C’était avant la victoire de la Révolution islamique en Iran, à l’époque de la dictature du Shah. A cette époque, il y avait d’un côté les réceptions somptueuses dans les châteaux magnifiques du Shah, les grandes festivités et de l’autre, la misère du peuple, notamment des habitants des contrées éloignées, qui ne connaissaient rien du confort moderne.
Un jour, un savant religieux prédicateur de Qom fut envoyé dans un de ces villages éloignés pour transmettre les enseignements divins du Prophète Mohammed et de sa famille (que Dieu prie sur lui et sur sa famille).
Dans ce village, il n’y avait pas d’eau potable. Les habitants de ce village déployaient de gros efforts et enduraient de grosses peines pour avoir de l’eau.. Ils n’avaient pas les moyens de financer l’extension de la canalisation d’eau à leur village..
Ce prédicateur resta un certain temps chez eux, le temps de la période de prédication décidée par sa Houazeh, son institut religieux. Il vit combien les habitants peinaient à la tâche et se fatiguaient pour avoir de l’eau alors que pour lui, vivant à Qom, il lui suffisait de tourner le robinet d’eau…
Aussi, quand il retourna chez lui, dans la ville de Qom, il vendit sa maison où il vivait et fit remettre l’argent obtenu aux habitants de ce village pour qu’ils puissent payer l’extension de la canalisation d’eau chez eux. Et il se contenta de louer un modeste logement avec son maigre salaire et il resta dans cet état jusqu’à sa mort.
Des années plus tard, après la victoire de la Révolution islamique, Sheikh Mohsen Qirâ’atî raconta l’histoire de ce savant sincère lors l’un de ses cours de morale qu’il donnait à la télévision de la République islamique iranienne.
Il n’avait pas fini son cours qu’un bienfaiteur prit contact avec lui par l’intermédiaire de la télévision et lui dit qu’il était prêt à verser le prix d’une maison aux enfants de ce prédicateur.. Et effectivement, il remit à Sheikh Mohsen Qirâ’atî une somme d’argent permettant aux enfants d’acheter ou de construire une maison, somme que Sheikh transmit avec joie aux enfants de ce prédicateur sincère
« Il faut que le Shah sorte d’Iran ! »
J’étais chez Sheikh Lankarânî, un des professeurs de la Haouzeh scientifique de Qom. Il y avait aussi dans sa maison, un savant de Mashhad qui nous raconta l’histoire d’un de ses amis :
« J’étais à Najaf chez l’imam Khomeynî(qs) avec d’autres savants et quelques-uns de ses proches étudiants. La discussion porta sur la situation politique en Iran et plus particulièrement sur la situation de la révolution islamique.
Je demandai à l’Imam ce qu’il pensait de ce qui se disait à propos du Shah, qu’il fallait qu’il sorte d’Iran. « Est-il possible de faire sortir un locataire de sa maison, pour que l’on puisse faire sortir le Shah d’Iran ? »
Il ne me répondit pas. Je pensais qu’il ne m’avait pas entendu. Je répétai ma question. L’imam(qs) parut gêné par mes propos et me dis : « Que dis-tu ? Est-il possible (que Dieu m’en protège !) que l’Imam al-Hujjah(qa) dise que le Shah doit partit et qu’il en soit autrement et qu’il arrive le contraire ! »
Et il arriva ce que l’imam nous avait dit. Le Shah quitta l’Iran. Et l’imam Khomeynî(qs) instaura un gouvernement islamique en Iran dans la lignée du ¨Prophète Mohammed(s) et de sa sainte famille d’Ahle al-Beit(p).
Il nous apparut (à nous qui étions présent) l’étendue du lien qu’avait l’imam Khomeynî(qs) avec l’Imam al-Hujjah(qa) ! Et par suite l’importance d’avoir un tel imam pour nous diriger !
de Sayyed Mohammed Kawtharî in al-Karâmât al-ghaybiyyah li-l-imam Khomeynî(qs) de Sheikh Hussein Kourani, p62-63
Sheikh Tûssî et l’homme grossier
Un jour, un homme envoya une lettre au grand savant, Nassîr ad-Dîn at-Tûssî (que la satisfaction de Dieu soit sur lui), grand théologien shi’ite (notamment de la science du Kalâm) du XIIIe ap JC. Dans cette lettre, il avait écrit des phrases outrageantes et des insultes à son encontre (que Dieu nous préserve d’un tel comportement !) et parmi les qualificatifs employés, il l’avait traité de ‘chien’.
Quelle fut la réaction du grand savant Nassîr ad-Dîn at-Tûssî ? Répondit-il par le mépris ? par des insultes ? Non ! Il se donna la peine de répondre à chacun des reproches adressés par cette personne, à chacune de ses objections.
Et quand il arriva à l’expression ‘chien’ utilisée pour l’insulter et l’humilier, il lui écrivit : « Ce que vous avez écrit n’est pas vrai, parce que mes qualités, mes particularités et mon tempérament sont différents de ceux du chien. Le chien a cette qualité que je n’ai pas, il est ainsi alors que moi je ne le suis pas, il est … » et ainsi de suite.
Aussi, quand l’homme reçut la réponse à sa lettre, réalisa-t-il la grosse erreur qu’il avait commise. Il se précipita chez le grand savant Nassîr ad-Dîn at-Tûssî(qs) et lui présenta ses excuses pour ce qu’il avait fait. Il ne savait pas ce qu’il devait faire pour effacer à jamais cette lettre qu’il avait écrite sous les feux de la colère parce que cet homme religieux lui avait donné une réponse sur le plan juridique qui ne convenait pas à ses intérêts…
Il le supplia de lui pardonner. Par la suite, il lui demanda même s’il pouvait assister à ses cours, aux conférences qu’il donnait..
Cet homme devint par la suite un de ses adeptes les plus fidèles. Le grand savant Nassîr ad-Dîn at-Tûssî(qs), en lui répondant avec sagesse, avait pu atteindre son cœur et la partie de sa nature première (la fitra) encore saine. S’il lui avait écrit une page dans le même style que le sien, du genre : « Chien toi-même ainsi que ton père ! », (que Dieu nous en préserve !) l’homme lui aurait répondu le lendemain par une lettre de trois pages pleines d’insultes, au lieu d’une !
Ainsi, en lui répondant avec de bonnes paroles, sans [exacerber] la situation conflictuelle dans laquelle l’homme se trouvait, le grand théologien acquit un nouveau disciple.
(Histoire rappelée par l’Imam Khomeynî(qs))
La prière historique du vendredi
Après la disparition (le décès) de l’Ayatollah al-Tâlqânî en 1980, sayyed ‘Alî al-Khâmine’î fut désigné par l’imam Khomeynî(qs), pour mener la prière du vendredi à Téhéran comme imam.
C’était une occasion pour lui d’enseigner l’Islam véritable, de familiariser les prieurs présents à la lecture du noble Coran et à son interprétation, et de répandre l’Islam révolutionnaire à travers ses analyses politiques, ses indications et ses conseils sociaux et éthiques.
Mais sans doute, la prière la plus mémorable qu’il mena fut celle qui eut lieu un certain vendredi, durant la guerre imposée par l’Iraq avec le soutien des grandes puissances.
Durant cette prière du vendredi, une explosion eut lieu dans les rangs des prieurs, secouant le centre de la prière. Des dizaines de personnes avaient été alors tuées ou blessées.
En même temps, les avions des grandes-puissances tournaient dans le ciel au-dessus du lieu de la prière du vendredi et menaçaient à tout instant de bombarder la ville de Téhéran, ce qu’elles avaient déjà fait le matin-même. Les anti-aériens faisaient un vacarme assourdissant.
