sceau des prophètes.
Hachem était très connu par sa générosité et sa grandeur d'âme et il était
respecté par tous les habitants de la Mecque; en réalité sa réputation
dépassait bien les limites de cette ville puisqu'il avait la fonction de
préparer les repas des pèlerins de la sainte demeure à chaque saison de
pèlerinage.
Hachem avait mérité son surnom depuis une année de sécheresse et de famine qui
frappa la région et toucha sérieusement la tribu de Qouraych.
A ce moment là, il fut le premier à avoir l'idée de faire cuire et distribuer
un potage à base de pain, ce qui permit à tous les gens de manger à leur faim.
En outre, Hachem était le premier à organiser les grands commerces de l'hiver
et de l'été; méritant ainsi le surnom de Seyyed (maître : appellation qui reste
jusqu'à nos jour comme spécification de da descendance).
Abdoumoutaleb et Abdoulah.
Après Hachem, Abdoulmoutaleb lui succéda au pouvoir spirituel et moral de la
tribu de Qouraych, et c'est à son époque que le roi d'Abyssinie, Abraha voulut
détruire la Kaâba, et que par la puissance de Dieu, Le Tout Haut, ce mécréant
et son armée furent détruits à la proximité de la demeure sacrée.
Ce grand miracle donna encore plus de prestige à Abdoulmoutaleb qui vit ainsi
sa position parmi toutes les tribus arabes fortifiée et consolidée.
Abdoulmoutaleb avait beaucoup d'enfants, mais Abdoullah était parmi eux le
meilleur et le plus aimable.
Abdoullah avait vingt ans quand il se maria avec Aminah fille de Wehb et le
fruit de ce mariage béni fut notre maître et Prophète Mohammad SAW.
Enfance et jeunesse du Prophètes SAW.
La naissance du Prophète fut deux mois après l'année de l'éléphant pendant
laquelle l'armée d'Abraha fut détruite. Le père de notre grand Prophète fut
décédé alors que sa glorieuse femme était encore enceinte.
Lorsque Aminah mit au monde le plus prestigieux bébé de l'univers, il fut
adopté par son grand-père Abdoulmoutaleb; et c'est ainsi que Mohammad SAW passa
une bonne partie de son enfance sous la tutelle de son honorable grand-père qui
était une véritable compensation divine de l'orphelinat de notre maîtres et
Prophète.
Depuis sa jeunesse, Mohammad SAW jouissait d'une réputation hors du commun. Les
gens de la Mecque ne l'appelaient que par des surnoms comme : le sincère, le
probe etc... Et ils consignaient chez lui leurs biens et argents.
Mohammad (SAW) aimait beaucoup les pauvres et avait l'habitude de partager ses
repas avec eux. Il prêtait toujours l'oreille à leurs lamentations et
n'épargnait aucun effort pour résoudre leurs problèmes.
Une fois, des jeunes de la Mecque établirent une alliance dite pacte des
vertueux pour la protection des faibles et des opprimés et la défense de leurs
droits contre tout prévaricateur ou oppresseur; Mohammad SAW les joignit
rapidement et leur prêta aide et soutien puisque les principes sur lesquelles
ce pacte fut construit s'accordaient parfaitement avec sa morale.
Sous la demande de son oncle Abou taleb, Mohammad SAW participa à l'une des
caravanes commerciales de Khadîdja, dame honorable de Qouraych, qui lui confia
son commandement et sa gestion.
Lorsque Khadîdja prit état des qualités morales de Mohammad SAW, elle lui
proposa le mariage et il accepta.
Khadîdja était une femme vertueuse et riche. Son soutien et dévouement absolus
pour son mari en font d'elle une femme exemplaire pour toute l'humanité.
Avec ces qualités, elle méritait bien d'être l'unique mère de la descendance
purifiée du grand Prophète SAW. En effet, c'était elle qui mit au monde la
prestigieuse Fatima AS, mère de Hassan et Husseyn AS et leur sœur Zaynab; et
c'était de Husseyn AS, son petit-fils, qu'allaient naître les neuf Imams des
Ahl-ul-Bayt, l'un de l'autre, pour bénir tout l'univers. Une étincelle de la
sagesse de Mohammad SAW.
Dix ans après le mariage de Khadîdja et de Mohammad SAW, de grandes inondations
submergèrent la Mecque et endommagèrent sérieusement la demeure sacrée.
Qouraych décida alors de reconstruire la Kaaba, et toutes les tribus se
partagèrent cet honneur. Lorsque la construction fut achevée et le temps de
remettre la pierre noire à sa place arriva, toutes les familles de Qouraych se
disputèrent l'honneur de son transport.
Cette dispute ne tarda pas à dégénérer en une prémisse de bataille armée.
A ce moment critique, Mohammad SAW intervint, pour calmer les esprits et
ramener la paix et la concorde en proposant à toutes les tribus, en querelle,
de participer toutes ensemble à ce grand honneur :
C'est ainsi qu'il enleva son pardessus, le posa sur terre, prit la pierre noire
avec ses propres mains, la remit sur son habit et invita toutes les tribus à la
transporter en tenant le tissu chacun par un bout.
La Révélation.
Quand Mohammad SAW eut ses quarante ans, il avait déjà l'habitude de quitter la
Mecque pour s'abriter dans la grotte de Hira où il s'adonnait à l'adoration de
Dieu, l'unique qu'il eût toujours connu et prié.
Au mois de Ramadan de cette année là, l'Ange Gabrielle (Jibra'il) descendit
chez Mohammad SAW à la grotte de Hira et lui Apporta la grande nouvelle : la
prophétie et la mission d'être le Messager de Dieu.
Mohammad SAW était en pleine contemplation et son esprit était dans un état de
dévotion absolu de Dieu, Le Tout puissant, Lorsque l'Ange Jibra'il l'appela par
les paroles de Dieu :
"Lis au nom de ton Seigneur quia crée..."
Et c'étaient les premiers versets du Saint Coran (S.96 V.1).
Mohammad SAW descendit la montagne appelée de nos jours le mont Annour, se
situant à environ six km. De la Mecque et il se dirigea vers toutes l'humanité
à laquelle il fut chargé par le Seigneur des mondes de faire parvenir le
message de divin.
La propagation de la foi pure fut d'abord enveloppée du secret, et les premiers
à l'avoir adoptée étaient Khadîdja parmi les femmes et 'Ali AS, cousin adopté
du Prophètes, parmi les hommes.
Le début de la répression.
Trois années passèrent, l'Islam se propagea lentement mais sûrement parmi les
déshérités de la Mecque. Après quoi, l'ordre de Dieu, Le Tout Haut, parvint à
Son Messager de déclarer le contenu de Son Message.
Dans un environnement totalement hostile et complètement dévoué à l'idolâtrie,
le messager de Dieu Mohammad SAW déclara que
"Je témoigne que point de dieu sauf Dieu et que c'est moi le messager de
Dieu"
Après cette déclaration, les païens idolâtres de Qouraych attisèrent le feu de
la haine et commencèrent à battre le tambour de la guerre contre la foi de
l'Islam dans laquelle ils voyaient un danger mortel pour leurs intérêts et
privilèges injustes.
Au début, ils essayèrent de corrompre le Messager de Dieu SAW et d'acheter son
silence en lui proposant des fortunes immenses et un pouvoir absolu sous
condition d'abandonner la foi de l'Islam; mais tous efforts étaient vains.
Quand les idolâtres de Qouraych virent la détermination du Messager de Dieu
SAW, ils optèrent pour la manière forte et entamèrent une oppression générale
contre tous les adeptes de la nouvelle religion qui ne jouissaient d'aucune
position sociale pouvant les protéger :
Ainsi, les plus déshérités furent torturés à mort. Certains autres purent
supporter la torture et survécurent, alors que d'autres musulmans jouissant
d'une protection familiale ou tribale se virent ridiculisés et insultés là où
ils allèrent.
De surcroît, leurs biens furent saisis; et chaque fois que le rapport des
forces tribales ou familiales le permettait, même leurs maisons furent
pillées...
La guerre économique contre l'Islam.
Toute cette campagne
d'oppression n'avait pu empêcher la foi de Dieu de se propager; tout au
contraire, chaque fois que l'oppression prenait un aspect plus spectaculaires,
le Message divin parvenait à encore à plus d'oreilles et de cœurs assoiffés de
justice...
Cette marche irrésistible du message de l'Islam amena les têtes pensantes de
l'idolâtrie à essayer la méthode de l'isolement et du blocus total contre les
proches de Mohammad SAW et ses disciples.
Ainsi, les chefs de toutes les familles et tribus mecquoises signèrent un pacte
selon lequel les proches du Prophète et ses disciples devraient être renvoyés
de la ville et assignés à un boycottage total; et toute transaction avec aux
fut interdite. Après quoi, les croyants furent encerclés dans un endroit appelé
com d'Abou taleb où ils durent subir des conditions inhumaines d'isolement
social et de privation totale.
L'encerclement des proches du prophète était sans merci et leur besoins vitaux
restèrent insatisfaits : l'approvisionnement en eau et en vivre était presque
impossible et ce n'était que par des moments de la nuit que les fidèles du
Prophète SAW pouvaient leur faire parvenir quelques secours.
Ces petites violations du blocus n'avaient pas empêché la famine et la soif de
faire un grand ravage parmi les victimes du blocus, et certains des proches du
Prophète SAW furent décèdes. Mais la résistance des musulmans était tellement
farouche et spectaculaires que le blocus devint une source de désaccord et de
discorde entre les idolâtres de Qouraych; et de crainte que l'isolement
économique des musulmans pût provoquer une sympathie générale parmi les arabes,
les mécréants finirent par lever le blocus et commencèrent à préparer un plan
pour la liquidation définitive du prophète SAW et de ses adeptes; et dans une réunion
secrète à la maison des congrès ( Dar ennadoua ) ils décidèrent d'assassiner
Mohammad SAW.
La Hijra.
Par révélation, le messager de Dieu SAW fut informé du
plan des mécréants : il proposa alors à son cousins 'Ali AS de venir dormir à
sa place pour pouvoir quitter la Mecque la nuit même de l'attentat.
Le fidèle cousin accepta la proposition de son maître sans aucune hésitation et
le prophète SAW put ainsi quitter la Mecque en pleine nuit sans que les ennemis
s'en aperçussent.
Lorsque les mécréants attaquèrent la maison du Prophète SAW pour exécuter leur
complot, ils furent surpris de se trouver non pas devant Mohammad SAW mais face
avec son fidèle cousin tout à fait prêt pour la bataille.
Pris de panique, les mécréants s'enfuirent pour avertir les grands chefs de
l'idolâtre qui organisèrent aussitôt une grande campagne à la poursuite du
Prophètes SAW.
Sous la protection divine, Mohammad SAW échappa à ses poursuivants qui
revinrent bredouilles à la Mecque.
Après neuf jours de parcours, le prophète de Dieu SAW arriva à sa destination :
la ville de Yathreb. Les habitants musulmans de cette ville lui réservèrent un
accueil inouï et ils se disputèrent l'honneur de le servir...Et dans un endroit
de la ville de Yathreb appelé Qibê, il ordonna de construire la première
mosquée de l'Islam. Ce fut entamé avec enthousiasme exemplaire et le Prophète
SAW y participa lui-même.
Ainsi, la première prière de Vendredi après l'arrivée du Prophète SAW à la
ville de Yathreb fut établie dans cette mosquée bénie.
Yathreb fut aussitôt rebaptisée El-Medina (la Médine) par le Prophètes SAW
lui-même qui y demeura parmi ses habitants appelés dès lors Ansar (c à d.
soutenant, militants et sympathisant) pour enseigner le Coran et les sciences
divines.
En attendant l'arrivée de son fidèle cousin 'Ali AS auquel il avait la mission
de restituer les consignes déposées chez lui à leurs propriétaires et de
ramener avec lui les femmes et les enfants de Beni Hachem, le Prophètes SAW
commença rapidement son action constructive.
L'attente du Prophètes (SAW) ne dura pas plus que trois jours au bout desquels
son fidèle compagnon et soutien 'Ali (AS )le rejoignit
à Qibê après avoir rempli héroïquement sa mission.
II. Après la Hijra
Le premier état islamique
La rentrée du Prophète (SAW) et ses
compagnons exilés avec lui à la ville de Médine était un évènement décisif en
Islam : c'est la grande Hijra, c'est-à-dire l'exil volontaire pour l'amour de
Dieu.
Les musulmans de Médine étaient conscients de la valeur de l'évènement et ils
se disputèrent l'honneur d'accueillir le Prophète (SAW) dans leurs maisons.
Mais le Messager de Dieu (SAW) trancha rapidement les discutions en informant
tous ses accueillant que sa chamelle, sous l'ordre de Dieu, va, elle-même,
désigner son futur lieu de résidence provisoire. Et devant l'impatience de tous
les accueillant, la chamelle s'arrêta devant l'un des Ansars appelé Abou Ayyoub
qui eut l'honneur d'être l'hôte de la personnalité la plus digne de l'univers.
Après l'arrivée du prophète (SAW) à Médine, cette ville connut la paix pour la
première fois depuis cent vingt ans pendant lesquelles ses deux grandes tribus
: Les Aous et les Khazrejs s'entredéchiraient sans merci ; alors que les tribus
juives voisines tiraient un grand profit et ne manquaient jamais d'attiser le
feu de la guerre chaque fois qu'il commence à s'éteindre.
Ainsi, la Hijra pacifia les deux tribus de Médine et annula le rôle diabolique
de leurs voisins juifs... Et chaque fois que l'unité des Ansar était menacée
par un nouveau complot, le Messager de Dieu (SAW) intervenait pour ramener la
paix.
Les musulmans immigrés à Médine devenaient de plus en plus nombreux et ils
étaient généralement déshérités et démunis après la saisie de leurs biens par
les idolâtres. Le Prophète (SAW) fraternisa ces nouveaux venus avec les Ansars
avec les exilés pour l'amour de Dieu appelés Mouhajirines la première société
musulmane fut établie pour concrétiser les aspects sociaux du message de
l'islam.
La défense de l'Islam.
1. La bataille de Badr.
Pour protéger Médine contre toute
incursion ou trahison, le Messager de Dieu (SAW) conclut rapidement des pactes
et des traités avec les tribus vivant au voisinage de la cité musulmane.
Pour récupérer une partie des biens que les mécréants avaient saisis à la
Mecque et pour réduire de l'autorité de la tribu de Qouraych parmi les Arabes,
le Prophète (SAW) organisa des incursions contre les caravanes commerciales des
têtes de l'idolâtrie mecquoise.
C'était ainsi que le premier affrontement armé entre les musulmans et les idolâtres
eut lieu aux alentours des puits de Badr, et ce fut alors la célèbre bataille
de Badr qui avait donné aux musulmans une bonne réputation parmi les Arabes.
En effet, bien que le nombre et l'équipement des idolâtres dans cette bataille
étaient trois fois supérieurs à celui des musulmans, la victoire du Prophète
(SAW) et de ces adeptes fut écrasante et plusieurs grands chefs des idolâtres
de la Mecque y trouvèrent la mort.
2. La bataille d'Ohod
Après sa défaite à Badr, Qouraych fut prise
de fureur et de désir de vengeance. Son nouveau chef Abou Soufian commença
aussitôt à organiser les préparatifs de la nouvelle bataille tout en
interdisant les femmes de Qouraych de manifester les signes de deuil avant que
la mort de leurs parents fût vengée. Abou Soufian voulait par ces restrictions
raviver la rancune et attiser encore plus le feu de la colère de Qouraych.
D'un autre côté, les juifs de Médine furent très angoissés par la victoire des
musulmans et ils essayèrent à tout prix de pousser la tribu de Qouraych vers sa
revanche. Ainsi, l'un de leurs chefs appelé Kaâb Ibn El'Achraf qui était aussi
un poète, fut envoyé à la Mecque pour réciter devant Qouraych des poèmes
appelant à la vengeance.
Qouraych organisa alors une réunion à la maison des congrès pour discuter les
modalités pratiques de la prochaine bataille. Ils décidèrent alors d'attaquer
Médine et destinèrent pour cette fin un budget colossal et ils ne manquèrent
pas de demander de renfort de la part de leurs alliés traditionnels.
L'armée des mécréants dépassa les trois mille guerriers. Ils étaient animés par
une rancune profonde et aveuglés par le désir ardent de vengeance.
Lorsqu'ils avancèrent vers Médine en essayant de garder le secret autant que
possible, la nouvelle de cette campagne parvint au Prophète (SAW) par une terre
de son oncle 'Abbas qui demeurait à la Mecque et cachait son Islam.
Abou Soufian prit le commandement de la campagne, alors que la cavalerie de
l'armée fut confiée à Khaled Ibn Walid. Et alors que ces mécréants s'avancèrent
vers Médine, les musulmans, avertis, tinrent une réunion générale dans la
mosquée et décidèrent d'aller à la rencontre de l'ennemi en dehors de la ville.
Et lorsqu'ils se rassemblèrent, leur nombre était d'environ un millier dont le
tiers ne tarda pas de manifester hypocrisie en rebroussant chemin juste avant
le début des combats. Mais ceci n'avait pas altéré la volonté des musulmans qui
s'impatientaient de mourir pour l'amour de Dieu. Le Prophète (SAW) s'avança
alors avec ses fidèles à la rencontre d'un ennemi qui leur était quatre fois
supérieur en nombre et en équipement.
Le Prophète (SAW) choisit de bonnes positions stratégiques aux pieds de la
montagne d'Ohod, à la proximité de Médine.
La rencontre des deux armées fut le samedi 7 Chaoual de l'année 3 de l'hégire
et les musulmans se trouvèrent alors entre la montagne et l'armée ennemie.
Pour parer toute attaque contre l'arrière de l'armée des musulmans, le Prophète
(SAW) ordonna à une cinquantaine d'archers d'occuper une colline dominant la
seule voie possible du danger.
Et vue l'importance stratégique de la position occupée par les archers, le
Prophète (SAW) les somma catégoriquement de ne pas l'abandonner quel qu'en soit
le prétexte.
Le premier affrontement entre les deux armées se solda par une défaite
cinglante des mécréants qui s'empressèrent alors de fuir le champ de bataille
et les musulmans se lancèrent à leur poursuite.
Les archers, observant le déroulement des combats du haut de la colline,
crurent que la bataille fut terminée et qu'ils étaient de leur droit de
descendre près de leurs frères combattants pour ramasser avec eux les butins
laissés par les vaincus.
Mais Khaled Ibn Walid, chef de la cavalerie observait tout cela de loin et
quand il vit l'arrière des musulmans découvert par l'abandon des archers de
leurs position, il mena une attaque surprise par cette voie, semant ainsi le
désordre dans les rangs des musulmans et renversant le cours des combats.
La plupart des musulmans n'étaient pas à la hauteur de cette nouvelle épreuve,
et croyant que le Prophète (SAW) fut tué dans l'attaque des cavaliers, ils se
dispersèrent dans toutes les directions laissant une petite minorité de
combattants courageux et fidèles qui résistèrent au choc et empêchèrent les
mécréants d'atteindre le Prophète (SAW).
Dans cette phase décisive et dangereuse de la bataille, le fidèle 'Ali (AS) se
distingua par sa défense héroïque du prophète et put enfin finir la bataille en
sauvant la vie au petit nombre de défenseurs qui de ressemblèrent alors dans
une position plus solide pour préparer une contre-attaque...
Quant les mécréants virent la possibilité d'une deuxième victoire des
musulmans, ils abandonnèrent le champ de bataille, se réconfortant du grand
nombre de musulmans qu'ils avaient pu tuer.
La bataille d'Ohod avait été une véritable leçon pour les musulmans; en effet,
si les archers avaient obéi aux ordres du Prophète (SAW), le renversement des
cours du combat n'aurait jamais eu lieu.
D'autres part, la fuite hâtive d'un grand nombre de musulmans et particulièrement
de certaines personnalités bien connues des Mouhajirins qui crurent à le
défaite au moment même où le Prophète (SAW) les appelait à résister, montre que
l'amour de la vie était toujours maîtres des cœurs de la majorité des
musulmans.
Tout cela montre que le corps de la jeune communauté musulmane souffrait de
faiblesse sérieuse que seule une bataille de niveau aurait pu révéler à tout le
monde et enregistrer pour l'histoire.
