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Dans les parties précédentes ont traité des objectifs, du programme et des bases fondamentales de l’administration du gouvernement de révolution universelle pour la justice. Nous avons choisi parachever cette section par certaines particularités telles le territoire administratif et sa capitale, la durée du mandat et les agents de la fonction publique, ainsi que la biographie du grand guide.
Il n’y a point de doute que le gouvernement d’imam Mahdi (a.s) est un gouvernement universel d’autant plus qu’il est le promis, l’attendu et l’espoir de toute l’humanité. Le bien et le beau règneront sur toute la terre. C’est une réalité que nous lèguent les traditions de toutes sortes dont nous allons apporter quelques unes pour garnir ce chapitre.
a- Le plus cité de ces hadiths est celui qui fait allusion à la révolution d’imam Mahdi (a.s) qui viendra remplir la terre de justice de même qu’elle été envahie par l’injustice[187]. Le terme «terre » c’est-à-dire le globe terrestre, est pris au sens complet du terme car aucune raison ne justifie que cela concerne seulement une partie de l’écorce terrestre.
b- La tradition confirmant la domination du 12ème imam (a.s) sur divers endroits de l’univers montre également que son pouvoir dominera toute la terre. Ainsi, les villes et les nations soulignées dans les hadiths précédents n’étaient que des extraits qui montrent aussi le degré de compréhension de ceux qui l’ont transmis.
Bien de traditions (hadiths) ont évoqué des nations telles que Rome, La Chine, Dylam ou les monts Dylam (Iran), la Turquie, Sand (au Pakistan), l’Inde, Constantinople, Kabul, Khazar (Iran) comme les régions qui seront dominées par le Réformateur.[188]
Ces régions étaient plus étendues à l’époque des imams précédents, par rapport à ce qu’on voit aujourd’hui. La Rome antique couvrait toute l’Europe voire le continent américain à l’époque. Quand à la Chine, elle renvoie à toute l’Asie de l’Est y compris le Japon, pareil à l’Inde et le Pakistan qui formait toute une entité globale.
Constantinople n’est rien d’autre qu’Istanbul la ville la plus résistante de l’empire Ottoman. Sa domination sera une vraie victoire historique car c’est un trait d’union entre l’Europe et l’Asie que les Occidentaux essayent de tirer vers leurs avantages en nos jours, en essayant de la faire adhérer à l’union européenne sous certaines conditions. Tout ceci traduit le caractère dominant de la révolution d’imam Mahdi (a.s).
c- En dehors des hadiths de premier et de second degré, des traditions diverses qui professent l’universalité de la révolution du dernier successeur de la famille du noble Prophète (ç). Il est rapporté du Prophète qu’Allah a déclaré :
« …Je (Dieu) ferai triompher la religion par les douze guides de la famille de Mohammad. Je leur confèrerai Mon pouvoir de décision. Et, avec l’apparition du dernier- imam Mahdi (a.s)- je lisserai la terre de tous mes ennemis et ferai de lui le commandant de l’Est à l’Ouest… »[189]
Imam Bâqir (a.s) dit :
« Le Guide est de la famille du Prophète (ç)… Son autorité dominera de l’Est à l’Ouest. Et à travers lui, Dieu fera prévaloir sa religion sur toutes les autres religions peut importent la répulsion des mécréants »[190]
Quand au siège des institutions du gouvernement du Justicier, les hadiths évoquent la ville Historique de Koûfa qui connaîtra un grande expansion de sorte que la ville de Najaf, située à quelques kilomètres de là fera partie de cette capitale. Certains hadiths se sont appuyés sur ces bases pour soutenir que la capitale de l’administration du Guide sera à Najaf ou Koûfa. Imam Sâdiq dit dans un long hadith :
« La ville de Koûfa sera le centre de l’administration d’imam Mahdi (a.s) et la grande mosquée de Koûfa sera sa cour d’appel de justice »[191].
