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Vous savez qu'ils avaient refusé, au début, de s'en aller et qu'ensuite, ils s'étaient mis à la traîne de l'armée afin de mettre en place les assises de leur politique, d'en élever les piliers, plutôt que de suivre les ordres. Ils ont considéré que cela était prioritaire et plus digne d'attention, pensant que l'expédition ne leur échapperait pas s'ils restaient en arrière. Mais le califat (la succession) risquait sûrement de s'éloigner s'ils partaient à la conquête avant la mort du prophète (SAW). Mais le prophète (SAW) voulait que la place soit vacante par leur départ, que l'affaire soit réglée en faveur d'Ali b. Abi Taleb après lui, en toute tranquillité et quiétude. S'ils revenaient après que la succession ait été conclue, en la confiant à Ali, il n'y aurait eu ni dispute ni opposition. Il a nommé Usâma à leur direction, alors qu'il n'avait que dix-sept ans, afin de les contenir, de riposter aux caprices de certains, par souci de sécurité pour l'avenir, pour éviter les rivalités qui risquaient de s'aiguiser s'il avait nommé un autre. Cependant, ils avaient compris le plan du prophète (SAW), ils ont donc mis en cause la nomination d'Usâma et refusé de marcher derrière lui. Ils n'ont quitté Al-Jaraf que lorsque le prophète mourut. Ils ont demandé, une fois d'annuler l'expédition, une autre de renvoyer Usâma. Plusieurs d'entre eux se sont laissés à la traîne. Voici cinq faits concernant ce bataillon où ils n'ont pas suivi les ordres manifestes du prophète, préférant mettre en avant leurs propres opinions et leur propre compréhension plutôt que d'obéir aux ordres du prophète (SAW). Saluts. SH.

Correspondance 91

19 Rabî'al-awwal 1330

1- Les excuses relatives à cet incident.

2- Quelles sont les sources qui rapportent le hadith maudissant ceux qui restent à l'arrière?

Evidemment, le Messager d'Allah (SAW) les a incités à se hâter pour la conquête sous la direction d'Usâma, il les a pressés disant à Usâma, lui confiant la direction: "Attaque le matin les gens d'Oubna", ne lui laissant pas de répit jusqu'au soir. Il lui dit d'aller rapidement, refusant tout retard. Mais comme il tomba malade tout de suite après, ils craignirent pour lui, ils ne supportèrent pas de s'éloigner de lui alors qu'il était dans un tel état. Ils attendirent à Al-Jaraf pour voir la suite, mais ce fut par compassion pour lui et par affection, ils n'avaient pour intention que d'attendre soit sa guérison, soit d'avoir l'honneur de préparer ses funérailles, ainsi que de consolider la situation du futur dirigeant. Ils sont donc excusables d'avoir attendu, et ils ne furent pas fautifs en cela.

Quant à leur refus, avant la mort du prophète (SAW) d'admettre la nomination d'Usâma, malgré toutes les paroles et tous les actes qui confirment cette nomination, il s'explique par la jeunesse de ce dernier, car ils étaient moins jeunes et même vieux, et ceux-ci refusent, de par leur nature, à être dirigés par des jeunes. Ils rechignent à admettre l'autorité des plus jeunes. Leur refus de sa nomination n'est pas une innovation de leur part, il fait partie de la nature humaine. C'est ainsi qu'il faut considérer cet épisode.

Quant à leur demande d'écarter Usâma après la mort du prophète (SAW), certains savants ont excusé cette attitude disant qu'ils avaient cru qu'Al-Siddîq accepterait leur demande pour l'intérêt général. C'est ainsi qu'ils l'expliquèrent. En réalité, je ne peux expliquer raisonnablement leur attitude car le prophète s'était mis en colère à cause de leur demande. Il était sorti fiévreux, le front ceint, il les avait réprimandés dans un sermon du haut de sa chaire, et ce fut-là un fait historique inoubliable qui s'est largement propagé. Leur excuse ne peut être connue que d'Allah le Très-Haut Seul.

Leur intention de supprimer l'expédition et leur insistance auprès d'Al-Siddiq à ce propos, alors qu'ils avaient vu l'intérêt que le prophète lui portait et le soin total qu'il avait

pris pour hâter son départ, ainsi que les textes successifs allant dans ce sens, tout cela peut être expliqué par le fait qu'ils voulaient prendre des précautions pour protéger la capitale de l'Islam contre les idolâtres qui l'entouraient, car, en s'éloignant, l'armée la laissait vacante. L'hypocrisie s'était manifestée à la mort du prophète (SAW), les cœurs des Juifs et des Chrétiens s'étaient renforcés, les tribus commençaient à apostasier, d'autres refusaient de payer l'aumône. Les compagnons demandèrent à Al-Siddiq d'empêcher Usâma de partir, il refusa et dit: "A moins que je ne sois happé par l'oiseau, je ne peux entreprendre quelque chose que le Messager d'Allah (SAW) avait refusée".

