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Sa sagesse profonde lui a ainsi prescrit de ne pas insister à l'écrire afin qu'il n'ouvre pas la voie aux opposants et à leurs amis qui pouvaient porter des coups à la prophétie, -qu'Allah nous en éloigne et nous secourt-. Il (S AW) avait vu que Ali et ses partisans seraient soumis au contenu de ce livre, qu'il l'ait écrit ou non en leur faveur, et que les autres ne le prendraient pas en considération même s'il l'écrivait. La sagesse lui a prescrit d'abandonner le projet, car cette opposition ne peut générer qu'en sédition, comme vous le savez. Saluts. SH.
Excuse et discussion à propos de cette calamité.
Il est probable que le prophète (SAW), en demandant de lui apporter de quoi écrire, n'avait pas l'intention d'écrire; il voulait tout simplement, par ces paroles, les mettre à l'épreuve. Allah guida Omar le sage en cela, et seulement lui, qui s'était opposé à ce qu'ils le lui apportent. Ce refus fut considéré comme une soumission à Son Maître le Très-Haut, qui fait partie de ses vertus. C'est ainsi que certains savants ont expliqué cet épisode. Cependant, pour être équitable, sa parole "vous éviter l'égarement" réfute cette interprétation, car il s'agit là d'une explication de l'ordre, il signifie que si vous apportez de quoi écrire, et si je vous écris ce livre, vous ne vous égarerez pas après mon départ. Nul doute que parler ainsi pour mettre à l'épreuve révèle une malhonnêteté subtile, ce dont ne peuvent être coupables les prophètes, notamment dans une situation où le fait d'apporter de quoi écrire passe avant le fait de ne pas l'apporter. Mais d'autres excuses peuvent également expliquer ce geste, et ce qui peut être dit d'une manière succincte est que: l'ordre ne fut pas un ordre ferme réclamant une confirmation, ni un ordre intransigeant, où le refus devient désobéissance, mais ce fut probablement un ordre faisant suite à une consultation, comme en réclamaient parfois quelques-uns, et notamment Omar. Ce dernier se savait capable de défendre les intérêts de façon juste et, inspiré par Allah le Très-Haut, il a voulu éviter que le prophète ne s'épuise, il fut compatissant en voulant l'éloigner de la fatigue qu'il encourait s'il s'était mis à écrire. Il a donc considéré que le fait de ne pas apporter de quoi écrire était plus juste; mais également il craignait peut-être que le prophète n'écrive des choses que les gens, incapables d'exécuter, auraient mérité le châtiment, car étant écrits, ces textes auraient été catégoriques et immuables. Il a probablement craint les hypocrites qui auraient dénigré un tel livre, mettant en cause son authenticité puisque, écrit au cours de sa maladie, il aurait provoqué la sédition. Il dit alors: nous avons le Livre d'Allah car Il dit: "Nous n'avons, dans le Livre, rien manqué"([178]) et Sa parole: "Aujourd'hui, j'ai parachevé pour vous votre religion "([179]) comme s'il (a.s.) s'était déjà assuré du non-égarement de là nation avec le parachèvement du Livre d'Allah et la réalisation de Sa grâce.
C'est ainsi qu'ils répondent, comme vous le voyez, mais sa parole: "vous ne vous égarerez pas" implique que cet ordre ait été intransigeant et ferme, car rechercher la sécurité contre l'égarement est un devoir auquel tout devrait tendre sans hésitation; d'ailleurs, son mécontentement et sa parole: "levez-vous" lorsqu'ils n'ont pas exécuté son ordre sont une autre preuve que l'ordre n'était pas une réponse à une consultation, mais bien un ordre exigeant son application.
Je puis vous dire: puisque ce texte était nécessaire, le prophète (SAW) ne l'aurait pas abandonné simplement du fait de leur désobéissance, tout comme il n'a pas abandonné la transmission du message du fait de l'opposition des mécréants. Si cela était, cela signifie que ce livre n'était pas exigé du prophète (SAW), sans pour autant excuser le fait de ne pas apporter de quoi écrire puisque le prophète l'a ordonné, leur en montrant l'utilité, qui est l'assurance contre l'égarement et une guidance permanente. Car un ordre doit être exécuté par le sujet, surtout si son utilité est toute particulière. Ce texte est une obligation pour eux et non pour lui.