Il est bien de souligner ici que la ville de Koûfa a toujours été le centre de préoccupation des imams Ahl-ul-bayt (a.s). Imam Ali l’avait choisie comme le centre de son califat et la grande Mosquée de cette ville fait partie des mosquées les plus célèbres du monde islamique. Imam Ali y a dirigé des prières et tenu des discours. C’est même dans le mihrâb (point de prière d’une mosquée réservé à l’imam) de cette mosquée qu’il fut propulsé au martyr.
Avec la venue du Guide (a.s), le monde connaîtra le règne du bien et de la justice après une longue période passé dans le tourbillon du crime et de l’oppression. Un régime qui naîtra avec l’entrée en fonction du guide promis, se poursuivra jusqu’à la fin du monde et marquera la fin définitive de la tyrannie et de l’oppression. Consécutivement au hadith dans lequel Allah annonçait à Son messager la venue du guide de fin de temps, il est écrit :
« Le système de Mahdi (a.s) continuera après lui et Dieu accordera successivement son autorité à Ses privilégiés jusqu’à la fin du monde »[192].
L’imam mettra sur pied un système idéologique reposant sur la justice. Il n’existera plus une autre nation après celle-là qui marquera une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité jusqu’au jour du jugement. Imam Bâqir dit :
« Notre nation est la dernière des nations. Aucune autre dynastie ne restera pour peut-être dire, après le constat qu’elle fera du gouvernement excellent des Ahl-ul-bayt (a.s) : « on aurait pu faire pareil si nous avions été au pouvoir »[193].
Cette durée, différente de la durée même du gouvernement révolutionnaire, le régime divin se perpétuera après l’apparition du 12ème imam (a.s). Et conformément aux hadiths légués par lui-même, il gérera le monde jusqu’à la fin de ses jours. La durée de son mandat doit être proportionnellement conforme à un temps nécessaire pour accomplir la grande tâche qui l’attend. Cependant, une remise en question de la faisabilité est impossible dans ce sens que les imams infaillibles ont déjà discouru sur cette problématique. En réalité, tenant en compte la valeur de la personnalité de l’imam, du programme universel auquel il est investi, de l’esprit divin et des compagnons qui l’accompagnent, tout porte à croire que sa mission peut-être accomplie relativement en un très peu de temps. Prenant le contre-pied des autres programme humains qui ont mis des siècles sans atteindre leur fin, les objectifs de la révolution d’imam Mahdi (a.s) se réaliseront en moins de dix.
Les hadiths qui révèlent la durée du mandat d’imam Mahdi (a.s) sont divers et variés. Certains parlent de cinq ans, d’autres de sept, huit, neuf ou dix ans. Un nombre considérable de traditions parlent plutôt de 19, 40, voire 309 ans.[194] Non seulement définir les raisons de ces divergences n’est pas du tout tâche aisée, mais déterminer de ces hadiths la durée exacte du règne du 12 imam est un parcours du combattant. Certes beaucoup de savants, se basant sur le degré de transmission ont spéculé sur sept. [195] Certains ont accepté sept ans mais en considérant qu’une année de règne d’imam Mahdi (a.s) correspond à 10 années de notre époque. Ceux-ci se basent des hadiths tels que celui-ci rapporté d’imam Sâdiq qui répond à la question selon laquelle quelle sera la durée du mandat d’imam Mahdi (a.s) :
« Mahdi (a.s) règnera sept ans. Ce qui correspond à 70 ans de notre ère »[196]
Allama Majlisî (paix à son âme) dit :
« On tiendra en considération les probabilités suivantes au sujet des hadiths transmis sur la durée d’imam Mahdi (a.s) : certains hadiths soulignent complètement la durée du gouvernement d’autres évoquent plutôt le temps nécessaire pour asseoir la révolution. Une bonne poignée aussi s’appui tantôt sur le système chronologique de notre ère, tantôt sur le système chronologique nettement plus long et correspondant avec l’époque de cette révolution. Seul Dieu connaît la réalité du problème »[197]
