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Les hommes se sont créés de nouveaux besoins, et prennent toutes les peines pour les satisfaire. Aux Côtés de ces besoins, il est des envies plus faciles à contenter, comme la médisance, la diffamation, les sophismes...qui sont plus dangereux pour eux que l’alcool.»
L’un des fléaux sociaux que nous allons examiner ici est la médisance. Nul besoin pour nous d’en rappeler le sens lexical. Tout le monde le connaît;
Le premier à souffrir de la médisance est la personnalité même de celui qui médit. Ceux qui détournent leurs âmes de leurs sens naturel finiront par perdre l’équilibre de la pensée, et la discipline morale.
En divulguant les secrets des gens et en dévoilant leurs défauts de caractère, ils blessent bien des cœurs.
La médisance sape l’édifice élevé de la vertu, fait s’évaporer les qualités excellentes des hommes en un rien de temps, et dévore les racines de la vertu dans les cœurs mêmes des gens qui médisent. Bref, ce défaut répugnant dévie la bonne réflexion et ferme les portes à la raison et à la compréhension.
Au niveau social, la médisance cause des ravages que l’on ne saurait circonscrire, et est le principal agent de l’inimitié et de la haine entre les individus, au point que lorsqu’elle s’étend plus encore, elle peut jeter l’opprobre sur le prestige et le crédit d’une nation entière. Ce défaut cause un écart irrémédiable dans les rangs des hommes.
Malheureusement nous devons reconnaître que le marché de la médisance, s’est bien achalandé de nos jours. Cette mauvaise habitude s’est insinuée entre les différentes catégories sociales.
Actuellement, tout comme les nouvelles concernant les divers évènements de par le monde se propagent partout les perversions et les déviations morales et psychologiques se répandent à tous les niveaux de l’échelle sociale, avec la même vitesse.
Le cadre de la médisance s’étant aujourd’hui élargi, nous constatons que le désespoir et le pessimisme assombrissent de plus en plus les esprits et les visages des hommes, qui ont perdu toute confiance réciproque.
Et les choses demeureront telles quelles. Tant que les esprits ne seront pas éclairés par la lumière de la fraternité, il n’y aura ni pureté, ni unité.
Une société qui ne bénéficie pas des faveurs d’un haut sens moral restera éloignée à jamais des avantages d’une vie authentique et riche.
Bien qu’elle fasse partie des péchés pratiques, la médisance est en relation directe avec l’âme humaine.
Elle traduit une agitation et un trouble psychologique grave, dont les causes doivent être recherchées dans les replis de l’âme et du cœur.
Les moralistes en citent plusieurs motifs, les principaux étant l’envie, la colère, l’orgueil, la susceptibilité. Sans doute tous les actes de l’homme, à l’instar de toute ses empreintes sur son environnement, procèdent- ils de différents états qui surviennent en son for intérieur. Et dès que l’occasion est donnée à l’une des causes mentionnées qui couvent en l’homme, comme la braise sous la cendre, la langue contrevenant à son rôle de gardienne des secrets du cœur se délie pour la médisance.
Lorsqu’un mauvais trait de caractère s’incruste en l’homme, il voile son regard et arrive graduellement à gouverner l’ensemble de ses pensées. Si la médisance est si courante, c’est à cause de l’indifférence des hommes aux mauvaises conséquences de leurs actes qu’ils répètent sans cesse car nous voyons que beaucoup de personnes s’abstiennent de commettre les autres péchés, mais commettent sans remords celui grave de la médisance. La répétition machinale de cet acte entraîne l’homme dans une situation où il ne pourra plus se retenir de faire ce que lui suggère son âme charnelle, quand bien même il en connaîtrait l’affreuse conséquence.
Au niveau du savoir et des connaissances, l’homme cherchant de par sa nature la perfection, reconnaît quelque peu les vérités; pourtant il se refuse à mettre en pratique ces connaissances, et ne se donne aucune peine pour accéder au bonheur. C’est pourquoi, il est la victime de son vil désir.
Ceux qui n’attachent pas de prix à respecter l’honneur d’autrui, ne se plient pas à la loi de la morale.
Consacrer sa vie à la satisfaction des instincts, en transgressant les droits des autres, est la misère morale même.
La faiblesse morale résulte de la faiblesse de la foi, et la naissance des valeurs morales tout comme leur permanence est liée à la croyance; et sans le soutien de la foi, l’homme ne comprendrait jamais pourquoi il devrait aimer la vertu ni s’y vouer corps et âme.
Chacun, selon ses capacités, se fait son opinion de la façon de préserver les hommes de l’égarement et de la corruption morale.
La solution la plus probante en la matière consiste à faire naître chez les gens mêmes, la nécessité de l’autodéification.
Il faut réveiller chez eux le sentiment du bien et les inviter à répondre positivement à l’appel de leur nature profonde et à ne dépenser leurs réserves intellectuelles que dans la voie du bonheur.
