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«Mentionne Abrâhâm, Isaac et Jacob, Nos serviteurs doués de force et de clairvoyance. Nous les avons purifiés tout spécialement en leur rappelant la demeure éternelle. Ils se trouvent auprès de Nous, parmi les meilleurs élus».(61)
Ce don (la force et la clairvoyance) dont Allah a favorisé ces grands Prophètes est justement le produit de cette boisson pure qu'Allah leur avait accordée: «Nous les avons purifiés tout spécialement en leur rappelant la demeure éternelle».
Car si Allah ne les avait pas purifiés tout spécialement par le rappel de la demeure éternelle, ils n'auraient eu ni force ni clairvoyance.
Moralité: pour que l'action de l'homme soit pure, il est nécessaire que sa boisson le soit aussi, car le cœur ne produit que ce qu'il reçoit.
Nous avons expliqué la vérité de l'existence de corrélation et de correspondance entre les importations et les exportations du cœur. Mais cette vérité n'est pas forcément la négation du fondement du libre arbitre qui constitue la base ou le fondement de beaucoup de concepts et d'idées coraniques. En d'autres termes, cette vérité ne signifie pas que le cœur soit un récipient vide qui reçoit et produit passivement tout le bien et le mal qui y est versé. Loin de là, le cœur est un récipient conscient qui sait ce qu'il reçoit et distingue la Vérité d'avec le Faux, le Bien d'avec le Mal. On a là un autre fondement (la conscience du cœur) de la pensée islamique. Et c'est de ce fondement et de ce libre arbitre que dépendent beaucoup de questions, de fondements et conceptions islamiques.
Beaucoup de textes islamiques soulignent le rôle conscient du cœur dans la vie de l'homme et sa capacité à distinguer le Vrai du Faux.
Ainsi, on rapporte que le Prophète Daoud (p) s'est adressé à son Seigneur, lors d'un entretien intime, par les propos suivants: «Ô mon Dieu! Tout Roi possède un trésor. Où sont donc les Tiens?» Allah - Il est sublime - lui a répondu:
«J'ai ce qui est plus grand que le Trône, plus large que le Siège (kursî), plus doux que le Paradis, plus paré que le malakût. Son sol est le savoir, son ciel est la Foi, son soleil est le désir, sa lune est l'amour, ses étoiles sont les idées, son nuage est la Raison, sa pluie est la Miséricorde, ses arbres sont l'obéissance, ses fruits sont la sagesse. Il a quatre piliers: la confiance, la réflexion, le plaisir et le rappel, et quatre portes: la science, la sagesse, la patience, et la satisfaction. C'est le cœur».
Comme on peut le constater, le texte dans ses deux composants (la question et la réponse) emploie un langage de symboles, dont l'utilisation est courante dans les textes islamiques.
On rapporte également qu'Allah dit au Prophète Mûsâ (p):
«Ô Mûsâ! Dépouille ton cœur pour Moi, car J'ai fait de ton cœur le domaine de Mon amour, J'y ai étalé une terre de Ma connaissance, construit un soleil de Mon désir, fait briller une lune de Mon affection, mis une source de réflexion, fait tourner un vent de Ma réussite, fait tomber une pluie de Ma faveur, planté une plante de Ma Véracité, fait pousser des arbres de Mon obéissance et J'y ai érigé des montagnes de Ma certitude ...».
Comme le précédent, ce texte utilise aussi un langage symbolique, et tous les deux dénotent et mettent en évidence le rôle conscient du cœur et sa capacité à distinguer la Vérité du Faux et la Guidance de la Perdition.
Dans une autre séquence du munâjât que nous avons présenté, l'Imam attire notre attention sur un autre aspect de l'immense Bonté divine: Allah vient vers celui qui vient vers Lui et le protège par Sa Grâce; Il est Compatissant et Clément envers celui qui L'oublie et Il efface cet oubli en l'attirant vers Lui par l'affection qu'il Lui montre:
«Ô Toi qui viens à la rencontre de ceux qui se dirigent vers Toi, et qui reviens sans cesse vers eux pour leur prodiguer Tes faveurs; Ô Toi qui Te montres Clément et Compatissant envers ceux qui négligent de T'invoquer, et qui les attires vers Ta porte avec affection et amabilité!»