Chaque président a une particularité liée au gouvernement qu’il a dirigé pendant un certain temps. Imam Mahdi (a.s) le Promis lui aussi aura une méthode et un système idoines. Certes, l’ensemble des événements et de mouvements de cette révolution a déjà été évoqué. Mais, il faut reconnaître que l’importance du sujet mérite qu’on le traite indépendamment en se servant des traditions du noble Prophète (ç) et des imams immaculés. En effet, les hadiths sont considérés comme une expression générale, c’est-à-dire que la biographie d’imam Mahdi (a.s) est en quelque sorte le reflet de la biographie du grand Prophète (ç) deux personnes, une méthode, car de même que le noble Prophète après sa mission devait faire face à l’ignorance religieux qui dominait à son époque avant d’asseoir son autorité par laquelle on pouvait joindre le bonheur d’ici et de l’au-delà, le 12ème imam s’affrontera avec une nouvelle forme d’ignorance plus coriace que la précédente, afin de parvenir à imposer la religion comme mode de vie convenable pour tous. Imam Sâdiq a été interrogé au sujet de la méthode qu’adoptera Al Mahdi (a.s). Il répond :
« Imam Mahdi (a.s) agira tel que le noble Prophète (ç). De la manière qu’il s’est pris pour substituer les pratiques jâhiliyya, de mode en ce temps, (propres à l’époque de l’ignorance) par les pratiques islamiques pures, le Guide fera pareil et détruira les pratiques ignorencielles pré révolution pour apporter par l’islam une nouvelle façon de vie »[198]
Ainsi paraît la méthodologie générale du Guide promis. Les circonstances varient certes, mais les traditions ont souligné l’atmosphère dans laquelle se déroulera cette grande mission qui n’a d’équivalent que celui qui a été désigné pour l’accomplir.
· Les méthodes de combat : avec son soulèvement, l’imam Mahdi (a.s) mettra une pression dure sur les bastions de la mécréance et de l’idolâtrie afin de les faire disparaîtra à tout jamais et invité les gens à l’islam. Le saint Prophète (ç) déclare à ce propos : « sa méthode sera semblable à la mienne. Il imposera la foi et la législation à tous »[199]. Naturellement, son éminence apparaîtra à un moment où la vérité sera si universellement manifeste que les gens confirmeront la preuve qu’il viendra parachever. Et selon certaines traditions, il fera sortir de la grotte d’Antarque les vrais manuscrits de la Thora et de l’Evangile afin que cela puisse servir d’argumentation pour les juifs et les chrétiens qui s’islamiseront en masse. L’appui des signes mystérieux telles que les miracles, le bâton de Moïse (a.s), la bague de Salomon, l’épée et le drapeau du Messager de l’islam l’aideront à vite brûler les étapes dans sa mission et à dominer aisément les nations. Seuls les maudits qui ont dévié pour toujours resteront dans l’obscurantisme du faux. Ceux qui n’ont eu pour uniques actions que l’oppression et la perversité au cours de leur vie. Il sera donc impératif de bannir ce genre de personnes du processus de la mise en place du régime mahdiste. Oui, l’épée de justice n’épargnera aucun de ces virus lorsqu’elle s’exprimera, de même que les mécréants n’eurent point résisté à l’épée du Prophète (ç).
· La méthode de jugement de l’imam (a.s) : le guide a été dissimulé pour la domination de la justice. Cette mission implique la mise en place d’un système judiciaire efficace qui lui permettra de travailler à la façon de son grand-père imam Ali (a.s). Un système de gestion caractérisé par le respect scrupuleux des droits de chacun. Ses relations avec ses sujets seront construites sous une base équitable, de sorte que les vivants émettront le souhait de voir ressusciter les morts afin de vivre une telle ambiance de justice et de cordialité.