Il est en effet possible de venir à bout des vices moraux, d’écarter les voiles des ténèbres, et de les remplacer par des valeurs sublimes, en portant davantage notre attention sur les mauvaises conséquences de nos actes, et en renforçant notre volonté.
Le docteur Jago écrit dans son livre intitulé: «La force de la Volonté».
«Quand nous voulons combattre une habitude détestable, nous devons nous représenter constamment à l’esprit ses conséquences dangereuses puis imaginer l’avantage et l’intérêt qu’il y aurait à abandonner la dite habitude, et se rappeler les scènes et les différents cas où nous- mêmes en avons été victimes.
Quand nous nous serons représentés ces scènes, nous cesserons d’être sous l’effet de cette habitude préjudiciable, et nous éprouverons un sentiment de plaisir à nous en être déchargés.»
Étant donné la capacité virtuelle de perfection en l’homme, qui est doté de tous les moyens pour se préserver de l'errements, nous devons diagnostiquer les causes de la dépravation puis, à l’aide de la volonté inébranlable les éradiquer du cœur, et créer par la suite un barrage devant nos inclinations incessantes.
Les actes des hommes sont révélateurs de leur dignité réelle, de leur personnalité. Si l’homme aspire au bonheur, il doit purifier ses actes, empreintes qui demeureront les points lumineux de son existence. Il doit garder constamment à l’esprit que Dieu est témoin de lui et redouter le châtiment de l’au- delà, sûr que son moindre geste est enregistré par la Providence.
Aux dires d’un philosophe:
«Ne dites pas que l’univers est sans intelligence et sans conscience, car ce faisant, c’est à vous- mêmes que vous attribuez cette incapacité. Si le monde était mort et sans esprit comme vous le pensez seriez- vous intelligents et conscients?»
La société a besoin des nécessités fondamentales, ainsi que de l’affection entre ses individus, les deux concourant à assurer sa survie physique et spirituelle. Si l’homme prenait en charge toute sa lourde responsabilité, il tirerait le plus grand profit des valeurs morales dans le sens de la perfection.
Pour faire face aux penchants nuisibles, faisons croître en nous les pensées sublimes qui seules permettent de sortir des ténèbres à la lumière, et gardons nos langues de la médisance, comme premier pas vers le bonheur.
Pour contenir le flot de la corruption qui menace de submerger la société, il nous incombe de susciter une renaissance des valeurs morales, grâce auxquelles nous réapprendrons le respect des droits d’autrui, et nous inculquerons les principes de l’humanisme.
La consolidation des bases éthiques est le premier symbole de la permanence de la société. En provoquant une réforme en l’homme, sa capacité d’admettre les vérités se renforce, entraînant l’engagement de tous aux conventions sociales et morales.
Le Coran décrit la réalité de la médisance en termes frappants et lapidaires:
«L’un de vous aimerait-il à manger la chair de son frère mort?..»74
Tout comme la nature de l’homme répugne à l’idée même de manger la chair d’un mort, son esprit doit avoir en horreur la médisance.
Les grands chefs de la religion ont mis autant de force à combattre l’impiété et l’athéisme qu’à corriger et à consolider les sentiments et les qualités morales.
La Prophète- que le salut de Dieu soit sur lui et sur sa Famille- a dit:
«J’ai été missionné pour parachever les nobles fondements de la morale.»75
C’est la raison pour laquelle il a convié l’humanité entière à suivre les vertus enseignées avec véhémence par l’Islam, qui a fait de la transgression des règles de la vertu, un crime très blâmé.
Médire et écouter la médisance sont un crime qu’il est du devoir du musulman qui en est témoin de réprouver. Le Prophète a dit:
«Si dans une assemblée vous êtes témoins d’une médisance contre un homme, soyez ses défenseurs, et montrez votre désapprobation de la personne médisante, puis quittez l’assemblée.»76
«Quiconque défend en son absence, l’honneur de son frère en religion, Dieu le préservera du feu de l’Enfer.»77
«Pendant 40 jours, Dieu n’acceptera pas la prière et le jeûne de quiconque aura médit d’un musulman, à moins que ce dernier lui pardonne.»78
«Quiconque médit sur un musulman, au mois de Ramazan, ne
sera pas récompensé pour son jeûne.»79
Le Prophète a aussi défini le musulman d’après son comportement envers son
frère en religion:
«Le musulman est celui dont les frères n’ont à redouter ni la langue ni les actes.»80
Il est clair que celui qui ouvre sa bouche pour médire de son frère musulman, transgresse, ce faisant les règles de la vertu, et se rend responsable d’un crime aux yeux de l’Islam et de l’humanité. Les Ulémas sont unanimes à compter la médisance parmi les grands péchés. Car celui qui en est l’auteur contrevient aux ordres de Dieu en piétinant les droits de Ses créatures, et en ignorant les droits du Créateur.
