APPEL A L’UNITE DANS
LES DESCFRITIONS
DU SAINT CORAN

Par : Abu al-Qassim Uja qolo

La 18ème conférence de l’unité islamique est une raison de faire recours encore une seconde fois aux enseignements islamiques afin que nous puissions bien examiner la question de l’unité entre les musulmans. En effet, on peut chercher l’unité dans le saint Coran. Le livre de Dieu a prôné l’unité sein des différents sujets. Les descriptions coraniques sont l’un des sujets dans lesquels le symbole de l’unité est prôné. Les descriptions qui, tantôt, attirent seulement l’attention des musulmans et, tantôt, celle de tous les hommes.

Les termes ‘‘hommes’’, tel que nous le savons, ainsi que les pronoms pluriels aussi bien personnels que relatifs, ou d’autres termes analogues ont le sens de la généralité (la perfection, l’espèce, quarante, cinquième, etc.), et que de fois le Coran s’adresse globalement à tous les habitants de la terre. Dans maints endroits le Coran s’adresse à des groupes spécifiques tels que : les croyants, les pieux, les charitables, les doués de la raison…Cependant, en faisant son auto description dans la forme du pluriel, il devient clair que le saint Coran s’adresse à tous les hommes vu son caractère de la révélation de Dieu faite à Muhammad (p) pour le bien de toute l’humanité : « Oui, sur toi Nous avons fait descendre le Livre, pour les gens, avec vérité. » (Les groupes : 41) ; « Et vers toi Nous avons fait descendre le Rappel, pour que tu exposes clairement aux hommes ce qu’on a fait descendre vers eux. » (Les abeilles : 44). Voici, à titre d’exemple, quelques descriptions coraniques dont il est question :

(Voilà une guidée pour les hommes), cette _expression est citée dans le verset suivant : (« C’est dans le mois de Ramadân qu’on a fait descendre le Coran, comme guidée pour les gens... » (La vache : 185). En effet, le Coran est donc la guidée en question : « Ceci est une guidée » (Agenouillée : 11) qui « guide à ce qui est plus de droit » (Le voyage nocturne : 9). La guidance coranique est, selon certains exégètes dont Ghârib Esfahânî, l’une des quatre sortes de guidance figurant à coté de la guidance générale (génésique), la guidance conciliatoire (pour les croyants) et la guidance relative à la vie future (vers le paradis) (Les termes du Coran : 835). L’ordre de suivre la guidée fut donné à toute l’humanité depuis le temps où Adam fut chassé du jardin d’Eden pour venir sur la terre : « Nous dîmes : ‘‘Tombez d’ici, vous tous ! Si jamais, ensuite, une guidée de Moi vous vient, alors, quiconque suivra Ma guidée…pour eux, nulle crainte, et point ne seront affligés’’.» (La vache : 38) C’est un discours adressé à tous les enfants d’Adam (La voie et la connaissance de la guidance, 24). Outre les pronoms au pluriel contenus dans le verset susmentionné, les termes tels que ‘’ tous’’ et ‘’quiconque’’ indiquent clairement que la guidance divine est générale et englobe toute l’humanité et c’est donc une indication implicite sur l’unité des interlocuteurs qui sont appelés à s’unir en tout temps et en tout lieu. Par conséquent, le Coran est autant ‘’une guidée pour les hommes’’ et un appel à l’unité. « Ceci constitue, pour les hommes, des appels à la clairvoyance » (Agenouillée : 20).

Il existe d’autres descriptions analogues à celle qui précède. Ghârib Esfahânî pense que ‘’la clairvoyance’’ a le sens de ‘’leçon ‘’ (Les termes coraniques : 128). Tout compte fait, le saint Coran est un ensemble d’exhortations à la clairvoyance ainsi que des leçons pour toute l’humanité : « Certes, il vous est parvenu des exhortations à la clairvoyance, de la part de votre Seigneur » (Les bestiaux : 104).

‘’Une communication pour les hommes’’ : « Voilà pour les gens une communication, afin qu’ils soient avertis et sachent seulement ceci : qu’il est Dieu Unique » (Ibrahim : 52). La communication a le sens de suffisance de même que le terme ‘’balaghah’’ (l’éloquence) est l’explication suffisamment claire que nous donnons à propos d’une chose. Faisant suite à la mention de ce terme, Ţrabassi rapporte de Ibn ‘Abbas, de Hassan et de Ibn Zayd que le verset susmentionné fait allusion au Coran, car ce dernier est une exhortation suffisamment éloquente adressée à toute l’humanité (Majma’ al-bayân, 6 : 96).

Outre l’_expression ‘’pour les gens’’ figurant dans le verset ci haut, la proposition ‘ ‘‘Il est Dieu Unique’’ est une référence qui, sur base des bases islamiques (voire de toutes les religions monothéistes), appelle tous les gens à adorer Dieu l’Unique et à s’unir. Cet appel coranique, cette communication divine constitue une preuve contre quiconque l’aura entendue.