C'est ce qu'ont rapporté les compagnons d'Al-Siddiq, mais les autres sont excusés d'avoir voulu faire revenir l'expédition, car ils ne cherchaient rien d'autre que d'assurer la sauvegarde de l'Islam.

Le fait que Omar et Abu Bakr soient restés en arrière lorsque l'armée d'Usâma s'en alla peut être expliqué par le fait qu'ils voulaient raffermir le pouvoir islamique, soutenir la nation de Mohammed, préserver le califat qui protège la religion et les croyants.

Ce que vous avez rapportez d'Al-Shahristânî du livre Al-Milal wal Nihal n'est pas authentifié. Al-Halabi et Sayyed Al-Dahlânî disent dans leur biographie: il n'y a pas de hadith à ce propos. Si vous voyez, qu'Allah vous préserve, un hadith rapporté par les Sunnites à ce propos, indiquez-le nous. Saluts. S.

Correspondance 92

22 Rabî' al-awwal 1330

1- Les excuses n'infirment pas ce que nous avons dit.

2- Les propos d'Al-Shihristânî sont authentifiés.

Vous avez admis, qu'Allah vous sauvegarde, leur retard à rejoindre la compagnie d'Usâma et qu'ils sont restés à Al-Jaraf toute cette période, alors que le prophète leur avait ordonné de se hâter et d'être rapides. Vous avez également admis qu'ils ont récusé la direction d'Usâma alors qu'ils étaient au courant des paroles et des ordres du prophète.

Vous avez admis qu'ils ont demandé à Abu Bakr sa révocation bien que le prophète s'était mis en colère à cause de leur demande, et qu'ils l'aient obligé à sortir, fiévreux et le front ceint, et qu'il les avait critiqués dans son sermon du haut 4e sa chaire, sermon que vous avez qualifié de fait historique, dans lequel il a confirmé qu'Usâma était apte à cette direction. Vous avez admis qu'ils ont demandé au calife de supprimer l'expédition que le prophète (SAW) avait envoyée, de disperser la division qu'il avait formée lui-même, tout en sachant l'attention qu'il avait mise pour la réaliser, son soin total à l'envoyer rapidement et ses paroles successives relatives à la nécessité de l'envoyer.

Vous avez admis le retard de certains parmi ceux que le prophète (SAW) avait mobilisés dans cette armée. Vous avez admis tout cela, tel que le rapportent les historiens et les traditionnistes. Vous dites cependant qu'ils sont excusables, et vous trouvez comme excuses le fait qu'ils avaient pris en compte l'intérêt de l'Islam tel qu'ils le voient et non tel que l'exigeaient les paroles du prophète. Nous ne prétendons pas, ici, démontrer plus que cela. En d'autres termes, nous voulons démontrer s'ils se conformaient ou non aux textes prophétiques. Vous aviez dit oui, et nous non. Vous reconnaissez à présent, à partir de l'exemple que nous avons choisi, qu'ils ne se conformaient pas aux ordres. Qu'ils soient excusables ou non est une autre affaire. Vous dites qu'ils ont mis en avant l'intérêt de l'Islam tel qu'ils le considèrent au lieu de se conformer aux paroles du prophète. Pourquoi ne dites-vous qu'ils ont préféré, considérant la succession du prophète, l'intérêt de l'Islam tel qu'ils le voient plutôt que de se conformer au texte d'Al-Ghadîr et d'autres semblables? Vous avez excusé ceux qui critiquaient la direction d'Usâma, en rappelant qu'ils l'ont fait à cause de sa jeunesse et qu'ils étaient vieux et plus âgés, et vous ajoutez: les vieux et les gens âgés refusent, naturellement, d'être dirigés par des jeunes. Pourquoi ne dites-vous pas la même chose concernant ceux qui n'ont pas suivi le texte d'Al-Ghadîr qui exige de remettre le commandement à Ali qui est jeune, plutôt qu'aux compagnons âgés et vieux, car, étant ce qu'ils sont, ils ont considéré Usâma trop jeune lorsque le prophète (SAW) lui a remis la direction du bataillon. Quelle différence faites-vous entre la succession et le bataillon d'Usâma? S'ils ont refusé de se faire diriger par Usâma dans un seul bataillon, cela expliquerait leur refus d'être dirigés par un jeune, durant toute leur vie et dans un domaine se rapportant à toutes les affaires de ce monde et de l'au-delà.