Beaucoup de hadiths témoignent qu’imam Mahdi (a.s) dans son jugement sera pareil aux prophètes Souleman et Dâoud, en jugeant avec la connaissance divine et non avec des preuves et des témoignages. Imam Sâdiq dit :
« Lorsque le guide de la famille de Mohammad (ç) viendra, il délibérera les affaire à la façon de Souleman et Dâoud, c’est-à-dire, il n’aura pas besoin de témoin »[200].
La vérité ici est que probablement, grâce à la conviction en la connaissance divine, la vraie justice s’accomplira avant qu’on n’ait recours aux déclarations des témoins qui de toutes les façons existent toujours dans la société. Leur apport qui ne va pas toujours sans bévues ne sera qu’aléatoire et servira juste à donner libre cours aux normes des choses. Il n’est pas du tout aisé d’appréhender la manière de jugement su guide, à moins qu’on ne tienne en compte les paramètres de son époque.
· La méthode d’administration de l’imam : les fonctionnaires forment à n’en point douter, l’une des bases de l’efficacité d’un gouvernement. Aussi longtemps que les agents de l’Etat s’exercent dans l’exécution de leurs tâches avec le sens de responsabilité, la nation atteindra les objectifs qu’elle s’est fixée et ses citoyens connaîtront le progrès et la prospérité. En tant que président universel, imam Mahdi (a.s) choisira les agents compétents parmi les plus méritants de ses compagnons. Ceux-là qui rempliront les conditions d’un bon administrateur islamique, telles que la connaissance, la capacité de gestion, la pureté d’intention, le sens de la responsabilité et de la décision. Tous seront sous l’autorité de l’imam, grand guide et superviseur général. C’est une particularité carrément ignorée de nos jours dans plus d’un système administratif, car chacun n’en fait qu’à sa tête et selon ses intérêts. Les hadiths ont mentionnés cela comme l’une des particularités d’imam Mahdi (a.s). En effet, le vénéré Prophète (ç) dit :
« Le signe de Mahdi est la supervision précise du travail de ses fonctionnaires et la générosité envers les pauvres »[201].
*le système économique d’imam : la méthode de gestion financière d’imam Mahdi (a.s) sera basée sur l’équité, méthode similaire à celle qui fut en vigueur à l’époque du Prophète (ç) et fut modifiée après lui au profit des pratiques corrompues (consistant à détourner les biens publics) qui ont provoqué la naissance des classes sociales diamétralement opposées dans la communauté islamique. Malgré les efforts d’imam Ali et imam Hassan (a.s) pour redresser le système d’équité dans les finances musulmanes, les choses sont revenues à la case départ après leur califat. Les Omeyyades ont transformé la trésorerie publique en un bien exclusivement familial, en le dilapidant comme bon leur semblait. Ils arrachaient injustement les propriétés des musulmans pour les donner aux membres de leur famille. Cette pratique atteint son apogée à l’époque du 3ème calife Omeyyade.
Imam Mahdi fera redorer à la trésorerie publique son blason de caisse pour tous, où tout le monde sera associé, sans aucune forme de discrimination ou de favoritisme. La désappropriation des biens et de terres sera absolument interdite. Le noble prophète (ç) dit :
« Lorsque notre guide apparaîtra, il récupérera les terres qui avaient été usurpées par les oppresseurs, de sorte qu’on ne parlera plus de syndicat des propriétés terriens »[202].
La mise en place d’un système pour résoudre les problèmes économiques des populations fera partie des ambitions que le guide parviendra à réaliser. Tout besogneux qui présentera ses doléances à ce guide généreux reviendra les mains pleines de provisions. Le Prophète (ç) dit :
« Il distribuera les biens de diverses manières »[203]. Cette méthode participera à réorganiser la société et à réformer l’individu pour lui donner une image beaucoup plus humaine dans ses rapports avec autrui. Car il est le moyen par lequel les gens invoqueront Dieu et auront rapidement gain de cause.