Malgré tout cela, l’orateur du vendredi, Sayyed ‘Alî al-Khâmine’î, grâce à la Providence totale divine, à sa capacité spirituelle et à sa quiétude de cœur, put maintenir le calme et continuer son sermon avec force et fermeté. Les prieurs n’avaient pas quitté leur place, restant alignés en rangs et écoutant avec une ferveur particulière les paroles de l’imam.
Quand il finit ses deux sermons, sayyed al-Khâminé’î mena la prière avec tranquillité et dévotion, tous les prieurs suivant derrière lui. Ce qui ne manqua pas de susciter l’admiration de tous, des ennemis aussi bien que celle des amis.
L’Imam Khomeynî(qs), lors de son message à l’occasion de la nouvelle année hégirienne solaire qui suivit, rappela cet évènement historique et le sermon exceptionnel, inoubliable qui fut alors prononcé : « Je n’oublierai jamais cette fameuse prière du vendredi, comment elle s’est passée avec grandeur, luminosité, résistance et tranquillité, malgré le vacarme des anti-aériens.
J’étais en train de regarder et j’observais plus particulièrement les gens pour voir ce qui se passait parmi eux. Je n’ai vu personne trembler. Pendant que l’Imam du vendredi prononçait son sermon avec éloquence, les gens l’écoutaient, clamant « nous sommes prêts au martyre. » »
cité in L’Imam Khâmini’i Ed. B.A.A. pp49-50
www.lumieres-spirituelles.net N°6 - Dhû al-Qa‘adeh – Octobre 2010
L’eau de la mosquée d’Ispahan chauffée avec une bougie !
Un grand savant religieux shi’ite du XVIe siècle, connu sous le nom de Sheikh Bahâ’î, laissa des vestiges (certains malheureusement détruits par les forces coloniales britanniques) à Ispahan, montrant que le savoir a d’autres voies que celles empruntées par les savants occidentaux, pour faciliter les vie des gens, tout en protégeant la terre de la pollution et de la corruption.
Sheikh Bahâ’î, de son vrai nom Mohammed fils de Hussein fils de Abd as-Samed al-Hârithî (953h-12 Shawwal 1030h), voyagea pendant trente ans dans les grandes villes du Moyen-Orient (Médine, La Mecque, Shâm, Halep) après avoir étudié les sciences religieuses au Liban (dont il était originaire) et en Iran. Il compléta ainsi son savoir dans les domaines des mathématiques, de la philosophie (la sagesse) et du Coran. A la fin, il s’installa à Ispahan.
Vous avez certainement entendu parler de l’utilisation de l’énergie solaire pour chauffer l’eau d’une maison, mais avez-vous jamais entendu parler de l’utilisation d’une seule bougie pour chauffer l’eau de toute une mosquée ?
C’est ce qu’avait mis en place sheikh Bahâ’î dans la mosquée d’Ispahan : une bougie allumée, ne fondant pas, ne s’éteignant pas, chauffant l’eau de la mosquée vingt quatre heures sur vingt quatre, tous les jours de l’année.
Cette bougie resta dans cet état jusqu’à l’arrivée des forces coloniales britanniques. Intriguées par ce phénomène, les forces d’occupation firent venir des savants de chez eux pour comprendre ce qui se passait et en découvrir le secret.
Ils virent une grande armoire dans laquelle coulait de l’eau et au-dessous une petite bougie noire de quelques centimètres allumée qui attira leur attention. Ils l’examinèrent, la tournèrent dans tous les sens, mais ne découvrirent rien. Ils observèrent l’armoire, essayèrent de la démonter, en démolirent les parois : toujours rien. A la fin, ils éteignirent la bougie, l’emmenèrent avec eux pour l’étudier dans leurs laboratoires. Toujours rien. Ils ne découvrirent aucun des secrets de la bougie ni même de sa composition.
Finalement, ils détruisirent l’armoire, toute l’installation sans pouvoir la reconstruire, éteignirent la bougie sans pouvoir la rallumer.
Voilà une des inventions de Sheikh al-Bahâ’î. Il y en a bien d’autres comme l’alimentation en eau de la ville et des jardins et villages avoisinants sans utiliser le moindre moteur, l’enregistrement de la musique dans une salle de musique sans utiliser le moindre magnétophone, l’appel à la prière fait dans un lieu précis de la mosquée qui pouvait être entendu dans toute la ville sans utiliser de haut-parleur et bien d’autres merveilles encore.
La visite surprise
Hajjeh Amina était devenue une vieille dame. Assise à côté du chauffage, elle fixait la vieille photo de son fils, mort au front durant la guerre avec l’Iraq, qu’elle connaissait pourtant par cœur. Elle ne se rassasiait pas de la regarder et de remercier Dieu de l’avoir accepté comme martyr. Après son martyre, elle s’était retrouvée toute seule, dans une maison comprenant trois pièces et une cour. Et avec l’âge, elle n’avait plus la force de la nettoyer alors qu’elle était de celles du quartier qui avaient la plus belle et la plus propre maison.
Encore plongée dans ses souvenirs et dans sa louange à Dieu, elle entendit quelqu’un frapper à la porte. « Tiens ! Qui peut venir par un tel froid et un vent si fort? » se demanda-t-elle. Elle se leva lourdement, marcha en s’appuyant sur sa canne, mit son tchador et ouvrit la porte. Que ne fut sa surprise ! Elle n’en croyait pas ses yeux ! « N’est-ce pas Sayyed al-Qa’ed ? » Elle fondit en larmes, d’émotion, de joie, de sentiments qu’elle ne pouvait décrire. « Sayyed al-Qa’ed en personne chez elle ! »
Sayyed al-Qa’ed, ‘Alî al-Khâmine’î, avait l’habitude de faire des visites surprises aux familles des martyrs. Il considérait cela comme un grand honneur pour lui, en même temps, cela lui permettait de connaître leur situation de près, dans déformation.
Hajjeh Amina fit un grand accueil à ce cher invité et aux gens qui l’accompagnaient. Sayyed al-Qa’ed lui demanda comment elle allait et s’attrista du fait qu’elle vivait seule. Et pendant que Hajjeh Amina parlait, les joues en feu, Sayyed remarqua la poussière sur les meubles et la table à manger qui avait dû être blanche auparavant. Hajjeh Amina voulut se lever pour préparer du thé, mais Sayyed al-Qa’ed l’en empêcha et lui pria de s’asseoir. Il se leva, s’adressa aux gens qui l’accompagnaient et leur demanda de sortir de la maison. Malgré quelques réticences de sa garde rapprochée, tout le monde sortit.
Quand ils furent seuls, Sayyed se mit à arranger et à nettoyer la maison.. La vieille femme protesta, voulut l’en empêcher. Mais il la supplia de se calmer. Elle se résigna à lui obéir et l’accompagna de ses invocations. Sayyed al-Qa’ed nettoya la maison de la vieille dame, essuya la poussière, arrangea les fauteuils, fit briller les verres, nettoya le sol et ramena toute chose à la vie. Quand il eut fini, Sayyed al-Qa’ed se rendit à la cuisine et prépara le thé. Puis il demanda aux gens de rentrer et les invita à boire le thé chaud.
Ils ne furent pas surpris de voir ce qu’avait fait le Qa’ed. Ils connaissaient son amour pour les gens et sa sincérité envers Dieu Très-Elevé. Cela ne fit qu’augmenter sa grandeur à leurs yeux. Cette personne qui avait fait cela, était le chef des Musulmans dans le monde, celui qui avait entre les mains toutes les richesses du pays. Et cela n’avait fait qu’augmenter son humilité et sa compassion envers les gens dans de telles situations.