3. La bataille du fossé.
Le déroulement des évènement et la
consolidation de plus en plus sensible de la société islamique de la religion
de l'Islam étaient une source d'angoisse et d'inquiétude permanente chez les
juifs de Médine qui essayèrent alors de rassembler toutes les forces de
l'idolâtrie arabe sous l'égide de Qouraych pour une bataille finale contre les
musulmans.
Leur effort n'était pas sans résultat et une alliance très large entre les
tribus arabes mécréantes fut établie pour réunir enfin une grande armée de plus
de douze mille guerriers... Et la marche vers Médine commença.
Des cavaliers de la tribu voisine de Khouza'âh portèrent la nouvelle de la
campagne aux musulmans de Médine qui furent aussitôt convoqués par le Prophète
pour une réunion générale afin de décider le stratégie de la défense de la
cité.
L'avis de Salman Elfarisi qui consistait à creuser un fossé tout autour de la
ville fut accepté à l'unanimité et le travail commença aussitôt.
Le grand fossé de douze kilomètre de longueur, de cinq mètres de profondeur et
de six mètres de largeur, fur déjà achevé quand les troupes ennemis
encerclèrent le ville.
Les mécréants furent stupéfaits et ne surent quoi faire ni comment procéder
puisque, non seulement ils se trouvèrent devant un fossé profond dont la
traversée s'avérait périlleuse, mais derrière le fossé, il y avait des
barricades abritant des archers au qui-vive !
En somme, la situation était très gênante pour les assaillant jusqu'alors trop
confiants de leur victoire, vue leur supériorité numérique et matérielle.
Le siège de Médine dura encore quelques jours pendant lesquelles les musulmans
souffrirent de toute sorte d'inquiétude et d'angoisse, et durent non seulement
surveiller le fossé, mais aussi, leurs frontières avec leurs anciens alliés qui
les ont trahis: la tribu juive de Bani Qouraydha...
En effet, suite à la trahison de cette tribu et de sa rupture de son alliance
avec le Prophète (saw), les musulmans ont dû réserver pas moins que cinq cents
combattants pour surveiller ses traîtres et les empêcher de mener une attaque
surprise.
Les assiégeants essayèrent à maintes reprises de percer les défenses musulmanes
et de pénétrer dans la cité, mais toutes ces tentatives échouèrent à
l'exception d'une attaque menée par un cavalier de renommée inquiétante pour
les musulmans : c'était Amr Ibn Abdouedd connu pour être le héros des Arabes et
le cavalier invincibles de la Péninsule.
En effet, Amr en compagnie de cinq cavaliers put percer les premières lignes de
défense musulmane, il s'arrêta au milieu du champ de bataille et demanda le
duel en défiant tous les musulmans d'un air moqueur.
Les musulmans se regardèrent les uns les autres les plus courageux parmi eux
n'osèrent pas relever le défi, non par crainte de la mort, mais de peur que
leur défaite devant cet ennemi redoutable pourrait briser le moral des musulmans.
Une fois encore, Ali sauva la situation et releva le défi. Ce n'étaient que
quelques instants et ce fut le soulagement général des musulmans lorsqu virent
Amr trébucher sous le coup fatal d'Ali (as).
Les cinq autres mécréants prirent la fuite et Ali rattrapa l'un d'entre eux
dans le fossé et le tua.
Ce duel releva sensiblement le moral des musulmans, alors que celui des
mécréants commençait déjà à se dégrader surtout après l'échec de la tentative
de pénétration des cavaliers de Khaled Ibn Walid et les rumeurs diffusées par
des musulmans infiltrés parmi eux et selon lesquelles leurs alliés juifs
auraient pactisé avec le Prophète (SAW).
Ceci durant, quelques autres tribus arabes alliées de Qouraych commencèrent à
se demander s'ils avaient choisi le meilleur parti et acceptèrent l'offre du
Prophète (SAW) de se retirer vers leur terre en contre partie du tiers de la
récolte des dattes de Médine.
Mais la détermination d'Abou Soufian, le commandant général des alliés arabes,
ne fut altérée que lorsque Dieu, Le Tout Hautn, intervint en envoyant sur aux
des vents inhabituels que semèrent le trouble et l'angoisse parmi les
mécréants.
Et, voyant que toutes les conditions humaines et naturelles ne pouvaient plus
permettre la poursuite du siège, Abou Soufian lança l'ordre de retraite et ce
fut alors la fin de la plus dure épreuve qui avait menacé l'existence de la
première entité Islamique de l'histoire.
L'armistice de Houbeydiwa.
Pendant la sixième année de l'hégire,
le Prophète se vit dans un rêve en train de tourner autour de la Ka`bah et
d'accomplir toutes les cérémonies du pèlerinage avec ses partisans. Le matin
suivant, il communiqua ce qu'il avait vu dans son rêve à ses adeptes, lesquels
furent très heureux de cette nouvelle, étant donné qu'ils brûlaient déjà
d'envie de revoir leur ville natale et leurs maisons qu'ils avaient été forcés
d'abandonner six ans avant. C'était le premier jour du mois de Thilqa`dah,
pendant lequel il était interdit de faire la guerre dans toute l'Arabie, et à
fortiori sur le territoire sacré de la Mecque. Par conséquent, la `Omrah, ou le
Petit Pèlerinage, pouvait être accomplie durant ce mois-là sans aucun risque de
voir les Quraych ou les Mecquois déclencher les hostilités. Des préparatifs
rapides en vue du pèlerinage furent faits, après que le Prophète eut annoncé
qu'il voulait seulement accomplir le Pèlerinage. Les préparatifs du voyage
ayant été terminés au début du mois, le Prophète conduisit environ quatorze
cents de ses partisans à Holayfah, sur le chemin de la Mecque. Ils prirent avec
eux soixante-dix chameaux pour le sacrifice. Ils ne portaient pas d'armes, sauf
le sabre rengainé de voyageur. Seule une des femmes du prophète, Om Salma,
l'accompagna dans ce Pèlerinage.
La nouvelle de la marche du Prophète parvint rapidement à la Mecque. Malgré
l'attitude non belliqueuse et pacifique des pèlerins, et bien qu'ils n'eussent
pas d'armes sur eux, les Quraych les soupçonna de tricherie. Aussi, rassemblant
une force considérable et bien armée, sortirent-ils de la Mecque pour camper à
environ dix kilomètres de la ville, et occuper une position sur la route de
Médine. Pour contrer l'avance de Mohammad, ils lancèrent un corps
expéditionnaire de deux cents cavaliers sous le commandement de Khâlid Ibn
al-Walîd et `lkrima Ibn Abî Jahl. Le Prophète continua sa marche jusqu'à ce
qu'un informateur l'ait mis au courant du mouvement des Mecquois, et peu après,
les cavaliers mecquois apparurent à l'horizon.
Désormais, il n'était plus possible pour le Prophète de continuer à avancer,
étant donné qu'il n'était pas venu dans l'intention de livrer bataille aux
Mecquois. Il tourna donc à droite pour arriver à Hudaybiyyah, à la limite du
territoire sacré autour de la Mecque. Là, son chameau, Qaswah s'arrêta de
lui-même et s'agenouilla, refusant de faire un pas de plus en avant. Les gens
dirent qu'il avait des ennuis, mais le Prophète considéra son arrêt spontané
comme un présage divin lui indiquant de ne pas aller plus loin. Aussi
campa-t-il à Hudaybiyyah. Il n'y avait pas d'eau disponible à cet endroit, car
malgré l'existence de quelques puits, ceux-ci étaient ensablés. Le Prophète
sortit alors une flèche de son carquois et la planta dans l'un de ces puits.
L'eau jaillit alors à gros bouillons, au grand soulagement de tout le camp. Les
Quraych envoyèrent alors successivement trois messagers au Prophète pour
s'informer sur la raison de sa venue là. `Orwah, un chef de' Tâ'if et l'un des
trois messagers, dit au Prophète que les Mecquois étaient exaspérés et qu'ils
étaient décidés à périr plutôt que de lui permettre d'entrer à la Mecque. Il
partit en disant que les Mecquois ne supporteraient pas la populace qui
l'accompagnait ni ne la laisseraient s'approcher de la ville, et jura qu'il
était en train de se représenter celle-ci désertée par cette populace dès que
les Mecquois l'attaqueraient. Là, Abû Bakr commença à être très irrité par ces
assertions.
Le Prophète répondit, toutefois, à chacun des trois messagers que c'était par
un pur désir pieux de visiter le sanctuaire sacré et d'accomplir les rites sacrés
liés à ce lieu qu'il avait entrepris ce voyage de Pèlerinage. Les messagers
virent même la file de chameaux de sacrifice avec des marques sur leur cou,
indiquant qu'ils étaient attachés depuis longtemps dans ce but pieux. A leur
retour, ils exprimèrent leur conviction de la sincérité des intentions
pacifiques de Mohammad, mais ils ajoutèrent que les Quraych resteraient fermes
et qu'ils ne les écouteraient pas.
Le Prophète envoya à son tour l'un de ses hommes (Kharrach B. Ommayyah) sur son
propre chameau appelé Tha`lab, aux Quraych pour leur donner toutes les
assurances qu'il n'était pas venu avec un dessein hostile, mais ils le
traitèrent brutalement, estropièrent le chameau sur lequel il était venu, et
menacèrent même sa vie. Et sans l'intervention de deux Ahabich qui l'aidèrent à
fuir, il aurait été tué. Le Prophète exprima son désir que `Omar fasse la même
commission, mais ce dernier s'excusa, prétextant qu'il n'était pas en bons
termes avec les Quraych, et proposa `Othmân comme étant l'homme qui convenait à
cette tâche. Finalement c'est celui-ci qui fut envoyé pour leur faire savoir
que le Prophète était venu uniquement dans l'intention de visiter la Maison
Sacrée et qu'une fois qu'il aurait abattu les chameaux sacrificatoires, il
repartirait avec tous ses partisans.
Mais les Quraych répondirent qu'ils avaient juré de ne pas permettre à Mohammad
d'entrer dans la ville cette année et que s'il (`Othmân) désirait lui-même
visiter la Ka`bah, il pourrait le faire. `Othmân déclina l'offre, et décida de
retourner au camp, en leur disant qu'il ne pouvait se permettre de le faire,
sans que le Prophète n'ait accompli le premier les rites du Sanctuaire.
Entre-temps, son voyage de retour ayant duré trop longtemps, une rumeur de son
assassinat par les Quraych circula dans le camp musulman. Le Prophète était
très affligé par cette nouvelle.
La nécessité de livrer bataille à l'ennemi étant devenue ainsi inévitable, il
convoqua tous les pèlerins autour de lui. Et se plaçant sous un arbre, il prit
de chacun d'eux l'engagement sous serment d'une adhésion irréversible à lui, de
ne pas fuir, et de combattre jusqu'à la fin. Cet engagement est appelé
"L'Engagement sous l'Arbre" (cf. Sourate A1-Fat-h, verset 18,
"Dieu était satisfait des Croyants quand ils te prêtaient serment sous
l'Arbre. IL connaissait le contenu de leurs cœurs. IL a fait descendre sur eux
la tranquillité. IL les a récompensés par une prompte victoire").
IL est mémorable dans l'histoire de l'Islam, car il illustre le dévouement et
la loyauté des Musulmans envers leur Prophète, et comment ils se glorifièrent
de leur ferveur religieuse et pensèrent qu'ils avaient mérité le salut, alors
que les plus raisonnables d'entre eux étaient conscients des actes condamnables
commis plus tard par certains adeptes du Prophète, après "L'Engagement
sous l'Arbre" et après la mort du Prophète. Les hommes qui n'étaient pas
présents à cette occasion regrettèrent de n'avoir pas eu cette chance.
On découvrit plus tard un groupe de quatre-vingts Mecquois qui guettaient le
camp des Musulmans, cherchant à attraper les personnes égarées. Tous ces hommes
furent entourés, faits prisonniers, et amenés auprès du Prophète, lequel, par
sagesse, les traita très généreusement. Les Mecquois, craignant le
déclenchement d'une bataille, après avoir appris la teneur de l'engagement sous
l'Arbre, dépêchèrent Suhayl Ibn `Amr et quelques autres représentants au camp
musulman pour conclure un traité de paix avec Mohammad. Après de longues
discussions, les termes de la paix furent posés et le Prophète demanda à `Ali,
son lieutenant, de transcrire les termes du Traité au fur et à mesure qu'ils
seraient dictés. Le texte du Traité commença ainsi : "Au nom d'Allah, le
Clément, le Miséricordieux".
Mais Suhayl fit objection et dit qu'il fallait qu'il commence par la formule
que les Mecquois avaient l'habitude d'utiliser, à savoir : "En Ton nom, ? Dieu !" Le Prophète concéda et demanda à `Ali
d'écrire : "Bismeka Allâhomma". Puis il dicta : "Ceci est le
Traité conclu entre Mohammad, le Prophète d'Allah et Suhayl Ibn `Amr". Là
encore, Suhayl objecta que si les Mecquois le reconnaissaient comme Prophète
d'Allah, ils n'auraient pas porté les armes contre lui. Il demanda au Prophète
de mettre le nom de son père au lieu de l'expression "Prophète d'Allah".
Le Prophète céda une seconde fois, mais `Ali avait déjà écrit les mots
"Mohammad, le Prophète d'Allah". Le Prophète ordonna à `Ali d'effacer
les mots contestés, mais comme ce dernier semblait hésiter, il prit les
instruments d'écriture, effaça l'expression "le Prophète d'Allah" et
la remplaça par les mots : "fils de `Abdullah". IL prophétisa en même
temps, en s'adressant à `Ali, qu'il devrait lui aussi céder, à son époque, dans
une occasion similaire. Cette prophétie fut réalisée lors de la conclusion d'un
traité entre `Ali et Mu`awiyeh, quelque trente ans plus tard.
Les clauses suivantes furent inscrites dans le traité : aucune des deux parties
ne commettra d'agression ni d'attaque contre l'autre partie ou ses alliés
pendant les dix années à venir. Quiconque désirera se joindre à Mohammad et
entrer en ligne avec lui sera libre de le faire, et de même, quiconque désirera
se joindre aux Quraych et entrer en traité avec eux aura la liberté de le
faire. Si quelqu'un passe à Mohammad et qu'il est réclamé par son tuteur, il
devra lui être renvoyé, mais si quelqu'un parmi les partisans du Prophète passe
aux Quraych, il ne sera pas extradé. Mohammad et ses partisans retourneront
cette année à leur base de départ sans entrer dans l'enceinte sacrée. L'année
suivante, ils pourront visiter la Mecque pendant trois jours après que les
Quraych s'en seront retirés. Mais ils devront y entrer sans aucune arme,
excepté celle de voyageur, c'est-à-dire chaque homme avec une épée rengainée.
Certains parmis les partisans éminents du Prophète, s'étant fiés à son rêve, ne
pouvaient s'attendre qu'à une victoire totale sur les Mecquois. Or, constatant
à présent que ces derniers avaient l'avantage sur le Prophète qui sollicitait
une permission (d'entrer dans l'enceinte sacrée) qu'ils s'entêtaient à lui
refuser, ils furent exaspérés par la déception après de longs jours de fatigue
et d'inquiétude. `Omar Ibn al-Khattâb dit carrément qu'il n'avait jamais
jusqu'à présent suspecté si fort la véracité du fait que Mohammad était le
Prophète d'Allah, et il osa même s'adresser à lui dans les termes suivants :
"N'es-tu pas un vrai Prophète d'Allah ?" "Si, sans aucun
doute", répondit le Prophète. `Omar lui demanda encore :
"N'avons-nous par raison et notre ennemi n'a-t-il pas tort ?"
"Bien sûr ! Nous avons raison et nos adversaires ont tort". `Omar
conclut : "Pourquoi devrions-nous donc mettre une tache à notre foi et
supporter le choc de l'humiliation ?" Le Prophète répondit : "Je ne
suis que le Messager d'Allah, et je ne peux rien faire contre Sa Volonté".
Toutefois, `Omar ne fut pas satisfait des réponses du Prophète, puisqu'il tint
des propos similaires indignés devant Abû Bakr : "Quoi ! Mohammad n'est-il
pas le Prophète d'Allah ? Ne sommes-nous pas Musulmans ? Ne sont-ils pas des
infidèles ?". "Si ces clauses avaient été fixées par toute autre que
Mohammad lui-même - fût-il le Commandeur de ma propre nomination - j'aurais
jugé indigne de moi des les accepter".
Alors que le Traité était en train d'être rédigé, Abû Jandal, fils de Suhayl,
un converti à l'islam, mais que son père avait confiné à la Mecque, s'enfuit et
gagna le camp de Mohammad. Il fut vite découvert et réclamé par son père Suhayl
en vertu des termes du traité. Le Prophète ordonna son retour à son tuteur. Abû
Jandal se mit alors à crier. Le Prophète l'exhorta à patienter, et lui promit
qu'Allah lui accorderait bientôt la liberté et la prospérité, comme IL le
ferait pour tous ceux qui étaient dans la même situation. Mais `Omar bondit
pour le conforter avec des idées telles que : "Le sage des infidèles n'est
pas meilleur que celui des chiens", et il l'incita à tuer son père pour
compromettre toutes les négociations de paix. Abû Jandal récusa cette
proposition. Le Traité fut achevé lorsque `Ali termina d'en écrire le texte. Il
fut certifié par les compagnons les plus éminents du Prophète, malgré le fait
qu'ils considéraient la paix ainsi obtenue, comme étant la paix la plus
humiliante et la plus déshonorante. Une copie du Traité fut remise à Suhayl,
lequel repartit avec ses compagnons. Le document original fut gardé par le
Prophète.
Ayant conclu le Traité, le Prophète désira accomplir des cérémonies du
pèlerinage adaptées à la nature des circonstances présentes. Aussi ordonna-t-il
à ses compagnons d'abattre leurs chameaux sacrificatoires et de se couper les
cheveux. Mais il fut attristé en constatant que personne ne suivait son ordre.
IL ressentit si fortement cette désobéissance qu'il en parla à sa femme, Om
Salma qui l'accompagnait dans ce pèlerinage. Mais une fois qu'il eut égorgé ses
propres chameaux, et qu'il eut coupé ses propres cheveux, le premier, tous ses
compagnons l'imitèrent progressivement. Ayant donc terminé les rites du
pèlerinage, le Prophète se mit en marche avec tous ses partisans, en direction
de ses bases de départ, et ce, après un séjour de vingt jours à Hudaybiyyah.
Sur le chemin du retour et vers la fin de la première étape de sa marche, le
Prophète reçut la révélation de la Sourate al-Fath qui commence ainsi :
"Oui, Nous t'avons accordé une éclatante victoire", et alors qu'il était
sur le dos de son chameau, il la récita à haute voix. Certains de ses
compagnons furent étonnés et demandèrent si cela était une victoire. Le
Prophète leur répondit que, sans aucun doute, c'était une victoire glorieuse.
`Omar et les autres rappelèrent au Prophète sa promesse d'entrer à la Mecque
sans obstacle et sans opposition. Ce à quoi il répondit que Dieu l'avait promis
en effet, en ajoutant : "Mais quand a-t-il promis que ce serait cette
année-ci ?"
Les événements subséquents prouvèrent toutefois que la paix de Hudaybiyyah
constituait une victoire glorieuse pour le Prophète sur les Mecquois. En effet,
en vertu du traité, toute personne, toute famille, tout clan, toute tribu avait
la liberté de rejoindre le Prophète, de professer son credo, d'influencer les
autres pour qu'ils le reconnaissent en tant que leur chef spirituel, de prier
selon ses enseignements sans courir le risque de subir la persécution des
incroyants qui n'avaient plus la possibilité de les maltraiter ou de les mettre
au ban de la société. Chaque Musulman était désormais libre d'établir des
rapports sans restriction avec les non Musulmans. Ainsi, des relations
mutuelles d'amitié ayant pu se rétablir, la paix et la tranquillité fut
restaurées grâce au Traité. Dans un laps de temps incroyablement court tout le
Hijâz chantait les louanges du Prophète qui l'aidait à sortir du paganisme
obscurantiste vers la lumière joyeuse du monothéisme. Désormais l'Islam
progressait d'un pas ferme à travers tout le territoire. Il n'y avait aucune
personne de bon sens et de jugement parmi les idolâtres qui n'éprouvât un
sentiment de profonde considération envers les commandements du Prophète.