Mais il est probable que l'ordre l'ait concerné également, mais qu'il perdit sa nécessité après leur refus d'obéir et leur parole: "il divague", étant donné que ce livre n'aura pour conséquence que la sédition comme vous l'avez montré. D'autres peuvent trouver une excuse à Omar (qu'Allah lui accorde Sa satisfaction) qui n'aurait pas compris que ce texte permettrait d'éviter l'égarement à chaque membre" de la communauté, de sorte que personne ne s'égare après lui. Il l'aurait compris comme adressé à toute la communauté, dans son ensemble: pour ne pas vous égarer, ou vous rassembler dans l'égarement, pour éviter que la perdition ne vous attire. Omar savait que leur unanimité dans l'égarement ne se ferait jamais, il ne donna donc pas suite à ce livre, ayant cru que le prophète voulait prendre plus de précaution, par miséricorde pour eux. Il s'y opposa de cette façon pensant que l'ordre n'exigeait pas de réponse, qu'il s'agissait tout simplement d'un geste affectueux et compatissant. C'est ce qui est dit en guise d'excuses pour cet incident. Qui examine ces paroles trouve qu'elles sont loin d'être justes, car en disant: "pour ne pas vous égarer", l'ordre devient intransigeant. Et de même, son mécontentement apporte la preuve qu'ils ont abandonné un ordre exigé d'eux. Il serait préférable de dire: cet incident constitue une digression dans leur vie, une négligence et une faute rare, nous ne connaissons pas exactement le vrai et ses détails. Allah est Le Guide vers la voie. Paix sur vous. S.
Des excuses fallacieuses.
Celui qui porte le don de juger avec équité se doit de trouver le vrai et d'exprimer le juste. Je souhaite vous exposer d'autres aspects qui réfutent ces excuses, et vous en serez juge. Ils ont dit dans la première réponse: Il est probable que le prophète (SAW), en leur ordonnant de lui apporter de quoi écrire, ne voulait rien d'autre queies mettre à l'épreuve. Nous disons, ajoutant à ce que vous avez déjà dit: cet incident s'est déroulé alors qu'il était mourant, - par mon père et ma mère-comme cela est rapporté par le hadith. Ce n'était pas le moment d'une mise à l'épreuve, mais d'une mise en demeure et d'avertissement, le temps de la recommandation des tâches, du conseil final à la nation, car le mourant est loin de la plaisanterie et de la gaité, il est plutôt préoccupé par lui-même, par ses tâches et les tâches des siens, et surtout s'il s'agit d'un prophète. Si sa santé tout au long de sa vie ne lui a pas permis de les mettre à l'épreuve, comment en a-t-il le temps au moment de sa mort? Cependant, la parole du prophète, lorsqu'ils se disputèrent et firent du vacarme: "levez-vous" montre son mécontentement. Si ceux qui avaient refusé étaient dans le vrai, il aurait approuvé leur attitude et aurait été soulagé de leur refus. Qui examine ce hadith, et notamment leur parole: "le prophète divague" réalise qu'ils savaient parfaitement qu'il voulait quelque chose qu'ils détestaient, et c'est pour cette raison qu'ils le surprirent par cette parole, qu'ils se disputèrent et se querellèrent. Les lamentations d'Ibn Abbas qui considère cet incident comme une calamité rendent nulle cette excuse. Ceux qui cherchent les excuses disent: Omar savait défendre les intérêts d'une manière juste, il était inspiré par Allah le Très-Haut. Nous ne pouvons pas prendre en compte cet argument, ici, car cette excuse signifie que, dans cet incident, il était dans le juste et non le prophète (SAW), que son inspiration était plus véridique que la révélation proférée par le véridique et fidèle prophète (SAW). Ils disent: il a voulu soulager le prophète (SAW), compatissant à son état de fatigue qui empirerait s'il écrivait ce livre au cours de sa maladie. Vous devez le savoir, qu'Allah rende le vrai victorieux par vous - que ce livre était un repos pour le prophète, qu'il rafraîchissait son cœur, qu'il était la prunelle de ses yeux, car il s'assurait de sa nation contre l'égarement. Obéir à un ordre, à sa volonté sacrée, en sa noble présence était chose nécessaire. Il voulait, - par mon père et ma mère -, de quoi écrire, il l'a ordonné, personne n'a le droit de refuser ou de s'opposer à sa volonté, "Et ce n'est pas à un croyant ni à une croyante quand Dieu décide d'une affaire, et aussi Son envoyé, de se donner le choix sur leur affaire. Et quiconque désobéit à Dieu et à Son messager, s'égare alors, certes, d'un égarement manifeste "([180])
Par ailleurs, leur désobéissance à son ordre relatif à cette tâche importante, leur vacarme futile et leurs disputes devant lui, étaient plus pénibles et plus insupportables que d'écrire ce livre qui préserve sa nation de l'égarement. Celui qui a de la compassion pour lui ou qui craint sa fatigue en écrivant ce livre, comment s'oppose-t-il à lui et le surprend par le terme: "il divague"?