Concernant vos propos sur la nature des vieux et des plus âgés qui refusent à être dirigés par des jeunes, l'argument ne me semble pas valable, si vous en parlez dans l'absolu, car les vieux ayant une foi parfaite ne refusent pas d'obéir à Allah et à Son messager, ni d'être dirigés par les jeunes, ni dans d'autres domaines: "Mais non, par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants, qu'ils ne t'aient nommé juge de ce qui fait leurs disputes, puis qu'ils n'aient éprouvé nulle gêne de ce que tu auras décidé, et qu'ils se soient soumis de soumission" (Al-Nisâ', 65), "ce que le Messager vous apporte, prenez-le; et ce dont il vous empêche, abstenez-vous.." (Al-Hishr, 7). 2. Quant à la parole relative à ceux qui se sont restés à la traîne, rapportée par Al-Shahristânî comme allant de soi, elle est également citée dans un hadith appuyé par Abu Bakr Ahmad b. Abdel Aziz Al-Jawharî dans le livre Al-Saqîfâ, que je vais vous exposer tel que. Il dit: Ahmad b. Ishâq b. Saleh, d'après Ahmad b. Sayyar, Sa'ïd b. Kathîr al-Ansârî et ses adeptes et Abdallah b. Abdel Rahmân, a rapporté: [le prophète (SAW), alors mourant, a nommé Usâma b. Zayd b. Hâritha à la tête de l'armée où se trouvait un grand nombre d'Ançars et de Muhâjirîns, dont: Abu Bakr, Omar, Abu 'Obeyda b. Al-Jarrâh, Abdel Rahmân b. Awf, Talha et Al-Zubayr. Il lui ordonna d'attaquer Mo'ta où son père Zayd fut tué et de conquérir la vallée de la Palestine. Usâma resta sur place avec son armée, alors que le prophète (SAW), de plus en plus malade, insistait et confirmait l'ordre qu'il avait donné. Usâma lui dit: "par mon père et ma mère, me permets-tu que je reste quelques jours près de toi jusqu'à ce que Allah le Très-Haut te guérisse?" Il dit: "Va et marche avec la bénédiction d'Allah". Il dit: ô messager d'Allah, si je pars alors que tu es dans cet état, je m'en irai le cœur serré. Il dit: "Va vers la victoire et la paix". Il dit: ô Messager d'Allah, je n'aime pas demander de tes nouvelles à des passagers. Il dit: "Exécute mon ordre", puis il perdit connaissance. Usâma se prépara à partir. Lorsqu'il (SAW) revint à lui, il demanda à propos d'Usâma et de l'expédition, on lui dit qu'il se préparait, il se mit à dire: "envoyez l'expédition d'Usâma, qu'Allah maudisse ceux qui restent à la traîne". Il répéta cette parole à plusieurs reprises. Usâma sortit à la tête de son armée où se trouvaient les compagnons. Il s'arrêta à Al-Jaraf et les compagnons se trouvant avec lui étaient: Abu Bakr, Omar et la plupart des mouhâjirîns, ainsi que les Ançars: Asayd b. Houdayr, Bashîr b. Sa'ed et d'autres. Le messager d'Umm Ayman arriva et lui dit: "rentre, le messager d'Allah est mourant". Il se leva de suite, il entra dans Médine à la tête de son armée, il fixa son étendard à la porte de la maison du prophète, qui est mort à cet instant]. Je l'ai rapporté textuellement, tel qu'il fut rapporté par un certain nombre d'historiens, dont le savant Al-Mou'tazilî à la fin de la page 20 et la suite, dans le deuxième volume de son commentaire de Nahg al-Balâghah. Saluts. SH.

Correspondance 93

23 Rabi' al-awwal 1330

Demande les autres exemples.

Nous avons longuement parlé du bataillon d'Usâma, comme nous le fîmes concernant la calamité du jeudi. Depuis, le vrai a surgi de l'écume, et le jour s'est manifesté pour ceux qui ont des yeux. Exposez-nous d'autres exemples. Saluts. S.

Correspondance 94

25 Rabî' al-awwal 1330

Son ordre de tuer l'hérétique.