Immédiatement après le Traité, les Banû Khozâ`ah, qui avaient depuis fort
longtemps une inclination pour la nouvelle Religion, entrèrent ouvertement en
alliance avec le Prophète. C'était là le premier résultat concret du Traité.
Bref, en deux ans après le Traité, la Mission Divine de Mohammad eut plus de
succès qu'elle n'en avait eu pendant les dix-neuf années précédentes. Tout cela
était le résultat glorieux de la Paix, cette même paix qui avait été considérée
sur le moment comme déshonorante et humiliante et comme étant propre à
rabaisser le niveau de la Religion de Dieu, et qui n'avait été possible que
grâce à ce Traité que le Prophète n'avait pas hésité à conclure avec les
Mecquois, malgré les remontrances de ses principaux compagnons. C'est
évidemment subséquemment à ce même Traité que deux ans plus tard, il fut suivi
par dix mille hommes dans sa marche pour la Conquête de la Mecque, alors qu'à
présent, à Hudaybiyyah, il n'avait pu amener avec lui qu'à peine mille cinq
cents partisans. C'était là vraiment une grande victoire, dépassant toutes les
autres dans ses effets de grande portée. Sans combat ni effusion de sang, le
Traité fit plier les infidèles et les amena à reconnaître ce même Mohammad -
dont ils avaient abusé et qu'ils avaient persécuté et banni - comme une Force
indépendante, au point de conclure avec lui un Traité lui donnant le droit
d'occuper en toute quiétude et pendant trois jours, leur cité, l'année
suivante.
Des Pays étrangers appelés à l'Islam
Avec la conclusion du Traité de Hudaybiyyah, le Prophète se débarrassa de tous
les ennuis venant des Mecquois. Désormais il était en mesure de diriger son
attention vers un prêche plus étendu de sa Religion pour accomplir ainsi le
principal objectif de sa Mission Divine. Aussi décida-t-il d'inviter les états
et Empires voisins à la Foi Divine en leur envoyant des Ambassadeurs munis
d'une missive de sa part. Et étant donné que les missives n'étaient reconnues
par les cours étrangères que si elles étaient validées par un sceau, le
Prophète se fit faire vers la fin de la sixième année de l'Emigration un anneau
d'argent sur lequel étaient gravés les mots suivants: "Mohammad, le
Messager de Dieu". Des lettres furent écrites et scellées, et au début de
la septième année, au mois de Moharrem, six ambassadeurs furent dépêchés
simultanément à : Najjachi le roi d éthiopie; Yamama; Khosrô, le monarque de Perse;
César, l'Empereur romain; la Syrie et l'Egypte. Les messagers choisis pour
convoyer les missives connaissaient la langue des pays auxquels ils étaient
destinés respectivement.
`Amr Ibn Omayyah fut envoyé en Abyssinie avec deux missives dont l'une invitait
le roi d'Ethiopie à la Religion Divine, et l'autre, faisait état du désir du
Prophète que les émigrés restant encore en éthiopie, puissent retourner à
présent à Médine, ainsi que d'une requête singulière dans laquelle le Prophète
demandait au Roi de le fiancer à Om Habîbah, la veuve de `Obaydullâh qui avait
émigré en éthiopie et qui y mourut plus tard. Le Roi reçut l'ambassadeur avec
la plus grande hospitalité et répondit à la première missive par des propos
laissant comprendre un humble acquiescement, donnant l'assurance qu'il avait
d'ores et déjà embrassé l'Islam et exprimant son regret de ne pas être présent
pour pouvoir recevoir personnellement les bénédictions du Prophète.
Conformément à la requête exprimée dans l'autre missive, le Roi accomplit la
cérémonie des fiançailles d'Om Habîbah et prépara deux bateaux pour le retour
des émigrés conduits par Ja`far. Les deux bateaux arrivèrent au port de Médine
en automne, au mois de Jumâdi-I de l'an 7 de l'hégire, soit en août 628 A.
J.-C.
Salit Ibn `Amr fut envoyé à Yamama avec une missive à Hauza, le Chef chrétien
de Banî Hanîfah, qui reçut l'ambassadeur cordialement et fit l'éloge du
Prophète. Mais par la suite, il congédia le messager en lui répondant qu'il
n'était prêt à suivre le Prophète que s'il faisait de lui un partenaire dans
ses privilèges, car, ajouta-t-il, il jouissait déjà de révérence en tant que
seigneur et orateur de son peuple, du fait qu'il était un poète éloquent de sa
tribu.
`Abdullah Ibn Hothâfah porta la missive en Perse. Lorsqu'elle fut délivrée au
Roi Khosrô, il la déchira en petits morceaux. Le messager retourna auprès du
Prophète et lui fit son rapport. Le Prophète pria : "ô mon Dieu ! Déchire
de la même façon son royaume". (Le vœu du Prophète sera exaucé quelques
années plus tard, lorsque les dominions perses se trouvèrent entièrement
déchirés). Khosrô envoya des ordres à son gouverneur du Yémen pour qu'il ramène
le Prophète à la raison ou qu'il l'envoie enchaîné à la Cour Royale. Bazhan, le
gouverneur perse du Yémen, envoya une missive courtoise au Prophète, lequel en
la recevant sourit et invita l'ambassadeur à l'Islam en l'informant que Khosrô
n'était plus de ce monde et que la nuit dernière il avait été poignardé par son
fils, l'héritier présomptif. IL lui ordonna ensuite de retourner pour rapporter
à son maître la nouvelle et lui demander d'offrir sa soumission auprès du
Gouverneur du Yémen et de lui faire son rapport. Bazhan avait entre-temps reçu
une missive du nouvel Empereur. Convaincu par la prophétie ou animé par des
motifs d'intérêt personnel, toujours est-il, qu'il signifia son adhésion au
Prophète, embrassa l'Islam et dénonça l'autorité de l'Empereur perse.
Dehya Kalbi qui avait été envoyé à l'Empereur Héraclius, le monarque chrétien
de l'Empire romain fut reçu d'une façon respectable. L'empereur sembla bien
disposé envers la nouvelle Foi, mais après avoir écouté les opinions de ses
courtisans qui étaient indifférents à cette Foi, il congédia l'ambassadeur en
le chargeant de quelques cadeaux précieux pour le Prophète.
Chuja Ibn Wahab fut envoyé en Syrie muni d'une lettre invitant Hârith VII,
Prince de Banî Ghassân à l'Islam. Celui-ci fut très irrité par le contenu de la
lettre qu'il fit parvenir à l'Empereur Héraclius en lui demandant la permission
d'envoyer une expédition pour en châtier l'auteur. Le messager du Prophète fut
détenu dans l'attente de la réponse de l'Empereur. Celui-ci, n'ayant pas
approuvé la suggestion du Prince, Hârith éconduit le messager après lui avoir
offert des cadeaux. Lorsque le Prophète apprit l'attitude de Hârith, il prédit
la perte de son royaume. Peu après, Hârith mourut.
Habîb Ibn Abi Balta`ah fut envoyé comme ambassadeur à Alexandrie, le siège du
Gouvernement d'Egypte à l'époque. Le vice-roi romain, Maqawqas le reçut très
respectueusement, lut la lettre dont il était chargé, et y répondit en
promettant d'en prendre note. Il écrivit notamment qu'il savait qu'un Prophète
devait déjà être envoyé, mais qu'il attendait son apparition en Syrie. Pour
concrétiser ses sentiments respectueux envers le Prophète, il chargea son
messager de beaucoup de cadeaux, dont deux belles-sœurs coptes (race à laquelle
appartenait Moqawqas lui-même). L'une d'elles s'appelait Marya et eut l'honneur
d'épouser le Prophète, et l'autre, Sirîne, fut offerte au poète Hassan. De même
une mule blanche, chose très rare en Arabie à l'époque, figurait également
parmi les cadeaux. On l'appelait Duldul. Elle fut utilisée par le Prophète, et
après sa mort, par son petit-fils al-Hussayn.
Les Causes de la Campagne de Khaybar.
Depuis l'Emigration du
Prophète, les Juifs, comme nous l'avons déjà dit, étaient jaloux de son pouvoir
et de son autorité sans cesse grandissante, et lui causaient par conséquent
beaucoup de problèmes, ce qui l'avait poussé à les expulser. Un certain nombre
des Juifs de Banî Nadhîr qui avaient été expulsés de Médine s'établirent parmi
leurs frères à Khaybar, situé à environ cent cinquante kilomètres au nord-est
de Médine. Ils nouèrent des alliances avec beaucoup de tribus bédouines
puissantes qu'ils excitèrent, comme les Quraych de la Mecque, contre le
Prophète, et ils avaient assiégé vers la fin de l'avant-dernière année Médine.
Après leur retrait, leur chef, Abul-Haqîq, qui avait joué un rôle prédominant
avec Hoyay Ibn Akhtab dans le siège de Médine, incita les Banî Fozârah et
d'autres tribus bédouines à attaquer les propriétés des citoyens paisibles de
Médine. Au mois de Rabî`-I de la sixième année de l'Emigration, `Oyaynah, le
chef des Banî Fozârah, tombant sur une troupe de chamelles laitières du
Prophète, les enleva, tua le gardien et emmena sa femme comme prisonnière. Au
mois de Rabî`-II de la même année, les Banî Ghatafân, eux aussi, s étaient
rassemblés dans l'intention d'enlever dans les pâturages les chameaux
appartenant à Médine. Les Musulmans envoyèrent Mohammad Ibn Maslamah avec dix
hommes pour contrecarrer leur projet. Mais tous ses compagnons furent tués et
il était lui-même si grièvement blessé qu'on le laisse pour mort, ce qui lui
permit de fuir par la suite. Au mois de Ramadan, Abul-Haqîq rendit l'âme. Son successeur,
`Osayr Ibn Zarim et les Banî Ghatafân, les bédouins alliés des Juifs de Khaybar
projetèrent au mois de Chawwâl de nouveaux mouvements contre le Prophète et ses
partisans.
Expédition contre les Juifs de Khaybar.
En vertu du Traité de
Hudaybiyyah, les Mecquois, qui étaient les plus grands ennemis du Prophète et
les plus puissants alliés des Juifs, ne pouvaient plus assister ces derniers
dans leurs hostilités contre le Prophète. La Providence fournit ainsi à
l'Apôtre du Seigneur une bonne occasion de mettre fin une fois pour toutes aux
difficultés que les Juifs de Khaybar ne cessaient de lui causer. Aussi, au mois
de Moharrem de l'an 7 H.
organisa-t-il une expédition forte de mille six cents
hommes contre eux. Arrivé à Sahba, il trouva plusieurs chemins conduisant vers
des directions différentes. Enfin, l'armée ayant engagé un guide, se dirigea
vers Khaybar, marchant la nuit et se reposant le jour. Sur son chemin, elle
croisa un homme suspect qui ne tarda pas à avouer qu'il était un espion. Contre
la promesse d'avoir la vie sauve, celui-ci informa les combattants musulmans
que les Juifs étaient déjà au courant de l'intention du Prophète de ne pas
laisser impunies les actions criminelles qui avaient été perpétrées contre ses
hommes, et qu'ils avaient demandé le secours de leurs alliés bédouins de chez
lesquels `Oyaynah était déjà arrivé, et qu'ils attendaient bientôt l'arrivée
des Banî Ghatafân. Lorsque le Prophète fut arrivé à Raji`, un lieu situé entre
Khaybar et les campements des Banî Ghatafân, il ordonna qu'on y fasse halte.
Les Banî Ghatafân qui s'étaient déjà apprêtés à sortir pour porter secours à
leurs alliés à Khaybar, décidèrent de rester sur place, constatant que leurs
propres familles étaient exposées au danger (A1-Tabarî). Laissant un contingent
à Rajî`, le Prophète poursuivit sa progression et surprit les Juifs de Khaybar
à leurs portes, t8t le matin. IL était à la tête d'une force de quatorze cents
hommes, dont environ deux cents cavaliers. Les Juifs étant sortis le matin de
leurs maisons, furent frappés de stupeur de se trouver confrontés tout d'un
coup à une si grande force.
La Vallée de Khaybar était parsemée d'une dizaine de forteresses solidement
implantées sur des monticules rocailleux et dont quelques-unes, telles
qu'A1-Qâmus, A1-Qatieba, A1-Watih et Solalim, étaient réputées imprenables. A
présent toute aide extérieure était rendue impossible. Les Juifs, comptant sur
leur nombre - de loin plus important que la troupe de l'ennemi sur leur propre
courage et sur leurs citadelles, décidèrent de résister. Mais une fois assiégés
dans leurs forteresses, ils ne purent résister longtemps et durent finalement
les évacuer après une ou deux sorties. Ainsi toutes les citadelles inférieures
par lesquelles les Musulmans avaient commencé leurs attaques tombèrent les unes
après les autres entre leurs mains.
A la fin, les Juifs se joignirent à leur chef, le roi de leur nation, Kinânah
fils de Rabî` et petit-fils de Abul-Haqîq. IL vivait dans une citadelle
solidement fortifiée de Khaybar, nommée al-Qâmûs, aux murs hauts et imposants,
construits sur un roc escarpé et qui était considéré comme imprenable. Elle
était bien protégée par des fortifications et bien gardée par des soldats
courageux, parce qu'elle renfermait les trésors du roi. Dès que le Prophète
lança un regard sur la forteresse, il se mit avant tout à prier le
Tout-Puissant Seigneur, Le suppliant de livrer la citadelle aux Musulmans. Et
aussi longtemps qu'il campa devant elle, il offrit les prières quotidiennes sur
une roche dure, appelée Manselah, et en fit le tour sept fois par jour. Plus
tard, un masdjid sera érigé à cet endroit, en souvenir de ce lieu d'adoration
du Prophète, qui fera l'objet de vénération des Musulmans pieux.
Le siège d'A1-Qâmûs fut la tâche la plus éprouvante pour les Musulmans, qui ne
s'étaient encore jamais attaqués à une telle forteresse. IL dura un certain
temps et mit à l'épreuve l'habilité et la patience des Musulmans, qui
commencèrent à manquer de provisions. Toute la région environnante fut ravagée
par les Juifs durant cette période - environ un mois lorsque les Musulmans
donnaient l'assaut contre la petite forteresse. Les Juifs avaient abattu même
leurs dattiers se trouvant autour de leur citadelle afin d'affamer l'ennemi, et
ayant résolu de se battre désespérément, ils se postèrent devant la citadelle.
Les assiégeants essayèrent d'avancer vers eux, mais tous leurs assauts furent
repoussés. Le Prophète, qui souffrait beaucoup de maux de tête, passa son
Etendard à Abû Bakr Ibn Abî Quhâfah et lui ordonna de mener l'assaut, mais il
fut sévèrement repoussé par les Juifs et obligé de battre en retraite. Ensuite
le Prophète confia l'assaut suivant au commandement de `Omar Ibn al-Khattab qui
porta d'étendard, le résultat n'en fut qu'une retraite forcée. Les soldats, de retour
auprès du Prophète, accusèrent leur commandant, `Omar, de manquer de courage,
alors que lui, il les accusa de lâcheté. Le Prophète, ayant été ainsi déçu par
l'échec de ses plus éminents compagnons, s'écria : "Demain je remettrai
mon Drapeau à quelqu'un que Dieu et Son Prophète aiment, un éternel fonceur
redoutable qui ne tourne jamais le dos à l'adversaire. C'est par lui que le
Seigneur accordera la victoire". Chacun des principaux compagnons du
Prophète était soucieux d'être le lendemain signalé comme étant "le
bien-aimé de Dieu et de Son Prophète".
Ils passèrent la nuit dans une grande anxiété pour savoir qui serait l'être
béni. Personne ne pensa à `Ali, - le cousin et le lieutenant du Prophète, le
héros de toutes les précédentes guerres - parce qu'il souffrait sérieusement de
ses yeux très malades et ne pouvait rien voir. Selon certains hadiths, il était
absent à cette occasion, se trouvant plut6t à Médine. Toutefois, le Prophète
ayant crié : "Nadi `Ali" (`Ali est appelé), celui-ci surgit
sur-le-champ avec des yeux très malades. Tous attendaient, sur des charbons
ardents, la naissance de ce lendemain, entourant le Prophète comme des étoiles
scintillantes, chacun essayant de miroiter pour se faire remarquer. Sa`d Ibn
Abî Waqqâç, pour attirer l'attention sur lui, se jeta par terre, puis se leva,
prétendant qu'il était tombé. Toutefois, le Prophète ne semblait tenir compte
d'aucune personne en particulier. Lorsqu'il rompit le silence pour demander où
était `Ali, ils répondirent tous d'une seule voix qu'il souffrait sérieusement
de ses yeux malades et qu'il était tout à fait incapable de voir ce qu'il y
avait autour de lui. Le Prophète leur ordonna de le faire venir. Salma B. Ako`
l'amena en le tenant par la main. Le Prophète prenant la tête de `Ali et la mettant
dans son giron, appliqua sa salive sur ses yeux. Immédiatement, ses yeux
devinrent si clairs qu'on eût dit qu'ils n'avaient jamais été malades. Et on
dit qu'il ne souffrit plus jamais, sa vie durant, de troubles oculaires depuis
ce jour-là.
Le Prophète confia sa Bannière sacrée aux mains de `Ali et l'arma de son épée,
Thulfiqâr, le désignant ainsi comme étant l'homme que Dieu et Son Prophète
aiment. Il ordonna à `Ali de conduire l'assaut et de combattre jusqu'à ce que
les Juifs acceptent de se soumettre. `Ali, vêtu d'une veste écarlate sur
laquelle une cuirasse d'acier était attachée, avança à la tête de ses
partisans, et escaladant le rocher pierreux, situé en face de la forteresse, il
planta l'Etendard sur son sommet, et prit la résolution de ne pas reculer d'un
pouce, jusqu'à ce que la citadelle fût prise.
Les Juifs se mirent en route pour déloger les assaillants. Un rabbin juif
demanda à `Ali son nom, lequel dit qu'il était `Ali Ibn Abî Tâlib ou Haydar. Le
rabbin ayant entendu ce nom, présagea à l'intention de ses hommes que les
assaillants ne se retireraient pas sans avoir gagné du terrain. Cependant,
Hârith, un héros juif qui avait réussi à repousser vigoureusement les
précédentes attaques, s'avança et tua plusieurs adversaires musulmans. `Ali, ayant
vu cela, avança lui-même, s'engageant dans un combat au corps à corps contre
lui, et le tua puis revint à ses lignes. Le frère de Hârith était d'une stature
gigantesque et d'un corps imposant. IL était d'une valeur inégalable parmi les
Juifs. Pour venger la mort de son frère, il sortit des rangs, couvert du cou à
la taille d'une double cotte de mailles, coiffé d'un heaume de protection,
autour duquel était enroulé un double turban, et au milieu duquel était
enchâssée une pierre pour le protéger contre les coups de cimeterre.
Il avait une épée énorme qui le ceignait des deux côtés et brandissait une
grande lance à trois têtes fourchues et bien pointues. Sortant des lignes des
Juifs, il avança et défia ses adversaires de s'engager dans un combat singulier
contre lui : "Comme tout Khaybar le sait, je suis Marhab, un guerrier
hérissé d'armes dans une guerre furieuse et ravageuse", s'écria-t-il.
Aucun Musulman n'osa avancer pour l'affronter, sauf `Ali qui sortit de la ligne
musulmane pour répondre à son défi vaniteux, en disant: "Je suis celui que
sa mère a nommé Haydar. Je pèse mes ennemis dans une gigantesque balance
(c'est-à-dire je ne vais pas par quatre chemins avec mes ennemis)". Les
mots de `Ali n'étaient pas des mots creux. `Ali sut par inspiration que Mahrab
avait dernièrement rêvé d'un lion robuste le déchirant en morceaux. Aussi
rappela-t-il à Mahrab ce rêve afin de l'intimider.
