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Cette période de la vie d’imam Mahdi (a.s) contient des points dont l’illustration s’avère nécessaire.
La naissance secrète d’Al Mahdi (a.s) fut un moyen pour éviter aux shiites d’être l’objet d’une confusion sur la détermination de la dernière preuve divine sur terre. L’imam Askarî (a.s) avait la responsabilité de porter à la connaissance du cercle de ses fidèles la nouvelle de la naissance extraordinaire de Mahdi (a.s). Ceux-ci laissèrent prudemment circuler la nouvelle tout en prêchant la discrétion afin d’éviter les menaces abbassides qui planaient sur eux. Ahmad ibn Is’hâk, un des shiites de renom d’imam Askarî (a.s) raconte :
« J’étais au service d’imam Askarî (a.s) lorsque me vint un jour l’envie de lui poser des questions sur Al Mahdi (a.s). Mais avant que je ne commence il me dit : « Ô Ahmad ! Depuis qu’Allah a crée Son univers Il ne l’a jamais laissé dépourvu d’un guide ! Il en sera ainsi jusqu’au jour de la résurrection. C’est grâce à la bénédiction de la présence de cette étoile que Dieu s’empêche de faire descendre un châtiment sur terre, que la bonne pluie pourvoyeuse de miséricorde tombe du ciel ».
Je repris : « Ô fils du Messager de Dieu ! Qui sera le successeur après toi ? Imam fit rapidement le tour du concierge et revint avec un garçon de trois ans brillant tel la lune sur son dos : Ô Ahmad ! Je ne t’aurais pas présenté mon fils si tu ne faisais pas partie des gens qu’Allah a privilégiés et que nous considérons. Son nom et celui du Prophète (ç). C’est lui que Dieu a élu pour faire prévaloir la justice après avoir effacé l’injustice et la tyrannie sur terre. Je dis : « Mon Maître ! Sans trop être exigeant puis-je avoir un signe identifiant qui puisse me rassurer ». Le petit garçon déclara gracieusement : « je suis le bastion d’Allah qui prendra la revanche sur ses ennemis ». Tout joyeux, je pris congé de l’imam après avoir suivi ses paroles réconfortantes »[8].
De même, Mouhammad ibn Ousmane et quelques têtes réputées du shiisme rapportent : « 40 Shiites s’introduisirent auprès de l’imam Hassan Askarî (a.s) un jour. Ce dernier nous présenta son fils et dit : Celui-ci est votre imam et mon successeur. Restez soumis à ses ordres et ne vous dispersez jamais après moi sinon vous vous égarerez. Restez soumis à ses ordres et ne vous écartez pas de votre religion. Sachez aussi qu’à partir d’aujourd’hui vous ne le verrez plus ».
Faire un sacrifice et offrir un festin en l’honneur d’un nouveau-né est une tradition islamique au cours de laquelle on adresse ses remerciements à Allah en Lui demandant d’accorder longévité et santé à l’enfant. Imam Askarî (a.s) plusieurs fois fit d’immolations et offrit de repas qui permit à plusieurs shiites d’être au courant de la naissance d’imam Mahdi (a.s). Mohammad ibn Ibrahîm relate : « imam envoya un mouton entier égorgé à un shiite en disant, «ceci est en l’honneur du sacrifice pour mon fils ».[9]
L’un des points saillants de la vie d’imam Mahdi (a.s) dès l’aube de son enfance et avant la période d’occultation, demeure les miracles et prodiges phénoménaux qu’il a accomplis, et qui semblent avoir été négligés dans l’histoire. Voici un chef-d’œuvre :
Ibrahîm ibn Ahmad raconte, «je fus envahi d’un sentiment de frayeur lorsque Oumar ibn Awf, un commandant pervers qui avait pour principal loisir massacrer les shiites, eut l’intention de m’assassiner. C’est alors que j’entrepris faire mes adieux à ma famille et à mes proches. Puis je me rendis du côté de la maison d’imam pour lui dire au revoir et je pensais un peu me lamenter en sa présence. J’entrai chez imam et fus surpris de voir un petit garçon brillant comme la lune de la 24ème nuit du moi assis prés de lui. Je m’apprêtais à avouer mon angoisse à l’imam que le jeune homme professa, «Ô Ibrahîm ! Ce n’est pas nécessaire que tu te lamentes car Allah le Très-Haut t’épargnera des conspirations de ce pervers. Ma stupéfaction fut encore si grande que je ne pus m’empêcher de demander à l’imam qui était ce garçon. Il répondit «c’est mon fils et mon successeur. Je vins dehors tout confiant de cette miséricorde divine prophétisée par le 12ème imam et qui venait tranquilliser mon âme. Plus tard mon oncle m’informa qu’Oumar avait été tué »[10].
