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Ô Seigneur des fidèles!

Ô Sommet des espoirs des connaisseurs!

Ô Secours de ceux qui crient au secours!

Ô Aimé des cœurs des véridiques!

Ô Dieu des mondes!

Gloire et louange à Toi!

Accepterais-Tu donc d'y entendre (en enfer) la voix d'un serviteur musulman qui y serait emprisonné pour avoir commis une faute? et qui en subirait la torture pour T'avoir désobéi, et qui serait enfermé entre ses étages pour son crime et son péché, et qui crierait à Ton intention comme quelqu'un qui vit dans l'espoir de Ta Miséricorde, et qui T'appellerait en usant du langage monothéiste et qui T'implorerait par Ta Seigneurie?

Ô Mon Souverain! Comment laisser aux supplices celui qui aspire à Ta Clémence d'antan (ainsi qu'il espère obtenir Ta Grâce et Ta Miséricorde!)

Comment le laisser souffrir de Ton enfer alors qu'il espère obtenir Ta Grâce et Ta Miséricorde!

Comment le laisser brûler par ses flammes (de l'enfer) alors que Tu entends sa voix et que Tu le vois là-bas!

Comment le laisser vivre sous sa chaleur (de l'enfer) alors que Tu connais sa faiblesse!

Comment le laisser se tordre entre ses étages alors que Tu connais sa sincérité!

Comment le laisser subir le mauvais traitement de ses habitants, alors qu'il T'appelle: Ô Mon Seigneur!

Comment l'y laisser alors qu'il attend Ta Grâce pour en être libéré!

Non, jamais personne ne Te croira ainsi! car, ni ce qu'on sait de Ta grâce, ni la façon dont Tu as traité les monothéistes en leur accordant Ta Bienfaisance et Tes Bienfaits, ne permettent de le penser.

Ainsi, j'affirme avec certitude que: si Tu n'avais pas ordonné le supplice aux renégats, et que Tu n'avais pas condamné ceux qui T'ont désobéi à subir l'enfer, Tu aurais transformé celui-ci en un lieu frais et paisible, et personne n'y aurait trouvé demeure, ni lieu de détention».(26)

Quelle lecture pourrait-on faire de l'attitude que l'Imam 'Ali s'imagine adopter au cas où il tomberait en disgrâce? Attitude de refus de se résigner au châtiment et à la peine encourue, puisqu'il dit que s'il venait à être condamné à l'Enfer, il ne resterait pas les bras croisés, qu'il se mettrait à y tempêter, crier, lancer des appels etc.!? D'aucuns penseraient tout de suite qu'une telle attitude correspondrait bien à un trait saillant et originel de la personnalité de l'Imam: le courage et l'héroïsme incomparables dont il a fait preuve tout au long de sa vie et dans les champs de bataille où il n'a jamais baissé les bras dans les situations les plus difficiles et les plus périlleuses!

Mais une telle interprétation de l'attitude imaginaire de l'Imam est erronée et dénote une méconnaissance de la profondeur de sa piété et de sa soumission infinie au Créateur. La preuve en est que l'Imam commence son exposé par cette formule, au conditionnel et non à l'indicatif, adressée à Allah: «si Tu me donnais la parole... je crierais, tempêterais etc.», laquelle met en avant, plus sa soumission que son héroïsme ou son courage dans la situation qui nous intéresse.

En fait, ces propos de l'Imam et son état d'âme ici traduiraient plutôt, l'état d'un petit enfant qui ne connaît dans son univers d'autre refuge ou protection que la tendresse, l'affection, l'amour et la compassion de sa mère. Chaque fois qu'il a mal ou qu'il éprouve un sentiment de détresse, il a recours à sa mère et l'appelle au secours. Même lorsqu'il commet un geste de désobéissance envers sa mère, laquelle le punit subséquemment, il ne trouve d'autres refuge et protection qu'elle-même, et lui lance des appels au secours, exactement comme il le ferait si la peine qu'il subissait provenait de quelqu'un d'autre qu'elle.

Dans cette supplication, l'Imam 'Ali (p) nous montre qu'il ne connaît d'autre recours qu'Allah, Lequel est son seul refuge et son seul protecteur. Et lorsqu'il s'imagine qu'Allah lui inflige une peine ou qu'Il le condamne au supplice,(27) il n'hésite pas une seconde à recourir à Lui et à L'appeler au secours, comme il le fait toujours, lorsque la source de détresse vient d'ailleurs.