Les mots eurent leur effet, puisque lorsque les deux combattants
s'approchèrent, `Ali jetant sur lui un coup d'œil, le trouva tremblotant. Une
fois proches l'un de l'autre, Mahrab fit un coup d'estoc en direction de `Ali
avec sa lance à trois fourchons. `Ali esquiva avec dextérité le coup, et avant
que son adversaire ait pu se recouvrir, il lui administra un coup avec son irrésistible
cimeterre, l'hulfiqâr, qui coupa en deux son bouclier, traversant son double
turban, son heaume impénétrable et son crâne, fendant sa tête et descendant
jusqu'à sa poitrine ou encore plus bas jusqu'à sa selle, le découpant carrément
en deux selon certains hadiths. IL tomba sans vie par terre, et le vainqueur
annonça sa victoire par son cri habituel : "Allâh-u-Akbar" (Dieu est
le Plus Grand), ce qui permit à tout le monde de savoir que `Ali était sorti
victorieux.
Dès lors les Musulmans avancèrent en masse et il y eut une mêlée. Sept parmi
les plus éminents guerriers juifs, à savoir Mahrab, `Antar, Rabî`, Zajîj, Dâûd,
Morrah et Yâcir, tombèrent sous les coups d'épée de `Ali, et le reste de
l'armée juive battit en retraite pour se réfugier dans la citadelle et échapper
à ses poursuivants Musulmans. Dans le feu de l'action, un Juif porta un coup
sur le bras de `Ali, disjoignant son bouclier qui tomba par terre et qu'un
autre Juif ramassa et s'enfuit avec. Furieux, `Ali accomplit alors des tours de
prouesses surhumains. IL sauta par dessus la tranchée, s'approcha de la porte
en fer de la forteresse, en arracha un battant et l'utilisa comme bouclier
pendant le reste de la bataille (Abû Rafi`, l'un de ceux qui en avait donné 1
assaut, à la forteresse, avec Ali, affirme qu'après la guerre il examina la
porte et qu'il essaya avec sept autres personnes de la retourner, mais sans
succès). La citadelle fut finalement prise et la victoire, décisive. Les Juifs
perdirent dans cette bataille quatre-vingt treize hommes, alors que les
Musulmans n'eurent que dix-neuf tués.
Après la prise de la citadelle, lorsque `Ali revint victorieux vers son camp,
le Prophète, le voyant arriver, sortit de sa tente et l'accueillit à bras
ouverts. L'embrassant chaleureusement, il baissa son front et lui déclara que
ses services pour la Cause Divine étaient appréciés par le Tout-Puissant Juge
et par lui-même, en tant que Son Prophète. `Ali versa des larmes de joie en
entendant ces propos. Le Prophète redonna foi à ses adeptes qui avaient échoué
dans les précédentes tentatives en mettant en évidence l'exemple de `Ali à qui
il donna le surnom glorieux d' "Asad-Allâh" (Le Lion de Dieu)
Après la défaite des Juifs, la forteresse accepta de se rendre à condition que
ses habitants fussent libres de quitter le pays en abandonnant tous leurs biens
aux conquérants, et en n'emportant, pour chacun, qu'un chameau et une charge de
denrées alimentaires. Tout recel d'objets de valeur était assimilé à une
infraction aux conditions de l'accord, et le coupable était passible de la
peine capitale. Ceux qui préféraient rester dans le pays devaient occuper leurs
maisons et y résider. Ils pouvaient cultiver la terre qu'ils possédaient à
titre de premier occupant (mais ils n'avaient pas le droit de posséder une
propriété immobilière) à condition de payer au conquérant la moitié de la
production, et ce dernier pouvait les congédier à sa guise.
Kinânah.
Kinânah, le Chef des Juifs, était soupçonné d'avoir
dissimulé son trésor, lequel ne put être découvert malgré toutes les recherches
soigneuses qui furent faites dans ce but. Finalement on lui demanda ce qu'il
avait fait de ses récipients en or qu'il avait l'habitude de louer aux
habitants de la Mecque. Il répliqua que toute sa fortune avait été dévorée par
les dépenses nécessitées par son armée. On lui dit alors que sa vie serait mise
en jeu contre la découverte de ce qu'il aurait caché. Il accepta le marché.
Plus tard, l'un de ses amis traîtres révéla le lieu où avait été cachée une
grande partie de sa fortune. Kinânah fut alors livré à la vengeance d'un
Musulman nommé Mohammad B. Maslamah dont il avait mis à mort le frère, Mohmûd
B. Maslamah, en jetant sur lui une meule. Le Musulman coupa sa tête d'un seul
coup de cimeterre.
Safiya.
La femme de Kinânah, Safiya, la fille du Chef de Nadhîrites, Hoyay B. Akhtab,
embrassa l'Islam et épousa le Prophète. Elle jouit d'autant plus volontiers et
joyeusement de sa nouvelle position qu'elle attendait impatiemment, que depuis
qu'elle avait rêvé que la lune tombait du ciel sur ses genoux et qu'elle avait
raconté ce rêve à son mari, elle subissait les violences de Kinânah qui lui
reprochait de désirer épouser le Prophète de Hijâz. Elle portait encore la
marque de contusions sur ses paupières, dues à un coup que lui avait administré
Kinânah lorsqu'elle lui avait raconté son rêve.
Tentative d'Empoisonnement du Prophète.
Alors que le Prophète se
trouvait à Khaybar, les Juifs attentèrent à sa vie en préparant un agneau
assaisonné avec un poison mortel, qu'ils lui envoyèrent comme cadeau au moment
où on lui servait le dîner. Acceptant avec gratitude le cadeau, le Prophète en
prit l'épaule (la partie qu'il aimait le plus) pour lui-même, et coupa une
autre portion qu'il donna à Bichr qui était assis à côte de lui et qui fit de
même en la passant à son voisin, et ainsi de suite. Dès que le Prophète mangea
une bouchée de la viande, il y sentit un goût anormal et la cracha tout de
suite en disant qu'elle était empoisonnée. Entre-temps, Bichr avait déjà avalé
son morceau et mourut sur-le-champ. La confusion fut totale. A la suite d'une
enquête faite à ce propos, il apparut que l'agneau avait été cuit par une femme
captive, appelée Zaynab, une nièce de Marhab, le grand guerrier tué par `Ali,
Elle fut convoquée et interrogée à ce sujet. Elle avoua son crime et le
justifia comme une vengeance pour la perte de son père, de son frère, de son
mari et d'autres proches, ainsi que pour la dévastation causée à son pays par
les conquérants. Elle dit qu'elle pensait dans son for intérieur que si Mohammad
était un vrai Prophète, il découvrirait le mal avant qu'il ne l'atteigne, et
que s'il n'était qu'un simple imposteur, il tomberait victime de sa vengeance,
et les Juifs seraient débarrassés d'un tyran. Elle finit par être condamnée à
mort.
Fadak.
Après la conquête d'al-Qâmûs, les autres citadelles furent
prises et leurs terres soumises à une taxe de cinquante pour cent de la
production.
`Ali avait été envoyé à Fadak, une ville juive non loin de Khaybar, pour la
conquérir. Mais, sans faire usage de la force, les habitants de la ville
offrirent leur soumission, et acceptèrent de céder la moitié de leur propriété
au Prophète. Lorsque l'Ange Gabriel révéla au Prophète ce Commandement Divin
qu'on trouve dans la Sourate de Banî Isrâ'îl, verset 26: "Donne d celui
qui est de tes proches, ainsi qu'au pauvre et au voyageur leur dû, il lui
demanda qui était visé par l'énonciation : "Celui qui est de tes
proches". L'Ange Gabriel nomma Fatima et dit au Prophète de donner Fadak à
celle-ci, étant donné que la rente venant de Fadak lui appartenait entièrement,
cette terre étant cédée sans recours à la force. Ainsi le Prophète
accorda-t-il, conformément à cette Révélation sa propriété de Fadak à Fatima
pour sa subsistance et pour celle de ses enfants.
Conséquemment Fatima et ses enfants s'approprièrent la rente provenant de la
vente de la production de ce domaine jusqu'à l'époque du Calife Abû Bakr,
lequel s'empressa de le confisquer tout de suite après le décès du Prophète. IL
demeura propriété d'Etat jusqu'à ce qu'il fût finalement cédé par le Calife
`Othmân à Marwân en l'an 34 H., et il resta propriété des Omayyades jusqu'à sa
restitution par `Omar Ibn `Abdul Aziz à l'Imam Mohammad al-Bâqir, fils de `Ali
Ibn al-Hussayn - le chef des descendants de Fatima à l'époque - en tant que
propriétaire légitime et légal de Fadak. Quant à la deuxième moitié de ce
territoire, il était resté en possession des Juifs jusqu'à ce que le Calife
`Omar les eût banni en Syrie en les indemnisant.
Le Pèlerinage d'Adieu du Prophète.
?tant donné que la période du
Pèlerinage annuel s'approchait, le Prophète commença à faire les préparatifs en
vue de son Pèlerinage à la Mecque. IL invita les gens de toutes les régions de
la Péninsule à se joindre à lui afin qu'ils se familiarisent avec l'accomplissement
correct des différents rites ayant trait aux cérémonies sacrées. Depuis son
émigration à Médine, ce serait le premier et le dernier Hajj (Pèlerinage à la
Mecque) du Prophète. Cinq jours avant le début du mois de Thilhaj, le mois du
Pèlerinage, le Prophète se dirigea vers la Mecque, suivi de plus de cent mille
pèlerins. Toutes ses femmes, ainsi que sa fille bien-aimée, Fatima, la femme de
`Ali, l'accompagnèrent. Au cours de ce voyage, Abû Bakr eut un fils de sa femme
Asmâ' Bint Wahab. IL fut appelé Mohammad.
Le Prophète arriva à la Mecque le dimanche 4 Thilhaj de l'an 10 A.H. Tout de
suite après son arrivée, `Ali, qui revenait du Yémen à la tête de ses hommes,
rejoignit le Prophète, lequel sembla très heureux de le revoir, et lui demanda,
en l'embrassant quel vœu pour le Pèlerinage il avait fait. `Ali répondit :
"J'ai fait le vœu d'accomplir le même Pèlerinage que le Prophète quoi
qu'il arrive, et j'ai amené trente-quatre chameaux pour le sacrifice". Le
Prophète s'écria joyeusement : "Allâh-u-Akbar" (Dieu est le plus
grand), et dit qu'il en avait amené soixante-six. Et d'ajouter qu'il (`Ali)
serait son partenaire dans tous les rites du Pèlerinage et dans le sacrifice.
Ainsi, `Ali accomplit donc le Grand Pèlerinage avec le Prophète.
Etant donné que les différences, cérémonies devaient constituer des modèles à
suivre dans l'avenir, le Prophète observa rigoureusement chaque rite, soit
conformément aux Révélations faites à cet égard, soit selon l'usage patriarcal.
Ainsi, lorsqu'on amena les chameaux à offrir en sacrifice, lui et `Ali se
mirent à abattre conjointement les cent chameaux qu'ils avaient apportés. Et
quand on prépara un repas avec la viande des chameaux sacrifiés, le Prophète
s'assit avec seulement `Ali, et personne d'autre, pour le partager. Les cérémonies
du Pèlerinage prirent fin avec le rasage des chevaux et le coupage des ongles
après le sacrifice des animaux. L'habit du Pèlerinage fut alors ôté et une
proclamation fut faite par `Ali, monté sur la mule du Prophète, Duldul, levant
les restrictions du Pèlerinage.
A la clôture du Pèlerinage, le Prophète informa le Calendrier, abolissant
l'intercalation trisannuelle et faisant l'année purement lunaire, consistant en
douze mois lunaires, ce qui permit de fixer le mois du Pèlerinage selon les
saisons changeants de l'année lunaire.
Le Sermon de Ghadîr Khum.
Faisant ses adieux à sa ville natale, le Prophète quitta la Mecque pour Médine
le 14 Thilhaj. Sur la route, le 18 Thilhaj, il ordonna qu'on fasse halte à
Ghadîr Khum, une région aride aux abords de la vallée de Johfa, à trois étapes
de Médine, après avoir reçu la révélation suivante: "? Prophète ! Fais
connaître ce qui t'a été révélé (Ici allusion est faite au Commandement contenu
dans la sourate al-Charh qui dit :
1- N'avons Nous pas ouvert ton cœur?
2-3 Ne t'avons Nous pas débarrassé de ton fardeau qui pesait sur ton dos ?
4- N'avons Nous pas exalté ta renommée ?
5- Le bonheur est proche du malheur.
6- Oui, le bonheur est proche du malheur.
7- Lorsque tu es libéré de tes occupations, lève-toi pour prier.
8- et recherche ton Seigneur avec ferveur".
Dans le verset 7, Dieu a commandé au Prophète de désigner son successeur) par
ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître Son Message.
Dieu te protégera contre les hommes; Dieu ne dirige pas 1e peuple
incrédule" (Sourate al-Mâ'idah, verset 67).
On affirme que le Prophète avait déjà reçu l'ordre de proclamer `Ali son
successeur et avait remis à une occasion plus appropriée l'annonce de cette
nomination pour éviter qu'elle soit mal prise.
A présent, ayant reçu ce Commandement, il décida de l'annoncer sans aucun
retard. Aussi fit-il halte sur le lieu même où il reçut le rappel. Le terrain
étant déblayé, une chaire fut formée de selles de chevaux, et Bilâl, le
Muezzin, s écria à haute voix : Hayya `Alâ Khayr-il-`Amal (ô gens, accourez à
la meilleure des actions). Et une fois les gens rassemblés autour de la chaire,
le Prophète se leva prenant à sa droite Ali, dont le turban noir à deux bouts
suspendus sur ses épaules avait été arrangé par le Prophète lui-même. Le
Prophète loua tout d'abord Dieu, puis s'adressant à la foule, il dit :
"Vous croyez qu'il n'y a de dieu que Dieu, que Mohammad est Son Messager
et Son Prophète, que le Paradis et l'Enfer sont des vérités, que la mort et la
Résurrection sont certaines, n'est-ce pas ?" Ils répondirent tous
"Oui, nous le croyons". Il les informa alors qu'il serait rappelé
bientôt par son Seigneur, puis il prononça cette adjuration : "Je vous
laisse deux grands préceptes dont chacun dépasse 1'autre par sa grandeur : ce
sont le Saint Coran et ma sainte progéniture (dont les membres inéchangeables
sont : `Ali, Fatima, Hassan et Husayn). Prenez garde dans votre conduite envers
eux après ma disparition. Ils ne se sépareront pas 1'un de l'autre jusqu'à ce
qu'Ils reviennent auprès de moi, au Ciel, à la Fontaine de Kawthar". Et
d'ajouter : "Dieu est mon Gardien et je suis 1e gardien de tous 1es
croyants".
`Ali Déclaré Successeur du Prophète.
Ce disant, il prit la main de `Ali dans sa main, et la levant haut, il s'écria
: "Celui dont je suis le maître, `Ali aussi est son maître. Que Dieu
soutienne ceux qui viennent en aide à `Ali et qu'IL soit l'ennemi de ceux qui
deviennent les ennemis de `Ali". Ayant répété cette proclamation trois
fois, il descendit de la plate-forme dressée et fit asseoir `Ali dans sa tente
où les gens vinrent le féliciter. `Omar Ibn al-Khattâb fut le premier à
congratuler `Ali et à le reconnaître comme le "Tuteur de tous les
croyants".
Après les hommes, toutes les femmes du Prophète ainsi que les autres dames
vinrent féliciter `Ali A la fin de cette cérémonie d'installation, le célèbre
verset suivant du Coran fut révélé au Prophète : "Aujourd'hui, j'ai
perfectionné votre religion et j'ai parachevé Ma grâce sur vous; j'agrée l'Islam
comme étant votre Religion" (Sourate a1-Mâ'idah, verset 3). Le prophète se
prosterna en signe de gratitude.
La Signification d'Ahl-ul-Bayt Expliquée
L'expression "ma
progéniture" mentionnée dans l'Adjuration signifie les saintes personnes
désignées par le verset coranique suivant : "(ô Prophète !) Je ne vous
demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre affection envers mes
proches" (Sourate al-Chûrâ. verset 23). A la révélation de ce verset on
avait demandé au Prophète de nommer les personnes dont l'amour était commandé.
IL nomma : `Ali, Fatima, al-Hassan, al-Hussayn. Les gens le soupçonnèrent alors
d'avoir nommé ses chers proches afin qu'ils soient considérés avec la crainte
et le respect dus après sa mort.
C'est à propos de la fidélité, de l'amour et l'obéissance envers ces
personnes-là que les gens seront interrogées le Jour du Jugement, lorsqu'il
sera demandé à chacun comment il s'est conduit envers elles, comment il a
défendu leur cause et comment il a soutenu leurs intérêts.
Ce sont les personnages déclarés purifiés et exempts de toute impureté. Lorsque
le verset coranique : "ô vous, les Gens de la Maison ! Dieu veut seulement
éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement" (Sourate
al-Ahzâb, verset 33) fut révélé au Prophète, il se mit sous un manteau avec
`Ali, Fatima, Hassan et Husayn, et déclara que sa Maison (Famille) consistait
en ces personnes seulement. Um Salma, sa femme, dans la maison de laquelle la
révélation était descendue, lui demanda d'être incluse dans le groupe sous le manteau,
mais elle essuya un refus poli. Depuis ce jour-là ledit groupe reçut le surnom
d'Açhdb a1-Kisb.
Ce sont ces personnes que le Prophète compara au Bateau de Noé, dans lequel
ceux qui avaient embarqué furent sauvés, alors que ceux qui avaient cherché
secours ailleurs que dans ce Bateau furent noyés.
Ces personnes faisaient partie intégrante de la Lumière Céleste dont fut créé
le Prophète.
Ce sont ces personnes pour les actions vertueuses desquelles Mohammad fut
félicité par Allah, et en louange desquelles la sourate al-Dahr fut révélée.
(Dans sa traduction d'Al Coran, Sale fait suivre du commentaire suivant les
versets 5-10 de la Sourate al-Dahr (A1- Insân). La traduction de ces versets
par Sale :
5. Mais les justes boiront à une coupe (de vin), mélangé avec (de l'eau de)
Kawthar,
6. Une fontaine à laquelle boiront les serviteurs de Dieu...
7. Ils tiennent leur promesse, et redoutent un Jour dont le mal sera répandu
très loin.
8. Ils nourrissent le pauvre, l'orphelin et le captif pour l'amour de Dieu, (en
disant) :
9. "Nous vous nourrissons pour plaire à Dieu seul : nous n'attendons de
vous ni récompense ni gratitude;
10. Oui, nous redoutons, de la part de notre Seigneur, un jour menaçant (et)
calamiteux".
La note de Sale, tirée d'A1-Baydhâwi, sur les versets 7-10 : "On relate
que al-Hassan et al-Hussayn, les petits-fils de Mohammad, 6tant à un moment
donné malades tous les deux, le Prophète, entre autres, leur rendit visite. Les
visiteurs demandèrent à `Ali de faire un vœu à Dieu pour la guérison de ses
fils. Sur ce, `Ali, Fatima et Fidhdhah, leur bonne, firent le vœu de jeûner
trois jours si les deux malades allaient mieux. Or, il arriva qu'ils guérirent
effectivement. La promesse fut accomplie avec un tel scrupule que le premier
jour, n ayant pas de provisions à la maison, fut obligé d'emprunter trois
mesures d'orge à un certain Siméon, un Juif de Khaybar. Fatima en moulut une
mesure le même jour et cuisit cinq gâteaux pour le repas. Et alors qu'ils
étaient assis devant ces gâteaux pour rompre leur jeûne après le coucher du
soleil, un pauvre se présenta à eux. Ils lui donnèrent leur pain et passèrent
la nuit sans rien manger, se contentant de boire de l'eau. Le lendemain,
Fatima, cuisit une deuxième mesure pour la même raison, mais un orphelin les
pria de lui donner quelque chose à manger et ils lui offrirent leur repas, et
passèrent une deuxième nuit sans manger. Le troisième jour ils donnèrent tout
leur repas à un captif affamé. A cette occasion Jibrâîl révéla au Prophète la
sourate ci-dessus et informa Mohammad que Dieu le félicitait pour les vertus de
sa famille".
Concernant la promesse de Dieu dans le verset 6, lisez le récit de la
découverte miraculeuse par `Ali d'une fontaine pour l'approvisionnement en eau
de ses armées dans le désert sablonneux de la Mésopotamie, dans le second
volume).