La dernière étoile au firmament de l’imamat, dès les premières années de sa vie, répondait déjà aux multiples préoccupations de ses suiveurs avec des solutions et des jugements pertinents qui les rassuraient et les réconfortaient. Sa’d ibn Abdellah Qoumî, un grand shiite et ambassadeur d’imam Askarî, en compagnie d’Ahmad ibn Is’hâk Qoumî se présenta auprès du 11ème imam et rapporte cet entretien ainsi : « J’eus l’intention de poser une question à l’imam lorsqu’il désigna de la main son fils et dit, «Soumet ceux dont tu veux me demander à la lumière de mon cœur ici présent. ». J’interrogea l’imam au sujet de ˜åíÚÕ ces lettres uniques qu’on rencontre au début de certaines sourates du saint Coran : «Ces lettres sont pourvues de Messages occultes dont la signification a été livrée d’abord à son prophète Zakaria(a.s), et ensuite à Mohammad (ç). En effet Zakaria implora Allah pour qu’Il lui révèle les noms des «cinq personnes sous la couverture ». Allah lui fit descendre l’Ange Gabriel qui appris ces noms. Les problèmes et les difficultés de Zakaria se résolvaient toutefois qu’il évoquait les noms bénis de Mouhammad (ç), Fatima, Hassan (a.s). Mais, chaque fois qu’il prononçait le nom d’Houssein (a.s) il avait une volupté de colère et de rancœur qui nouait sa gorge. C’est alors qu’il se fia à Dieu pour en savoir la cause. Allah le mis au courant de l’histoire d’imam Houssein (a.s) et confirma que les lettres ˜åíÚÕ présentent un résumé syntaxique de l’événement. Le « ˜ » (Kâf) est le diminutif de KARBALA ; Le « å » (Hâ) signifie HALÂKA, c’est-à-dire la disparition de la famille d’Houssein (a.s) à Karbala ; le « í» est allégorique au nom de Yazîd fils de Mouawiya, l’assassin d’imam Houssein (a.s) ; le «Ú » renvoyait à ATSH( la soif) et enfin le «Õ» marque le SABR(patience et résistance) d’imam Houssein (a.s) face à cet événement effroyable sans pareil dans l’histoire. Je dis, raconte Zakaria, pourquoi le peuple fut empêché de choisir son propre imam ? Allah rectifia «entends-tu par-là un imam pervers ou vertueux ? Je renchérie immédiatement « un imam vertueux et réconciliateur bien sûr. Etant donné que nul ne sait ce qu’il y a en l’autre, n’est-il pas possible qu’un guide choisi par le peuple soit un pervers ? En effet, répondis-je. C’est en réalité là que réside le nœud du problème.».