« Ho, les gens ! Exhortation vous est venue, certes, de votre Seigneur » (Jonas : 57). Considérant l’exégèse du verset ci haut, l’on peut dire que celui-ci interprétant le verset précédent lui donne le sens d’une exhortation de la part de Dieu.

‘’Une bonne nouvelle pour les croyants’’ est une autre description. « Et nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé manifeste de toute chose et guidée et miséricorde et bonne annonce pour les soumis », « Et aussi comme guidée et bomme annonce aux soumis » (Les abeilles : 89 et 102). La bonne est l’un de nombreux sens donnés au terme coranique Bushra. (Les termes coraniques : 125). Le Coran est une bomme nouvelle pour tous les musulmans ; une bonne nouvelle globale pour les musulmans annonçant aussi le bonheur de la vie présente que la récompense du paradis dans la vie future. Ţabrassi écrit : ‘’C’est une bonne nouvelle pour quiconque obéit à Dieu l’Unique sans l’associé à qui ni à quoi que ce soit ; c’est à lui que sera donnée la bonne nouvelle d’une belle récompense dans la vie future’’ (Jâmi’ al-Bayân, 14 / 211). Le Coran révélé au saint Prophète (p) est une bonne nouvelle pour tous les musulmans, y a-t-il meilleure nouvelle que celle-ci ? Notamment pour nous autres musulmans qui sommes restés des siècles durant sans recevoir de bonne nouvelle de la part d’aucun prophète qui serait envoyé vers nous ! Nous, musulmans qui avons été privés de la tranquillité par le revers du sort ainsi que de l’oppression des puissances étrangères expansionnistes qui nous ont tout enlevé hormis le Coran, quelle (autre) bonne nouvelle promettant la tranquillité pourrons-nous recevoir ? Tous les musulmans qui entendent cette bonne nouvelle céleste (divine) appelant à l’unité qui a emplit le monde entier doivent y répondre tout en s’unissant et défendant coûte que coûte ce déluge de la fin des temps.

Cette explication nous conduit vers une autre description coranique : ’’l’héraut’’ : « Seigneur ! Oui, nous avons entendu un héraut appeler ainsi à la fois : ‘Croyez en votre Seigneur !’ Et nous avons cru. » (La famille d’Amran : 193). Tha’labi, dans son exégèse, affirme que le Coran est l’héraut auquel allusion est faite dans le verset précité (Tafsîr de Tha’labi, 2 / 153), il en est de même dans l’exégèse des imams chiites (Tafsîr al-Sâfi, 1 / 409). Mohammad ibn Ka’b al-Qarazi et Qatâda également affirment la même chose. Ţabari aussi a trouvé cette explication plus plausible par rapport à celle des exégètes qui affirment qu’il s’agit du saint Prophète (pbsl). Sur ce, il écrit ceci : Ce n’est pas tout le monde qui a vu le Prophète (pbsl) et a entendu ses paroles, cependant tout un a entendu le Coran quoiqu’ il l’ait vu ou non (Majma’ al-bayân, 2 / 474). En effet, l’appel de ce héraut continue à retentir aux oreilles, et quel est l’appel qui soit plus valeureux dans l’Islam ?

Toutefois, l’attribut qui fait plus l’objet de notre c’est la locution ‘‘la corde de Dieu’’ : « Et cramponnez-vous ensemble au câble de Dieu ; et ne soyez pas divisés » (La famille d’Amram : 103). Il n’ y a pas de doute que ce verset ordonne les musulmanes à avoir une parole commune et à éviter la division, toutefois il est important de signaler que la plupart des exégètes de différentes tendances islamiques affirment que l’expression ‘‘la corde de Dieu’’ réfère au saint Coran. Dans un récit qu’il rapporte, Jabir ibn ‘Abdallah Anşâri dit que un groupe des gens de Yémen avaient interrogé le saint Prophète (pbsl) au sujet de ce verset , il leur avait répondu que : Il (le Coran) est la corde de Dieu ( Al-Burhân, 2 / 84). Abi Sa’îd al-Khidrî, Qatâda, Sadi et Dhahhâk affirment qu’il s’agit du saint Coran (Jâmi’ al-bayân, 4 / 43). Dans l’exégèse traditionnelle des chiites on rapporte également que l’Imam Ali ibn Hussein (p) avait dit : ‘ La corde de Dieu c’est le Coran’ (Nûr al-thaqalayn, 1 / 377). Par conséquent ‘ la corde’ est une métaphore désignant le saint Coran car, de même que l’on trouve la vie sauve en se cramponnant à une corde solide de même que le saint Coran est un sauvetage pour ceux qui s’y cramponnent (Tafsîr al-Sâfi, 1 / 365). S’agissant de l’exégèse de ce verset, Ţabari écrit : Ce verset fait allusion au pacte que Dieu a passé avec les hommes qui est de vivre ensemble en toute harmonie sociale, de s’unir autour de la parole de vérité et d’obéir aux préceptes du saint Coran par leurs mise en application (Jâmi’ al-bayân, 4 / 42). Parmi les vocables symboliques de ce verset on peut citer la particule ‘‘tous’’ et la proposition ‘‘et ne vous divisez pas’’ qui, toutes deux, appellent à l’unité qui ne peut être réalisée qu’en se cramponnant à la corde de Dieu. Cette explication ne semble pas non plus beaucoup s’éloigner de l’avis de Allamé Ţabâţabaï qui, dans son explication de ce verset, dit : ‘ La corde divine dont il est question c’est le Livre qui est descendu de la part de Dieu par lequel le serviteur entre en contact avec Lui ainsi que le ciel et la terre sont reliés. Quoiqu’il en soit, hormis la véritable et l’islam affirmé le Coran n’invite les gens à aucune autre chose. Toutefois, le but principal de ce verset n’est pas la vérité de la piété ainsi que de l’Islam à l’article de la mort ordonnée par le verset précédent, car celui-ci énonce un principe visant l’homme en tant qu’individu pendant que l’autre énonce un principe visant la société en tant qu telle qui est contenu dans la particule ‘‘ tous ’’ et la proposition ‘‘ne vous divisez pas’’.