Ils dirent: Omar a considéré que refuser d'apporter de quoi écrire est plus conforme, et c'est là une chose vraiment étrange et vraiment surprenante! Comment le fait de refuser l'ordre est-il plus conforme que d'obéir? Omar aurait-il pensé qu'il est plus conforme de désobéir lorsque le prophète ordonne quelque chose?
Il est encore plus étrange de dire: il est probable qu'il ait craint que le prophète n'écrive des choses impossibles à réaliser, impliquant que les gens seraient punis s'ils les abandonnaient. Comment peut-il craindre cela alors que le prophète dit: "vous ne vous égarerez pas après moi". Pensent-ils que Omar connaît les châtiments mieux que lui, qu'il est plus compatissant ou plus compréhensif envers sa nation? Evidemment non.
Ils dirent: Omar a probablement craint que les hypocrites ne dénigrent la véracité de ce livre écrit en état de maladie, ce qui peut entraîner les séditions, mais vous, qu'Allah rende le vrai victorieux par vous - savez bien que cela ne peut être car il (SAW) a dit: "vous ne vous égarerez point" car le texte de ce livre les assure contre l'égarement. Comment peut-il être alors la cause de la sédition voulue par les hypocrites? S'il avait peur que les hypocrites ne dénigrent la véracité de ce livre, pourquoi a-t-il semé les semences du dénigrement en refusant, en s'y opposant et en disant: "il divague".
Quant à leur explication de sa parole "nous avons le livre d'Allah le Très-Haut qui dit: "Nous n'avons, dans le Livre, rien manqué"([181]) et "Aujourd'hui, j'ai parachevé votre religion pour vous"([182]), elle est loin d'être juste, car ces deux versets ne signifient pas l'assurance contre l'égarement, ni n'assurent la guidance des gens. Comment est-il possible de refuser ce livre en s'appuyant sur ces deux versets? Si la présence du Saint Coran était suffisante pour s'assurer contre l'égarement, cette nation ne serait pas tombée dans la perdition et la division, ce que nous souhaitons voir disparaître.
Ils dirent finalement: Omar n'a pas compris que ce livre éviterait l'égarement de l'individu; il aurait compris, par contre, que ce livre les empêcherait de s'égarer en tant que groupe. Ils ajoutèrent: Il savait (qu'Allah soit satisfait de lui) qu'ils ne se rassembleraient jamais dans l'erreur, que ce livre ait été écrit ou non, et c'est la raison pour laquelle il refusa d'obéir.
Outre ce que vous avez indiqué, nous pensons que Omar n'était pas si obtus pour comprendre, il n'aurait pas laissé passer ce que tout le monde a compris, car le villageois ou le nomade ont très bien compris, dans ce hadith, que le livre écrit pouvait absolument éviter l'égarement de chacun d'eux. C'est le sens courant du hadith, celui que tout le monde comprend. Omar savait parfaitement que le prophète (SAW) ne craignait pas que sa nation se rassemble dans l'égarement, car il l'avait entendu dire: "ma nation ne se rassemble pas dans l'égarement, elle ne se rassemble pas dans l'erreur", et aussi: "une partie de ma nation continue à être dans le vrai", ainsi que la parole du Très-Haut: "A ceux qui croient, parmi vous, et font bonnes œuvres, Dieu a promis que très certainement Il les ferait lieutenants sur la terre, - comme Il a fait ceux d'avant eux - et que très certainement Il raffermirait pour eux leur religion qui Lui agrée, et que très certainement Il changerait en sécurité leur crainte. Ils M'adoreront, et ne M'associeront rien"([183]). De nombreux versets du Coran et des paroles du prophète sont clairs là-dessus, que la nation ne se rassemble pas toute entière dans l'égarement. Il est donc irraisonnable que se présente à l'esprit d'Omar ou d'autres que le Prophète (SAW), en demandant de quoi écrire, craignait que sa nation ne se rassemble dans l'égarement. Il était plus convenable que Omar comprenne ce qui vient tout de suite à l'esprit, et non ce qui est réfuté par les hadiths de la Sunna et les versets du Coran. Cependant, le mécontentement du Prophète (SAW) qui a dit: "levez-vous" est la preuve qu'ils ont abandonné un devoir, car si l'opposition de Omar venait de sa compréhension ambiguë du hadith, comme ils le prétendent, le prophète aurait levé cette ambiguïté. De même, si le prophète pensait qu'il était possible de les convaincre à lui obéir, il n'aurait pas choisi de les faire sortir. Les lamentations et l'affliction d'Ibn Abbas sont les meilleures preuves de ce que nous avançons.