Les shiites, depuis des siècles ont l’habitude d’acheminr des dons et des biens matériels soit comme devoir religieux (khoms ou zakat) ou simple présent offert amicalement au guide légitime. Généralement, ces dons matériels, une fois acceptés par l’imam, sont distribués aux pauvres et aux nécessiteux. Ibn Is’hâk, l’un des ambassadeurs d’imam Hassan Askarî (a.s) rapporte :
« J’acheminai des biens provenant des shiites à l’imam Askarî (a.s). Il proposa au jeune homme, debout prés de lui et scintillant comme la lune : « Mon fils ! Ouvre les présents en provenance des shiites et des amis ! Le petit répliqua «est-il permis que je porte ma main pure vers des biens purs et impurs mélangés ? Imam Askarî (a.s) ordonna à ibn Is’hâk : « ouvre les paquets afin qu’il distingue les choses licites de celles issues de l’illicite. Il m’interpella dès le premier sac touché «Ce sac appartenant à tel qui vie dans la ville de Qoum, située dans telle région (et il donna le nom précis de la personne) contient 62 ashrafîs. 45 ashrafis et la somme du prix de vente d’un terrain rocailleux dont le propriétaire a hérité de son père, 14 dinars représentent la valeur de 9 étoffes vendues et 3 dinars équivaut au prix de location versé par des boutiquiers locataires. Imam Askarî approuva : « tu as raison mon fils ! A présent aide cet homme afin qu’il sépare l’illicite du licite.».Le garçon avec extrême précision détermina, motifs à l’appui, toutes les pièces impures des autres. J’ouvris un autre sac et après avoir déterminé l’adresse du propriétaire conclut : «il s’y trouve 50 ashrafîs dont nous ne pouvons toucher ». Tel les sacs précédents, il fournit les raisons pour lesquelles ces biens étaient illicites. Son père, seul habileté à saisir la situation approuva : «Tu as une fois de plus raison !». Imam Mahdi fit face à Is’hâk et ordonna : « retourne ces biens illégaux à leurs propriétaires et exhorte les à les restituer aux ayant droits car nous ne pouvons les accepter »[11].
La dernière action d’envergure accomplie par son éminence Al Mahdi (a.s) reste l’événement de la prière funèbre qu’il a dirigée contre toute attente face à la dépouille purifiée de son père. Abou Adiân, serviteur d’imam Hassan Askari (a.s) rapporte :
«Imam Askari (a.s) vers les derniers instants de sa vie me confia des lettres et me dit : « porte-les à Madâ’ine et sache que tu reviendras dans deux semaines et tu entendras de cette maison des gémissements et des lamentations. Tu trouveras ma dépouille au coin réservé au bain rituel ». Je l’interrompis, «ô maître ! Puisqu’il en est ainsi, qui sera ton successeur et imam après toi ? » « Tout celui qui solliciterait les réponses à ces lettres sera imam après moi, réagit-il. J’ajoutai «donne-moi d’autres indices maître. Il répondit «celui qui fera ma prière mortuaire sera imam après moi. J’insista «montre-moi une dernière preuve. «Celui qui définira le contenu d’un sac sera imam après moi. Je ne pus par crainte demander ce qu’il y avait dans le sac.
Je portai les lettres à Madâ’ine et reçus les réponses comme prévu. Le 15ème jour j’entrai à Samarra et entendis des cris et des gémissements provenant du domicile d’imam Askarî (a.s). Je rencontrai son corps inerte reposant à l’ombre du secteur de bain rituel tel qu’il avait prophétisé. Je vis à ce moment Ja’far le, frère d’imam débout devant la porte de sa maison et recevant d’un côté les condoléances et de l’autre les félicitations pour avoir accédé à l’imamat. Je murmurai avec moi-même : «L’imamat sera corrompu si quelqu’un comme Ja’far que je connais réputé dans la consommation d’alcool et les jeux du hasard devenait imam. Je m’avançai tranquillement comme tout le monde adressé mes honneurs éphémères à Ja’far, confiant et optimiste quant aux signes révélateurs que m’avait donnés mon maître. Cela ne me surpris d’ailleurs guère qu’il ne fit allusion ni à la réponse aux lettres, ni au contenu d’un quelconque sac. Akîd, un serviteur en provenance de la maison endeuillée s’approcha de Ja’far et chuchota : « Maître ! Ton frère est déjà enveloppé dans le sépulcre. Lève-toi et viens diriger sa prière mortuaire ». J’entrai dans la maison en compagnie d’un groupe de shiites et réalisai effectivement que mon maître brillait dans le blanc du sépulcre pur qui l’entourait, prêt pour la cérémonie. Ja’far passa devant pour diriger la prière. A peine voulut-il commencer la prière, un jeune garçon contre toute attente sortit de nulle part, arrêta Ja’far par l’habit et dit : «recule mon oncle ! C’est moi qui suis habileté à diriger la prière mortuaire de mon père ». Tout rouge d’étonnement, Ja’far céda la place au gosse qui, majestueusement avança et dirigea avec professionnalisme la prière funèbre d’imam Hassan Askarî, son père. Après l’office, il se tourna vers moi et dit : «remets-moi les réponses aux lettres en provenance de Madâ’ine que tu gardes ». Deux indices prophétisés par imam Askarî venaient d’être accomplis et prouvaient que cet enfant était l’imam dont il parlait. Il restait encore l’énigme du sac. Je m’approchai de Ja’far en larme au moment où un shiite lui demandait qui était ce garçon. Il répondit ; «Je jure par Dieu que je ne le connais pas car je ne l’ai jamais vu ».