Je vous exposerai ce qui est rapporté par certains érudits et traditionnistes. L'Imam Ahmad b. Hanbal rapporte à la page 15 du troisième volume de son Musnad le hadith d'Abou Sa'id al-Khodri, disant: Abu Bakr vint chez le prophète (SAW) et lui dit: ô messager d'Allah, je suis passé par une vallée telle et telle, un homme humble, au bon aspect était là en train de prier. Le prophète (SAW) lui dit: "va et tue-le". Il poursuit: Abu Bakr revint sur ses pas mais, en le voyant dans cet état, s'abstint de le tuer. Il revint chez le prophète (SAW), le prophète dit à Omar: "Va et tue-le". Omar s'en alla mais le voyant dans cet état, tel que l'avait vu Abu Bakr, il lui répugna de le tuer. Il revint et dit: ô messager d'Allah, je l'ai vu priant et cela m'a empêché de le tuer. Il (SAW) dit: "Ali, va le tuer". Ali partit mais ne le vit point. Ali revint et dit: ô messager d'Allah, je ne l'ai pas vu. Le prophète dit: "Celui-ci et ses amis lisent le Coran sans s'essouffler, ils abjurent la religion tout comme la flèche transperce de part en part la cible et ils n'y reviennent qu'avec la flèche par-dessus, tuez-les, ils sont le mal de la création". Abu Ya'la rapporte dans son Musnad comme dans la biographie de Dhi Thidia, d'après Isâba b. Hajar, les propos d'Inas disant: il y avait au temps du prophète un homme qui nous plaisait par sa piété et son assiduité, nous l'avons évoqué au prophète (SAW) par son nom, il ne le connaissait pas. Nous le lui avons décrit, il ne le reconnut pas. Alors que nous en parlions, cet homme apparut, et nous dîmes: le voilà. Il nous dit: "Vous me parlez d'un homme dont la face dégage le hâle du diable". Ce dernier s'approcha d'eux sans saluer. Le prophète (SAW) lui dit: "Je te demande, au nom d'Allah, n'as-tu pas dit devant cette assemblée: il n'y a pas dans cette assemblée un homme meilleur ou supérieur à moi?" Il approuva, puis entra prier. Le prophète. (SAW) demanda: "Qui veut bien tuer cet homme?" Abu Bakr dit: moi. Il entra et le trouva en train de prier. Il dit: "Exalté Soit-Il, tuer un homme qui prie?" Il sortit et le prophète (SAW) lui demanda: "qu'as-tu fait?" Il dit: "II m'a répugné de le tuer alors qu'il priait, et tu avais interdit de tuer ceux qui prient". Il demanda: "qui tue cet homme?" Omar dit: moi. Il entra et le trouva prosterné. Omar se dit: Abu Bakr est-il meilleur que moi? Il sortit, et le prophète (SAW) lui demanda: "et alors?" Il dit: "je l'ai trouvé prosterné face à Allah, cela m'a répugné de le tuer". Le prophète dit: "qui tue cet homme?" Ali dit: moi. Il dit: "Si tu le trouves". Ali entra, mais l'homme était déjà sorti. Ali revint vers le prophète qui demanda: "et alors?" Il dit: "il était déjà sorti". Il dit: "S'il avait été tué, il n'y aurait pas eu de dissension dans ma nation." Ce hadith fut rapporté par Al-Hafez Mohammed b. Moussa Al-Shîrâzî dans son livre, qui le reprend de Ya'coub b. Sufyân, Moqâtel b. Suleymân, Youssef al-Qattân, Al-Qâssem b. Salâm, Mouqâtel b. Hayyân, Ali b. Harb, Al-Sidî, Moujâhed, Qoutâda et Waqî' et Ibn Jarîh. Il a été authentifié par plusieurs érudits de confiance tels que l'Imâm Shihâb Eddine Ahmad, connu sous le nom d'Ibn ' Abd Rabboh al-Andalusî, dans le premier volume de 'Aqd al-Farîd. Il rapporte, à la fin de cette histoire: le prophète (SAW) a dit: "C'est le premier suppôt de Satan qui surgit dans ma nation, si vous l'aviez tué, même deux personnes n'auraient pas été en conflit. Les Banî Israïl se sont divisés en 72 groupes, mais cette nation se divisera en 73 groupes, toutes iront au feu, sauf une." Une histoire semblable est rapportée d'après Ali par les auteurs de Sunans. Il dit: Des gens de Quraysh sont venus chez le prophète et ils dirent: ô Mohammed, nous sommes tes voisins et tes alliés, certains de nos esclaves sont venus à toi, ils ne désirent ni la religion ni le savoir, ils ont fui nos villages et notre fortune. Rends-les nous". Il demanda à Abu Bakr: qu'en dis-tu? Il dit: Ils ont raison, ils sont tes voisins. L'expression du visage du prophète (SAW) changea. Il demanda à Omar: que dis-tu? Il dit: Ils ont raison, ils sont tes voisins et tes alliés." Son expression changea également. Il dit:

"Ô gens de Quraysh, qu'Allah vous envoie un homme dont Il a éprouvé la foi de son cœur, qui vous donne une leçon et vous remette dans la religion". Abu Bakr dit: C'est moi, ô messager d'Allah. Il dit: non. Omar dit: c'est moi, ô messager d'Allah. Il dit: "non, il s'agit de celui qui coud les semelles", parce qu'il avait remis à Ali une semelle à coudre. SH.