« Le verset cité dans l’appel aux pèlerins du Hajj »
Chaque année au moment du Hajj, l’imam Khomeynî(qs) lançait un appel à l’adresse des pèlerins qui se rendaient à la Maison sacrée de Dieu à La Mecque.
En l’an 1987, je faisais partie de ceux qui avaient décidé de se rendre à La Mecque pour accomplir les rites du Hajj.
Quand nous arrivâmes à l’aéroport de Jeddah et jusqu’à notre entrée à Médine, nous fûmes surpris par le bon comportement – inhabituel à notre égard – de la part du gouvernement saoudien , ou tout au moins de la part des hommes de sécurité, au point que nous crûmes que cette année le Hajj serait particulier.
Aussi, nous fûmes surpris, quand nous reçûmes l’appel de l’imam Khomeynî(qs) adressé aux pèlerins, de lire dans l’introduction le verset suivant : {Et pour celui qui sort de sa maison, émigrant vers Dieu et Son Messager, et que la mort atteint, la récompense incombe à Dieu.} (100/4) Nous nous demandâmes pourquoi l’imam(qs) disait cela aux pèlerins.
Je me rendis chez sheikh al-Ansarî et lui présentai l’appel. Il eut la même réaction que moi. Nous convînmes d’en parler par téléphone à Sayyed Ahmed qui nous dit qu’il fut lui-même également surpris par l’introduction de l’appel. Il décida d’en parler à l’imam(qs). Il lui présenta ses réactions ainsi que celle des autres gens, en notifiant que le verset cité n’allait pas avec le sujet de l’appel qu’il avait adressé aux pèlerins.
L’Imam Khomeynî(qs) répondit : « Pressez-vous d’envoyer cet appel aux mass-médias et aux pèlerins iraniens à Médine. »
Quand nous reçûmes l’ordre de diffuser l’appel à Médine, nous trouvâmes que le texte n’avait pas été modifié. J’appelai à la maison de l’imam pour m’assurer de la confirmation de la diffusion de cet appel tel quel (avec ce verset cité au début). Son fils Ahmed me répondit et me confirma que l’imam(qs) tenait à ce que cet appel soit diffusé tel quel immédiatement. Je le lis ainsi que Sheikh Karûbî à tous ceux qui travaillaient pour les pèlerins puis à tous les pèlerins iraniens. Tous furent surpris par ce verset cité au début de l’appel. Nous confirmâmes que c’était bien l’appel envoyé par l’imam Khomeynî, le 1er de Dhû al-Hujjah.
Quelques jours plus tard, eut lieu la charge sanglante de la police saoudienne contre les pèlerins iraniens…
De Sayyed Mahdî, imam de Jamârânî in al-Karâmât al-ghaybiyyah li-l-Imam Khomeynî(qs) de Sheikh Hussein Kourani, p41-43
La vision du grand savant religieux
à propos des compagnons de l’Imam Hussein(p)
L’Imam Hussein(p) déclara au sujet de ses compagnons : « Je n’ai pas vu de compagnons plus pieux ni plus loyaux que mes compagnons. »
Un grand savant chiite doutait de la véracité de ce propos, ou plutôt que ce propos soit de l’Imam Hussein(p). Il se disait : « Chaque fois que j’y réfléchis, j’arrive à cette conclusion que les compagnons de l’Imam Hussein(p) n’avaient pas de mérite, n’avaient pas fait quelque chose d’extraordinaire. L’Imam Hussein(p) étant le descendant du Prophète(s) le plus noble et son myrte, le fils de l’Imam Alî(p) et de Fatima az-Zahra(p) et l’Imam de l’époque…etc, il était normal que tout Musulman cherchât à le secourir en le voyant dans cette situation. Aussi ceux qui l’avaient fait, n’apparaissaient pas avoir eu un courage supérieur, extraordinaire. Par contre, ceux qui ne l’avaient pas fait, ceux-là apparaissaient bien vils. Car, l’ennemi s’était manifesté de façon ignoble, méprisante au maximum.
Sans doute, Dieu Tout-Puissant voulut me sauver de cette insouciance, de cette ignorance et de cette méprise. Je me vis, dans le monde de la vision, sur le champ de bataille, annonçant à l’Imam Hussein(p) mon intention de venir à son secours : « Ô fils du Messager de Dieu, je suis venu à toi pour répondre à ton appel, pour être de tes partisans. »
Il(p) me répondit : « Alors attends mon ordre. »
Quand arriva le moment de la prière, il(p) me dit : « Nous voulons faire la prière de groupe. Tiens-toi devant pour qu’aucune flèche ennemie ne nous atteigne pendant la prière. » « Je le ferai, ô fils du Messager de Dieu », lui répondis-je et je me plaçai devant lui(p).
Il(p) avait à peine commencé la prière que je vis surgir une flèche se diriger droit sur moi, à grande vitesse. Je restai debout ferme quand, à son approche, je baissai involontairement la tête, et la flèche atteignit l’Imam Hussein(p). Tout aussitôt, je demandai pardon à Dieu : « Comme c’est laid ce que j’ai fait ! Non ! Je ne me laisserai plus surprendre ! Aucune flèche n’atteindra l’Imam(p) ! », me dis-je (et cela toujours dans le monde de la vision).
Peu de temps après, surgit une seconde flèche, puis une troisième, puis une quatrième.. Et à chaque fois, arriva ce qui était arrivé la première fois : les flèches touchaient Abû Abdallah(p) et moi je n’arrivais pas à les bloquer.
A la fin, désespéré, je jetai un regard sur lui(p) et je le vis me regardant avec un grand sourire et me répétant : « Je n’ai pas vu de compagnons plus pieux ni plus loyaux que mes compagnons. » Puis il(p) ajouta : « Etre chez soi et répéter : « Ô comme nous aimerions être avec vous et gagner une récompense grandiose » n’a aucune valeur si ce n’est pas accompagné d’actes et de mises en pratique. Es-tu ainsi ? Mes compagnons étaient des gens qui agissaient, mettaient en pratique et ils n’étaient pas de ceux qui parlaient sans passer aux actes. » »
Extrait de Al-Hujrah wa-l-Jihad de shahîd Motahari, cité in Fuite de la captivité, Abbas Noureddine p117-119
certitudes de l’imam Khomeynî(qs)
Shahîd Motaharî raconte ses souvenirs à propos de son professeur de pendant plus de douze ans, l’imam Khomeynî(qs) :
« Je me rendis à Paris pour rencontrer l’imam Khomeynî(qs) pendant son exil en France. Quand je lui rendis visite, j’ai vu des choses de lui qui m’ont rendu perplexe et qui, en même temps, ont augmenté ma foi.
A mon retour en Iran, mes amis m’interrogèrent sur l’imam(qs) banni en France, loin d’eux. Je leur dis que j’avais vu que l’imam avait une confiance inébranlable en quatre choses :
1-Il croyait en son objectif. Le monde entier pourrait se réunir pour lui retirer sa détermination qu’il n’y arriverait pas ;
2-Il croyait en la voie qu’il avait choisi au point que personne ne pourrait l’en dévier ou lui faire prendre une autre ligne de conduite. Sa foi en son objectif et en sa méthode était à l’égale de celle d’un Prophète(s).
3-Il croyait en son peuple. Je n’ai jamais connu quelqu’un comme lui, parmi l’ensemble de mes amis, qui croyait à ce point en la volonté du peuple iranien. Certains lui disaient que le peuple iranien allait se désister, qu’il ne pourrait pas résister et rester sur sa décision. Il répondait toujours : « Non ! Ce peuple n’est pas comme vous le dites. Je le connais très bien. » Nous pûmes voir par la suite, jour après jour, combien il avait raison.