Comme un corps inanimé qui ne peut se défendre, ni repousser l’agression contre lui, l’absent, objet de la médisance ne peut pas défendre son honneur et sa réputation. L’honneur de toute personne mérite autant de considération que sa vie; nul n’a le droit de bafouer cet honneur.
Médire sur ses semblables traduit souvent un état de tension nerveuse. L’Imam Ali, l’Emir des Croyants-que la paix soit sur lui- disait:
«La médisance est l’effort de l’incapable.»81
Plus proche de nous, le Dr. Helen Schachter écrit:
«Tout besoin non satisfait engendre contrariété et frustration, qui exigent d’être compensées par n’importe quel moyen. Chacun a sa propre réaction pour écarter et surmonter la douleur psychologique résultant d'un échec. Voyant que les gens ne s’intéressent pas à lui, comme il s’y attend, le sujet préfèrera s’isoler plutôt que de se mêler à la foule et s’abstiendra de la fréquenter de peur de faire l’objet d’un mépris. Dans une réunion, il s’associera dans un coin déçu, perplexe et timoré. Dans une autre réaction, il fera le pitre, dira des plaisanteries mal- placées et rira sans raison. Ou encore, médira des absents se querellera avec les présents, et contestera tout, pour s’affirmer ainsi devant eux.»
De son côté, le Dr. Mann écrit dans son ouvrage intitulé: «Les fondements de la psychologie.»:
«Pour réparer nos revers, et dissimuler nos défauts, il nous arrive d’attribuer la responsabilité du péché à d’autres que nous- mêmes, avec l’illusion d’avoir préservé ainsi notre dignité. Quand nous échouons à nos examens, nous blâmons l’enseignant ou les questions de l’examen. Et quand nous n’atteignons pas un rang que nous avons ambitionné, nous le déprécions ou déprécions la personne à qui il a échu. Parfois aussi nous imputons la responsabilité de notre déconvenue à d’autres qui en réalité n’y sont pour rien.»
Nous concluons de tout cela qu’il faut promouvoir en soi les sentiments élevés par l’effort de purification de l’intention, et commencer par la réforme et l’éducation de soi- même pour créer le terrain favorable à notre bonheur et à la réforme de la société dans tous ses aspects.
Parmi les grandes imperfections morales de l’homme, figure l’inconscience qu’il manifeste à l’égard de ses propres défauts. Souvent l’égarement et la confusion procèdent de l’ignorance et de la négligence.
Que de fois, par manque de vigilance, l’âme a-t-elle été envahie par des défauts qui se sont incrustés en elle, et ont miné son succès. Quand l’homme devient esclave de son âme ignorante, il tue en lui-même l'amour de la vertu, et devient la proie de ses différents penchants et passions qui le frustrent du bonheur et de ses joies. Il demeure aussi privé de toute orientation morale.
La première condition, pour la réforme de soi, consiste à connaître ses insuffisances. Après quoi on saurait briser les chaînes du vice, et échapper au danger que font peser sur nous les défauts.
Il importe beaucoup en effet d’examiner les spécificités de l’âme humaine avant d’essayer de l’amender; et cela est la seule voie de perfection morale et spirituelle.
En décelant les points forts et faibles de l’âme, on peut discerner les zones sataniques enfouies dans ses replis et les séparer des aptitudes et propensions méritoires d’ailleurs plus nombreuses puis les éliminer avant qu’elles ne contaminent l’ensemble.
Si par négligence nous omettons d’examiner notre image réelle au miroir de nos actes, nous commettrons une faute irréparable. Nous sommes tenus avant toute chose, d’évaluer nos particularités et nos attributs, afin de connaître les défauts qui ont pris racine en nous, à notre insu. Un effort continu nous permettra d’extirper ces pousses sauvages et, de les empêcher d’apparaître à leur aise. Certes l’amendement et la réforme de l’âme, ne sont pas chose facile. Ils exigent une volonté constante, une longue peine et une persévérance.
Outre l’identification des défauts et vices de l’âme, l’éradication des mauvaises habitudes exige une résolution sans faille conduisant l’homme à l’objectif désiré.
Quand nous ordonnons nos actes, nous ordonnons par là-même nos idées, et nous leur donnons une bonne direction et plus de force. Chaque pas accompli dans ce sens exerce un impact utile et décisif que nous pouvons mesurer en toute évidence a la fin de l’action.
Le célèbre savant Alexis Carrel écrit:
«La méthode la plus efficace pour rationaliser nos actions consiste à établir minutieusement tous les matins notre emploi du temps quotidien, et à en étudier les résultats le soir venu.