Correspondance 95

26 Rabi' al-awwal 1330

Excuses pour n'avoir pas tué l'hérétique.

Ils ont probablement compris que le prophète souhaitait qu'ils le tuent, ils ont pris l'ordre obligatoire pour du souhait, et c'est pour cette raison qu'ils ne le firent pas. Ou alors ont-ils cru que son meurtre est un devoir surérogatoire, ils ont alors laisse cela à d'autres compagnons plus aptes, et ils ne pensaient pas que l'occasion serait perdue par sa fuite, ne l'ayant pas mis au courant de l'affaire. Saluts. S.

Correspondance 96

29 Rabî' al-awwal 1330

Refus de l'excuse.

L'ordre était obligatoire, on ne peut le comprendre autrement. Penser qu'il s'agissait d'un souhait n'est pas un argument valable, car rien ne l'indique; les indices confirment plutôt le vrai sens, c'est-à-dire l'obligation. Examinez ces hadiths et vous les trouverez confirmant ce que je dis. Le prophète (SAW) a dit: "ils lisent le Coran sans s'essouffler, ils abjurent la religion tout comme la flèche transperce de part en part la cible et ils n'y reviennent qu'avec la flèche par-dessus, tuez- les, ils sont le mal de la création" et il dit aussi: "s'il avait été tué, même deux personnes ne seraient pas entrées en conflit". Ce genre de paroles n'est dit que lorsque son meurtre devient un acte obligatoire, sans oublier que le prophète a fortement insisté sur cela. Si vous vous référez au hadith dans le Musnad d'Ahmad, vous verrez que l'ordre de le tuer a été adressé d'abord à Abu Bakr, puis à Omar, comment donc l'ordre serait-il surérogatoire? Les hadiths sont clairs en montrant qu'ils ne se sont retenus de le tuer que par répugnance à le faire, parce qu'il priait dans une attitude d'humilité, et non pour une autre raison. Ils n'ont pu écarter les tourments du prophète tout comme ils n'ont pas su évaluer l'ordre de le tuer. Il est alors démontré qu'ils ont préféré faire selon leur opinion plutôt que de suivre la parole du prophète. Saluts. SH.

Correspondance 97

30 Rabî' al-awwal 1330

Demande d'exposer tous les exemples.

Continuez à nous citer les autres exemples, n'en laissez aucun de côté, même si cela risque d'être long. Saluts. S.

Correspondance 98

3 Rabî' al-Thânî 1330

1- Aperçu des exemples.

2- Indication d'un autre genre de textes.

1- Vous pouvez vous référer à la trêve de Houdayba, aux tributs de Hanîne, au partage des rançons des prisonniers de Badr, à d'autres affaires survenues aux jours de Ohod et de Sho'ba. Mais aussi le jour où Abu Horayra annonça la bonne nouvelle à tous ceux qui rencontrèrent Allah par l'Unicité, le jour de la prière sur l'hypocrite, le jour de la diffamation des dons et leur question sur les choses détestables, l'interprétation des versets sur le khoms (impôt) et l'aumône et des deux versets sur la jouissance, le verset du divorce par trois fois, l'interprétation de la Sunna concernant les prières surérogatoires de Ramadan, sur leur manière et leur nombre, la manière de faire l'appel à la prière, le nombre d'appels (Allâhu Akbar) lors des enterrements, ainsi que d'autres affaires qu'il est long d'exposer. Il y a aussi l'affaire de l'opposition concernant Hateb b. Balta'a, l'opposition à ce qu'a fait le prophète au haut-lieu d'Abraham, l'attribution du rôle à un groupe de Musulmans à la mosquée, le jugement sur les Yéménites Badia Abi Kharash Al-Hazali et Kanfi Nasr b. Al-Hajjaj al-Salmi, le fait de porter le deuil sur Ja'ada b. Selim, comment organiser la levée de l'impôt sur les non-Musulmans, la consultation relative à certaines affaires, comment patrouiller la nuit et espionner le jour, le secours dans les obligations, et d'autres exemples qu'ils ont préféré régler par la force et l'autorité, mettant en avant l'intérêt public. Nous leur avons consacré dans notre livre Sabîl Al-Mu'minîn (La voie des croyants) un long chapitre.

 
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