4-Il croyait en son Seigneur. Une fois, il me dit alors que nous étions assis dans une assemblée particulière : « Nous ne faisons pas ce que tu vois. J’ai le sentiment que la Main de Dieu est parmi nous, et je sens cela avec clarté. »
Raconté par Shahîd Motaharî in Ramaz Najâh al-Ustâdh al-Motaharî de ‘Alî Nour Abadî, p43
La prière sur les traces des combattants
Savez-vous ce que fit Sayyed Abbas al-Moussavî (le responsable, le chef de la résistance islamique au Liban jusqu’en 1992, date de son martyre), quand il visita les positions avancées des combattants de la résistance islamique face aux forces d’occupation israéliennes ?
Il alla prier dans le « Mihrab » particulier qu’un des combattants s’était aménagé entre deux rochers, cherchant à récolter les bénédictions laissées par le martyr en cet endroit.
Que connaissons-nous de ces combattants autres qu’ils sont les enfants de la terre libanaise et que s’ils n’étaient pas là, le pays serait encore sous occupation israélienne ? Que savons-nous de leur vie quotidienne ? de leur vie spirituelle ? de leurs relations avec Dieu dans de telles conditions ?
Gardiens des frontières, ils ont tourné le dos aux plaisirs de ce monde, et se sont engagés à donner leur vie pour protéger celle des autres, n’aspirant qu’à la Rencontre de Dieu. Aussi chacune de leurs traces, chacune de leurs petites habitudes sont comme des perles laissées derrière eux, étincelant de leurs bénédictions.
Bienheureux ceux qui ont trouvé le chemin le plus court pour rejoindre Dieu ! Bienheureux ceux qui ont eu la chance de prendre les bénédictions de ces Elus de Dieu ! Bienheureux ceux qui ont pu prier dans les traces de ces combattants, de ces martyrs ! Bienheureux ceux qui n’ont pas vu trop grand de se prosterner sur leurs traces !
Alors, rien d’étonnant de voir le responsable de cette résistance bénie, Sayyed ‘Abbas al-Moussavî prier dans le mihrab du martyr Hassan, ou s’allonger dans la « tombe » que le combattant-martyr as-Sajjâd s’était aménagé à titre de lit !
De même, on ne sera pas surpris de voir ce qu’a fait le Guide Suprême de la Révolution Islamique, le Maître de tous les Musulmans quand il reçut des combattants libanais, invités en Iran après la victoire sur l’agression israélienne de juillet 2006. Certains eurent la chance de prier derrière le Guide Suprême de la Révolution Islamique, le Maître de tous les Musulmans, Sayyed ‘Alî al-Khâmine’î. A la fin de la prière, les glorifications de Zahrâ’(p) furent récitées ainsi qu’une petite invocation. Puis, on demanda aux combattants libanais de se retirer du lieu de prière pour recevoir quelques collations en attendant la poursuite de leur programme.
C’est alors que certains d’entre eux, les derniers à sortir, eurent la surprise de voir l’imam Khâmine’î se tourner et se diriger vers eux. Ils osèrent à peine porter leur regard sur lui tant il émanait de sa personne de la lumière, de la magnanimité, de la grandeur et de la simplicité. Alors que l’on les pressait de sortir, ils virent l’imam se placer là où ils avaient prié, se prosterner et prier deux raka’ts..
Témoignages recueillis sur place
L’humilité de Sheikh Bahjat
Un jour, un savant de Téhéran qui ne connaissait Sheikh Bahjat que de nom se rendit chez lui pour lui demander quelque chose.
Arrivé devant la maison, il frappa à la porte et un vieil homme d’allure simple lui ouvrit la porte. Il ne vint pas à l’esprit de ce savant de Téhéran qu’il pouvait s’agir du grand savant, « Ayatu-llâh » Bahjat en personne. Une haute autorité de référence pour la législation islamique aussi renommée que lui devait certainement avoir quelqu’un qui le servait et notamment un portier qui avait la charge d’ouvrir la porte et d’introduire les visiteurs. Il pensa donc qu’il avait affaire à son serviteur qui ouvrait la porte aux gens ou à son secrétaire qui accueillait les grands savants de référence.
Alors il dit à cette personne : « C’est que j’ai une affaire personnelle avec Sheikh Bahjat. » Le vieil homme lui dit : « Je vous en prie, dites ce que vous voulez. »
Le grand savant lui répéta : « J’ai affaire avec lui personnellement. »
Le vieil homme répondit une seconde fois : « Je vous en prie, dites-moi ce que vous voulez. »
Le savant de Téhéran reconnut : « Il ne m’était pas venu à l’esprit que Sheikh Bahjat allait ouvrir lui-même la porte. J’ai pensé que cette personne ne voulait pas me laisser voir Sheikh Bahjat. C’est pourquoi, je repartis sans lui dire ce que je voulais. »
Il décida de se rendre à la mosquée où Sheikh Bahjat menait la prière de groupe et de le rencontrer là-bas. C’est alors qu’il le vit et sut que la personne qui lui avait ouvert la porte était Sheikh Bahjat lui-même.
in Fî madrasati ayâtu-llâhi al-‘uzhmâ al-‘ârif ash-sheikh Bahjat, vol.1 p30
L’amour de la lecture de Shahîd Motaharî
« Nous aimions beaucoup le suivi des études de Sheikh Motaharî, ses lectures et ses recherches à l’école al-Fayadiyyah, rapporte Shahîd al-Qudûsî. Quand il étudiait les principes du Droit (Usûl al-Fiqh), il disait : « Il n’y a pas de livre sur cette matière que je n’ai lu qui ne soit devenu entre mes mains comme de la pâte à modeler avec laquelle je fais ce que je veux. »
Il ne perdait pas une seconde de sa vie. Tout le temps qu’il se trouva à Téhéran (environ trente ans), il ne faisait qu’une seule chose : la lecture, les recherches, les vérifications (at-tahqîq = étude des preuves et des arguments), la rédaction, la composi-tion. Il disait lui-même : « Je m’enfermais à la maison. Parfois, je n’en sortais pas une semaine entière. Et si je n’avais pas d’autres obligations, des empêchements, je passerais tout mon temps dans les vérifications (at-tahqîq). »
Sheikh Subhânî rapporte que quelqu’un demanda à Sheikh Mutaharî jusqu’à quand il allait continuer à lire, à faire des recherches et à travailler à la vérification. Il répondit : « Jusqu’à ma mort. »
Shahîd docteur Mohammed Miftâh raconte que Shahîd Mutaharî lui dit un jour durant la lutte contre le Shah d’Iran :
« Je te jure, par Dieu, que si nos chefs et notre imam remportent la victoire, je ne veux aucun rang, aucune dignité. Car, mes plus grands plaisirs se trouvent dans ma vie active et dans ma biblio-thèque. Je veux continuer à vérifier (étudier/rechercher), à défendre l’Islam. C’est cela mon objectif et je ne recherche pas la notoriété derrière cet effort, je ne cherche pas à devenir une personnalité. » in Ramaz Najâh al-Ustâdh al-Motaharî de ‘Alî Nour Abadî, p72
« L’Islam est une religion inconnue. Les vérités réelles se sont progressivement renversées au regard des gens, écrivit-il dans l’introduction de son livre « La Justice divine ». Et la principale raison de l’éloignement des gens de la religion est l’enseignement falsifié de l’Islam au nom de l’Islam. L’offensive occidentale menée par l’intermédiaire de ses soldats visibles et invisibles et les carences de ceux qui prétendent défendre l’Islam à notre époque ont altéré la culture islamique dans différents domaines, principes et applications. C’est pour cela que j’ai vu qu’il était de ma respon-sabilité, dans le cadre de mes possibilités, d’assumer cette tâche de mettre en évidence l’avis authentique de l’Islam.. » Et il ne ménageait pas ses efforts pour lire, faire des recherches, vérifier, réfléchir, confronter, écrire, diffuser l’Islam et le rendre accessible à tous tout en gardant son authenticité. in Ramaz Najâh al-Ustâdh al-Motaharî de ‘Alî Nour Abadî, pp131-132
Les bénédictions dans la satisfaction de sa mère
Sheikh Mohammed Ali at-Tarmadhî était un savant remarquable, supérieur à l’ensemble des hommes religieux tant sur le plan du savoir que celui de la piété.