Rien d'étonnant donc à ce que le Prophète ait mis dans la même balance ces
personnalités dépouillées de fautes et de pêchés et le Livre de Dieu - le Coran
- et qu'il ait déclaré les deux Poids aussi lourds l'un que l'autre. `Ali était
le seul homme qui pouvait prétendre à une connaissance minutieuse du Coran. Il
proclama tout haut qu'il invitait tout un chacun à lui demander quand, où et à
quelle occasion chaque verset du Coran avait été révélé au Prophète, et la
fameuse déclaration : "Je suis la Cité du Savoir, `Ali en est la
Porte" ne peut que confirmer cette affirmation de `Ali IL en était de même
pour al-Hassan (Un noble exemple de la générosité d'A1-Hassan et de son ardeur
à satisfaire Dieu en accomplissant toutes les vertus mentionnées dans Ses
commandements, se trouve dans le récit suivant, entre des milliers d'autres
relatifs aux Saints descendants du Prophète: "Un serviteur d'al-Hassan
Fils de `Ali fit tomber sur son maître un plat bouillant alors qu'il s'asseyait
à table. Craignant la colère d'Al Hassan, il tomba sur ses genoux et se mit à
répéter ces mots : "Le Paradis est pour ceux qui refrènent leur
colère". A1-Hassan répondit : "Je ne suis pas en colère".
Le serviteur poursuivit : "Et pour ceux qui pardonnent aux gens".
"Je te pardonne" dit al-Hassan. Le serviteur sembla toutefois décidé
à finir le contenu de quelques versets coraniques en ajoutant : "Car Dieu
aime les bienfaisants". "Puisque c'est ainsi, fit al-Hassan, je
t'affranchis et je te donne quatre cents pièces d'argent". L'esclave
citait les versets 133-134 de la Sourate âle `Imrân : "Hâtez-vous vers le
pardon de votre Seigneur et vers un Jardin large comme les cieux et la terre,
préparé pour ceux qui craignent Dieu; pour ceux qui font l'aumône, dans
l'aisance ou dans la gêne; pour ceux qui maîtrisent leur colère; pour ceux qui
pardonnent aux hommes - Dieu aime ceux qui font le bien"), al- Husayn et
Fatima
Ce sont ces personnes pieuses qui étaient souvent accompagnées par les anges.
Bien que le Prophète eût informé solennellement les gens que la désignation de
`Ali comme "Le Gardien de tous les croyants", était faite sur
Commandement de Dieu, les gens continuèrent à le soupçonner d'avoir attribué à
`Ali cette haute position sans avoir reçu un ordre de Dieu dans ce sens.
Un incident survenu quelque temps après que le Prophète eut fait l'Adjuration
mérite d'être mentionné : un homme nommé Hârith B. No`mân Fihrî (ou Nadhr B.
Hârith selon un autre hadith) refusa de croire le Prophète et le soupçonna
d'avoir fait la proclamation par affection et amour pour `Ali Il alla même
jusqu'à invoquer sérieusement la descente de la colère du Ciel sur lui-même, si
ces soupçons n'étaient pas fondés, prière qui fut rapidement exaucée,
lorsqu'une pierre tomba sur sa tête, le tuant sur-le-champ.
Conclusion en faveur de `Ali tirée de la Parole du Prophète
Le lecteur se rappelle
sans doute les précédentes occasions lors desquelles le Prophète déclara `Ali
son successeur, tout d'abord le jour où il se proclama publiquement Messager de
Dieu en disant : "ô fils de `Abdul-Muttalib ! Dieu n'a jamais envoyé un
Messager sans qu'IL ait désigné en même temps son frère, son héritier et son
successeur parmi ses proches parents"; et ensuite lorsqu'il déclara que
`Ali "est à lui ce que Harûn fut à Mûsâ".
Ces propos du Prophète n'étaient pas une simple opinion personnelle qu'il
exprimait, comme en témoignent ces versets coraniques : "Il ne parle pas
selon son désir; mais exprime les Commandements qui lui sont révélés"
(Sourate al-Najm, 3-4). Cela signifie que lesdits propos étaient conformes aux
Commandements de Dieu. Et cette dernière déclaration faite devant des milliers
de gens était conforme aux précédentes déclarations, qui n'avaient jamais été
retirées ni abrogées pendant une période d'une vingtaine d'années.
Se fondant sur ce qui précède, une grande partie des Musulmans considéra `Ali
comme étant sans aucun doute le successeur choisi et désigné du Prophète depuis
le début de sa mission prophétique. A cette dernière occasion, il eut la
distinction d'être pour les musulmans ce que le Prophète était pour eux : à
savoir que `Ali devait être traité en remplaçant (successeur) du Prophète après
sa mort. Chah Hassan Jaisi, un mystique sunnite a bien expliqué la
signification du terme "Mawlâ" dans sa stance qui peut se traduire
ainsi : "Vous courez ça et là pour chercher le sens de "Mawlâ".
Eh bien ! `Ali est "Mawlâ" dans le même sens que le Prophète est
"Mawlâ".
La distribution du Yémen
Bazhân, le Gouverneur du Yémen, étant
décédé, le Prophète répartit, en l'an onze (en tenant compte que l'année
commence au mois de Mohanam) les nombreuses provinces Hamdân, Marab, Najrân -
qui étaient jusqu'alors unies sous l'autorité de Bazhân, entre les différents
gouverneurs de ce pays. Chahr eut l'autorisation de détenir le gouvernement de
çan`â' et du territoire environnant.
Aswad, l'Imposteur
Aswad, un notable riche et influent, rallia à
sa cause les nobles qui étaient insatisfaits de la répartition du Prophète et
qui avaient chassé ses fonctionnaires, lesquels fuirent et cherchèrent refuge
chez les tribus amies les plus proches. Puis il put soumettre la province de
Najrân. S'étant assuré ainsi un grand nombre de partisans, Aswad se proclama
prophète et marcha sur çan` â', où il défit l'armée de Chahr, tuant ce dernier
et prenant sa veuve comme épouse. De vagues nouvelles d'Aswad parvinrent au
Prophète, lequel envoya des lettres à ses fonctionnaires pour qu'ils déposent
le prétendant. Toutefois Aswad était en train de hâter lui-même sa fin en traitant
avec mépris ses officiers à la bravoure desquels il devait pourtant son succès.
La veuve de Chahr, devenue sa femme, guettait elle aussi l'occasion de venger
son ex-mari. Les fonctionnaires du Prophète engagèrent des négociations avec
les gens mécontents, et il en résulta que l'imposteur Aswad fut tué la veille
du décès du Prophète à Médine.
Musaylamah, l'Imposteur
A peu près à la même époque, Musaylamah,
un chef de Banî Hanîfah, se proclama prophète à Yamâmah, il trompait les gens
et leur récitait des versets en affirmant qu'ils lui avaient été révélés par le
Ciel. Cependant aucun de ces versets ne mérite d'être cité ici. Mais cela ne
l'empêchait pas de prétendre même qu'il était capable de produire des miracles.
L'un de ses miracles consistait à transformer un œuf en un flacon très étroit.
La rumeur de cette imposture parvint à Médine, d'où le Prophète lui envoya une
lettre lui rappelant son serment d'allégeance et lui ordonnant d'adhérer
sincèrement à l'Islam. Musaylamah, dans sa réponse à cette lettre, tendait à
affirmer que lui aussi était Prophète comme Mohammad et il lui demandait donc
de partager la terre avec lui. Le Prophète, après réception de cette réponse
insolente, lui écrivit : "J'ai reçu ta lettre avec ses mensonges et
inventions contre Dieu. En réalité la terre appartient à Dieu. IL en fait
hériter qui IL veut parmi Ses serviteurs. Que la paix soit sur celui qui suit
le droit chemin". La rébellion de Musaylamah sera étouffée à l'époque du
Calife Abû Bakr.
Tulayhah l'Imposteur
Un autre imposteur nommé Tulayhah un chef de
Bani Asad, se proclama lui aussi prophète, à Najd. C'était un guerrier d'une
certaine renommée. Après la mort du Prophète, il se révolta ouvertement contre
l'Islam. IL fut défait et soumis à l'époque du Calife `Omar.
L'Ordre de l'Expédition vers la Syrie
Vers la mi-?afar de l'an 12 (calculé en tenant compte qu'il commence au
mois de Moharrem) un lundi, le Prophète ordonna à ses partisans de faire de
rapides préparatifs en vue d'une expédition contre les habitants de Mota, sur
le territoire romain, pour venger les courageux soldats musulmans qui y étaient
tombés en martyrs, dans une récente escarmouche. Le lendemain (mardi), il
désigna un homme, nommé Osâmah, pour le commandement de l'armée. Osâmah était
le fils de Zayd, l'esclave affranchi du Prophète, tué à Mota, et il n'avait que
dix-sept ou dix-huit ans. Le Prophète demanda à Osâmah de se dépêcher afin
qu'aucune information sur cette expédition ne parvienne à l'ennemi et que la
surprise fût totale. "Surprends-le, lui dit-il et si le Seigneur t accorde
la victoire, reviens ici sans délai".
Le mercredi, une violente attaque de mal de tête et de fièvre s'empara du
Prophète, mais le lendemain matin (jeudi), il se trouva suffisamment rétabli
pour préparer un drapeau de ses propres mains, et il le remit à Osâmah, comme
drapeau de l'armée. Le camp fut ensuite installé à Jorf, à cinq kilomètres de
Médine, sur la route de la Syrie. Le Prophète ordonna à tous ses partisans à
Médine, sans excepter ni même Abû Bakr, ni `Omar, de le joindre tout de suite.
Seul `Ali, à qui il avait demandé de rester avec lui, en était excepté.
Prédiction concernant 'aicha
La maladie du Prophète s'aggravait
entre-temps. Malgré cela, pendant quelques jours de sa maladie, il maintint son
habitude de se rendre dans les maisons de ses femmes à tour de rôle. Un jour,
alors qu'il franchissait la porte de `aicha, il entendit un gémissement :
"Ma tête ! Aïe, ma tête !" Il entra et dit : "`aicha ! C'est
plutôt à moi de crier : "Ma tête ! Ma tête !" Et non à toi".
Mais elle continua à crier : "Ma tête ! Ma tête !" Puis, dans un
effort de tendresse, il lui dit : "Ne désirerais-tu pas, ô `aicha, mourir
pendant que je suis encore vivant, afin que je puisse t'envelopper dans un
drap, prier sur toi et te déposer dans la tombe ?" Là, `aicha dit
malicieusement : "En fait, je peux te comprendre ! Tu veux vivre avec une
autre femme à ma place, après tout ce que tu viens de dire". Le Prophète
sourit à la plaisanterie de `aicha, avec la triste compagnie d'une douleur
aiguë dans sa tête, et partit pour l'appartement de MaymQnah.
Selon un autre récit; `aicha dit : "Chaque fois que le Prophète passait
devant ma porte, il avait l'habitude de me dire quelques mots. Maintenant, il
passe depuis deux jours sans prononcer un seul mot. Aussi ai je demandé à ma
bonne de mettre mon oreiller à la porte. J'y pose ma tête bandée, et lorsque le
Prophète passe par là, il entend mes gémissements et entre pour me parler comme
il le faisait précédemment".
Hélas ! `aicha n'avait pas pu comprendre la situation.
Elle aurait dû trembler en pensant à son sort ainsi prédit indirectement par le
Prophète. Elle savait qu'il n'était pas d'assez bonne humeur pour prononcer de
tels mots par plaisanterie, et que la situation ne prêtait pas à une telle plaisanterie
sinistre avec sa femme bien-aimée qui était encore jeune alors qu'il avait
atteint, lui, l'âge avancé de soixante-trois ans, pas du tout inconscient des
prémonitions de sa fin, et souffrant gravement de maux de tête et de fièvre.
La prédiction se réalisera quelques quarante ans plus tard, lorsque, à l'époque
de Mo`âwiyeh, `aicha sera enterrée vivante. Elle n'aura pour elle ni toilette
mortuaire, ni drap pour l'envelopper, ni cercueil, ni prière sur son âme. Dans
son "History of Saracens" (p. 375), Simon Ockley, citant une note de
Price, écrit : "Selon un récit, `aicha fut assassinée sous le gouvernement
de Mu`âwiyeh"; et de donner ces détails concernant cette affaire :
"`aicha ayant résolument et avec affront refusé de prêter allégeance à
Yazîd, Mu`âwiyeh la convoqua pour un entretien. IL avait fait préparer un puits
ou un trou très profond dans la partie de la pièce réservée à sa réception, et
il en fit couvrir l'orifice avec des branches et des nattes de paille. Une
chaise fut placée au-dessus de l'endroit fatal. Lorsque `aicha fut conduite à
son siège, elle s'enfonça dans une nuit éternelle.
L'orifice du trou fut immédiatement rebouché avec des pierres et du
mortier". Ainsi, `aicha fut enterrée sans faste tout comme elle s'était
mariée sans faste.
La Dernière Maladie du Prophète
La fièvre du Prophète revint à la charge dans la maison de Maymûnah, en
s'aggravant et avec des accès occasionnels d'évanouissement. Toutes ses femmes
et tous ses parents se rassemblèrent pour le voir. On lui conseilla de ne plus
se déranger pour rendre visite à tour de rôle à toutes ses femmes, comme il le
désirait, et de rester tranquille dans un même endroit pendant sa maladie. La
maison de aicha fut proposée et admise à ce propos, d'une façon unanime. Le
Prophète, la tête bandée et les vêtements mis hâtivement autour de son corps,
fut conduit à la demeure de aicha, soutenu par al-Fadhl, le fils d'al-`Abbâs d'un côté, par `Ali son cousin et fils adoptif
de l'autre. Selon le récit fait par aicha, celle-ci affirme que le Prophète
était soutenu d'un c6té par al-Fadhl, de l'autre par une autre personne. Elle
répugnait à citer le nom de `Ali, en raison du sentiment d'inimitié qu'elle
éprouvait pour lui.
Aicha Espionne les Mouvements du Prophète
Une nuit, alors qu'il se
trouvait dans la maison deaicha, le Prophète se leva doucement de son lit et
sortit dehors. aicha pensa qu'il allait chez une autre
femme et le suivit à pas de loup jusqu'à ce qu'il arrivât au cimetière de Baqî`
où il pria pour le pardon de ceux qui y reposaient. Avant qu'il ne retournât,
elle se hâta vers sa maison, où tout de suite après le Prophète arriva. IL
devina ce qu'elle avait fait et l'interrogea. aicha
n'avait d'autre solution que d'avouer. IL lui dit : "Tu m'as soupçonné
d'être allé chez une autre femme alors que je me suis rendu au cimetière par
obéissance au Commandement d'Allah". Selon un autre récit, le Prophète fut
suivi par Borayah, la bonne, envoyée par aicha pour surveiller le Prophète.
Selon une troisième version de ce fait, c'est Abû Râfi`, le serviteur du
Prophète qui l'accompagna. Un quatrième récit affirme que c'est Abû Muwayhebah
qui alla avec lui.
Hâter l'Expédition vers la Syrie
Bien que la maladie du Prophète
s'aggravât de jour en jour, elle ne le confina toutefois pas totalement à la maison.
Il maintint l'habitude d'aller chaque jour au Masdjid par la porte de son
appartement donnant sur la cour, pour diriger la prière. Une semaine après
avoir appelé ses hommes à préparer l'expédition vers la Syrie, il s'aperçut
qu'ils ne s'empressaient pas d'aller au camp de rassemblement à Jorf. Il était
en colère d'entendre les gens dire : "Il choisit un adolescent pour
commander le chef des Muhâjirin". Un jour, après la prière, il s'assit sur
la chaire, la tête toujours bandée avec une serviette, et s'adressa ainsi à
l'assistance : "ô vous les hommes ! Qu'est-ce que cela veut dire ? On dit
que certains d'entre vous grognent contre le fait que j'aie nommé Osâmah pour
le commandement de l'expédition vers la Syrie. Si vous me reprochez maintenant
cette nomination, désormais vous me blâmerez aussi pour la nomination de son
père, Zayd. Je voudrais que vous le traitiez bien, car il est l'un des
meilleurs d'entre vous. Maudit soit celui qui s'abstient de rejoindre
l'armée". IL demanda ensuite que l'expédition fasse mouvement le plus tôt
possible, et quittant la chaire, il rentra chez lui.
Avertissement aux Muhâjirîn et aux Ançâr
Un autre jour, toujours
après la prière, il dit à l'assemblée : "Le Seigneur a donné d Son
serviteur le choix de continuer dans cette vie, alors qu'elle est pour lui
ténèbres. Quant à moi, j'ai choisi l'autre vie. Tous les autres Prophètes
moururent avant moi. Vous ne devriez pas vous attendre à ce que je vive
éternellement". Après un moment de silence, il poursuivit : "Vous 1es
Ançâr ! Traitez bien ceux à qui vous avez donné refuge. Et vous les Muhdjirîn !
Les Ançàr me sont sûrement chers, car c'est parmi eux que j'ai trouvé refuge.
Honorez-les donc et traitez-les bien". Puis, il récita la Sourate al-`Açr
: "Par le temps ! Oui, l'homme est en perdition, sauf ceux qui croient;
ceux qui accomplissent des œuvres bonnes; ceux qui se recommandent mutuellement
1a Vérité, ceux qui se recommandent mutuellement la patience", et le
verset 24 de la Sourate Mohammad : "Que peut-on attendre de vous, si vous
déteniez l'autorité, sinon semer la corruption sur la terre et rompre vos liens
de parenté". IL mit ainsi en garde ses Compagnons contre leurs desseins
malicieux.
De l'Or Destiné à l'Aumône
Un jour, le Prophète interrogea aicha
sur l'or qu'il lui avait confié pour qu'elle le gardât. IL s'agissait de sept
dinars, le reliquat d'une somme qu'il avait reçue pour la distribuer comme
aum6ne. aicha ayant répondu qu'elle l'avait chez elle,
il lui demanda de le distribuer parmi les pauvres. Puis il tomba dans un état
de semi inconscience. Peu après, lorsqu'il reprit connaissance, il demanda
encore à aicha d'offrir l'or en charité. IL réitéra sa demande une troisième
fois mais vainement. A la fin il lui reprit l'argent et le confia à `Ali qui le
distribua tout de suite aux familles pauvres.
Le Prophète Empêché de Transcrire sa Volonté
Le Jeudi précédant sa
mort, et alors que beaucoup de ses principaux Compagnons étaient présents dans
la chambre, le Prophète, étendu sur son lit, demanda qu'on lui apportât ce
qu'il fallait pour écrire quelque chose : "Apportez-moi du papier et de
l'encre afin que je puisse consigner pour vous un document qui vous évitera de
retomber dans 1'erreur". `Omar s'interposa immédiatement ainsi :
"L'homme est en délire. Le Livre de Dieu (Une grande partie des Musulmans
considère cette phrase de Omar comme un geste de séparation de l'orthodoxie
établie par le Prophète qui avait ordonné à tout le monde à suivre le Coran et
sa Famille, en déclarant : "Je vous laisse deux grands Préceptes dont
chacun dépasse l'autre en grandeur : le Livre de Dieu et ma Famille. Ils ne se
sépareront pas jusqu'à ce qu'ils me rencontrent au Paradis") nous
suffit". Quelques-uns parmi l'assistance dirent qu'il fallait apporter le
nécessaire pour écrire; d'autres se rangèrent du côté de `Omar. La discussion
s'anima et des voix s'élevèrent très haut pour contrarier le Prophète. Les
dames derrière les rideaux voulurent fournir le matériel de l'écriture mais
`Omar les rabroua : "Silence !
dit-il. Vous êtes comme les femmes de l'histoire de Joseph. Lorsque votre
maître tombe malade, vous fondez en larmes et dès qu'il va un peu mieux, vous
vous mettez à faire des taquineries". Ayant entendu ces propos, le
Prophète dit : "Ne les grondez pas : Elles valent sûrement beaucoup mieux
que vous cependant". Maintenant quelques personnes se mirent à demander au
Prophète ce qu'il désirait enregistrer. Mais le Prophète récita sur un ton de
colère le verset 2 de la sourate al-Hujurât (IL est dit que ce verset fut
descendu à la suite d'une dispute entre Abû Bala et Omar concernant la
nomination du gouverneur d'une ville, au cours de laquelle ils élevèrent la
voix si haut en présence du Prophète qu'on pensa qu'il convenait d'interdire de
telles indécences dans l'avenir (Sale). Le non-respect de ce Commandement
conduit le Prophète à rappeler l'avertissement à cette occasion) (" ô vous
les croyants ! N'élevez pas la voix au-dessus de celle du Prophète. Ne lui
adressez pas la parole d voix haute, comme vous le faites entre vous, de crainte
que vos œuvres ne soient vaines, sans que vous vous en doutiez"). Et dit :
"Allez-vous en ! Laissez-moi seul ! Car ma condition présente est
meilleure que celle à laquelle vous m'appelez". Après avoir marqué une
pause, il poursuivit : "Mais faites attention aux trois injonctions
suivantes : un, chassez tout Infidèle de la Péninsule; deux, recevez avec
hospitalité les délégations et offrez-leur le repas avec largesse, de la même
façon que je le faisais". Quant à la troisième injonction, on dit qu'elle
a été oubliée par le narrateur ou que sa mention a été omise.