Pour être équitable, cette calamité est difficile à excuser. Si elle n'était qu'un fait passager, comme vous le dites, une négligence passée, une erreur rare, la question serait facile, même si à elle seule, elle représente un désastre et une adversité. Nous appartenons à Allah et à Lui nous revenons, il n'y a de puissance et de force qu'en Allah le Tout-Haut et le Tout-Puissant. SH.
1- Il reconnaît que ces excuses sont fallacieuses.
2- Demande d'autres exemples.
Vous avez confondu ceux qui excusent, vous avez vaincu leur prétention, vous avez mis à l'écart leurs objectifs. Nulle ambigüité ne persiste dans vos paroles, et il ne reste aucune possibilité de douter après avoir si bien prouvé.
Continuez à nous exposer les autres exemples où ils ont interprété les textes. Saluts.
S.
Le bataillon d'Usâma.
Puisque vous avez déclaré la vérité et vous ne craignez pas le reproche d'une créature, vous êtes le digne glorifié et élevé, vous êtes incapable de mêler le faux au vrai, incapable de taire le vrai, vous en êtes bien plus noble, plus bienfaisant et plus pur.
Vous m'avez demandé, qu'Allah vous assure la fermeté, que je vous rapporte les autres exemples où ils ont préféré suivre leurs opinions plutôt que les ordres sacrés. Je vous cite donc l'exemple du bataillon d'Usâma b. Zaid b. Hâritha qui avait pour tâche de combattre les Romains. Elle fut la dernière du temps du Prophète (SAW) qui s'en était considérablement occupé. Il ordonna aux compagnons de se préparer. Il les incita et les mobilisa, en sa personne généreuse, élevant leurs résolutions et encourageant leur détermination. Aucun des Ançars ou des Muhâjirîns, tels Abi Bakr, Omar, Abi 'Oubayda, Sa'ed et d'autres, ne furent exemptés de la mobilisation dans cette armée. Cela se passa 4 nuits avant la fin de Safar en l'an 11 de l'Hégire. Le lendemain, il convoqua Usâma et il lui dit: "Va à l'endroit où ton père fut tué, prépare les cavaliers, je te confie l'armée, attaque le matin sur les gens d'Oubna, fonce sur eux, soit plus rapide que les nouvelles, si Allah te donne la victoire, n'y reste pas longtemps, prends avec toi les guides, fais-toi devancer par les espions et l'avant-garde". Le 28 de Safar, le prophète (SAW) commençait son agonie. Le 29, il les trouva en train d'attendre. Il sortit, les incitant à marcher et confiant lui-même l'étendard à Usâma pour agiter leur ardeur et élever leur résolution. Puis il dit: "Attaque au nom d'Allah et dans la voie d'Allah, combats qui ne croit pas en Allah". Usâma s'en alla avec son armée, se dirigeant vers Borayda et s'installa dans Al-Jaraf. Il s'y attarda sans raison, tout en connaissant les textes clairs qui lui demandaient de se hâter, comme le lui ordonna le prophète: "Attaque le matin les gens d'Oubna" et "Va plus vite que les nouvelles", et d'autres ordres que cette armée n'exécuta pas. Un groupe parmi eux récusa la direction d'Usâma comme ils avaient récusé celle de son père. Ils médirent beaucoup à ce propos, alors qu'ils étaient témoins que c'est le prophète lui-même qui lui avait confié cette direction, en lui disant ce jour-là: "Je te confie cette armée" et lui remettant l'étendard, tout en étant fiévreux, de ses propres mains nobles. Cela ne les empêcha pas de récuser cette direction jusqu'à ce qu'il (SAW) se mette dans une franche colère. Il sortit, le front ceint, enveloppé d'un manteau, enfiévré par la douleur. Ce jour-là était le samedi 10 de rabî' al-awwal, deux