Quand il était jeune, il s’était mis d’accord avec deux amis de partir étudier ailleurs pour accéder au savoir authentique. Quand il se rendit chez sa mère pour lui demander l’autorisation de partir, celle-ci ne vit pas cela d’un bon œil : « Ô mon fils, je suis une vieille dame, faible et je compte sur toi pour tout. Si tu prenais en considération mon état, tu ne me priverais pas de tes bontés. S’occuper de sa mère fait partie des devoirs et des actes d’adoration. »
En entendant cela, le jeune homme abandonna son projet de voyage et dit à ses amis de partir sans lui : « Je dois rester auprès de ma mère. » Les deux amis partirent et il resta seul auprès de sa mère. Les mois passèrent ainsi… Un jour, il se rendit au cimetière, s’y assit et se mit à réfléchir sur ce qu’il faisait : « Je perds mon temps ici. Bientôt mes deux amis vont revenir et je serai toujours aussi ignorant…Je suis jeune, c’est maintenant que je dois étudier. » Non pas qu’il regrettait son choix mais combien il avait envie de découvrir les secrets de sa religion. Des larmes s’échappèrent de ses yeux. C’est alors qu’arriva d’un des coins du cimetière un vieil homme au visage lumineux qui lui demanda : « Pourquoi pleures-tu ? » Il lui expliqua sa situation. Le vieil homme lui proposa de lui donner des cours tous les matins. Il deviendrait ainsi plus savant que les autres ! Il était ravi ! Ainsi pendant deux ans, il venait tous les matins écouter ce vieillard qui lui donnait des cours très importants. De plus à chacune des questions qu’il lui posait, il recevait des réponses lumineuses.
Un jour, le vieil homme lui dit : « Parce que tu as préféré le bonheur de ta mère à tes désirs et à la satisfaction de tes aspirations, je vais t’emmener quelque part aujourd’hui. » Il lui répondit qu’il était à ses ordres. Les deux hommes se levèrent et se rendirent en un vaste endroit désert.
Là apparut la source de la vie bordée de nombreux arbres. On aurait dit qu’ils s’abreuvaient à la rivière même où s’abreuvent les arbres du Paradis. A côté, un parterre de fleurs aux vives couleurs. Contigu à la source paradisiaque, un lit dressé sur lequel était assis un homme à l’apparence grandiose. Quand le vieil homme s’approcha de lui et le salua, cet homme majestueux se leva et le fit asseoir à ses côtés. Peu de temps après, arrivèrent une quarantaine de personnes. La personne grandiose indiqua le ciel et une table servie en descendit. Tous y mangèrent. Le vieil homme ne cessait de poser de questions à cet homme grandiose qui lui répondait dans une langue qu’il ne comprenait pas. Ensuite le vieil homme demanda l’autorisation de se retirer. Ils se retirèrent tous les deux et revinrent là où ils étaient.
Le vieil homme lui dit alors : « Ô Sheikh Mohammed, tu as eu de la chance ! »
A l’approche de la ville, ce dernier demanda au vieil homme : « Quel est cet endroit où nous étions et qui est cet homme à l’apparence aussi grandiose que nous avons eu l’honneur de visiter ? »
Le vieil homme lui répondit : « Cet homme grandiose est le plus grandiose et le meilleur Proche-Elu de Dieu. Je veux dire l’Imam al-Mahdî(qa). » Puis il ajouta : « Est venu le moment de notre séparation. » Il(p) lui fit ses adieux et le Sheikh ne le revit plus.
Il sut que le vieil homme était al-Khidr(p) en personne qui lui avait fait cet honneur grandiose de lui donner des cours tous les matins et de lui révéler les secrets les plus profonds de sa religion..
De Sa‘adeh Har Dû Jihân p63 in Miftâh al-Jinân, hawla al-Um de Mohammed Ridâ ‘Abbas, pp91-94
« N’en prends pas ! »
Sayyed al-Khakhâlâ avait imprimé un grand nombre de posters de l’imam Khomeynî(qs) en petit et en grand formats (pour les envoyer à l’extérieur) et il les avait entreposés dans une pièce située à l’extérieure de la maison de l’imam Khomeynî(qs).
Je ne savais pas si l’imam Khomeynî(qs) savait qu’ils étaient arrivés et qu’ils étaient stockés chez lui.
En tout cas, un jour que ma famille n’était pas à la maison et que le serviteur était parti chez lui, je décidai de rester dans la partie extérieure de la maison de l’Imam(qs). La partie inférieure était réservée aux invités et l’imam Khomeynî(qs) résidait dans la partie intérieure de l’étage supérieur.
Cette nuit alors que j’étais tout seul, l’Imam me demanda de lui apporter les posters du dépôt. Je lui répondis : « Avec plaisir ». En entrant dans le dépôt, je disparaissais des yeux de l’imam, puisque le dépôt se trouvait exactement au-dessous de l’endroit où se trouvait l’imam(qs).
En voyant les posters, j’ai eu envie d’en garder un pour moi, tant ils étaient beaux et attirants. Je choisis celui qui me semblait le plus beau et le mis un de côté quand j’entendis la voix de l’imam Khomeynî(qs) : « N’en prends pas un pour toi ! ». Comment avait-il su, il ne pouvait pas me voir ?
L’imam continuait de m’appeler. Je lui apportais tous les posters, avec celui que j’avais mis de côté pour moi.. gardant seulement le souvenir de ce savoir translucide de l’imam(qs) à qui rien n’échappait..
Il est vrai que chaque fois que nous demandions à l’Imam(qs) de nous laisser prendre un poster, il refusait et nous disait : « J’interdis aux gens le monde ici-bas (ad-dunia) et ceci est de ce monde (ad-dunia). »
De Abd-‘Alî Qarhî, qui travaillait au service de l’Imam Khomeynî(qs) in al-Karâmât al-ghaybiyyah li-l-Imam Khomeynî(qs) de Sheikh Hussein Kourani, p34-35
La lettre de sayyed Khâmine’î à l’imam Khomeynî(qs)
après l’attentat subi
Sayyed al-Khâmine’î fut l’objet d’une tentative d’attentat le 27 juin 1981*, alors qu’il faisait un sermon dans la mosquée Abû Zhar au sud de Téhéran. Il fut atteint de plusieurs blessures et garda un bras paralysé. L’imam Khâmine’î raconta cet attentat en ces termes :
« A cette seconde [au moment de l’attentat], j’ai senti que Dieu me voulait pour une grande mission et que je m’y étais moi-même préparé. Naturellement, je ne pressentais pas ce jour-là ce qu’était cette mission mais j’avais la certitude que j’avais les dispositions de porter une lourde charge sur Son Chemin, pour la Révolution et à votre service, vous les gens. » Encore à l’hôpital, il envoya une lettre à l’Imam Khomeynî(qs) dans laquelle il écrivit :
« Mon Sayed et mon guide, Sa Bienveillance Ayatollah al-A‘zmâ al-imam al-Khomeynî. Puisse mon esprit te servir de rançon ! Que la Paix de Dieu et la Paix des adorateurs soient sur toi !