Puis l'Imam al-Sajjâd (p) formule à l'adresse du Miséricordieux une demande qui nous laisse interrogateurs: il implore Allah de lui réservé la plus grande part de Sa Miséricorde qu'Il accorde aux serviteurs pieux et dévoués, la plus haute position auprès de Lui qu'Il leur destine etc.:
«Je Te demande de me réserver le plus grand lot des faveurs que Tu leur accordes, la plus haute position auprès de Toi que Tu leur destines, la plus grande part de Ton amour (que Tu leur montres), et la plus grande partie de Ta connaissance (que tu leur autorises)».
Au début, l'Imam demandait à Allah de le joindre à la caravane des serviteurs pieux, mais le voilà maintenant qui rehausse d'un cran sa requête et souhaite que le Seigneur lui réserve auprès de Lui la plus haute position qu'Il leur impartit. Comment concilier entre les deux demandes? Que s'est-il passé à l'intérieur de l'Imam, dans son cœur et son esprit, au cours du même do'â', pour qu'une telle gradation et un tel saut se produisent dans sa demande?
La réponse à cette interrogation requiert l'explication de l'un des secrets de la Prière de demande (do'â').
En effet Allah nous a appris à ne pas être parcimonieux dans nos requêtes et de ne pas être avares dans nos sollicitations, ayant affaire au Maître généreux. Que c'est vilain que de se montrer avare dans la demande lorsque l'Être sollicité est la Générosité même et que les trésors de Sa Miséricorde sont inépuisables, illimités! Et d'autant plus que la profusion de Ses dons ne fait qu'augmenter Sa Générosité et Sa Largesse!
Par ailleurs, on comprend mieux la demande de l'Imam al-Sajjâd (p) d'être privilégié dans la position qu'Allah réserve à Ses serviteurs dévoués, lorsqu'on sait qu'Allah nous a enseigné comme règle de politesse de Lui demander de nous placer au devant des croyants pieux: «Et fais de nous un guide (imam, celui qui se met devant) pour les pieux». (Sourate al-Forqân, 25: 74)
En outre, on trouve dans de nombreux do'â' des Imams d'Ahl-ul-Bayt (p) cette formule adressée au Seigneur:
«Ne préfère personne à moi».
Beaucoup de prières de demande ont un fond et un sommet. Le fond représente la position du serviteur avec tous les méfaits et les péchés qu'il a commis, alors que le sommet incarne légitimement ses espoirs et ses ambitions en Allah dont la Largesse, la Générosité et les trésors de sa Miséricorde sont illimités et inépuisables. L'Imam Zayn al-'Âbidîn al-Sajjâd (p) nous fait sentir cette distance psychologique entre le sommet et le fond dans Do'â' al-Sahar précité: «Ô Maître, lorsque je vois mes péchés, je suis terrifié, et lorsque je vois Ta Noblesse, je la convoite». Et, «Ô Mon Seigneur! Mon espoir est grand et mon action est mauvaise; accorde-moi donc de Ton Pardon ce qui correspond à mon espoir, et ne me tiens pas rigueur de ma mauvaise action».