Nous fûmes assis, continue Abou Adiân, lorsqu’un groupe d’étrangers en provenance de Qoum entra à Samarra et demanda où était le domicile d’imam Askarî. Une fois tenus au courant de la triste nouvelle, les visiteurs interrogèrent : « à qui devons nous présenter nos condoléances ? » Les gens désignèrent Ja’far. Ces derniers, après les salutations d’usage adressèrent à la fois leurs condoléances et leurs félicitations à Ja’far. Le chef du groupe informa Ja’far : «Nous avons en notre compagnie des lettres et des biens matériels destinés à l’imam. Pouvez-vous nous dire qui sont les expéditeurs ? Ja’far, troublé se leva et vociféra «voulez-vous que je vous donne les informations occultes dont je ne sais la portée ? » Abou Adiân apparut et intervint : «les lettres sont de tel et tel résidant dans telles villes situées dans telle région. Et le sac que vous traînez contient 1000 dinars dont 10 ont perdu leurs empreintes ». Ils
Lui tendirent le sac et témoignèrent : « celui qui t’a mandaté avec ces réponses pour percevoir ces lettres et ce sac est en réalité l’imam actuel. »[12]
Le saint Coran est le texte sacré et inaltéré de base des musulmans, révélée au dernier des prophètes, Mouhammad (ç), afin qu’il guide les gens vers la lumière avec son programme complet. C’est la parole de Dieu sur laquelle s’accordent tous les musulmans, une source éternelle de connaissance et de sagesse dont l’humanité a constamment besoin. Unique livre saint qui évoque dans un style ésotérique et exotérique le passé et le futur avec une précision absolue, le saint Coran n’a omis aucune réalité suprasensible imperceptible par le commun des mortels. En dehors de son Messager (ç) et des saints imams purifiés Ahl-ul-bayt (a.s) qui ont été gratifiés de clairvoyance et de sciences divines, nul ne peut appréhender ou commenter le sens de ses versets.
L’événement révolutionnaire d’Al Mahdi demeure la grande réalité surnaturelle qui repose dans plusieurs versets et hadiths dont nous soulignerons quelques-uns : « Nous avons certes écrit dans le Zabur, après l’avoir mentionné dans la Thora que la terre sera héritée par Mes serviteurs dignes de mérite ». (Sourate les prophètes 21 : 105)
Imam Bâqir (a.s) affirme : « serviteurs dignes de mérite » ici fait allusion à imam Mahdi et ses compagnons »[13].
« Nous décidâmes d’accorder faveur aux opprimés de la terre et en faire des guides (pour le peuple) et des héritiers » (Sourate les récits28 : 5)
Imam Ali (a.s) dans le commentaire de ce verset soutient : « Les opprimés émis dans ce verset sont les membres de la famille du Prophète (ç). Allah suscitera Mahdi pour venir élever ceux-là au rang de la dignité, de l’honneur, et humilier leurs ennemis qui se sont vainement battus durant des siècles pour vouloir éteindre la lumière divine»[14].
Allah dit dans une partie de ce verset de Sourate Houd11:86 « (sachez que) le vestige [que] Allah a laissé parmi vous est meilleur pour vous si vous êtes croyants »
Imam Bâqir confirme : «imam Mahdi sera adossé au mur de la Ka’ba lorsqu’il apparaîtra ; et la toute première phrase qu’il prononcera sera : « Je suis le dernier "vestige d’Allah", son représentant et sa preuve sur vous. »[15]. Quiconque désirerait lui adresser ses salutations dira : « paix sur toi ô vestige d’Allah sur terre ».