Encore une fois, Dieu le Très-Haut, Gloire à lui, m’a embrassé dans Sa Miséricorde. Je me trouve inondé des bontés seigneuriales cachées et manifestes. Je demande à Dieu, le Très-Haut, le Tout-Puissant, qu’Il m’accorde de Le louer et de Le remercier pour Ses Bontés et Ses Bienfaits, tant que je serai en vie. De même, je crois que vos invocations et vos entretiens intimes (avec Dieu) ont eu une grande influence sur mon salut des pièges des hypocrites et des injustes. Que Dieu vous protège comme trésor et refuge de l’Islam et des Musulmans ! Paix du Seigneur des mondes !
Déjà les croyants se sont préparés au martyre sur le chemin de Dieu, au mépris de leurs esprits et de leurs biens. Car ces croyants sont de Lui et retournent vers Lui. C’est la voie que les croyants ont appris à votre école et la coupe qu’ils ont bue à la source de votre nectar. Vous nous avez appris, ô imam, à glorifier l’Islam et à le nourrir de nos esprits jusqu’à ce qu’il se réalise et fructifie et fasse fructifier avec lui, l’arbre du Prophète et de la sainte Famille pure et jusqu’à ce que se mélange l’eau pure d’al Kaouthar au sang des martyrs et des véridiques.
Ainsi, nous ne nous préoccupons pas des calamités et des adversités sur ce chemin. Tout ce que nous craignons, c’est que nous en soyons exclus et que nous ne profitions pas de la vie éternelle et de la félicité perpétuelle.
Nous remercions Dieu et nous Le louons par la malédiction de Dieu et de ses anges sur l’ensemble de la famille de Yazîd et de ‘Obeïdullah dans l’Au-delà et par leur avilissement et leur infamie sur terre, tandis qu’al-Hussein(p), sa famille vertueuse et ses compagnons occupent le cœur de l’histoire humaine et le fond de l’humanité. J’ai le ferme espoir que les apostats, les hypocrites et les corrompus contemporains en Iran vont profiter de l’histoire et vont retourner à l’Islam, qu’ils vont se réveiller de leur égarement, vont contribuer à la renaissance de l’Islam et vont récolter ses bons fruits.
Moi qui me considère comme un simple soldat de Dieu, même !, une goutte d’eau dans la mer agitée du Parti de Dieu, je suis prêt à combattre les ennemis et les hypocrites jusqu’à la dernière goutte de mon sang et je place {ma prière, mes pratiques religieuses, ma vie et ma mort pour Dieu, le Maître des mondes} (162/VI) comme un mot d’ordre, un hymne que je récite tous les jours et même à chaque instant.
En conclusion je demande à Dieu qu’Il garde votre noble personne en bonne santé, qu’Il prolonge votre éminente vie et vous place comme trésor de la Révolution Islamique en Iran et refuge de tous les Musulmans et des déshérités du monde.
Paix du Seigneur des mondes.
Votre fils As-Sayed Ali Al Khâmini’î.”
cité in L’Imam Khâmini’i pp48-49
*la veille de l’attentat qui causa la mort de 72 des responsables du pouvoir judiciaire, dont le martyr Behesti
L’amour de Sayyed TabaTabâ’î pour Ahle al-Beit(p)
« J’ai connu beaucoup de philosophes et de savants gnostiques, mais j’ai un respect particulier pour le savant TabaTabâ’î. Non pas parce qu’il était un grand philosophe mais parce qu’il aimait beaucoup les gens de la Maison de Prophète(s), les gens d’Ahle al-Beit et se dissolvait en eux(p).
Il rompait le jeûne pendant le mois de Ramadan en embrassant le sépulcre sacré de Sayyidat Fâtimah al-Ma‘soumah, la fille de l’Imam Moussa fils de Ja‘far(p) et sœur de l’Imam ar-Ridâ(p).
Ainsi, il se rendait à pied à l’enceinte sacrée, entrait dans le sanctuaire, s’approchait du sépulcre, l’embrassait puis revenait à la maison. Ce n’est qu’alors qu’il rompait le jeûne.
Cette particularité a fait que je l’ai beaucoup aimé. »
Raconté par Shahîd Motaharî in Ramaz Najâh al-Ustâdh al-Motaharî de ‘Alî Nour Abadî, pp42-43
« Cela révèle un grand manque de notre part »
L’Etat libanais, nouvellement constitué (son indépendance datant de 1943), loua des notables du Sud-Liban une école appelée « ad-Dirâr » pour y ouvrir une école et diffuser un enseignement « public ». Nous étions jeunes alors et nous vîmes l’ouverture de cette école d’un mauvais œil. Nous décidâmes un jour, un groupe de jeunes et moi, de lancer des pierres sur cette école et de détruire les vitres des fenêtres.
C’est que cette école avait une histoire. Elle avait été construite par les notables locaux, au temps de l’occupation française, pour contrer l’initiative prise, en 1938-1939, par Sayyed ‘Abd-al-Hussein Sharafeddine (un grand savant de Jabal ‘Âmel au sud du Liban (1870-1957)) de fonder à Tyr (Sûr) une école primaire gratuite, l’école Ja‘fariyyah. (Cette école engloba par la suite les cycles complémentaire puis secondaire). Car Sayyed était soucieux de développer le niveau intellectuel et social de la population du sud du Liban tout en préservant son identité religieuse.
Les notables, gênés par l’apparition d’une telle école malgré leur prétention du droit au savoir pour tous, ouvrirent une école en face, l’école « ad-Dirâr », espérant qu’elle allait entraîner la fermeture de celle de Sayyed ‘Abd-al-Hussein Sharaf-ed-Dine. En fait, ce fut la leur qui dut fermer et celle de Sayyed Sharafeddine se maintint. Mais quand Sayyed Sharaf-ed-Dine ouvrit une seconde école « az-Zahrâ’ », les notables locaux employèrent d’autres moyens et arrivèrent cette fois-ci à la fermer. Sayyed Sharafeddine tenta de la sauver en l’installant dans sa propre maison mais dut la fermer un an plus tard, faute d’autorisation officielle.
Et voilà qu’aujourd’hui, l’Etat libanais voulait rouvrir l’école « ad-Dirâr » !
Mais quand Sayyed Abd-al-Hussein Sharafeddine apprit ce que nous avions fait, il vint à nous après la prière et nous fit des reproches, nous disant que ce n’était pas juste de se comporter ainsi. Le lendemain, je me rendis chez lui, comme à mon habitude. Cependant, je n’osai pas entrer chez lui, restant à sa porte, tout craintif. Quand il me vit, il m’appela et me fit asseoir affectueusement à côté de lui. Il m’offrit même du thé et m’expliqua sa position : « La présence de telles écoles sera profitable dans l’avenir pour nos enfants. Les écoles existantes ne suffisent pas pour répondre aux besoins de toute la population. Aussi, devons-nous veiller sur ce qui existe parce qu’en fin de compte le résultat va revenir à la nation, tôt ou tard. »
Je lui demandai s’il ne craignait pas de voir les enfants recevoir une éducation différente, de voir une nouvelle génération de jeunes qui nous paraîtra étrangère.