Les attitudes de l’imam par rapport à soi-même et à la communauté qui l’entourera, feront de lui un model de représentant islamique par lequel le peuple évoluera vers la perfection, contrairement à ses guides qui s’érigent en tyrans et terrorisent les peuples sous leur autorité. En réalité, sa façon de se comporter fera venir en mémoire l’époque du noble Prophète (ç) et d’imam Ali (a.s). Malgré le fait qu’il aura l’autorité sur la trésorerie publique, il se maintiendra au plus bas niveau de vie notoire et modeste. Imam Ali (a.s) dit :
« En dépit du fait qu’imam Mahdi (a.s) sera le chef suprême de la communauté, il s’engagera à adopter le même style d’habillement que les autres, possédera une monture simple et commode… et fera preuve de modestie dans ses besoins »[204].
C’est ainsi que vécu imam Ali (a.s). Il menait une vie d’austérité et de modestie digne du Prophète (ç) ? Imam Mahdi (a.s) suivra le même chemin. Imam Sâdiq (a.s) affirme :
« Lorsque notre guide viendra, il s’habillera comme imam Ali (a.s) et adoptera la méthode de vie similaire à la sienne »[205].
Il jouera entièrement le rôle de père généreux et affectif qui se prive de tout pour que ses enfants ne manquent de rien. Imam Reza (a.s) dit :
« Imam sera un père affectif, un frère clément (et protecteur), une mère affective par rapport à sa progéniture, le refuge des croyants face à la déperdition »[206].
En effet il sera si proche et si attentif envers la communauté, au point où chacun fera de lui un repère en cas de difficulté. Il a été rapporté du saint prophète (ç) que :
« Sa communauté le prendra pour refuge, de même que les abeilles se réfugient dans la ruche autour de leur reine »[207].
Il est l’exemple d’un guide élu du peuple et qui vie comme le peuple. Ainsi, il partage leur souffrance, comprend mieux que qui leurs peines et les moyens pour y remédier. Il recherche permanemment l’agrément de Dieu dans toutes les situations. Comment la communauté ne jouira-t-elle pas d’une tranquillité dans un tel contexte ?
L’une des inquiétudes des régimes actuels est l’acquisition de l’agrément général du peuple quant à leur autorité. Une telle agrégation n’a jamais été l’objet d’une unanimité générale du peuple, vu les incohérences des actions qu’ils se préparent à mener. La révolution d’imam Mahdi sera accueillie joyeusement à l’unanimité, individuellement comme collectivement. En plus, les anges également seront satisfaits de ce vent révolutionnaire pour la justice universelle. Le Prophète (ç) dit :
« Je vous annonce que Mahdi (a.s)…Les créatures du ciel et de la terre sont d’accords avec lui. Comment quelqu’un peut-il être mécontent de l’autorité de Mahdi (a.s), alors qu’il viendra illuminer la terre et conduire l’humanité vers le bonheur matériel et spirituel à travers son gouvernement sans pareil »[208].
Nous choisissons clore en beauté cette section avec ces propos éternels d’imam Ali :
« …Dieu le confirmera (imam Mahdi) auprès de ses anges et protégera ses compagnons. Il (Dieu) l’assistera de Ses signes et le fera triompher des gens de la terre, de sorte qu’il soit aimé par tous ou détesté par tous. Il remplira la terre de la justice et de l’équité. Des villes se soumettront à lui si bien qu’il ne restera plus de mécréant nulle part, ni de pervers. Les bêtes féroces feront la paix avec leurs proies. La terre fera apparaître ses joyaux, le ciel fera descendre ses bienfaits et les minerais du sous-sol germeront pour lui… Heureux soient ceux qui le verront, qui l’écouteront et qui obéiront à ses propos »[209]. L’attente du guide ne servira à rien si c’est pour rester indifférent aux propos et aux enseignements qu’il apportera. Il sera suscité pour tous et agira au nom de tous. L’obéissance en lui est un ordre divin consigné dans les versets coraniques et les traditions pures des membres de la famille du noble Prophète (ç). Non seulement il sera assisté des anges qui descendront du ciel par groupe tels les délégués de la nuits du décret, mais aussi ses compagnons seront des croyants dont le degré d’engagement n’est plus à décrire car comme nous l’avons dit plus haut, ne fera partie du groupe de ses compagnons qui peut et non qui veut.