L'Imam Zayn al-'Âbidîn exprime la même idée dans sa célèbre munâjât:

«Si Tu venais à m'éconduire de Ta porte, près de qui d'autre pourrais-je me protéger!? et si Tu venais à me refouler de Ta proximité chez qui pourrais-je trouver abri!? Ô mon Dieu! Chez qui retourne l'esclave en fugue (fuyard) sinon à son maître!? Et qui le soustrairait à sa colère sinon lui-même!?»(28)

Et:

«Ô mon Maître! Je me protège dans Ta Grâce et je Te fuis pour me réfugier près de Toi!»(29)

Ou encore:

«Chez qui va l'esclave sinon son Maître et chez qui va la créature sinon chez son Créateur!»(30)

S'enfuir d'Allah pour se réfugier auprès d'Allah n'est pas un paradoxe. C'est un concept qui dénote une signification profonde de la relation du serviteur avec le Créateur. Les sentiments que l'Imam 'Ali (p) décrit relativement à cette relation sont des sentiments d'amour et d'espoir réels, effectifs et très sincères qui animent les cœurs des vrais adorateurs. Dans cette séquence ou plutôt dans ce magnifique tableau du do'a', l'Imam 'Ali ne donne pas libre cours à son imagination à l'instar des poètes, mais exprime et décrit très exactement et très sincèrement ses sentiments lorsqu'il se présente devant Allah. C'est pourquoi il fait suivre ce tableau qui dessine la sollicitation du serviteur de la protection d'Allah, par un autre tableau qui décrit le secours qu'Allah dépêche à Son serviteur. Car, il sait d'expérience et de par sa connaissance passée de la Miséricorde et de la Grâce d'Allah, qu'il n'est pas possible qu'Il - Il est Sublime - désappointe ces sentiments d'espoir et d'amour, purs et sincères, du serviteur, et qu'Il repousse son amour et déçoive ses espoirs:

«Comment laisser aux supplices celui qui aspire à Ta Clémence d'antan (ainsi qu'il espère obtenir Ta Grâce et Ta Miséricorde!)

Comment le laisser souffrir de Ton enfer alors qu'il espère obtenir Ta Grâce et Ta Miséricorde!

Comment le laisser brûler par ses flammes (de l'enfer) alors que Tu entends sa voix et que Tu le vois là-bas!

Comment le laisser vivre sous sa chaleur (de l'enfer) alors que Tu connais sa faiblesse!

Comment le laisser se tordre entre ses étages alors que Tu connais sa sincérité!

Comment le laisser subir le mauvais traitement de ses habitants, alors qu'il T'appelle: Ô Mon Seigneur!»

Non, il est impossible et inconcevable qu'Allah déçoive l'attente de Ses adorateurs dévoués, vu Sa Clémence et Sa Miséricorde auxquelles Il les a habitués.

Donc l'Imam 'Ali s'applique à démontrer la Clémence et la Miséricorde du Créateur, auxquelles s'attendent les adorateurs sincères par la Clémence et la Miséricorde dont ils ont déjà bénéficié: «Comment laisser aux supplices celui qui aspire à Ta Clémence d'antan!».

Notons que l'Imam 'Ali (p) est ici catégorique concernant ce volet (la ligne descendante) de la relation du Créateur avec le serviteur, de même qu'il a été catégorique dans l'autre volet (la ligne montante) de la relation du serviteur avec Allah. De même qu'il ne doute pas un instant qu'il ne se départe pas de ses sentiments d'amour infini pour Allah ni ne perde jamais son espoir en Lui, ni ne recherche aucun autre abri ou secours que Lui, quand bien même il se trouverait en Enfer, de même il a la certitude qu'Allah ne désappointe pas cet amour sincère du serviteur et son espoir tenace placé en Lui. Méditons sur ce ton d'affirmation catégorique et de certitude absolue de l'Imam 'Ali quant à l'étendue de la Miséricorde du Créateur à laquelle l'adorateur s'attend:

«Non, jamais personne ne Te croira ainsi! car, ni ce qu'on sait de Ta grâce, ni la façon dont Tu as traité les monothéistes en leur accordant Ta Bienfaisance et Tes Bienfaits, ne permettent de le penser. Ainsi, j'affirme avec certitude que: si Tu n'avais pas ordonné le supplice aux renégats, et que Tu n'avais pas condamné ceux qui T'ont désobéi à subir l'Enfer, Tu aurais transformé celui-ci en un lieu frais et paisible, et personne n'y aurait trouvé demeure, ni lieu de détention».(31)