Tout comme nous prévoyons de faire telle ou telle chose déterminée à telle ou telle heure, et de l’achever aussi à telle heure fixée d’avance, de manger telle chose, d’obtenir telle somme, d’écouter telle musique, et de voir telle personne..., de même nous devons programmer d’être utile à autrui, d’agir en toute équité dans toutes nos affaires.
La bassesse morale est détestable aussi bien que la saleté corporelle. Nous devons débarrasser nos esprits de leurs souillures comme nous nettoyons nos corps.
Certains ont pris l’habitude de faire des exercices physiques avant et après le coucher pour garder leur forme. Il n’en est pas moins important de consacrer quelques minutes de notre temps à exercer notre sens moral, et nos facultés spirituelles et psychologiques.
En méditant sur l’attitude que nous devons observer, et en veillant à ne pas nous écarter de l’application du programme prévu, nous pourrons donner une impulsion à notre esprit et notre volonté. Et grâce à cet ordre, un nouveau domaine insoupçonné jusqu’ici se dégagera au fond de l’âme, dans lequel chacun pourra se voir seul sans voile aucun.
Notre succès dans l’application des impératifs de la vie est lié à notre vie intérieure. Tous les hommes, pauvres ou riches, vieux ou jeunes, lettrés ou analphabètes, doivent inscrire dans leur esprit, leurs actions quotidiennes bonnes et mauvaises, comme le commerçant tient à jour son registre des achats, des ventes, et des dépenses ou comme le savant qui classe ses notes avec une infinie précaution. En appliquant patiemment ces méthodes pédagogiques, nous transformerons nos esprits et même nos corps.»
Un homme conscient et actif ne manque pas de canaliser ses potentialités et ses efforts dans un sens adéquat. Plus sa personnalité gagnera en noblesse; et plus il fera preuve de respect envers les droits et l’honneur des autres, et se retiendra de tout acte pouvant blesser leur amour-propre. Il réalisera que son comportement avec autrui est ce qui le définira le mieux.
On demanda à un grand homme:
Qu’y a-t-il de plus difficile et de plus facile?
Il répondit: le plus difficile est de se connaitre soi même, et le plus facile est de critiquer les autres et de les dénigrer.
Certaines personnes sont par nature portées à espionner la vie privée des gens, leurs faiblesses et leurs secrets, et à les en critiquer. Tout cela en dépit de ce qu’en eux-mêmes les vices l’emportent sur les vertus, tant en qualité qu’en quantité.
Ils sont cependant indifférents, à égard de leurs défauts et s’occupent de ceux des autres, sans jamais penser à s’en repentir.
L’habitude de dénigrer les autres obscurcit la vie, et dégrade la personnalité morale.
Les mobiles incitant l’homme à nuire à ses semblables traduisent une sorte de complexe d’infériorité, de bassesse du caractère qui empire avec la fatuité, l’orgueil et la vanité et qui est cause de beaucoup d’erreurs.
Les moqueurs consacrent leur temps à penser sur des sujets rejetés par la raison. Ils se dépensent à épier les actes de leurs amis, dans l’espoir d’y dénicher des points faibles à dénigrer et à critiquer, croyant pouvoir porter atteinte à leur rang et à leur notoriété. Ce faisant, ils manquent l’occasion de porter un regard critique sur eux-mêmes, et s’écartent ainsi du droit chemin de l’émancipation de soi.
Ceux-ci manquant effectivement du courage nécessaire, deviennent si réfractaires à toute règle, qu’ils ne croient pas devoir vénérer l’honneur d’autrui. Ils ne peuvent pas vivre en bons termes, même avec leurs plus proches. Car s’ils ont plaisir à médire des absents devant leurs amis, ils sont aussi prompts dès que le champ est libre, à aborder les défauts de ces derniers et à les critiquer. C’est pourquoi ils sont souvent incapables de se faire des amis authentiques auprès de qui ils pourraient goûter aux joies d’un sentiment sincère.
La dignité de l’homme est tributaire de ses actes, et quiconque tente de nuire à celle d’autrui, met en péril la sienne.
Il se peut que le dénigreur ignore les conséquences de son
acte vil, mais il ne pourra pas se mettre à l’abri des contrecoups de son
acte? Combien en effet il s’attire d’inimitié et de réprobation! Les regrets
ne serviront à rien.
Comme dit le dicton:
«Ta langue est un lion, si tu l’attaches il te gardera si tu le laisses échapper, il te dévorera.»
«Beaucoup ont péri par le tranchant de l’épée, mais pas autant que ceux qui ont péri par la langue.»
Quand on veut fréquenter les gens, il faut connaître ses devoirs et obligations envers eux, notamment considérer leurs aspects positifs et leurs actes de valeur ainsi que leur mérite. Il faut aussi se réformer en tout ce qui peut porter atteinte à la dignité d’autrui, et qui contredit le principe de l’affection, car celle-ci ne peut subsister que si elle est réciproque.
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