Par conséquent, autant que les versets coraniques ordonnent à l’individu de se cramponner au Livre de Dieu ainsi qu’à la tradition du saint Prophète (pbsl) autant qu’il donne le même ordre à toute la communauté islamique (Tafsîr al-mîzân, 3 / 602). Cette explication nous conduit à la description coranique ‘‘la anse solide’’ : « Et quiconque soumet son visage à Dieu tout en étant bienfaisant, saisit alors l’anse la plus solide » (Luqman : 22) ; « Donc, quiconque mécroit au Rebelle tandis qu’il croit en Dieu, saisit alors l’anse la plus solide, sans brisure » (La vache : 256). Certains exégètes, dont Mujâhid, considèrent le Coran comme un des sujets d’application du concept ‘‘la anse solide’’ (Dâneshnameye qur’ân, 2 / 1450). Le pronom relatif ‘‘quiconque’’ présent dans les deux versets susmentionnés en constitue l’un des mots clés qui réfèrent à la généralisation du discours coranique ayant trait à l’appel de l’unité. Il y a, en outre, d’autres descriptions coraniques qui, étant en relation avec notre présent débat, réfèrent à la généralisation telles que : ‘un rappel à l’intention des mondes’, ‘une lumière’, une évidence’ ainsi qu’une miséricorde’ :

« Ce n’est là qu’un rappel à l’intention des mondes » (Joseph : 104, Sâd : 86) ; «Croyez en Dieu, donc, et en Son messager, ainsi qu’en la lumière que Nous avons fait descendre » (La duperie mutuelle : 8) ; « Gens ! Oui, une évidence vous est venue de la part de votre Seigneur » (Les femmes : 174) ; « Voilà certes que vous sont venues, de votre Seigneur, preuve et guidée et miséricorde » (Les bestiaux : 157) ; « Il y avait cependant, dans leur copie, guidée et miséricorde » (Les limbes : 154).

Bibliographie :

- Le saint Coran.
- La perfection dans les sciences coraniques, Jalâl al-din SUYÛŢI, Qom, Fakhr al-din, 1380 du calendrier iranien.
- La preuve dans l’exégèse du Coran. Le Traditionaliste de Bahreïn, Beyrouth, la fondation A’lamî, 1419 de l’hégire.
- L’exégèse de Sha’âlabî (Les beaux joyaux), Abd al-Rahman al-Tha’labî, Beyrouth, Dar al-Ihyâ, le patrimoine arabe, 1418 H.
- Tafsîr al-Mîzân, Allamé Sayyed Muhammad Hussein Ţabâţabâi, La fondation scientifique et idéologique Allamé, 1376 du calendrier iranien.
- Jâmi’ al-Bayân de l’interprétation du Coran, Abi Ja’far Muhammad ibn Harîr Ţabari, Beyrouth, Dâr al-fikr, 1415 H.
- Dâneshnâmeye qur’ ân, Bahâ-u al-din Khoramshahi, Téhéran, Dûstân, 1377 du calendrier iranien.
- Rah wa rahnemashenassi, Muhammad Misbâh al-Yazdi, Qom, la fondation Imam Khomeiny, 1376 du calendrier iranien.
- Les termes du vocabulaire du Coran, Ghârib Esfahânî, Damas, Dâr al-Qalam, 1416 H.
- Majma’ al-Bayân fî tafsîr al-qur’ân, Amîn al-Islam al-Fadhl ibn al-Hassan al-Ţabrassi, Beyrouth, la fondation A’lami, 1415 H.
- Nûr al-Thaqalayn, Sheikh Abdu Ali al-Hawîz, Qom, Dâr al-Tafsîr, 1424 H.