Ibn `Abbâs se lamenta sur l'irréparable perte subie par les Musulmans ce Jeudi,
par suite de l'empêchement du Prophète d'écrire ce qu'il voulait pour la
guidance de ses adeptes. Se rappelant cet événement, il pleura jusqu'à ce que
ses joues et sa barbe fussent mouillées par ses lamies.
La maladie du Prophète s'aggravait chaque jour un peu plus et il en était très
conscient. L'expédition de Syrie le préoccupait cependant sérieusement. Il
continua à dire à ceux qui l'entouraient : "Envoyez rapidement 1'armée
d'Osâmah".
Abû Bakr Conduit la Prière
C'est un fait admis que jusqu'au soir
du Jeudi précédant son décès, le Prophète continua à aller au Masjid pour
diriger les prières à toutes les occasions. Mais la nuit de ce Jeudi-là, on dit
qu'il ne put présider à la congrégation.
IL y a beaucoup de hadiths qui affirment que c'est Abû Bakr qui conduisit la
prière de nuit ce jour-là. On dit qu'à dix-sept reprises, le Prophète
recommençant à faire la prière de la nuit du Jeudi précédant sa mort, et ne
pouvant pas présider à la congrégation au Masdjid, commanda à Abû Bakr de
diriger la prière. IL est admis également que le matin du jour de sa mort, le
Prophète alla au Masdjid, s'assit à côté d'Abû Bakr qui présida à l'assemblée
et que lorsque les prières prirent fin, le Prophète fit un sermon du haut de la
chaire avec une voix si puissante que sa portée dépassa de très loin les portes
extérieures du Masdjid
Voici une tradition concernant ce fait: "A l'heure de la prière de nuit du
Jeudi, le Prophète donna l'ordre de demander à Abû Bakr de diriger les prières.
aicha dit alors : "ô Prophète ! Abû Bakr a le
cœur fragile. Ordonne plutôt que `Omar dirige les prières". Le Prophète
consentit à cette demande, mais `Omar en recevant l'ordre du prophète objecta
qu'il ne pouvait pas remplacer Abû Bakr tant qu'il était présent. Finalement ce
fut Abti Bakr qui dirigea les prières. Dans l'intervalle, le Prophète se
sentant suffisamment rétabli, vint au Masdjid Abû Bakr ayant vu le Prophète
arriver, s'apprêta à regagner sa place dans l'assemblée, pour laisser le lieu
libre pour le Prophète. Mais ce dernier le retint par ses vêtements et lui
ordonna de rester là où il était et il prit place à côté de lui, et se mit à
réciter alors qu'Abû Bakr dirigeait la prière".
Ibn Khaldûn dit qu'à dix-sept reprises le Prophète dirigea de la même manière
les prières d'Abû Bakr en étant assis à côté de lui alors que la congrégation
était dirigée par ce dernier.
Selon une autre tradition, le Prophète avait ordonné à `Abdullah Ibn Zam`ah de
demander aux membres de la congrégation de lire eux-mêmes les récitations des
prières. Alors que `Abdullah se dirigeait vers le Masdjid, `Omar fut le premier
à le rencontrer. Aussi lui demanda-t-il de diriger les prières. `Omar se mit
alors debout et de sa voix puissante il commença à réciter la formule
préparatoire à la prière, "Allâhu Akbar". Le Prophète entendant la
voix de `Omar depuis son appartement s'écria : "Non ! Non ! Ne laissez
personne d'autre qu'Abû Bakr diriger les prières". `Omar se retira et
désapprouva la conduite de Zam`ah. Celui-ci reconnut alors que le Prophète ne
lui avait nommé aucune personne en particulier pour conduire les prières.
Une troisième tradition affirme : "Lorsque l'heure de la prière en
assemblée fut arrivée, le Prophète demanda de l'eau pour faire ses ablutions.
Mais essayant de se lever, ses forces le trahirent au point qu'il commanda
qu'Abû Bakr récite les prières dans la congrégation. Et ayant donné cet ordre,
il s'évanouit. Dès qu'il reprit connaissance, il demanda si Abû Bakr avait bien
reçu son ordre. aicha répondit qu'Abû Bakr avait le cœur tendre, qu'il
pleurerait et que les gens entendraient difficilement sa voix; bref, qu'Omar
conviendrait mieux, s'il recevait l'ordre de diriger les prières. Mais le
Prophète réitéra l'ordre qu'Abû Bakr récite les prières à la congrégation. aicha recommanda encore `Omar pour cette tâche, mais le
Prophète voulait que personne d'autre qu'Abû Bakr ne fasse les récitations.
Ensuite, sur l'insistance de aicha, on exhorta le Prophète à autoriser `Omar à
présider à la congrégation. Contrarié et irrité, le Prophète s'exclama :
"Vraiment vous êtes pareils aux femmes stupides de l'histoire de Joseph !
Faites exécuter tout de suite l'ordre que j'ai donné". L'ordre fut donné
et Abû Bakr se mit à réciter le Takbîr. Dans l'intervalle, le Prophète ayant
récupéré ses forces, était venu au Masdjid, soutenu par `Ali et `Abbâs. Lorsque
Abû Bakr entendit le bruissement des vêtements du Prophète, il s'apprêta à
revenir en arrière pour se ranger parmi la congrégation, mais le Prophète lui
ordonna de rester à sa place et il s'assit à côté de lui. Ainsi, dans la
prière, Abû Bakr fut dirigé par le Prophète et la congrégation par Abû Bakr.
Selon une tradition, Hafçah avait donné l'ordre à Bilâl de faire en sorte que
son père (`Omar) dirigeât les prières publiques. A la suite de quoi, Mohammad
la réprimanda et dit : "Elle est comme les femmes de l'histoire de
Joseph". Et d'ajouter : "Dis à Abû Bakr de diriger les prières, car
vraiment, si je n'en fais pas mon député, les gens ne lui obéiront pas (K.
Wâqidî, p.145, cité par Muir, Vol. IV, p. 266).
"On dit qu'Abû Bakr dirigea les prières pendant trois jours avant le décès
du Prophète. Selon une autre tradition, il dirigea les prières à dix-sept
occasions, ce qui équivaudrait à trois jours et une partie du quatrième"
(K. Wâqidî, p.145, cité par W. Muir, Vol. IV, p. 264).
Il ressort des différentes traditions précitées que le Prophète sortit jusqu'au
dernier jour de sa vie au Masdjid et dirigea lui-même les prières. IL est
raisonnable aussi de penser, que le Prophète ayant déjà donné l'ordre à Abû
Bakr de partir avec l'armée de Osâmah et invoqué la malédiction contre qui
conque négligerait d'exécuter l'ordre de rejoindre l'armée n'eût pas pu en même
temps lui donner l'ordre de présider aux Prières Publiques à Médine - ce qui
aurait supposé qu'Abû Bakr se fût trouvé à Médine, contrairement à son ordre
précédent qu'il ne retira pas jusqu'à sa mort.
On dit que le droit de présider à une prière publique était toujours reconnu
comme le signe manifeste du chef du pouvoir séculier. Si Abû Bakr avait été
vraiment désigné pour présider aux Prières Publiques, les Ançâr qu'on prétend
s'être rassemblés à Saqîfah pour choisir un Calife alors que le corps du
Prophète n'avait encore été ni lavé ni enseveli, n'auraient pas osé
entreprendre si hâtivement cette initiative en infraction avec un si récent
ordre du Prophète, négligeant à ce point le fait que la prétendue désignation
d'Abû Bakr pour diriger les prières aurait signifié qu'il avait été investi de
l'Autorité Suprême.
Une grande partie des Musulmans infèrent donc d'une manière probante que
l'imamat d'Abû Bakr fut imaginé après coup afin de justifier son accession au
Pouvoir Suprême après la mort du Prophète.
Un autre jour, le Prophète s'adressa au peuple, après les prières, dans les
termes suivants : "Frères ! Si j'ai causé injustement à quiconque d'entre
vous un mal, je soumets mes épaules d sa vengeance. Si j'ai calomnié la réputation
de quiconque d'entre vous, qu'il vienne relever mes fautes devant l'assemblée.
Si je dois quoi que ce soit à quiconque, qu'il s'avance pour me réclamer son
dû, le peu que je possède servira d m'acquitter. Je préfère subir un affront
dans ce monde plutôt que dans l'autre". Et le Prophète d'ajouter :
"Je n'ai rendu Iégal que ce que Dieu avait rendu légal, et je n'ai
interdit que ce que Dieu avait prohibé".
Un homme sortit des rangs de l'assistance et réclama trois dirhams qui lui
furent payés tout de suite. Après quoi, le Prophète rentra à la maison.
Dans la nuit du Samedi, la maladie du Prophète prit un tournant sérieux, et la
fièvre, dit-on, ne diminua pas jusqu'au Dimanche soir. Dimanche, Osâmah sortit
de son camp pour recevoir les bénédictions du Prophète avant son départ pour la
Syrie, mais au moment de sa visite le Prophète était inconscient et évanoui.
Osâmah lui parla, mais le Prophète ne lui répondit que par un mouvement de la
main qu'Osâmah prit entre les siennes. Puis baisant la main et le front du
Prophète, Osâmah retourna à son camp.
La Dernière Prière et le Dernier Sermon du Prophète dans son Masdjid
Tôt le lundi matin (le
jour de Sa mort), le Prophète, toujours la tête bandée, sortit au Masdjid,
soutenu par deux hommes. Après les prières, il fit un court sermon, d'une voix
qu'on entendait au-delà des portes extérieures du Masdjid, lequel était
inhabituellement rempli par les gens anxieux qui étaient venus s'enquérir de
son état après la crise de la nuit précédente. Dans son sermon, le Prophète dit
que les esprits malfaisants étaient proches et que la plus noire partie d'une
nuit noire et tempétueuse s'approchait. A la fin du sermon, Abû Bakr dit :
"? Prophète ! Par la Grâce de Dieu, tu es mieux aujourd'hui !" Osâmah
était lui aussi présent, pour recevoir les bénédictions du Prophète qui lui dit
: "Dépêche-toi avec ton armée; que la bénédiction de Dieu soit avec
toi". Osâmah retourna au camp et donna l'ordre du départ le même jour.
Abti Bakr revint chez lui à al-Souh.
La Mort du Prophète
Le Prophète regagna sa maison et, exténué, se
jeta sur son lit. Ses forces le lâchèrent rapidement.
IL appela toutes ses femmes près de lui et leur donna les instructions
nécessaires en leur ordonnant de rester tranquilles dans leurs maisons et de ne
pas se montrer dans un état de l'Epoque de l'Ignorance (Sourate al-Ahzâb,
verset 33). Fatima, sa fille bien-aimée pleurait. Il l'appela, la fit asseoir à
c6té de lui et chuchota quelques mots dans son oreille. Elle fondit en larmes.
Le Prophète glissa encore quelques mots dans son oreille et essuya ses larmes
avec ses mains. Elle parut alors réconfortée et sourit. Puis il appela
al-Hassan et al-Hussayn, ses deux fils chéris qu'il n'avait cessé de caresser
dans son giron depuis des années, voulant les embrasser pour la dernière fois.
Al-HasAl Hassan Son visage sur celui du Prophète et al-Hussayn se jeta sur sa
poitrine. Chacun d'eux se mit à sangloter et à crier avec une telle amertume
que toute l'assistance vit leurs larmes perler dans leurs yeux.
Le Prophète les étreignit et les embrassa avec beaucoup d'affection et ordonna
à toutes les personnes présentes de les traiter, ainsi que leur mère avec grand
amour et respect, exactement comme il les traitait lui-même (le Prophète avait
l'habitude de se lever et de faire un ou deux pas en direction de Fatima chaque
fois qu'il la voyait venir vers lui. Il l'accueillait toujours avec une joie
manifeste. Puis baisant sa main, il la faisait asseoir à sa propre place).
Ensuite, il appela `Ali qui prit place près du lit.
Le Prophète lui ordonna de rendre la somme qu'il avait empruntée à un certain
Juif pour couvrir les frais de l'expédition d'Osâmah, et lui enjoignit
d'endurer avec patience et résignation les troubles auxquels il serait
confronté après sa mort. IL lui demanda de rester patiemment sur son droit
chemin menant à l'autre monde, lorsqu'il constaterait que les gens se
trouveraient sur celui menant vers le monde d'ici-bas.
Le Prophète prit la tête de `Ali sous son manteau qui les couvrit tous deux, et
ce jusqu'à ce que `Ali ait sorti sa tête pour annoncer la mort du Messager de
Dieu.
Ibn Sa`d et al-Hâkim ont noté que le Prophète avait rendu le dernier soupir, sa
tête dans le giron de `Ali (Madârij al-Nubuwwah).
Les derniers mots prononcés par le Prophète, selon `Ali furent : "La
compagnie bénie dans 1e Ciel. Les prières", après quoi il s'est étiré
doucement, et puis tout ont été finis.
Que la paix éternelle soit sur lui et sur les membres de sa famille qui se sont
sacrifiés pour la cause de l'Islam et qui nous ont dirigés sur le droit chemin.
Fatima, se frappant le visage et se lamentant d'amertume rejoignit les autres
femmes qui gémissaient bruyamment. C'était à peine midi passé, le Lundi 2 Rabî`
I de l'an onze (calculé en commençant par le mois de Moharrem), que le Prophète
rendit l'âme, à l'âge de soixante-trois ans.
Les autres dates de la mort du Prophète, signalées par d'autres sources sont le
28 ?afar et le 12 Rabî`I. Le jour de son décès retenu unanimement est cependant
un lundi.
Selon une tradition, avant la mort du Prophète, quelqu'un avait demandé la
permission de lui rendre visite, alors qu'il se trouvait dans un état
d'inconscience.
Fatima répondit au visiteur que le moment ne convenait pas à une telle
intrusion. Sans prêter attention à la réponse, le visiteur avait demandé encore
la permission de se rendre auprès du Prophète, et Fatima lui répondit de la
même façon. Il réitéra sa demande une troisième fois sur un ton si horrible que
Fatima en fut terrifiée. Jibrîl (l'ange Gabriel) qui était descendu en ce
moment-là pour visiter le Prophète dit à ce dernier : "? Prophète ! C'est
l'ange de la Mort.
IL te demande la permission d'entrer. Jamais auparavant, il n'a demandé la
permission à aucun homme, et jamais par la suite il ne fera preuve d'une telle
sollicitude envers aucun autre". Le Prophète demanda alors à Fatima de le
laisser entrer.
L'ange de la Mort entra et s'arrêtant devant le Prophète, dit : "ô
Prophète du Seigneur ! Dieu m'a envoyé à toi et m'a donné l'ordre d'agir selon
ton désir. Ordonne-moi d'arracher ton âme, je le ferai; ou bien ordonne-moi de
la laisser, et je t'obéirai". Alors, Jibrîl s'interposa : "? Ahmad !
Le Seigneur te désire (auprès de LUI)". "Vas-y donc, dit le Prophète
à l'ange de la Mort, et fais ton travail". Jibrîl fit ses adieux au
Prophète dans ces termes : "Que la paix soit sur toi ? Prophète du
Seigneur ! Ma descente sur terre se termine avec toi". Le Prophète en
décida ainsi et un gémissement de voix céleste s'éleva du convoi funèbre
invisible.
La nouvelle de la mort du Prophète se répandit vite dans toute la ville de
Médine et les gens affluèrent vers le Masdjid de toutes parts pour savoir la
vérité. Abû Bakr se trouvait dans sa maison, à al-Sonh dans la banlieue de
Médine. aicha envoya Salim B. Abid pour le chercher
tout de suite.
Omar Joue une Scène Bizarre
Entre-temps une scène bizarre se
jouait dans le Masdjid En effet, à peine après la mort du Prophète, `Omar entra
dans l'appartement du Prophète et enlevant le drap qui couvrait son corps,
regarda fixement les traits du Prophète, lequel semblait tombé dans un sommeil
paisible. Remettant doucement la couverture sur le corps, il s'exclama :
"le Prophète n'est pas mort Il est parti auprès de Son Seigneur, comme
l'avait fait avant lui Mûsà, pour s'absenter pendant quarante jours.
Il retournera parmi nous encore". Brandissant son épée, il s'écria :
"Je couperai la tête de quiconque oserait dire que le Prophète est
mort". Alors que `Omar haranguait les gens de cette façon, Abû Bakr
apparut.
IL écouta `Omar pendant un moment, puis emprunta la porte de l'appartement de
aicha, où il enleva à son tour le drap couvrant le corps du Prophète, se pencha
sur lui et l'embrassa sur le front. Puis en posant la tête sur ses mains, il la
leva légèrement et scruta les traits du visage minutieusement. Puis, reposant
la tête doucement sur l'oreiller, il s'exclama: "Oui, doux tu étais dans
la vie et doux tu es dans la mort. Hélas mon maître ! Tu es effectivement
mort". Recouvrant le corps, il s'avança et se dirigea tout de suite vers l'endroit
où `Omar brandissait son épée et haranguait les gens. "Calme-toi `Omar !
Assieds-toi !" s'écria-t-il. Mais `Omar ne l'écouta pas.
IL se tourna alors vers l'assistance et dit : "Avez-vous déjà oublié le
verset coranique qui avait été révélé au Prophète après le jour d'Ohod
("Mohammad n'est qu'un Prophète; des prophètes sont morts avant lui.
Retourneriez-vous sur vos pas, s'il mourait ou s'il était tué ?", (Sourate
?le `Imrân, verset 144). Et ignorez-vous l'autre verset coranique révélé au
Prophète : "Tu vas sûrement mourir, (? Mohammad) et eux aussi vont
mourir" (Sourate al-Zomar, 30). Et Abû Bakr de poursuivre : "Que
celui qui adore Mohammad sache que Mohammad est vraiment mort, mais que celui
qui adore Dieu sache que Dieu est immortel :
IL est vivant et ne meurt pas". La vérité étant à présent connue,
l'assistance se mit à pleurer à chaudes larmes. On eût dit que les gens
n'avaient jamais eu connaissance auparavant de ces versets coraniques,
puisqu'on dut les leur répéter.
Omar lui-même, en les entendant fut frappé d'horreur. Plus tard il dira
qu'ayant entendu Abû Bakr réciter lesdits versets, il se mit à trembler et
s'écroula, et qu'il sut après avec certitude que le Prophète était vraiment
mon. Om Aymân avait envoyé un messager à son fils Osâmah à Jorf pour l'informer
de la condition critique du Prophète.
Osâmah avait déjà donné l'ordre à l'armée de se mettre immédiatement en marche
et son pied était sur l'étrier lorsque le messager de sa mère arriva. Abasourdi
par la nouvelle, Osâmah dispersa l'armée et retourna à Médine précédé par
Boraydah B. al-Haçib, son porte-drapeau qui se dirigea directement vers le
Masdjid où il planta l'étendard à la porte de la maison dans laquelle le
Prophète était étendu mort.
Peu après ces péripéties, dans l'après-midi, un ami vint précipitamment vers
Abû Bakr et `Omar au Masdjid pour les informer que plusieurs notables de Médine
s'étaient réunis dans Saqîfah Banî Sâ`idah et qu'ils étaient en train d'élire
comme dirigeant Sa`d B. `Obâdah. "Si vous voulez détenir l'Autorité Suprême,
vous n'avez pas un moment à perdre, et vous devez arriver là-bas avant que
l'affaire soit réglée et que l'opposition devienne dangereuse", leur
dit-il. Ayant entendu cette nouvelle, Abû Bakr et `Omar accoururent à Saqîfah
en compagnie d'Abû `Obaydah et de plusieurs autres personnes.