Il me répondit en résumé : « Sur ce point, le problème ne vient pas d’eux mais de nous. Je considère que cela révèle un grand manque de notre part, pas un signe de leur force. »
Raconté par le fils de Sayyed ‘Abd-al-Hussein Sharafeddine
d’après Bughat ar-Râghibîna, vol.2 p144
« Tant que je suis éveillé, je suis avec le livre »
Assis à côté de son frère Sayyed Ismâ‘îl Sadr, il discutait avec lui « Les marques du fondement » (livre de droit islamique), réfutant les thèses développées par l’auteur, contestant son argumentation. Il avait tout juste 12 ans..
Depuis tout petit, Mohammed Baqr Sadr passait son temps à lire des livres islamiques. Quand il grandit, il s’intéressa aussi aux livres d’origine occidentale pour mieux connaître les idées qui s’étaient répandues dans son pays et pouvoir les réfuter avec justesse. Un jour, un de ses proches lui demanda combien de temps ou combien d’heures il passait à lire. Il répondit : « Ne me pose pas la question de cette façon, mais demande-moi plutôt : « Combien de temps, es-tu avec le livre ? ». Je te répondrai alors : « Tant que je suis éveillé, je suis avec le livre. » »
Rien ne l’intéressait autant que les livres, si ce n’est les discussions avec les autres. Il aimait écouter leurs avis, discuter les idées développées, démonter les arguments, réfuter les idées erronées, approfondir les autres. Il confrontait ses idées avec celles des autres savants religieux de Nadjaf et ne manquait jamais l’occasion de profiter du savoir des vénérables savants plus âgés ou plus savants que lui..
Un jour, sa femme voulut l’empêcher de sortir pour assister à un séminaire chez un des grands savants de Nadjaf. Il était très malade et il faisait très froid cette nuit-là. Elle avait peur pour sa santé. Sayyed Mohammed Baqr Sadr ne lui dit rien. Il prit le noble Coran, l’ouvrit, demandant l’Avis de Dieu et lut à haute voix le verset suivant : {Lorsqu'il vit du feu, il dit à sa famille : « Restez ici ! Je vois du feu de loin ; peut-être vous en apporterai-je un tison, ou trouverai-je auprès du feu de quoi me guider. »}(50/20 Taha). Puis il demanda à sa femme : « J’y vais ou je n’y vais pas ? », non pas parce qu’il ne connaissait pas la réponse mais pour lui laisser décider. Elle lui dit : « Vas-y avec la Paix et la Protection de Dieu. »
Il avait un besoin urgent d’écrire ses arguments, motivé par le désir de développer ses idées, de réveiller ceux qui s’étaient laissés tenter par les idées socialistes et communistes par ignorance de l’islam authentique, de convaincre. Après un essai de logique écrit à 10 ans, il écrivit son premier livre à l’âge de 16 ans « Fadak dans l’histoire ». Les étudiants-savants qui eurent la chance de le connaître à Nadjaf dirent qu’ils apprirent de lui « la conscience politique et la production intellectuelle. »
Sa femme raconta qu’au moment de leur mariage, ils partirent en voyage de noce au sud du Liban à Jbaa (village où le « Second Martyr » (le savant Zein ed-Din al-Jubâ‘î) fut enterré). Elle était toute heureuse. Or c’est justement à ce moment qu’il écrivit les principaux thèmes de son livre « Les fondements logiques du raisonnement par induction ». Elle lui dit : « Même en ces jours tu écris ! » Il lui répondit, avec un sourire sur les lèvres, comme pour faire appel à son indulgence : « Je ne peux pas abandonner l’écriture, pendant les moments tristes et même pendant les moments heureux. »
Il n’eut qu’un seul objectif durant toute sa vie jusqu’à la dernière goutte de son sang, jusqu’au moment de son martyre le 8 avril 1980 : servir l’Islam.
Témoignage de sa femme publié in « Baqî‘at Allah » Avril 2010
Shahîd Motaharî et la liberté de pensée
Shahîd Motaharî appelait à la liberté de pensée. Il était conscient que c’était choisir un chemin difficile, plein d’embûches. Mais il le voulait.
Cela impliquait qu’il acceptait les remarques et les critiques des autres dans le domaine des sciences islamiques. Même !, il voyait en cela une façon d’élever la bannière de l’Islam et de diffuser les vérités.
Il disait : « Je ne suis pas du tout gêné par l’apparition de gens qui doutent dans la société et qui essaient, par leur propos et leurs livres, de détourner les gens de l’Islam. Au contraire, cela me rend heureux car la manifestation, l’extériorisation, la publication de leurs avis différents aux miens sont la cause d’une plus grande diffusion de l’Islam. Le danger vient quand personne ne leur répond ni ne dissipe leurs confusions. »
Après la victoire de la Révolution islamique en Iran, shahid Motaharî était pour que soient exposées les idées opposées à l’Islam, les recherches philosophiques et dogmatiques. Il encourageait les étudiants à se préparer à cela et à s’armer de l’arme la meilleure et la plus adéquate : l’enseignement, le livre, la plume.
« Il faut que l’homme soit libre dans sa pensée, dans sa façon de mettre en évidence et dans son jugement. Car en cela réside l’assurance du maintien de la Révolution islamique et de sa marche dans la voie juste. » disait-il.
« Nous avions l’espoir que notre éveil (islamique) allait apporter des pensées nouvelles sur le marché de la connaissance. Aussi, l’étudiant en sciences islamiques doit-il se préparer de lui-même à cela, et d’une préparation des dizaines de fois supérieures à ce qu’elle était auparavant ! »
« Nous avons besoin de vivifier la pensée religieuse islamique, nous avons besoin d’une renaissance de la pensée ! Il est nécessaire de réformer la pensée religieuse car notre vision en ce qui concerne la religion est erronée ! »
« Si les savants ne se précipitent pas à prendre en main cette affaire, ils recevront un coup terrible de la part des réformistes qui, eux, ne veulent pas de l’Islam. » Car le peuple a soif et demain plus qu’aujourd’hui.
in Ramaz Najâh al-Ustâdh al-Motaharî de ‘Alî Nour Abadî, pp73-75 & 84
« L’Imam al-Hujjah(qa) à Karbalâ’ le jour de ‘Ashûrâ’ ! »
Nous avions décidé, un groupe de savants de Qom et moi, de nous rendre à Karbalà’ en compagnie de Sheikh Hâ’irî, qui en était originaire, le neuvième jour de ‘Ashûrâ ‘.
Sheikh Hâ’irî fut l’un des grands savants qui donnèrent un nouvel essor aux écoles religieuses islamiques (Haouzât) à Qom après la victoire de la Révolution Islamique en Iran et le déclin du centre de Najaf et en jetèrent les fondements. Malgré l’étendue de son savoir dans tous les domaines des sciences religieuses, il restait très simple et accessible à tous.
Nous avions décidé de veiller la nuit du dixième jour de ‘Ashûrâ’ à Karbalâ’ à côté de la tombe de l’Imam al-Hussein(p) – comme sayyidat Fâtimah(p) veilla (dans les cieux) sur l’Imam al-Hussein(p) et ses compagnons la neuvième nuit de ‘Ashûrâ’ au moment de leur arrivée à Karbalâ’ – et d’y passer le dixième jour.
Nous étions tous sur la place face au sanctuaire de l’Imam al-Hussein(p), quand tout, d’un coup, Sheikh Hâ’irî se mit à courir en éclatant en sanglots, en se tapant la tête, en pleurant et en criant : « Yâ Hussein ! Yâ Hussein ! ».