Dans le do'â' Kumayl, l'Imam 'Ali (p) commence par le fond et implore:
«Ô Mon Dieu! Je ne vois personne d'autre que Toi pardonner mes péchés, dissimuler mes vilenies et transformer ma mauvaise action en bon acte. Point de divinité, si ce n'est Toi! Gloire et Louange à Toi! Je me suis rendu injuste envers moi-même et j'ai osé (transgresser Ta Loi) par mon ignorance; et j'ai fait appel au souvenir que Tu avais de moi et à la faveur que Tu m'avais toujours accordée (pour mon pardon). Ô Mon Dieu! Ô Mon Maître! Combien de mes actes détestables Tu as couverts, et combien de calamités Tu m'as épargnées! et combien de trébuchements Tu m'as évités, et combien de malheurs Tu as éloignés de moi, et combien de belles louanges (à mon égard) Tu as propagées! Ô Mon Dieu! mon malheur s'est aggravé, mon état a empiré, mes bonnes actions se sont réduites, mes chaînes m'ont entravé, mes espérances démesurées m'empêchent de me rendre utile, ce bas-monde m'a trompé par sa vanité, et mon âme, par sa trahison et mes atermoiements. C'est pourquoi, je Te demande, ô Mon Maître, par Ta Gloire, de faire en sorte que mes mauvaises actions et mes péchés n'empêchent pas mon invocation de parvenir à Toi, et de ne pas dévoiler ce que Tu connais de mes secrets».
Ce fond est le niveau le plus bas de la servitude avec tout ce qu'elle comporte de mal et de négatif. Puis il remonte pour atteindre le sommet de l'ambition qui incarne le grand espoir du serviteur dans la large Miséricorde d'Allah:
«Donne-moi la possibilité de Te craindre révérenciellement, et d'être à Ta disposition continuellement, afin que je sois parmi ceux qui rivalisent dans leur course vers Toi, et le plus rapide de ceux qui accourent pour s'approcher de Toi, et que je Te craigne comme tous les croyants convaincus, et afin que je rejoigne auprès de Toi, les gens pieux. Ô Mon Dieu, si quelqu'un me voulait du mal, rends-le-lu, fais de moi le meilleur de Tes serviteurs, le plus proche de Toi et Ton fidèle le plus dévoué. Car une telle faveur, on ne peut l'obtenir que par Ta Grâce».
Ce voyage du "fond" au "sommet" exprime le mouvement de l'homme vers Allah. C'est le voyage de l'espoir, de l'espérance et de l'ambition. Et lorsque l'homme place son espoir et son ambition en Allah, son voyage n'a pas de fin, ni de limite.
Dans ce voyage, l'Imam 'Ali al-Sajjâd (p) prie Allah par trois moyens, conformément à la volonté d'Allah qui nous commande de Lui demander les moyens d'aller à Lui:
«Ô vous qui croyez! Craignez Allah et recherchez les moyens de vous rapprocher de Lui! Combattez pour Sa Cause! Peut-être serez-vous heureux».(62)
«Ceux-là mêmes qu'ils invoquent, recherchent le moyen de se rapprocher de leur Seigneur».(63)
Les moyens que l'Imam demande à Allah dans ce voyage sont: le besoin, la demande et l'amour. Quelle pertinence! Ce maître incontesté du Do'â' sait parfaitement ce qu'il demande à Allah, comment demander et où sont les points d'accès à la Miséricorde du Miséricordieux!
Le besoin lui-même est une émanation de la Miséricorde d'Allah, car le Créateur couvre de Sa Miséricorde les besoins de toutes Ses créatures, y compris les animaux et les plantes, et ce sans qu'elles le Lui demandent. Évidemment cela ne signifie nullement l'inutilité de la demande et de la sollicitation, lesquelles constituent en fait, à côté du besoin, un autre aspect de la Miséricorde d'Allah. Ainsi, si elles ont soif, Il les désaltère, lorsqu'elles ont faim, Il les nourrit, et lorsqu'elles sont dénudées, Il les revêt: «C'est Lui qui me nourrit et qui me donne à boire; c'est Lui qui me guérit , lorsque je suis malade» (64), et ce lors même qu'ils ne connaissent pas Allah parfaitement, ne savent pas comment L'implorer, ni quoi Lui demander: «Ô Toi qui, par tendresse et compassion, donne aussi bien à celui qui Te demande, qu'à celui qui ne Te demande pas, ainsi qu'à celui qui ne Te connaît pas».(65)
Dans un merveilleux munâjât, l'Imam 'Ali (p) énumère les innombrables motifs de la sollicitation par les serviteurs de la Miséricorde d'Allah:
«Mon Seigneur! Ô mon Maître! Tu es le Maître et je suis l'esclave! Qui d'autre que le Maître fait miséricorde à l'esclave!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Puissant et je suis l'humilié! Qui donc d'autre que le Puissant fait miséricorde à l'humilié!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Créateur et je suis la créature! Qui donc d'autre que le Créateur fait miséricorde à la créature!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es l'Immense et je suis le mesquin! Qui donc d'autre que l'Immense fait miséricorde au mesquin!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Fort et je suis le faible! Qui donc d'autre que le Fort fait miséricorde au faible!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Riche et je suis le pauvre! Qui donc d'autre que le Riche fait miséricorde au pauvre!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Donateur et je suis le quémandeur! Qui donc d'autre que le Donateur fait miséricorde au quémandeur!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Vivant et je suis le mortel! Qui donc d'autre que le Vivant fait miséricorde au mortel!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es l'Éternel et je suis le passager! Qui donc d'autre que l'Éternel fait miséricorde au passager!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Permanent et je suis l'éphémère! Qui donc d'autre que le Permanent fait miséricorde à l'éphémère!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Dispensateur et je suis l'allocataire! Qui donc d'autre que le Dispensateur fait miséricorde à l'allocataire!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Généreux et je suis l'avare! Qui donc d'autre que le Généreux fait miséricorde à l'avare!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Sain et je suis le malade! Qui donc d'autre que le Sain fait miséricorde au malade!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Grand et je suis le petit! Qui donc d'autre que le Grand fait miséricorde au petit!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Guidant et je suis l'égaré! Qui donc d'autre que le Guidant fait miséricorde à l'égaré!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Pardonneur et je suis le pécheur! Qui donc d'autre que le Pardonneur fait miséricorde au pécheur!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Guide et je suis le perdu! Qui donc d'autre que le Guide fait miséricorde au perdu!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Vainqueur et je suis le vaincu! Qui donc d'autre que le Vainqueur fait miséricorde au vaincu!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es le Seigneur et je suis le vassal! Qui donc d'autre que le Seigneur fait miséricorde au vassal!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Tu es l'Orgueilleux et je suis l'humble! Qui donc d'autre que l'Orgueilleux fait miséricorde à l'humble!?
Mon Maître! Ô mon Maître! Fais-moi miséricorde par Ta Miséricorde, agrée-moi par Ta Noblesse, pat Ta Générosité et par Ta Grâce, ô Toi Détenteur de la Générosité et de la bienfaisance, des faveurs et des bienfaits».
Dans ces séquences, l'Imam 'Ali (p) invoque son besoin et son indigence pour s'attirer la Miséricorde d'Allah, c'est dire qu'il fait de son indigence et de son besoin le motif, la cause et la justification de la sollicitation de la Miséricorde divine.
Ainsi, la créature attire la Miséricorde du Créateur, le faible attire la Miséricorde du Fort, le malade attire la Compassion du Bien-portant et ainsi de suite.
Telles sont les lois d'Allah, lesquelles sont immuables. Là où il y a besoin et pauvreté, il y a la Miséricorde et la Grâce d'Allah. De même que l'eau descend obligatoirement vers le terrain bas, de même la Miséricorde d'Allah descend là où il y a besoin, car Allah est Généreux et Noble, et le propre du Généreux est de faire montre de sa générosité et de sa compassion surtout là où le besoin se fait sentir.
Dans Do'â' al-Sahar déjà cité, l'Imam al-Sajjâd dit:
«Ô Mon Dieu! Donne-moi, car je suis pauvre et aie pitié de moi, car je suis faible».
Il fait ainsi de sa pauvreté et de sa faiblesse un moyen ou un motif de sollicitation de la Miséricorde d'Allah.
Évidemment ceci ne doit pas être pris dans un sens absolu ou comme le seul moyen ni le moyen impeccable d'obtenir la Miséricorde d'Allah, car dans les lois divines, il y a d'autres facteurs qui attirent la Grâce du Créateur et il y a des obstacles et des voiles qui empêchent la descente de la Miséricorde du Miséricordieux. Par conséquent, lorsque nous énonçons que le besoin et la pauvreté sont un motif de la venue de la Miséricorde d'Allah, il faut comprendre cet énoncé dans le cadre de ces lois générales.