Dans Sourate Le Fer 57 :17 «Sachez qu’Allah redonne la vie à la terre une fois morte. Certes, nous vous avons exposé les preuves clairement afin que vous raisonniez. ».
Imam Sâdiq (a.s) dit : « Ceci veut dire qu’avec l’apparition de Mahdi (a.s), symbole du règne de la justice universelle, Allah redonnera vie à la terre dévorée par l’injustice avec l’apparition de Mahdi, symbole du règne de la justice. ».[16]
La problématique d’imam Mahdi fait partie des sujets évoqués dans plusieurs hadiths incontestables que nous avons à notre portée, et rapportés par des savants religieux aussi bien sunnites que shiites. Les étapes de sa vie allant de la naissance jusqu’à la grande occultation en passant par l’enfance, la petite occultation offrent de nombreux indices qui annoncent son apparition et son gouvernement. De même, des traditions montrant le portrait physique, les mérites et les vertus morales de cet éminent personnage ressortent étrangement des livres de base shiite et sunnite. Il est bien de noter que tous les imams infaillibles ont parlé de Mahdi (a.s) si bien que l’ensemble de ces propos forme une force dynamique pour la révolution de ce porte-étendard de la justice universelle. Nous avons choisi de chaque infaillible un hadith concernant imam Mahdi :
- Le noble Prophète (ç) dit :
-
« Heureux soient ceux qui verront Mahdi, qui l’aimeront et qui auront foi en son imamat ».[17]
- Imam Ali (a.s) affirme :
« Demeurez à l’attente de l’apparition victorieuse de Mahdi et ne désespérez point car l’une des choses appréciées par Dieu est sont est l’attente de l’apparition (de Mahdi) »[18].
- Dans les épîtres de Fatima Zahrâ (a.s) il est écrit :
« Le fils d’imam Hassan Askarî (a.s) viendra parachever par miséricorde pour l’humanité la chaîne des héritiers, celui-là qui a la perfection de Moïse (a.s), la magnificence de Jésus (a.s) et la patience Job (a.s) »[19]
- Imam Hassan Moujtabâ (a.s) évoquant dans un hadith les problèmes qui surviendront après le noble Prophète (ç) souligne :
« Allah suscitera à la fin du temps un homme…Il l’assistera par le biais des anges et protégera ses serviteurs…Il le fera triompher de tous les habitants de la terre…Il remplira la terre de la justice éminente et fera prédominer la preuve évidente…Heureux soit celui qui connaîtra son époque et profitera de ses propos »[20].
- Imam Houssein (a.s) dit :
« Dieu, à travers lui [imam Mahdi] fera revivre la terre après sa détérioration et quelles que soient les propagandes des impies, Allah fera triompher la Vérité de la Religion sur toutes les autres doctrines et idéologies. Il connaîtra une occultation si longue que les uns apostasieront et d’autres resteront fermes sur leur foi…Ceux-là qui en dépit des tortures et menaces espéreront dans la patience, un peu comme celui qui a tenu l’épée et défendu le prophète (ç) de son vivant »[21].
- Imam Sajjâd (a.s) décrit :
« Quiconque demeure affectif envers nous pendant l’occultation de notre guide aura de la part de Dieu la récompense de mille martyrs parmi les martyrs de Badr et de Ouhoud »[22].
- Imam Bâqir (a.s) dit :
« Il viendra une époque l’imam d’une communauté entrera en occultation. Heureux ceux qui réitéreront leur fidélité pour notre cause (la wilaya) »[23].
- Imam Sâdiq (a.s) dit :
« Le guide connaîtra deux occultations. L’une sera d’une courte durée et l’autre d’une longue durée »[24].
- Imam Kâzim (a.s) affirme :
« Imam Mahdi sera hors de portée de vue des gens, mais sa mémoire demeurera ferme dans les cœurs des croyants »[25].
