Altruisme des Gens de la Demeure

Que la Paix soit avec eux

«Ils nourrissalent Le pauvre, l'orphelin et le captif, pour L'Amour de ­Dieu. «Nous vous nourrissions pour plaire à Dieu seul ; nous n'attendons de vous ni recompense, ni gratitude» », (Coran 76/8.9)

«lis les preferent a eux-mêmes, malgré leur pauvrété, Celui qui se garde contre sa propre avidite ... Ceux-là sont les Bienheureux », (Coran 59/9)

 

D'Ibn Abbas: «Al-Hassan (s) et Al-Hossein (s) étant tombés malades, Sa Sainteté le Messager (pslf), accompagné d'autres personnes, leur rendit visite ; s'adressant à Ali(s), ils lui firent remarquer ceci: «Ô Abu Al-Hassan! Tu y gagnerais beaucoup en faisant un vœu pour tes fils!»

Donc, Ali (s), Fatima (s) et Fidda - leur servante - firent le vœu de jeûner durant trois jours en cas de guérison d'Al-Hassan (s) et d'Al-Hossein (s). Ef­fectivement, ils finirent par guérir à un moment où la famille se trouvait dé­munie de tout produit alimentaire. Alors, Ali (s) emprunta trois sâ([1]) de blé auprès du Juif Sham'un Al-Khaybari ; Fatima (s) en préleva un tiers pour le moudre et en faire cinq galettes de pain correspondant au nombre des membres de sa famille ; chacun mit de côté sa galette en attendant le moment de la rupture du jeûne. Mais, le moment venu, un nécessiteux frappa à leur porte et dit : «Ô vous, les Gens de la Demeure du Prophète ! Que les Bénédictions de Dieu soient sur vous! Je suis un Musulman dans le besoin, donnez-moi un peu de nourriture et Dieu vous en récompensera par la

nourriture du Paradis ». Donnant la préférence au nécessiteux sur eux-mêmes, ils lui remirent leur repas et se contentèrent de boire de l'eau et de jeûner jusqu'au jour suivant.

Ce jour-là, l'appel à la Prière ayant été proclamé, chacun plaça sa galette de­vant lui en attendant le moment de la rupture du jeune ; le moment venu, un orphelin apparut à leur porte, ils lui donnèrent la préférence sur eux-mêmes et lui remirent leur repas ; au troisième jour de jeûne, ce fut un prisonnier qui se présenta à leur porte, réclamant de la nourriture, ils lui remirent leur repas.

Le matin suivant, Ali (s) prit la main d'Al-Hassan (s) et celle d'Al-Hossein (s) et se rendit chez le Messager de Dieu (pslf) qui, lorsqu'il (pslf) vit ses petits-enfants affamés tels des petits oiseaux, ne put s'empêcher de dire: « Quel grand chagrin m'envahit à la vue de votre état ! », Sa Sainteté en leur compagnie rendit visite à Fatima (s) qu'il (pslf) trouva en son lieu de Prière, l'air affamé et les yeux gonflés, Le spectacle que lui offrait l'état de sa Fille (s), bouleversa Sa Sainteté le Messager (pslf) mais, au même moment, l'Archange Gabriel (s) descendit et déclara : «Ô Mohammed! Reçois la Sourate Al-Insan-L'Homme (76) en signe de Félicitations de la Part de Dieu pour posséder une telle Maisonnée ». Puis, il lui lut la Sourate Al-­Insan ». Al-Kachaf, 4/69 ; Kachf Al-Ghoumma. 1/302.

 

D'Abu Hurayra: «Un homme se présenta devant Sa Sainteté le Messager (pslf) pour se plaindre de la faim. Sa Sainteté le Messager (pslf) dépêcha quelqu'un chez ses épouses mais toutes dirent qu'il n'y avait rien d'autre que de l'eau chez elles. Alors, Sa Sainteté le Messager (pslf) demanda à haute voix ceci : « Qui peut prendre soin de cet homme pour cette nuit ?».

Ali Ibn Abi Taleb (s) répondit: «Moi! Ô Messager de Dieu ! ».

Puis, Ali (s) se rendit chez Fatima (s) et lui demanda : « Ô fille du Messager de Dieu! Qu'y a-t-il à la maison ?»

Fatima (s) : «Rien d'autre que la nourriture des enfants que nous donnerons à notre invité ». Ali (s) ajouta : « Ô fille de Mohammed (pslf) ! Mets les en­fants au lit et laisse s'éteindre la lanterne». Le matin venu, Ali (s) se rendit chez Sa Sainteté le Messager (pslf) afin de l'informer de la situation et, peu de temps après, fut révélé le Verset suivant : « Ils les préfèrent à eux-mêmes, malgré leur pauvrété. Celui qui se garde contre sa propre avidité ... Ceux-là sont les bienheureux ». (Coran 59/9) .

Amali al-Toussi, 185/309; Ta'wil Al-Ayat Al-Dhahira, 653 ; Chawahid Al-Tanzil, 2/331/972.

D'Ahmad Ibn Mohammed Ibn Ibrahim Al-Thalabi: «J'ai lu dans un ou­vrage que Sa Sainteté le Messager (pslf) ayant pris la décision d'émigrer, dé­signa Ali Ibn Abi Taleb (s) en tant que son Successeur à La Mecque qu'il chargea de rembourser ses emprunts, de rendre les dépôts à leurs pro­prietaires respectifs. Durant la nuit où Sa Sainteté le Messager (pslf) avait trouvé refuge dans la Grotte, sa demeure fut assiégée et en prévision de cette situation, Sa Sainteté le Messager (pslf) avait ordonné à Ali (s) de prendre place dans son lit et lui recommanda ceci : «Tu devras te couvrir de mon vêtement d'Hadrami, ainsi - si Dieu le veut - tu seras en sécurité ». Dieu informa Gabriel-Jibrael et Mika'il qu'Il, les avait fait frères, qu'Il, avait décidé que l'un des deux aurait une durée de vie plus longue que l'autre et, ce faisant, lequel des deux serait prêt à donner sa vie pour sauve­garder celle de l'autre? Aucun des deux ne fut intéressé par cette proposi­tion. Alors, Dieu leur dit: «Vous n'êtes pas semblables à Ali Ibn Abi Ta­leb! Je l'ai fait frère avec Mon Messager, Mohammed et, maintenant, Ali a pris sa place dans son lit, prêt à donner sa vie pour sauvegarder celle de son frère ! Descendez sur Terre et protégez-le de ses ennemis !». Ils obéirent, Gabriel se posta auprès de la tête de Sa Sainteté Ali (s) et Mikail à ses pieds. Gabriel dit: «Que tu sois béni ! Ô Ali Ibn Abi Taleb (s) ! Qui peut t'égaler en dignité auprès de Dieu Qui t'a placé au-dessus de Ses Anges ?» En route vers Médine, il fut révélé à Sa Sainteté le Messager (pslf) le Verset suivant: «Il en est un parmi les Hommes, qui s'est vendu lui-même pour plaire à Dieu. Dieu est bon envers Ses Serviteurs », (Coran 2/207 ».

Usud Al-Ghaba, 4/98 ; Al-Oumda, 239/367 ; Tadhkirat Al-Khawaç, 35 ; Chawahid Al-Tanzil, 1/123.


[1]- Un sâ équivaut à environt 1,6 kilogramme