On retrouve cette affirmation catégorique et cette certitude absolue concernant l'amour de l'adorateur pour son Maître et la Compassion d'Allah envers son serviteur dans d'autres supplications de l'Imam 'Ali et de ses successeurs bénis. Ainsi dans une célèbre Munâjât, il s'adresse à Allah dans les termes suivants:

«Ô Seigneur! (je jure) Par Ta Puissance et Ta Gloire, je T'ai aimé d'un amour dont la douceur s'est enracinée dans mon cœur; or le for intérieur de ceux qui croient à Ton Unicité ne saurait concevoir que Tu puisse détester Tes amoureux».(32)

Pour sa part, son petit-fils, l'Imam 'Ali Ibn al-Hussain dans l'une de ses munâjât dit:

«Ô mon Dieu! Comment pourrais-Tu humilier, en la délaissant, une âme que Tu as chérie par Ton Unicité! Ou comment pourrais-Tu brûler sous la chaleur de Tes feux une conscience qui a contracté Ton amour!»(33)

Et dans le Do'â' al-Sahar du mois de Ramadhân, il adresse ce monologue à Allah:

«Serait-il imaginable que Tu puisses démentir nos idées (Te concernant), ou décevoir nos espoirs (mis en Toi)! Non! Ô Généreux! Telle n'est pas notre idée de Toi ni notre espérance en Toi! Car ô Seigneur! Nous avons un espoir illimité en Toi et ce que nous espérons de Toi est immense».(34)

L'état de désir et l'état de plaisir dans l'amour

L'amour peut se manifester sous deux formes: le désir ou le plaisir.

Les deux états expriment l'amour mais dans deux situations différentes. L'état de désir atteint l'amoureux lorsqu'il se trouve éloigné de celui qu'il aime, alors qu'il vit l'état de plaisir lorsqu'il côtoie son bien-aimé.

Les deux états s'alternent dans le cœur de l'adorateur vis-à-vis d'Allah suivant ces deux formes de manifestation, car Allah se manifeste devant le serviteur tantôt de loin tantôt de près. Lorsqu'Il se manifeste de loin, l'adorateur éprouve un état de désir, et lorsqu'Il se manifeste de près («où que vous soyez, Il est avec vous»(35), «Nous sommes plus près de lui que la veine de son cou»(36), «Quand Mes serviteurs t'interrogent à Mon sujet; Je suis tout près et Je réponds à l'appel de celui qui M'appelle»(37)).

Méditons maintenant les propos suivants, très significatifs, de l'Imam al-Mahdi dans Do'â' al-Iftitâh:

«Louanges à Allah dont le voile est inviolable et dont la porte ne se ferme jamais».(38)

Il y a deux sortes de voile: le voile d'obscurité et le voile de lumière. La vue de l'homme pourrait ne pas fonctionner soit à cause de la densité du voile d'obscurité soit sous l'effet de la haute tension de l'ardeur (brillance, luminosité) de la lumière. Ainsi, l'homme ne pourrait pas voir le soleil, non à cause d'une barrière quelconque, mais en raison de la vivacité de l'ardeur du soleil qui forme ce que nous appelons le voile de lumière.

Dans la relation de l'homme avec Allah, le voile d'obscurité c'est l'amour de la vie d'ici-bas et la tendance à commettre de mauvaises actions et des péchés, alors que le voile de lumière y est tout autre chose: c'est le voile inviolable ou infranchissable, selon l'expression du Maître du Temps, l'Imam al-Mahdi ().

Et c'est précisément ce voile qui attise le désir et la soif d'Allah dans les cœurs des serviteurs pieux, comme nous le décrit l'Imam Zayn al-'Âbidîn (p):

«(Ô Seigneur) ma soif ardente ne peut être apaisée que par Ton contact, ma souffrance agitée ne se calme que par Ta rencontre, mon désir de Toi ne s'assouvit qu'en regardant Ta Face, mon but ne sera fixé qu'en m'approchant de Toi, mon affliction ne sera conjurée que par Ta Miséricorde, ma maladie ne sera guérie que par Ta Médecine, mon chagrin ne sera enlevé que par Ta Proximité, ma blessure ne sera cicatrisée que par Ton amnistie, la rouille de mon cœur ne sera dérouillée que par Ton Pardon! ... Ô Sommet de l'espoir de ceux qui espèrent! Ô Point de mire des solliciteurs! Ô Zénith de la demande des demandeurs! Ô Faîte du désir des désireux! Ô Ami des serviteurs vertueux! Ô Sécurité de ceux qui ont peur! Ô Exaucement de la prière des nécessiteux! Ô Réserve des dépossédés! Ô Trésor des misérables!»(39)