Nous fûmes surpris par son comportement soudain et nous lui demandâmes ce qu’il lui arrivait. Il répondit : « J’ai vu ce que vous n’avez pas vu.. »
Il s’arrêta un moment pour retenir ses larmes puis continua :
« Il y avait là l’Imam al-Mahdî(qa) qui courait de douleur en criant : « Yâ Hussein ! Yâ Hussein ! » et en se tapant la tête. Il(qa) criait sa douleur à cause du martyre de l’Imam Hussein(p) dont il vengera l’assassinat à son apparition. »
Le dixième jour, tous les Anges, tous les Prophètes, tous les Légataires manifestent à Karbalâ’ dans un long cortège avec bien sûr en tête, le Messager de Dieu, le Prophète Mohammed(s), Fâtimah(p), la fille du Prophète(s) et mère de l’Imam Hussein(p), ‘Alî, le prince des croyants, le père de l’Imam al-Hussein(p), l’Imam al-Hassan(p), son frère, et tous les Imams(p) de sa descendance.
Et nous, en descendant dans la rue en ce jour pour commémorer la tragédie de Karbalâ’, nous participons à cette manifestation de ces êtres d’exception dans le monde de Malakût. Si nous pouvions les voir, nous les verrions tous.
Témoignage de sh. Tabassî lors de l’un de ses Majlis de ‘Ashûra’ en l’an 1431H
La prière du vendredi !
Sayyed Mohammed Mohammed Sadeq Sadr avait entièrement voué sa vie à Dieu, à l’étude de Sa Religion, aux actes d’adoration, à l’éducation de son âme, à l’enseignement des sciences religieuses, à al-Kâzhimayn, au nord de Bagdad (où il était né), à Nadjaf (où il avait étudié), à Bagdad dans sa banlieue pauvre shi’ite où il officiait, sous l’ombre terrifiante, meurtrière du dictateur Saddam Hussein.
Aussi, quand Saddam Hussein le pressentit pour être le représentant officiel de l’autorité religieuse shiite en Irak, refusa-t-il. Il connaissait ses réelles intentions (vouloir mater la révolte shi’ite qui avait secoué le pays au lendemain de la guerre du Golfe (Janv.-fév.1991)). Collaborer avec un tel pouvoir tyrannique et sanguinaire le répugnait. Ni les postes honorifiques ne l’intéressaient, ni la mort ne lui faisait peur.
Cependant, devant l’insistance de Saddam Hussein, il finit par accepter, après avoir reçu l’assurance de pouvoir agir comme il le voulait, selon la tradition du Prophète(s), car Sayyed Mohammed Mohammed Sadeq Sadr croyait fermement en deux choses : d’une part en la Religion de Dieu, la Sunna du Prophète(p) et des Imams(s) de sa famille, et d’autre part en la possibilité de changements dans son pays.
La première chose que Sayyed Sadr exigea : la restauration de la prière de groupe du vendredi que Saddam Hussein avait supprimée. Il la lui accorda.
Ainsi, la population put à nouveau entendre, dans toutes les villes d’Irak, l’appel à la prière du vendredi et se réunir à la mosquée pour prier ensemble et entendre les deux sermons traditionnels. Sayyed Sadr, quant à lui, choisit, pour mener la prière de groupe du vendredi, la ville de Koufa, la capitale de l’Imam al-Mahdî(qa) quand il(qa) sortira et la ville témoin du martyre du Prince des croyants(p).
Et, fait nouveau, il se mit à lancer des slogans, au sein même de ses sermons, que l’auditoire répétait avec lui : « Que Dieu maudisse le démon ! », « A bas les injustes ! », « Dieu est plus grand ! » « Non à l’humiliation ! ». Comme s’il voulait réveiller les fidèles et inscrire ces mots d’ordre dans leurs cœurs endurcis après tant d’années d’oppression et la guerre injuste que Saddam Hussein mena contre la république Islamique d’Iran.
Plus les voix s’élevaient, plus les murs de la mosquée vibraient, plus l’écho se répandait dans le pays, repris par les enfants dans les rues… Pendant sept ans, la prière du vendredi devint la tribune hebdomadaire de Sayyed Sadr qui se répercutait dans tout le pays. Les gens venaient de toutes parts pour se rendre aux mosquées, pour écouter ses explications sur la Religion de Mohammed(s), et ses dénonciations des exactions de Saddam Hussein contraires à la religion.
Ce fut à la sortie d’une de ces prières du vendredi que Sayyed Mohammed Mohammed Sâdeq Sadr fut tué avec deux de ses fils par des hommes armés cagoulés, envoyés par Saddam Hussein, le 19 février 1999.
(Témoignage recueilli sur place)
Le Rendez-vous de Sayyed Abbas al-Moussawî
C’était un de ces dimanches de février, au cœur de l’hiver avec pourtant ses éclaircies et ses vagues de chaleur.. plus précisément le 16 de ce mois, en l’an 1992. Il était prévu de faire une cérémonie en commémoration du martyre de Sheikh Ragheb Harb, le premier cheikh tombé martyr à l’âge de 32 ans, huit ans plus tôt, pour avoir appelé à la résistance contre l’occupation israélienne après l’invasion du Liban en 1982 par les forces d’occupation israéliennes et l’avoir présentée comme un devoir religieux.
Cette année le chef de la résistance islamique, le premier secrétaire général du parti naissant Hezbollah (le Parti de Dieu), décida de se rendre à cette commémoration dans le village de Sheikh Ragheb Harb, Jibchitt – le « puits du Prophète Chitt(p) » Chitt(p) étant le fils du Prophète Adam(p) que Dieu lui avait donné après l’assassinat d’Abel par son frère Caïn–, au sud du Liban. Il y alla, accompagné de sa femme et de son plus jeune fils Hussein. On le lui avait déconseillé. Les forces d’occupation israéliennes occupaient encore toute une bande frontalière, – des positions surélevées – maintenant tout le sud du Liban sous le feu de leurs canons et de leurs fusils, sans parler de leurs hélicoptères et de leurs avions...
Avant de commencer les allocutions devant la foule rassemblée, Sayyed Abbas se rendit sur la tombe de sheikh Ragheb Harb, avec le fils de ce dernier. J’étais également présent. Il récita la Fâtiha et resta un moment recueilli auprès de la tombe, quand tout d’un coup je l’entendis dire au fils de Sheikh Ragheb Harb : « Tu veux quelque chose de ton père ? » ou « Tu veux dire quelque chose à ton père ? »
Mon sang ne fit qu’un tour. Tout de suite je compris.
Etant alors responsable de sa sécurité, je le suppliai de changer le tracé de son parcours lors de son retour à Beyrouth, de prendre un autre chemin.
Mais rien n’y fit. « Ce que Dieu a décidé, personne, rien ne peut le changer. »
Vint le moment du départ de sayyed Abbas al-Moussawî, avec son cortège de voitures qui devaient brouiller les pistes pour l’ennemi sioniste et ses agents. Mon cœur battait alors que je donnais les dernières consignes, espérant encore que l’inévitable puisse être évité. Je jetais un dernier regard sur Sayyed Abbas. Il rayonnait..
Quand je vis une étincelle dans le ciel.
Un missile israélien héliporté frappa de plein fouet la voiture de sayyed Abbas al-Moussawî.. Il ne resta plus rien des corps de sayyed Abbas, de sa femme et de son fils..
J’assistais, là, impuissant à la réalisation du Décret arrêté, irrévocable divin. {Si leur terme est arrivé, ils ne peuvent le retarder d’une heure, ni l’avancer.}(61/16)
Depuis… en ce jour du 16 février sont commémorés deux martyres celui du « sheikh des martyrs de la résistance », Sheikh Ragheb Harb à Jibchitt au sud du Liban, et celui du « sayyed des martyrs de la résistance », Sayyed Abbas al-Moussawî, à NabiChitt dans la Békaa, (là où le Prophète Chitt(p) fut enterré).
Témoignage recueilli sur place