On trouve dans le Noble Coran des exemples de l'invocation de la pauvreté et de la faiblesse en vue de la sollicitation de la Miséricorde d'Allah et de l'obtention de la réponse positive à notre appel, étant donné que le besoin appelle une réponse (satisfaction) de la part d'Allah, tout comme le do'â' et la sollicitation suscitent Sa réponse, ou en d'autres termes l'exposition du besoin en soi tient lieu de Prière de demande (do'â').
Citons quelques-uns de ces exemples coraniques:
1- Ayyûb(66) (p), l'adorateur pieux et durement éprouvé, s'est contenté d'exposer son état pathétique au Seigneur, alors qu'il traversait la phase la plus pénible de ses épreuves: «Et Job (Ayyûb), quand il en appela à son Seigneur: "Le mal m'a touché, vraiment! Cependant, Tu es le plus Miséricordieux des miséricordieux!" Nous lui répondîmes, alors, et lui déblayâmes le mal qu'il avait, et lui apportâmes sa propre famille, et une en plus, semblable, à titre de miséricorde de Notre part, et de rappel aux adorateurs». (Sourate al-Anbiyâ', 21: 83-84).
Ainsi, comme on peut le constater, les propos que le Coran prête à Ayyûb ne comportent pas de prière de demande; cependant, Allah nous dit: «Nous lui répondîmes, alors, et lui déblayâmes le mal qu'il avait», comme si l'exposition du besoin et du manque équivalait au do'â'.
2- Thu-l-Nûn (p)(67), un autre adorateur dévoué expose son besoin et son malheur à Allah, alors qu'il se trouvait dans les ténèbres du ventre d'une baleine: «Et Thû-l-Nûn (Jonas) quand il partit, irrité. Il pensa que Nous n'allions pas l'éprouver. Puis, il fit, dans les ténèbres, l'appel que voici: "Pas de divinité, à part Toi! Gloire à Toi! J'ai été vraiment du nombre des injustes". Nous l'exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse. Et c'est ainsi que Nous sauvons les croyants». (Sourate al-Anbiyâ', 21: 87-88).
Là encore l'exaucement n'est pas une suite donnée à une demande, mais à un besoin et une angoisse exprimés, car Thû-l-Nûn n'avait présenté aucune requête, se bornant à dire à l'adresse d'Allah: «Gloire à Toi! J'ai été vraiment du nombre des injustes», lorsqu'Allah l'exauça et le délivra de ses soucis: «Nous l'exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse».
3- Un autre exemple est l'histoire du Prophète Mûsâ (p) et de son frère Hârûn lorsqu'Allah leur demanda de porter Son message à Pharaon: «Allez chez Pharaon, il est rebelle; adressez-lui des paroles courtoises; peut-être réfléchira-t-il, ou éprouvera-t-il de la crainte? Tous deux dirent: "Notre Seigneur! Nous craignons qu'il ne l'emporte sur nous ou qu'il ne se montre rebelle».(68)
Les deux frères n'ont pas demandé à Allah de les protéger contre Pharaon et sa clique, ni de leur assurer la sécurité dont ils ont besoin. Ils se sont contentés d'évoquer leur faiblesse et leur crainte de la puissance et de la terreur de Pharaon: «Notre Seigneur! Nous craignons qu'il ne l'emporte sur nous ou qu'il ne se montre rebelle». Pourtant Allah a pourvu à leur besoin de protection, de soutien et d'appui: «Allah dit: "Ne craignez rien, oui Je suis avec vous; J'entends et Je vois».(69)
4- Le Prophète Nûh (Noé) exprima devant Allah son désir de sauver son fils du déluge: «Noé invoqua son Seigneur en disant: "Mon Seigneur! Mon fils appartient à ma famille. Ta promesse est sûrement la Vérité; Tu es le plus juste des juges».(70)
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