Il peut naître des situations néfastes qui risquent obstruer l’expression d’une culture dans l’espace et le temps. La culture religieuse aussi est souvent prise au dépourvue par un certain nombre de fléaux qui s’érigent en véritables freins pour la perfection. Une étude de ces facteurs pathologiques religieux offre une opportunité pour s’attarder sur ces blocus afin de prendre une attitude adéquate pour les traiter. La dernière section semble être le terrain convenable pour évoquer ce problème. Il est indispensable de connaître l’anti- mahdisme pour pouvoir mieux le diagnostiquer et le traiter. Négliger, ces gangrènes peut causer dans la communauté en générale, et la jeunesse en particulier, un déficit de foi et de conviction sur la présence d’imam Mahdi (a.s) ou une indifférence face à la nécessité d’entrer en connaissance avec ce grand personnage. Par ailleurs cette insouciance peut facilement offrir les croyants à la merci des déviateurs. D’où une maîtrise globale de ces bactéries pathogènes s’avère comme un impératif catégorique de première classe, pour garder intransigeant les épris de la famille du Prophète (ç) qui attendent depuis toujours. Nous brosserons les plus contagieux de ces microbes pathogènes à destruction massive pour la grande civilisation universelle mahdiste.
La mauvaise compréhension des projets de la révolution universelle islamique mahdiste risque pousser les gens à des analyses erronées sur ses objectifs. La considération de multiples hadiths forgés de tous bords sont à mesure de causer de sérieuses agitations dans ce thème.
1- la mauvaise interprétation du terme « Attente » peut laisser croire à d’aucuns qu’ils n’ont pas de rôle à jouer puisque l’objectif de la mission du Guide, (à savoir venir combattre l’injustice) est déjà défini. Raison pour laquelle on peut s’asseoir gentiment dans son coin et attendre qu’il vienne accomplir le miracle tout seul. Mieux encore, pour anticiper sa venue il faut participer à accroître l’injustice, le crime et la perversité pour anticiper son apparition. Cette conception de la problématique d’imam Mahdi est une dangereuse incongruité qui risque pousser l’humanité au chao, car il ne restera plus rien à faire si les quelques poignées de personnes pieuses qu’on peut encore distinguer de nos jours dans la société se mêlent au ballet de la dépravation des mœurs sous couleur de rendre prématurée la venue de la douzième étoile de la constellation de l’imamat. Cette philosophie demeure incorrecte lorsqu’on la compare aux données coraniques et aux hadiths des infaillibles qui font de l’interdiction du blâmable et de l’ordonnance du convenable un devoir religieux très important. Le fondateur de la république islamique d’Iran, Imam Khomeiny (paix à son âme) par anticipation à cette situation affirme :
« Si nous le pouvions, nous éradiquerions l’injustice et la tyrannie partout dans le monde, car c’est notre devoir religieux. Nous n’avons pas la possibilité d’aller au-delà de nos moyens. Certes, imam Mahdi (a.s) viendra remplir la terre de la justice, mais cela ne signifie pas que vous devez abandonner ce devoir qui incombe à tous et à toutes ou supposer que cette occasion vous exempte de vos obligations »[210]. Il poursuit dans la même lancée :
« Pouvons-nous agir contrairement aux versets coraniques en se dérobant de l’ordonnance du bien et de l’interdiction du Blâmable et aggraver nos péchés sous prétexte que l’imam viendra ? »
Nous avons donné le sens technique que laissait entrevoir l’attente
2- D’autres, dans une mauvaise interprétation de certains hadiths, estiment que toute révolution réalisée avant la révolution universelle du Guide attendu doit être rejetée. C’est ainsi que d’aucuns se sont farouchement opposés à la révolution islamique d’Iran, révolution opérée contre la tyrannie pour asseoir la législation divine.