Le Lavage Rituel et l'Enterrement du Prophète.
Entre-temps, `Ali,
ignorant ce qui se tramait à l'extérieur était occupé, à l'intérieur de la
maison, à la préparation du lavage du corps du Prophète, en compagnie de `Abbâs
et de ses deux fils, Fadhl et Qutham, ainsi que d'Osâmah et ?âleh ou Charqân.
Ayant fermé la porte de l'appartement et arraché un rideau d'un drap de tissu
du Yémen, ils y mirent le corps pour le laver.
Ali était la seule personne désignée par le Prophète pour laver son corps
(comme il l'avait d'ailleurs prédit lorsqu'il avait donné le premier bain à
`Ali au moment de sa naissance) puisqu'il avait dit que tout personne autre que
`Ali qui regarderait sa nudité serait aveugle sur-le-champ. Ainsi `Ali lava le corps
et les autres l'aidèrent.
Après le lavage du corps, ils l'amenèrent dehors et ils le revêtirent des
vêtements dans lesquels il était mort. Deux draps de beau tissu blanc furent
enroulés autour du vêtement et au-dessus de tout cela fut posé un drap de tissu
rayé du Yémen. Puis vint le moment de la prière sur le corps.
Tout d'abord les proches parents, suivis par les Partisans et les Compagnons du
Prophète, entrèrent dans la maison par groupes de dix personnes à la fois, et
prièrent sur lui. Le corps resta ainsi jusqu'au moment de l'enterrement.
Les gens tombèrent en désaccord quant au lieu d'enterrement du Prophète. La
question fut tranchée par `Ali qui affirma avoir entendu le Prophète dire que
là où un Prophète meurt il doit être enterré. A Médine, il y avait deux
fossoyeurs, Abû `Obaydah al-Jarrâh qui creusait les tombes des Mecquois et Abû
Talhah Zayd B. Sâhel qui creusait les tombes des Médinois. `Abbâs envoya un
homme pour les chercher tous les deux. Abû `Obaydah n'était pas chez lui, étant
donné qu'il se trouvait avec Abh Bakr et `Omar à Saqîfah, occupé aux questions
du Califat (la succession du Prophète); donc on ne pouvait pas faire appel à
ses services. Abû Talhah vint et creusa le tombeau du Prophète.
L'enterrement eut lieu le mardi dans la nuit, ou le mercredi, t6t le matin. Le
corps fut descendu dans le tombeau par les mêmes proches parents qui l'avaient
lavé et transporté dehors. `Ali fut la dernière personne à quitter l'intérieur
du tombeau. Le Lahad, ou la voûte, une fois refermé, le tombeau fut rempli de
terre arrosée d'un peu d'eau.
Les gens quittèrent alors la tombe et se dirigèrent vers la maison de Fatima
pour la consoler dans son deuil. aicha continua à
vivre dans la chambre contiguë à celle qui abritait le tombeau.
50 Hadiths du Saint Prophète (p.b.l.f)
1- Celui qui dit
"La-Ilaha Illallah" (I1 n'y a point de divinité sinon Dieu) avec
dévouement entrera au Paradis, à condition que son dévouement l'empêche de
commettre ce que Dieu a interdit.
Thwab
Al-A'amal P.24
2- Trois choses sont des choses de bien: la grandeur d'âme, la bienveillance du
langage et la patience dans les difficultés.
Touhaf
Ul-Ucoul.P.l4
3- Il existe deux traits de caractère dont rien n'est plus élevé en bien
qu'eux: la foi en Dieu et le service rendu aux serviteurs de Dieu, et deux
traits de caractère dont rien n'est plus élevé en mal qu'eux: l'association à
Dieu et le mal causé aux serviteurs de Dieu.
Touhaf-Ul-Ucoul
P.3l
4- Si vous croyez avec certitude au bonheur et au malheur de l'au-delà comme
vous croyez à ce bas monde, vous préférerez certainement gagner l'au-delà
Majmou'at
Warram, tome 1, P.134.
5- La pudeur fait partie de la foi.
Ossoul-UI-Kafi,
tome 2,P 106
6- Toute chose a une monture, celle de l'homme, c'est son intelligence.
Bihâr-Ul-Anwwar,
tome l, P.95
7- Dieu n'est vraiment obéi et adoré que par la science; les bienfaits
d'ici-bas et de l'au-delà ne sont vraiment que l'effigie de la science tandis
que le mal d'ici-bas et de l'au-delà ne se gagne qu'avec l'ignorance.
Muchkat-ul
Anwar, P.136
8- Sois savant ou sois étudiant, et prends garde de ne pas être un oisif qui se
hâte derrière ses convoitises.
Muchkat-Ul-Anwar,
P.133
9- Celui qui travaille sans savoir détruit plus qu'il ne construit.
Touhaf-Ul-Ucoul,
P.39
10- Questionnez les savants, conversez avec les sages, et fréquentez .les
indigents.
Muchkat-Ul-Anwar
P.134.Touhaf Ul Ucoul, P.34
11- Il existe trois qualités grâce auxquelles, en rencontrant Dieu (au Jour du
Jugement), le serviteur sera invité à entrer au Paradis par la porte qu'il choisira:
un bon caractère, la crainte de Dieu dans le secret de son cœur et en présence
d'autrui, et le fait de s'abstenir de polémiquer, même quand il a raison.
Ossoul-Ul-Kafi,
tome 2, P.300
12- Suivez la voie de la sincérité, car elle mène au bien et le bien conduit au
Paradis. L'homme franc et soucieux de franchise sera inscrit auprès de Dieu
comme Véridique.
Mas prenez garde au mensonge! Car il conduit à la corruption et la corruption
mène à l'Enfer. Celui qui ment et qui persiste dans le mensonge sera inscrit
auprès de Dieu comme Imposteur.
Nahjoul
Façahat, P.418
13- Le plus proche de moi au Jour du Jugement est le plus véridique parmi vous,
celui qui restitue les dépôts qui lui sont confiés, qui tient ses promesses,
qui a bon caractère et qui est le plus proche des gens par sa bonne humeur.
Al-Hadith
t.l, P.47
14- L'injustice est le fléau du courage, L'orgueil est le fléau du mérite, La
redevance est le fléau du pardon, La vanité est 1e fléau de la beauté, Le
mensonge est le fléau de la parole, L'oubli est le fléau de la science, La
grossièreté est 1e fléau de l'indulgence, Le gaspillage est le fléau de la
générosité, Les passions sont le fléau de la religion.
Nahjoul
Façahat, P.l.
15- Un homme se rendit un jour chez le Prophète de l'Islam (que la bénédiction
de Dieu soit sur lui et sur sa famille), Pour lui demanda de l'exhorter. Le
Prophète lui dit: "Abandonne le mensonge, et arme-toi de sincérité.
Problèmes
moraux et psychologiques P.60
16- Deux des facteurs qui contribuent le plus à aider ma communauté à gagner le
Paradis sont: la crainte de Dieu et leurs bonnes mœurs.
Le
livre d'Akhlaq P.5
17- Le plus pieux des hommes est celui qui dit la vérité, à son avantage comme
à son désavantage!
Nahj-Ul-Façahat,
P.9
18- Avoir mauvais caractère est funeste. Le pire d'entre vous est celui qui a
le plus mauvais caractère.
Nahj-Ul-Façahat,
P.371.
19- Les pieux de ma communauté et moi désavouons l'afféterie.
Livre
Al-Hadith t.l P.59
20- Ne fais jamais le
bien par ostentation, et ne le refuse jamais par honte.
Ossoul
al-Kafi, tome 2,P.231
21- Que celui qui croit en Dieu et au Jour du jugement, tienne donc les
promesses qu'il fait.
Ossoul
al-Kafi, tome 2, p.364.
22- Cherchez la Science, jusqu'en Chine même, car posséder la Science est un
devoir qui incombe à tout musulman.
Nahjul
Façaha p.63
23- Evitez d'être orgueilleux. Quand l'homme se montre trop arrogant, Dieu ne
peut que le compter du nombre des despotes.
Nahjul
Façahat, p.12.
24- Un musulman n'est pas autorisé à se laisser humilier.
Nahjul
Façahat, p.530
25- Prenez garde de la dévotion hypocrite; c'est d'être su envahi de la crainte
de Dieu alors que le cœur n'a aucune crainte.
Touhaf-Ul-Ucoul,
p.48
26- Un Homme se rendit chez le Prophète (saw) et lui demanda: "Se peut-il
qu'un croyant commette l'adultère? "Peut-être", lui répondit le
Prophète; l'homme intérrogea encore: "Se peut-il qu'un croyant se rende
coupable d'un vol? "Peut-être" lui répondit le Prophète.
L'homme dit alors: "ô messager de Dieu! Se peut-il qu'un croyant dise des
mensonges`?" "Non, lui répondit le Prophète, car Dieu (louange à Lui)
dit: "Ne forgent le mensonge, vraiment, que ceux qui ne croient pas aux
signes de Dieu; ce sont eux les menteurs."
Safinat-UI-Bihâr,
ch. le mensonge, p.473.
27- J'ai été missionné pour parachever les nobles fondements de la morale.
Safinat-U!-Bihdr,
p.411
28- Tous les hommes sont les descendants d'Adam, ils ont tous égaux comme les
dents d'un peigne; Pas de supériorité pour un arabe sur un non arabe, ou pour
un blanc sur un noir sinon par la piété.
Al-Hadith
t.l, p.59
29- Gardez-vous de mépriser un musulman car même; plus petit parmi les
musulmans est grand auprès de Dieu.
Majmou'at
Warram, tome 1, p.31.
30- Craignez la malédiction de l'opprimé même si c'est un mécréant car il n'y a
aucun voile devant elle.
Nahjul
Façaha p.10
31- Ne peut-être croyant, celui qui s'endort rassasié tandis que son voisin
dort affamé.
Makarim-Ul
Akhlaq p.134
32- Celui qui n'a pas de pitié pour nos petits et qui n'a pas de respect pour
nos vieillards ne peut faire partie des musulmans.
Majmou'at
Warram, tome l,p.34
33- En Islam celui qui est bienveillant envers son frère et qui le sort de
l'ennui sera sous la protection de Dieu et recevra sa miséricorde tant qu'il
sera au service de son frère.
Al-Hadith,
t.3,p.221
34- Musulman est celui dont les frères n'ont a redouter ni la langue ni les
actes.
Al-mahadjat-Ul baydha t.3,p.358
35- Aime pour ton frère en Islam ce que tu aimes pour toi-même.
Ossoul-ul-Kafi,tome 2,p.170
36- Mon heure arrive d'être rappelé et je devrai répondre à cet appel. Je vous
laisse en souvenir deux "Thaqalayn" (deux poids): le livre de Dieu,
qui est une corde tendue entre le Ciel et la Terre, et ma famille (les gens de
ma maison-Ahl-A1 Bayt). Le Doux et le Bien Informé m'a appris qu'ils ne se sépareront
jamais de moi jusqu'à ce qu'ils me reviennent auprès du Bassin (Bassin: Au
paradis). Veillez donc au comment vous vous y prendrez.
Sahih
Attermuzi t.5,p.329 édition Dar ul Fikr. - Addur ul
manthour du Assa-Youti t.6,p.306. - Assawa-ik ul
mohrikah p.147, édition almohammadi-yah. - Tafsir Ibn Kasir t.4,p.113. - Ossod-ul Gabah d'Ibn ul Athir t.2,p.12. - Kanz-ul ommal t.l p.154,2o
édition. - Khasa-is Amirul mo'minin de Al Nisa'i p.21 édition Attaqadom en
Egypte. - Sahih Moslim t.2,p.362 édition Issa
alholaybi,et t.7,p.122 édition Mohammad Ali Sbayh.
37- Fuyez toute controverse car elle est stérile, elle n'apporte aucun bien, et
déchaîne l'inimitié entre les frères.
Problèmes
moraux et psychologiques p.192
38- I1 est de l'honneur de l'homme de prêter assidûment l'oreille à son frère
quand il lui parle.
Nahj-u1-Façaha,
p.623
39- Durant 40 jours, Dieu acceptera ni prière ni jeûne de quiconque aura médit
d'un musulman, sauf si celui-ci lui pardonne.
Jami-ul
Saàdat t.2,p.304
40- Si dans une assemblée vous êtes témoins d'une médisance contre un homme,
prenez sa défense et manifestez votre désapprobation à la personne médisante,
puis quittez l'assemblée.
Nahj-al-Façaha,
p.48.
41- Quiconque médit d'un musulman au mois de Ramadan ne sera pas récompensé
pour son jeûne.
Jami
ul Saâdat t.2, p.304
42- Quiconque défend, en son absence, l'honneur de son frère de religion, sera
préserver par Dieu du feu de l'Enfer.
Nahj-ul-Façaha,
p.613.
43- La foi est nue; son habit est la piété, sa parure est la pudeur et son
fruit est le savoir.
Al
mahadjat-ul baydha t.2, p.14
44- Le croyant ne se laisse jamais piquer deux fois dans le même trou.
Ossoul-ul-Kafi,
tome 2,p.241
45- La chose licite la plus détestée de Dieu est le divorce.
Nahj-ul
Façaha, p.3
46- ô musulmans! Soyez bons avec vos enfants et donnez leur une bonne
éducation.
Nahj
ul Façaha P.85
47- Craignez Dieu, et soyez équitables avec vos enfants de la même façon que
vous aimez à ce qu'ils vous marquent tous de l'affection.
Nahj-ul-Façaha,
p.8.
48- Donnez une part égale à vos enfants.
Nahj-ul-Façaha,
p.365.
49- Soyez équitables et justes dans les dons que vous faites à vos enfants si
vous voulez qu'ils vous montrent tous la même bonté et la même affection.
Nahj-ul-raçaha,
p.66.
50- ô , enfants d'Abdul Mottaleb, vous ne vous
attirerez jamais les gens avec vos biens. Rencontrez-les plutôt avec gaieté au
visage et bienveillance.
Al
mahadjat ul baydha t.5, p:90
Quelques hadiths
Le Prophète (P) dit :
** "Quatre choses corrompent le coeur et y font pousser l'hypocrisie comme
l'eau fait pousser les plantes: l'écoute des distractions, la vulgarité,
frapper à la porte du Sultan (Pouvoir), la recherche de la chasse".
(Relaté par al-Daylamî dans "Musnad al-Furdaws".)
** "Certes les cœurs ont des rouillures pareilles aux rouillures du
cuivre. Enlevez-les donc par l'istighfâr (la demande de pardon à Allah) et la
récitation du Coran."
NB : "Istighfâr" : dire Astaghfir-ullâhu = Je demande pardon à Allah,
ou je me repens auprès d'Allah. "Uçûl al-Kâfî": 1/41
** "Les actes sont jugés selon les intentions (qui les motivent). L'homme
n'aura que le résultat de son intention. Quiconque aura émigré pour Allah et
Son Prophète, son émigration sera considérée comme telle. Et quiconque aura
émigré pour gagner un bien matériel ou pour s'accoupler avec une femme, son
émigration sera comptée comme telle." "Jâmi' al-Burûjirdî":
1/99, al-Muqaddamât
** "Lorsque Allah veut le bien à un serviteur, il en fait un
auto-prédicateur qui s'ordonne (ce qui est bien) et s'interdit (ce qui est
mal)." Rapporté par al-Daylamî dans "Musnad al-Furdaws"
** "Allah ne regarde pas votre corps ni votre image, mais votre
cœur." Rapporté par Muslim dans son "Sahîh", en rapportant le
témoignage d'Abû Hurayrah.
** "Le vrai aveugle n'est pas celui dont la vue est atteinte de cécité,
mais celui dont la lucidité est aveuglée." Rapporté par al-Bayhaqî.
** "Ton pire ennemi est ton "toi-même" qui habite entre tes deux
côtés." Rapporté par al-Bayhaqî dans "al-Zuhd"
** "O Abû Tharr! Crois-tu que la richesse c'est l'abondance des biens
matériels? Certainement pas. La vraie richesse c'est la richesse du cœur et la
vraie pauvreté c'est la pauvreté"
Couvrir les Défauts d'Autrui
Le Prophète (P) dit :
* Quiconque venait à découvrir un défaut chez son frère Musulman et la garde
pour lui (sans la divulguer à d'autres), Allah voilera ses défauts le Jour de
la Résurrection.
* Quiconque garderait pour lui une turpitude qu'il venait à découvrir chez son
frère Musulman, Allah cachera ses défauts dans la vie d'ici-bas et dans
l'Au-delà.
* Couvre les défauts de tes frères (musulmans), Allah couvrira les tiens.
* Quiconque garde pour lui une turpitude commise par un croyant, aura agi comme
s'il avait fait revivre une fille enterrée vivante.
* Ne recherchez pas les défauts des croyants, car quiconque recherche les
défauts des croyants, Allah recherchera son défaut, et lorsqu'Allah recherche
le défaut de quelqu'un, IL le met à nu, même s'il est à l'intérieur de sa
maison (ou IL jettera l'opprobre sur lui, même ...).
Conjurer la Malfaisance de la Magie
Le Prophète (P) dit :
O 'Alî (Ibn Abî Tâlib)! Quiconque appréhende un magicien ou un diable qu'il
récite ce verset coranique: "Votre Seigneur est Dieu qui a créé les cieux
et la terre en six jours; puis IL s'est assis en Majesté sur le Trône. IL dirige
toute chose avec attention. IL n'y a d'intercesseur qu'avec Sa permission. Tel
est Dieu, votre Seigneur! Adorez-Le donc! Ne réfléchissez-vous pas?"
(Sourate 10, verset 3)
Do'â' lors d'un Enlisement
Le Prophète (P) recommanda à l'Imam Ali (p) :
"ô Ali ! Si tu te trouves dans un enlisement dis : Bism-illâh-ir-Rahmâ-ir-
Rahîm. Lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâh-il-'Aliyy-il-'Adhîm. Allâhumma Iyyâka
na'budu wa Iyyâka nasta'în (Au Nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux. Il
n'y a de force ni de pouvoir en dehors d'Allah, le Sublime, le Très-Haut. O
Allah! C'est Toi que nous adorons, et c'est Toi dont nous implorons secours).
Par ce Do'â' Allah - IL est Sublime - conjure ton épreuve".
La Prière de l'Appel de la Subsistance (rizq)
Un homme est venu voir le Prophète (P) et lui dit: "O Messager d'Allah!
J'ai une famille, je suis endetté et je me bats dans des difficultés.
Apprends-moi donc un do'â' par lequel je prierais Allah - IL est Puissant et
Exalté - de m'accorder les moyens de régler ma dette et de faire vivre ma
famille. Le Prophète (P) lui dit alors:
"O Serviteur d'Allah ('Abdullâh)! Fais soigneusement et à la perfection le
wudhû' (l'ablution), puis accomplis deux rak'ah de Prière, après quoi dis: O
Glorieux! O Un! O Généreux! Je me dirige vers Toi en invoquant Mohammad, Ton
Prophète, le Prophète de la Miséricorde! O Mohammad! O Messager d'Allah! Je me
dirige par Toi (ton intercession) vers Allah, mon Seigneur, ton Seigneur et le
Seigneur de toute chose! Je Te demande, O Allah, de prier sur Mohammad et sur
les membres de sa Famille! Je Te demande aussi une gratification généreuse de
Tes Gratifications, une conquête facile et une large subsistance, par laquelle
j'arrange mes affaires, je règle ma dette et je subviens aux besoins de ma
famille".
Les Pauvres et les Riches
L'Imam al-Sâdiq (p) rapporte le Hadith
suivant du Prophète (P):
"Un jour, des pauvres sont venus se plaindre auprès du Prophète (P) d'être
défavorisés par rapport aux riches en ce qui concerne la bonne action et les
actes de bienfaisance. Ils dirent : "O Messager d'Allah! Les riches
possèdent les moyens d'affranchir (les esclaves), pas nous; ils ont la capacité
d'accomplir le Pèlerinage, pas nous; ils ont de quoi faire l'aumône, pas nous;
ils disposent des équipements nécessaires pour faire le Jihâd, pas nous!"