- Imam Reza (a.s) dit :
« La Terre sera illuminée de la splendeur d’imam Mahdi lors de son apparition. Son éminence viendra faire régner la balance de la justice parmi les gens et nul ne commettra plus d’injustice »[26].
- Imam Jawâd (a.s) dit :
« Notre Guide est celui dont le peuple sera en perpétuelle attente afin de se soumettre à ses ordres »[27].
- Imam Hâdî (a.s) professe :
« Mon fils Hassan sera l’imam après moi ; et après lui, l’imam sera le Guide, son fils qui viendra remplir la terre de justice, de même qu’elle est couverte d’injustice »[28].
- Imam Hassan Askarî (a.s) invoque:
« Louange à Dieu qui m’a permis, avant ma mort, de voir mon successeur qui est du point de vue création le model du noble Prophète en caractères moraux»[29].
La révolution mahdiste n’est pas seulement l’apanage des propos shiites. En effet, de nombreux livres de base sunnites renferment plusieurs détails qui laissent briller la personnalité d’imam Mahdi (a.s). Les savants sunnites ont aussi la certes conviction de la présence manifeste d’imam Mahdi, descendant de deux sources purifiées : Petit-fils du Prophète (ç) de part sa fille bien aimée Fatima (a.s). Pour mieux mesurer le degré de croyance des sunnites sur le phénomène Mahdi, il est nécessaire de plonger dans les livres de commentaire coranique de grands exégètes tels que Fakhr Râzî ou Kartabî qui ont accordé des pages d’exposées sur les versets sémantiquement liés à l’apparition d’imam Mahdi (a.s).
Divers hadiths relatifs à ce thème sont manifestes dans les livres de hadiths nommés «groupe de six authenticités» et Mousnad Ahmad Janbil leader de l’école doctrinale Hanafite.
Par ailleurs, des érudits sunnites d’autrefois et du moment ont indépendamment écrit des livres dont la thématique porte sur le 12ème imam des shiites. Nous avons, en guise d’exemple, Abou Na’îm (quarante hadiths), Souyoutî (Parfum rosier des nouvelles de Mahdî). Notons ici que certains savant ont dépassé le niveau des propos laudatifs envers l’imam, pour s’ériger en véritables apologistes contre ceux qui nient son existence, en se servants pertinemment des arguments scientifiques comme de témoignages de ceux qui ont eu en vision l’imam du temps.
Mouhammad Siddîk Maghrebî, réagissant contre les propos d’Ibn Khaldoûn a écrit un livre dont les critiques sont des preuves de prise de position sunnite sur le mahdisme. Nous nous contenterons de citer deux des hadiths sunnites extraits des livres dont l’unanimité parmi les savants n’est plus à démontrer.
Le noble prophète (ç) déclare : « S’il restait juste un jour de la fin du monde, Allah le rendra si long afin qu’un homme de ma descendance de ma famille, homonyme à moi soit suscité »[30].
Des mêmes propos du prophète (ç) il est rapporté : « Un homme de ma famille apparaîtra ; son nom sera mon nom et il me ressemblera. Il remplira la terre de justice, peu importe le niveau d’injustice qui l’aurait envahie »[31].
La croyance en l’apparition d’une révolution universelle pour la justice à la fin de temps est une conviction générale qui se dégage de toutes les religions universelles révélées. D’études approfondies des livres de doctrines respectives de ces religions laissent entrevoir, par exemple, dans la Zaboûr (Psaumes de David), la Thora (Ancien testament), l’Evangiles (Nouveau testament), sans oublier les livres saints des Hindouistes, des Zoroastriens et des Abrahimites, il ressort l’idée d’un guide sauveur qui apparaitra à la fin des temps. Cependant, chaque communauté lui attribue un nom idoine : les zoroastriens le nomment «Souchiânce» (c’est-à-dire le sauveur du monde), les chrétiens lui attribuent volontiers le nom de «Messie l’attendu» et les juifs « le guide Michaël». On peut lire dans certains passages des épîtres zoroastriens « Le prophète des Arabes est le dernier des prophètes apparu des montagnes de la Mecque…Il a mangé ensemble avec ses serviteurs et leur a tenu compagnie…Sa religion est la plus noble des religions, son livre est venu annuler tous les autres livres…L’un des petits-enfants de sa fille dont le nom est « soleil et roi du monde » sera fait roi sur la terre par Dieu et sera le dernier successeur du prophète…Son gouvernement continuera jusqu’au jour du jugement »[32].