Il est important de savoir que la mise en exécution de la loi divine telle que les normes, le cytise et combattre l’ennemi et la corruption ne peut se faire que si le régime en place est islamique. Ce qui rend louable toute initiative destinée à la mise en place d’un régime purement islamique. La prohibition de tout soulèvement dans les hadiths renvoie aux insurrections à coloration non divine ou des révolutions asymptomatiques qui ne tiennent nullement compte de conditions circonstancielles pour se mettre en marche. Les mouvements qui se font mensongèrement sous le nom d’imam Mahdi (a.s) y sont inclus aussi. Cela ne veut en aucun cas signifier que toutes les révolutions pacifiques et réformatrices pré Mahdi (a.s) sont à rejetées.[211]
3- Encourager la violence et la brutalité est l’un des aspects d’une mauvaise interprétation du sens de la préparation du terrain pour la venue du dernier successeur de la famille de Mohammad (ç). Par ailleurs, d’aucuns risquent s’imaginer que l’imam est un sanguinaire (en occultation) qui viendra augmenter le niveau de l’océan de sang humain au nom de la restauration de la justice et de l’équité. L’imam est au contraire le symbole de la miséricorde et de la grâce divine qui, telle son grand-père le noble Prophète commencera pacifiquement l’appel à l’islam par les argumentations tangibles et la douceur. La majorité répondra affirmatif à cette invitation. Ce qui revient à dire que l’imam ne s’affrontera qu’avec les récalcitrants intransigeants qui en dépit de la conscience nette qu’ils auront par rapport à la chose continueront non seulement à s’y opposer, mais aussi chercher à nuire aux objectifs de la révolution.
L’anticipation de la venue du guide est l’un des sujets à confusion si on ne se penche pas bien sur sa signification. En effet, hâter un événement signifie l’anticiper ou l’avorter par rapport à sa date préfixée. La précipitation est une habitude humaine séculaire qui traduit sa faiblesse d’esprit face à l’inconnu qu’il veut connaître le dénouement sans tenir en considération les conditions nécessaires pour la réalisation.
Cette habitude récurrente dans le mahdisme se justifie par le fait que les partisans de sa venue scrutent impatiemment l’horizon à l’attente de l’apparition du guide attendu. L’invocation pour l’anticipation de cette venue est répétée à longueur de journée avec une ardeur digne d’un naufragé attendant les secours. Mais ce qui est surprenant ici, c’est que plus on multiplie les prières plus on a l’impression qu’elles repousseraient de loin encore l’apparition de cette étoile rare. Certes, on ne perd pas espoir, et, avec l’affection qui bouillonne dans les cœurs, on continue à redoubler d’ardeur dans la préparation de ‘atmosphère. Abdoul Rahmâne ibn Kaçîr dit : « je fut assis près d’imam Sâdiq (a.s) lorsque Mehram s’introduisit dans la concession et dit, « ô maître ! Dites-moi quand est-ce que viendra ce dont nous attendons depuis toujours ? » L’imam répondit, « les déterminateurs de temps ont menti, les pressés sont tombés dans la perdition, et les soumis sont sauvés »[212].
L’agitation et le désir ardant de voir s’opérer l’apparition du guide sont déconseillés dans ce sens que cela risque d’induire à l’angoisse, l’indignation et au désespoir les croyants qui attendent. Cela risque aussi transformer sa soumission en une sorte de plaidoirie qui peut tourner à l’hérésie et au désaveu sur l’existence de l’imam. Le sujet attendant peut croire à la fictivité de cette doctrine et provoquer une contamination indésirable de ce microbe pathogène dans la communauté déjà assez secouée par les événements historiques. Les animateurs de la précipitation de la venue s’agitent parce qu’ils ignorent que cette pratique est une tradition divine qui, comme toutes les autres traditions, doit se réaliser, à travers l’effectivité des conditions de faisabilité.
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