-Le Prophète (P) leur répondit :
"Dire cent fois Allâhu Akabar (Allah est le plus Grand) vaut mieux que
l'affranchissement de cent âmes, glorifier Allah (dire Subhânallah = Allah soit
glorifié) cent fois vaut mieux que conduire cent bétails de sacrifice (requis
pour le Pèlerinage); réciter cent fois Alhamdu lillâhi Rabb-il-'âlamîn
(louanges à Allah, Seigneur des mondes) vaut mieux que l'offre, pour la Cause
d'Allah, de cent chevaux sellés et chargés de provisions; quiconque récite cent
fois lâ ilâha illallâh (il n'y a de Dieu qu'Allah) aura accompli la meilleure
action du monde, à l'exception de celui qui aurait fait plus
(d'invocation)".
Les riches ayant appris la recommandation du Prophète (P), se mirent à la
suivre. Les pauvres revinrent alors auprès du Prophète (P) et lui dirent: O
Messager d'Allah! Les riches ont appris votre recommandation et l'ont suivie!
(ils conservent donc leur avantage sur nous).
Le Prophète (P) leur répondit :
"C'est une faveur qu'Allah accorde à qui IL veut!".
Le Respect de la Promesse
Le Prophète (P) dit :
-- " La promesse (et donc le rendez-vous) est une dette. Malheur à celui
qui promet sans tenir sa promesse! Malheur à celui qui promet sans tenir sa
promesse! Malheur à celui qui promet sans tenir sa promesse ! " .
"Nahj al-Façâhah": 424
-- " Quiconque d'entre vous fait une promesse, qu'il ne manque pas à sa
parole." Rapporté par al-Hâkim en citant Anas
-- " Le respect de la promesse fait partie de la foi." Rapporté par
al-Hâkim et al-Daylamî en citant Aîchah
-- " Quiconque porte en lui les trois défauts suivants est unHypocrite,
quand bien même il prie, fait le jeûne, accomplit le Pèlerinage majeur (le
Hajj) et le Pèlerinage mineur (la 'Umrah), et se dit Musulman: il ment,
lorsqu'il parle, il manque à sa parole, lorsqu'il promet, il trahit la
confiance, quand on lui confie quelque chose." Rapporté par Abû-l-Chaykh
en citant Anas
Hadiths Kissàh
Origine et Importance de Hadiths Kissàh
Allàh (swt) n'a envoyé
aucun verset du Coran sans raison. Chaque souràt et ayàt a un fondement bien
établi. Ainsi le verset n° 33 du Souràt "Al Ahzàb"(33) est descendu
pour le respect du "Ahl-el-beit" du Saint Prophète (as).
Il faut savoir que le "Ahl-el-beit" du Prophète est composé de nos
Purs Panjétanes : Le Prophète Mohammad (as), son gendre Ali (as), sa fille
Fàtémà (as), et ses deux petits fils Hassan (as) et Houssein (as).-(salawàte)
Le Hadiçe-é-kissàh est rapporté, entre autres, par un célèbre compagnon du
Prophète appelé Hazrat Jàbir ibné Abdoullàh Annssàri qui atteste qu'il a écouté
ce hadiçe de Janàbé Fàtémà (as) , la fille du Prophète.
Hazrat Jabir ibné Abdoullàh Annssàri a vécu jusqu'au temps de notre 5è Imàm
Hazrat Mohammad Bàqir (as). Le Saint Prophète l'avait prédit sa longue vie et
l'avait chargé de transmettre ses "salàmes" à son petit fils Mohammad
Bàqir (as).
Une respectable épouse du Prophète Janàbé Oummé Salmà (as) atteste également
cet événement de la Couverture (Kissàh) pour y avoir été témoin
, mais n'étant pas "Mà'ssoum", n'a pu entrer sous le Kissàh.
Un important hadiçe de notre Saint Prophète dit : " L'exemple de mon
'Ahl-el-beit' est comme l'Arche de Noé (as). Ceux qui y monteront seront
épargnés du déluge (malédiction d'Allàh (swt)), et ceux qui s'en éloigneront
seront noyés". Donc, ceux qui réfuseront de suivre les enseignements de
nos Cinq Panjetanes seront parmi les égarés.
Il est recommandé de réciter tous les jours le Hadiçe-é-kissàh. A défaut, très
recommandé le Jeudi soir.
La récitation repétée du Hadiçe-é-kissàh éloigne les malheurs et apporte du
succès dans la réalisation des voeux -Hàdjates-.
Bismillàhir Rahmànie Rahim
-Rowéya 'ann fàtémataz-zahrâ
salàmoullàhé 'alayhà annahà kàlat dakhala 'alaya abi rassouloullàhé sallallàho
'alayhé wa àléhi fi ba'zil ayàm,
-wakàlali yà fàtémato inni la-adjédo fi badani zou'afann,
-fakoulto laho o'izoka billàhé yà abaté ménaz-zo'afé,
-fakàlali yà fàtémato iytini bil kissâil yamani wa ghattiyni béh,
-kàlat fàtémato salàmoullàhé 'alayhà fa-ataytohou bilkissâé wa ghataytohoubéh,
-fassirto annzoro élayhé wa-ézanw-wadj-hohou yatla'a laho nourann ka-annahoul
kamaro fi laylaté tamàméhi wa kamàléhi,
-kàlat fàtémato salàmoullàhé 'alayhà famà kànat illà sà'atanw waézà béwaladéyal
hassané kad akbal wa kàlas-salàmo alayké yà oummàho,
-fakoulto wa 'alaykas-salàmo yà waladi wa kourrata 'ayni
-fakàla yà oummàho inni ashoummo 'indaké râéhatann tayébatann ka-annahà râéhato
djaddi rassoulillàhé sallallàho alayhé wa-àléhi,
-koulto na'am inna djaddaka nâémoune tahtal késsâé,
-fa-aqbalal hassano nahwal késsâé wakàlssalàmo 'alayka yà djaddàho, assalàmo
'alayka yà rassoulallàhé at-azanoli ann adkhola ma'ak tahta hàzal késsâé,
-kàla wa alaykassalàm yà waladi kad azinto laka,
-fadakhalal hassano alayhissalàmo ma'ahou tahtal késsâé
-kàlat fàtémato salàmollàhé 'alayhà famà kànat illà sa'ataw waézà bé waladayal
houssein, kad akbala wa kàlas-salàmo 'alayké yà oummàho,
-fakoulto wa 'alaykassalàmo yà kourrta 'ayni wa samarato fowàdi,
-fakàla yà oummàho inni ashoummo inndaké ràéhatann tayiébatann ka-ann-hà ràéhato
djaddi rassoulillàhé sallallàho 'alayhé wa àléhi,
-koulto na'am yà bonayià inn djaddaka wa akhàka tahtal késsâé,
-fa-aqbalal housseino 'alayhissalàmo nahwal késsâé wakàla assalàmo 'alayka yà
djaddàho assalàmo 'alayka yà rassoulallàhé at-azanoli ann adkhola ma'aka tahta
hàzal késsâé,
-kàla wa 'alaykassalàm yà waladi kad azinnto laka,
-fadakhalal housseino 'alayhissalàmo ma'aho tahtal késsâé,
-famà kànat illà sa'atanw waézà béabil hasanneiné ali ibné abitàlébine
'alayhissalàm kad aqbal fakàla assalàmo 'alayké yà binnté rassoulillàhé
fakoulto wa 'alaykassalàmo yabna ammé rassoulillàhé,
-fakàla yà fàtémato inni ashoummo inndaké ràéhatann tayiébatann ka-annahà
ràéhato akhi wabné ammi rassoulillàhé koulto na'am hàhowa ma'a waladayka tahtal
késsâé
-fa-aqbal alyioune 'alayhissalàmo nahwal késsâé wakàla assalàmo 'alayka yà
rassouloullàh assalàmo 'alayka yà manikhtàrahoullàh at-azanoli ann adkhola
ma'koum tahta hàzal késsâé,
-fakàla sallallàho 'alayhé wa àléhi wassallam wa 'alaykassalàm yà walyiallàh yà
alyio kad azinnto laka fadkhala alyioune 'alayhissalàmo mà'ahoum tahtal késsâé,
-çoumma akbalat fàtémato salàmoullàhé 'alayihà nahwal késsâé wakàlat assalàmo
'alayka yà abatàho assalàmo 'alayka yà rassoulallàh at-azanoli ann adkhola
ma'akoum tahta hàzal késsâé,
-fakàla wa'alaykissalàmo biz'ati wa yà kourrata 'ayni yà fàtémato kad azinnto
laké fadkhalat fàtémato ma'ahoum tahtal késsâé,
-falammak tamlou djami'ann tahtal késsâé, kàlallàho ta'àlà yà malâékati ! wa
soukkàna samàwàti wa 'izzati wa djalàli, inni mà khalaqto samà'ann
mab-nyiantanw, walà arzann mad-hyi'atanw, walà kamram-monira, walà
shamssam-mozîy'atanw, walà falkayn-yadouro, walà bahreyin-yadjri, walà
foulkayn'yassri illà fi mohabbaté hà-olâ-ïl khamssatil lazinahoum tahtal
késsâé,
-fakàla djibraïlo 'alayhissalàmo yà rabbé wamann tahtal késsâé,
-kàlallàho ta'àlà ahlobaytin-nobouwaté wa mahdanir-réssàlaté, houm fatémato wa
abouhà wa bahlohà wa banouhà -(Allàhoumma sallé alà mohammadinw wa àlé
mohammad)-,
-fakàla djibraïlo yà rabbé at-azanoli ann ahbéta élal arzé lé-akoune ma'ahoum
sàdéssa,
-kàlallàho ta'àlà na'am kad azinnto laka,
-fahabétal amino djibraïlo wa akbal nahwal késsâé wa kàla-assalàmo 'alayka yà
rassoulallàh assalàmo 'alayka yà manikhtarahoullàh, innallàh 'azza wa djalla
youkra-o-kassalàmo wa youkhassoka bit-tahiyaté wal ikràm,
-wa yakoulo laka wa'izzati, wa djalàli, inni mà khalaqto samâ-am-mabniyatanw,
walà arzam-mad-hiyatanw, walà kamram moniranw, walà shamssam môziyatanw walà
falkay-yadouro, walà bahrein-yadjri, walà foulkay-yassri, illà lé adj-lékoum wa
mohabbatékoum,
-wakad azénali ann adkhol ma'akoum tahta hàzal késsâé, fahal ta'azanoli annta
yà rassouloullah,
-kàla na'am kad azinnto laka, fadakhala djibraïlo ma'ahoum tahtal késsâé wa
kàla lahoum innallàh 'azza wa djalla kad awhà élaykoum yakoulo innamà
yoridoullàho léyouz-héba annkomour ridjssa ahlélbeyté wa youtah-hérakoum
tathirà (salawàte)
-fakàla alyioune'alayhissalàmo yà rassoulallàh ! akhbirna màlédjoloussénà hàzà
tahtal késsâé ménal fazlé inndallàhé tabàraka wa ta'àlà,
-fakàla rassouloullàhé sallallàho 'alayhé wa àléhi màzokéra khabarona hàzà fi
mahfélim mimahàfélé ahlil arzé wafihé djam'oune minn shy'aténà wa mohibbinà
illà wanazalta 'alayhémour rahmato wahaffat béhémoul malâékato wastaghférat
lahoum élà aïn-yatafarrako (ilàhy amine)-(salawàte),
-fakàla alyioune 'alayhissalàmo ézanw, wallàhé fouznà wafàzat shy'atona
warabbil ka'abah (ilàhy amine)-(salawàte),
-fakàla rassouloullàhé yà 'alyio wallazi ba'assani bil-haqqé nabiyà wasstafàni
birréssàlaté nadjiyà, màzokér khabaronà hàzà fi mahféline minn mahàfélé ahlil
arzé wafihé djam'oun minn shy'aténa wa mohibbina wafihim mahmoumoune illà
wafarradjallàho hammahou (Ilahy Amine), walà maghmoumoune illà wakashafallàho
ghammahou (Ilahy Amine) walà tà-lébo hàdjatinn illà wakazallàho hàdjatahou
(Ilahy Amine)-(Salawàte),
-fakàla alyioune 'alayhissalàmo ézanw wallàhé fouznà wasso-ïdnà wa kazàléka
shy'atona fàzou wa soédou fiddounya wal àkhérah
Allàhoumma sallé alà Mohammadinw wa àlé Mohammad.
TRADUCTION:
L'Evénement de la Couverture
Au nom de Dieu Le Clément, le
Miséricordieux,
Djanàbé Fàtéma salàmoullàhé alayhà raconte qu'un jour mon honorable père Le
Prophète de Dieu (as) est arrivé chez moi,
et a déclaré : "Que la paix soit sur vous, ô Fàtémà (ahs), je ressens
comme une faiblesse dans mon corps",
je lui ai répondu : "Que la paix soit sur vous, ô mon père et qu'Allah
(swt) vous protège de faiblesse",
il m'a dit: "ô Fàtémà (ahs), je vous prie d'apporter la Couverture
(késsâé) de Yémen et de m'en couvrir",
Fàtéma (ahs) dit que j'ai apporté la Couverture et je l'en ai couvert,
puis, quand j'ai regardé le visage du Prophète, j'ai vu qu'il brillait telle la
pleine lune,
Fàtémà (ahs) dit que mon père se reposait depuis un petit moment que mon fils
Hassan (as) est arrivé et m'a salué,
j'ai répondu en disant :" ô mon fils bien aimé, ô la douceur de mes yeux,
que la paix soit sur vous aussi " ,
il a dit : "ô ma respectable mère, je sens ici un bon parfum, tel le
parfum qui émane de mon grand-père Le Prophète de Dieu (as),
j'ai répondu : " Oui, votre grand-père est en train de se reposer dans
cette Couverture"
puis Hassan (as) s'est approché de la Couverture et dit : "ô mon
grand-père, je vous adresse mes salutations, que la paix soit sur vous , ô
Prophète de Dieu ; me permettez-vous que je vienne vous joindre dans cette
Couverture ?
Le Prophète a répondu : "Que la paix soit sur vous aussi ; oui vous pouvez
me joindre",
puis Hassan (as) est entré dans la Couverture,
Fàtéma (ahs) dit : " Un petit moment plus tard, mon fils Houssein (as) est
arrivé et m'a adressé ses salutations " , je lui ai répondu : "Que la
paix soit sur vous aussi, ô la douceur de mes yeux et le bonheur de mon coeur,
puis il m'a dit : "ô ma respectable mère, je sens ici un bon parfum, tel
le parfum qui émane de mon grand-père Le Prophète de Dieu (as), j'ai répondu :
" Oui, mon fils, oui, ce parfum est celui de votre grand-père. Lui et
votre frère sont dans cette Couverture"
puis Houssein (as) s'est approché de la Couverture et dit : "ô mon
grand-père, ô Prophète de Dieu que la paix soit sur vous ; me permettez-vous
que je vienne vous joindre dans cette Couverture ?
Le Prophète a répondu : "Que la paix soit sur vous aussi, ô mon fils, oui
vous pouvez nous joindre,
puis Houssein (as) est entré dans la Couverture,
après qu'un petit moment soit écoulé, le père de Hassanein (Hassan et Houssein
(as)), Ali ibné Abi Talib (as) est arrivé en disant : "ô fille du
Prophète, que la paix soit sur vous". J'ai répondu : "ô fils de
l'oncle du Prophète, cousin du Prophète, que la paix soit sur vous
également",
puis il a dit : "ô Fàtéma (ahs), je sens ici un pur et bon parfum, tel le
parfum qui émane de mon cousin, fils de mon oncle, Le Prophète de Dieu (as).
J'ai répondu : " Oui, Lui et vos deux enfants sont dans cette Couverture",
puis Ali (as) s'est approché de la Couverture et dit : "ô Prophète de
Dieu, ô Bien Aimé d'Allàh, que la paix soit sur vous. Puis-je vous joindre dans
cette Couverture ?"
Le Prophète de Dieu a répondu : " Que la paix soit sur vous aussi, ô
Waliyoullàh. ô Ali, oui vous pouvez nous joindre ."
Puis, Ali (as) est entré dans la Couverture,
Ensuite, Fàtéma (as) s'est approchée de la Couverture et dit : "ô mon
père, ô L'envoyé de Dieu, que la paix soit sur vous, me permettez-vous de vous
joindre dans cette Couverture ? ",
Le Prophète a répondu : "Que la paix soit sur vous aussi, ô le bonheur de
mon coeur, ô la douceur de mes yeux, ô Fàtéma (as), oui vous pouvez nous
joindre. Puis Fàtéma (as) est entrée dans la Couverture,
Quand ces "Nouré khoudà (Lumière de Dieu) " se sont réunis sous la
Couverture Yemani, Allàh Soubhanahou Ta'alà a dit : "ô Mes anges et tous
les habitants des cieux, oui en réalité, J'ai suspendu les cieux, étendu la
Terre, crée la lune lumineuse, et le soleil brillant, et l'univers rotatif, et
la mer courante sur laquelle puissent naviguer des bateaux ; tout cela
uniquement pour l'amour et le respect des Cinq Purifiés qui se trouvent sous
cette Couverture!!!",
Djibraïl Amine (l'Archange Gabriel) a demandé : "ô mon Seigneur, qui est
sous cette Couverture ?",
Le Très Haut a répondu : " Sous cette Couverture, c'est le 'Ahl-el-beit'
du Prophète (famille du Prophète) et le Maître des Prophètes ce sont : Fàtémà,
son Père, son Mari et Ses deux enfants" (salawàt),
Djibraïl Amine a demandé : "ô mon Seigneur, accorde moi la permission
d'aller sur la Terre et de rejoindre Ces Cinq Purifiés"
Allàh Le Très Haut a accordé la permission,
Djibraïl Amine est arrivé sur la Terre près de la Couverture et a dit :
"Assalàmo 'alayka yà Rassouloullàh, Allàh Ta'alà vous envoie Ses
honorables et respectueuses Salutations,
et (Allàh) a dit : "Par Mon Honneur et Ma Grandeur, J'ai suspendu les
cieux, et étendu la Terre, crée la lune lumineuse, le soleil brillant,
l'univers rotatif, la mer courante sur laquelle naviguent les bateaux,
uniquement pour le respect et l'amour de vous ici présents",
et (Allàh) m'a autorisé de joindre votre respectable présence sous cette
Couverture; avec votre permission , je souhaite y entrer",
Le Prophète a répondu : "Oui, vous pouvez entrer",
Djibraïl Amine est entré dans la Couverture et a déclaré que : "Allàh (st)
vous envoie cette révélation :-Coran (33:33) : " " Dieu ne veut autre
chose, en vérité, que faire partir de vous la souillure, ô gens de la maison,
et vous purifier de parfaite purification " ", (salawàt),
puis Hazrat Amiroul Mo'minine (Ali -as-) a demandé : " ô Prophète de Dieu,
nous qui sommes ici présents sous la Couverture, quelle est la place qu'Allàh
(st) nous a attribuée à ses yeux ? ",
Le Prophète a dit : "Sur Terre, partout dans les assemblées où ce "
Hadiths Kissàh" est récité et où nos Shi'à et partisans se réuniront pour
l'écouter, Allàh (swt) enverra sur eux Ses bénédictions et les Anges les
entoureront et tant qu'ils (Shi'à) resteront dans l'assemblée, les Anges
demanderont pardon pour leurs péchés.
Ecoutant cela, Hazrat Amiroul Mo'minine Ali (as) a dit : "Par le Seigneur
de la Ka'bà, nous et nos Shi'à sont couronnés de succès"
Le Prophète (saw) a dit : "Par Celui qui m'a fait Prophète et Envoyé et
qui m'a octroyé honneur et respect, j'atteste que ceux de nos Shi'à et
partisans qui réciteront et écouteront en assemblée ce Hadiths Kissàh, Allàh
(st) accordera la paix à ceux qui seront dans la détresse, le bonheur à ceux
qui seront dans le malheur et exhaussera les sollicitations et voeux des
demandeurs.
Ali (as) a ajouté : " Par Allàh (st), nous et nos Shi'à ont le succès
ici-bas et dans l'au-delà.
ô Allàh envoi tes bénédictions sur Mohammad et sa Sainte Famille
.