Le pendant de cette manifestation divine (tajallî) est une autre sorte de théophanie: la manifestation d'Allah devant Ses serviteurs sans qu'il y ait entre Lui et eux une porte qui se ferme: Il écoute leurs monologues suppliants (munâjât), et se trouve plus près d'eux que leur veine jugulaire; Il s'interpose entre le serviteur et son cœur et rien de ce qui se passe dans les cœurs des adorateurs ne Lui échappe. Et là, le serviteur pressent la présence de son Maître, craint de Lui désobéir ou de commettre ce qui pourrait Lui déplaire, éprouve un plaisir de L'invoquer et se livre à Lui par des monologues suppliants et Lui adresse des implorations et des prières et prolonge inlassablement sa station devant son Bien-Aimé Créateur.

En effet, il est de notoriété publique que lorsqu'on se trouve en présence d'une personne qu'on aime et affectionne, le temps passe vite et on n'éprouve aucune lassitude ni ennui. Que dire alors quand nous sentons Allah tout près de nous, en train de nous écouter, nous voir, entendre nos prières et supplications: «Où que vous soyez, Il est avec vous. Dieu voit parfaitement ce que vous faites!»(40) et que nos invocations nous apportent un apaisement et une quiétude que nous ne pourrons retrouver dans n'importe quelle autre situation: «N'est-ce pas au rappel d'Allah que les cœurs se tranquillisent!?»(41)

L'Imam al-Mahdi () dit dans son Do'â' al-Iftitâh:

«Aussi me suis-je mis à T'appeler en toute confiance, et à Te solliciter avec gaieté, sans peur ni crainte, exigeant de Toi avec familiarité ce pour quoi j'étais venu vers Toi».(42)

Sans doute, cet état de plaisir, de sécurité et de quiétude qu'éprouve l'adorateur lorsqu'il se sent près d'Allah représente-t-il l'un des meilleurs états du serviteur vis-à-vis de son Seigneur. Néanmoins, il ne constitue pas l'idéal dans la relation de l'homme avec Allah. Il doit être associé à l'état de désir pour qu'il soit complet, équilibré et harmonieux.

En effet, ces deux états prévalent dans l'adoration des serviteurs pieux et proches d'Allah et dans leur relation avec Lui. Mais tantôt c'est l'état de désir qui constitue le trait marquant de cette relation et cette adoration, tantôt c'est l'état de plaisir doux, de quiétude et de sécurité, et tantôt tous les deux; et c'est ce dernier état qui devrait prédominer notre relation avec Allah, car il est plus harmonieux et plus équilibré.

Observons à cet égard l'Imam Zayn al-Âbidîn (p) à travers ces différentes supplications qui nous en fournissent la meilleure illustration:

- Hammâd Ibn al-'Attâr al-Kûfî témoigne: «Alors que je voyageais avec une caravane pour le pèlerinage, une tempête noire et ténébreuse s'est soulevée. La caravane se disloqua et je m'égarai dans le désert et parvint enfin à une vallée déserte. À la tombée de la nuit, je m'abritai sous un arbre. Lorsque l'obscurité s'intensifia, je vis venir un jeune homme portant des vêtements blancs usés et exhalant un parfum de musc. Je me dis alors que c'était sûrement un ami d'Allah, et qu'il pourrait s'en aller s'il découvrait ma présence. Aussi restai-je immobile et évitai-je de faire le moindre mouvement afin de ne pas le faire fuir et de ne pas l'empêcher d'accomplir ce pour quoi il était venu. Le jeûne homme s'approcha de l'endroit (où je me trouvai) et se prépara à la prière. Il s'éleva soudain et se mit à implorer:

"Ô Toi qui as acquis toutes choses par Ta Royauté et vaincu toutes choses par Ta Puissance! Fais entrer dans mon cœur la joie de Ton désir et insère-moi dans le rang de Tes serviteurs obéissants".