jours avant sa mort. Il monta sur la chaire, loua Allah et dit, tel que le rapportèrent les historiens et vérifièrent les spécialistes([184]): "ô vous les gens, j'ai appris que certains d'entre vous récusent ma nomination de Usâma. Si vous refusez cette nomination, vous refusez alors celle de son père avant lui, or il en était digne comme son fils l'est après lui". Il les incita ensuite à se mettre rapidement en marche. Ils lui firent leurs adieux et s'en allèrent vers Al-Jaraf, et lui ne cessant de les hâter. Sa maladie empira, et il ne cessait de répéter: "préparez l'armée d'Usâma, rejoignez l'armée d'Usâma, envoyez l'expédition d'Usâma", sans qu'ils ne bougent d'un pouce. Le 12 rabî' al-awwal, Usâma se présenta au-devant du prophète (SAW) qui lui enjoignit de marcher, en lui disant: "Va avec la bénédiction d'Allah le Très-Haut". Il lui fit ses adieux et se dirigea vers son campement, mais revint plus tard avec Omar et Abou 'Oubeyda. Ils arrivèrent alors qu'il expirait. Il mourut, - que mon âme et celle des mondes lui soient sacrifiées- ce jour-là. L'armée retourna à Médine et ils décidèrent de supprimer l'expédition. Ils en parlèrent à Abu Bakr, insistant de toutes leurs forces, bien qu'ils aient vu l'intérêt du prophète (SAW) à l'envoyer et ses soins entiers à hâter son départ, et qu'ils aient entendu ses paroles successives rappelant que l'armée devait être plus rapide que les nouvelles; il avait fait son possible pour la mobiliser lui-même, confiant à Usâma sa direction, lui remettant l'étendard en main propre et, à l'heure de sa mort, il avait dit: "Va avec la bénédiction d'Allah le Très-Haut". Si le calife n'avait été d'un avis contraire, ils auraient tous convenu pour faire revenir l'expédition et dissoudre la compagnie, mais celui-ci refusa. Lorsqu'ils réalisèrent sa fermeté à envoyer l'expédition, Omar b. Al-Khattab vint lui demander à ce moment-là, au nom des Ançars, qu'il écarte Usâma et le remplace par un autre.
Il ne leur a pas suffit de mettre en colère et de tourmenter le prophète, de remettre en cause son ordre de confier la direction à Usâma, ni qu'il soit sorti tout fiévreux, le front ceint, marchant lentement, ses jambes pouvant à peine le tenir tellement il se sentait affaibli, ni qu'il monte sur la chaire, haletant et surmontant son malaise, disant: "ô vous les gens, j'ai entendu dire que certains d'entre vous remettaient en cause mon ordre concernant Usâma, et ce faisant, vous remettez en cause mon ordre concernant son père avant lui. Or il en était digne comme son fils l'est après lui", ni qu'il (SAW) confirme sa nomination pensant qu'ils s'assagiraient, mais ils s'obstinèrent dans leur refus. Ils demandèrent la même chose à Abu Bakr. Mais le calife refusa d'accéder à leur demande d'écarter Usâma comme il refusa de faire revenir l'expédition. Il bondit, prenant Omar par la barbe, le réprimandant avec colère: "Que ta mère perde ses enfants, ô Ibn al-Khattâb! Le Messager d'Allah l'a nommé et tu me demandes de l'écarter!" Au moment où l'armée s'est mise en marche, avec trois mille combattants dont mille cavaliers, un groupe faisant partie de ceux que le prophète avait mobilisés resta à l'arrière. Le prophète (SAW) avait dit, rapporté par Al-Shahristânî dans la quatrième introduction de son livre Al-Milal wal Nihal: "préparez l'armée d'Usâma, qu'Allah maudisse ceux qui restent en arrière".
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