Après avoir fait connaissance avec le grand Libérateur du monde, la Preuve, fils de Hassan, le débat s’ouvre sur la problématique de l’occultation qui est une l’étape la plus importante de la vie d’imam Mahdi. Etymologiquement, «occultation» est un terme astrologique qui signifie «passage d’un astre derrière un autre qui le masque de la vue de l’observateur terrestre». L’expression à retenir ici est le fait «d’être caché» c’est-à-dire d’être hors de portée de vue. Etre caché ne peut être confondue à être absent, car l’absence implique la négation de une présence à la fois physique et spirituelle d’un sujet qui ne peut voir ni être vue. Or, être caché maintient à la fois l’idée de présence spatio-temporelle et de capacité du sujet d’entendre et de voir sans être vu. Nous parlerons dans cette partie d’un Mahdi soustrait à la vue des gens, mais présent et vivant parmi eux.
La réalité de l’occultation d’imam Mahdi apparaît sous deux formes dans les propos des infaillibles. Imam Ali (a.s) déclare :
« Je jure par Allah ! La Preuve (d’Allah) est présente parmi les gens. Il se promène partout, au marché, dans les maisons, à l’Est comme à l’Ouest. Il entende les propos, adresse des salutations aux gens. Il voit sans être vu (jusqu’à la date buttoire de son apparition) »[33]. Le deuxième ambassadeur d’imam à travers ces propos laisse voir un autre aspect de sa présence :
« Imam Mahdi est manifestement présent chaque année à la cérémonie du hajj. Il voit et distingue à la fois les gens, tandis que ceux-ci le voient, mais ne peuvent l’identifier».[34]
On conclura donc que l’occultation d’imam du temps présente deux aspects : il est tantôt invisible, tantôt visible mais non identifiable. Dans un cas comme dans l’autre il est présent.
L’occultation ou retraite physique n’est pas un phénomène qui commence avec imam Mahdi. Les sources écrites montrent qu’un bon nombre de prophètes ont mené une bonne partie de leur vie en cachette. Loin d’être une décision personnelle ou familiale, l’occultation est une pratique séculaire relative à la sagesse divine. Cette tradition a fait prospérer la prophétie de certains messagers à l’instar de Noé (Nouh), Sâlih (a.s), Abraham (Ibrahim) (a.s), Joseph (Youssouf) (a.s), Moïse (Moussa) (a.s), Enoch (Shouaïbe) (a.s), Elie (Elias) (a.s), Salomon (Souleman) (a.s), Daniel (a.s), Jésus (Issah) (a.s)…Ils furent des envoyés de Dieu qui connurent selon les circonstances une retraite spirituelle dans l’accomplissement de leur mission. Raison pour laquelle la dissimulation de Mahdi reste dans ce registre traditionnel d’Allah. Imam Sâdiq (a.s) dit :
« En réalité, notre guide connaîtra une occultation dont la durée sera très longue ». Rawa interrogeant imam Sâdiq dit : « Pourquoi une si longue occultation ô fils du messager de Dieu ? « Allah désire parachever par Mahdi cette coutume qu’Il a appliquée sur les messagers précédents » répond imam Sâdiq.[35]
Les illustrations ci-dessus laissent conclure que l’occultation est une ancienne pratique divine vis-à-vis des saints privilégiés de Dieu. Les savants musulmans ont donc recueilli du prophète (ç) et des imams infaillibles (a.s) des informations sur la vie abstraite d’imam Mahdi et les événements qui se produiront à ce moment. De même, le devoir des croyants durant cette période a été déterminés.[36] Le noble Prophète (ç) dit :
«Mahdi est de ma descendance… Il connaîtra une longue et brillante occultation qui sera à la base de l’apostasie d’une bonne partie de ma communauté. Alors, il viendra telle une étoile filante remplir la terre de justice, de même qu’elle est couverte d’injustice ».
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