»Après quoi il accomplit la prière. Puis lorsque l'obscurité se dissipa, il bondit, se mit debout et supplia:

"Ô Toi vers Qui les solliciteurs se sont dirigés pour en trouver le meilleur Guide, et près de Qui les gens terrifiés sont venus s'abriter pour en découvrir le meilleur Pourvoyeur de faveurs et à Qui les adorateurs ont fait appel pour en constater le meilleur donateur! Ô mon Dieu! Quand a-t-il connu le repos celui qui a confié à quelqu'un d'autre que Toi son corps! Et quand a-t-il connu la joie celui qui a destiné à quelqu'un d'autre que Toi son intention!..."».(43)

- Al-Açma'î relate: «Une nuit, alors que j'accomplissais le tawâf (tour) de la Ka'bah je vis un jeune homme aux bonnes manières s'accrocher aux rideaux de la Ka'bah en priant:

"Les yeux se sont endormis et les étoiles se sont hissées, alors que Toi, le Vivant, le Subsistant, Ta porte reste ouverte aux solliciteurs pendant que les rois ont fermé les leurs en les faisant surveiller par leurs gardes. Je suis venu donc près de Toi pour que Tu me regardes avec Ta Miséricorde, ô Toi le plus Miséricordieux des miséricordieux!".

»Puis il récita ces vers:

"Ô Toi qui exauces la prière du nécessiteux dans l'obscurité! Ô Toi qui conjures le mal, les épreuves et les maladies!

Tes pèlerins se sont tous déjà endormis, et Toi, Tu es le seul à ne pas dormir, ô Subsistant!

Je Te prie, ô Seigneur, comme Tu nous l'as demandé! Aie donc pitié de mes pleurs, par l'amour de la Maison et du Sanctuaire!

Car, si un ignorant ne pouvait espérer Ton Pardon, qui accorderait alors les bienfaits aux désobéissants!?"

»En le suivant j'ai su que c'était l'Imam Zayn al-Âbidîn».(44)

­ Tâwûs al-Faqîh rapporte: «J'ai vu l'Imâm al-Sajjâd faire le tawâf de la Ka'bah et accomplir des actes d'adoration depuis la tombée de la nuit jusqu'à la fin de la nuit. Lorsqu'il n'y vit plus personne, il regarda le ciel et dit:

"Par Ta Puissance et Ta Gloire! Je n'ai pas cherché à m'opposer à Toi lorsque j'ai commis un acte de désobéissance. Ce n'est pas par doute à Ton égard, ni par ignorance de l'exemplarité de Ta punition, ni par défi à Ton Châtiment, que je T'ai désobéi, mais par un caprice de mon âme conjugué avec le voile par lequel Tu couvres mes méfaits! Et à présent qui pourrait me soustraire à Ta torture!? Et à quelle corde je pourrais m'accrocher, si Tu venais à me détacher de la Tienne!? Quel malheur m'attendrait demain: lorsque je serai présenté devant Toi et qu'on dira aux gens au livret de péchés allégé: "passez" et à ceux au livret de péchés chargé: "descendez!" Passerai-je avec les "allégés" ou descendrai-je avec les "chargés"!? Malheur à moi! Plus je vis plus longtemps, plus mes péchés augmentent sans que je me repente! N'est-il pas temps que j'ai honte devant mon Seigneur!?"

Notes:

26."Mafâtih al-Jinân", Do'â' Kumayl Ibn Ziyâd.
27.Nous empruntons ici les mots de l'Imam 'Ali lui-même (p), autrement nous n'oserions pas parler de la relation entre Allah et lui de cette façon.
28."Munâjât No. 1", des 15 Munâjât de l'Imam Zayn al-'Âbidîn, d'après le récit d'al-'Allâmah al-Majlicî, dans "Bihâr al-Anwâr".
29."Mafâtih al-Jinân", Do'â' Abû Hamzah al-Thamâlî
30."Mafâtih al-Jinân", Do'â' Abû Hamzah al-Thamâlî
31."Mafâtih al-Jinân", Do'â' Kumayl Ibn Ziyâd.
32."Munâjât Ahl-ul-Bayt", 68/96.
33."Munâjât No. 3", des 15 Munâjât de l'Imam Zayn al-'Âbidîn, d'après le récit d'al-'Allâmah al-Majlicî. Dans Bihâr al-Anwâr.
34."Mafâtih al-Jinân", Do'â' Abû Hamzah al-Thamâlî
35.Sourate al-Hadîd, 57: 4.
36.Sourate Qâf, 50: 16.
37.Sourate al-Baqarah, 2: 186.
38.Do'â' al-Iftitâh.
39."Munâjât No 11", des 15 Munâjât de l'Imam Zayn al-'Âbidîn, d'après le récit d'al-'Allâmah al-Majlicî. Dans "Bihâr al-Anwâr".
40.Sourate al-Hadîd, 57: 4.
41.Sourate al-Ra'ad, 13: 28.
42."Mafâtih al-Jinân", Do'â' al-Iftitâh.
43."Bihâr al-Anwâr", 46/77-78.
44."Bihâr al-Anwâr", 46/77-78.
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